B I E N V E N U E
chez Nous Z'AUT







Musique d'"Ennio Moricone": "Il était une fois dans l'Ouest...."
ou "Il était une fois en Algérie..."

"Ce n'est pas être Passéiste que de se rappeler..."

Que la France à abondonné:
** ses 17 départements Français
** et ses 1600 communes........


Les 10 premières années aprés notre Exode:
1962 à 1972

***A partir du sommaire de cette page ci-dessous, et en cliquant sur la souris vous pourrez atteindre directement l'année concernée...et, revenir au sommaire en cliquant sur


SOMMAIRE:

Année 1962

Année 1963

Année 1964

Année 1965

Année 1966

Année 1967

Année 1968

Année 1969

Année 1970

Année 1971

Année 1972

ANNÉE 1962

18 Mars 1962

Accords FRANCE/FLN:
De Gaulle annonce le Cessez le Feu pour le 19 Mars à midi et le scrutin pour le 8 Avril entre l'autodermination offrant le choix:
- entre le maintiendu statut de Département Français
- ou l'INDEPENDANCE.
le 19 Mars
Libération de Ben Bella, Aït-Ahmed, Boudiaf, et Bitat (FLN).

*Texte des Accords d'Evian: Journal Officiel Cessez le Feu
Accords d'Evian'

les Jours suivants ce 19 Mars
Bab-el-Oued, Quartier populaire d'Alger, était devenu un ENFER et un GHETTO avec blocus Ratissage Déportation de la part des autorités Française.

LE 26 MARS:
-Par Solidarité, une foule nombreuse s'est rassemblée pour une MARCHE PACIFIQUE vers ce quartier Populaire en passant par la Rue d'Isly.
Cette manifestation était naturellement interdite.
S'est mise en place un dispositif de Gendarmes, CRS, troupes du contingent et une compagnie de tirailleurs.... musulmans venus des Djebels, transbahutés depuis des jours, fatigués et nerveux, et surtout sans pratiques de maintien de l'ordre en milieu Urbain...

Les armes sont chargés....
-14h50:on tire sur la foule: Bilan "46 morts
et plus de 150 Blessés"...

Sans commentaires: un extrait de Wikipedia sur le sujet



Video sur le 26 Mars Nicole FERRANDIS

AVRIL 1962



Extraits de journaux et commentaires au jour le jour:

Les détails journalistiques sont hélas, des "mauvaises nouvelles" et si trop longues pour vous:
Passer directemnt en bas de page pour le "Bilan AVRIL 1962"



1 Avril 1962

5 attentats, 3 morts, 2 blessés.
6 plastics.
Le centre ville d'Alger, bourgeois, est bouclé et fouillé, nombreuses arrestations.
5 officiers déserteurs du maquis O.A.S. de l'ouarsenis arrêtés.
Pierre Aoustin, pied noir d'Aïn Bassem, disparaît à jamais.
Comme lui, Gilbert Bayard, pied noir d'Alger, employé de bureau est aussi disparu.
A Oran Katz ne communique plus le chiffre des victimes du FLN "de crainte de provoquer la rupture du cessez le feu".
Les gaullistes et le FLN mettent en place une coopération secrète :
Vitalis Cros, préfet de police d'Alger, ne cache pas qu'il coordonnait son activité avec celle du FLN.
"Le FLN était devenu un parti reconnu le 19 mars.
Dès le 30 mars, nous nous sommes concertés de plus en plus régulièrement en accord avec le Rocher Noir et le Président Fares".
Le FLN n'a fait qu'amplifier ses actions après le 19 mars.
Le Préfet précise qu'il participa, dès le début d'avril,
à des "rencontres quotidiennes" avec Omar Oussédik "pour coordonner notre action avec celle des organisations algériennes".
Vers quels buts tendait cette coopération ? Vitalis Cros est relativement imprécis:
"...il s'agissait", dit-il, "d'approvisionner les quartiers musulmans terrorisés et repliés dans leur terreur, de ravitailler les cliniques,
- notamment celle du Clos Salembier
- et d'intégrer peu à peu la force réelle de l'Exécutif et du FLN dans le dispositif général
" Le Préfet fait allusion ici à une activité humanitaire et à une aide apportée à la population.
Cependant ses contacts ne se limitent pas à cela.
"Intégrer peu à peu la force réelle de l'Exécutif et du FLN dans le dispositif général " est une formule délibérément neutre qui peut paraître anodine.
Elle ne l'est pas car elle signifie: participation du FLN à l'ordre public.
Pour cela, il lui faut disposer d'un corps de police.
Sous la dénomination de Corps Urbain, il entre en service dans la capitale au printemps de 1962.
Ses membres sont appelés les A.T.O. (Auxiliaires Temporaires Occasionnels).
A Alger, cette force, de l'Exécutif sera un des fruits essentiels de la coopération de la Préfecture de Police et du FLN.
Ainsi Vitalis Cros nous apprend qu'il devait recruter et former quelque 200 A.T.O..
Ces fameux A. T.O. ne sont donc pas des gens seulement agréés par le FLN mais bien choisis par lui.
On ne peut que les considérer comme une force sous influence,
une milice à son service, bien qu'elle soit, ne l'oublions pas, équipée par les autorités françaises.

2 Avril 1962

L'armée française attaque à l'arme lourde le maquis OAS de l'ouarsenis, elle arrête 44 hommes dont sept officiers.
Les maquisards n'ont pas voulu tirer contre leurs anciens camarades, qui, eux n'ont pas hésité,
A Alger, dix attentats font 7 morts.
A Oran, deux morts, 5 blessés.
A Blida, des parachutistes se heurtent à une foule musulmane hostile, nombreux morts.
A Perregaux, un groupe FLN attaque des militaires français, 4 tués (dont un égorgé), sept F.L.N. abattus.
"Ouverture de la campagne officielle du référendum" devant approuver les déclarations d'intention d'Evian, aucun parti partisan de l'algérie française n'est autorisé à y participer. La campagne ne couvre pas l'algérie, dont le sort est en jeu.
Parmi les plus spectaculaire (et de loin le plus médiatisé) l'attaque par l'O.A.S. d'un P.C. du F.L.N., ancienne clinique, qui servait aussi de centre de torture et de prison.

4 Avril 1962

17 attentats, 9 morts, 5 blessés à Oran.
5 enlèvements à Oran.
Hold up (cent millions d'ancien franc).

5 Avril 1962

Le contingent est désaxé, désarçonné, désemparé.
Le jeu des rivalités et des inimitiés, la haine du pied-noir, les oppositions calculées et provoquées entre cadres et hommes de troupe, entre Légion et parachutistes d'une part, unités "régulières" d'autre part, ont fini par désorienter totalement 1'armée si soudée de 58 et 59.
Si l'intégration de l'Algérie dans la France a été combattue par tous les moyens, la désintégration de l'Armée, elle, a fait son oeuvre.
Aussi, les incidents se multiplient-ils, cachés bien sûr aux yeux de tous et surtout de l'opinion métropolitaine.
Ils n'en deviennent que plus graves, parce qu'ignorés pour la plupart, mais admis et acceptés tacitement par un commandement passif.

6 Avril 1962
r>

41 attentats, 39 tués et des blessés .
Comme d'habitude depuis le 19 mars, ces chiffres ne portent que sur les zones encore contrôlées par les français, et donc ne comprennent pas les réjouissances sanglantes du bled.
Les chiffres d'Oran sont censurés par Katz, et donc non connus.
Dont 18 à Alger, y compris un tir de mortier de l'O.A.S. sur la casbah
Dont 14 à Oran y compris un couple de sexagénaires retrouvés égorgés
. Dont 3 à Relizane où le F.L.N. liquide d'un coup le maire musulman, le secrétaire de mairie et le directeur départemental de la protection civile
La totalité du bureau de la commission de la defense nationale à l'assemblée du même nom démissionne.
Il s'agit de protester contre l'interdiction qui lui est faite d'aller enquêter sur les circonstances du massacre de la rue d'isly, et plus généralement sur la totale opacité des événements d'algérie.
Jamais une telle demission collective n'avait eu lieu.


7 Avril 1962

22 attentats, 17 morts, 17 blessés.
Dont dix morts à Alger,
et 7 à Oran dont un adjudant.
L'armée continue à éradiquer le maquis O.A.S. de l'ouarsenis,
elle arrête 65 personnes dont de très nombreux harkis musulmans, ceux là auront la vie sauve car ils seront transférés en France pour leur procès.
Arrestation de Degueldre, le chef des Deltas d'Alger,
Arrestation à Marseille de 11 activistes, dont 10 étudiants.


Vote au référendum approuvant les déclarations d'intention, baptisées "accords" d'évian.



8 Avril 1962

30 attentats, 26 morts, 67 blessés.
Dont 7 morts à Alger, 20 blessés, 14 plastics.
Le référendum
(dont les personnes vivant en Algérie, y compris miliaires et fonctionnaires, pourtant les premiers intéressés ont été exclues sage précaution, s'ils avaient en majorité voté non?
Approuvant les accords d'évian donne sur 27 millions d'inscrit:
6.573.181 abstentions (24 %),
1.108.982 nuls,
1.794.072 non (6,7 %)
et seulement 17.505.029 oui (65 %),
malgré l'infernale propagande qui l'a accompagné et l'interdiction faites aux partisans de l'Algérie française de s'expliquer.

Au comité des affaires algériennes de ce jour, Joxe déclare:
"il n'y aura pas de retour massif des harkis, c'est de l'intoxication et du bourrage de crânes".
Plutôt des égorgements, semble-t-il.



9 Avril 1962

22 attentats, 20 morts, 9 blessés.
7 plastics à Alger.
Les troupes libérées de la garde des fermes et des ponts du bled livrés au F.L.N. gardent maintenant les banques, pour éviter les hold-up.



10 Avril 1962

10 morts, 23 blessés.
10 plastics à Alger.
L'université et deux collèges fermés par décision de la délégation générale.
10 "activistes" arrêtés à Bordeaux.
Monsieur Massenet, Conseiller d'état,
Président d'une commission interministérielle concernant le "Rapatriement Eventuel des Personnels placés sous le contrôle des Autorités Militaires" remet son rapport.
On y lit entre autre "les musulmans fidèles ont besoin de notre aide et on n'a pas le droit de les abandonner".
Aussi : "Ces gens ont combattus pour nous, ils frappent à notre porte, sous peine de mort.
La question qui se pose est : devons nous les rejeter?"
Ce rapport est bien accueilli par Pompidou, alors premier ministre, mais Joxe sera contre, il dira à Pompidou :
"Ce rapport est inadmissible. Il trouble les esprits" (d'après Massenet, la phase finale de la guerre d'algérie.)
Il ajoute : "il faut scier les pieds à la commission Massenet" qui sera dissoute le 19 avril.



11 Avril 1962

18 morts, 37 blessés.
Obus de mortier O.A.S. sur le palais d'été, 7 gendarmes blessés.
Grenade FLN dans la foule à Bône, 22 blessés, tous civils,
7 officiers, 15 sous officiers, 85 hommes de troupe de la DBFM, stationnée à Oran, rejoignent en corps l'OAS.



12 Avril 1962

13 morts, 26 blessés
Dix plastics
Combats de rue à Alger, 6 morts 12 blessés chez les gardes mobiles, deux civils tués .
Sabotage de la tour de contrôle de l'aérodrome de maison carré.



13 Avril 1962

30 attentats, seize morts, 35 blessés.
Après trois audiences, le général Jouhaud est condamné à mort, à la guillotine que de Gaulle avait dès 1958 épargné aux terroristes F.L.N.
En effet, Jouhaud, condamné par contumace lors du procès du putsch à la dégradation était juridiquement civil.
L'avocat général a été particulièrement virulent
De nombreux témoins ont essayé d'expliquer qu'il est l'emblème des pieds noirs trahis et trompés, et menacés de mort.
Et que sa condamnation est celle de toute une communauté.
Parmi ces témoins, la veuve d'Albert Camus, des officiers, des députés, de très nombreux musulmans.
Ces arguments poussent visiblement le jury à la sévérité,
Ce même jour, Messmer, ministre des armées, publie une instruction à l'armée sur les harkis :
Primo : désarmement immédiat.
Secundo : Licenciement avec prime (six mois de solde minable) ou engagement dans l'armée d'active, (plus tard, devant l'afflux, il sera précisé que c'est seulement pour les célibataires) Le choix doit être effectué immédiatement et est irréversible.
Tertio : Ceux qui n'acceptent pas le licenciement sont regroupés dans des camps spéciaux gardés par l'armée.
Quarto : le désarmement doit être terminé pour le 15 avril. Le regroupement pour le premier mai.



14 Avril 1962

18 morts, 24 blessés.
Grève totale dans les villes d'algérie, à la demande de tous les syndicats.
Pompidou nommé premier ministre, Debré n'est plus utile comme amortisseur.
A Tunis, Ben Bella insiste :
"Nous sommes Arabes, nous sommes Arabes, nous sommes Arabes" répété trois fois.
C'est la guerre non seulement aux chrétiens et aux juifs (c'est pas nouveau) mais aux kabyles.
Une déclaration d'un racisme très pur accueilli avec enthousiasme par les autorités morales françaises.



15 Avril 1962

30 morts, 57 blessés.
Trois jeunes pieds noirs tués à coup de pierre par des musulmans.
Les policiers André Landzman et Germain Graby sont enlevés par le FLN, on n'aura plus jamais de leurs nouvelles.
Plastic au rectorat.
Les enlèvements d'européens recommencent, on en signale à Collo, à Chréa.
Les enlèvements sont les assassinats soft,
Les avocats de Jouhaud présentent sa grâce à de Gaulle qui ne dit rien.



16 Avril 1962

27 morts, 39 blessés.
Dans le train entre Oran et Alger, trois militaires sous uniformes français, musulmans, qui allaient en permission, sont égorgés par le F.L.N. pour l'exemple.
C'est la minuscule partie immergée de l'incroyable iceberg d'exécutions, qui se passent dans le bled dans le silence des médias.
Aït Ahmed, menacé dans sa vie par ses anciens collègues, prend le chemin de l'exil.
(En Suisse où il dispose des fonds collectés en France par le F.L.N.).



17 Avril 1962

49 morts, 21 blessés.
La croix rouge internationale publie un communiqué rappelant que les "accords" d'évian prévoyaient la libération des prisonniers le 7 avril et que le GPRA n'a rendu personne, alors que le gouvernement français a liberé 1840 detenus.
Après de nombreuses démarches sont rendus 9 soldats, 3 à Tunis, 4 à Rabat, 2 à Tizi Ouzou, ce seront les seuls, les français en attendaient plus de 500...



18 Avril 1962

A Alger 18 morts, 18 blessés.
A Oran, 8 morts, un blessé.
La fédération de France du FLN s'indigne que "des opérations de police soient encore menées contre les algériens à Marseille ".



19 Avril 1962

20 morts, 31 blessés.
Bagarre entre communautés au marché Clauzel à Alger, un européen tué, 3 musulmans aussi.
A Oran, bouclage et fouille détaillée du quartier "Plateau Saint Michel " l'opération durera trois jours.
Joxe confirme que la priorité du gouvernement va vers la lutte anti OAS.



20 Avril 1962

8 morts, 2 blessés. Arrivée de deux nouveaux escadrons de gendarmerie, portant à 12.000 hommes les troupes directement affectées à la lutte contre l'O.A.S. Messmer (de l'acadéfraise) et Joxe décident de mettre les ATO (troupes du F.L.N. habillées et armées par les gaullistes) dans les quartiers européens. Ils s'y régaleront. Salan est arrêté à Alger, en compagnie de sa femme, sa fille et son aide de camp, le capitaine Ferandi. Salan et ses compagnons sont immédiatement transférés à la Santé où les nombreux détenus Algérie Française lui font une ovation.


Les gaullistes et les gauchistes "anti peine de mort"
se précipitent à la prison de la santé et esquissent un assaut, dans le but avoué de
le mettre à mort immédiatement.
La police intervient, 20 blessés.



22 Avril 1962

10 morts, 15 blessés.
Plastics à Alger en particulier dans l'imprimerie de l'écho d'Alger, le concierge en meurt d'une crise cardiaque.
Plastics à Constantine et Philippeville.
A Constantine une bombe anonyme explose dans la villa de Portelli.


Libération de 200 FLN de Fresnes

, dont Saadi, condamné trois fois à mort.
Ils vont se ruer en algérie, à la curée.



23 Avril 1962

Dix morts, 20 blessés.



24 Avril 1962

20 morts, 12 blessés.
Enlevement par le FLN du lieutenant de SAS François Le Merre, jamais retrouvé.



25 Avril 1962

34 morts,
42 blessés,
au moins trois enlèvements dont :
-Une femme de 42 ans qui est sortie sur son balcon pendant que les gendarmes patrouillaient, à Alger.
-Un enfant de 17 ans qui collait des affiches, à Alger.
-Une femme de 25 ans, violée, lynchées et abandonnée pour morte dans un quartier en bordure des quartiers d'Alger
que les musulmans ont déjà épurés ethniquement et où le FLN fait la loi.
-Un adjudant et son épouse à Bône ;
De gaulle à Peyrefitte, "Que les français se persuadent qu'il leur faudra bien s'accorder avec le FLN sans que la France ne les protège ou bien il leur faudra rentrer en france."
Un car est attaqué en grande Kabylie, les femmes qui s'y trouvent sont battues à coup de bâton
Une émeute de musulman cherchant à gagner un quartier de maison à Alger est réprimée par l'armée, 200 arrestations.
Un agriculteur enlevé à Oran.



26 Avril 1962

21 morts,
23 blessés,
quatre enlèvements.
Plastic à Maison Blanche, deux avions endommagés.
Nombreuse arrestations à Oran, permettant la saisie de 18 tonnes d'armement et de munitions.
Une voiture piégée explose place du gouvernement à Alger, une vingtaine de blessés(8 morts, nombreux blessés).



27 Avril 1962

15 morts,
40 blessés.
La directrice de l'école communale de Maison Carré violée et battue.
Disparition (certainement enlevé par le FLN) de l'officier de police Georges Uriot.



28 Avril 1962

19 morts,
16 blessés.
Le centre ville d'Oran est interdit (sous peine d'ouverture du feu sans sommation) aux automobiles comme aux piétons.
Grenade dans un café de Aïn -Temouchent, 5 morts
Harkis liquidés à Saïda.
Plastics à Berre et à Avignon



29 Avril 1962

10 morts
6 blessés,
quelques enlèvements, en particulier du sergent chef de l'armée de l'air Gilbert Dubocage,
des égorgements dans le bled passé au FLN,
29 plastics.
Dans le département d'Oran:
On recense 35 enlèvements depuis trois jours.


Les quatre derniers prisonniers du FLN, sont libérés à Rabat, portant à 9 le nombre de soldats français rendus,
le FLN prétendait en avoir plus de 500.
Tous les autres avaient bien entendu été exécutés.



30 Avril 1962

10 morts, 48 blessés,
un nombre non précisé de musulmans engagés envers la France et de pieds noirs enlevés.
Dix enlèvements dans la région de Tlemcen.
Cinq militaires français égorgés dans un poste militaire à Marnia par des déserteurs, espérant ainsi racheter leur vie.
Affrontement entre communautés à Aïn -Temouchent 5 morts (trois européens, deux musulmans) 20 blessés.



Bilan d'Avril 1962

En avril 30.000 personnes ont quitté l'algérie, portant à:
66.000 les départs depuis le début de l'année.
En Avril, il y a eu 184 enlèvements d'Européens> (du 17 au 30, soit en 13 jours il y a eu 154 enlèvements ), un chiffre reconstitué à partir des documents retrouvés dans les archives.



ALGÉRIE FRANÇAISE: DES DISPARUS QUI PARLENT

Roger Vétillard


le 30/12/2011
Il s'agit d'un sujet très sensible. Les recherches sur les disparus européens de la guerre d'Algérie n'ont pas été rares.
Mais elles ont toujours été approximatives, faute de pouvoir recourir aux documents et archives.
Mises à part celles de Jean Monneret, qui a pu consulter quelques archives, la plupart de ces recherches n'ont eu recours qu'à des témoignages parfois imprécis, parfois convergents, mais critiquables car difficilement vérifiables.
En la matière quand on ne sait pas tout, la tendance est à l'exagération ou à la récusation, selon le côté où l'on se situe.
Le travail de Jean-Jacques Jordi, historien universitaire spécialiste de l'Algérie, vient combler les incertitudes.
Il a pu – enfin, avec un demi-siècle de retard
– accéder aux archives du Comité International de la Croix Rouge, des ANOM, du CHAN
–CARAN,du Ministère des Affaires Etrangères, du CAC de Fontainebleau, du SHD, du Cabinet Militaire de la délégation générale du gouvernement en Algérie et du Service Central des Rapatriés.
La consultation de la quasi-totalité de ces archives reste soumise à autorisation dérogatoire.
Il a ainsi pu consulter près de 12 000 dossiers.
Plus de morts que l'admet l'histoire officielle
Ce qui est révélé dans ce livre est saisissant.
Ce que beaucoup d'Européens d'Algérie affirmaient, pour l'avoir vécu, est confirmé par les archives, rapports, références précises et témoignages.
L'enquête est très transparente. Rien n'est avancé sans que la source, toujours vérifiable, ne soit précisée.
C'est un travail d'histoire scientifique qui ne peut être contesté. Mais peut-être sera-t-il occulté, ignoré et escamoté?
Ainsi est-il affirmé, preuves à l'appui, qu'au moins 1 583 personnes, dont l'état-civil est précisé, sont présumées décédées, que le sort de 171 autres personnes est incertain et que les corps de 123 autres personnes ont été retrouvés.
Ainsi donc, il n'est plus possible de dire que moins de 1 877 personnes sont concernées par ces disparitions.
Et qui dit disparition veut parler des personnes victimes d'un enlèvement, c'est-à-dire d'une mise au secret, d'une privation de liberté, avec une dénégation complète des responsables de l'enlèvement et une dissimulation du sort réservé à la personne disparue.
On ne parle pas ici des personnes dont le corps a été retrouvé ou qui ont été tuées sans être enlevées. La Vème République a du sang sur les mains
Pourtant, les archives confirment que les autorités françaises savaient que des Européens étaient disparus, que, bien souvent, elles connaissaient les ravisseurs, les lieux de détention et qu'elles ont toujours refusé d'intervenir, en particulier après le 19 mars 1962, période où se situe la plupart des enlèvements et même quand il s'agissait, encore, d'un territoire sous administration française où les forces de l'ordre pouvaient intervenir sans difficultés.
Elles savaient que ces personnes enlevées subissaient des sévices corporels importants, qu'elles étaient parfois, donneurs de sang forcés, saignées à blanc jusqu'à ce que mort s'ensuive, qu'elles étaient torturées puis exécutées, que les femmes étaient violées et parfois enfermées dans des bordels. Dès lors, les autorités militaires et civiles françaises peuvent être accusées de non assistance à personne en danger et l'historien peut rappeler que ces exactions de l'ALN envers les Européens d'Algérie peuvent constituer des crimes contre l'humanité (Commission de droit international - 1995- vol. II -2ème partie).
Et leurs auteurs, parfois parfaitement identifiés (par exemple Attou à Oran), ne sont jamais inquiétés.
Une épuration ethnique
Il faut souligner que, sous couvert de lutte contre l'OAS, c'est, en fait, à une épuration ethnique que nous avons assisté en Algérie, sur un mode "mineur", avant la signature des accords d'Evian (il s'agit de 320 personnes) , d'une façon méthodique après le 19 mars 1962 (cela concerne près de 3 000 personnes) avec parfois le concours de l'administration française ou des "barbouzes" qui n'hésitaient pas à livrer des pieds-noirs au FLN, voire même à remettre à l'ALN des personnes qui avaient réussi à échapper à leurs agresseurs et qui croyaient naïvement que demander la protection de la gendarmerie française leur épargnerait d'être renvoyés vers leurs tortionnaires.
Les noms de ces Français coupables, qui ont laissé faire ce massacre sont cités, de Fouchet à Katz, de Lemarchand à Louis Joxe…
Les archives du CICR et les autres sont éloquentes sur ce sujet.
En effet, à partir du cessez le feu, l'ennemi en Algérie, pour l'armée et la gendarmerie, et bien sûr pour le FLN, c'est l'OAS.
Et comme les Européens sont réputés, dans leur grande majorité, être favorables à cette organisation clandestine, ils deviennent tous présumés coupables d'assistance à organisation terroriste. Et une justice immanente est dès lors légitimée.
Les exactions algériennes se sont poursuivies plusieurs mois après l'indépendance.
On en recense
-1 128, entre le 19 mars et le 1er juillet 1962,
- 1 849 au cours du second semestre de cette année 1962,
- 367 entre le 1er janvier le 30 septembre 1963.
Il est désormais difficile de continuer à soutenir que la guerre d'Algérie a pris fin le 19 mars 1962 et il est impossible d'affirmer que le déchaînement de violence, fin 1961-début 1962, venait essentiellement de l’OAS, comme le soutient Pierre Daum.
Car la stratégie, des commandos du FLN est claire : faire fuir le Français d'Algérie par la terreur.
L'auteur s'attarde, 34 pages durant, sur les massacres survenus à Oran en juin et Juillet 1962.
Ici les documents parlent. Il n'est nul besoin de les commenter.
Ils accablent le général Katz en dépit des interventions de plusieurs officiers qui ont bravé les interdits de leur hiérarchie.
Un général Katz à la mémoire défaillante dans le livre qu'il a publié en 1992, où il contredit ses propres rapports dans cet ouvrage qu'il a osé intituler "L'Honneur d'un Général!"
Il faut lire cet ouvrage de Jean-Jacques Jordi.
Il se situe bien au-delà de ce que beaucoup imaginaient et il est écrit par un historien rigoureux et averti, qui paraît surpris par ce qu'il a découvert. Certains pourront contester quelques détails sur les noms, les commentaires mais le fond reste précisé. Alors Silence d'Etat ou Scandales d'Etats?
Il reste à écrire au moins trois autres études du même calibre concernant les militaires, les civils musulmans et les harkis disparus.


VIDEO (avec chanson...) des DEBUTS de L'EXODE

Quelques photos:




















MAI 1962

Vous avez ci-dessous, au jour le jour, les événements du mois de Mai 1962; mais vous pouvez aller directement aux récapitulatifs en bas de page...



1 Mai 1962 :

Ce mois de Mai 62 fût le pire de toute les événements d'algérie.
En métropole, Mai ne fut pas triste non plus,
le "FLN victorieux" règle ses comptes dans l'indifférence la plus totale des diverses polices et gendarmeries,
de façon à s'assurer sur la "population immigrée", moins facilement contrôlable, le pourcentage de "oui au référendum" convenable.
Il y a eu une trentaine d'assassinat, malgré l'arrêt des opérations policières .



2 Mai 1962 :

"110 morts, 147 blessés entre le 30 avril et le premier mai": chiffre des attentats seulement. Une automobile piégée explose devant le centre d'embauche des dockers sur le port d'Alger, une soixantaine de morts, plus de cent blessés.
Le reste des dockers, furieux, se livre à une piednoirade et tue trois passants, en lynche plusieurs.
L'O.A.S. avait eu l'information par le SDECE que des armes étaient livrées au FLN avec l'accord du gouvernement français, elle décide de fermer le port d'Alger.
Le couvre-feu est avancé à 20 heures 30.
Début des vols systématiques, une cinquantaine de voitures sont volées par des musulmans et emmenés dans les zones contrôlées par le FLN.
Enlèvements, en particulier une jeune femme est enlevé en zone française et emmenée en zone FLN.



3 Mai 1962 :

"14 morts, 25 blessés", enlèvements. - Une dizaine de familles enlevées à Sidi Moussa. Les agriculteurs quittent le bled.
- Neuf français musulmans assassinés à la hache par des FLN, à Sidi Bel Abbés.
- Enlèvements à Aïn Temouchent, d'autres sont égorgés.
- Enlevement du gendarme mobile Gilbert Bourgeois et de l'adjudant chef François Gagnère.
- L'armée déplore de nombreux militaires pas tous musulmans qui désertent.



4 Mai 1962 :

"49 attentats, 37 morts, 59 blessés, enlèvements", Pour gêner les manoeuvres des gardes mobiles, l'O.A.S. enlève les plaques de rue à Alger.
- Louis Alion et Mittelberger,jamais retrouvés.
- Une femme enlevée la veille est retrouvée dans la rivière harrach, près d'Alger, égorgée, nez coupé.
A Chantilly où il réside libre, Messali Hadj lance un appel à une réunion avec le FLN, pour demander une place pour son parti dans l'algérie nouvelle.
Il n'obtiendra rien, ses partisans seront assassinés comme des harkis, il sera toujours interdit de séjour en algérie,
et mourra en France sans y avoir remis les pieds.


5 Mai 1962 :

"22 morts, 15 blessés, enlèvements" - Le F.L.N. reproche au gouvernement français une insuffisante répression de l'O.A.S.,
propose de les aider, et explique comment par la bouche de M'hand Yazid.
- "Chaque européen est responsable du sang des algériens tombés à Alger et à Oran".
(mais l'inverse n'est qu'une abomination raciste.)
- A Oran le quartier juif est l'objet d'une attaque FLN, aux cris de mort aux juifs
- A Issy les Moulinaux, la permanence du parti communiste est mitraillée par l'O.A.S.



6 Mai 1962 :

"9 morts, 6 blessés." - Enlevement de Georges Cousin, fusilier marin, de William Topuchard, sergent et de Thadeux Granat, maréchal des logis.
- Premiére communion à Oran la vedette en est la petite Frederique Dubiton, amputée d'une jambe à la suite d'un mitraillage des aviateurs gaullistes.
Les photographes de presse photographient sa bequille, le lendemain les journaux métropolitains légenderont:
"la petite Dubiton, amputée à la suite d'un plastic de l'OAS", journalisme moderne.


7 Mai 1962 :

"30 morts, 29 blessés, enlèvements," Depuis le 19 mars, 4000 musulmans servant dans l'armée française ont déserté.
L'agence de presse du FLN annonce la couleur : "l'algérie peut se faire sans les européens".
Parmi les assassinats celui d'une veuve et de son fils de 12 ans tués par leur domestique, qui travaillait chez eux depuis 10 ans, à Tlemcen.



8 Mai 1962 :

"43 morts, 72 blessés, enlèvements," Piednoirade à Alger, trois morts, le FLN gagne un nouveau quartier évacué par ses habitants.
A Oran l'O.A.S. et les gardes mobiles mènent une véritable guerre des rues.
Le brave général Katz déclare à un membre de l'exécutif provisoire qui le trouvait pas assez tueur de pieds noirs
"donnez moi un bataillon de L'ALN et je réduirai l'O.A.S. à Oran".



9 Mai 1962 :

"7 morts, 16 blessés, enlèvements," Enlevement du sergent Claude Torrés, du 21 ème RTA.
Parmi les assassinés une femme enceinte, un gendarme et sa famille.
Dans la ville nouvelle d'Oran (un quartier maintenant sous contrôle FLN) une patrouille militaire trouve 41 corps saignés à mort,
la rumeur prétend que les européens enlevés servent à approvisionner les hôpitaux F.L.N. en sang frais.
Pompidou, dans une instruction "le devoir de porter secours à toute personne menacée s'impose à tout militaire".



10 Mai 1962 :

"42 morts, 30 blessés, enlèvements, en particulier du policier Edmond Baldo" - Fouilles systématiques des quartiers habités par les pieds noirs.
- Les automobiles sont interdites de stationner dans les rues d'Oran. Cinquante voitures sont enlevées par l'armée et jetées à la mer.
- Raricaud, enlevé par le F.L.N.
- Le F.L.N. égorge madame Fush et sa fille Colette 18 ans, chez elles, après les avoir abondamment violées.
- 24 morts à Oran. - Cinq musulmans enlevés parce qu'ils se rendaient à l'école française.



11 Mai 1962 :

"35 attentats faisant 30 morts et 19 blessés, Enlèvements,"
Conférence de presse de monsieur Fouchet : tout va bien, les choses sont en main.
1500 policiers musulmans, (en fait FLN) formés en toute hâte (quinze jours) sont lâchés dans les villes pour "lutter contre l'O.A.S.".
Fouchet espérait que Saad Dalhab désavouerait les enlèvements, Saad se contente de déclarer
"il faut se garder de frapper les européens aveuglement", Fouchet s'en contente.
50 Oranais partisans de l'algérie française sont expulsés en France :
- Dans la nuit du 11 mai 1962, les Barbouzes arrêtèrent, sans ménagement,
- quatorze notables, dont les doyens étaient le chanoine Carmouze, archiprêtre de la Cathédrale, âgé de 76 ans et Mr Gardet, 75 ans,
de la Société des transports maritimes "Les Charbonnages".
- Parmi eux, -le docteur Laborde, président de l'ordre des médecins,
- Charles Ambrosino, armateur,
- le pharmacien Henri Santa, Yvon Milhe-Poutingon et Astruc, respectivement président de l'Aéro Club et de l'association des officiers de réserve.
- Du côté de la préfecture: Joseph Larios le sportif, et Gilbert Espinal, le talentueux écrivain satirique et auteur d'une comédie,
"Le patio à Angustias" dont Katz n'appréciait guère l'humour.
Le journal officiel publie un decret punissant de dix ans de réclusion criminelle, sans possibilité de sursis la detention d'armes de guerre ou d'explosif dans les départements d'Algérie.
Le decret, bien sûr, ne concerne pas le FLN ni les forces de l'ordre.
Dans le même J.O., Fouchet est investi de tous les pouvoirs judiciaire,
- muter le personnel, - donner ses ordres aux procureurs,
- et de la transition vers le futur état FLN.



12 Mai 1962 :

"11 morts, 20 blessés, enlèvements,"
- Alger 11 européens enlevés dans les quartiers périphériques, dont Nieto, mécanicien, Cambo, retraité, Mourot, directeur du Monoprix.
- L'enlèvement du directeur du Monoprix, non pied noir mais métropolitain "libéral" soulève une vague d'émotion en métropole.
- Cinq musulmans assassinés dans le centre d'Alger.
- Oran: le conseil municipal est dissous.
- Bône, le chef de cabinet de la préfecture, Vidal, assassiné.
- Tlemcen: six européens et deux musulmans, enlevés par le FLN sont libérés.
- Au rocher noir le haut commissaire Christian Fouchet montre la détermination de la France dans la lutte anti O.A.S.:
"il faut remonter au 16ème siècle pour trouver l'équivalant dans les mesures répressives".
Arrivée à Marseille de 1520 personnes par le paquebot ville de Marseille qui demandent assistance, la plupart n'ayant ni point de chute ni ressource.
Il s'agit pour l'essentiel de gens chassés de chez eux par le FLN et qui ne savent où aller.



13 Mai 1962 :

"8 morts, 16 blessés, enlèvements, massacres d'opposants musulmans"
Enlèvement dans le bled d'un instituteur, trois prêtres et trois colons.
"7 morts et 16 blessés" au cours de règlements de compte entre musulmans pro français et FLN.



14 Mai 1962 :

"29 morts 75 blessés, enlévements,"
- Des commandos F.L.N., armés de pistolets mitrailleurs parcourent la ville d'Alger en voiture en mitraillant tout sur leur passage, faisant "20 morts et 60 blessés."
- Le FLN présente officiellement cette opération comme une représailles justifiée des exactions de l'O.A.S.
- Parmi les représailles, cinq européens, précédemment enlevés sont menés enchaînés rue Albert de Mun et fusillés publiquement.
-Deux enfants israélites sont égorgés par leur domestique.
- Innombrables exactions dans le bled.
-1.500 membres du F.L.N., récemment libérés des camps de prisonniers sont incorporés comme policier de la force locale, et déployés dans Alger.



15 Mai 1962 :

"67 morts et 40 blessés" dans toute l'algérie, dont l'essentiel ("76 attentats, 56 morts, 35 blessés"" à Alger).
La ville d'Alger est maintenant divisée en deux zones:
- l'une "européenne", interdite aux "musulmans" qui s'y font assassiner s'ils s'y aventurent, malgré le lourd quadrillage des forces de l'ordre,
- l'autre "musulmane" où non seulement tout "européen" s'y fait également assassiner,
mais les règlements de compte les plus divers et les plus incompréhensibles s'y multiplient.
- Cette partie est "contrôlée" par la force locale, en fait par des éléments incontrôlés se réclamant du FLN.
- Les morts et blessés de cette partie de l'Algérie ne sont bien entendu pas comptés dans les bilans officiels.
Le couvre feu est fixé à 18 heures à Alger.
Au "rocher noir" les représentants du F.L.N. réclament et obtiennent
- la fermeture de 50 bars à Alger,
-l'expulsion de 254 fonctionnaires dont ils donnent la liste,
- et la relève de l'armée par la force locale dans les quartiers "musulmans".
Un lieutenant est tué dans le bled au cours d'un accrochage avec le FLN.
Le sous préfet du Telagh et trois autres personnes sont assassinés.
Le tribunal militaire condamne des activistes algérois à des peines de prison avec sursis.
Ouverture du procès de "Salan", par un haut tribunal militaire spécifique



16 Mai 1962 :

"55 morts et 67 blessés. Enlèvements,"
- Nombreux enlèvements dans le bled.
- Au Maroc, le FLN libère quatre soldats français prisonniers. Le gouvernement en attendait 500.
Au comité des affaires algériennes du 16 Mai, Joxe change d'avis sur la volonté des harkis de venir se refugier en france.
Un mois avant, le 8 avril, il déclarait que c'était faux. Ce jour il fait écrire: "Les harkis veulent partir en masse.
Il faut combattre cette infiltration, qui sous pretexte de bienfaisance aurait pour effet de nous faire accueillir des élements indesirables".



17 Mai 1962 :

31 attentats font "31 morts et 29 blessés, enlèvements"
Le ministre des armées (Mesmer) décide l'incorporation immédiate de tous les européens d'algérie de 19 ans et plus, sursitaires ou non.
Il s'agit du plan "Simoun".
Les gendarmes et les C.R.S. ratissent les villes et arrêtent tous les jeunes qui sont immédiatement envoyés dans des camps de concentration
puis déportés en france où ils sont dispersés dans des unités, sans conseil de révision ni visite médicale.
Certains s'évadent et sont condamnés comme déserteurs.
Témoignage:
- "Quand en 1962, j'ai quitté l'Algérie grâce au fameux " Plan SIMOUN" des sursitaires, nous avons mes camarades et moi au moment du départ entonné
"Le Chant des Africains" sur l' aérodrome militaire de Maison Blanche.
Immédiatement nous avons été "braqués" par des soldats français.
On nous a déclaré qu'il s'agissait d'un "chant séditieux" et qu'il était interdit de la chanter.
Parmi les morts par attentats, quatre européens.
- Cinq enlèvements dont une femme âgée
- Le F.L.N. attaque des garde mobiles, en blessant huit.
- A Blida, ils mitraillent un car, trois tués dix blessés.
L'exode des européens prend des proportions inquiétantes.



18 Mai 1962 :

"36 attentats, 24 morts, 13 blessés, enlèvements",
L'exode des européens prend des allures de panique.
13 attentats à Alger, un mort.3 attentats à Oran, deux morts.
L'arrivée du "Bachaga Boualam" en France, est un événement, du moins pour quelques jours.
Aussi, dès les premières heures de son installation, il était envahi par des dizaines de journalistes et de reporters de toute la France,
venus dans l'espoir d'un article à sensation.
"Je n'ai rien contre eux, mais lorsque j'avais besoin d'eux, lorsque même la France avait besoin d'eux, je ne les ai pas trouvés."
Les médias étaient déçus, ils attendaient sans doute une déclaration explosive, ils ne l'ont pas eue.
""Bachaga Boualam":
dit, Je pleurais, je n'en ai pas honte, je pleurais de tristesse, d'humiliation, d'impuissance, de rage aussi,
de rage d'avoir été trompé, bafoué."



19 Mai 1962 :

"28 attentats faisant 22 morts et 9 blessés surtout des supplétifs dans le bled, enlèvements,""
- Sept européens enlevés à Alger.
- Madame Sengensen, 86 ans et son fils de 62 ans égorgés chez eux à Cheragas.
- 110 policiers suspendus.
- 116 cafés fermés.
- 30 personnes expulsés en métropole.
- 77 activistes arrêtés à Oran.
- Les fermes de l'oranie sont abandonnées, elles sont brûlées et pillées.
Le maire de Zazall est enlevé.
- Pour une fois, l'armée intervient pour délivrer des européens enlevés et torturés par le FLN, onze sont ainsi libérés à Oran.
- Au "rocher noir", l'autorité provisoire fait le point de la mise en place de la force locale :
les officiers français ont refusé leur mutation, il y a 35.000 hommes dont 23.000 appelés musulmans.
(Le 23 Mai il y a 456 officiers européens et 229 musulmans, la quasi totalité des officiers musulmans, qui demandent à être mutés en métropole).
On annonce les premières désertions en corps constitué de la force locale.



20 Mai 1962 :

"13 attentats font deux morts et 8 blessés, enlèvements,"
Les compagnies aériennes et maritimes annoncent la mise en place de rotations supplémentaires.



21 Mai 1962 :

"20 morts et 12 blessés, enlèvements"
L'administration annonce que la mesure de mise sous les drapeaux par anticipation a touché 6000 jeunes pieds noirs, tous envoyés en métropole.
Des charniers sont découverts dans le quartier de Hussein dey, l'un avec 8 l'autre 5 cadavres.
Un des corps est identifié, il s'agit d'un algérois enlevé quelques jours avant.
Les militaires délivrent deux prisonniers horriblement torturés.



22 Mai 1962 :

"27 morts et 21 blessés, Découverte de 7 nouveaux corps, horriblement mutilés à Hussein Dey, enlèvements"
- A Tipasa un gérant de ferme et un cultivateur enlevés.
- A Marseille, les pouvoirs publics sont débordés par l'arrivée massive des réfugiés d'algérie.
A Paris, Christian Fouchet rencontre De gaulle il lui parle des rencontres Susini Farés, et propose de relancer ces discussions en s'appuyant sur le maire d'Alger, Chevallier.
Le général ne dit rien, il fronce les sourcils, Fouchet en déduit qu'il est d'accord pour essayer. Chevallier (qui s'est refugié à Paris) accepte.

Vidéo sur la participation de Jacques Chevalier au référendum...(En France)!!



23 Mai 1962 :

"38 morts, 53 blessés, enlèvements"
Deux européens enlevés sont libérés par le F.L.N.
Le F.L.N. attaque une patrouille militaire à Oran, les militaires ripostent, 7 morts.
A Valmy, petit village proche d'Oran où rien ne s'était passé , mais un meurtre en Octobre 61 , un jeune lycéen de 18 ans est enlevé et disparaît à jamais.
Tous les habitants comprennent que le fameux slogan "la valise ou le cercueil" est serieux et se résignent à l'exil.
Verdict à Paris du procès Salan, il déclare
- "je revendique ma responsabilité comme chef de l'O.A.S."
- et "le général de Gaulle a remis l'algérie au F.L.N., sa parole a été reniée".
Parmi les témoins, la veuve d'Albert Camus rappelle l'engagement de son mari et déplore l'incompréhension de la métropole,
Juin, Massu, la veuve de Leclerc et celle de de Lattre témoignent en sa faveur.
Quelques officiers ont accepté de témoigner en sa faveur, l'amiral Ploix indique que Messmer, ministre des armées lui a interdit, comme à tous les militaires, de témoigner.
Le général Pouilly, qui a refusé de suivre Challe puis Salan indique que "leur crime est peut-être moins grave que le nôtre".
L'ancien président de la république, René Coty vient repeter ce qu'il disait en 1957:
"Comment la France peut-elle, sans se déshonorer, livrer l'Algérie aux égorgeurs? .
- Les deputés d'algérie viennent témoigner en nombre.
- Les avocats rappellent que Salan a été victime d'un attentat monté par Debré car il était jugé trop républicain.
Le verdict n'est pas la mort, De gaulle est furieux et dissout sa "haute cour de justice spécialement crée pour l'occasion."
Il avait mis Jouhaud en attente de fusillade le lendemain de l'arrestation de Salan,
- soit pour adjoindre Salan à la fête
-soit pour faire fusiller le chef et se donner les gants de gracier le sous chef, de surcroît "pied noir"
Sous le choc de la non condamnation à mort de Salan, il décide de faire fusiller Jouhaud.
Il se heurte à de nombreuses oppositions, du général Partiot qui refuse de désigner le peloton (il sera cassé de l'armée pour mauvais esprit)
à des ministres (Giscard, Pisani, Sudreau, Foyer, garde des sceaux,) et même Pompidou qui met sa démission dans la balance.
De gaulle n'a pour appui dans cette exécution que Michelet, ce saint laïque, qui avait déjà lors du procès exigé la "peine de mort."
Il remet l'affaire à plus tard, il se vengera sur Piegts et Dovecar.
Le 23 mai 1962, Maître Jean-louis Tixier-Vignancour prononçait une plaidoirie de deux heures devenue historique.


2h00 de Plaidoirie au procés du Général SALAN (Tixier Vignacourt )


En effet, contre toute attente, il parvenait à éviter au général Salan la peine capitale, pourtant ouvertement souhaitée par le chef de l'Etat.
A l'Elysée, quand le général De Gaulle apprit le verdict, il ne cacha pas sa colère.
On dit même qu'il brisa de ses mains deux objets du mobilier national.
Le lendemain, un "décret présidentiel" prononçait la dissolution du "tribunal militaire."
Plutôt qu'une plaidoirie de rupture, Me Tixier-Vignancour avait choisi de plaider les circonstances atténuantes.



24 Mai 1962 :

"32 morts, 17 blessés, enlèvements."
5000 personnes attendent un éventuel avion près de l'aéroport d'Alger.
L'OAS ayant interdit les départs, les européens continuent quand même à partir, s'il le peuvent. (s'ils ont assez d'argent pour payer le voyage). En conseil des ministres De gaulle décide de supprimer son "haut tribunal militaire" pas assez obéissant, qui vient d'épargner Salan et crée une "Cour Martiale", supposée plus docile.



25 Mai 1962 :

"38 morts, 18 blessés, enlèvements,"
-19 cadavres dans les charniers d'Hussein Dey.
- Le général de Bellenet, commandant de la zone centre Oran, est blessé à Perregaux lors d'un attentat.
- A Sidi-bel-Abbés, neuf attentats font 18 morts et 3 blessés.
Ce jour s'ouvre à Tripoli la réunion du C.N.R.A. ce qui ressemble le plus au pouvoir suprême du F.L.N.
Il s'agit d'examiner les accords d'Evian et la suite des opérations.
Le CNRA est traversé de courants contradictoires,
- berbères (Belkacem, Aït Ahmed) et Arabes (Ben Bella, fraîchement libéré, Boumedienne),
- armée de l'intérieur (les chefs de willaya) contre armée extérieure accusée d'échec ,
- marxistes version Ben Khedda et modérés version Ferrât Abbas.
Les choses sont assez envenimées pour qu'un attentat contre Ben Bella échoue de justesse.



26 Mai 1962 :

"35 morts, 31 blessés, enlèvements,"
- De gaulle souhaite faire exécuter Jouhaud,
le garde des sceaux Foyer, pour éviter ce nouveau scandale trouve un biais juridique et soumet le jugement à la "cour de cassation."
(appuyé par Pompidou, il met aussi sa démission dans la balance).
- Le "rocher noir" annonce que 40 commissions de cessez le feu ont été mises en place, entre F.L.N. et troupes françaises.
- Une voiture piégée explose devant la chambre de commerce, 4 tués dont un européen.
- Une jeune femme enlevée quelques jours auparavant est libérée par le F.L.N.,
elle est brisée, ayant été violée pendant plusieurs jours par des sadiques déchaînés.
- Les instituteurs de l'Oranais, consultés par leur ministère, demandent massivement leur mutation en métropole.
A Tunis, le F.L.N. accuse l'armée française d'avoir brisé le cessez le feu et d'avoir arrêté un officier et tué huit de ses soldats.



27 Mai 1962 :

"22 morts, 5 blessés, enlèvements, exécutions de musulmans dans le bled."
- 4 morts à Alger, tous européens, plus deux enlèvements.
- 6 à Oran, 10 à Sidi-bel-Abbés, à la suite de heurts entre européens et musulmans.
L'armée française a été obligée d'intervenir brutalement pour dégager des harkis en cours de lynchage.
Le gouvernement annonce que 14.000 prisonniers F.L.N. ont été libérés depuis les accords d'évian.
Les forces de l'ordre arrêtent 250 européens à Bab-el-oued.
La communauté israélite de Constantine décide de quitter l'algérie, pour l'essentiel ils gagnent la france.
A Paris, une ordonnance dissout le "haut tribunal militaire."
Le Conseil National de la Révolution Algérienne, au grand complet compte tenu des libérations effectuées par les français se réunit en séance secrète à Tripoli.
La réunion durera un mois où s'affronteront les clans, se nouerons et se dénouerons les alliances.
Le CNRA est l'organe de commandement du parti, le FLN.
Comme dans tout régime totalitaire, qui contrôle le parti contrôle l'état.
Le fonctionnement du CNRA dépend de son bureau politique de 5 membres.
L'ancien bureau comprenait:
- Belkacem Krim, le bien nommé, représentant les kabyles,
- Ben Khedda président du GPRA,
- Ferrât Abbas, ancien président du GPRA, Ben Tobbal et Boussouf .
- Ben Khedda propose un bureau avec lui-même, Abbas (deux " modérés ")
- Ben Bella (que les médias ont rendu incontournable), Belkacem, et Boudiaf, un compagnon de détention de Ben Bella, un des chefs historiques.
--Ben Bella propose lui-même, Boudiaf, Aït Ahmed (un kabyle) deux de ses copains. Boudiaf et Aït Ahmed refusent.
--Le 6 juin, ben Khedda quitte la réunion, Ben Bella fait procéder à un procès verbal de carence qui sera ensuite la base de sa légitimité.



28 Mai 1962 :

"22 morts, 25 blessés."
C'est la menace de la "terre brûlée".
Un ordre du délégué général Fouquet indique que s'il n'y a pas de limites au nombre de harkis évacués sur la métropole, ils doivent cependant être aptes à un reclassement.
(c'est le début d'une série de circulaires de plus en plus restrictives, émises au fur et à mesure qu'il apparaît que les harkis sont condamnés à mort par le FLN).
- Le départ des chalutiers: Pour tous ceux qui en ont la possibilité, le départ avec leurs outils de travail constitue une appréciable facilité de réinstallation à leur arrivée sur l'autre rive.
- Pour beaucoup d'agriculteurs qui en sont exclus, il faudra se reconvertir dans le commerce ou l'artisanat.
- Par contre, les pêcheurs répartis sur les mille kilomètres de littoral, de Nemours à La Calle, mesurent immédiatement les possibilités ainsi que les dangers d'une traversée sur de petits chalutiers, non équipés pour une telle entreprise.
Le départ avec leur navire leur apporte, en contrepartie, la disposition de moyens de gagner leur vie dès leur arrivée en France.
D'autant plus qu'en raison de la mévente du poisson dans les villes et villages de l'intérieur, dans tous les autres ports du littoral,les chalutiers ne sortent plus depuis le mois d'avril.
L'accueil est variable, la pratique de la langue espagnole facilite bien les contacts.
- Pour ces navires de l'exode, il faut très rapidement mouiller dans un port où ils pourront travailler.
- C'est ainsi que Port-Vendres, La Nouvelle, Sète, le Grau du Roi, Carry le Rouet, La Ciotat, voient sortir de la brume de petits chalutiers dont les équipages sont bien décidés à gagner leur vie en labourant la Méditerranée.
Ce qui n'est pas très apprécié par les autochtones, dont la presse locale répercute des inquiétudes qui se révéleront, par la suite, infondées.
- Debré punit les officiers qui avaient organisé le départ de harkis en france écrivant entre autre
- que "ces officiers ne doivent pas considérer ces hommes comme leur propriété"
- et que "c'est aux autorités d'assurer la sauvegarde de ces harkis".

Le général Partiot refuse de désigner le peloton d'exécution de condamnés à mort O.A.S. et demande sa mise à la retraite anticipée.
Les arrivées massives de rapatriés continuent par tous les moyens de transport disponible, en particulier sur l'Espagne en bateau privé.



29 Mai 1962 :

"30 morts, 13 blessés, enlèvements, massacres de harkis".
Découverte d'un charnier contenant 35 corps à la Bouzarea, près d'Alger.



30 Mai 1962 :

"21 morts, 25 blessés, enlèvements, massacre de harkis."
- Bouclage et arrestations en centre ville d'Alger.
- Le port d'Oran, le terrain d'aviation de la Senia près d'Oran sont encombrés de dizaines de milliers de personnes espérant une place pour fuir cet enfer.
Les pécheurs du petit port de beni-saf s'embarquent sur leur chalutier avec leur famille et prennent la mer en direction des cotes espagnoles
(ces pécheurs et bien d'autres finiront en général à port vendre et dans ses environs).
- Boulin, secrétaire d'état aux rapatriés indique que "seulement 100.000 personnes sont arrivées d'algérie en mai et que cela n'excède pas les chiffres habituels des vacanciers".
- De gaulle surenchérit : "nous avons les moyens de transporter trois fois plus de monde qu'il ne s'en présente..
il n'y a pas d'augmentation des départs, il n'y a pas d'exode..."



31 Mai 1962 :

"17 morts, 4 blessés, enlèvements, massacre de harkis,"
Enlèvements, massacres, attentats individuels un peu partout dans les villes, le bled a été abandonné par les européens et on sait peu ce qui s'y passe (ce n'est qu'ensuite, par les témoignages des rares survivants qu'on a pu reconstituer les horreurs de l'époque).




En Mai, 83000 personnes ont quitté l'algérie,:
portant le total depuis le début de l'année à 160.000.


Il y a eu en Mai 462 enlèvements,:
portant le total à 630.



l'EXODE COMMENCE
































JUIN 1962

Vous avez ci-dessous, au jour le jour, les événements du mois de Juin 1962; mais vous pouvez aller directement aux récapitulatifs en bas de page...





1 JUIN 1962 :

"3 morts, 5 blessés," mais ces statistiques n'en sont plus, le gouvernement ne donne plus de chiffres,
il s'agit d'informations parcellaires données par le seul journal qui paraît encore.
Fouchet depuis sa cité interdite du rocher noir, lance un appel à la réconciliation.
- 13 personnes de la SAS de la Baraque disparues entre la SAS et Alger.
- Le couvre feu fixé depuis un mois à 20 heures trente porté à minuit.
- Arrestation à Oran de 30 membres de l'O.A.S.
Beaucoup ont dû tout abandonner et embarquent, laissant, à qui voudra les prendre, leurs fermes, leurs troupeaux, leur matériel.
La vie n'est plus possible dans le bled où le F.L.N. contrôle absolument tout et perçoit des taxes à propos de tout, sous la protection de la gendarmerie.
Vendre, acheter, circuler, demander des papiers à la mairie, tout est taxé.
À La Sénia, aujourd'hui, malgré un plus grand nombre d'appareils, il continue à arriver beaucoup plus de monde qu'il n'en part.
Il y a beaucoup de désordre.
Les gens qui arrivent de l'intérieur abandonnent sur place leurs voitures avec clefs et cartes grises.
On couche toujours sur place aussi, et en plein air dans la nature.
Dans la nuit de mardi à mercredi, quatorze fellaghas se sont approchés en rampant et ont ouvert le feu sur les gens.
La riposte de l'armée fut immédiate.



2 JUIN 1962:

Trois assassinés à Alger.
"Deux jeunes filles violées à Bône,
l'une ensuite assassinée l'autre survit miraculeusement à sa balle dans la tête."
"Enlèvements à Tiaret, Aïn Temouchent."
Il n'y a plus de statistiques des attentats, enlèvements, massacres, cela est nécessaire pour masquer la faillite de la politique gaulliste.
Les informations ci-après sont extrêmement parcellaires;"Début des assassinats sur les route pour se procurer des voitures."
"Un député d'Alger, "De Larminat" nommé président de la nouvelle cour de justice, demande une garantie internationale pour les européens d'algérie, proposition repoussée par le gouvernement. Il se suicidera le 30.



3 JUIN 1962:

Il n'y a plus de statistiques des attentats, enlèvements, massacres, Le journal "Le Monde" daté de ce jour relate les 13 enlevés de la SAS de la barraque du premier, "Assassinat de Monsieur Garby, près de Sidi Bel Abbés, assassiné au volant de sa voiture." A Sidi-Bel-Abbès, un membre de la force locale ouvre le feu sur une auto conduite par un policier européen en civil à côté de qui se trouvaient d'autres Européens.
"Quatorze Musulmans armés ont investi une ferme et l'ont pillée."
"Au Tessalah, un Européen, M. Pascal, a été enlevé."
"Quatre Européens ont été enlevés par des Musulmans dans la région d'Aïn-Temouchent dont le directeur de l'école d'agriculture de cette ville.
"Près de Tiaret, un agriculteur européen a été tué à coups de couteau par un Musulman."
Il s'agit de M. Paul Brun.
-A 20 kilomètres d'Alger, dans la commune de Birtouta, "vingt sept agriculteurs" ont été enlevés dont M. Orfila, chef de l'exploitation, sa femme, son fils, son secrétaire et des ouvriers musulmans.
"Les corps de deux Européens ont été découverts à 60 kilomètres d'Alger, sur le littoral ouest."
Il s'agit de Hervé Pouillet, vingt-quatre ans, et de François Esposito, seize ans, tous deux de Castiglione.
Il est probable que cette liste ne soit pas exhaustive.
Incendies criminelles à Alger, "3 personnes assassinées."
L'armée française libère huit des personnalités oranaises qu'elle avait interné dans un camp de concentration à Arcole, en particulier le président du conseil général, un chanoine, des médecins, le directeur général de l'EDF.
"5 assassinés à Oran."
66 O.A.S. arrêtés à Aïn Temouchent, une bourgade de deux mille européens, 15% de la population mâle en état de porter les armes, nombreuses armes saisies.



4 JUIN 1962:

Les gendarmes mobiles continuent à ratisser les quartiers européens, en particulier à Bab el Oued et à arrêter de nombreuses personnes.
Rien ne va plus dans les discussions entre OAS et FLN,Gardy à Oran refuse tout accord et tient à son "réduit oranais",Perez demande que la force locale soit pour moitié constituée d'européens, Farés a reçu une communication trés seche de ben Khedda l'informant que, mis en cause par les durs, un tel accord était impossible. Godard, de son coté menace de tirer au mortier sur les cités musulmanes.
L'exode se poursuit, les arrivants arrivent sans rien, ils sont parfois injuriés par les communistes, "Deferre," maire de Marseille déclare
"je souhaite que les pieds noirs aillent se reconvertir ailleurs".



5 JUIN 1962:

La censure est totale. Il faut donner aux métropolitains l'impression que tout va bien
"De sa prison Salan demande qu'on cesse les attentats." Rien dans les journaux, et pourtant : Un informateur musulman vint signaler au quartier, que des femmes étaient séquestrées dans une villa et contraintes à la prostitution.
Une action fut engagée aussitôt.
Il se trouve que les commandos de chasse bénéficient, par nature, d'une grande liberté de manoeuvre.
Les officiers vont donc utiliser leur autonomie coutumière pour gêner le FLN.
Ces derniers imposent au secteur un couvre-feu sévère, le retrait des emblèmes algériens, et le rétablissement des patrouilles françaises vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
"Les accrochages avec le FLN furent fréquents dans le secteur et le commando n'hésita pas à user de représailles.
des Européens et des Musulmans étaient retenus en otages.
Libération d'une vingtaine d'otages.
Tous n'étaient pas des gens enlevés, il s'agissait parfois de personnes qui avaient un travail à cet endroit et que l'organisation nationaliste empêchait de repartir.
L'un des Européens possédait un atelier de mécanique et les Musulmans avaient recours à ses services, pour leurs automobiles et pour l'entretien de certaines pièces d'hydraulique.
Cet Européen fut finalement tué sans que les soldats ne puissent le sauver.
Dans le journal communiste l'"Humanité", François Billoux, député, conseille au gouvernement de "Loger les rapatriés dans les châteaux de l'OAS". Il poursuivait "ne laissons pas les repliés d'algérie devenir une réserve du fascisme". Fascisme dans les bouches communistes étant synonyme d'anti communiste



EXTRAITS DU DISCOURS DU BAGHAGA BOUALEM
A L’ASSEMBLEE NATIONALE LE 5 JUIN 1962


Mesdames Messieurs depuis 18 ans ma place était parmi les miens en Algérie.
Pendant ce temps, vous arrêtiez notre destin. Je reviens aujourd’hui vous demander : qu’avez vous fait de nous ?
J’ai servi la France, après mon père pendant 56 ans.
J’ai donné au pays un de mes fils. J’ai été loyal jusqu’au bout. J’ai engagé tous les miens.
Nous avions choisi, nous nous étions déterminés et vous nous exterminez.
Le choix était alors simple : ou nous laisser égorger ou fuir vers la métropole pour sauver nos enfants.
Nous laissions notre sol natal, mais aussi combien d’hommes qui s’étaient battus avec nous.
C’est au nom de ces hommes, de ces femmes, de ces enfants que je veux vous parler.
Ces hommes qui depuis 7 ans sont en Algérie l’instrument de la France, l’instrument vivant, l’instrument de chair, ces hommes sans lesquels aucun succès de la France n’aurait été possible, la France et son chef ont eu pour politique de les compromettre de façon irrévocable.
Ils constituaient récemment encore, la moitié des forces armées françaises.
On leur avait juré pour toujours et à la face du monde la fraternité.
Rappelez vous ces hommes, ils n’étaient pas, ils ne sont pas un mythe.
Vous les avez vus, tout le peuple de Paris les a vus, les a acclamés, portés en triomphe.
Ce fameux 14 juillet 1958, sept mille d’entre eux, les plus valeureux, venus de leurs villages et de leurs villes, malgré les menaces, drapeaux en tête avec toutes leurs décorations, avaient remonté les Champs-Elysées devant le chef de l’Etat.
Ces hommes, vous les avez appelés vos frères, vos compatriotes.
Vous leur avez demandé, tout le pays leur a demandé de poursuivre le combat jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’à la victoire, car celle-ci n’était possible que grâce à eux, grâce à leur sacrifice.
Ils ont répondu, ils se sont battus.
Ils ont cru qu’ils avaient gagné. Beaucoup sont morts.
Aujourd’hui dans toutes les villes et les villages d’Algérie, terrés et angoissés, ceux qui demeurent attendent que vous décidiez de leur sort.
Oui de leur sort et de celui de leur famille, car c’est pour eux une question de vie ou de mort.
Depuis les accords d’Evian, le silence est tombé sur ces soldats d’hier, comme si leur existence même était un remords ou peut-être une gêne pour mener à bien une politique qui est, j’aurai le courage de le dire, une politique d’abandon.
Voilà que soudain, depuis quelques semaines on se remet à parler d’eux.
Serait-ce l’annonce par le gouvernement d’un vaste plan de regroupement en Algérie, de transport en métropole et de réinstallation ?
Non, il ne s’agit pas de cela, mais de toute autre chose.
Il s’agit de ceux que leurs officiers ont refusé d’abandonner.
Ecoutez les appels de ces officiers, ils sont tous semblables : "aidez nous à sauver vingt, cinquante, cent familles.
Procurez nous du travail, procurez nous des logements".
Tout ce qui a été fait jusqu’ici est terriblement précaire.
heureuses sont les familles qui sont logées sur le sol de la métropole, dans des hangars, des granges.
Elles ont trouvé la chaleur d’une hospitalité et la sécurité.
Oui bien heureuses, car sur celles qui n’ont pas pu quitter l’Algérie, l’étau se resserre, les représailles s’abattent.
En dépit de ces événements, le 23 mai 1962, le ministre Louis Joxe adresse la directive suivante :
-"Les supplétifs débarqués en métropole en dehors du plan général de rapatriement seront en principe renvoyés en Algérie où ils devront rejoindre, avant qu’il ne soit statué sur leur situation définitive, le personnel déjà regroupé suivant les directives des 7 et 11 avril.
Je n’ignore pas que ce renvoi peut être interprété par les propagandistes de la sédition comme un refus d’assurer l’avenir de ceux qui sont demeurés fidèles. Il conviendra donc de d’éviter de donner la moindre publicité à cette mesure.
Mais ce qu’il faut surtout, c’est que le gouvernement ne soit plus amené à prendre une telle décision".
En même temps est rendue publique la note adressée par le colonel Buis à l’inspecteur général des affaires algériennes et qui est rédigée dans le même sens.
Comment avez-vous pu, monsieur le ministre prendre une telle décision à notre égard ?
Et je pense à ce jour, tout proche encore, où arrivèrent à Redon trois familles kabyles condamnées par le FLN et comptant 23 personnes.
Trois familles de cultivateurs bretons avaient répondu à l’appel de l’ancien chef de ces pauvres gens.
Mais au lieu des visages accueillants qu’ils attendaient, ce sont des gendarmes et des policiers, le sous-préfet à leur tête, qui leur annoncent que, dès le lendemain, ils seraient refoulés vers l’Algérie.
Savez vous qu’il a fallu 6 jours d’interventions pressantes pour faire rapporter cette mesure ?
Le 25 mai dernier, paraît un communiqué du commandant supérieur à Alger annonçant que toutes les dispositions étant prises, ces dispositions isolées seront désormais proscrites.
Et ce matin même, 5 juin, un nouveau communiqué du ministre des armées affirme que les harkis menacés et leurs familles, soit 4930 personnes, vont être rapatriés et que le secrétaire d’Etat aux rapatriés est chargé de leur accueil en métropole.
Mesdames et Messieurs le problème est trop grave pour que je sois pleinement rassuré par de simples communiqués de presse.
Aidez-nous à sauver les nôtres, il y va de notre honneur.
En fait, il ne s’agit là que d’une estimation concernant exclusivement les harkis les plus menacés.
Parle-t-on de tous les autres musulmans condamnés par les tribunaux FLN ?
Le chiffre du ministère des armées je ne le considère pas comme valable.
Il cache l’abandon et la mort de milliers d’autres En retirant l’armée, vous livrez nos terres et nos populations à la merci de l’ALN.
Dans le bled, on rançonne systématiquement les serviteurs de la France.
Ailleurs, comme chez moi, l’armée reste l’arme au pied sur ordre des préfets qui reçoivent leurs consignes de l’ALN.

*Les assassinats se poursuivent.*

Autrefois, un seul de ces cas aurait soulevé l’indignation du pays.
Des jeunes filles sont enlevées et partagées entre les bandes de l’’ALN, des familles entières sont égorgées, la vieille mère et les deux frères d’un moghazni de la région de Djidjelli, qui avait pu s’échapper, ont été sauvagement exécutés.
Mais il y a pire encore. Je pense aux prisonniers européens et musulmans.
Dans l’Ouarsenis, tout le monde sait que l’ALN détient prisonniers un officier et 3 de ses soldats.
A Dra-El-Mizan, des moghaznis prisonniers ont été mutilés au bras droit.
Il existe à Rovigo un camp de prisonniers européens et musulmans. Il court aussi ce bruit affreux selon lequel à Alger, en plein cœur de la casbah, des dizaines d’européens sont détenus en des lieux connus des autorités.
Celles-ci ont refusé d’intervenir.
Et le commando Georges, ses hommes après s’être illustrés pendant des années au combat ont été désarmés et massacrés.
Leurs 2 officiers d’active, français musulmans, ont subi une mort ignominieuse. Voilà, mesdames et messieurs, le sort que subiront trop des nôtres.
Je demande au gouvernement :
- Pourquoi n’avez vous rien prévu depuis des mois alors qu’il était encore temps et que l’abandon était décidé?
- Pourquoi n’avez-vous pas depuis des mois regroupé et protégé tous ceux qui sont désarmés ?
- Pourquoi avez-vous refusé en Algérie les autorisations de sortie vers la métropole ?
- Pourquoi avez-vous décidé de refouler hors de notre patrie ceux qui individuellement parviennent jusqu’à Marseille ?
- Pourquoi menacer de sanctions les officiers qui se sentent jusqu’au bout responsables de la vie de leurs hommes et organisent leur retour vers la France ?
Il est encore temps.
La France sait être grande et généreuse.
Il ne s’agit pas seulement de sauver des hommes, il s’agit dans ce désastre de sauver l’honneur de notre patrie.
(JO du 5 juin 1962)



6 JUIN 1962:

Il n'y a toujours plus de statistiques des attentats, enlèvements, massacres, et il n'y en aura plus par la suite....
L'O.A.S. dans une émission pirate, annonce que la trêve entre elle et le F.L.N. est prolongée pour 48 heures.
Hold up nombreux.
Incendies criminelles.
En banlieue algéroise, une patrouille française est attaquée par des musulmans, un sous lieutenant est tué.
Tel est la version des journaux du 6 de l'incident raconté à la date du 5. 36 O.A.S. arrêtés à Oran.
Découverte de cadavres par ci par là.
Opération anti O.A.S. à Mostaganem, une centaine d'arrestations. (soit 5 % de la population mâle européenne en âge de porter les armes).
Ben Khedda, toujours président du GPRA quitte la réunion du CNRA à tripoli qui s'enlise dans les chikayas, et rentre à Tunis avec ses ministres.
Il y trouve Boumedienne qui considère qu'il n'a plus de comptes à lui rendre et se livre à une intense propagande contre les accords d'évian et l'opportunisme de Ben Khedda.
Les deux clans se dessinent,
- le GPRA avec les willayas 2, 3, 4 (Constantine, Algérois, Kabylie) la fédération de France, la zone autonome d'Alger, les organisations de masse.
- De l'autre, Ben Bella, Boumedienne, l'armée des frontières, les willayas 1 (Aurès d'où vient Boumedienne) et 5 (Oranais, fief de Ben Bella).



7 JUIN 1962:

Comme prévu, Il n'y a toujours pas de statistiques des attentats, enlèvements, massacres,
L'O.A.S. annonce la reprise des opérations, dans une nouvelle émission pirate.
"40 détenus F.L.N. "s'évadent" de la prison d'Alger." "Des cadavres d'européens sont découverts, dont une jeune fille de 18 ans copieusement violée." "Nombreuses disparitions."
Fort chabrol à Oran où sept membres d'un commando O.A.S. sont abattus par les forces de l'ordre.
Exécution à la satisfaction des anti peine de mort de "Piegts (27 ans) et Dovecar (25 ans)."
"Piegts et Dovecar" sont fusillés dans la forêt de Marly, sans doute par discrétion.
Chaque année, la communauté pied noir honore leur mémoire. "Dovecar" était fiancée avec une pied noire, "Michèle Gomez", emprisonnée à la Roquette, également torturée.
Il avait en cours une demande de naturalisation.
La famille Gomez veut mettre des fleurs sur la tombe de Dovecar, les gendarmes l'en empêchent.
Ils profitent de la nuit pour le faire quand même, au matin les gendarmes les piétinent et jettent des ordures à la place des fleurs.

Fin de la réunion du C.N.R.A. à Tripoli , que le premier ministre du G.P.R.A. mis en minorité, a quitté en cours de route.
Le "programme de Tripoli" (le second) résultat de laborieux compromis est surtout une attaque en règle contre le G.P.R.A., Ben Khedda et ses réalisations, en particulier les déclarations d'intention d'évian, et un hymne à la fois au socialisme et à l'arabisme.
Le gouvernement français, qui a eu connaissance du document "secret" par plusieurs sources n'y réagit en aucune manière. Cependant, pour ne pas remettre en cause les "acquis" le CNRA ne vire pas Ben Khedda, Ben Bella ronge son frein.



8 JUIN 1962:

L'O.A.S. reprend l'opération terre brûlée, douze hold up, plasticage des facultés causant un violent incendie.
Le couvre feu est ramené à vingt heures.
Deux plastics à Constantine.
Assassinats et enlèvements un peu partout.
"De gaulle" donne une interview pour l'Histoire,
à l'occasion d'une émission de télévision qui fait un historique de la guerre d'Amlgérie; il y dénonce "l'entreprise d'usurpation venue d'Alger, le 13 mai 1958."
"Peyrefitte", en tant que ministre de l'information, s'étonne poliment, De gaulle en rajoute:
"J'ai maté une rébellion militaire...
quelques militaires ont fait cause commune avec les activiste d'Alger pour se rebeller contre le pouvoir civil...">

9 JUIN 1962:

Le consul général de états unis à Oran propose au gouvernement français d'évacuer des français sur les bateau flotte américaine, il est traité comme un alarmiste.
La flotte française manœuvre vers Chypre.
Plastic en série à Alger, postes, écoles, contributions, bazooka sur les antennes de radio Alger. Six hold-ups.
Obus de mortier tirés sur un cantonnement de garde mobiles et de CRS, nombreux blessés.
33 O.A.S. arrêtés à Oran.
Nombreux assassinats à Sidi-bel-Abbés, Palissy (le maire), Mostaganem, Tiaret.
De gaulle s'exprime:
- "En 1958, la rébellion musulmane offrait à la communauté française un seul choix pour son avenir: "la valise ou le cercueil."
Mais une fois l'Etat remis debout... la rébellion, renonçant à ses outrances et répondant aux désirs des masses, en venait-elle peu à peu à entrer en contact avec nous pour conclure,
en fin de compte, des accords permettant à l'Algérie d'exprimer sa volonté en toute connaissance de cause ...
"Depuis quatre ans, en dépit des orages ... y ont trouvé leur compte la justice et l'efficacité."
On assiste à la création du mythe "tout est la faute de l'O.A.S.".
"dans 23 jours, pour la france, le problème algérien sera résolu au fond".
Enfin, de jour en jour, il apparaissait que le nombre de places sur les bateaux à destination de la métropole était de plus en plus compté,
en raison de l'afflux des demandes de pieds-noirs (les files d'attente devant les préfectures et sous-préfectures, au mois de juin, étaient spectaculaires dès le petit matin).
Et puis, s'agissant des supplétifs, les autorités Algériennes qui doublaient l'administration française clairsemée et affaiblie, ne voulaient pas laisser partir des proies faciles et intéressantes..,
les discours trompeurs essayaient de rassurer les esprits inquiets!
Dans cette situation, il convenait inévitablement de segmenter les départs.



10 JUIN 1962:

Nombreux plastics à Alger, centre culturel américain, bâtiments publics.
Enlèvements, assassinats.
A Hussein Dey, une patrouille de la force locale, prise de panique, tire sur un immeuble et tue une femme de 61 ans.
Pour contrer l'effet déplorable des charniers découverts dans les environs d'Alger,
le service de presse du FLN publie coup sur coup des témoignages terrifiants,
- d'abord des charniers anciens découverts dans l'est algérien,
- (au djebel Felten) dont on laisse à penser qu'il s'agit des restes de l'extermination du 8 Mai 45,
- puis après deux trois jours, à Chéria près de Bône, cette fois plus récent, et les noms des officiers français responsables étaient donnés.
- La presse française se repaît de ces fausses nouvelles et les pieds noirs continuent à fuir.



11 JUIN 1962:

Krim Belkacem, vice président du GPRA et négociateur d'évian, quoi que désavoué par le CNRA à Tripoli,
s'installe au rocher noir avec les autorités françaises et celles de l'exécutif provisoire.
Nombreuses destructions à Alger.
Sept européens sont tués par la force locale.
Enlèvements, assassinats.
A Baraki affrontement entre divers clans du F.L.N., 6 morts 15 blessés.
A Sidi yacoub, près de Sidi bel Abbés, la troupe française réclame la libération d'européens gardés par le F.L.N. dans une prison improvisée.
Devant le refus, les militaires donnent l'assaut, 15 F.L.N. tués, 2 militaires aussi, 8 autres sont blessés, six prisonniers sont délivrés dont le curé de Parmentier.
Un puits de pétrole est plastiqué à Hassi Messaoud.
Plastics à Paris et à Nice.
Heurts en région parisienne entre policiers et musulmans, cinq policier blessés, 15 arrestations.
Les algériens ayant bien compris la victoire du FLN demandaient en effet l'extra territorialité de leurs établissements (cafés, hôtels...)et, payant le FLN ne voulaient plus se soumettre aux lois françaises.



12 JUIN 1962:

A Alger, deux assassinats, deux plastics, six incendies criminelles, trois hold up.
Une quinzaine d'enlèvements, des assassinats.
Manifestation FLN à Noisy le sec (19 blessés), aussi à Nanterre, à Briey, (10 blessés).



13 JUIN 1962:

Enlèvements (dont cinq à Belcourt) incendies et plastics, assassinats.
A Oran, le lieutenant colonel est tué par un commando O.A.S.
Pour les museler, tous les jeunes Algérois ont été raflés dans leur quartier, notamment dans les cafés du champ de manouvres,
- embarqués à Alger,
-débarqués en métropole
-et incorporé dans l'armée pour y faire leur service militaire. eventuellmeent par anticipation.
"Cette operation s'est appelée le " PLAN SIMOUN"

EXTRAIT PLAN SIMOUN ou la "Mobilisation anticipée"...

L'initiateur se nommait Christian FOUCHE .
Votre serviteur faisait partie de ce programme et c'est comme cela que je me suis retrouvé, contre mon gré, incorporé d'office,transferé par bateau à Marseille et sous escorte militaire par train spécial à la citadelle de Lille puis aprés moulte revendications, transféré à ARRAS puis LAON (Rappel Hiver 62/63)
A Tunis, ben Khedda déclare "nous respecterons les accord d'évian".
Le GPRA demande aux français d'algérie de rester, et leur promet des droits égaux.
Mais en écho aux négociations OAS/Mostefaï, il affirme :
"certains veulent des garanties supplémentaires pour les européens, mon gouvernement exclut catégoriquement une telle possibilité";
On sait depuis que lors du premier congrès de Tripoli (08/61), et à l'occasion du remplacement de Ferrât Abbas par ben Khedda, il avait été décidé de virer systématiquement tous les français d'algérie
et que donc le paraphe par Belkacem et la signature par la france de ces fameuses déclarations d'intention n'engageaient que ces deux là.
Ce n'est que ce 13 juin 1962, soit trois mois après le cessez-le-feu et vingt jours avant le scrutin d'autodétermination, donc vraiment in extremis que la population des juifs du M'zab accède à la pleine citoyenneté française.
Ceci par un arrêté du ministre chargé des Affaires algériennes paru au "Journal Officiel".
C'est grâce à cette mesure que les Juifs du M'Zab, dans leur quasi-totalité,deviennent des citoyens français de statut civil de droit commun
et peuvent de ce fait envisager sans obstacles administratifs leur installation dans la Métropole.
Ils seront parmi les rares à être evacués par le gouvernement français, Un pont aerien est créé entre Marseilles et Gardaïa.
Explication:
En 1962 les juifs du M’Zab et des territoires de Ghardaïa n’étaient pas français.
Par quelle aberration ? Et personne jusqu’à ce jour ne s’en était soucié.
POURQUOI?
Les décrets du 24 octobre 1870 (Décret Crémieux) et du 7 octobre 1871 avaient accordé la citoyenneté française à part entière aux Israélites indigènes d’Algérie.
Mais par « Algérie » il fallait entendre les seuls territoires géographiques des trois départements
d’Alger, de Constantine et d’Oran tels qu’ils existaient à l’époque (1870)
Les territoires sahariens de Ghardaïa et du M’Zab, non encore militairement occupés et pacifiés, n’y étaient pas compris.
Après les funestes Accord d’Evian, les juifs vivant au milieu et en parfaite symbiose avec les musulmans du M’zab et des territoires de Ghardaïa sont paniqués.
Leur affolement et leur panique sont pleinement justifiés.
Depuis un certain temps, de jeunes musulmans profèrent à leur encontre des menaces précises de pillages, massacres, enlèvement de femmes.
Les filles sont bousculées dans la rue, les passages juifs insultés, les élèves juifs battus dans les écoles par leurs petits camarades musulmans.
Des rassemblements d’individus violents et menaçants regroupés autour du quartier juif doivent être dispersés par les forces de l’ordre.
La renaissance chez les musulmans du racisme et de la haine devient évidente, et des faits précis confirment cette hostilité, par exemple :
- Les commerces des juifs sont boycottés.
- Il est interdit à un musulman d’acheter un immeuble appartenant à un juif.
« Les juifs sont venus nus, ils doivent repartir nus »,dit-on.
Les juifs craignent donc de revenir au temps des Kanoun, au statut de Dhimmis.
En outre, ils sont impressionnés par les déclarations faites par Ben Bella début 1962 au Proche Orient, jurant que les troupes de l’Algérie indépendante, estimées à cent mille hommes, se joindront à celles des pays arabes pour anéantir Israël (où 1034 membres de leur communauté ont déjà émigré).
Ils ont donc la conviction qu’ils deviendront un jour des otages à la merci des Algériens.



14 JUIN 1962:

-"L'exode continue."
Comme il est impossible de trouver des cadres de déménagement, et que les services de transport ne fonctionnent plus
de nombreux pieds noirs détruisent leurs possessions avant de partir.
- Cinq personnes d'une même famille qui avaient été enlevés avec cinq militaires sont délivrés à la suite d'une intervention de la commission centrale du cessez le feu.
- Sept pieds noirs (une famille de cinq personnes, leurs deux employés) sont enlevés dans une ferme près de Birtouta.
- Quinze musulmans du MNA enlevés près d'Alger.
- Hold-ups et plastics dans toutes les grandes villes.
Le général Weygand, qui s'est tenu à l'écart de toute politique dans les périodes troublées intervient et publie un communiqué:
"des milliers de français d'origine musulmane ont péri de la façon la plus horrible pour avoir jusqu'au bout voulu demeurer fidèles à la France
*L'honneur de notre patrie, voilà bien la question.*
Si nous abandonnons, sans mot dire, à leur sort affreux les musulmans d'algérie qui ont fait foi à la parole donnée au nom de la France, l'honneur de notre pays sera perdu.
" Les médias en rigolent encore."
Il n'est evidemment pas question de faire venir en métropole des français musulmans d'opinion nationaliste, voir d'extréme droite.
Premier comité interministériel relatif aux rapatriés, devant l'impuissance de l'administration civile,
Mesmer prend l'initiative de mettre les moyens de l'armée à la disposition des anciens supplétifs,: -Il prend en charge avec les moyens de l'armée,
-le transport,
-Il prête les camps militaires,
-Il met à disposition 2300 membres des forces armées.
*A Nanterre, 2000 algériens font la fête, ils réclament l'extra territorialité de leurs établissements ils enlèvent un européen qui ne sera jamais retrouvé.



15 JUIN 1962:

L'O.A.S. applique la politique dite de la terre brûlée, une immense explosion secoue l'hôtel de ville d'Alger, un mort 43 blessés.
Nombreuses incendies volontaires, nombreux plastics dans toutes les villes d'algérie.
Deux européens abattus à Alger par des policiers de la force locale.



16 JUIN 1962:

*Les campagnes abandonnées par l'armée française sont les témoins d'ignobles massacres, et de pillages systématiques.
*Les informations sont pratiquement impossibles à obtenir.
Les foules se pressent aux ports et aux aéroports.
Krim Belkacem a été consulté au sujet des négociations Susini-Mostefaï, il a couvert ce dernier, malgré l'opposition de Ben Khedda.



17 JUIN 1962:

La presse métropolitaine signale un attentat déjoué contre "De gaulle".
Il se serait agi d'une tentative à Vesoul, le 15, lors d'une tournée de propagande, menée par des deltas ayant fui l'algérie.
France Soir explique que des chiens piégés et dressés devaient entourer le chef de l'état et exploser.
Coté OAS, personne n'est au courant de rien, Auto-intoxication des policiers ou manipulation politique pour faire oublier les images des réfugiés sur les quais d'Alger et d'Oran?
La police arréte quand même puis relachera un certain nombre de personnes connus pour leurs opinions.
Deux cafés morts mitraillés en région parisienne, 8 blessés graves.
Depuis Tunis, l'agence de presse du FLN annonce la découverte de charniers, ce qui émeut considérablement les amis du FLN.
Après enquête, et comme d'habitude, il s'agit de règlements de comptes entre factions FLN mis en avant pour contrebalancer l'effet des charniers (bien réels ceux là) des environs d'Alger.
Mostéfaï intervient à la télévision pour expliciter les accords Susini/Exécutif provisoire.:
-il reconnaît l'OAS comme representant des européens.
- l'amnistie est totale pour tous
- la force locale comprendra des européens.
Au conseil des ministres de ce jour, Boulin réitère,
"Ce sont bien des vacanciers, ils ont avancé leurs vacances d'un mois, il faut que la preuve du contraire soit apportée".
50.000 "vacanciers" errent sur les quais de Marseille, sans un sou, ne sachant où passer la nuit.



18 JUIN 1962:

Mostefaï, de l'exécutif provisoire, dans un discours sur radio Alger cherche à calmer la panique des européens, mais depuis le caire, Aït Ahmed le desavoue
et à Alger Azzedine le patron de la zone autonome affirme qu'il n'engage personne et que c'est pure propagande pour diminuer les attentats de l'OAS.
Des rumeurs de négociations O.A.S./F.L.N. circulent à Alger.
Une émission pirate de l'O.A.S. ordonne le cessez le feu et la fin de l'opération terre brûlée dès le soir.
Dans une émission à Constantine, l'O.A.S. - Est désavoue ces négociations. - Des assassinats à Alger, Oran.
- Des plastics à Bône et Philippeville.
- Le reste, attentats divers, exécutions de musulmans pro français, enlèvements, vols est masqué par la censure.
C'est M. L'abbé X. qui arrive le premier avec soixante-dix habitants de Perrégaux.
Ils sont complètement affolés et doivent embarquer samedi. Ayant tout abandonné, ils n'ont que leurs valises.
Et l'abbé nous supplie de trouver voitures et camions pour aller sur l'heure chercher tous ceux qui n'ont pu partir.
Son village de Belgique sera ravi, pense-t-il, d'accueillir tout ce monde.
- À Perrégaux, les Arabes seraient sur le point d'envahir et de massacrer.
- C'est l'enlèvement de cinq hommes hier, divers viols et le conseil très pressant de l'armée française paralysée qui ont déclenché cet exode.
- De partout les gens arrivent sans places retenues et vont avoir à attendre quinze jours un moyen de transport.
Il suffirait de mettre en ligne quelques courriers d'Orient de deux mille places.
On en parle; mais on ne s'y décidera jamais.
La panique règne dans beaucoup de bleds.
Des sous-préfectures, comme Saïda, sont fermées et le personnel parti. Il n'y a personne pour s'occuper des gens.
Bien des médecins, pharmaciens, commerçants ont été obligés de partir.
Dans toutes les familles il y a des séparations brutales qui sont tragiques en ces circonstances.
Perdus dans la diaspora, se retrouvera-t-on un jour?
Fort heureusement, le personnel du Secours Catholique est à la hauteur du drame.
Il garde son sang-froid avec un très remarquable esprit d'initiative' d'organisation et de dévouement.
Pour l'instant tout passe bien.
Mais ce cher abbé X., mort de fatigue physique et morale, est complètement à bout.
Il a ramassé tout monde et surtout les plus déshérités: infirmes, boiteux, vieillards, et bien des familles nombreuses.
Ils se sont assis sur la valise familiale, la smala autour du père, et pleurent tous ensemble.
Il est vrai qu'il devient impossible de tenir compte des priorités.
Tout le monde est prioritaire; les femmes enceintes ou malades, les vieillards, les familles nombreuses. Tous les cas sont tragiques.
Les gens des services d'accueil n'ont plus de larmes à verser.
De temps en temps seulement l'accumulation du malheur les submerge.
Ils se dégonflent alors dans une oreille amie ou dans un coin tout seuls. Les enfants, eux, sont ravis.
Beaucoup n'avaient jamais quitté leur village, ni vu un bateau, ni la mer .
Le P.C. du Secours Catholique est maintenant installé ici et bien organisé pour diriger ses cinq centres d'accueil, et les nourrir
La ligue arabe déclare apporter son soutien au GPRA (les grandes manœuvres entre clans du F.L.N. ont commencé).
Aït Ahmed, ("moderé" rallié à Ben Bella) depuis Tunis, refuse d'accepter les accords FLN/O.A.S. signés à Alger
- Trois cafés maure mitraillés à Alger.
- Trois harkis disparaissent à Paris, enlevés par le FLN, ils ne seront jamais retrouvés.
Toute une série de cafés sont mitraillés dans la banlieue parisienne,
-à Issy les Moulineaux, à Aulnay,
-à Nanterre,
-à Paris rue de la croix nivert, rue d'aubervilliers, rue petit, rue de Lyon, rue Polonceau,
- en tout un mort 20 blessés.



19 JUIN 1962:

Susini dans une émission pirate demande la mise en application immédiate des engagements de Mostefaï.
De Tunis, ben Khedda déclare ne pas désavouer les accords d'Alger entre OAS et FLN.
Le reste, attentats divers, exécutions de musulmans pro français, enlèvements, vols est masqué par la censure.
Selon le préfet de police Vitalis Cros (dans son livre) il y eut à Alger seulement depuis le 10 Juin,
14 opérations de fouilles et de bouclage, concernant 5242 perquisitions, 21249 personnes contrôlées, 845 arrestations, 500 armes saisies.
Bien entendu contre l'OAS, Vitalis Cros était l'allié du FLN.



20 JUIN 1962:

Le colonel Gardes confirme que les accords ont bien été passés entre le F.L.N. et l'O.A.S.
"Chevallier" l'ancien "maire d'Alger" déclare qu'il faut voter "oui" au référendum du premier juillet.
Le travail reprend tant bien que mal dans les administrations et certaines usines.
Le reste, attentats divers, exécutions de musulmans pro français, enlèvements, vols est masqué par la censure
De Bruxelles l'ancien premier ministre Georges Bidault qui a créé avec Soustelle le conseil national de la résistance, (il était également le président du conseil national de la résistance après l'arrestation de Jean Moulin) demande le report du scrutin pour laisser se rétablir le calme en algérie.
- Les pieds noirs s'enfuient : Un véritable chaos règne sur les quais d'Alger.
- Des foules attendent, en plein soleil, le passage d'un paquebot.
- A l'aéroport, des masses non moins compactes s'entassent dans des halls surchargés et aux alentours.
L'attitude des militaires envers les réfugiés est variable:
certains aident les plus faibles, transportent les malades, voire donnent des biberons.
D'autres témoignages font état de brimades et de brutalités.
Il semblerait qu'en juin, des unités blindées aient fait mouvement autour de Maison Blanche pour dissuader les automobilistes de venir s'agglutiner aux embouteillages déjà existants.
Des officiers n'hésiteront pas à menacer d'écraser les récalcitrants sous les chenilles de leurs chars.
"Le désarroi de ceux qui ont vécu ces minutes alors qu'ils espèrent encore recevoir l'aide de leur armée est indicible.
Le spectacle du hall était horrifiant."
Plusieurs milliers de personnes s'y compressaient.
Il était difficile de s'y frayer un passage.
Rares étaient ceux qui avaient pu profiter d'un siège ou d'un coussin.
Hommes, femmes et enfants étaient assis par terre, les familles formant un cercle étroit, en raison de la nécessité de faire place aux autres.
Les haut-parleurs avaient répété qu'il était inutile de se présenter aux guichets et que la foule serait prévenue, lorsque des avions pourraient assurer son évacuation.
Rien à faire, dans ces conditions misérables.
Bien entendu, le restaurant était fermé
On ne pouvait se procurer au bar, rien d'autres que des sandwichs de pain dur et des canettes de bière chaude.
Quant aux toilettes, engorgées, souillées à ne pouvoir y mettre les pieds, elles étaient repoussantes, au sens le plus strict du terme:
on renonçait à y rentrer.
*Cette foule était accablée, au point d'être presque silencieuse:
aucun éclat de voix, aucun brouhaha ne s'y manifestait.
Rien d'autre qu'un demi- silence, morne et désespéré.*
En fin de soirée, les haut-parleurs annoncèrent que quelques avions assureraient le départ le lendemain matin,
et invitèrent les personnes déjà admises dans le hall à se présenter aux guichets de la délivrance des places.
- Les occupants dormaient repliés sur eux-mêmes.
- Deux ou trois familles de harkis avaient réussi, par miracle, à s'introduire à l'aéroport.
- Tous ces corps à terre donnaient une impression écrasante d'humiliation.
Ils étaient surveillés par des gardes mobiles, mitraillette au poing"
*Et on ne dit pas, car ça va de soi, que chacun doit payer sa place.



21 JUIN 1962:

En conseil des ministres "Boulin" estime que la situation des départs d'algérie est "normale", qu'il y a "assez de moyens de transport",
et que s'il y a des problèmes c'est la faute à l'O.A.S. qui a interdit les réservations
Le 21 juin, alors que le chiffre cumulé des enlèvements pour toute l'Algérie approche de 1.107,
"Louis Joxe" fait au Conseil des Ministres une communication optimiste:
"Déjà se multiplient les signes d'un retour à la vie normale".Les attentats meurtriers ont pratiquement cessé:
certains Européens qui avaient été enlevés ont été libérés "
Toutefois le chiffre des Européens libérés n'est que de 190. Celui des manquants est de 789 auquel s'ajoutent 128 tués soit un total de 917 victimes, total qui va encore doubler pendant l'été.

Rien de tout cela n'autorise véritablement l'optimisme.
"Robert Boulin" est d'ailleurs moins confiant que son collègue et, à cette réunion, il parle "d'exode".
Un exode qui, d'après lui, "vient de l'O.A.S.".
Le Ministre admet d'ailleurs que ses services ont cherché à le ralentir.
Compte tenu de la situation sur place et de l'insécurité qui règne, cette démarche peut paraître bien inconsidérée, car les "enlèvements de juin dépassent officiellement ceux de mai."
Mais ceci n'empêchera pas "M. Boulin" d'affirmer le 27 juin à un nouveau Conseil des Ministres que les pieds-noirs réfugiés
"sont bien des *vacanciers* jusqu'à ce que la preuve du contraire soit apportée".
La situation économique est devenue incohérente, suite au départs de beaucoup, au non renouvellement des stocks des commerçants, à l'exode des agriculteurs et des habitants du bled.
La censure de la presse est supprimée, mais l'écho d'Alger n'est pas rendu à son légitime propriétaire.



22 JUIN 1962:

La population européenne qui continue à envahir les aéroports et les quais en espérant trouver un départ pour la métropole. Le bled a été complètement abandonné, des échos de pillage et d'exactions massives des partisans de la france parviennent en ville, ce qui ne fait qu'accentuer la "panique."
De nombreux enlèvements en particulier de jeunes femmes et de jeunes filles ont lieu dans toute l'algérie. Les européens sont autorisés à participer à la force locale, qui a dans sa totalité rejoint le F.L.N. L'executif provisoire recherche 225 policiers européens. - Guérilla entre MNA et F.L.N., nombreux morts à Alger. - Explosion, incendie à la mairie d'Alger.
- Trois européens libérés au Telagh.
- Quatre plastics à Paris.
- Trois activistes arrêtés à Marseille.
Le capitaine Favarel, patron de la SAS de Mostaganem a réussi à affréter un bananier qui emporte vers le camp du Larzac 150 familles de harkis de la région, presque mille personnes.
Favarel est connu pour son engagement auprès de l'O.A.S.
(il a giflé le préfet de Mostaganem qui lui demandait de faire poser par ses harkis les affiches encensant les déclarations d'intention d'Evian).
De retour chez lui après le départ du paquebot il est victime avec sa famille d'un attentat organisé par la force locale (qui dépend théoriquement de l'autorité provisoire) et ne doit la vie qu'à l'aide que lui apporte un ancien tirailleur.
Plus tard, il sera arrêté en Allemagne où il a été muté parce qu'il s'était amusé à mettre dans le couvert de "De gaulle" et de ses commensaux un carton "avec les compliments de l'O.A.S.",
crime plus impardonnable que tout le reste.
- Les pieds noirs continuent à partir :
-Les choses ne sont guère différentes pour ceux qui empruntent la voie maritime.
Serge Groussard, le journaliste de L'Aurore s'est imposé de prendre, avec les réfugiés, un bateau pour Marseille. Son témoignage rejoint le précédent.
"J'ai soif je suis l'un des vingt-cinq mille candidats à l'exode, qui piétinent debout depuis une moyenne de quarante-huit heures, bientôt largement davantage et qui sont empoignés par la sueur, la fatigue, la faim et par dessus tout la soif . Mais il n'y a pas de roulantes pour l'infortune. On rôtit, immobile, presque sans bouger.
Heureusement, les pieds-noirs ne souffrent guère des outrances d'un climat auquel de longues générations les ont adaptés, et ils résistent particulièrement bien à la soif, à la fournaise... On s'est entassé pendant des jours et des nuits.
La solidarité naît vite entre tous ces réprouvés.
S'ils commençaient à se battre pour un rang dans la queue, un coin de sol pour leurs affaires, alors ce serait l'enfer sur cette immense surface surpeuplée où le béton lui-même, pourtant protégé par nos corps, chauffe sous les pas.
Il y a, quotidiennement, plus d'une cinquantaine d'évanouissements, et une moyenne de trois décès "naturels"" Bien entendu Groussard, comme tous les autres a payé sa place.



23 JUIN 1962:

Le porte avion Lafayette débarque 1200 harkis à Marseille.
Dans la Monde du 22 juin, le journaliste Goué signale qu'à Perregaux, qu'il y a eu 10 enlèvements en 15 jours. C'est pourquoi Perregaux voit sa population pieds-noirs passer de 9.000 à 2.000 âmes au premier juillet.
Il en est de même à Arzew où le journaliste constate que nul ne se préoccupe du "réduit Oranais" cher au général Gardy,mais uniquement d'organiser son déménagement. Il faut dire qu'en arrivant dans les zones rurales, les troupes de l'ALN n'ont pas eu pour souci principal de tranquilliser les Européens. Gérard Marin interroge pour Le Figaro des réfugiés qui, dans un entassement indescriptible, attendent à l'aéroport de Maison Blanche, des avions qui ne viennent pas ou rarement.
A la question de savoir pourquoi ils n'ont pas tenté l'expérience de la cohabitation, en s'en remettant aux "garanties" et aux "accords", un instituteur qui a fui le bled, lui répond (Le Figaro du 21 mai 1962) :
"Le FLN n'a rien fait pour nous rassurer.
Le toubib est parti et une trentaine d'autres avec lui.
Depuis, les enlèvements se multiplient.
Dernièrement deux des nôtres ont été enlevés: une infirmière et un homme. Ils ont été relâchés moyennant la libération de cinq membres de FLN et la remise de l'armement saisi. Et l'intérieur de l'Algérie voit partir tous ses Européens.
Des campagnes, ils gagnent les bourgs, des bourgs ils gagnent les villes. Souvent ils sont arrêtés en chemin, contrôlés et dépouillés par des militaires de l'ALN.
Car les témoignages sont unanimes:
- les militaires algériens fouillent les bagages, fouillent les voitures et conservent tout ce qui a de la valeur: argent bien sur, mais aussi bijoux, appareils électriques ou électroniques.
- Un drame s'est joué dans le Sud Algérien.
Là, les Européens étaient rares: quelques milliers d'Israélites vivant principalement à Ghardaïa.
Il faut dire que la région était restée très calme tout au long de la Guerre d'Algérie.
La perspective de l'Indépendance et la rapidité du "dégagement" menaçaient de les placer brusquement dans une situation délicate. - On assiste à une véritable disparition de l'administration française qui, à partir du mois de juin, tend à s'amplifier.
Comme le disent au Monde du 20 juin, les personnes qui quittent Perregaux: l'administration est décimée: il n'y a plus de sous-préfet, plus de maire, plus de commissaire de police.
Ajouté à la volatilisation du corps médical et du corps enseignant, le phénomène est impressionnant.
Il s'explique par des causes simples. Il est évident que les employés administratifs ne sont pas les derniers à prendre peur . Le fait de bénéficier de possibilités de reclassement et même pour certains de "primes de retour," les portent à organiser leur départ par anticipation.
- Les premiers à le faire sont les policiers, nombreux en Algérie, et à qui l'on a indiqué que "la France ne doit plus avoir de responsabilités dans le maintien de l'ordre après l'autodétermination".
Ceci les oblige à présenter très tôt leurs demandes de mutation et à préparer leur voyage.
Or, c'est le mouvement du fil et de la pelote; les policiers partent les premiers, les autres suivent, persuadés que leurs tuteurs et leurs protecteurs naturels les quittent.
"Tous les échelons de la hiérarchie administrative se trouvent progressivement entraînés."
Parmi les causes du départ des fonctionnaires européens, il en est une que l'on oublie aujourd'hui.
Peu de Français veulent se retrouver en position d'autorité après l'Indépendance par crainte de polariser l'hostilité du FLN.
Ceci est évident pour le maintien de l'ordre, mais concerne aussi les postes de gestion. L'ensemble de ces mouvements accentue le chaos et disloque l'Algérie.
Le ''général De gaulle'' dira au Conseil du 25 juillet que les fonctionnaires étaient des "déserteurs" et "qu'ils avaient fui comme des lapins" mais leur anxiété s'explique.
Georges Pompidou signalera ainsi le 8 août que, "certains fonctionnaires retournés en Algérie auraient été enlevés".
Les Algériens sont-ils prêts à prendre la relève ? En général non. Ca et là, des fonctionnaires sont nommés.
De jeunes intellectuels musulmans apparaissent qui prennent la suite des Français.
Aux observateurs, ils apparaissent pleins de bonne volonté mais aussi terriblement inexpérimentés (Le Monde du 28 juin 1962). Ils n'ont guère d'autorité et devant les troupes de l'ALN qui surgissent en ville et dans les zones rurales, ils ne peuvent que s'incliner.
La conclusion de tout cela s'énonce très simplement:
- chez les Européens, l'angoisse de se retrouver en tête à tête avec le FLN après l'Indépendance grandit.
- Le chiffre des départs triple donc en juin, mois que Bernard Tricot qualifie de "désastreux".
Monneret, " la phase finale de la guerre d'algérie ",
-"De gaulle" assiste au mariage d'une connaissance, à Rebrechien, près d'Orleans. "Bastien Thiry" s'y invite et monte un attentat sur le parcours de la voiture présidentielle, "De gaulle" arrive en hélicoptére.



24 JUIN 1962:

Le drapeau F.L.N. est hissé au rocher noir (le siège de l'exécutif français en algérie) par anticipation, les parachutistes le descendent en vitesse.
Calme à Alger, mais les enlèvements continuent, on recherche ce jour les nouveaux enlevés, vingt personnes dont six jeunes filles.
Un jeune homme a été enlevé rue Michelet, le centre de la ville européenne, symbole de la main mise du F.L.N. sur l'ensemble de la ville.
Il semble que le F.L.N. cible les barbus, les barbus se rasent.
A Oran l'O.A.S. annonce la reprise de la terre brûlée, quinze plastics dans la ville visant les bâtiments publics, en particulier la préfecture (on rappellera que Chevenement y était et qu'il raconte cette période sans complaisance dans un de ses livres).
A Constantine, la ville est abandonnée par pratiquement tous les juifs, qui obéissent aux consignes de leur consistoire.
Le Kérouan, paquebot de 1200 places, débarque 2630 personnes à Marseille.
Un bananier qui dispose de 12 couchettes en débarque 245.



25 JUIN 1962:

Alger est envahi par les musulmans venus du bled dans l'espoir de pillage, les appartements vacants sont occupés, parfois avec les animaux domestiques. (s'agit ni de chiens, ni de chats, ni de canaris).
A Oran l'O.A.S. pour marquer l'échec de son accord avec Katz, fait sauter les citernes d'essence du port, elles brûleront plusieurs jours, de très nombreuses explosions détruisent des bâtiments publics.
Le reste, attentats divers, exécutions de musulmans pro français, enlèvements, vols est masqué par la censure ou inconnu, le bled étant entièrement sous contrôle FLN.
Consternés par les dissensions au sein du F.L.N. apparues au grand jour au congrès de Tripoli, les chefs des willayas lancent un appel commun à l'unité qui ne sera pas entendu. Prévoyant un affrontement entre elles et les troupes de l'extérieur, qu'elles méprisent, les wilayas se renforcent au maximum en phagocytant la force locale.
Lorsque l'armée française quitte Sétif, les harkis en fuite se rendent en taxi et en chemin de fer à Alger ou Bône, et prennent le bateau pour Marseille.
La surveillance s'est relâchée, ils trouvent des complicités dans la population, certains sont hébergés par leur famille à Alger.
La légion étrangère de Mascara prend ses quartiers à Bonifacio, sous les acclamations de la foule.



26 JUIN 1962:

Les membres du FLN qui vivent au rocher noir dénoncent les accords Susini Farés comme contraire aux déclarations d'intention d'évian.
Ils attaquent en particulier le fait qu'un statut particulier serait accordé à Alger et Oran.
Les départs se poursuivent, Oran est à moitié vide, l'accès au port, encombré de dizaines de milliers de personnes cherchant à fuir est interdit au public.
"Monsieur Boulin" confirme que "tout est normal sur les quais" et dans les "aéroports d'algérie," que 169.000 personnes seulement sont partis en juin alors qu'il y en avait eu autant en juillet 61 et que donc cela prouvait seulement que les pieds noirs avaient avancé leurs vacances d'un mois.
Le maire de Tlemcen (le nouveau, nommé par le F.L.N.) indique que 90 % de la communauté juive est partie.
Tout (les enlèvements minimisés, les incidents entre armée et FLN passés sous silence, le massacre des harkis nié, l'exode des pieds noirs qualifié de départs de vacanciers) se passe comme si le gouvernement nie tout ce qui peut montrer que les déclarations d'intention d'évian n'étaient que du vent.



27 JUIN 1962:

Une émission pirate (en fait organisé par l'administration française) de Susini demandant aux pieds noirs de rester en algérie et à ceux qui sont partis de revenir reste lettre morte.
Les compagnies de navigation acceptent enfin d'embarquer sans paiement ceux qui arrivent sans rien aux ports, ayant tout abandonné (il s'agit en particulier de personnes vivant dans le bled et qui ont dû fuir en catastrophe les pillages du F.L.N., ou de gens dépouillés sur la route.)
Le gouvernement français assiste sans mettre un seul bateau ou un seul avion supplémentaire pour assurer cet exode.
De bébés meurent de déshydratation sur les aérodromes, les C.R.S. interdisant tout contact entre les files d'attente et le reste de la population.
De gaulle à Peyrefitte :
" le rythme de départ correspond au mois de juillet de l'année passée, ce sont les vacanciers qui partent avec un mois d'avance… "

Un groupe d'"amis, de la région de Mostaganem, campe à l'aéroport de La Sénia en attendant un avion, recit:
"Notre ciel de lit: ce sont les étoiles.
Heureusement il faisait bon la nuit, en juin, dans notre belle province! Le matin arrive notre ami Robert, le prêtre dit la messe.
Après les remerciements des militaires, il est invité à prendre le café avec eux et là, il a la présence d'esprit de refuser, prétextant qu'il lui était difficile de manger alors que ses amis n'avaient rien à se mettre sous la dent.
"Bien joué Robert!" grâce à toi nous avons eu des sandwichs jusqu'à notre départ.
Nous sommes donc mardi matin et rien dans le ciel. La journée se passe toujours sans rien sur la piste. Le ciel est encore noir à 18 heures. Les installations portuaires brûlent toujours. Il n'y a plus beaucoup de pompiers à Oran.
Une nuit de plus à la belle étoile à La Sénia et, heureusement les sandwichs des militaires ... Mercredi matin le 27 juin, à 8 heures du matin, un bruit significatif qui réjouit nos oreilles se fait entendre. Miracle! C est un avion qui se pose sur la piste. On le rejoint dare-dare.
En rentrant dans l'aérogare de Bordeaux - Mérignac les "flics" nous attendaient et ultime vexation nous avons eu droit à une fouille au corps, vêtus simplement d'un slip. Notre ami Robert, le prêtre, comme les copains, aurait pu cacher des armes dans sa soutane! Pour moi, j'étais en short, chemisette et espadrilles. D'un air goguenard je n'ai pu m'empêcher de leur dire que mes armes étaient restées de l'autre côté ...
Et malheureusement comme tout a une fin, nous nous sommes séparés après avoir essuyé une larme et tous ensemble promis de nous revoir un jour.
Si Dieu le veut.
*Nous venions de tourner une page de notre histoire, celle écrite de sang et de larmes ... !*
En ville, les gens font tous des pronostics sur la semaine prochaine et se partagent en deux catégories.
- Ceux qui croient à l'envahissement avec massacre,
- et ceux qui croient à l'envahissement sans massacre.
Curieuse impression, assaisonnée d'un sentiment nouveau, d'abandon et de coupure du monde entier depuis les derniers sabotages des P.et T.
La Légion et l'armée n'ont pas marché.
*Adieu, Algérie.*
Il n'y a plus qu'à partir." Après-midi plasticage de la "Maison du colon."
L'Espagne a envoyé deux navires de guerre chercher les Espagnols.
les policiers de la Sûreté Nationale sont tous mutés en France et viennent de passer trois jours à brûler tous les dossiers concernant les Européens compromis en quelque chose.



28 JUIN 1962:

Que peut-on dire qui ne soit pas derisoire quand tout un peuple essaye de quitter sa patrie, dans l'indifférence de ses compatriotes?
*L'Algérie est morte. Adieu Algérie! Et que soit faite la volonté de Dieu!".* Le Monde constate qu'à cette date, 38 000 des 40 000 européens de Constantine sont partis, que 90 % des fonctionnaires restant ont demandé leur mutation, et que sur 20.000 juifs il en reste mille.



29 JUIN 1962:

Une émission de la radio gouvernementale donne la parole à Susini qui appelle à voter oui au référendum sur l'indépendance de l'algérie.
De même à Oran, le "colonel Dufour" demande d'arrêter la politique de la terre brûlée, et informe que le jusqu'au boutiste Gardy a quitté Oran.
A Marseille débarquent d'un paquebot des grands blessés en cours de traitement évacués des hôpitaux d'Alger.
"Degueldre" est condamné à mort par la cour militaire de justice (ne pas confondre avec le haut tribunal militaire) il sera exécuté le 5 juillet 62, service rapide, cette cour n'ayant ni recours, ni grâce.
Dans le même esprit d'élimination definitive des vaincus, Djouani Saïd indicateur de la FPA en 1960 et début 1961, quand la police auxiliaire était implantée dans le 13 ème arrodissement de paris, est retrouvé assassiné après tortures à Orly.



30 JUIN 1962:

"Fouchet" annonce que "…personne ne doute du résultat du référendum, ce sera la collaboration avec la france…".
L'armée commence à évacuer les militaires et les familles d'officier avec ses moyens, dans d'excellentes conditions de confort et de sécurité.
En particulier un paquebot chargé à mort de pieds noirs est vidé manu militari pour laisser la place à une unité qui quitte le bled.
*Plus personne n'est à même de compter les meurtres et les enlèvements, souvent pour voler la voiture des assassinés ou des enlevés.*
- Aucune administration ne fonctionne, c'est la panique la plus totale, dans l'indifférence de l'armée.
Un bilan fait en janvier 63 indique que dix mille musulmans (hommes femmes et enfants, soit environ 2000 chefs de famille) ont été rapatriés par les moyens officiels.
- Sur plus de 200.000 hommes adultes, plus d'un million de personnes, qui se sont engagés aux cotés de la France.
- Sur les six premiers mois de l'année, 1377 harkis seulement ont désertés, dont 503 en mars et 550 en avril.
- Dans la même période, 6055 appelés et engagés ont désertés, et 25000 armes ont été remises à la force locale qui les a porté au FLN.
Trois cafés maures mitraillés à Paris, les règlements de compte entre musulmans s'exaspèrent à l'approche de l'indépendance.
Dans une tentative pour conserver le pouvoir malgré les décisions du congrès de tripoli
Ben Khedda destitue Boumedienne de son poste de chef des forces armées de l'extérieur.
Boumedienne déclare cette décision illégitime et conserve son poste, ses officiers ne mouftent pas.
Finalement deux clans s'affrontent,
le GPRA peut compter sur certaines willayas
-la 2, la 3 (Kabylie) la 4, la 6 et la 7 (métropole),
la zone autonome d'Alger,
un certain nombre d'historiques dont Boudiaf,
une partie des modérés (Farès, Mostefaï, Yazid, tous kabyles).
Ben Bella et Boumedienne ont l'armée des frontières, les willayas 1 et 5 (dont les chefs, depuis longtemps ne vivaient plus en algérie), quelques modérés (Abbas, qui n'a jamais pardonné à Ben Khedda de lui avoir piqué le poste de premier ministre, Francis, Boumendjel). Ces deux groupements sont hétéroclites, et il s'agit bien plus de luttes de clans que d'opinions.



328.000 personnes ont quitté l'algérie en Juin, portant à 490.000 les départs depuis le début de l'année,et à 6900.000 depuis le début de la guerre.
Il reste à peine 300.000 pieds noirs, dont beaucoup dans les aéroports et les ports.


Il y a eu (au moins) 471 enlèvements en Juin 1962, portant à 1107 leur nombre depuis le début de la statistique de la signature des accords d'Evian d'Avril 1962. et:
1583 depuis le début des événements du 1° Novembre 1954

Réf: "Un silence d'état" de Jacques JORDI d'aprés dossiers du Ministère des Affaires Etrangères....



Ci-dessous des photos:








Voitures abondonnées sur le quai du port d'alger..














JUILLET 1962

Vous avez ci-dessous, au jour le jour, les événements du mois de Juillet 1962; mais vous pouvez aller directement aux récapitulatifs en bas de page...

Conformement aux déclarations d'intention d'Evian, la fameuse autodétermination pose la question suivante:
"souhaitez vous l'indépendance de l'algérie en coopération avec la france", oui ou non.
Le non visiblement n'implique pas le maintien sous la souveraineté française, mais l'indépendance sans coopération, c'est bien ainsi que les gaullistes et le FLN l'entendent.
Aussi les partisans de l'algérie française qui disposent d'isoloirs (une minorité) votent nul ou blanc.
Ce référendum est un succès inattendu, six millions de oui sur quatre millions cinq cent mille inscrits au dernières listes électorales de 1961, dont des militaires qui n'avaient plus le droit de voter et des pieds noirs qui s'étaient réfugiés en métropole.
Sans doute le vote du million cinq de martyrs, ressuscités pour l'occasion.
En tout cas le chiffre des inscrits sera rectifié à 6,1 millions, tout baigne, mais 99% de oui alors que les pieds noirs se sont enfuis,
ça fait quand même totalitaire..
La bonne presse (le Monde l'Humanité, Libération, la Croix) saluent avec émotion ce nouveau triomphe de la démocratie.

Les pieds noirs qui sont restés, désireux de cacher tout ce qui pourrait énerver les fells, jettent leurs drapeaux français dans les poubelles.
Il reste environ 370.000 européens en algérie à cette date, dont beaucoup d'hommes qui ont mis leur famille à l'abri le temps de voir venir.
Si les choses s'étaient bien passées, sans doute la communauté pied noire permanente de l'algérie indépendante aurait compté au moins un demi million de personnes.
Mais ça ne s'est pas bien passé :
Il n'est pas simple de raconter l'horreur.
Elles paraissent une offense à un ordre et l'horreur est réellement cette injure.
Elle est cauchemar dont la mémoire ne garde souvenir qu'à travers des traînées de sang.
La force militaire F.L.N. qui campait depuis six ans derrière les barrages installés le long des frontières de la Tunisie et du Maroc, ne s'était aventurée qu'avec beaucoup de précautions dans le chaos algérien livré aux clans armés.
Et dans sa prudente progression, elle avait instinctivement retrouvé les chemins des antiques invasions tracés par les cavaliers aux âges dorés de l'Islam.
Car dans cette bataille que l'Orient et l'Occident
se livraient en Afrique depuis plus de trois mille ans, - l'Occident abordait la vieille terre par les rivages déchiquetés de la mer et l'Orient l'envahissait par les steppes qu'embrasait le perpétuel incendie du soleil.
A l'approche du 1er juillet 1962, apparurent les premières patrouilles par l'Aurès et le Hodna à l'est, et par les monts Amour et Tlemcen à l'ouest.
Sur l'immense territoire algérien évacué par les Français, surgirent en une génération spontanée que la France a connue en 1944, les combattants de la dernière heure, impatients de fêter dans le sang leur baptême de combattants et de se parer d'états de service de pillages et de tueries.
Leurs bandes anarchiques trouvèrent partout des complices dans les populations anxieuses de se faire pardonner dans des sauvageries inédites, les longues années d'hésitation entre les Français et les rebelles et les mille trafics que suscitent les guerres.
Partout ces foules primitives devinrent troupeau de bêtes féroces fouettées par des bestiaires sanguinaires.
Partout elles connaissaient les hommes qui avaient accepté de recevoir des armes des mains des Français pour défendre leur hautaine dignité d'hommes libres;
ou les harkis et les tirailleurs qu'une démobilisation honteuse avait rendus à leur famille et qui étaient naturellement revenus sur le rocher natal ou la steppe où ils avaient erré enfants derrière les troupeaux.
Elles se ruèrent sur eux.
A Iri-Llali, des hommes furent enterrés jusqu'aux épaules, et sur ces têtes posées au ras du sol, les femmes furent invitées à jeter des pierres; meute de mégères vêtues de robes rouges ou vertes, marquées de ces décorations géométriques qui disent le souvenir de Carthage.
La scène s'enfonçait dans les âges barbares, ressuscitant de vieux supplices d'Arabie.
Certaines victimes, le crâne fracassé du premier coup, cessèrent vite de souffrir. Mais d'autres mirent des jours à mourir.
Leurs terribles plaintes effrayaient les troupeaux de chacals qui rôdaient flairant le sang.
Quand elles s'éteignirent enfin dans le silence des "djebels", il restait sur la terre piétinée des têtes posées sur des jabots et des collerettes de sang et dont les yeux vides regardaient la grande débâcle des nuages sur les crêtes.
Dans les Aurès, on coupa les mains et on creva les yeux des harkis et des tirailleurs abandonnés par les Français.
A Tiaret, on les attacha à des poteaux plantés sur les places publiques et on les fit écorcher lentement, à coups de canif, par des bambins, au centre d'un cercle d'hommes et de femmes qui battaient des mains.
Les gosses assez forts pour blesser, mais trop faibles pour tuer, frappaient et venaient essuyer leurs mains rougies aux robes des mères qui les renvoyaient au carnage et les tenaient parfois dans leurs bras pour leur permettre de porter plus haut que les jambes des coups plus douloureux.
Partout on fusilla, on mura dans des bâtisses de pierre, on brûla sur des bûchers de branches, on ébouillanta, on roua de coups des victimes enfermées dans des sacs, membres liés. Dans le Nord-Constantinois, des femmes tuèrent des captifs à coups de dents.
Ni Mauriac, ni Sartre ne s'émurent, ni l'archevêque d'Alger...
Quand l'armée F.L.N. se fut rendue approximativement maîtresse de l'Algérie, elle collecta les survivants épars dans les bagnes et les poussa sur les anciens barrages où des milliers de mines restaient enterrées.


" 1er juillet."

- Les drapeaux sont ostensiblement jetés aux ordures, sur les poubelles, par tout le monde, vainqueurs et vaincus.
Fête du Précieux Sang qui rachète et purifie le monde et qui donne sa valeur à celui des hommes.
Qu'en son nom soient lavées les flaques sombres de nos rues. Messe extraordinaire au milieu de gens crucifiés, exténués de souffrances, de fatigues et d'émotions, dont les réponses sont des sanglots, mais la sueur celle de l'acceptation et de l'offrande.
À la fin, impressionnantes litanies du Précieux Sang.
Soirée hier, longue et bruyante. Concerts musulmans de casseroles, dans certains quartiers, défilés et réjouissances.
L'amertume de ce jour historique est encore accrue par la dispersion des familles.
-Les uns, les moins suspects, sont en France.
-Les autres, ceux des commandos et des maquis, commencent en Espagne et ailleurs une vie de parias.
-Certains croient pouvoir obtenir un jour le pardon des Arabes et revivre ici.
-Personne ne songe à un pardon de la France et si on y va, ce ne sera que pour combattre.
-Après la vie de bête traquée embrassée pour l'honneur, la honteuse perspective du camp de concentration à perpétuité garde très vive la plaie des familles.
"Le moindre voleur signalé a la main coupée."
Les musulmans font des défilés en voitures et tournent en rond, brandissant leurs drapeaux, le rouge, celui de l'A.L.N. et le vert, celui du F.L.N.-G.P.R.A.
Pour l'instant, on brandit encore les deux dans la même voiture, un à chaque portière.
Des jeunes Européens n'appréciant pas le manège se resserrent par groupes.
L'armée n'est pas très chaude pour obéir aux préfets musulmans. Il est bien temps de faire le difficile.
Toute la matinée, défilé de klaxons musulmans. Chacun son tour. Algérie Ya-Ya.
Des groupes de jeunes, brandissant des drapeaux algériens et hurlant, passent, accrochés sur des voitures, des camions et des vélos.
Les Européens sont submergés, certains encore suffoqués par la promptitude du dégel.
La plupart, au fond, sans l'avouer, sont, je crois, contents. Et n'importe qui, sauf bien sûr la radio pourrait vérifier une fois de plus qu'il n'y a pas tellement de racisme en eux.
Mais c'est très pagaille, et sans aucune police ni service d'ordre, et toujours à la merci du fou qui tirerait un coup de feu.
Les musulmans sont assis dans les squares, debout dans les bars et aux guichets des postes, badaudant partout, et, somme toute, leur aspect n'est pas tellement misérable.
Cet air de détente et de kermesse donne une envie folle d'aller se promener à la campagne, de voir des champs, des bêtes, du calme.
A Paris le FLN prend le contrôle de la population immigrée, il a ses hommes portant armes et brassard apparent dans les rues, il encadre les votants, qui votent dans des lieux aménagés spécialement, ses tribunaux siègent sans désemparer de façon ouverte, et condamnent sans répit, y compris à mort, les algériens qui ont été tièdes ou ennemis.
Longtemps après Ben Bella s'en plaindra :
"cette fédération séquestre dans les caves ; elle soumet à la torture ceux qui se refusent à payer leurs cotisations ; elle continue à employer en temps de paix les méthodes de guerre."
Il est vrai que la fédération de france était pro GPRA contre lui, Ben Bella et le groupe de Tlemcen.

" 2 juillet.

Le général de Larminat s'est suicidé dans la nuit. Compagnon de la libération (grand chancelier de l'ordre) il devait présider le tribunal nouveau (cour martiale de justice) qui remplace le haut tribunal militaire, jugé trop aimable avec les factieux.
Larminat n'avait pas présidé la première séance qui avait condamné une semaine avant de lieutenant Degueldre à mort, pour raison de santé.
Malgré diverses hypothèses autres, l'opinion générale est que de Larminat n'a pas voulu participer à cet hallali judiciaire.
En algérie, le bled débarque dans les villes, les appartements des européens sont pillés, leurs voitures volées, ceux qui protestent assassinés ou "enlevés".
Les statues et autre monuments aux morts sont détruits (très particulièrement la statue de Jeanne d'arc sur le forum d'Alger, qui est coupée en morceau, souillée et ridiculisée) (aussi le monument aux morts- toutes religions confondues- d'Alger coulé dans le béton, il y est toujours, les morts pour la france camouflés) , les églises sont profanées, un vice-consul de france à Alger est sodomisé en public par plusieurs personnes, ainsi que quelques soldats français qui étaient sortis.
Les français de métropole partent en vacances, ce qui encombre les bords de mer, et oblige le gouvernement à envoyer dans le nord et l'est les plus démunis des réfugiés débarquant à Marseille.
On publie le bilan de l'O.A.S., 900 tués, essentiellement musulmans.
Le F.L.N. a tué par attentat (en dehors des actions de guerre)
**10.000 européens,
**50.000 musulmans
et il est en train de liquider 3000 autres européens et 150.000 autres harkis,
on voit bien qui était le plus fort et méritait de gagner.

" 3 juillet.

Le GPRA s'installe à Alger (au rocher noir) et entre immédiatement en conflit avec Ben Bella, Boumedienne et les militaires (le clan de Tlemcen) .
De gaulle reconnaît officiellement l'indépendance de l'algérie,
et d'un trait de plume supprime les mandats des 102 députés et sénateurs
élus d'algérie, violant ainsi une fois de plus sa propre constitution qui soutient que "les élus sont les élus de la nation".(et pas d'un territoire).
Innombrables manifestation de joie dans toute l'algérie, les foules en délire hissent le drapeau sur tous les bâtiments publics,
- les femmes françaises sont violées, les hommes enlevés, les militaires chargés de protéger
- la population européenne restent dans leurs casernes, les musulmans partisans de la france
sont assassinés dans des délires d'imagination (à la tenaille, au gros sel, on leur fait manger leurs décoration, on les enterre vivant et on passe une moissonneuse batteuse sur les têtes qui dépassent, on les attache et on les laisse mourir de faim et de soif, ceux qui viennent les soulager sont tués à leur tour, on les fait bouillir dans des fûts de 500 litres,) bref une fête pas croyable et particulièrement pittoresque.
Les troupes de Boumedienne qui soutiennent Ben Bella entrent en algérie depuis le Maroc et la Tunisie, et, selon les régions, se heurtent aux fidèles du GPRA, des accrochages ont lieu.

" 4 juillet.

Dans le chaos qui a marqué les derniers jours de l'algérie française et les premiers jours de l'algérie indépendante il est impossible de donner une chronologie ou des faits précis, les systèmes de recueil d'information ont disparu, les villes et villages sont abandonnés, les meurtres (plus de 150.000 personnes assassinés pour leur engagement politique ou pour leurs opinions- près de 10 % de la population mâle adulte, une saignée du même ordre de grandeur que 14/18 pour la france) les enlèvements
- (plus de 5.000 français d'algérie ont disparu après l'indépendance, dont 200 militaires, jamais rendus
-mais jamais officiellement réclamés) ne sont pas connus au jour le jour.
Les chiffres officiels de ce drame, en ce qui concerne les militaires, sont les suivants :
- 1.101.000 appelés ont servi en Algérie.
- 379 d'entre eux sont passés au F.L.N.
- 7000 ont été tués au combat (l'essentiel dans les troupes de choc, paras, troupes du barrage, légion), y compris les 192 prisonniers exécutés par le FLN.
- 13700 ont été blessés au combat ou dans des attentats.
- 16800 ont été blessés par accident.
A Paris l'assemblée se prépare à exécuter Bidault, ancien successeur de jean Moulin à la tête du conseil national de la résistance, Il s'agit de le priver de son immunité parlementaire, la commission d'enquête du parlement n'avait que des délits d'opinion à se mettre sous la dent, aussi elle rejeta le chef de "prétendus rapport entre l'O.A.S. et le président Bidault".
Elle demandait au gouvernement, "s'il traduisait Bidault en justice, qu'il le fût devant un tribunal normal et non d'exception" comme c'était la règle à l'époque pour les "fachistes".
Mais De gaulle ayant éliminé les députés de l'algérie française avec celle-ci a enfin une majorité pour punir son adversaire, qui disait "nous verrons de notre vivant De gaulle en haute cour".
Encore un homme qui n'avait pas mesuré les méfaits des médias sur la démocratie.



" 5 juillet.
le JUILLET et le massacre d'ORAN')...

Livre de Guillaume ZELLER sur le 5 Juillet à Oran...


Le cinq juillet 1962 marque la détermination formelle de toutes les tendances F.L.N. de faire partir les français d'algérie, contrairement aux déclaration d'intention d'évian, mais conformément à toutes les déclarations de ses dirigeants ("la valise ou le cercueil").
En effet, Oran, ville en grande majorité européenne (la seule en 1962) peuplée pour beaucoup de descendants d'espagnols n'ayant aucune attaches en métropole, entièrement contrôlée par l'O.A.S., n'avait pas subi l'exode de la plupart des villes d'algérie.
Il était donc nécessaire de faire peur à ses habitants, comme en son temps l'irgoun terrorisait les palestiniens.
Fin Juin, les autorités militaires du général Katz, qui menait depuis plus d'un an une guerre exclusive contre l'O.A.S., faisait proclamer par hauts parleurs: "Oranais, oranaise, n'écoutez pas ceux qui vous mentent,...
l'armée est ici pour trois ans pour protéger vos biens et vos personnes...
" La lutte de Katz avait été un plein succès politique, les commandos de l'O.A.S. s'étaient repliés en Espagne.
Au point de vue administration, c'était le vide complet, l'exécutif provisoire mis en place lors des déclarations d'intention d'Evian avait passé théoriquement le pouvoir aux représentants du Gouvernement Provisoire, toujours conformément aux déclarations d'intention d'Evian, mais dans la pratique personne ne les remplaçait et ils demeuraient (du moins ceux qui ne s'étaient pas déjà réfugiés en france) dans leur bureaux, sans consignes et surtout sans moyens d'action.
Les luttes d'influence au sein du FLN étaient considérables, Ben Khedda, revenu à Alger, lance un appel à manifester pour le trois juillet, date officielle de la proclamation des résultats,
comptant balancer les militaires par le poids de la foule.
Un certain nombre de manifestations et de défilés eurent lieu, en particulier une partie de la "force locale" ralliée au FLN, mais divisée entre les différentes tendances.
A Oran le FLN, apparemment rallié à Ben Bella, enfant du pays, installé à Tlemcen, fait défiler 6 katibas (moins de mille hommes), pour l'essentiel de la force locale ralliée.
Boumedienne de son coté avait décidé de faire franchir les barrages ouverts par l'armée française sur ordre de de Gaulle (contre la demande de Ben Khedda) à ses armées du Maroc et de la Tunisie.
L'armée du Maroc avait atteint Tlemcen, Ben Bella et Boumedienne y étaient installés et des éléments avancés, en particulier le groupe operationnel de Cheir-Belkacem se trouvaient dans la proximité d'Oran le cinq juillet, date anniversaire de la reddition du bey d'Alger en 1.830, et de la fin de la régence.
Ben Khedda, de plus en plus inquiet, relance une manifestation dans toute l'algérie pour le cinq, qui reste cependant un jour ouvré.
Pour le 5 aussi, à Oran, le capitaine Bakhti (en fait Némiche Djelloul, ex postier à Oran, pilote écrit Harbi de l'équipe qui fit le hold up de la poste d'Oran en 1950) F.L.N. rallié au groupe de Tlemcen, a demandé une manifestation destinée à "concrétiser la réconciliation des européens et des musulmans".
La foule musulmane qui envahit le centre d'Oran est tout à fait calme quand vers 11 heures du matin des coups de feu partent.
Immédiatement, des éléments FLN en civil mais armés ameutent la foule au cri "c'est l'O.A.S., c'est l'O.A.S., défendez vous" et tirent non sur les toits, mais sur des sentinelles des troupes françaises qui se trouvaient là. Celles-ci ripostent, des hommes en uniforme de l'ALN se joignent alors aux civils et déclenchent la "piednoirade" que l'on sait
(2.500 morts ou disparus)
et l'exode de ceux qui avaient décidé d'essayer de rester.
On rappellera que ces massacres n'ont pas seulement été le fait de la foule mais que les autorités (en particulier au commissariat central et au petit lac) y ont contribué de bon coeur.
Immédiatement, "pour garantir l'ordre" les troupes de l'armée des frontières viennent en masse occuper Oran elles nomment maire et préfet, donnant une base territoriale solide aux ambitions de Ben Bella et (comme l'avenir le montrera) de Boumedienne.
A qui profite le crime suffirait à pointer les soupçons vers les hommes de Boumedienne, mais il y a d'autres présomptions.
- à Alger, les 24 et 25 juillet un processus semblable a été mis en place, sans succès, et les auteurs de coups de feu, eux arrêtés étaient des membres de la depuis célèbre sécurité militaire de Boumedienne.
- de nombreux européens avaient été avertis par des amis musulmans de ne pas sortir ce 5 juillet, ceci étaye l'hypothèse d'une action concertée.
- l'arrivée de l'armée des frontières à Oran avait été organisée bien avant le 5.
- le FLN a trouvé comme bouc émissaire un incertain Attou, chef de bande incontrôlé, l'affaire a été médiatisée par le commandant Bakhti, ami de longue date de Ben Bella et organisateur supposé de la provocation.
Bouteflika, à l'époque, était conseiller militaire de l'armée du Maroc la conception de cette manipulation par lui est tout à fait hypothétique, mais il s'agit là typiquement d'une action dans son champs de compétence.
Pour le reste, l'action engagée par les familles des victimes à l'égard du général Katz (qui disposait de 18.000 hommes et les a empêché de secourir les européens assassinés au faciès) (comme pendant toute la durée de la guerre) a été reportée au niveau européen, la justice française ayant rejeté la plainte au prétexte que les crimes contre l'humanité sont une spécificité de Nuremberg et que de toute façon, la loi française ne s'applique qu'en france et que les faits se sont passés dans un état indépendant.
Qu'en outre ces crimes "de guerre" sont couverts par l'amnistie, il oublie que la guerre est officiellement terminée depuis le 2 juillet, date à laquelle de Gaulle reconnaît la validité du miraculeux référendum et remet le pouvoir au FLN.
La cour européenne de justice a "jugé" en 2.001 que, l'algérie n'étant pas signataire de la convention des droits de l'homme elle n'était pas compétente.
Elle oublie que la plainte est contre Katz en particulier et la France en général, mais bon, les vaincus n'ont pas droit à la justice, sinon où irions-nous ?
La mort de Katz ne supprime pas les actions en cours, car elles attaquent toute personne ayant aidé à ce comportement passif (on pensait à Messmer, hélas lui aussi décedé).
Par ailleurs les avocats insistent sur les enlèvements de cette journée, d'innombrables personnes dont on est toujours sans nouvelle ce qui fait qu'il n'y a pas prescription, tant que les corps ne sont pas retrouvés.
Il faut encore une fois rendre hommage au capitaine Kheliff, qui, désobéit aux ordres de Katz et sauva la vie de nombreux compatriotes.
Le capitaine Kheliff finit sa carrière, en france, comme capitaine.
Le général Katz a accumulé toutes les étoiles et les décorations.
Quel est le bilan ?
Le seul chiffre officiel est celui du directeur (F.L.N.) de l'hôpital général, le docteur Naït, qui indique, 25 morts européens, 80 morts musulmans et 163 blessés. Une cinquantaine de corps ont été découverts courant 1963 au lieu dit "petit lac" lors d'opérations d'assainissements, mises en scène par le F.L.N. Les Oranais ont, en outre, recherché dans les jours immédiatement suivants 448 "enlevés" dont Gérard Pasquier, maître à la marine. Ceux là estiment que le bilan est de 2 à 3000 personnes. Ce même jour se tenait à Paris un des deniers "Comité des affaires algériennes".
De gaulle indique "la vie des européens peut être en jeu, dans ce cas il faudra intervenir et les ramener vers les ports";
aussi "il faut trouver devant nous des gens qui appliquent Evian".
Terrible aveu d'échec.

" 6 juillet.

Les foules algériennes nous intéressent parce que nous étions liés à elles par une longue affection teintée de beaucoup de sollicitude et parce que toutes les communautés humaines nous sont fraternelles.
Elles ont trouvé leur châtiment dans leur misère et celle-ci ne nous touche que parce qu'elle nous émeut.
Mais avec l'armée, l'existence même de la nation est en jeu et, au-delà de cette famille, une manière d'être et de penser qui est l'un des fondements de ce que nous appelons la civilisation.
Nous voici châtiés avec elle.
Il reste à dire que la défaite des foules algériennes n'est qu'un corollaire de la capitulation militaire.
Dans ce domaine celui qui détenait la réalité du pouvoir est le seul responsable de tous en dernier ressort.
Aux humiliations d'une honteuse retraite s'ajoutent ici, pour l'armée, les remords que ne peut pas ne pas lui infliger le sort de millions d'hommes dont elle avait la charge parce que, à un moment du combat, elle avait sollicité leur aide en échange d'une promesse formelle de protection.
J'entends le cri d'un Français d'Algérie rencontré à Séville:
"Notre malheur serait allégé si nous savions que l'énormité du sacrifice qui nous a été imposé a assuré le bonheur des Algériens. Nous savons hélas! qu'il n'en est rien et que nos épreuves ne sont qu'une réplique des leurs... "
Il est difficile d'imaginer plus totale faillite.
A Oran, le général Katz sable le champagne avec le chef de la willaya 5, c'est la dernière fois qu'on verra en public ce chef boire de l'alcool.

" 6 juillet."

- Dès 6 heures ce matin, les gens se comptent et se recherchent.
Beaucoup ont passé la nuit, bloqués ou cachés dans quelque coin.
Certains manquent à l'appel.
La plupart de ceux qui ont été arrêtés hier par l'A.L.N. et conduits au commissariat central ont été relâchés sans sévices.
Certains ont souffert de la bagarre lors de l'affolement général du premier moment où chacun se croyait attaqué.
Mais surtout beaucoup ont souffert d'atrocités conscientes et en sont morts comme celui qui a été écrasé peu à peu contre un mur par un camion de l'A.L.N. au ralenti.
Un autre, près d'ici, a été criblé de chevrotines tirées à 15 mètres.
Ce matin, tout est fermé.
On reste prudent.
Nouvelle affluence, ce matin, de gens qui ont été bastonnés hier, d'enfants dont les parents ont été tués et qui pleurent.
Des groupes d'Arabes se reforment dans le quartier.
À 11 heures, brusquement on s'affole. Puis, rien ne se passe et on se calme.
Un prêtre voisin s'est avancé hier entre nos deux maisons au moment de la fusillade.
Les A.T.O. lui ont tiré dessus du bas de la rue. Deux balles ont frappé le mur près de sa tête.
Nos murs aussi ont reçu hier encore plusieurs balles.
Le Kairouan étant parti hier en pleine fusillade et couvre-feu, les gens n'ont pu embarquer.
Il était à moitié vide.
La radio va triompher et supprimer encore des bateaux "inutiles".
L'exode total est pourtant bien décidé maintenant dans l'esprit des gens.
Reviendront-ils encore sur cette décision ?
On attend de savoir sous quelle dictature nous serons organisés ici, celle des militaires de l'A.L.N. déjà aux commandes en ville, ou celle des civils du F.L.N. Ils se sont tapés dessus hier.
Espérons qu'ils sont calmés et d'accord.
Couvre-feu à midi.
Mais je viens quand même sans histoire à midi 30 à Saint- Eugène où les enfants ne sont plus que quinze et où les hommes font le guet au coin des rues.

" 7 juillet.

- Le Secours Catholique précipite un peu sa fermeture.
En tant que section française, il n'a plus de raison d'être.
C'est une Caritas algérienne en gestation qui le remplace en principe.
D'autre part, ayant rendu tant de services à tout le monde, il risque de devenir suspect aux méchants s'il y en a, et n'a aucune protection.
Enfin, parce que l'armée, qui continue à s'abriter derrière des ordres impératifs pour ne rien faire, lui envoie ses cas difficiles, qui sont des nids à histoires.
Les gens sont maintenant dans la terreur.
C'est nerveux.
Pour arranger les choses, grève des marins.
Katz a ordonné de rouvrir le Centre d'accueil du port et de le confier à l'armée devant le flot de personnes que nous avons délibérément envoyé envahir le port avec bagages et smalas.
Ici, on maintient farouchement la décision de fermer demain. on pouvait penser qu'au port l'armée nourrira les gens.
Il n'en est rien...
Si le Secours Catholique ne s'était pas décidé à y organiser les repas, c'est que pendant trois jours personne n'avait rien donné aux gens. Tout le quartier défile maintenant en pleurant, pour avoir encore des places.
Le Secours Catholique permet encore de dépanner.
Il ne peut se résoudre à ne plus agir et accomplit des prodiges de charité.
Le plus ennuyeux dans la bousculade qui nous presse, c'est l'expédition des vieillards.
On les adresse à la Croix Rouge,
Les autobus ont des drapeaux verts et souvent des peintures sur les côtés:
À droite, Vive le F.L.N.! et, à gauche, vive Ben Bella!
Et je fais le tour d'un véhicule pour être sûr de ne pas me tromper.
On ne peut rencontrer personne aujourd'hui sans se replonger dans le deuil, les larmes, l'angoisse et l'horreur.
On est sidéré d'entendre à la radio que tout va bien.
On a dû fermer la morgue, tant était insupportable tout ce qu'on a ramassé sur les trottoirs: mains et bras coupés, foies, etc.
On apprend peu à peu que le plan de cette tuerie devait être généralisé dans toute la ville.
Des essais ont été faits un peu partout.

" 7 juillet.

Au petit matin le lieutenant Degueldre, le chef des deltas d'Alger, est passé par les armes avec l'approbation unanime de tout ce qui compte en matière de consciences douloureuses à chaque condamnation à mort, en particulier Sartre et Beauvoir, Badinter et autres anti-fascistes et adversaires résolus de la peine de mort.
En tant qu'officier il a droit à un peloton de 12 hommes qui sont des appelés.
Trois officiers successivement désignés pour former le peloton, Jean de Balby de Vernon, Michel Cabanes, Michel Martet, ayant refusé cet ordre sont mis aux arrêts de rigueur et rayés des cadres.
Le quatrième accepte.
Les 12 hommes tremblent de trouille, contrairement à Degueldre qui a enlevé sa veste pour ne pas la salir et tient un drapeau qu'il a fabriqué lui-même.
L'adjudant chef du peloton est vert de peur.
Au commandement feu, onze des douze balles s'égarent, une seule touche Degueldre au ventre, une blessure non mortelle.
Degueldre est conscient, il s'est écroulé, ses avocats manquent de réaction et laissent l'adjudant sortir son pistolet pour donner un coup de grâce qui en fait est la bonne vieille balle dans la tête version Mao.
Tremble tellement, l'adjudant, qu'il démolit la mâchoire de Degueldre, une blessure non mortelle, et au second coup, son pistolet s'enraye.
Les avocats racontent les choses, beaucoup les critiquent de n'avoir pas réagi pour essayer d'obtenir une grâce, les journaux sont discrets, qui peut avoir pitié d'un salaud de fachiste, ancien Franc Tireur Partisan de surcroît?
Voici la déclaration de Tixier Vignancourt :
" Le 7 juillet, les avocats arrivent à Fresnes en même temps que l'avocat général Gerthoffer et l'aumônier de la prison.
À 2 h 30, les défenseurs et le magistrat entrent dans la cellule où Degueldre dort paisiblement. Le condamné comprend immédiatement qu'il touche à l'instant suprême.
Sans broncher Degueldre revêt sa tenue kaki d'officier parachutiste et coiffe son béret vert de la Légion.
Avant de franchir le seuil de sa cellule, le condamné s'adresse d'une voix calme à ses défenseurs :
- Je vous demande de dire à mes camarades officiers que suis fier d'aller jusqu'au bout et de mourir pour avoir tenu le serment que tout officier combattant a prêté au moins une fois : Ne jamais livrer l'Algérie au FLN.
Je vais rejoindre mon chef le colonel Jeanpierre qui m'a donné l'exemple.
Dites aux généraux Salan et Jouhaud que je suis fier d'avoir servi sous leurs ordres.
Se tournant vers M. Gerthoffer qui le 28 juin, avait revêtu l'uniforme de général de division pour requérir contre lui, il dit simplement :
- Je ne vous garde pas rancune, mais je vous plains.
Le convoi escorté par une vingtaine de motards, arrive à vive allure au fort d'Ivry.
Il est 3 h 45.
Le peloton d'exécution formé de douze soldats en treillis kaki attend l'arme au pied.
Le condamné, qui avait refusé qu'on lui bandât les yeux, serre sur son coeur un drapeau tricolore.
Au moment où on le met en joue, il crie: "Vive la France!" et commence à entonner la Marseillaise.
Les échos d'une salve saccadée retentit, il est 3 heures 56.
L'heure légale du lever du soleil en ce jour de sainte Lucie.
Mais les soldats devant cette cible tricolore tirent mal ou tirent en l'air:
Degueldre n'est atteint que d'une seule balle.

" 8 juillet.

Un bilan des évolutions des officiers pendant la guerre d'algérie montre que trois officiers ont été condamnés à mort (une exécution) 170 condamnations à des peines criminelles, 324 à des peines correctionnelles, 530 sont dégagés des cadres, 1300 démissionnent.
Ensuite, de 63 à 67, 7172 officiers quittent l'armée.

" 10 juillet.

Le capitaine Bakhti, l'homme de Boumedienne, celui qui avait demandé une manifestation à Oran le 5,
pour fêter la réconciliation entre chrétiens et musulmans, et qui avait depuis disparu, réapparaît.
Il montre à la presse ravie de cette détermination une centaine d'hommes dans un camp près d'Oran, tous musulmans, déclare que ce sont eux qui ont procédé au massacre du 5 et annonce leur prochaine condamnation.
La presse morale (le monde, libé, l'express...) est ravie de cette prompte justice, mais elle n'oublie pas que la faute est à l'OAS.

" 12 juillet.

Depuis Tlemcen où il vient de s'installer ce jour, Ben Bella anathématise Ben Khedda et le GPRA qui sont au rocher noir.
" A la villa Rivau qui surplombe Tlemcen, Ben Bella pèse ses chances. Il souhaiterait s'installer au grand hôtel occupé, très provisoirement, par l'armée française, mais les lieutenants de Boumediene l'ont "encaserné" dans ce nid d'aigle où les uniformes des garçons d'étages jusqu'à celui du maître d'hôtel lui rappellent qu'il est l'hôte de l'A.L.N.
Boumediene lui a recommandé chaudement un membre du C.N.R.A. dont on a peu parlé jusqu'alors, mais qui, dans l'esprit de Boumediene, pourrait être un stimulant pour Ben Bella, voire même un concurrent.
Il s'agit d'Hadj Ben Alla, adjoint politique de l'ancien chef de la Wilaya d'Oranie, Larbi Ben Mehdi, figure martyre de la révolution. En réalité, Hadj Ben Alla va en remettre en traitant publiquement Ben Khedda et ses acolytes de "valets du capitalisme au service de l'armée française" et M. Bourguiba, de "fossoyeur de l'unité maghrébine".
Tout cela n'empêche pas l'Algérie de continuer à vivre, mal si l'on en juge par la ruée des chômeurs vers les panneaux proposant quelques emplois, par le nombre sans cesse croissant des Volontaires de la Brigade du Travail qui se pressent devant la Maison du Peuple, siège de l'U.G.T.A., où l'on distribue sur présentation des cartes du syndicat et du parti un bon qui donne droit de "travailler" trois heures au nettoiement des rues.
Des banderoles ont été apposées dans les grandes artères:
"N'oubliez pas que la propreté et la blancheur sont les symboles de l'Islam."
Ce conseil n'est pas un luxe si l'on en juge par les tas d'ordures, d'immondices qui, quotidiennement, grossissent devant les maisons.
Ben Bella est reçu en grande pompe, dans le quartier général des troupes françaises à Oran, par le général Katz.
Ce dernier lui presente les amitiés du saint laic Michelet , ex-garde des sceaux, qui a tant fait pour le bonheur de Ben Bella quand il était retenu en métropole, puis demande à serrer la main du colonel Othman, chef de la willaya 5, l'organisateur présumé de la "piednoirade" de la semaine passée.
Il prend ainsi position dans la querelle entre le GPRA et l'ALN, en faveur de l'ALN, on ignore encore s'il s'agit d'une manifestation officielle (De gaulle ou Pompidou), à la demande de Michelet, ou de sa propre initiative.

" 14 juillet.

Nouvelle crise d'hystérie policiére, une rumeur concernant un attentat contrte De gaulle lors du défilé du 14 juillet, dix mille hommes en uniforme et en civil quadrillent la foule.

" 15 juillet.

De gaulle ayant viré les députés d'algérie,
il a enfin la majorité pour faire voter le levée de l'immunité parlementaire de Bidault, successeur de Jean Moulin au conseil national de la résistance, premier chef d'état à la libération, plusieurs fois premier ministre, ministre des affaires étrangères inamovible de la quatrième.
La gauche unanime ayant porté ses voix aux gaullistes, l'immunité est levée par 241 voix sur 480, un désaveu de sa commission d'enquête
(mais les députés d'algérie étaient toujours députés et certains d'entre eux membres de cette commission).
Bidault fût pourchassé dans toute l'Europe par les forces jointes des polices parallèles et de la diplomatie, bien mieux et bien plus énergiquement que ne le furent les chefs FLN.
Adenauer qui créa l'Europe avec Bidault et Gaspieri autre vieil ami refusa de l'entendre et le fit expulser au Brésil.

" 16 juillet.

Les chefs des willayas proches du GPRA se rendent à Tlemcen proposer un règlement de la crise qui oppose le groupe d'Oujda (ou de Tlemcen) au GPRA, ils proposent une nouvelle réunion du CNRA, Ben Bella refuse.

" 17 juillet.

Les réalités algérienne parviennent à se frayer un passage jusqu'au au niveau de De gaulle.
Au comité des affaires algériennes de ce jour, il déclare :
"Il n'y a plus de gouvernement ni d'autorité locale, il y a même plusieurs ALN.
Nos militaires peuvent accorder leur concours, mais avec prudence.
Si la situation s'aggrave, protéger les français et les mener au port."
Mesmer explique qu'il ne reste plus que 400 points de l'armée au lieu des 4000 précédents.
"Le regroupement est nécessaire dit De gaulle, partout où il n'y a plus d'européens, il faut partir.
Si aggravation, protéger le regroupement des français, et, au besoin, leur embarquement."
Fourquet signale qu'on a repéré un camp de concentration avec des français.
Que faut-il faire?
De gaulle tempête.
"que font les commissions de concertation, que font les chefs de secteurs? si la situation s'aggrave il faudra prendre des mesures".
En d'autres termes, pour le moment, rien. Les instructions données ce jour à l'ambassadeur de France sont les suivantes:
"(...) s'attachera surtout, à permettre, dans la période actuelle, grâce au concours de fonctionnaires français, le maintien ou le rétablissement des structures administratives essentielles (...)"
Ben Bella donne un long interview au Monde, On n'y parle ni des massacres des harkis ni des enlevements des européens, toutes choses qui battent leur plein, mais de l'avenir de l'algérie.
Alors que les chikayas sont le seul sujet des nouveaux maîtres, le Monde enterine Ben Bella comme le futur patron de l'algérie.
Parmi les fulgurantes prévisions du Raïs, figure le rôle de l'armée:
"l'A.L.N. vient des militants elle est nourrie par le peuple.(...)
beaucoup parmi eux aspirent à retrouver leur foyer, à reprendre leurs ocupations.(...)
J'affirme donc que le danger militariste n'existe pas (...)
si un jour le danger militariste devait se presenter, je m'y opposerais (...)"

" 18 juillet.

Susini, vêtu d'une soutane, s'embarque à Alger pour l'Italie, conscient que la chance qu'il a tenté de maintenir une communauté pied noire en algérie avec l'appui des kabyles est enfuie.
Au conseil des ministres du jour, Joxe est content, "à part quelques enlèvements, le calme revient peu à peu".
Par contre, en france il y a des risques "Les pieds noirs vont inoculer le facisme en france.
Dans beaucoup de cas, il n'est pas souhaitable qu'ils retournent en algérie, ni qu'ils s'installent en france.
Il vaudrait mieux qu'ils aillent en Argentine ou au Brésil".
De gaulle n'est pas d'accord et fait preuve de sa connaissance des hommes habituelle:
"tous ces gaillards, plutôt que d'aller à Lille, ils prefereront revenir à Oran. Il ne faut pas jeter le manche après la cognée. C'est une substance française que nous n'avons pas le droit de perdre! Il est souhaitable qu'ils reviennent en algérie et que ceux qui y sont y restent"
.Comme ça va mieux, il essaye de renvoyer les fonctionaires à l'enlevement et au viol:
"En conséquence, les fonctionnaires et agents des services publics qui ont quitté l'Algérie sont invités à vérifier sans délai auprès de leur administration d'origine en Algérie et, en cas d'impossibilité absolue, auprès de leur ministère de rattachement s'ils se trouvent ou non dans une situation régulière.
Dans le cas où ils seraient en contravention avec les dispositions de l'ordonnance du 30 mai dernier, ils s'exposeraient à ne plus recevoir d'affectation et à ne plus percevoir de traitement.
Les fonctionnaires et agents des services en cause devront donc rejoindre l'Algérie ou prendre contact avec leur administration en métropole.
Ils relèvent notamment de l'Education nationale, des services publics financiers et des services publics sanitaires."
Mesmer, qui est informé par les militaires qui restent signale que "l'anarchie s'installe partout, des chefs locaux apparaissent qui n'obéissent à personne."

" 19 juillet.

Le gouvernement suspend le transfert des harkis en France, les camps d'accueil sont saturés.

" 20 juillet.

Max Clos, correspondant du Figaro à Alger publie un quatrième article
(qui vaudra au Figaro d'être saisi pour la quatrième fois à Alger) dans lequel il décrit (le seul des journalistes présent à Alger)
la situation sans fard
"elle est pire que jamais",
"les enlèvements continuent"
"ils sont suivis de sévices et de torture"
"ils ne sont pas le fait des incontrôlés".
A chaque fois il conclut que les autorités française doivent faire quelque chose.
Les disparus: Le 20 juillet 1962,l'opinion publique fut alertée sur ce drame et Michel Goulé relatait dans Le Monde daté du 21, en gros caractères, l'information suivante:
"Les enlèvements d'Européens en Algérie. La dispersion et l'impuissance des autorités locales compromettent l'action de l'Association de sauvegarde.
Elle se borne à enregistrer les plaintes et à créer des dossiers."

Et aussi: " Les enlèvements continuent.
La Croix-Rouge estime que les deux tiers des enlevés sont vivants mais en général détenus dans des sortes de camps, souvent ceux des anciennes SAS ou des postes militaires abandonnés."
Ainsi, reconnaissait-on que des enlèvements avaient lieu en Algérie.
Et qu'ils continuaient à la date du 20 juillet 1962.
"Là, Européens et musulmans ayant servi la France sont internés, dans des conditions atroces.
Les femmes et les jeunes filles, européennes en particulier, servent au plaisir des soldats de l'ALN avant d'être achevées quand elles sont rendues à l'état de loques humaines", disait en substance l'article.
Pour que nul n'ignore…..

" 22 juillet.

Ben Bella crée le Bureau Politique organe de direction du F.L.N.
Il en désigne les membres.
Il s'en nomme président.
Il préside la première réunion.
Le bureau politique désigné par Ben Bella se déclare "habilité à assurer la direction du pays". Et hop.
La marine française était dans le port de Béni-Saf, mais elle n'est pas intervenue pour nous libérer.
C'est l'ALN qui nous a libérés, mais a gardé les harkis.
Un homme au grand coeur de gauche (et au gros portefeuille) Gaston Deferre accueille miséricordieusement les français d'algérie qui sont arrivés par bateaux entiers dans sa ville de Marseille:
"Français d'algérie, allez vous faire réadapter ailleurs..."
D'ailleurs, ce sont les services de la ville qui entretiennent les grands panneaux posés par la CGT sur les quais où abordent les paquebots,
"le fachisme ne passera pas, pieds noirs retournez chez vous, les pieds noirs à la mer".

" 23 juillet.

Ben Bella a tenté de renouveler à Alger le coup du 5 juillet à Oran.
Une équipe d'hommes qui lui sont fidèles, menés par Yacef Saadi, a tiré en plein centre d'Alger sur des militaires F.L.N. de la zone autonome (partisans du GPRA), les militaires réagissent durement, mais n'abattent que 7 européens.
(les rares européens restés ont appris à se méfier et à raser les murs).
Beaucoup pensent que cet incident a été monté sur le modèle du 5 juillet à Oran, pour permettre à l'armée des frontières de venir "maintenir l'ordre" à Alger, comme elle l'avait fait à Oran.
Mais le FLN d'Alger est bien tenu en main par Ben Khedda, Saadi est en pays hostile.

" 24 juillet.

De gaulle (d'après Peyrefitte) n'est pas dupe:
"les algériens vont s'étriper, ils ne savent pas faire autre chose. Le vide algérien est effrayant."
Peyrefitte, porte parole du gouvernement lance un coup de semonce:
"le gouvernement envisage d'intervenir, si la situation venait à s'aggraver".
Ca calme le F.L.N. quelques jours, mais affole l'ambassadeur Jeanneney,
Le gouvernement est parfaitement informé du sort subi par ses ressortissants, en particulier la villa de l'ambassadeur de france est située juste en face de l'ancien siège du deuxième bureau où le F.L.N. a installé un centre de torture.

" 25 juillet.

Ben Bella et Boumedienne commencent à liquider le GPRA et ses amis par les armes :
la willaya 2 (Constantinois) est conquise, un commandant arrête son chef, des troupes de la willaya 1 entrent à Constantine et tuent les opposants, une centaine de morts, des centaines d'arrestation. En parallèle l'armée venant de Tunisie occupe Bône et Philippeville.
A El Millia l'affaire prend la forme d'une vague de terrorisme, mais qui cible les amis du G.P.R.A. et les nouveaux fonctionnaires nommés par lui.
Boumedienne nie toute participation (encore des "incontrôlés ").
Ben Bella qui voit venir les ambitions de Boumedienne, décide de ne plus accepter de tels débordement, et le fait savoir.
De gaulle se plaint en conseil des ministres les fonctionnaires sont des "déserteurs" ils ont "fui comme des lapins".
Boulin explique que les pieds noirs de Marseille "ne veulent pas travailler".
"Des harkis et des fonctionnaires se disent menacés. D'où des demandes qui viennent à la fois des autorités civiles et militaires. Il faut définir une position de principe" souhaite M. Messmer.
Les réponses du Chef de l'Etat et du Premier ministre laissent entendre que l'un et l'autre sont mal informés.
Elles méritent d'être citées:
"On ne peut accepter, dit le Général, de replier tous les musulmans qui viendraient déclarer qu'ils ne s'entendront pas avec leur gouvernement. Le terme de rapatriés ne s'applique évidemment pas aux musulmans.
Dans leur cas, il ne saurait s'agir que de réfugiés.
Mais on ne peut les recevoir en France comme tels que s'ils couraient des dangers."
"Quand ce sont des musulmans isolés, ajoute M. Pompidou, on peut à la rigueur refuser de les embarquer.
Mais quand c'est un douar entier que l'on voit arriver pour prendre le bateau, c'est plus difficile ... Deux camps militaires ont été installés.
Ils sont submergés.
Ces gens ne veulent pas travailler.
Ils se trouvent très bien au Larzac sous leurs tentes".
Et le général De gaulle de conclure:
"il faut les mettre en demeure ou de travailler ou de repartir".
"Plusieurs collègues, observe M. Peyrefitte, baissent la tête".

" 26 juillet.

Joxe calme les députés:
"justice sera rendue aux français d'algérie privés de leurs biens" (on attend toujours)
. "nous avons l'assurance que les français actuellement emprisonnés seront libérés
". Assurance mensongère.

" 27 juillet.

Le rapport le plus véridique est celui du sous-préfet d'Akbou, M. Robert, resté en place après l'indépendance. Il observe que jusqu'au 27 juillet 1962, "l'ALN fut d'une correction parfaite, rassurant les harkis et élus...
Leur disant que le passé était totalement oublié, qu'ils étaient tous frères, que la France était seule responsable de leur action, et que les promesses d'amnistie et les accords d'Evian seraient scrupuleusement respectés...
Il était cependant précisé que quitter l'Algérie serait une trahison qui ne pourrait être admise.
La répression va s'abattre soudainement.
Une cinquantaine d'ex-supplétifs ou de civils furent tués par l'ALN dans les villages les plus éloignés. Mais surtout, 750 personnes furent arrêtées et regroupées dans trois centres d'interrogatoire...
Dans ces centres où l'on entendait très loin à la ronde les cris des torturés, près de la moitié des détenus furent exécutés...
Un conseiller général dont le président du comité FLN m'avait dit qu'il avait toute l'estime de la population
a été arrêté le 1 août puis il fut enterré vivant le 7 août, la tête dépassant et recouverte de miel... Son agonie, le visage mangé par les abeilles et les mouches, dura cinq heures".

" 28 juillet.

Lors du comité des afaires algériennes de ce jour, il est noté que les harkis sont en france menacés par le F.L.N.
Il faut donc les regrouper dans des lieux isolés. Il faut créer de nouveaux camps. Le dossier est confié au prefet Perony.

" 29 juillet.

Ben Bella convoque la presse internationale à Oran et fait constater que depuis le 21 (huit jours ! !)
pas un seul enlèvement d'européens n'a eu lieu.
Les journalistes sont époustouflés de cette remise en ordre.
Ni les uns ni les autres ne parlent des harkis, des pillages, de l'éventualité d'un retour des pieds noirs et de toutes ces choses qui fâchent.
Ben Bella se forge ainsi à bon compte l'image d'un homme de bien.

" 30 juillet.

Boudiaf, un des chefs historiques du F.L.N., pro GPRA, arrêté à M'sila par Zbiri, chef de la willaya I, alors qu'il tentait une mission de conciliation. Boumedienne le fait mettre en prison.
Si Hassan, chef de la willaya 4, occupe Alger où s'ébattaient la zone autonome pro GPRA et les hommes de Yacef Saadi, qui ne se mettaient d'accord que sur le dos des européens.
Mais il le fait avec l'accord de tous, le clan de Tlemcen comme le GPRA.
Harki capturé par le F.L.N. en Juillet 1962 après l'indépendance et mis en prison par le F.L.N.,

" 31 juillet.

Encore 60.000 départs en juillet (cette fois surtout à partir d'Oran, suite à la piednoirade du 5 juillet.,)

Bilan:

soit 540.000 depuis le premier janvier et 740.000 depuis le début de la rébellion.
Il reste à peine 250.000 personnes, en majorité des hommes seuls ayant envoyé en métropole leur famille, pour voir comment les choses se passeront.


Aussi au moins 961 enlèvements en juillet (dont les 400 et quelques d'Oran)

au total 2068 depuis le premier janvier









AOUT 1962

"1 Août 1962.

La willaya 3 menaçant de descendre dans le sud libérer Boudiaf les armes à la main, Boumedienne le libère.
Témoignage, harki pendant trois ans au 37e B.G., 21e compagnie, Guelma:
" Le chef F.L.N, accompagné de quatre hommes, tous en tenue, s'est présenté chez moi dans la nuit (le 1er août). Ils m'ont emmené ainsi que ma femme. Nous avons été attachés et battus. Ils m'ont pris toutes mes économies.
Ma femme a subi les pires violences. Sous mes yeux elle a été violée par quatre hommes. Ma femme a vingt-neuf ans. J'ai eu mon oncle paternel et deux cousins harkis égorgés par les rebelles le jour même de mon évasion. Nous avons réussi ma femme et moi à nous sauver et nous nous sommes mis sous la protection de l'armée… " Récit, harki depuis 1955 au 15/1 R.I. de Guelma:
Soixante-quatorze autres harkis au total de la région de Guelma ont été assassinés .
"Le colonel du bordj de Guelma avait interdiction de sortir troupes et véhicules pour aller sauver les familles menacées."



"2 Août 1962.

Un accord est trouvé entre le clan de Tlemcen et le GPRA, tous effrayés par les ambitions de Boumedienne. Suivant cet accord,
- Ben Bella s'installe à Alger,
- le GPRA organise des élections à l'assemblée constituante,
- le CNRA se réunit une semaine après cette élection et choisit le nouveau bureau politique qui est donc accepté comme un nouvel organe du F.L.N.
Témoignage harki durant six ans à Sidi-bel-Abbès:
"Des rebelles en armes, d'autres en civil, sont venus m'arrêter dans la nuit du 2 août 1962. "Pourquoi n'as-tu pas déserté avec armes selon le mot d'ordre rebelle?"
J'ai été attaché et laissé nu, et blessé par courant électrique dans plusieurs parties du corps. Au bout de deux jours j'ai réussi à me libérer et me sauver. Je me suis mis sous la protection de l'armée. J'ai laissé ma femme et mes deux enfants prisonniers du F.L.N. Je ne sais pas ce qu'ils sont devenus."
Le 2 août 1962, vingt harkis de la S.A.S. de Maginot (Médéa) ont été enlevés par l'A.L.N. Aucune nouvelle n'en a été donnée ''Début août, le général Debrosse imagine qu'il pourrait devenir Inspecteur des Gendarmeries du Maghreb et souhaite maintenir en place les 450 Brigades territoriales, alors qu'elles ont cessé toute activité en juillet, qu'elles sont en butte à des vexations et à des brimades, et que les dirigeants algériens "excluent toute participation française à la création d'une Gendarmerie algérienne".
Le général de Brebisson, qui a succédé au général Fourquet, doit donc lui imposer le repli de 330 brigades. Les 120 brigades restantes, inemployées, doivent être reconverties en Gendarmerie prévôtale. Il n'est pas étonnant que les archives de la Gendarmerie ne contiennent que de très rares bulletins de renseignement après le 1er juillet 1962



"3 au 5 Août 1962.

Rappel: 21 septembre 1961, fin du procès dit du "Complot de Paris". Parmi les vingt deux inculpés, sept militaires dont le général Faure, le colonel Vaudrey, quatre commandants et un capitaine. Quinze civils dont le préfet Léger, les docteurs Cathala et Calvet, un cinéaste J. Dupont, trois ingénieurs dont Serge Jourdes.
Le nombre de civils incarcérés à la prison de la santé, durant les années 1961/1962, était de plus de 2000 Henri Wolf, pied noir dont les ancêtres ont quitté l'Alsace en 1870 pour venir en algérie est directeur d'une école modèle à Oued Fodda, dans la région d'Orleansville. Cette école a 2500 élèves, presque tous musulmans, il distribue chaque jours 700 repas à 25 centimes (anciens) par repas grâce aux subventions qu'il a su réunir, il a fait construire une piscine, il est considéré comme un ami de tous, une sorte de saint Vincent de Paul. Ni lui ni sa famille n'ont même envisagés de quitter l'algérie.
Or il est enlevé au volant de sa voiture.
Sa voiture est vue en possession des soldats de la willaya. Son corps sera retrouvé en Octobre.
Le F.L.N. aime les voitures et pratique la récupération individuelle.
Tous les européens d'Oued Fodda quittent le village, d'autres qui n'ont pas entendu parler de l'affaire restent jusqu'à ce qu'une affaire semblable leur ouvre les yeux sur le racisme du F.L.N. et la prise au premier degré du slogan "prenons aux pieds noirs ce qu'ils nous ont pris".



"6 Août 1962.

Le gouvernement français est ravi, il est content de voir la willaya 4 (GPRA) venir mettre de l'ordre dans la zone autonome d'Alger (Ben Bella- Boumedienne), livrée à l'anarchie par les chefs qu'il avait lui-même ramené en Algérie dans le cadre de la lutte anti O.A.S., il déclare "à l'automne, la majorité des rapatriés regagneront l'Afrique du Nord".
Pour bien montrer sa reprise en main, les nouveaux chefs d'Alger organisent une libération des européens emprisonnés. Cette cérémonie aboutit à l'inverse du résultat recherché, comme le bruit s'en était répandu, plus d'un millier de pieds noir assaillent la caserne, seules 20 personnes sont rendues, les parents des autres ont l'occasion de raconter aux journalistes français et étrangers conviés leur désespoir, les journalistes n'en reviennent pas.
Bien entendu, après quelques jours où l'ordre moral règne, la corruption gagne les hommes de la willaya 4, les appartements des pieds noirs sont pillés, les voitures volées, l'impôt "révolutionnaire" exigé, bref, rien ne change…

"8 Août 1962.
Louis Joxe, ministre de l'algérie, marque sa satisfaction de l'évolution de la situation en algérie depuis l'indépendance, "sur le millier d'enlèvements, il y a eu une centaine de restitutions".
1000 enlèvements, sur les deux cent mille pied noirs restés en algérie,
De gaulle à Peyrefitte, moins optimiste:
"Les algériens se conduisent très mal, ils sont incapables de faire un gouvernement, d'assurer l'ordre… "
Ben Bella qui vient de reprendre officiellement la suite de l'autorité provisoire de Farés fait son premier discours:
il fustige les français et en particulier ceux d'algérie:
"ils sont responsbles de l'absence des structures qui rend impossible la socialisation rapide du peuple algérien, les instituteurs ont fui leur poste, abandonnant à leur triste sort des milliers d'enfants musulmans (...) hé bien nous arabiserons toutes les activités de l'algérie".
Les journalistes français approuvent.



"9 Août 1962.

Prenant apparemment au sérieux la menace de De gaulle, rapportée par Peyrefitte le 24 juillet "si la situation s'aggravait, la france interviendrait directement pour protéger ses nationaux",
Ben Bella et le GPRA trouvent une position moyenne, qui tient compte du ralliement au groupe
- de Tlemcen (Boumedienne- Ben Bella)
- de Constantine (après de durs affrontements, qui voient une centaine de morts et l'arrestation du colonel commandant la willaya et de ben Tobal, ministre du GPRA)
- et de la willaya d'Oran, envahie par l'armée du Maroc sous prétexte d'éviter le renouvellement des massacres d'Oran.
Parmi les éléments de la situation figurent la disparition de 31 soldats du contingent, enlevés ni plus ni moins que les européens ( au total, 80 auront été enlevés, mais 50 cas ont été "élucidés" on ne sait combien d'assassinés dans ces élucidations, ni combien ont été rendus). Il est vraisemblable que le sort des harkis ne figurait pas dans les éléments d'appréciation d'une situation qui risque de s'aggraver. Ben Bella s'est installé à Alger .
Les chefs de la zone autonome (si Azzedine et Oussédik) sont mis en prison.
Les fellaghas de la willaya quatre entrent à Alger pour y "maintenir l'ordre", ils ne se montreront pas moins violents, voleurs, violeurs et assassins que les terroristes de la zone autonome.
Ben Bella se rend à Constantine où il sépare les responsabilités militaires (un ami de Boumedienne) et civiles, qu'il confie à l'ancien chef de la willaya.
Il croit ainsi arriver à neutraliser l'un par l'autre.
Un détachemet de légionnaires, non armés, est arreté par l'A.L.N. près de Laghouat Les fells leur demandent de descendre de leur véhicule, les légionnaires refusent, les fells en tuent quatre dont un officier.
L'armée française cache l'"incident" jusqu'au 14, entre temps une négociation permet d'obtenir que l'A.L.N. s'engage à poursuivre et châtier les coupables...



"10 Août 1962.

La femme du consul de suède à Alger est violée devant son mari.



"11 Août 1962.

Le général commandant en chef rend compte, comme chaque semaine des tortures et autres massacres de harkis.
Le gouvernement reste de marbre, les journaux aussi.
La seule réaction date du 6 Août, le ministre demande aux armées d'assurer la sécurité des camps de regroupement de harkis, les camps d'accueil en métropole étant saturés.
Ils sont partis du Cap Falcon le 11 août 1962.
Vers 21 heures, les quatre bateaux,
- Marie Thérèse (lamparo),
- Le Saint Michel (bonitier),
- le Saint-Antoine (bonitier),
- et le Sacré Cœur de Jésus (bonitier),
après avoir été baptisés par le curé.
Après 15 heures de haute mer, les navigateurs n'ayant pas calculé la dérive, ils se sont retrouvés au large d'Almeria. Un gros chalutier leur demanda alors par radio, de rentrer au port, un grand vent d'Est avec houle étant annoncé. Vers 19 heures, le 12 août 1962, ils atteignaient Carthagène, où ils ont été bien reçus, pour une escale de deux jours. Continuant leur route vers Alicante et Valence, ils arrivaient sans escale le 15 août, à Peniscola, qui les abrita durant deux jours, à cause du mauvais temps.
Le 18 août, nouvel arrêt d'une nuit à Villanueva.
Le lendemain, ils étaient au large de Rosas et de Port-Vendres et arrivaient à Port-la-Nouvelle le 22 août 1962.



"12 Août 1962.

Les anciens moghaznis du village de Lamartine (le centre des beni boudouane, la tribu de Boualem, ancien député, ancien vice président de l'assemblée nationale) sont convoqués au centre du village, dans l'ancienne maison du bachaga, transformée en PC de l'armée algérienne.
Beaucoup se réfugient dans la montagne, ils seront peu à peu retrouvés et égorgés.
Ceux qui se rendent à la convocation sont ligotés et traînés dans les rues du village pendant plusieurs jours, frappés à coup de pierre et de bâton, laissés la nuit sans boire et sans manger, jusqu'à la mort.
Le dernier avait tenu huit jours.
Un sort particulier fut réservé aux personnalités, le sergent Chaïeb, ancien de l'armée d'Afrique, campagne d'Italie et de france, fut mis à nu et jeté vivant dans un feu de joie, où il était rejeté chaque fois qu'il arrivait à s'en échapper. Le caporal Mansi ben moktar fut découpé au couteau puis enterré sous un tas de fumier.
Comme il gémissait encore au matin, il fut déterré, et égorgé.
Un moghazni, Ali, fut découpé et ses morceaux jetés aux chiens qui les mangeaient devant lui.
Il mourût vidé de son sang à la nuit.
Les harkas des beni boudouane comportaient mille hommes, les deux tiers étaient morts fin 62, en général avec leurs enfants mâles de plus de onze ans (précaution traditionnelle pour éviter la vendetta), parfois avec leurs femmes.



"13 Août 1962.

Le sénateur Hakiki est assassiné à Perregaux.
Pour une fois les journaux français en parlent.
Cet assassinat d'un "modéré" éclaire (à peine) les partisans résolus du F.L.N. que sont les journalistes et les dirigeants français sur la réalité de l'épuration ethnique en cours et des liquidations systématiques de tous ceux qui n'avaient pas fait allégeance au FLN .
Ben Bella promet (comme d'hab) que les coupables seront châtiés, ça rassure les bonnes consciences.
Il en profite pour annoncer (pour la première fois depuis qu'il a quitté sa prison) qu'il respectera les déclarations d'intention d'évian.
Cette déclaration (purement tactique) enlève un poids considérable au gouvernement français qui peut désormais observer d'un œil tranquille les luttes entre les deux clans F.L.N., tous deux ayant l'intention affichée de respecter les déclarations d'intention d'évian.



"14 Août 1962.

Nouveaux affrontements à Constantine entre partisans de ben bella/boumedienne et du GPRA. Il s'agit d'un litige entre le colonel Salah Boublider et le commandant Si Larbi sur la liste des futurs candidats (et donc élus) aux legislatives.
Au moins cinquante morts officiellement il y en a 12. Ben Bella donne un interview aus journaux français , il renouvelle son engagement de respecter les déclarations d'intention d'Evian.
L'après midi, autre interview, cette fois au journal italien l'Unita dans lequel il définit ses options:
- rassurer les européens.
- éliminer les "éléments troubles qui ont gâché la fête de l'indépendance".
- remettre l'algérie au travail, en particulier l'ALN (l'armée).
- bâtir un socialisme à l'algérienne (c'est à dire, mais il ne le dit pas, arabe).
Il souligne que la france est "une peste neo coloniale, qui est responsable des difficultés intérieures algériennes". De plus en plus, Ben Bella apparaît comme le seul homme d'état de l'algérie indépendante.



"15 Août 1962.

Bataille rangée à Constantine entre les anciens de la willaya, chargés par Ben Bella des affaires civiles et l'armée des frontières



"17 Août 1962.

Dans la ligne des pillages qui sont le lot quotidien de l'algérie depuis l'indépendance, des militaires FLN pénètrent dans l'institut Pasteur d'Alger, dans la nuit du 15 au 16, partent avec les machines à écrire et autre matériel, dont la voiture de l'institut avec son chauffeur, monsieur Michou.
Son corps sera trouvé à El Biar, criblé de balles.
Le 16 au matin les "policiers" reviennent et blessent briévement le second chauffeur, pour l'empecher de parler. Le 17 dans la journée, nouvelle "perquisition" le professeur Sergent est menacé, un garçon de laboratoire monsieur Saourine est enlevé et ne sera jamais retrouvé.
Le directeur décide la fermeture du centre.
Compte tenu de l'aspect symbolique de l'institut Pasteur (où fut mis au point la lutte contre le paludisme) et pour en éviter la fermeture definitive, l'ambassade de france fait protéger l'institut par l'armée française, seule et unique occasion où la clause des déclarations d'intention d'évian donnant aux français le droit de protéger ses citoyens aura été appliquée.



"18 Août 1962.

La commune de Teffreg est sous les ordres du chef rebelle Guettari, libéré en Mars 1962 d'une prison parisienne.
Il fait régner la terreur dans toute la région.
Il a fait brûler vif couper en morceaux massacrer à coups de pioche lardé de coups de couteaux, exposé dans les WC et traîné au bout d'une corde.
Tous les harkis de bordj bou arredidj ont été enfermés dans la maison cantonnière et massacrés.



"19 Août 1962.

La willaya 4 (Alger) pratiquement le dernier soutien du GPRA et des kabyles déclare l'état d'urgence.
Il s'agit de mobiliser les esprits au cas où Boumedienne voudrait prendre Alger par la force comme il l'a fait à Constantine.
En réponse, le bureau Politique (nouvel organe créé par Ben Bella et Boumedienne) appelle à une grande manifestation populaire le 23, sur le thème "l'armée dans les casernes" et multiplie la création de "comités de vigilance". 92 harkis (et familles) sont évacués de Er Rich par hélicoptére par le colonel Bernard.
Le FLN porte plainte pour enlévement.
Soustelle, reconnu à Milan, est expulsé en Autriche.



"22 Août 1962.

Ca s'engueule ferme au conseil des ministres à Paris, le gouvernement commence à comprendre ce qui se passe réellement en algérie, il aura fallu l'enlèvement des deux pontes du CNPF pour qu'ils s'en rendent compte.
Mais dans une certaine mesure, il s'agit encore d'une victoire du F.L.N. car on ne met en cause que la willaya 4, c'est à dire le G.P.R.A. sous-entendant que le clan Ben Bella/Boumedienne est plus respectueux des accords d'évian.
Le soir, gagnant l'aérodrome en passant par le petit Clamart, De gaulle est victime de l'attentat qui lui fera le plus peur et qui fera le plus parler de lui. C'était, raconte Demaret, la dix-huitiéme tentative du groupe de Bastien Thiry.
L'attentat échoue car les tireurs au fusil mitrailleur n'ont pas vu le signal que leur a donné Bastien Thiry (un journal déployé) non plus que le chauffeur de la voiture qui devait se mettre en travers de la route du convoi présidentiel.
Le feu est ouvert trop tard sur une voiture qui roule, malgré deux roues crevées.



"23 Août 1962.

Fidèle à son engagement en faveur du F.L.N., le Monde publie un article dans lequel il dénonce la "lamentable campagne de soi-disant menaces envers les harkis".
Il prétend qu'ils ne sont que quelques centaines à réclamer le retour en france (et non quelques dizaines de milliers). Il souligne le danger de ces hommes qui pourraient mettre leur expérience à la disposition de l'O.A.S.



"25 Août 1962.

Georges Suire, chef de SAS, disparait à jamais.
Discours révolutionnaire de Ben Bella. Il attaque la willaya 4, l'accuse de piller et de tuer et d'enlever, d'avoir pris en main radio Alger, etc.…
Depuis Bou Sada, Khider, frais rallié, lit une proclamation redigée par Boumedienne, annonçant que l'Alger de la willaya 4 ne depend pas du bureau politique.
La presse française commente la note du 25 juillet de Joxe qui avait affirmé que "en juillet la croix rouge d'Oran a reçu des demandes de recherche pour 280 personnes
. Au total sur l'ensemble de l'algérie, le chiffre ne dépasserait pas 500", cherchant ainsi à minimiser le massacre d'Oran.
Quarante ans après quand les archives s'ouvrent, on sait que les chiffres du deuxième bureau de l'époque (qu'une indiscrétion communique à la presse) se montent à 2.068, chiffre que Joxe ne peut ignorer.
Ensuite les enlèvements ont continué, la meilleure estimation est de trois mille personnes de souche européenne, (en tout trente mille morts ou enlevés) et de 150.000 de souche nord africaine.



"27 Août 1962.

Les élections sont remises à date ultérieure, ce que tout le monde interprète comme un nouveau pas dans la crise qui oppose le clan de Tlemcen (Boumedienne, Ben Bella et l'armée des frontières) et le GPRA (ben Khedda, les kabyles, la willaya 4, la fédération de france).
A Marengo, un camion militaire français venu aider un fermier à demenager tombe dans une embuscade de l'A.L.N., trois morts.



"28 Août 1962.

Un affrontement violent et armé oppose dans la casbah les troupes de la willaya 4 à des commandos dirigés par Yacef Saadi qui depuis quelques semaines, regroupant les anciens de la zone autonome qui lui sont restés fidèles (et juste libérés) agite Alger pour justifier l'arrivée des troupes de Boumedienne, qui ont réussi à Oran à se donner l'image de mainteneurs de l'ordre.
Le colonel Mohand ("le vieux") patron de la willaya 3 vient à Alger soutenir le G.P.R.A.



"29 Août 1962.

Un bulletin de renseignement de l'armée française (que l'on peut trouver dans les archives depuis qu'elles sont ouvertes) indique que TOUS les harkis du Constantinois ainsi que leurs enfants mâles de plus de douze ans ont été raflés et emmenés sur le barrage tunisien pour le déminer à la main.
Pratiquement aucun n'en reviendra. Ces renseignements sont depuis vérifiés, et reconnus pour avoir été parfaitement exacts.
Bataille à Alger entre des partisans de Yacef Saadi, et l'ALN de la willaya 4, il s'agit de justifier l'intervention de l'armée des frontières à Alger.
C'est recommencer l'opération qui a échouée le 23 Juillet.
Depuis quelques jours, Ben Bella s'est prudemment réfugié à Tlemcen, sachant le coup de force qui se prépare.
Les hommes de la willaya 4 ripostent en perquisitionnant la casbah, puis ils organisent une conference de presse devant un amoncellement de fusils mitrailleurs et bazookas saisis. Le lieutenant Allouache dénonce les aventuristes qui se livrent au trafic de drogue.



"30 Août 1962.

Le 2éme classe Jean-Pierre Desvergnes, du GT 520 est enlevé par le FLN et ne sera jamais retrouvé.
A Castiglione, la foule envahit la ferme des Larosa, mutile le mari, viole puis égorge la femme.
Sur les quais d'Alger, toujours autant de monde pour prendre le bateau, mais cette fois ce sont les musulmans qui vont tenter leur chance en métropole.
Boumedienne donne l'ordre tant attendu d'envahir la willaya 4 (c'est à dire Alger), mettant la dernière main à la prise de pouvoir du clan de Tlemcen.
La willaya 4 hâtivement renforcée par tous ceux qui se sont précipités au secours de la victoire, et armée de frais par les armes données par l'armée française au titre de la force locale et des ATO de l'exécutif provisoire résiste de son mieux.
En particulier, les combats de Boghari ont fait au moins mille morts. Dans de nombreuses villes, la foule crie "sept ans ça suffit".



"31 Août 1962.
BILAN:

Encore 50.000 départs en août, portant à 600.000 depuis le début de l'année et à 850.000 en tout le nombre de départ d'algérie (hors militaires).
Encore 407 enlèvements en août (depuis le 3 juillet, la france ne comptabilise que les français, c'est à dire les non musulmans) portant à plus de 2.500 les chiffres officiels.

-**Si vous voulez lire la situation de l'exode dans le VAR:

- Sources :
La presse locale,
La République 2ème et 3ème trimestre 1962.
Nice- Matin Juin- juillet 1962.
Le Petit Varois juin-juillet 1962.
Paris-Match, juillet 1962.
Il est à noter que la presse nationale, Le Monde ou Combat ne consacre pas leur Une à des événements aussi importants que les débarquements du La Fayette de juillet 1962 et les massacres d’Oran, ces mêmes événements étant traités superficiellement en page intérieure
Aux Archives Départementales de Draguignan, côte 1351 W 39 à côte 1351W47.
Aux Archives Municipales de La Seyne, les délibérations du Conseil Municipal de 1962, 1963, le recensement de 1968,
le Bulletin Municipal, mars 1965, 1967.
A noter que, curieusement les collections complètes de cette revue sont introuvables.
Outre les sources bibliographiques citées en notes ci-dessus,
- Jordi, J. Jacques, De l’Exode à l ‘Exil, éditions l’Harmathan, 1993.
- Peyrefitte Alain, C’était De Gaulle, tome 1, éditions Fayard, 1994.
"Gérard CRESPO"



-**Et aussi dans les Alpes Maritimes et NICE:

Source Institut d'Histoire du temps présent (IHTP) du CNRS.








SEPTEMBRE 1962

"1 Septembre 1962.

Ben Bella veut visiter Tiaret, la population s'oppose à son arrivée, il lui faut faire donner la troupe de Boumedienne, nombreux morts.
Les troupes de la willaya 6 , renforcées par l'armée des frontières entrent à Boghari, territoire de la willaya 4, baroud d'honneur, puis les troupes fraternisent.



"2 Septembre 1962.

A Romainville, la section CGT d'une usine de mécanique générale organise une grève pour exiger (et obtenir) le licenciement d'un harki qui avait été embauché pendant les vacances, le F.L.N. avait porté plainte.
La casbah d'Alger est transformé en camp retranché, les hommes de la willaya 4 donnent l'assaut, on tire au fusil mitrailleur.
L'ambassade dement que ces affrontements aient concerné l'armée française.



"3 Septembre 1962.

Ben Bella, furieux, décide d'investir Alger par la force. ("ordre est donné de passer à tout prix")
Les combats font rage le lendemain, le 4 entre les tous nouveaux recrues de la willaya 4 (engagés après le 19 mars, les fameux marsiens) et l'armée des frontières.
Des soldats de la willaya 3 viennent renforcer la 4. Ni les uns ni les autres n'avaient pratiquement encore combattus.



"4 Septembre 1962.

Boumedienne encouragé par la bonne tenue de ses troupes dans cette nouvelle guerre civile, où elles ont sans état âme massacré les fells de l'intérieur dans le sud, à Constantine, à Tiaret, les lance à l'assaut de la willaya 4. (Alger).
Violents combats dans la vallée du Chelif et à Orleansville.
Aussi à Aumale, à Brazza, à Boghari On parle de milliers de morts.
Le cessez le feu est signé ce 4, Ben Bella rentre à Alger;
le compromis a consisté à mettre Saadi et l'A.L.N.au repos et à placer Alger sous la protection de la police.



"5 Septembre 1962.

Malgré le "cessez le feu" l'armée de Boumedienne essaye de balayer les troupes de la willaya 4 à Orleanville.
Le colonel Hassan y part régler le problème, investi par Ben bella qui ne souhaite ni combats trop furieux, ni victoire trop manifeste de Boumedienne.
Début septembre, le 2ème Bureau fait le point des camps d'internement connus.
Une cinquantaine sont localisés, certains avec précision :
4 dans l'Algérois, 3 dans le Constantinois, 4 chantiers de déminage .



"6 Septembre 1962.

Clandestinement, des lettres émouvantes, écrites par des Musulmans à leurs anciens patrons, parviennent en France.
D'aprés le livre du bachaga Boualem, "l'algérie sans la france" éditions france empire, 1964.



"8 Septembre 1962.

Nouvel accord de cessez le feu entre la willaya 4 et l'armée de Boumedienne, completé par une nouvelle liste de candidats qui fait une part aux hommes des willayas 3 et 4.
La willaya 3 (Kabylie) prend provisoirement le contrôle d'Alger, le temps pour les troupes de la willaya 4 de disparaître tranquillement. (mais pas sans les voitures des pieds noirs ni leurs meubles…)
Les kabyles réquisitionnent le reste, ils avaient bien droit à une part du butin.



"9/10 Septembre 1962.

Boumedienne entre à Alger, Ben Bella s'installe villa Joly, mettant un terme (provisoire) à la lutte pour le pouvoir après l'indépendance.
Les "laïques" c'est à dire les communisants type Ben Khedda ou les intégrés type Ferhat Abbas sont éliminés, ainsi que leurs alliés kabyles, le pouvoir est aux "islamistes socialistes", une voie à l'algérienne qui conduira à la catastrophe économique et à la dictature des militaires.
Le Journal Officiel publie un decret autorisant les préfets à réquisitionner les locaux vacants depuis plus de deux mois.



"12 Septembre 1962.

Les personnes qui demeurent en Algérie ont pris la tragique habitude de se jeter sur le journal "Dépêche d'Algérie", à la rubrique "Recherches dans l'intérêt des famille"
... Là, entre deux déclarations de leaders politiques, s'étale le drame des Français d'Algérie.
Voici ce qu'on peut y lire. En tout, ce jour une vingtaine de disparus.



"13 Septembre 1962.

Six agriculteurs européens assassinés près d'Alger, six mois aprés la signature des déclarations d'intention d'évian.
L'épouse du commandant de bord, monsieur Viguezzi, de la compagnie Aerotec qui ce jour pilotait le prince Ibn Seoud enlevée, violée, puis la tête écrasée par des pierres



"14 Septembre 1962.

La police qui a mis des moyens considérables, qui a déjà arreté de nombreux membres du commando qui a tenté d'assassiner le général De gaulle au petit clamart, met la main sur l'organisateur,;
il s'agit d'un jeune colonel des fabrications d'armement, Jean Bastien Thiry, polytechnicien de la promotion 1947.



"15 Septembre 1962.

Pour contrebalancer l'effet désastreux provoqué sur l'opinion internationale par les enlèvements et les meurtres à Alger, le FLN, outre les charniers soi-disant laissés par l'armée française opportunément découverts, avait monté en Avril 62 toute une opération de diffamation des médecins pieds noirs.
Ils avaient en particulier enlevé un enfant soigné à Mustapha, le grand hôpital d'Alger et l'avaient amené dans une clinique contrôlée par eux, au Clos Salembier.
Là ils avaient fait défiler tout le gratin journalistique, expliquant que le malheureux avait exprès été amputé de son estomac, pour le plaisir et par pure haine des musulmans, par un médecin pied noir.
Les fonctionnaires du rocher noir en la personne de Monteil sont convaincus, mais même le correspondant du Monde tout en assurant une vaste publicité au spectacle insinue qu'il pourrait s'agir d'un montage.
Le président de l'ordre des médecins de France mène une enquête et, ce jour, six mois après, alors que tous les médecins en cause ont dû quitter l'algérie, publie ces conclusions :
" … le F.L.N. accusait le corps médical d'Algérie de refuser ses soins aux blessés musulmans, voire même de les achever, et conseillaient à ces derniers de ne plus aller à l'hôpital de crainte d'y être malmenés. L'enquête menée sur place me permet de rejeter ces calomnies ".
Bien sûr et comme d'habitude le mal est fait, tout le monde se moque des rectifications, la propagande FLN reste dans les esprits.
Quant au gamin opéré (et que le transfert a achevé) il avait été victime de polypose juvénile et l'objet d'une colostomie, traitement habituel.
Le commandant Niaux, impliqué dans le réseau de soutien au comando du petit clamart se pend dans sa cellule du Dépôt.
La veuve porte plainte pour assassinat, après plusieurs années de procédure la justice jouant les Salomon concluera au suicide mais allouera des dommages et intérets sous pretexte de "négligences".

"17/18/19 Septembre 1962.

Assassinat prés de Boufarik d'un européen 18 19 Septembre 1962
Une tête d'européen, scalpée, est retrouvée près de la statue déboulonnée de Jeanne d'Arc, en plein Alger.
Pour la première fois depuis l'indépendance du 3 Juillet, l'ambassade de France à Alger proteste auprès des autorités algériennes contre les massacres des nouveaux algériens qui furent français et partisans de l'intégration.



"20 Septembre 1962.

Elections législatives (enfin ) en algérie, elles ont lieu avec deux collèges, retour à la situation d'avant 58, musulman et autres, il y a une liste unique par collège dont les membres ont été désignés par les partisans de Ben Bella, il n'y a pas d'isoloirs, il y a (paraît-il) 99 % de votants et 80 % en faveur de ses listes, le contrôle de Ben Bella (et Boumedienne) s'avère total sur l'ensemble de l'algérie et du Sahara.
Les listes de candidats uniques ont été remaniées suite à la victoire de l'armée de Ben Bella sur la willaya 4, il y en a 80 % venant du groupe de Tlemcen.
Une lettre du bachaga Boualem, ancien vice président de l'assemblée nationale au journal le Monde racontait ces événements du 20 septembre 1962, concernant le sort des anciens supplétifs de Maillot {Grande Kabylie):
- Mebarki, émasculé et dépecé vif.
- Zerkak a subi le même sort.
- Meziane Daou, 63 ans, ancien harki, garde champêtre d'Ouled Brahim, arrêté, relâché, puis repris, a été exécuté, en août, à coups de bâtons, dans la cave de l'ancien Dar el Askri (maison des anciens combatants) à dix mètres du 22 ème BCA, après "jugement".
- Zaïdi, sergent, ancien combattant d'Italie de France et d'Allemagne, muté dans la force locale a subi le même sort.
- Merouane Amar, père de famille nombreuse a été torturé; il a été ramené chez lui pour qu'il indique où il cachait son argent.
Sa maison à Maillot était à cent mètres du P.C. du 22 éme B.C.A. Il a été abattu ensuite à Chelirfa.
Au mois d'août, les locaux de la S.A.S. servaient journellement de lieu de torture et d'exécution.
- Moualid a été torturé, il a été amené chez lui pour qu'il indique où il cachait son argent.
Sa maison à Maillot était à cent mètres du P.C., toujours occupé, du 22éme B.C.A, qui n'a pas bougé. Il a ensuite été abattu à Chelirfa. (Son neveu Ahmed s'est suicidé.) Moualid laisse une femme et neuf enfants, de 2 à 14 ans.
- Boucherit, sergent-chef, qui avait deserté, a été promené dans la vallée de la Soummam au bout d'une corde fixée à un anneau lui traversant le nez.Roué de coups, abreuvé seulement d'eau salée, il a finalement été abattu.
- Les chefs de village des Beni-Hamadou ont eu les lèvres et le nez coupé.
- Les anciens harkis et chefs de village de la région de Beni Hamdoune (5 kms au nord ouest de Tazmalt) ont eu les lèvres et le nez coupés avant d'être exhibés dans les douars voisins.
- A Iril n'Zerouine seraient detenus plusieurs dizaines de harkis.
Il y a des charniers à ciel ouvert sur la route d'Aumale.
Le Monde avait des choses plus urgentes ce jour là, et les jours suivants, ses lecteurs n'en ont rien su.



"21 Septembre 1962.

Discours de Ouzzegane, futur premier ministre de l'agriculture : "les européens pourront rester pour gérer les terres, offrant ainsi leurs compétences techniques". Il s'agit de gérer les terres, pas leurs propriétés.
Le Monde pleure sur les résultats de la politique qu'il a voulu sans discontinuer depuis 1956.
C'est à l'occasion de la découverte des corps de techniciens de chez Berliet, dont la plupart étaient des coopérants, amis du Monde, venus remplacer des pieds noirs, le Monde n'a jamais versé une larme sur les pieds noirs dont il approuvait le sort.
Bien sûr ce sont des incontrôlés mais "il ressort des propos tenus par les fractions extrémistes du F.L.N. qu'il existe un plan tendant à éliminer systématiquement, notamment par la terreur, les agents de l'activité économique européenne en Algérie (…) Il s'agit de couper court au néocolonialisme économique dont les accords du 19 Mars seraient la charte ".
Bien entendu le Monde, bien informé, n'ignore pas qu'il s'agit là de la simple application de la charte de Tripoli, et que les chefs de cette "faction" sont Ben Bella et Boumedienne.
Mais bon toute vérité n'est pas bonne à dire brutalement.
En outre quand les activistes disaient ça, ils étaient traités de racistes, faut assurer la transition en souplesse



"22 Septembre 1962.

Quelques uns des pieds noirs enlevés arrivent à s'échapper, tel est le cas de quelques unes des trente personnes regroupées au camp Labat à Maison Carrée et conduites à Orly par un avion militaire, (Le Monde du 22 septembre 1962).
Ces témoins racontent qu'ils ont été retenus prisonniers dans des localités perdues de l'Atlas blidéen.
Dans la journée, ils étaient exposés en plein soleil sur la place publique.
L'un d'eux fut lié à un poteau et lapidé par les femmes et les enfants d'un douar (L'Aurore du 15 septembre 1962).
Un autre prisonnier raconte son calvaire en ces termes:
"On m'a traîné de village en village, enchaîné, les menottes aux poignets, on m'a battu, insulté. Les femmes m'ont couvert de crachats et j'ai finalement été soumis au supplice du pal à l'aide d'une bouteille. Enfin, on a simulé mon exécution par fusillade, mais le peloton a volontairement tiré à côté" ( Paris-Jour du 21 septembre 1962).
Les fiches du Deuxième Bureau contiennent de nombreux renseignements sur les camps de l'ALN où sont détenus des Européens dans l'Algérois.
C'est le cas du camp de Romili près de l'Arba à trente kilomètres d'Alger au pied de l'Atlas.
D'autres camps sont signalés dans ce secteur. Par exemple, le village de regroupement du Techt entre l'Arba et Rivet.
Bien entendu, de peur de troubler le climat politique, l'armée française n'intervient pas.
Jamais l'armée n'est allée dégager ces camps, l'action du gouvernement français s'est bornée à demander des enquêtes de la croix rouge, qui n'a été autorisée à visiter ses emplacements qu'en novembre, une fois les corps soigneusement dissimulés. Ces corps sont ressortis quarante ans après et généreusement attribués à l'armée française sous les acclamations médiatiques.



"24 Septembre 1962.

Un des derniers "comité des affaires algériennes", le véritable centre de décision sur l'algérie, présidé par De gaulle lui-même, dont Debré n'était pas membre permanent et où figuraient les responsables locaux, Delouvrier puis Fouquet.
Ses archives sont maintenant ouvertes, elle éclairent cruellement les décisions prises à l'époque On s'y félicite que l'armée française ait pu sauver des nationaux isolés sans autre réaction du F.L.N.
Pompidou enjoint à l'ambassadeur de "faire pression pour qu'il soit mis fin aux enlèvements de ressortissants français (rappelons que les harkis ne sont plus français à cette date), que les personnes appréhendées soient relâchées, que les auteurs de crimes commis à l'encontre d'Européens soient recherchés et châtiés".
On augmente encore le découvert autorisé à l'algérie, porté à un milliard deux cent millions.
On libérera par anticipation les enseignants sous les drapeaux acceptant d'aller en coopération en Algérie.



"25 Septembre 1962.

L'exécutif provisoire remet ses pouvoirs à Ben Bella.
Les déclarations d'intention d'évian prévoyaient que ceci se passerait fin juillet après le référendum et l'élection d'une assemblée nationale constituante.
Les luttes internes des différents clans du FLN ont demandé deux mois de plus.
Ferhat Abbas est élu président de l'assemblée, Ben Bella premier ministre, Boumedienne ministre des armées, l'intérieur à un ami de Ben Bella, le petit jeune Bouteflika est à la jeunesse et au sport.
A part Ben Bella, pas un seul ministre du Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA) avec qui De gaulle a négocié ne figure dans le nouveau gouvernement…
Cette assemblée (élue sur liste et candidature unique…) comporte, conformément aux déclarations d'intention d'évian des représentants des pieds noirs.
Choisis par les Ben Bellistes, ce sont pour la plupart des soutiens du F.L.N. une exception notable, Puech Samson, industriel de la cigarette, compagnon de la libération, il a rompu avec De gaulle en 1960, a été élu député Algérie Française de Mostaganem, a rejoint l'O.A.S. est resté à l'indépendance pour sauver les meubles.
Comme tous les pieds noirs qui ont tenté de rester après l'indépendance, il est contraint de rejoindre la métropole en 1964. (Voir au sujet des tentatives faites par les pieds noirs pour rester en Algérie mon excellent bouquin "pieds noirs en Algérie après l'indépendance, l'harmattan,)
Un agriculteur européen et sa femme assassinés dans la Mitidja. Trois autres enlevés à Orleansville.



"26 Septembre 1962.

Une note de l'état major de ce jour demande de mener une politique à l'égard des français musulmans des forces armées:
"la politique menée à leur égard doit aboutir au premier novembre, à leur disparition de nos forces en algérie, soit par mutation en métropole, soit par résiliation du contrat".
Toujours les susceptibilités FLN à sauvegarder, ils n'acceptent pas que des français nés en algérie et de confession musulmane y demeurent encore.



"27/28 Septembre 1962.

Le camarade Boumaza, ancien chef de la fédération de france, le plus fidéle soutien du G.P.R.A. e t de Ben Khedda s'est rallié, il ne quitte plus Boumedienne il semble promis aux plus hauts postes.
Ben Bella constitue son gouvernement, une seule consigne,
"personne qui ait eu la moindre responsbilité dans le G.P.R.A." c'est oublier que depuis ses chateaux français il en était le vice président.
Nimier Roger se tue au volant de sa voiture de sport. Après la mort de Camus, lui aussi dans un accident de la route, la mort de Nimier prive la droite française de ses éléments les plus reconnus.
Si on ajoute la mort de Valentin, aussi dans un accident de voiture, on voit que Allah souhaitait que l'algérie soit livrée à Boumedienne.
Ou que les archives des services secrets n'ont pas encore livré tous leurs secrets. Deux jeunes instituteurs venus au titre de la coopération, et le docteur Ruffino qui avait signé lui aussi un contrat de coopération sont assassinés à Philippeville.



"25 Septembre 1962.

Une note de Messmer fait le deuil (implicite) des déclarations d'intention d'évian :
"La protection des populations européennes est l'élément principal de votre mission. Le cas échéant, il faut protéger leur repli vers nos garnisons, et préparer la défense de zones refuges autour des ports et des grands aérodromes, en vue de leur évacuation".
Pas un mot sur les supplétifs dont le sort est pire encore...



"30 Septembre 1962.

La rentrée est effectuée, les comptes sont faits:


BILAN:

Depuis le début de l'année, 800.000 pieds noirs ont quitté l'algérie, soit près d'un million depuis le débutdes "évenements" il en reste à peine 200.000
, ils ont été remplacés par 40.000 coopérants, surtout enseignants, attirés par l'importante prime accordée.
407 européens ont été enlevés en septembre, portant à plus de 2.500 le nombre d'enlevés depuis le cessez le feu
(les consulats français ne comptent plus les musulmans, même s'ils se présentent pour être protégés, ou si l'un ou l'autre leur indique les enlèvements ou les massacres).
De même les consulats comptabilisent 800 morts depuis le 6 juillet (ainsi on évite de se mouiller sur le bilan du massacre du 5 Juillet à Oran, chiffré par les pieds noirs à 3000).
Dans ses mémoires, Ben Bella indique qu'à fin septembre "7000 des 22000 agriculteurs n'étaient pas rentrés, bien qu'en accord avec le gouvernement français, j'avais indiqué dans mes discours que ceux qui abandonnaient leur terre ne seraient pas indemnisés".
Dans un souci de justice, ceux qui n'ont pas abandonné leur terre n'ont pas été indemnisés non plus. Le bilan complet des actions de l'O.A.S. tel qu'établi par le gouvernement gaulliste, qui lui en prête avec générosité est de :
- 279 plastics en métropole, visant 206 personnalités politiques , 51 journaux ou journalistes, et 22 installations surtout installations de retransmissions de radio ou de télévision.
- 34 assassinats généreusement attribués à l'O.A.S. par le gouvernement.
- 9 à 12000 plasticages en algérie.
- Environ un millier d'assassinat de musulmans, sous espéce statistique, y compris les ratonnades que pourtant l'O.A.S. a essayé d'empêcher dans toute la mesure du possible.



OCTOBRE 1962

"1 Octobre 1962.

Le cadavre d'une européenne retrouvé à Voltaire.
Témoignage:
"Le lieutenant BOUMEDIENNE Mouloud (A.L.N.) a fait égorger trois Harkis
Six autres ont été attachés, arrosés d'essence et brûlés vifs en plein centre de Tizi-Ouzou.
J'ai été caché dans un hôtel tenu par une Européenne. C'est elle qui m'a aidé à me sauver dans la nuit et j'ai rejoint l'armée.
Des Européens ont voulu nous protéger et nous cacher, mais eux-mêmes ont été menacés de mort si pareille chose se reproduisait."

Autre témoignage:
" Camp de Beni-Douala (département de Tizi-Ouzou): Aux Beni-Doula, un camp de représailles et de tortures a été ouvert dans les locaux de la S.A.S.. Les harkis de la région y ont été internés.
Certains, ont eu les paupières cousues, ont été maquillés et habillés en femmes et promenés dans le village. a été vu aussi, le nez transpercé d'un fil de fer auquel était suspendu un poids, exposé à la foule. L'entrée coûtait 500 francs. Des coups de canne lui ont été administrés.
Il est mort au bout de trois ou quatre heures"

Témoignage oculaire :
" Voici ce qui s'est passé, en Algérie, à Trolard Taza après la libération:
Le F.L.N. a reconstitué les deux petites unités de harkis qui avaient mené le combat dans les rangs de l'armée française. Devant un grand concours de population, il les a disposées face à face, dans une arène improvisée, et leur a imposé une rencontre au poignard.
Comme la combativité des malheureux était médiocre, en dépit de la promesse de laisser la vie sauve à l'unité victorieuse, l'A.L.N., pour stimuler les énergies, a abattu sur-le-champ quelques harkis.
Le combat eut lieu, âpre, sauvage ... Et les survivants furent abattus, tous, par l'A.L.N. et leurs corps abandonnés sans sépulture pendant plusieurs semaines."

"Au cessez-le-feu les rebelles nous ont mis en confiance. Ils nous ont fait déserter.
J'ai moi-même déserté. Ils nous ont regroupés dans des camps, pris notre argent, nos armes, nos bijoux ... ils ont formé des camarades choisis parmi les plus jeunes et les plus courageux pour aller combattre l'O.A.S.
Après le 1er juillet nous avons compris notre erreur. Nous avons manifesté notre mécontentement.
Une vingtaine d'entre nous ont été exécutés immédiatement.
La surveillance relâchée après plusieurs jours nous nous sommes révoltés.
Les cimetières chrétiens de Philippeville et d'Affreville sont profanés, il s'agit de récupérer les dents en or et autres cercueil de bonne qualité.



"2 Octobre 1962.

Récit de moghzani
Son père mutilé de guerre, officier de la Légion d'honneur, faisant fonction de garde champêtre, a subi le même sort.
Dans le même village de Lentia, un Harki a été taillé en lambeaux devant sa femme et ses enfants et a agonisé pendant quelques jours devant la porte de sa maison.
Quelques jours après, a été tué à coups de bâton dans les jardins.
Nous avons réussi à rejoindre la France; nous sommes arrivés à Clermont-Ferrand où mon camarade s'est fait prendre par le F.L.N., a été torturé puis égorgé.



"3 Octobre 1962.

Procés fait à Jacques Perret:



"4 Octobre 1962.

Alors que les rapports les plus précis sur le sort des enlevés s'accumulent depuis mars 62, la croix rouge internationale commence seulement son enquête en algérie, le F.L.N. ayant mis tous les bâtons possibles dans les roues.
40 enquêteurs se partagent le territoire algérien.
Leur rapport ne sera divulgué que récemment, ils recherchaient 80 militaires et 1264 civils (sur les 3000 répertoriés) tous européens
(le gouvernement français de l'époque - comme celui d'aujourd'hui- n'en avait rien à foutre des harkis) ils sont tous déclarés décédés.
Le gouvernement français continue à payer le budget algérien.



"5 Octobre 1962.

Une centaine de personnes encadrées par des A.T.O. envahissent la cathédrale d'Alger.
Ils fouillent partout.
Le Monde explique que c'est normal puisue la cathédrale est à l'emplaement d'une mosquée détruite en 1844.
Le vicaire qui était présent déclare: "ils étaient curieux, ils ont voulu voir avec les mains. Leurs intentions n'étaient pas mauvaises.
Le sous officier A.T.O. qui est monté en chaire faire un discours a même fait l'éloge de monseigneur Duval.
" En tout cas le message est clair, la cathédrale est déssacralisée, les clés remises fin Octobre, la mosquée est inaugurée le 2 Novembre.



"6 Octobre 1962.

Deux agriculteurs européens assassinés à Djelfa.
Pour une fois le gouvernement algérien proteste (uniquement pour les prêtres).
Le gouvernement français regarde ailleurs et continue à payer les dépenses de l'algérie, conformément aux déclarations d'intention d'évian.



"9 Octobre 1962.

De gaulle met fin à l'état d'urgence qu'il avait décrété le 23 avril 1961.
Il continue à payer les fins de mois du F.L.N.
Un agriculteur européen disparaît à Saint Denis du Sig.



"15 Octobre 1962.

A Akbou, à 11 heures du matin, l'ancien maire, ancien combattant de la guerre 42/44 est lynché par la foule ameutée par une section de l'ALN. 5 harkis qui essayent de le défendre sont abattus.
La foule excitée par la vue du sang se répand dans les douars environnant et massacre 17 harkis.
Le maire de ce village, ancien harki lui aussi doit assister à la mort dans d'horribles souffrances de toute sa famille, 25 personnes, avant d'être massacré à son tour.
Cette histoire montre bien qu'il ne s'est pas agi dans le massacre de nos malheureux compatriotes de vengeance de la foule mais bien d'une opération de froid génocide organisée par le F.L.N.
En effet les accords d'évian ont sept mois, l'independance trois mois et demi.
Ici comme dans beaucoup d'endroit ces massacres n'ont pas été spontanés et immediats, mais provoqués par les cadres FLN rapatriés de métropole ou de l'exterieur et qui coupés des réalités algériennes essayent de gagner à retardement leurs galons de combattant..
Le gouvernement français a continué à payer le F.L.N. sans faiblir jusqu'à fin 62.
Plusieurs européens assassinés à Rovigo.



"16 Octobre 1962.

Un couple européen assassiné près de Ténés.



"Courant Octobre 1962.

Un harki de Paris, ancien parachutiste, qui avait cru possible d'aller voir sa famille, immolé avec les barbaries habituelles à Alger.



"18 Octobre 1962.

Bataille rangée à Toulouse. Deux OAS, sont interpellés par des policiers.
Ils sortent des colts et couvrent leur fuite. Deux policiers sont blessés, l'un à la jambe l'autre à l'épaule, mais un OAS parchutiste du Nord, élevé par une famille d'accueil,au 1/22 RIMA il déserte et rejoint l'OAS.
Il sera des deltas, du maquis Albert, du maquis de l'Ouarsenis, passera en métropole après l'independance, est également blessé, il s'écroule après quelques mètres; un policier le rejoint et l'achéve d'une balle dans la nuque.



"19 Octobre 1962.

Le conseil d'état déclare illégale la cour militaire de justice car elle constitue "une grave atteinte aux principes généraux du droit";En particulier l'impossibilité du droit de recours.
Les gaullistes créeront immédiatement une nouvelle cour de justice, après avoir mis bon ordre au conseil d'état.
Cette décision sauve la vie d'André Canal, industriel algérois, membre du commando du petit Clamart, qui devait être exécuté ce même soir, et par contre coup celle de Jouhaud.
Mais ne ressuscite ni Piegst et Dovecar, ni Degueldre.
De gaulle furieux commente cette décision "anormale" et qui "encourage la subversion".
Il fit créer une nouvelle juridiction la Cour de Sûreté de l'état, destinée en principe à la pérennité, et dans la loi fit figurer une disposition disant que "les ordonnances passées ont et conservent force de loi depuis leur publication".
Cette loi (20 février 1963, J.O. du 25) est votée, et Canal est en application de cette loi de nouveau condamné à mort légalement,
De gaulle est content, il le gracie.
Par contre, les accusés du petit clamart qui étaient en cours de jugement continuent à être jugés, et De gaulle ne graciera pas Bastien Thiry Alors qu'il n'a même pas été touché...indigne d'un chrétien qu'il se dit être....



"20 Octobre 1962.

Le général de Brébisson transmet la note suivante, concernant les harkis, qui gaillardement continuent à être éradiqués du paysage algérien:
"difficultés présentées par l'arrivée en france des ex-supplétifs…
n'accorder l'asile que dans des cas exceptionnels…
plus de 6.000 personnes dans nos camps malgré le départ vers la métropole de 1.300 en septembre et octobre…
le ministre (Messmer, de l'académie française) m'a fait savoir que cet hiver la capacité d'absorption serait largement saturée…on craint que le gouvernement algérien ne prenne ombrage de nos centres ouverts à ses opposants…
interrompre le courant…la situation politique est suffisamment fluide pour que tout supplétif puisse se sentir menacé…
j'ai eu l'accord du gouvernement pour que 800 célibataires soient prochainement envoyés en france ouvrir des camps pour les autres…
en conséquence vous voudrez bien premièrement vérifier que tout le personnel présent dans les camps correspond aux critères des notes …
deuxièmement interrompre toute nouvelle admission les cas exceptionnels me seront personnellement soumis. "



"22 Octobre 1962.

Peyrefitte qui a pris en Août la succession du désastreux Boulin (l'homme des vacanciers qui ont avancé leurs vacances d'un mois) au ministère des rapatriés, explique la situation à De gaulle.
"N'essayez pas de m'apitoyer", sa seule réponse.
A Alger Ben Bela signe un décret confiant les terres "vacantes" (c'est à dire soit abandonnées, soit données en location, soit mises en gerance par les propriétaires pieds noirs y compris celles dont le proprietaire a été enlevé) à des "comités de gestion provisoire", l'ébauche de l'autogestion.



"23 Octobre 1962.

Note du ministre des armées Mesmer:
"Ne plus faire de promesse de rapatriement en métropole".

"En Conclusion une déclaration":
Le Maréchal JUIN déclarait :

( Né le 16 décembre 1888 à Bône (Algérie) dans une famille relativement modeste (fils et petit-fils de gendarmes).
Après ses études aux lycées d’Alger et Constantine, il intégrera Saint-Cyr en 1910 d’où il ressortira major de sa promotion en 1912.
En 1952, JUIN est élevé à la dignité de Maréchal de France et élu à l’Académie Française. Bien qu’hostile à la politique algérienne du Général de Gaulle, il demeura fidèle à la République.)
" Que les Français en grande majorité aient, par réferendum, confirmé, approuvé l'abandon de l'Algérie, ce morceau de la France, trahie et livrée à l'ennemi.
Qu'ils aient été ainsi complices du pillage, de la ruine, du massacre des Français d'Algérie, de leurs familles, de nos frères musulmans, de nos anciens soldats qui avaient une confiance totale en nous et ont été torturés, égorgés, dans des conditions abominables, sans que rien n'ait été fait pour les protéger :
cela je ne le pardonnerai jamais à mes compatriotes.
La France est en état de péché mortel.

Elle connaîtra un jour, tôt ou tard, le châtiment."


NOVEMBRE 1962

"1 Novembre 1962.

Dans un grand discours, Ben Bella annonce qu'il transfère 2,7 millions d'hectares au "secteur socialiste" en commençant par les terres abandonnés par les européens.
Il annonce ainsi dès ce jour, les futures expropriations. De gaulle, imperturbable continue à payer les fins de mois de l'Algérie.



"3 Novembre 1962.

A Lisbonne où ils bénéficient à la fois d'une certaine complaisance du régime de Salazar et d'une surveillance étroite des services spéciaux Français, Bidault, Soustelle, Argoud, Rossfelder sont rejoint par des rescapés de l'O.A.S.



"9 Novembre 1962.

Un député UNR (gaulliste, immédiatement démissionné) publie dans un rapport que "le camp de saint Maurice l'ardoise présente toutes les caractéristiques des camps de concentration… fer barbelé, tour de guets, chiens etc...
64% des 11.000 internés n'ont jamais été inculpé (mise en examen de l'époque) 22% auraient dû être en liberté provisoire, les juges ayant ainsi jugé, 14% avaient été acquittés.
" On y trouvait des journalistes, des députés ou d'anciens députés, des professeurs d'université, le Général Vanuxem y passa deux ans sans jugements.
Tout ce que la France comptait de sourcilleux amateurs des droits de l'homme et tous les amis de la liberté qui avaient remplis les journaux de leurs protestations d'indignation quand il s'agissait de leurs amis du FLN trouvaient ça très bien.



"10 Novembre 1962.

Un colonel est égorgé dans sa villa à Alger, une dame dans sa charcuterie, ainsi que plusieurs hommes et femmes, ancien député MRP de Kabylie, et ou chevalier de la légion d'honneur.
Un député, maire d'Akbou, lynché par la foule.
A Saint Cyprien des Attafs, les pères blancs, sont retrouvés au bord du Cheliff, abattus d'une rafale de pistolet mitrailleur,
. La plupart de ces assassinats sont réalisés par des officiels de la nouvelle république.



"13 Novembre 1962.

Le Monde se réveille et publie l'article suivant: "Du 19 mars au 1 novembre 1962, plus de 10 000 harkis auraient été tués en Algérie.
Le gouvernement de M. Ben Bella préparerait actuellement un texte frappant d'indignité nationale, les anciens harkis et plus généralement
Les « Musulmans Algériens » ayant combattu aux côtés de l'Armée française.
De quelque façon que l'on apprécie cette initiative, rapporte l'envoyé spécial du Monde à Alger, Jean Lacouture, notamment par rapport aux accords d'Evian, il faudrait y voir la première intervention officielle du pouvoir d'Alger dans un domaine où jusqu'alors régnait l'arbitraire et qui a donné lieu aux pires excès d'une période qui en a connu de nombreux.
D'autre part, de nouvelles tueries ont eu lieu à l'occasion de la célébration du 1er novembre.
On cite dans le Constantinois des cas de harkis tués en public sur la place du village.
Ce faire-part officiel de la mort de plus de 10000 harkis qui ont eu droit à la rubrique nécrologique du Monde, inséré juste au-dessous de la phrase historique de M. Ben Bella: "Il n'y a pas de place pour la haine dans ce pays,".
En fait et à sa manière hypocrite habituelle, le Monde a refusé de parler du problème tant que ce fut possible, le temps que ça devienne irréversible, puis quand il en parle c'est pour le minimiser.
Rappelons ces paroles de Camus, dont la mort a eu une influence décisive sur l'avenir de l'Algérie, en supprimant une voix de paix:
"Quand le destin des hommes et des femmes se trouve lié, directement ou non, à ces articles que l'on écrit si facilement dans le confort du bureau, on a le devoir d'hésiter et de peser le pour et le contre".



"14 Novembre 1962.

Le fils du grand explorateur Savorgnan de Brazza, conservateur du musée de son père dans la maison familiale des hauts d'Alger, qui a voué sa vie au souvenir de son père, se suicide de désespoir, le musée ayant été à plusieurs reprises pillé et vandalisé, dans l'indifférence des autorités françaises.
Selon une autre version, il est mort des suites des blessures, agressé qu'il fût, pour la seconde fois, alors qu'il se rendait du musée à sa maison de la colonne Voirol. Une voisine raconte que les collections du musée (du moins la partie en bois) servirent de combustible aux factionnaires algériens cet hiver-là.



"16 Novembre 1962.

La réunion du comité des affaires Algériennes de ce jour est celui du désenchantement.
La réalité apparaît crûment.
De Gaulle y déclare: "Les réalités apparaissent face aux illusions de l'Algérie Française. Nous n'avons aucun intérêt à maintenir une situation anormale; le désengagement est notre règle d'or.
Il n'y a pas d'état, il n'y en a jamais eu. Les turcs pendaient les gens dans les coins.
L'armée algérienne est la seule réalité, elle n'a jamais combattue, restera-t-elle cohérente?
les français ne seront que des souffre douleurs, il faut ramener l'armée au plus vite, il n'y a plus rien à faire; reste la magma algérien."
Le comité "doit tenir compte de l'incapacité actuelle du gouvernement Algérien à assumer la marche de l'état."
On y enregistre 2800 pieds noirs disparus, les harkis torturés, les biens spoliés, les déménagements empêchés, le statut d'Alger et d'Oran non mis en œuvre, la cour des garanties non constituée.
Le comité mettra l'Algérie "en face de ses responsabilités et tendra à lui faire accepter l'indemnisation des victimes de ces mesures"
(il s'agit des spoliations). Les pieds noirs attendent toujours.

Le 16 novembre enfin, le Comité prend "en considération les importants changements survenus depuis la signature des accords d'Evian
... et l'incapacité actuelle du gouvernement Algérien à assurer la marche de l'Etat" .
Face à ce qui apparaît comme un échec de la politique d'Evian, il est décidé de prendre des mesures conservatoires:
"veiller à la sécurité des retours d'européens en métropole... revoir les plans de rapatriement de l'armée française, et limiter dans les plus brefs délais l'immigration Algérienne en France" .



. "28 Novembre 1962.

Le général Jouhaud est gracié il sera resté 229 jours dans la cellule des condamnés à mort l'attendant quotidiennement.
Sa femme attendait jusqu'au petit matin le coup de téléphone de l'avocat.
Elle allait à la première messe, puis revenait dormir.
Il est transféré à Tulle où il retrouve ses compagnons de combat.



DECEMBRE 1962

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MEMOIRES D'UN EXODE:


Intervention Lionel LUCA (Député) sur les Français d'Algérie:



ANNÉE 1963

Avant de passer aux événements au jour le jour de 1963: Je vous invite à visiter virtuellement notre pays...
Visite du site d'Yves JALABERT


Situation de l'Algérie aprés l'Indépendance...
**LA PROHIBITION:

Depuis l'Indépendance, la consommation de l'alcool avait fortement augmenté, et le gouvernement, sous l'influence du ministre des Habous (biens du culte musulman), prend la décision islamique et sage d'interdire la consommation de l'alcool.
Les Musulmans ne sont pas contents et disent que du temps des Français ils étaient libres de faire ce qu'ils voulaient.
Car on assiste à ce spectacle amusant que, pour avoir droit à l'anisette sacrée, certains doivent montrer ... leur carte d'identité.
Il y eut aussi l'opération "cireurs".
On décide que cette trace honteuse du colonialisme doit disparaître: l'homme doit cesser d'être à genoux devant l'homme.
Un matin, la police rassemble tous les cireurs pour les envoyer à l'école.
Mais le cireur n'est pas seulement le produit du colonialisme, il est aussi celui de la misère.
Et celle-ci a-t-elle disparu parce qu'on supprime les petits métiers?


**LE VOILE:

Les femmes attendaient que la Révolution leur apportât une libération que la France n'avait pas voulu tenter.
Pendant l'été 1962 on vit, en effet, un grand nombre de jeunes filles et de femmes circuler sans voile.
Puis, commencent les premiers incidents: les femmes dévoilées sont injuriées par les hommes et poursuivies.
Des articles demandent le retour aux traditions.
La vieille jalousie de l'Oriental ne s'est pas laissé surprendre.
Mais les femmes sont tenaces et, en 1967, elles tentent de sortir, dévoilées ... dans les grandes villes. Pour avoir participé à une émission de la Télévision française, trois jeunes femmes algériennes, qui protestaient contre le sort tragique réservé à la femme par Boumediene, ont été emprisonnées et privées de leur emploi!


**L'ORIENT S'INSTALLE:

Les services publics se réorganisent lentement, mais, bien souvent, la bonne volonté ne peut suffire à remplacer la compétence.
La physionomie des villes se transforme peu à peu.
Les magasins élégants, spécialement les magasins d'articles féminins, ferment:
il n'y a plus de clientes.
Ils sont remplacés par des produits orientaux, des marchands de beignets, des palissades.
Les métiers traditionnels font leur réapparition au coin des rues:
marchands de pastèques, de "calentica" de fruits installés sans ordre, à la fantaisie du propriétaire du "fonds".
Les grands immeubles modernes sont à peu près vides:
peu à peu de pauvres hères s'y installent, y apportant leur mode de vie primitive.
Comme les factures sont impayées il n'y a plus ni gaz ni électricité.
On installe des "kanouns" ou fourneaux à charbon de bois.
Par jeu, les enfants montent dans les ascenseurs qui, bientôt, refusent de fonctionner.
Après la disparition de Ben Bella, on lira dans le journal la République, qui a pris la place du nôtre, des descriptions dantesques de ces immeubles où les commodités se trouvent sur les paliers.
L'ordre revenant, on essaie de faire payer ces nouveaux locataires.
Comment le pourraient-ils? Ils n'ont rien.
Alors on les expulse et on clôt les portes des cités.
Ainsi, en plein centre des villes, de grands ensembles vides montent-ils, la nuit, la garde, immenses silhouettes que n'éclaire plus aucune lumière.
Le peuple ne comprend plus.
On lui avait dit que les Français partis, qui prélevaient toute la substance de leur pays, ils vivraient comme eux.
Ils ont pris les voitures, les appartements.
C'était facile.
Mais les Français, en partant, ont emporté le premier des biens, le travail.

**L'AUTOGESTION:

Les problèmes économiques demandent des solutions urgentes.
La plupart des usines sont arrêtées, les trois quarts des domaines agricoles n'ont plus de gérants.
Malgré la disparition d'une partie de la demande, les prix ne cessent de monter, l'offre étant de plus en plus rare.
Le nouveau chef de l'Etat algérien se penche d'abord sur le problème agricole.
Il lance, dans tout le pays, une vaste campagne des labours et promet une réforme agraire progressive.
Les premiers comités de gestion voient le jour.
Les fellahs sont déçus: pour eux, la révolution c'était le partage des terres.
Demeurer employés par un comité ne les satisfait nullement, d'autant plus que les salaires, déjà diminués, sont irrégulièrement payés.
Le travail s'en ressent. Un ancien ouvrier agricole qui demandait de lui trouver du travail en France dit: "Quand il y avait le patron, je touchais 1050 francs par jour.
Aujourd'hui, j'en ai 350. Alors, tu comprends, j'en fais pour 200."
On reconnaissait à l'agriculture algérienne un haut degré d'industrialisation.
Elle avait besoin de spécialistes et de techniciens. Les spécialistes sont partis.
Le matériel, mal entretenu, se détériore rapidement.
Aucune statistique n'étant plus publiée, il est difficile de savoir où en est aujourd'hui la production.
D'après le rapport du Groupe Algérie du patronat français: " Sur 350 000 hectares de vignes, 200000 environ ont plus de vingt-cinq ans, car rien, évidemment, n'a été remplacé depuis 1960.
" 50 000 hectares de vignes jeunes sont tellement mal traitées qu'elles ne produisent pas et sont en cours d'arrachage.
II reste environ 100000 hectares de vignes en production, ce qui laisse mal augurer des prochaines récoltes d'Algérie.
D'ailleurs, la récolte a été de 5 millions cette annéecontre 13 à 17 millions d'hectolitres avant l'Indépendance.
En 1966, le trafic général de l'Algérie par le port de Marseille est redevenu ce qu'il était en 1913
(le Monde, 3 février 1967).
"L'arrachage va donc amener de nouvelles cultures beaucoup plus simples, telles que la betterave et d'autres produits.
Quand on pense qu'un hectare de vigne représente quelque 90 jours de travail par an, contre quinze jours environ pour les cultures de remplacement, on se fait une rapide idée de la perte de salaires agricoles qui va en résulter (près de onze milliards).
"La situation est aussi grave dans les agrumes où pour 39000 hectares en plein rapport avant 1962, la moitié ont déjà plus de quinze ans, et il n'existe aucune pépinière dans toute l'Algérie.
La production baisse sans cesse, elle est déjà au tiers de celle de 1961, alors que celle du Maroc, à l'inverse, ne cesse de progresser."
Les problèmes de la commercialisation sont encore plus difficiles à résoudre et augmentent le déficit. Le 12 novembre 1966, Boumediene déclarera à Berrouaghia (dépêche A.F.P.):
"Le manque d'organisation et la mauvaise gestion ont fait que notre pays
- qui était hier au rang des pays exportateurs
- s'est trouvé dans l'obligation d'importer du blé de l'étranger."
Pour fonctionner, le socialisme doit s'appuyer soit sur un sens civique exceptionnel, soit sur un régime policier intraitable.
Les peuples méditerranéens, par essence in individualistes, ne sont pas prédisposés à admettre sans une longue préparation la primauté de l'intérêt de l'Etat sur celui des particuliers.
Reste le régime policier.
Mais ce n'est pas le cas. Ou, tout au moins, le régime policier qui petit à petit s'installe est uniquement politique et se soucie fort peu de productivité.

**L'ENSEIGNEMENT ET SES PROBLÈMES:

Un des plus importants efforts de l'Algérie nouvelle et l'un des plus honorables est consacré à l'enseignement.
Les déclarations se succèdent annonçant qu'en peu de temps tous les enfants seront scolarisés.
Mais, là comme ailleurs, les difficultés de la tâche sont accrues par les conditions mêmes de l'Indépendance.
Les instituteurs et les professeurs français sont en partie remplacés par des coopérants.
Ceux-ci, convaincus par la mystique d'extrême gauche et sur les instructions formelles du "Parti", viennent faire œuvre humaine ... et politique, les hauts salaires n'étant qu'un des éléments secondaires de leur décision.
Très vite, ils doivent se rendre à l'évidence:
l'Algérie est ravie de les voir arriver, mais elle entend limiter leur action à leurs fonctions professionnelles.
L'Algérie n'a pas besoin de leurs conseils qu'ils soient politiques ou même éducatifs.
Quant aux salaires, étant donné la désorganisation administrative et le dénuement financier, ils ne sont pas, ou sont très irrégulièrement payés.
Il faut un accord avec le gouvernement français, qui se substitue au gouvernement algérien, pour que tout rentre dans l'ordre.
Les difficultés de recrutement du personnel de la coopération sont de plus en plus grandes.
"On a supprimé les cadres du pays pour les remplacer par des coopérants venus au début par prosélytisme de gauche, puis attirés par les hauts salaires.
Aujourd'hui, ce sont surtout les militaires qui passent ainsi leur service plus agréablement que dans une caserne.
II faut donc que la relève soit faite par des enseignants arabes.
Mais comment l'improviser? II est facile de donner le titre de professeur:
c'est insuffisant pour en acquérir la compétence.
Aujourd'hui, l'éducation primaire est, avant tout, l'œuvre de simples "moniteurs". On s'imagine la qualité de l'enseignement et la valeur des élèves. Dans l'enseignement secondaire et supérieur le même problème existe.
Boumedienne dira que deux cents médecins algériens, trouvant les salaires de leur pays trop bas, exercent leur précieuse profession ... dans la banlieue parisienne.
A la pénurie de maîtres et de professeurs français va s'ajouter la tentation d'un retour à l'Islam.
On peut comprendre cette recherche d'une "personnalité évanouie ou tout au moins tenue en lisière depuis plus de 132 ans".
Mais que signifie, sur le plan de l'éducation, le retour à l'enseignement traditionnel de l'Ecole coranique?
N'ayant pas évolué depuis des siècles, celle-ci ne développe que la mémoire par la répétition des textes sacrés, c'est-à-dire qu'elle se refuse à la culture moderne, toute faite de curiosité, de doutes, de remise sans cesse en cause du dogme, quel qu'il soit.
L'Islam tourne en rond.
Comment croire que les prochaines promotions issues de ces écoles puissent être à même de se battre avec les problèmes d'une économie moderne?
Comment croire qu'un enseignement fondé sur le respect de la lettre puisse préparer les esprits à une culture scientifique faite d'interrogations?

JANVIER 1963

Début Janvier 1963

Dans leurs rapports sur le moral pour 1962, les Commandants de Corps d'armée jugent négatives leurs capacités d'intervention .
Le général de Belenet estime que le Corps d'armée d'Oran n'est apte à remplir que des opérations de portée limitée, et le général Kergaravat déplore à Constantine "la présence inutile de l'armée, qui ne peut enrayer l'exode ni s'opposer aux exactions" ; son aptitude à l'intervention est nulle dans le bled.
Le rapport le plus pessimiste, et le plus lucide, est celui du général Le Masson à Alger, dont les grandes lignes sont les suivantes:
- impossibilité de remplir la mission de protection des personnes et des biens dans le cadre des directives de prudence données,
- inquiétude et sentiment de culpabilité s'agissant du sort des européens et plus encore des harkis livrés sans défense à la vengeance d'Algériens fanatiques.
Beaucoup ne comprennent pas les mesures de prudence qui leur interdisent pratiquement d'aller leur porter secours, et estiment que la présence de l'armée, est inutile,
- le militaire du rang partage avec ses cadres les sentiments d'indignation, voire d'écoeurement devant le sort réservé aux anciens harkis et aux européens,
- aptitude du Corps d'armée à remplir une mission dans un cadre limité, de caractère théorique:
- mission d'apaisement dans un espace réduit autour des axes et des cantonnements,
- mission de protection illusoire, l'intervention ne pouvant être faite préventivement, elle se réduit au recueil des personnes menacées" .
Le Commandant supérieur s'efforce de nuancer cette sévère franchise.
Dans une lettre au ministre qui lui demande confirmation de cette incapacité d'intervention, il nie le 15 octobre que les unités soient étroitement limitées dans leurs déplacements;
les chefs de corps ont en effet toute initiative pour conduire leurs activités d'instruction.
Mais il reconnaît que "le moral des cadres est affecté par les crimes commis contre nos ressortissants et les harkis".
Il note qu'en juillet 1962, "certaines unités ont tenté d'aller chercher les ex-supplétifs, et de les transporter".
Mais il fait remarquer qu'après le "déchaînement de la population en novembre et décembre 1962, les exactions ont diminué en janvier" .


15 Janvier 1963

Création de la cour de sûreté de l'état énième juridiction d'exception, destinée spécialement aux auteurs de l'attentat du petit Clamart . Leur procés commencera le 28.
La France accorde à l'Algérie une aide de trésorerie de 250 millions de francs

18 Janvier 1963

Un mouvement massif de milliers de Pieds-Noirs liés à la péninsule par la nationalité ou l'ascendance, de réfugiés désemparés et remplis d'amertume vis-à-vis de la métropole, se produisait depuis le printemps.
Fondé sur les proximités historiques et géographiques entre les deux rives, en particulier le Levant et l'Oranie, cet exode était entretenu par l'absence de restriction policière ou douanière, par l'accueil chaleureux, par les facilités d'installation, par la modestie du coût de la vie et la possibilité de faire fructifier un modeste capital.
Tous les récits font état de la chaîne de solidarité humaine qui entoura les arrivants.
"Les autorités alicantines ont fait merveille... Boissons, sandwiches, aide pécuniaire... Mille attentions ... Inoubliable réception qui mit du baume au coeur".
Plusieurs dizaines de milliers de réfugiés ont débarqué dans ce port, souvent en transit, d'autres sont venus s'établir après un détour dans une région plus industrialisée de la péninsule ou une tentative infructueuse en métropole.
Un flux important s'est aussi dirigé vers Madrid et Saint Sébastien, un millier de personnes se répartissant enfin entre Bilbao, Séville et Palma de Majorque.
Il n'en reste pas moins que le mouvement de migration vers Alicante et sa province a été exceptionnel par son ampleur et sa concentration spatiale, créant une communauté durable dont la quantification n'est pas chose aisée.
Des chiffres élevés ont été avancés
-15000 pour la ville d'Alicante, 30000 pour la province
- et 50000 pour l'Espagne
et sont devenus des références.
Selon les renseignements fournis confidentiellement à la représentation diplomatique française par les services provinciaux de la Sûreté espagnole ,en 1967, 29000 personnes sont arrivées d'Algérie dans la région d'Alicante entre 1958 et fin 1965:
11 000 Espagnols, 13 000 étrangers
- français à 90% soit près de 11700 - et 4900 doubles nationaux;
Cette colonie avait un niveau socio-économique modeste de petite classe moyenne à l'image de la société coloniale; le petit commerce a été favorisé par les banques pour combler la carence des activités tertiaires dans la péninsule.
Les plus dynamiques ont trouvé dans le décollage économique de l'Espagne des années 1960 un terrain favorable à leur tempérament de pionnier



24 Janvier 1963

Ben bella raconte les harkis, dans une interviouwe, voici la déclaration de M. Ben Bella au correspondant d'Europe N° 1, le 24 janvier 1963 :
"Le problème des harkis ne saurait être résolu par leur envoi en métropole, chacun d'entre eux ayant au moins cinq ou six personnes à charge.
Ils iraient grossir en France le lot des travailleurs algériens, aggravant les difficultés de ceux-ci.
De toute façon, ils restent des citoyens algériens malgré eux, malgré ce qu'ils ont pu faire ces dernières années.
Je reconnais que les harkis qui se trouvent dans leur douar d'origine sont en butte à ceux qu'ils ont combattu et doivent être protégés.
C'est pourquoi certains ont été mis dans des camps.
Ce qu'il faut, c'est absolument éviter que les DÉPASSEMENTS qui ont pu se PRODUIRE se perpétuent... "

Tout le monde est d'accord, sauf les harkis.



26 Janvier 1963

Un charnier d'une trentaine de cadavres, européens enlevés, est découvert à Ben Amri, près de Maison Blanche.
Pas une seule média ne relève le fait.


30 Janvier 1963

Signature entre Amar Ouzzegane et J. de Broglie, ministre français en charge de l'algérie, un accord réglant le sort des propriétés françaises.
"Nous voudrions, déclare le ministre algérien de l'Agriculture
- sans aucune démagogie
- que les colons français qui sont restés en Algérie y demeurent jusqu'à l'expiration de la réforme agraire et même après, parce que nous voudrions disposer de leurs qualités techniques d'organisation et profiter de leur riche expérience ...
Certains d'entre eux ont parfois mieux assimilé la révolution algérienne que certains grands propriétaires fonciers arabes."



Par ailleurs...:
1 Janvier 1963

Le " Nouveau Franc " retrouve l'appellation " Franc " il a été crée le 28 décembre 1958 par le Général de Gaulle et mis en circulation le 01 janvier 1960


14 Janvier 1963

De Gaulle s'oppose à l'entrée de la Grande Bretagne dans la CEE.
Dans une conférence de presse retentissante, il explique que la Grande -Bretagne « n’est pas prête à entrer dans le marché commun », elle est plus favorable à une alliance avec les Etats-Unis qu’avec l’Europe.
De Gaulle craint surtout l'influence des USA sur la GB.


22 Janvier 1963

De Gaulle et Adenauer signent le traité de l'Élysée de coopération Franco-Allemande il met fin à une rivalité séculaire et constitue la clé de voûte de la coopération entre les deux pays.
Il concerne la politique extérieure, la sécurité, la défense, les langues, les échanges entre jeunes et les sciences

23 Janvier 1963

La France annonce la fabrication en série de la bombe atomique A (fission) (bombe hydrogène H fusion, thermonucléaire)



Février 1963

2 Février 1963:

Le colonel Jean Bastien Thirry, au début de son interrogatoire lors de son procés lit une déclaration qui constitue la justification de son action.
On ne retrouve plus sur internet la déclaration faite au cours de son procés mais on peut trouver ce document via Le cercle créé par sa femme, depuis animé par ses filles, diffuse aussi un émouvant enregistrement pirate de cette déclaration.
Outre maître Tixier Vignancourt, chargé de présenter l'action de De gaulle en algérie comme justificatif de la révolte des membres du commando, et maître Le Coroller chargé de démontrer que la cour de circonstance était illégale, chaque accusé (9 présents) a "droit" à un avocat. Dans une démarche curieuse (pour avoir accès au dossier?), les francs maçons ont demandé que les deux grandes obédiences aient un representant. Il s'agira de maître Engrand pour le grand orient et de maître Dupuy pour la grande loge.


8 Février 1963:

L'ambassade de france, renseignée par ce qui reste de troupes françaises en algérie, remet aux membres de la mission de la croix rouge internationale une liste de 25 camps de concentration où se trouvent des harkis, et une liste nominative des harkis qui s'y trouvent.
Ceci ne servira à peu près à rien, seuls quelques centaines seront libérés.
Le comité des affaires algériennes du 8 février "prend les mesures nécessaires pour que les fonctionnaires en poste en algérie soient payés régulièrement à partir du premier Mars ".
En bon français le gouvernement prend en charge ces traitements, devant l'incapacité (ou la mauvais volonté) du gouvernement algérien de les assurer.


15 Février 1963:

La police annonce un nouveau triomphe, un complot destiné à assassiner De gaulle au fusil à lunette lors d'une visite à l'école militaire est déjoué.
Si cette tentative a bien été montée par Wattin ("la boiteuse") un des rares activistes encore actif, elle a été dénoncée dès l'origine par un des comploteurs, et n'a jamais eu la moindre chance d'aboutir. Elle servira néammoins à "justifier" la mise à mort de Bastien Thiry, l'enlevement d'Argoud, l'acharnement contre Bidault et Soustelle.
Le commandant Robert Casati meurt dans la prison de fresnes, faute de soins.
Des années plus tard un "dédommagement" sera accordé à son épouse.
Prorogation de la cour militaire de justice par l'Assemblée national malgré l'opposition du Sénat


22 Février 1963:

A Orleansville, une mère dont les deux fils avaient été enlevés, vivait jour après jour depuis plus de trois mois le calvaire des parents qui voient s'amoindrir chaque minute l'espoir de retrouver leurs enfants mais attendent un miracle et pensent que partir serait tuer une seconde fois les victimes en acceptant d'entériner leur mort. Elle apprit que des délégués de la Croix Rouge chargés d'enquêter sur les enlèvements venaient d'arriver à Orléansville. Elle se rendit à leur bureau.
On lui répondit que les délégués étaient à la piscine. Elle y courut.
On lui répondit: " Mais tournez la page, madame. Ils sont tous morts! "
Et comme la malheureuse mère se refusait à "tourner la page", selon l'odieuse expression des baigneurs, comme elle osait insister, questionner, les délégués lui dirent qu'ils ne tenaient pas à être enlevés à leur tour au cours d'éventuelles enquêtes dans les "djebels".
Ils accomplissaient un voyage d'agrément sur les terres de soleil endeuillées.


21/23 Février 1963:

Le 21 février 1963, une réunion a lieu à l'Ambassade de France à Alger concernant les disparus.
Le 2éme bureau de l'Etat -Major interarmées y assiste. Cela n'est pas nouveau: depuis l'indépendance de l'Algérie, l'Ambassadeur réunit régulièrement ses collaborateurs pour saisir l'évolution des enlèvements et disparitions des Européens!.
Cependant, pour la première fois, on a un chiffrage officiel des " Disparus ".
D'après l'ensemble des renseignements possédés par l'Ambassade, "il y aurait en tout 1 850 Européens disparus" imputables au FLN" entre le 19 mars 1962 et le 31 décembre 1962 dont:
- 823 disparitions entre le 19 mars et le 1 juillet 1962
- 975 disparitions entre le 1 juillet et le 31 décembre 1962 "

L'Ambassade reconnaît donc qu'il y a eu davantage d'enlèvements et de disparitions sous l'Algérie indépendante que pendant la période dite de l'Exécutif provisoire.
Au cours de cette réunion, il est également décidé que la Croix-Rouge, qui vient d'obtenir l'autorisation du gouvernement algérien pour mener des recherches sur les disparus européens, "porterait ses efforts sur les disparus d'après l'indépendance espérant retrouver la trace d'environ 200 d'entre eux".
Cependant, deux décisions, en apparence contradictoires, vont être prises.
*D'un côté, les services de l'Ambassade s'engagent à établir un suivi chiffré des disparus mois par mois
*mais d'un autre côté, l'idée maîtresse de l'Ambassade est "de faire disparaître le mythe des survivants" auprès des personnes qui recherchent leurs proches et auprès des associations de rapatriés qui ne cessent d'interpeller le pouvoir politique.
"Faire disparaître le mythe des survivants" n'empêche toutefois pas l'Ambassade de tenir un décompte extrêmement précis des exactions commises contre les personnes civiles européennes et cela tous les deux mois de février 1963 à janvier 1964.(voire:Jean-Jacques Jordi "Un silence d'état")



25 Février 1963:

Les services spéciaux français enlèvent le colonel Argoud à Munich et le livrent à la préfecture de police de Paris, non sans l'avoir menacé de mort et de torture en cours de route.
La bonne presse (le monde, l'huma...) raconte qu'il s'agit là du résultat de dissentions au sein de l'OAS entre facistes et royalistes.
Citons la déclaration de Georges Bidault: J'ai la conviction que le Colonel Argoud a eu la vie sauve au fait que toutes les rivières étaient gelées et qu'on ne pouvait pas, à la sauvette, faire un trou dans la glace au bord de la route.
"Autrement dit, cet enlèvement aurait fort bien pu se muer en assassinat comme ce fût le cas pour tant d'autres.
En décembre 1963, la -Cour de Sûreté de l'Etat", aussi servile que dévouée, condamna le Colonel Argoud à la détention criminelle à perpétuité. Il resta 7 ans en prison et n'en sortit que grâce à la "grande peur" de mai 1968 qui engendra l'amnistie


Par ailleurs...:
6 Février 1963:

La France et l'Espagne décident de renforcer la coopération militaire


11 Février 1963:

Les Beatles enregistrent leur premier album "Please Please Me" en moins de 10 h, sortie le 22 mars
la Beatlemania fait son apparition cette année là...


24 Février 1963:

Naissance de Laurent Ruquier, dit,humoriste français????


Mars 1963


4 Mars 1963:

Au procés dit du "petit clamart" l'avocat général a demandé 9 peines de mort pour les neuf accusés, y compris ceux qui faisaient le guet dans un attentat qui n'a tué personne.
Malgré d'exceptionnelles plaidoiries et l'étalage du désastre de ce que fut la politique gaulliste en algérie, la cour condamne 3 des accusés:
- Bastien Thiry,
- Bougrenet de la Tocnaye
- et Prévost
à mort.
Le Monde et toutes les grandes consciences s'en rejouissent publiquement.
La cour en question "cour militaire de justice" avait été déclarée illégale par le conseil d'état le 19 0ctobre 1962, en particulier parce que son reglement ne prévoyait aucune possibilité de recours.
De gaulle a fait voter une loi spéciale le 20 février 1963, prévoyant qu'elle "sera provisoirement maintenue en fonction pour le jugement de toute affaire faisant l'objet de débats en cours(...)
" Le sénat n'avait pas accepté de voter la loi, l'assemblée l'a fait,
De gaulle, le premier ministre Pompidou, le garde des sceaux Jean Foyer, Frey, Messmer, Giscard la signent.
Il s'assoit ainsi sur le conseil d'état.


11 Mars 1963:

Jean-Marie Bastien-Thiry, colonel des fabrications d'armement, polytechnicien, qui a revendiqué son rôle de chef du commando du petit Clamart (lequel a loupé De gaulle et n'a tué personne) est passé par les armes.
Service rapide.
Il n'a pas déposé de demande de grâce, son père l'a fait, De gaulle l'a rejetée et l'a fait exécuter, il est vrai qu'il a eu peur et que quelques débris de verre lui ont écorché la peau.


Les anti peine de mort et les grandes consciences de l'époque en particulier Sartre, Malraux, Mauriac, Michelet, ainsi que les futurs leaders de cette grande cause, tel Badinter, approuvent la mort pour l'iconoclaste qui n'a tué personne.


Photo de Bastien-Thiry en famille: Ils auraient pourtant pu souligner que pour cette execution, De gaulle a été obligé de faire une loi speciale prolongeant la durée de vie de la cour militaire de justice que le conseil d'état avait declaré illégale, cette juriduction n'ayant pas de voie de recours.
Le soir de l'exécution, De gaulle la fête en banquetant à l'Elysée avec les membres des différents tribunaux militaires qu'il a monté dans ce but.
Chaque année une cérémonie se tient en sa mémoire au cimetière des condamnés à mort.
L'association qui maintient son souvenir diffuse l'émouvante plaidoirie qu'il prononça lui-même lors de son procès et qui commence par "il n'y a pas de vent de l'histoire, il n'y a pas de grand vent de l'histoire, il n'y a que la volonté des hommes."


19 Mars 1963:

Bombe atomique dans le Sahara, les ricains l'annoncent au monde ébahi, le peuple algérien n'en saura rien pendant plus de trente ans.
Mais Ben Bella en profite pour tester les résistances françaises, il nationalise les salles de cinéma et les coiffeurs.
La france bouge pas, il peut donc continuer.


20 mars 1963:

Au Caire, le colonel Boumediene, après avoir rappelé à la presse que les signataires des accords d'Evian:
Belkacem Krim, Ben Tobbal, Saad Dahlab, M'Hamed Yazid, Boula-Hrouf, Ben Yaya, Reda Malek, le docteur Mostefaï, le colonel Ben Aouda Ben Mostephaï, sont chassés du pouvoir par la révolution socialiste, dans une péroraison qui a le mérite de la franchise:
"Qu'a fait la France quand elle a été victorieuse?
Elle a fait payer les vaincus, occupé leur territoire.
Pourquoi la France serait-elle surprise?
Elle a perdu la guerre, il est normal qu'elle paie.
C'est la loi imposée aux vaincus."


29 Mars 1963:

Première vague de nationalisation, Ben Bella annonce 500.000 hectares nationalisés, les pieds noirs sont toujours là mais dit-il "il y a insuffisance d'exploitation ".
Avec le million d'hectare declaré "biens vacants" en Octobre 62, cela fait 1,5 millions d'hectares nationalisés et confiés à l'autogestion.
Parmi les domaines nationalisés celui de Averseng, dans la Mitidja, dont le propriétaire a eu deux heures pour faire ses valises, qui employait 700 ouvriers ce jour de nationalisation, et qui recevra ensuite, dès juin, des délégations étrangères conviées à admirer la ferme modèle algérienne.
Dans la foulée sont nationalisés les "entreprises à caractére industriel, commercial, artisanal et minier , toutes les exploitations agricoles et sylvicoles, tous les locaux, immeubles ou portion d'immeubles qui, à la date du 22 mars 1963 ont fait l'objet d'une constatation de vacance".
Un proprietaire d'appartement ne pouvant habiter plusieurs d'entre eux se voit réduit à son habitation pincipale.
Un industriel parti passer des vacances avec sa famille en métropole apprend à son retour qu'il a été declaré "bien vacant" etc...
On se reporterra à mon excellent livre "pieds noirs en algérie après l'indpendance", à l'Harmattan. pour plus d'anecdotes des survivants. Bien entendu pour l'indemnisation, on attend toujours


30 Mars 1963:

Henri Borgeaud, ex sénateur français, propriétaire du domaine de "La trappe" près d'Alger, symbole pour les communistes et leurs amis du gros colon, est expulsé d'algérie et son domaine nationalisé.
Aucune réaction coté français, farouche défenseurs des déclarations d'intention d'évian, qui interdisent sans indemnisation préalable une telle action, sinon une sourde approbation.
Il a encore eu de la chance car le reste des colons, gros ou petits seront à leur tour expulsés et nationalisés en octobre alors qu'ils auront, eux, engagés les frais de campagne de l'année, ce que n'a pas eu le temps de faire Borgeaud.


Par ailleurs....:
1 Mars 1963:

Grève totale des mineurs de fond de Lorraine et du Nord
La Lorraine reprend le 31 mars et le Nord le 05 avril
Le 04 avril le gouvernement avait accordé 11% d'augmentation


2 Mars 1963:

La décision pour la mise en route de la construction du premier SNLE est signée, il se nomme le projet le Redoutable


13 Mars 1963:

Le premier brevet français de bouteille en plastique est déposé par la société Elco-Lesieur


16 Mars 1963:

De Gaulle en voyage aux Pays-Bas


129 Mars 1963:

Sortie à New York du film "Les oiseaux" d'Alfred Hitchcock


Avril 1963

5 Avril 1963:

Le comité des affaires algériennes de ce jour avertit (secrètement) le gouvernement algérien que "toute nouvelle spoliation de propriété française aura ses répercussions sur le montant de l'aide économique de la france".
Dans l'immédiat, l'aide est bloquée pour un montant égal aux montants des frais culturaux engagés par les ressortissants français en algérie, et que le gouvernement algérien s'était engagé à rembourser, "un engagement de plus non tenu."
A son tour Bidault ancien président du Comité National de la Résistance pendant la guerre, où il a succédé à Jean Moulin, ancien chef d'état, ancien premier ministre, ministre des affaires étrangères d'innombrables fois, qui a créé pour défendre l'algérie française un nouveau CNR, est expulsé d'Allemagne (où il avait essayé en vain de faire jouer l'amitié qui le liait à Adenauer) vers le Brésil.
Il ne reviendra en France qu'après l'amnistie de 68, il ne verra jamais ce qu'il annonçait comme imminent:
" verrons-nous un jour De gaulle jugé pour haute trahison."


11 Avril 1963:

Le ministre des affaires étrangéres, Mohamed Khemisti est assassiné, par un "fou" retrouvé pendu dans sa cellule fin 66. Le jeune et fringant Bouteflika est promu à ce poste.


17 Avril 1963:

Khider qui était responsable du parti unique (le FLN) en profond désacord avec Ben Bella, en particulier à cause du désastre que constitue l'autogestion, démissionne et se réfugie en suisse.
Ben Bella ajoute son job (secrétaire général du F.L.N.) à tous ceux qu'il a déjà.
(chef de l'état, premier ministre, ministre de l'intérieur, ministre des finances).


18 Avril 1963:

Sous Lieutenant de parachutiste, membre de l'O.A.S. métropole, poéte, écrivain, Jean de Brem est cerné dans un appartement où il se réfugiait.
Sur renseignement, la police entoure jean de Brem et Serge Bernier, dans la rue de l'Estrapade, au petit matin.
Jean de Brem essaye de se sauver, la police le couche d'une balle dans la jambe puis l'égorge.
Des passants attirés par le coup de feu sauvent la vie de Bernier, au moment où il allait subir le même sort.
Les journaux annoncent:
"Un voleur de voiture tué par les policiers qu'il menaçait. Son complice est arrêté."
Sartre approuve ainsi que toutes les grandes consciences morales de france.


21 Avril 1963:

Pierre Lafont, ancien député, ancien directeur de l'écho d'oran, raconte ses désillusions:
(extrait de son livre, "l'expiation")
C'est l'époque des grands meetings où le frère Ben Bella, pendant des heures, essaie d'imiter son modèle:"Fidel Castro"
L'enthousiasme est la panacée: avec lui, tout est possible.
Prenons un exemple, la replantation:
le président algérien décide un jour que son pays pâtit du déboisement et qu'il convient d'y porter remède.
C'est un excellent exemple de ce qu'une idée, bonne au départ, peut déboucher sur un résultat ridicule quand l'incompétence se conjugue avec la précipitation.
Au temps des Romains, on pouvait aller des Colonnes d'Hercule à Carthage sans sortir de la forêt.
Aujourd'hui, la terre pelée souffre d'une érosion grandissante.
La disparition de la forêt est probablement due, avant tout, à des modifications climatiques.
Mais aussi à la présence de l'homme qui a besoin de bois pour chauffer ses aliments et, plus encore, à celle de la chèvre qui arrache les jeunes plants au lieu de couper les branches.
Depuis quelques années la France avait entrepris, par la D.R.S. (Défense et restauration des sols), une œuvre admirable mais limitée par les moyens mis à la disposition du service.
On découpait les montagnes arides en courbes de niveau parallèles et, sur ces banquettes, on plantait les arbres adaptés à l'exposition et à la nature du sol.
Les effets de cette entreprise commençaient à se faire sentir.
A Oran (21 avril 1963) Ben Bella déclare:
"Le gouvernement français avait mis autrefois sur pied un programme de reboisement destiné à endiguer ce fléau (érosion) et qui s'étendait sur une période de vingt ans.
"Aujourd'hui, avec l'union du peuple, de l'armée, des organisations nationales, nous devons prouver au monde que nous sommes capables de le réaliser en deux ou trois ans." Et de convier, dans toutes les communes du pays.
les habitants à une "Journée de l'Arbre"
.
Chacun est tenu de planter au moins un arbuste.
Dans l'allégresse, les villes et villages se rendent au lieu désigné et plantent au jour fixé par Alger.
Inutile de dire que ces arbres plantés sans tenir compte de l'époque de l'année, des conditions locales, et privés de soins, ne survécurent qu'à de très rares occasions.
Aujourd'hui, la seule ombre produite est celle des bâtons auxquels ils étaient attachés.
Six mois plus tard, on ne parle plus des arbres .


30 Avril 1963:

Pour une raison administrative quelconque, l'administration française arrête ses statistiques à cette date.
Du 19 mars 62 au 30 avril 63, il y eut d'après les statistiques officielles 3093 disparus.
-306 tués.
- 969 retrouvés vivants.
- 1818 dont on est sans nouvelles parmi les européens d'algérie.
Ce chiffre ne comprend pas les attentats vieux style, c'est à dire dont les corps sont immédiatement retrouvés, un bon millier.
Les harkis et autres musulmans ne sont pas comptabilisés par les statistiques gaullistes.
Les chiffres des pieds noirs sont sensiblement supérieurs.
(30.000 morts ou disparus depuis le 19 Mars).
Jean-Jacques Jordi "Un silence d'état" :
De nombreuses familles de disparus alertent qui leur député, qui leur sénateur, qui leur maire afin de faire pression au moins sur le gouvernement français à défaut d'intervenir sur le gouvernement algérien.
Une des premières démarches à l'Assemblée nationale sera celle, conjointe en janvier 1963, du député socialiste du Vaucluse, Henri Duffaut, de celui du Maine-et-Loire, Hauret (UNR) et celui du Morbihan, Christian Bonnet (Centre démocratique).
****Pour la petite histoire:
Ces trois députés interpellent M. de Broglie sur les "disparus en Algérie" et sur le cas des prisonniers militaires français détenus en Algérie et qui, affirment-ils, subissent des sévices.
Le secrétaire d'Etat aux Affaires algériennes leur répond (J.O. du 1er février)
"qu'il est certain que nos compatriotes ont été sérieusement maltraités pendant les premières semaines de leur détention alors qu'ils étaient victimes d'une arrestation arbitraire ...
Aussi le gouvernement français a t-il élevé une protestation énergique auprès du gouvernement algérien en demandant que les responsables soient identifiés et châtiés.
Cependant, ajoute t-il, à Oran se trouveraient encore quelques Français, ne comprenant ni femmes, ni enfants ... au total il y aurait environ une soixantaine de Français détenus dans les prisons algériennes ... Il est extrêmement improbable que d'autres Français soient détenus en Algérie à l'insu de nos représentants".
Pourtant, quelques mois plus tard, le 7 mai 1963, ce même secrétaire d'Etat, en réponse à une question de René Pleven, indiquait devant les députés que 3080 personnes (européennes) avaient disparu en Algérie de 1955 à 1962 avant de se rétracter devant le Sénat cette fois affirmant le 5 novembre que "1800 personnes avaient disparu mais pas davantage".
C'est au Sénat que les dernières passes d'armes ont lieu entre quelques sénateurs et gouvernement concernant plus généralement les accords d'Evian.
Puis ce fut le silence officiel et on ne relèvera qu'une douzaine d'interpellations du gouvernement par les parlementaires entre 1963 et 1973.
Le 24 novembre 1964, de Broglie intervient pour la dernière fois devant le Sénat affirmant qu'il n'y avait que 1773 personnes disparues dont une quasi certitude de décès pour 1165 d'entre elles.
On ne sait pas sur quels éléments le Secrétaire d'Etat se base alors pour avancer de tels chiffres mais cela ne correspond aucun des rapports consultés datant de cette période!
En revanche, en septembre 1963, le sénateur du Haut-Rhin, Paul-Jacques Kal (Union pour la Nouvelle République) avait directement saisi Pierre Messmer ministre des Armées, lui demandant non seulement des informations sur les militaires disparus en Algérie mais aussi sur les civils disparus.
Messmer répondit qu' "à la fin du conflit algérien, 239 militaires français étaient encore portés disparus ...
Des dossiers complets ont été remis [précise t-il au sénateur Kalb] à la Croix-Rouge lors des enquêtes qu'elle a menées en Algérie.
Il faut reconnaître malheureusement que ces enquêtes n'ont abouti à aucun résultat concret".
En ce qui concerne les disparus civils, c'est justement Jean de Broglie qui répond par lettre au sénateur Kalb le 16 novembre 1963: ...
"Comme je l'ai indiqué récemment, nous avons recensé 1 800 disparus.
A ce jour, la Croix-Rouge a effectué une enquête sur
- 1185 cas sur lesquels nous avons établi
-308 décès
-et 444 présomptions de décès,
ce qui porte à 752 le nombre des disparus que nous n'avons probablement aucune chance de retrouver en vie.
-96 personnes ont été retrouvées et il y a 8 désertions reconnues.
Je fais poursuivre 327 compléments d'enquête.
Il reste donc 615 personnes dont nous sommes absolument sans nouvelles".
Or, le 5 novembre 1963, le nouvel ambassadeur de France en Algérie, Georges Gorse, avait écrit à Jean de Broglie:
"Compte tenu des vérifications systématiques effectuées par les services de l'ambassade et des conclusions relevées dans certains rapports des délégués du ClCR, le bilan des atteintes aux personnes relevées en Algérie depuis la date du cessez-le-feu se traduit aujourd'hui par les chiffres suivants:
- période du 19 mars au 30 juin 1962,
** sur 852 disparus,
** il y a 272 tués,
**205 retrouvés vivants et 375 dont le sort n'est pas précisé.
- période du 1 er juillet au 31 décembre 1962,
sur 1 543 disparus signalés,
** il y a 279 tués,
** 752 retrouvés vivants,
** 6 en détention
**et 506 dont le sort n'est pas précisé".
Bien que possédant tous ces renseignements, Jean de Broglie préfère minimiser aux yeux de l'opinion publique le problème posé par les enlèvements et les disparitions de civils français en Algérie.
Le but avoué du gouvernement français était de faire table rase du problème des disparus afin de développer une plus forte coopération avec l'Algérie indépendante.
Les interpellations officielles du gouvernement français concernant les disparus civils sont rarissimes et elles viennent du Vatican!
Le 26 avril 1965, alerté par Mgr Duval, le pape Paul VI se met en rapport avec René Brouillet, Ambassadeur de France près le Saint Siège pour avoir des réponses quant aux Français disparus ou arrêtés en Algérie, au sort des harkis et à la répression des faits de subversion dans la période qui a précédé et suivi l'accession de l'Algérie à l'indépendance.
Quatre notes sont rédigées, empruntant très largement aux lettres de Jean de Broglie, et envoyées au Vatican.
On n'en sait pas davantage.
D'un autre côté, par les multiples ordonnances, instructions ministérielles et articles de loi pris en faveur des conjoints de disparus par exemple, et cela dès septembre 1962, le gouvernement de l'époque se penchait non sur le sort des disparus mais sur celui des familles de disparus.
Enfin, le raccourcissement du délai habituel pour une déclaration judiciaire de décès appliqué aux "rapatriés d'Algérie" ancrait dans les mémoires non une disparition mais un décès.
Force est de constater que quelques familles de disparus n'ont pas complètement adhéré à la volonté du gouvernement français puisque des associations devaient à l'aube du 3ème millénaire ré-interpeller le gouvernement.
****Fin de la petite histoire


Par ailleurs...:
3 Avril 1963:

Sortie nationale du film "Mélodie en sous-sol" d'Henri Verneuil avec Jean Gabin et Alain Delon


7 Avril 1963:

Troisième Constitution yougoslave, Tito devient président à vie
Tito : « la Yougoslavie à 6 républiques, 5 nations, 4 langues, 3 religions, 2 alphabets, 1 parti »


10 Avril 1963:

États-Unis : naufrage du sous-marin nucléaire américain Tresher au large de Boston 129 mort


12 Avril 1963:

États-Unis :Reprise des troubles raciaux dans le sud, Martin Luther King est emprisonné, les Kennedy le font libérer


20 Avril 1963:

La grotte de Lascaux est fermée au public pour la protéger de la pollution
découverte le 19.09.40, ouverte au public le 14.07.48, Longue de 200 m, la grotte renferme 1500 gravures et peintures qui seraient du Magdalénien ancien (-17000 ans)


30 Avril 1963:

La France annonce la construction de la base d'essais nucléaire de Mururoa sur l'atoll polynésien



Mai 1963

19 Mai1963:

19 Mai 1963 :
Par hasard un élément de l'armée découvre dans une ferme de l'"Oranais", entre "Tenès et Mostaganem", un charnier avec 20 cadavres d'européens enlevés en 1962, rares sont les enlevés dont le sort a pu être fixé de façon certaine.


21 Mai1963:

Témoignage d'un conducteur de train CFA entre Saïda et Méche qui a sauté 7 fois sur les mines entre 1959 et 1962 vers Bou-Rached-Krafa11ah-Mosba-le Kreider- Bouktoub et avant Mecheria.
Décoré de la médaille militaire avec étoile à titre civil par le général Gambiezet mort à 44 ans, des suites des blessures

.
30 Mai1963:

Le comité des affaires algériennes de ce jour met fin "immédiatement à l'aide occulte que le trésor apporte par des moyens indirects au budget de fonctionnement de l'Algérie, et qui se monte depuis le premier Novembre 1962 à environ
500 millions(...)
A défaut d'accord, les paiements français en algérie seront effectués par voie "postale".
Si on comprend bien, des mécanismes du temps où l'algérie était française et qui compensaient automatiquement
les déficits budegétaire ont continué pendant un an sans que le gouvernement ne s'en rende compte, 500 millions!
Tout le reste du comité s'occupe des dettes de l'algérie vis à vis de la france.
Pas un mot que les massacres qui continuent.


Par ailleurs...:
2 Mai1963:

Plateau d'Albion : décision, en Conseil de défense, de la construction de la base de missiles sol-sol du Plateau d’Albion dans le Larzac et de la Force Océanique Stratégique.
Le Général De Gaulle veut une défense nucléaire avec des avions, des sous-marins et des missiles sol-air


5 Mai1963:

Première greffe du foie, USA


15 Mai1963:

L'Américain Gordon Cooper accompli 22 révolutions autour de la terre à bord de Mercury VII il effectue un vol de 34 h 19 min 49 s à une altitude de 267 km.
Il parcourt 900 000 km. il largue un satellite : c'est la première fois depuis un vaisseau spatial


16/19 Mai1963:

De Gaulle se ballade en Grèce


18 Mai1963:

Congrès national de la Gauche européenne : les socialistes se disent prêts à une expérience avec les communistes
Convention fiscale Franco-Monégasque


30 Mai1963:

Inauguration du centre d'études nucléaires de Cadarache en Provence


3 TEXTE sur ALGERIE d'Evelyne Sellés-Fischer

Retenir l’ineffable sensation de plénitude qui saisissait devant l’éclat d’un ciel bleu comme aucun jamais ne sera plus, le bleu d’un ciel qui se superposait au bleu ciel de la transparence d’une mer d’huile.
Echange immuable entre ciel et mer, commerce de la beauté.
La beauté des paysages ramène l’homme à sa juste condition de regardant devant l’incommensurable immensité regardée.
Ainsi la beauté de nos paysages nous a-t-elle appris l’humilité tout en forgeant noter imaginaire.
Le pacte que nous avions passé avec la nature, a été rompu par le tragique des événements…
La France na pas connu les véritables richesses que nous avons laissées en Algérie.
Le pétrole ? Non ! Mais plutôt, la lumière, le soleil, et un art de vivre…
Elle ignore cette mythologie particulière aux Pieds-Noirs, de l’ordre de la révélation qui prend racine dans la terre, la mer, le soleil, éléments fondateurs, divinités puissamment païennes.
Elle ignore cette ferveur, cette gravité, cet acquiescement au monde.
Dans l’agitation du départ non préparé, non prévu, quand tout se défait, que devint la douceur de vivre qui imprégnait nos journées ?
La beauté prend à la gorge comme le chagrin.
Elle se cheville au cœur.
Retenir la splendeur ensoleillée des mimosas, l’éclaboussure parfumée de la glycine, la fadeur du jujube, l’âcreté poisseuse de la plaquemine, le melon éclaté, la tomate rebondie.
Retenir les goûts et les couleurs, ces choses dont on ne discute pas…


Juin 1963

3 Juin1963:

Déclaration de Ben Bella :
" nous avons pardonné aux harkis, leurs assassins seront arrêtés et exécutés ".
Les consciences morales sont satisfaites. Bien entendu, paroles verbales.
Bentoumi explique en effet la volonté de vengeance contre "des criminels impunis… Ceux qui sont en prison sont presque tous des opposants au régime…il faut d'abord les désintoxiquer… nous ne voulons pas les remettre à la France, parce que nous ne pouvons pas accepter une saignée de 500 à 600.000 personnes."
Tout le Monde approuve.
Cette déclaration montre bien que le chiffre habituel de 150.000 personnes assassinés pour faits de collaboration avec la france est tout à fait dans les ordres de grandeur.



13 Juin1963:
Avec monique nous nous sommes mariés

Autour de nous la famille proche, tous nos amis étant dispersés.
Mariage à Mauzac et St Meyme


19 Juin1963:

Un "charnier d'une trentaine de corps" est découvert prés de Boghari, musulmans fidèles à la France et pieds noirs fraternellement mêlés.
Le FLN explique qu'il s'agit des pro FLN assassinés par les français; tout le Monde le croit.


25 Juin1963:

Ben Bella arrête Boudiaf (un des historiques, son co- détenu d'Aulnoy) pour complot contre l'autorité de l'état, on raconte qu'ils auraient entre eux des affaires de femmes.


Par ailleurs...:
2 Juin1963:

Arabie Saoudite : abolition officielle de l'esclavage...???


3 Juin1963:

Mort du Pape Jean XXIII à 81 ans après cinq années de pontificat il réforme l'église et prône le rapprochement avec les juifs


5 Juin1963:

Le chah d'Iran fait arrêter l'ayatollah Khomeyni et trente chefs religieux chiites, ils s'opposent à la Révolution blanche

16 Juin1963:

La première femme dans l'espace : la Soviétique Valentina Terechkova 26 ans à bord du vaisseau Vostok-VI, du 16 au 19, elle réalise 48 révolutions autour de la terre un cratère de la lune porte son nom


21 Juin1963:

Election du Pape Paul VI (cardinal Montini), né en 1897


24 Juin1963:

Présentation à la presse de la nouvelle Panhard

** INTEGRATION des RAPATRIES d'ALGERIE

Intégration des Rapatriés d'Algérie en France de Pierre Baillet













Juillet 1963

au cours de Juillet1963:

Peut-être l'effet des vacances d'été....


mais je n'ai pas trouvé beaucoup de faits marquants pour ce mois de juillet 1963.

A signaler:
André Aussignac est arreté par la gendarmerie, accusé de desertion. Il a été enlevé le 21 juillet 1962, à Maison Carré.
Il raconte maintenant: Avec une soixantaine d'autres prisonniers (pour la plupart pieds noirs) il est transporté à la mine de Miliana, où il doit travailler muni d'outils rudimentaires, dans des conditions abominables.
Il est blessé lors d'une premiére tentative d'évasion, torturé, et finit par arriver malgré ses blessures mal soignées à s'echapper de nouveau.
Recuperé par des pieds noirs, il est conduit à Alger et évacué en chalutier sur la france.
Son unité l'avait declaré "déserteur" ce fut le sort à cette période assez systématiquement des enlevés pieds noirs, suspects d'avoir rejoint l'OAS...
le 22 Juillet il est arrêté par la gendarmerie de Villeneuve-sur-lot pendant son voyage de Noce. Interné au Fort di Hâ pour
"Désertion en temps de paix" et sur sa porte de cellule était inscrit "Individu Dangereux à ne pas mettre en contact avec les autres recrues..."
Aussignac est acquitté le 4 septembre. (repris sur "les prisonniers des djounouds" de Yves Sudry.)
Nous pouvez visualiser son Témoignage en cliquant ci-dessous:

TEMOIGNAGE

Par ailleurs....:
2 Juillet1963:

La loi de finances du 2 juillet 1963 interdit la vente à perte et l’abus de position dominante


6 Juillet1963:

Parc de la Vanoise : première création d'un parc national français
il constitue avec 125.000 hectares protégés, la plus grande réserve d'Europe occidentale 107 sommets à plus de 3000 mètres et une faune très riche

13 Juillet1963:

Charles Trenet est incarcéré pour attentats aux moeurs sur mineurs (-21 ans en 63).
Libéré le 10 août.
Il nie les faits. Il avait déjà été incarcéré en 1948 pendant 26 jours aux USA à cause de son homosexualité

14 Juillet1963:

Jacques Anquetil remporte son quatrième Tour de France


19 Juillet1963:

Première greffe d'un coeur artificiel au Texas (survie 4 jours)
Nice :
Un séisme de magnitude 5,8 s’est produit au large, entre la côte italienne et la Corse, accompagné d’un léger raz de marée.


24 Juillet1963:

Création de la réserve naturelle de Val d'Isère en Savoie, 1500 ha


31 Juillet1963:

Loi imposant un préavis de cinq jours avant une grève dans les services publics
Les grèves tournantes sont interdites.
Le préavis ne peut être déposé que par un syndicat
Pendant la durée du préavis, les parties intéressées sont tenues de négocier...


Août 1963

L'hiver 1962/63 a été trés froid, et on nous disait que c'était exeptionnel...


Mais l'été ce n'était pas mieux


13 Août 1963:

Ben Bella est agacé par les socialo/communistes qui sont venus "aider" la révolution algérienne, il les réprimande:
"Certains Français nous ont aidés pendant la guerre de libération.
Mais, maintenant, certains de ces Français, heureusement pas tous, cherchent à se substituer à nous.
Cela nous ne l'accepterons jamais"



14 Août 1963:

Ferrât Abbas, ancien président du GPRA, démissionne de son poste de président de l'assemblée constituante algérienne :
"Le parti FLN est une fiction…J'ai attendu que le gouvernement oppose une fin de non recevoir catégorique à la demande de réunion d'un congrès qui était promise,pour protester contre ce coup d'état constitutionnel".



27 Août 1963:

A Marengo, 2 patrouilles de soldats français, qui se portent au secours d'un fermier européen, attaqué par l'ALN ont 6 tués et 15 blessés à leur arrivée sur les lieux.

Il faut se souvenir que les accords d'Evian (cessez le feu) date du 19 Mars 1962


Par ailleurs...
5 Août 1963:

Nelson Mandela est arrêté. Il sera ensuite condamné à l'emprisonnement à vie


8 Août 1963:

Vol audacieux dans le train postal Glasgow-Londres: Un gang d'environ quinze personnes masquées a attaqué tôt le matin le train postal
Ce casse qui s'est déroulé très vite a permis aux voleurs d'emporter un butin estimé à plus de 2,5 millions de livres sterling (l'équivalent de 68 millions de dollars et de 70 millions d'euros actuels).

28 Août 1963:

Le pasteur Martin Luther King, défenseur des droits civiques, organise une marche de la liberté sur Washington:
la plus grande de l'histoire pour la reconnaissance des droits civiques.
Plus de 250 000 personnes, dont 90% de Noirs, défilent dans les rues et se rassemblent sous la statue de Lincoln en manifestant pacifiquement. Lors de ce regroupement, le pasteur noir s'adresse à la foule afin de montrer son opposition aux ségrégationnistes qui persistent toujours. Son discours commence par la fameuse phrase :
" I have a dream " ("J'ai un rêve") et finit en évoquant la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis.


30 Août 1963:

Mise en service du téléphone rouge entre la Maison-Blanche et le Kremlin, pour éviter l'éventualité d'une escalade nucléaire entre les deux grands, à la suite d'un malentendu l'accord avait été signé à Genève le 20 juin


Septembre 1963

3 Septembre 1963:

création par Ben Bella de milices "populaires " qui arrêtent, emprisonnent et torturent les opposants au pouvoir

8 Septembre 1963:

Référendum pour soutenir Ben Bella, 99 % de votants et de soutien, un triomphe acclamé comme il se doit par tous les progressistes, le prétexte était d'approuver la constitution
Cette constitution, toujours en vigueur donne tous les pouvoirs au parti représenté par le "bureau politique".

11 Septembre 1963:

PROCES VANUXEM
Devant la Cour de sûreté de l 'Etat français, le procès intenté au général Vanuxem, inculpé de «complot contre l'autorité de l 'Etat».
Il est accusé d'avoir été le chef de l'OAS en métropole Il fut arrêté en même temps que le général Hervé de Brignières et de M. Maurice Gingembre, soupçonné d'être le caissier général de l 'OAS.
**Hervé de Brignière:sorti de Saint-Cyr en 1937, promotion Maréchal Lyautey. Il a combattu en Belgique en 1940 à la tête de 80 cavaliers du 31e Dragon.
Fait prisonnier par les Allemands, il tenta sept fois de s'échapper durant ses cinq années de captivité.
Il a été libéré en 1945. Il a été par la suite affecté à l'Ecole militaire de cavalerie de Saumur.
En 1948, il entre à la Légion étrangère.Capitaine, envoyé en Indochine, il commande le 2e escadron du 1er régiment étranger de cavalerie qui combat en Cochinchine.
Il quitte l'Indochine en novembre 1950 avec trois citations à l'ordre de l'armée.
En 1953, il sort premier de sa promotion a l'École supérieure de guerre. Commandant en 1954, il se porte volontaire,pour un nouveau séjour en Indochine ; il est chargé de former les officiers vietnamiens devant assurer la relève des officiers français. Rentré en France en 1956, il participe à la réforme des études àl'École supérieure de Guerre.
Promu lieutenant-colonel en mars 1958, il participe aux préparatifs des évènements du mois de mai en Algérie.
En août 1958, il prend le commandement du 1er régiment étranger de cavalerie chargé de la pacification du Constantinois.
En 1960-1961, il est chef d'état-major de l'OAS en France.
Arrêté en septembre 1961, condamné en septembre 1963 à six ans de détention criminelle, il sera libéré fin décembre 1965.
Il fut le président de l'Association pour la sauvegarde des familles et enfants disparus enlevés par le FLN en Algérie.
Il échappera en 1970 à une tentative d'enlèvement probablement commanditée par des voyous en quête du « trésor de l'OAS »
( Retiré dans ses terres en Bretagne, il moura à Mordelles (Ille-et-Vilaine) en 1989.)

**Paul Vanuxem: études à l'université de Lille, où il obtient une licence de philosophie.
Il débute sa carrière de professeur au collège Mézeray à Argentan.
A l’approche de la guerre, il embrasse la carrière militaire, et participe à la campagne d'Italie, notamment à la bataille du mont Cassin. Il part ensuite pour la guerre d'Indochine, où il est remarqué et estimé du Général de Lattre de Tassigny.
Il reçoit ses étoiles de Général en 1955.
En 1957, il est nommé commandant de la deuxième division d'infanterie motorisée et de la zone Est Constantinoise sur la frontière tunisienne.
Sous son commandement se développe la « ligne Morice », d'abord simple ligne de barbelés électrifiés le long de la ligne de chemins de fer Bone-Tébessa, qui devient progressivement tout un système d'armes qui prouve son efficacité lors de la bataille de Souk Ahras.
Général de division, puis de corps d'armée, tout en gardant le commandement de la "Deuxième DIM et ZEC", il quitte ce commandement le 28 novembre 1958.
Compromis par la suite dans l'OAS (pseudonyme : Verdun) , il est mis en disponibilité en1961 et traduit en justice.
il est acquitté.
Il est titulaire de 25 citations pendant les campagnes de France, d’Allemagne,d’Indochine et d’Algérie.)
Au procès Wanuxen :
Monsieur Ziano, pied noir, témoigne des tortures qui lui ont été infligées par le Colonel de Gendarmerie Debrosse, ainsi qu'à bien d'autres, dont quelques femmes, au nom de la lutte contre l'O.A.S.
Tout le monde s'en fout, en particulier les spécialistes de la lutte contre la torture, (Vidal, Naquet, Badinter et autres spécialistes) celle-là est une nécessité de la lutte antifasciste..


15 Septembre 1963:

Ben Bella est élu avec un score fabuleux président de la république, dans le cadre de la nouvelle constitution.
De gaulle lui transmet ce message affectueux:
"A l'occasion de votre élection à la présidence de la République algérienne, je vous adresse mes félicitations.
Cette indépendance algérienne, nous l'avons voulue et aidée"


17 Septembre 1963:

Le budget d'aide à l'Algérie pour 1964 et fixé à un milliard, dont 200 millions pour payer les coopérants, lesquels sont munis d'une prime qui, si elle n'est pas qualifiée de "risque" ne s'en approche pas moins.

Pierre Laffont raconte la fin de l'écho d'oran dans son livre l'"expiation"
Nationalisation des trois derniers journaux français en Algérie


23 Septembre 1963:

Histoire d'un pied vert:
N'ayant jamais habité l'Algérie et ayant reçu chez moi des réfugiés algériens que j'ai hébergés pendant les hostilités, je me suis rendu à Alger sur leurs conseils et leurs demandes, exerçant une profession para-médicale, je me suis installé à Alger, 4, rue Arago, au cinquième étage, où j'avais un appartement confortable.
Mon arrivée en Algérie se situe donc à la date du 1er janvier 1963; pas question de colonisation de ma part, ni d'indépendance, pour ou contre, je n'ai jamais abordé ces questions.
A la date du 23 septembre 1963, à 19 heures, je reçus la visite de deux inspecteurs de police, qui me présentèrent un papier indiquant que j'étais purement et simplement expulsé.
Je donnais mon accord et m'inquiétais avec eux comment j'allais régler mon déménagement dans les quarante-huit heures à venir! Pas question, il fallait partir dans les dix minutes et n'emporter (surtout) qu'une valise avec le minimum de choses! Leur joie était grande de voir tout ce que je devrais abandonner, ils évaluaient déjà du regard la razzia qu'ils allaient pouvoir s'offrir.
Je crus bon d'indiquer que j'avais un enfant de trois ans et demi, qui était absent, il était parti en promenade avec sa gouvernante, cet enfant n'ayant pas sa mère, et que, n'étant pas rentré, il fallait que je voie la gouvernante pour lui indiquer que j'étais expulsé et de faire pour le mieux!
Impossible, il fallait partir, et je croisais au bas de l'escalier mon enfant qui rentrait alors que je prenais place dans la trop fameuse Peugeot bleu commerciale, qui sert, de nuit, à ramasser quelques victimes et les incarcérer illégalement et sans motif autre que la vengeance, dans les cellules de la police judiciaire de Bouzaréa, à Alger.
J'arrivais à Bouzaréa et fus mis en cellule immédiatement, alors que, je le répète, il n'y avait aucun motif contre moi, même pas de détail d'expulsion.
Mon fils, celui de trois ans et demi, arrivait le lendemain matin, conduit par sa gouvernante (allemande) de vingt-huit ans. Il fut incarcéré avec moi et dormit cinq jours sur les paillasses pourries des cellules, mangeant de la soupe de tripes comme nous, mais vomissant toute la journée une pareille nourriture.
Je passais mon temps dans la journée à parler très fort avec lui pour qu'il n'entende pas les hurlements des détenus martyrisés à longueur de journée à côté de nous. Les cellules étaient pleines.
Deux Anglais, le père et le fils, âgé de vingt ans, étaient incarcérés là depuis deux mois, frappés toutes les quarante-huit heures, et comme ils me le disaient:
"Si nous savions au moins pourquoi! Ils ne nous reprochent rien! Mais ils doivent piller notre magasin de pièces détachées de voitures à Alger (c'est peut-être là le seul motif!)".
A côté, dans l'autre cellule, il y avait aussi un Anglais travaillant à Alger à la B.P., Société de Pétrole, il était là aussi depuis longtemps et frappé aussi à longueur de journée. Ni sa famille, ni son consulat ne savaient où il se trouvait puisque, je le répète, il s'agit d'une prison clandestine, non déclarée, où les inspecteurs se paient des extras! et pillent les appartements pendant que les gens sont enfermés!
Je pris l'avion huit jours plus tard pour la Suisse où un ami de vieille date m'offrit l'hospitalité.
J'ai donc laissé à Alger même nos souvenirs de famille et, bien que j'aie été déporté et victime de la Gestapo, je n'ai jamais subi pareil traitement.
Un des voyous qui nous gardaient, crut bien faire de mettre son revolver sur la temps de mon fils âgé de trois ans et demi et maintenant mon fils se réveille la nuit avec des cauchemars et me dit:
"Il y a là le vilain monsieur qui veut faire rentrer son morceau de fer froid dans ma tête!" J'ai toutes les peines du monde à lui faire oublier ce geste de tueur professionnel.
Le lendemain matin où je fus incarcéré sous le seul motif d'expulsion, mon fils aîné, habitant Oran, et me rendant visite à Alger, fut tout étonné de trouver la porte de mon domicile ouverte et moi absent! Il y rencontra les deux voyous qui remplissaient leurs poches et qui l'arrêtèrent et le conduisirent aussi en cellule. Motif: est venu d'Oran à Alger pour voler son père en son absence!
Mon fils fut déshabillé, roué de coups et frappé de coups de pied dans le bas-ventre. Il devait repasser une deuxième fois le lendemain, mais une amie à nous ayant des relations en haut lieu, avertit qui de droit et un petit billet arrivait à la police judiciaire de Bouzaréa juste au moment où mon fils allait passer une deuxième fois à la torture
. Il fut libéré immédiatement, les voyous qui l'avaient arrêté lui prirent tout son argent, son portefeuille, sa trousse de toilette, son linge, sa trousse d'outils de voiture et le jetèrent dehors en lui disant: Ce qui s'est passé ici, cela doit rester entre hommes! Vous avez compris?
A noter que mon fils, arrêté et torturé, ne faisait l'objet d'aucun mandat d'expulsion ou d'arrestation, mais que c'est seulement sur leur initiative personnelle et parce qu'il était gênant pour leur razzia, qu'il fut incarcéré. Rentrant à Oran, il déménageait rapidement et rentrait en France alors qu'il pouvait encore le faire.
Ma gouvernante, ou plutôt celle de mon petit, Allemande, âgée de vingt-huit ans, fut frappée, incarcérée, violée, griffée au visage et ressortit quatre jours plus tard avec un œil tuméfié. Elle n'était pas non plus expulsée, mais seulement témoin gênant de la razzia.
Ces voyous me prirent ma voiture, les papiers de celle-ci, les clefs, et la déposèrent dans la cour de la police judiciaire de Bouuzaréa, pour qu'on ne la vole pas! (Matricule 705 L.S. Citroën bleue I.D.)
Les scellés furent, paraît-il, mis sur les portes de mon appartement, au bout de combien de jours, je n'en sais rien! Que reste-t-il ? Nul ne le sait! Cette question étant difficile à poser.
Je pense que les huit jours que nous sommes restés, mon fils et moi, avant de prendre l'avion auraient plus que suffi pour que nous déménagions tout notre mobilier et nos affaires et quitter ce pays en pensant qu'ils étaient encore des hommes et non des bandits.
J'ai écrit à plusieurs reprises à Ben Bella, à l'ambassade de France, c'est le grand silence sur ces choses-là, on ne veut pas entendre parler de cela.
Une seule lettre reçue m'indique qu'aucune loi ou décret ne prévoit actuellement le remboursement de pillage de ce genre. Je ne suis pas le seul dans ce cas-là.
A sa sortie, mon fils est allé remercier la personnalité qui lui avait sauvé la vie en le faisant libérer. Celui-ci lui indiqua que tout cela n'était pas légal, mais que ces voyous se payaient des extras et qu'il leur était difficile d'aller contre!
J'ai vu un détenu voisin partir à l'interrogatoire debout, il revenait porté par quatre voyous, le ventre gonflé par les coups de pied reçus. Je pense qu'il est mort dans la nuit et que sa photo devait paraître dans la presse du jour au titre: Disparitions. Une question se pose, que font-ils des morts? De ceux qui ne peuvent supporter pareil interrogatoire et cela pendant des mois! Est-ce la même équipe qui les jette à la mer?
Je pense que les Arabes algériens doivent bien rire lorsqu'ils lisent des discours et comptes rendus de Coopération Franco Algérienne, ils en font une drôle de coopération dans les caves de Bouzaréa, c'est regrettable que M. de Broglie ne soit pas allé faire un tour là-bas, il aurait vu de belles choses à condition qu'il en soit ressorti!
Quelle bonté nous avons à l'égard de ces fils ou parents d'assassins qui viennent travailler en France et manger notre pain, qu'ils doivent bien rire en sachant ce qui se passe en Algérie, choses que beaucoup connaissent , mais font semblant de ne pas savoir.
De toute façon, j'ai alerté la Croix-Rouge internationale, le consul de Grande-Bretagne et d'autres personnes et journaux de manière que la vérité soit connue, même si elle n'est pas agréable pour certains.

(Extraits du dossier de l'Association de Défense des Français d'Algérie repris par le bachaga Boualem dans son livre L'ALGÉRIE SANS LA FRANCE



29 Septembre 1963:

Le FFS (Front des Forces Socialistes) d'Aït Ahmed (un historique) lance la révolte en Kabylie.
Il a le support de Boudiaf, autre historique, de Mohand ou El Hadj, le dernier patron de la willaya kabyle, d'Oussedik l'ancien communiste.. Il obtient un certain nombre de désertions de l'A.L.N.
Ben Bella n'hésite pas à accuser le Maroc d'avoir monté cette rébellion.
Boumedienne destitue Mohand, puis lance les troupes de l'ALN qui pilleront, violeront, tueront et réduiront la révolte en quelques mois. Aït Ahmed arreté le 17 octobre 1964, condamné à mort, gracié, s'évade le 1 mai 1966 et se réfugie à Genève, où le trésor de guerre du F.L.N. n'a pas été entièrement viré à Alger.
Il y est resté (Aït Ahmed, pas le trésor) jusqu'en 2001.
Pour cristalliser le sentiment national (et aussi pour en finir avec le scandale de la comparaison des terres cultivées par les européens avec celles du secteur auto géré) Ben Bella nationalise ce qui reste de terres appartenant aux pieds noirs, pour bien montrer son amour des pauvres. 500.000 nouveaux hectares sont ainsi ajoutés au "secteur socialiste". Porté ainsi à deux millions d'hectares. On voit aussi que nombreux étaient les paysans européens qui avaient essayé des rester an Algérie, ceux qui s'étaient ainsi accroché n'étant certes pas les plus gros propriétaires, mais bien au contraire ceux qui n'avaient que leur terre pour vivre.

Grand pèlerinage à Chartres, organisé par le grand résistant et écrivain Rémy, groupant plus de 30.000 pèlerins.
Le pèlerinage est destiné à demander l'amnistie pour les partisans de l'Algérie française, Il est présidé par madame Péguy, veuve de l'écrivain, et les veuves des Maréchaux, Leclerc, de Lattre, Juin.
Il a le soutien d'évêques, d'officiers, de la mosquée de Paris, du grand Rabin, de la fédération protestante, des orthodoxes. Le Bachaga Boualem, pourtant musulman fervent, participe au pèlerinage.
Prudents seul un quarteron d'hommes politiques apporte son soutien, Pinay, Naegelen, Bénouville, Dronne. (Bidault et Soustelle sont toujours "en fuite").
De gaulle reste de marbre, jean Foyer, garde des sceaux aussi.
Frey fait saisir les affiches et perquisitionner chez Rémy, Mesmer interdit aux militaires d'y participer.


Par ailleurs...:
4 Septembre 1963:
Décès de Robert Schuman, homme politique français '(1886)
12 Septembre 1963:

Valéry Giscard d'Estaing lance un plan de stabilisation des prix
La Porsche 901 est présentée pour la première fois au public à l'occasion du salon de Francfort


Octobre 1963

1 Octobre 1963:

Une note du "comité national pour les musulmans français" fait le point des camps destinés aux harkis.
On y lit qu'il y a 7029 personnes à Rivesaltes, 1656 à Saint Maurice l'Ardoise, 503 à Le Ris et 1114 à Bias. Bias, y lit-on est "consacré aux réfugiés irrécupérables ou difficiles à reclasser (mutilés de guerre en particulier) et à leurs familles.
On en reclassera un certain nombre après prothèse ou rééducation fonctionnelle et formation professionnelle. Les enfants seront scolarisés. Ce résidu ne disparaîtra que par extinction.
Ce camp va passer au 1.1.1964 au ministère de la santé et de la population qui le fera gérer par un établissement public ou une association privée (l'un ou l'autre à créer). " La vie au camp de Bias est longuement racontée par Boussad Azni dans son livre "Harkis crime d'état",
Avec la souris vous accéderez DIRECTEMENT à Internet .. C'est dans un de ses innombrables discours, repris dans Alger Républicain, que Ben Bella officialise la rumeur de l'assassinat d'Abane Ramdane.
"On a dit qu'Abane avait été tué au cours d'une bataille.
Savez vous comment il a été tué? Il a été étranglé par les mains de ces criminels.
Abane est mort étranglé par les mains des criminels du G.P.R.A."
les conditions de cet assassinat:
Règlement de compte entre membres du FLN au Maroc, Boussouf, chef incontesté de ce territoire fait assassiner Abane Ramdane.
Krim Belkacem raconte dans ses mémoires que Boussouf avait coutume d'exécuter les gens que le FLN de Tunis lui envoyait; et que quand lui, Krim, accompagna Ramdane non pas pour l'exécuter comme cela se faisait habituellement, mais pour le mettre en prison aux bons soins de Boussouf, (croyez le si vous voulez) ce dernier, n'ayant rien compris, fit exécuter Ramdane sorti de table pour un besoin naturel.
Un superbe couscous était servi le soir de leur arrivée. Boussouf présenta fidèlement la tête de Ramdane à Krim Belkacem encore à table. Il raconte dans ses mémoires qu'il en eut la digestion perturbée.
Belkacem écrit "une tragique méprise, Boussouf a cru bien faire".
En effet, normalement, tout responsable confié à Boussouf devait trépasser, une méprise?
Dure est la vie des chefs terroristes.
Abane Ramdane, kabyle, était la tête politique du F.L.N. , il y a fédéré les oulémas, les centralistes, l'UDMA.
Il est l'âme de la réunion de la Soumam et l'inspirateur de la plate-forme. Il est opposé, en bon kabyle, à tout islamisme, assimilé à l'arabisme.
Après l'échec de la bataille d'Alger, à laquelle il participe, il rejoint l'extérieur où il est accusé de berbérisme parce qu'il défend la primauté de l'intérieur sur l'extérieur et qu'il souhaite un règlement politique, et s'oppose aux extrémistes qui bénissent et organisent les attentats les plus sauvages.
Il en sera une victime de plus.


2 Octobre 1963:

Cherchant un dérivatif aux problèmes de l'Algérie, Ben Bella lance son armée contre le Maroc accusé de saboter sa révolution.
Après des milliers de morts sans résultat décisif la paix est signée, mais l'Algérie entretient sous le nom de Polisario une agitation terroriste endémique dans les confins algero-marocains.
Dans un petit entrefilet, le Monde raconte que, sur les ports algériens, un cadre de déménagement qui reste plus de quatre jours en attente d'un bateau est confisqué par le F.L.N.
Le Monde ne commente pas, il a déjà oublié les déclarations d'intention d'Evian.


8 Octobre 1963:

La France remet officiellement la base de Bizerte aux tunisiens.
Les troupes FLN entre au Maroc pour effacer les "prétentions frontalières du régime féodal de Rabat".
Le président des étudiants algériens, Ouari Moufok en tenue léopard veut "effacer la honte des frontières de Lyautey et la trahison des Kabyles". Tinjoub un petit bordj est occupé.


10 Octobre 1963:

Discours prononcé par Ben Bella le 1.10.1963, rapporté par Alger Républicain ; reproduit par la "France Catholique " du 11 octobre 1963.:
"Des gens, ici, connaissent le camp de Khemisset en Tunisie. Quelqu'un qui s'appelle Boussouf y a tué des milliers de personnes. Il y a aussi des gens, ici, qui savent que notre gouvernement à Tunis a rempli des cimetières entiers des meilleurs cadres de l'Algérie. Ils ont été tués parce qu'ils n'étaient pas d'accord avec lui."

13 Octobre 1963:

Le colonel marocain Habibi arrive avec mille hommes dans la région contestée.
Il vérifie que la garnison du poste d'Hassi Beida a été massacrée après s'être rendue, et que les effectifs algériens sont importants.


15/26 Octobre 1963:

Le roi du Maroc est arrivé à fédérer tous les marocains dans la lutte contre l'Algérie, il a rallié les fidèles du Glaoui et les "spiritualistes" de Moulay ben Arafa.
Il decréte la mobilisation générale.
Ben Bella mobilise le pays contre la soit disante offensive des marocains. Il arrive à obtenir des chefs militaires kabyles qu'ils se portent sur la frontière marocaine plutôt que de continuer à soutenir la rébellion kabyle, qui en sera très affaiblie et totalement éradiquée.
entre le 16 et le 25 Octobre:
Les marocains reprennent Hassi Beida et Tinjoub. Les Algériens contre attaquent plus au Nord et prend Figuig. La propagande F.L.N. se déchaîne Hassan II et traité de fasciste, on raconte qu'il a livré l'avion de Ben Bella aux français, qu'il est venu aux néo-colonialistes.
On compte 100.000 volontaires à Constantine, 45000 à Sétif. Mohand ou el Hadj en à profité pour négocier un accord qui donne une grande autonomie à la Kabylie.
Bien entendu, cet accord ne sera pas respecté par Ben Bella.
L'A.L.N. occupe triomphalement Ich, présenté comme une immense victoire.
Le chef de poste marocain raconte:
"Je m'appelle Ahmed Akheld, de la tribu des Beni-Ouirain, j'ai 26 ans, je suis le chef des moghaznis. J'ai la charge du poste d'Ich avec vingt-deux supplétifs. Nous n'avons pas d'armements, nous ne disposons que de nos poignards et de quelques sibas (fusils artisanaux) Je suis chargé du bon fonctionnement de ce point d'eau pour le ravitaillement des tribus et des nomades. Jeudi soir, vers 20 heures, un berger m'a prévenu qu'un millier d'Algériens s'apprêtaient à s'emparer de mon poste. Il était même porteur d'un message du haut commandement militaire algérien m'offrant la reddition. Je fis refus. Le tir commença aussitôt. Nos vingt fusils ripostèrent. Je ne pouvais pas prendre contact avec Figuig, car nous n'avions même pas de téléphone. A 9 h 40, Ich était attaqué aux mortiers, survolé par l'aviation. Au huitième coup de mortier, nous arrêtions, ayant épuisé nos munitions. Nous glissions dans l'oued, laissant deux morts sur le terrain."
La radio algérienne diffuse sur toutes les ondes un communiqué émanant du haut état-major de l'Armée Nationale Populaire:
"La glorieuse armée nationale populaire algérienne, sous la conduite de son glorieux chef, le colonel Boumediene, vient d'occuper, après de violents combats, la cuvette d'Ich, que l'ennemi a abandonnée sous la pression de nos chars et de notre aviation."
M. Mir, directeur de la radiotélévision algérienne, évoque à cette occasion les batailles de Stalingrad et de Dien Bien Phu, et annonce que "le colonel" (sic) Akheld est en fuite, que les volontaires du peuple qui affluent à Colomb-Béchar sont dirigés vers la "cuvette" d'Ich, pendant que les troupes constituées en formations homogènes, prennent position sur les crêtes de Tinjoub, repoussant les assauts des chars et de l'aviation. Le peuple algérien est invité à se porter en masse à l'aérodrome de Maison-Blanche où l'empereur d'Ethiopie vient assurer le peuple algérien de sa sollicitude.
En réalité, le roi des rois arrive à Alger en médiateur car, maintenant, Ben Bella cherche un moyen de sortir de l'impasse.
A Maison-Blanche, un incident sérieux vient d'éclater entre les autorités algériennes et les officiers pilotes des Compagnies Air France et Air Algérie. Le directeur d'Air Algérie entend contraindre les cent vingt pilotes et les membres des équipages à transporter des soldats en armes dans les avions réguliers. Ces faits sont graves et la France n'a pas protesté contre cette nouvelle violation des accords d'Evian qui pouvait nous mettre en état de belligérance avec le Maroc.
D'ailleurs, le roi du Maroc a saisi le gouvernement français d'une protestation énergique contre l'utilisation par l'A.N.P. de la base algérienne de Colomb-Béchar "concédée" pour cinq ans à la France.
A Aïn Chouatal, à 120 km au nord-ouest de Colomb Béchar, la population marocaine a mis fin avec ses fusils à l'équipée aérienne d'un hélicoptère soviétique d'où sont descendus neuf civils dont trois étaient des officiers égyptiens.
L'Agence Tass répond par un communiqué très violent:
"Des centaines d'officiers et techniciens militaires français servent dans l'armée marocaine...
En Algérie même, les techniciens et militaires français font de leur mieux pour gêner les opérations de l'Armée de Libération Algérienne.
Pour la France, c'est la guerre du minerai, car c'est précisément sur la frontière algérienne, riche en gisements, que portent les revendications marocaines. Si ce territoire revenait au Maroc, la compagnie Rothschild trouverait très pratique d'acheminer depuis là des matières pour ses usines en France.
"L'allusion déplaît souverainement à Paris et le Négus, en visite à l'Elysée, se voit invité à hâter ses démarches en faveur d'un armistice entre l'Algérie et le Maroc.
Le général De gaulle précise à son invité royal qu'il ne laissera pas "mettre en cause la sécurité des installations de Reggane".
Attaques et contre-attaques se succèdent avec une certaine violence à Tinjoub. Pour dissiper l'équivoque des communiqués de victoire de Boumediene, le général chérifien Driss Ben Aomar convoque la presse internationale à Hassi-Beida. Ainsi l'échec algérien est démontré.
Les pertes de Boumediene sont très importantes à la suite d'une manœuvre désastreuse du "Chinois", plus expert en stratégie politique qu'en stratégie militaire, les Marocains ayant réussi à s'assurer et à conserver le contrôle des points d'eau, le manque d'eau devient une véritable catastrophe pour les renforts algériens qui ne cessent d'affluer et qui sont soumis à des tirs de harcèlement meurtriers.
Boumediene avertit le gouvernement algérien de la nécessité d'obtenir rapidement un arrangement diplomatique et surtout le ralliement définitif des Kabyles avant que le colonel Mohand ne soit avisé de la véritable situation militaire à la frontière algéro-marocaine.
Création du Comité Olympique Algérien


25 Octobre 1963:

Ben Bella annonce triomphalement la décision du chef kabyle de rejoindre le front marocain,c'est "l'union sacrée".
La réconciliation historique est accompagnée de promesses de libération des chefs politiques et de facilités à l'opposition.
Le ralliement kabyle assuré, le peuple algérien mobilisé par le choc psychologique favorable à Ben Bella, rien ne s'oppose plus à l'ouverture de négociations sur le tracé des frontières algéro-marocaines.
Si le stratège politique et militaire de l'Algérie combattante a pris les risques d'une position difficile, à six cents kilomètres de sa base la plus proche, face à une armée qui n'est éloignée que de cinquante kilomètres de ses arrières, si le spectacle de ces troupes et de ces renforts algériens assoiffés, impuissants à prendre l'offensive, est interdit à la presse, c'est que Boumediene vient d'essuyer un véritable revers militaire.


30 Octobre 1963:

A Bamako, réunion de l'Organisation de l'Unité Africaine, Ben Bella, conciliant, diplomate, s'incline devant le roi des rois, qui accueille en même temps le roi du Maroc.
A côté de la djellaba de prières et de paix de Hassan II, le treillis militaire, à la Chou En Laï,de Ben Bella.
L'empereur d'Ethiopie connaît à fond le dossier de la querelle algéro-marocaine, il s'est informé à son dernier passage à Paris de la position de la France qui admet que "les deux postes sont dans la mouvance marocaine".
La presse F.L.N. accuse le Négus de faire partie d'une internationale arabe et africaine des rois.
Bien sûr, l'empereur d'Ethiopie s'en défend, mais il est trop fin politique pour ne pas comprendre que cette Algérie socialiste, que les monarchies africaines et arabes ont aidée à naître, risque de devenir fatale pour tous les régimes d'ordre et de traditions. Alors, la négociation au sommet africain de Bamako ne peut que réussir et le télégramme que Ben Bella adresse à Boumediene:
"Cessez-le-feu immédiat", ramène la sérénité à Colomb-Béchar.
La guerre-éclair n'a fait que repousser les réalités quotidiennes qui réapparaissent plus aiguës encore après la démobilisation des volontaires. Square Bresson, les chômeurs dorment, enveloppés dans, des sacs. A Belcour, au Ruisseau, les djounouds démobilisés se réunissent en groupes d'anciens combattants et manifestent. Le parti est obligé d'organiser des distributions de vivres et collecte, par l'intermédiaire des femmes, du matériel de couchage, des bijoux, de l'argent.
Plus question de fusiller le "Vieux" Mohand. C'est l'aman. Boudiaf est libéré avec quelques opposants.
Ben Bella adresse un message au pays:
"Il n'y a plus qu'une seule Algérie, dont tous les citoyens sont unis, dressés comme un seul homme devant ce danger fomenté par la réaction et la féodalité qui se précise à notre frontière, et qui voudrait menacer les acquis de notre révolution socialiste. A la suite de contacts pris, notamment avec le frère Mohand Ou El Hadj, le patriotisme a triomphé une fois de plus. Dès demain, ceux sur lesquels l'action des forces obscures de la réaction étrangère avait spéculé seront présents sur le champ de bataille, à Hassi-Beida et Tinjoub, aux côtés de leurs autres frères de l'A.N.P. et des militants qui s'y trouvent déjà. Désormais un seul problème existe: celui du juste combat que nous menons. Les problèmes, s'il en existe, seront résolus dans le seul cadre que le peuple s'est choisi : la grande famille du F.L.N. et notamment dans un congrès qui se tiendra, je le réaffirme, au plus tard dans cinq mois. Une commission de préparation de ce congrès doit d'ailleurs commencer ses travaux d'ici deux semaines.
Les travaux préparatoires ont déjà eu lieu à ce sujet. Ce congrès, conformément aux règles révolutionnaires qui nous régissent, conformément au programme de Tripoli, sera organisé démocratiquement. Une fois de plus, le peuple algérien marque une nouvelle victoire et prouve qu'il recèle en lui des ressources inépuisables qui n'ont pas fini d'étonner le monde."

(Dépêche A.F.P.) Certains prétendent que cette palinodie a permis à un certain nombre de harkis de se faire pardonner leur passé, en faisant preuve des qualités militaires acquises auprès des officiers français. Si cela s'est passé, ce doit être très marginal.
Le Maghreb sort éprouvé de cette affrontement fraternel voulu par le clan "chinois". Damas, Bagdad, Le Caire ont joué Ben Bella, mais le Liban, la Jordanie, l'Arabie saoudite, le Soudan et la Lybie, se sont rapprochés de la monarchie marocaine.
Ce même 30 octobre, échauffés par la radio et les journaux une troupe embarque sur le cargo "Hassibal" dans le port de Nemours, un armement monégasque mais qui battait pavillon marocain.
Les 14 hommes d'équipage, pour la plupart français sont arrêtés, torturés, le chef mécanicien arrive à se suicider en se jetant par la fenêtre, ils sont finalement libérés fin 1963.
Ils racontent avoir croisés dans les prisons et les centres de torture de nombreuses victimes françaises.


Par ailleurs...:
4 Octobre 1963:

Le cyclone Flora dévaste Haïti et Cuba, et fait 6000 morts
L'Irak et le Koweit signent à Bagdad le Procès-verbal d'accord concernant le rétablissement de relations amicales

6 Octobre 1963:

Naissance de Nounours - Bonne nuit les petits :
Nounours descend désormais tous les soirs avant 20 h de son nuage chez Pimprenelle et Nicolas, demander à tous les enfants d'aller se coucher.
Avant son départ, le sable doré tombe en pluie sur le lit "Bonne nuit les petits, faites de beaux rêves!" 

6 Octobre 1963:

Longarone en Italie : un éboulement sur un barrage en construction provoque un raz de marée et 2000 morts

11 Octobre 1963:

Mort de la chanteuse Edith Piaf (née en 1915)
Gravement malade, elle chante jusqu'à sa mort
Le 14 octobre, 100.000 personnes l'accompagnent au cimetière du Père Lachaise


12 Octobre 1963:

Première Maison de la culture, inaugurée à Bourges
Malraux, ministre de la culture, voulait y regrouper toutes les formes artistiques pour "une culture pour tous"

15 Octobre 1963:

Le chancelier ouest-allemand Konrad Adenauer se retire de la vie politique.
Bizerte, base navale française en Tunisie depuis 1882 est évacuée


16 Octobre 1963:

Visite du Général de Gaulle en Iran jusqu'au 20

Novembre 1963

1 Novembre 1963:

Ben Bella dans un grand discours (qui frappe peu l'opinion, plus intéressée par les batailles entre les armées marocaines et algériennes) annonce la nationalisation de toutes les terres encore propriété des européens (ceux qui sont restés), contraignant ces derniers à l'exil.
Ils attendent toujours l'indemnisation prévue aux accords d'évian.
Il suit les conseils de Michel Raptis, trotskiste sectaire, qui veut mettre en place une auto gestion à la Yougoslave.
Malgré la guerre avec le Maroc (ou à cause ?) l'armée algérienne défile en grand pavois à Alger, 20 .000 hommes, supérieurement équipés de neuf.


16 Novembre 1963:

Grâce à ses gesticulations vis à vis des marocains et à la liquidation de ce qui reste de présence française en algérie, Ben Bella a réussi (provisoirement) à faire taire son opposition, en particulier kabyle.


Par ailleurs...:
1 Novembre 1963:

Sud Vietnam : coup d'état, assassinat de Ngô Dinh Diêm le président de la république
Duong Van Minh devient chef de l'état
Maroc : Confiscation et nationalisation des terres des colons français

3 Novembre 1963:

Thierry La Fronde : première diffusion de la série télé


21 Novembre 1963:

Le Concile Vatican II autorise l'emploi de la langue locale à la place du latin dans la liturgie

22 Novembre 1963:

Assassinat du Président américain John Fitzgerald Kennedy, 46 ans, à Dallas Texas
le vice-président Lyndon Johnson prête serment à la Constitution, en compagnie de Jackie Kennedy
Condamnation à mort par contumace de Mehdi Ben Barka, principal opposant marocain au régime d'Hassan II


24 Novembre 1963:

La première maquette du Concorde en grandeur nature est présentée à la presse


27 Novembre 1963:

Sortie nationale du film "Les tontons flingueurs" de Georges Lautner, dialogues d'Audiard



Décembre 1963

3 Décembre 1963:

Naissance de mon fils Serge


5 Décembre 1963:

Le Maroc (qui a gagné militairement) et l'algérie signent un accord de paix qui entérine le statu quo, et remet à plus tard le règlement du problème des frontières entre les deux pays.
A Sao Paulo Georges Bidault, successeur de jean Moulin à la tête du conseil national de la résistance, ancien premier ministre déclare :
"il n'y aurait pas eu d'O.A.S. si les promesses de De gaulle avaient été tenues".
Deux cafés tenus par des musulmans mitraillés à Lyon, 3 morts, 3 blessés


17 Décembre 1963:

Boudiaf choisit la liberté, il s'exile , d'abord à Paris.


30 Décembre 1963:

Perpétuité pour l'ex-colonel Argoud (libéré le 15.6.68)


31 Décembre 1963:

La marine fête la fin des travaux effectués à Mers el Kebir, tout est net et clair.
Les statistiques de l'économie algérienne montent par rapport à 61, qui ne fût pas une année excellente, une baisse de 25 % de la consommation d'électricité, de 60 % des transports et de 50 % de la production de vins.
C'est sans doute autour du premier janvier que le C.I.C.R. remet aux deux gouvernements français et algerien son rapport sur les disparus, une enquête réalisée par la Croix Rouge de Mars à Septembre 1963.
Ce rapport est demeuré secret jusqu'en 2004, où le gouvernement français l'a enfin rendu public.
On peut le lire ci dessous.
Il ne fait que confirmer que tous les juifs et chrétiens enlevés ont été assassinés, y compris 50 soldats français, et que des milliers de harkis étaient encore en prison.
Dans son rapport, le C.I.C.R. indique à plusieurs reprises qu'il lui a été interdit de visiter les camps militaires où se trouvaient ces derniers, contrairement à une promesse (une de plus) du gouvernement algérien.
RAPPORT MISSION CROIX ROUGE:


Par ailleurs...:
3 Décembre 1963:

Création de l'Ordre national du Mérite par le Général De Gaulle
L'Ordre national de la Légion d'Honneur et l'Ordre national du Mérite sont le premier et le second des Ordres Nationaux Création de l'Ordre national du Mérite par le Général De Gaulle C'est en fait une uniformisation des divers Ordres du Mérite L'Ordre national de la Légion d'Honneur et l'Ordre national du Mérite sont le premier et le second des Ordres Nationaux


5 Décembre 1963:

Italie : pour la première fois depuis 1947, Aldo Moro forme un gouvernement de coalition intégrant des socialistes
Première réunion de la commission Warren qui enquête sur l'assassinat du président Kennedy

8 Décembre 1963:

Radio : RTF-Inter devient France-Inter, RTF-Promotion France-Culture, RTF-Haute Fidélité France-Musique

14 Décembre 1963:

Inauguration de La Maison de la Radio à Paris par le Général De Gaulle (Architecte Henri Bernard 25.000 m2, 64 studios, 5 km de couloirs, tour centrale 68 m, deux hectares)
Création du Parc National de Port-Cros : zones terrestres et maritimes


21 Décembre 1963:

Débuts officiels de la deuxième chaîne de télévision française diffusion en noir et blanc


22 Décembre 1963:

Chypre : affrontements entre les communautés turque et grecques


29 Décembre 1963:

Renault accorde une quatrième semaine de congés payés.
Elle se généralisera dans les entreprises à partir de 1963



ANNÉE 1964


**01---------------JANVIER 1964---------------**


10 Janvier 1964 :

L'algérie, avec l'appui des américains, crée une compagnie d'exploitation des gazoducs, et en prend le contrôle effectif.
La france signe, pas question de mettre en évidence publiquement l'échec total des déclarations d'intention d'évian.


Par ailleurs...:

Le pape Paul VI se rend en Terre sainte où il rencontre le patriarche grec Athénagoras.


8 Janvier 1964 :

Lyndon Johnson déclare la guerre à la pauvreté.


15 Janvier 1964 :

Une HLM en construction s'effondre boulevard Lefebvre à Paris dans le XVe :
plus de 20 morts et une vingtaine de blessés.
Quatre ans plus tard 9 personnes seront reconnus coupables de négligences et écoperont de peines de prisons avec sursis et financières.


27 Janvier 1964 :

la France reconnaît la République populaire de Chine.


29 Janvier 1964 :

Ouverture des jeux Olympiques d'hiver, à Innsbruck, Autriche.
France revient avec 4 médailles d'or, dont 2 redevables aux soeurs Goitschel, Christine et Marielle.

**02---------------FEVRIER 1964---------------**


20 Février 1964 :

Accord frontalier entre l'Algérie et le Maroc : une zone démilitarisée de 14 km est créée entre les deux États.


29 Février 1964 :

Soustelle toujours en exil, est expulsé de suisse vers l'Autriche.



Par ailleurs...:
2 Février 1964 :

Defferre candidat de la SFIO aux présidentielles:
Gaston Defferre, député maire de Marseille, secrétaire fédéral SFIO des Bouches-du-Rhône, membre du comité directeur de la SFIO et président du groupe parlementaire socialiste, a été porté candidat aux prochaines élections présidentielles par son parti (malgré les réserves de son secrétaire général Guy Mollet), réuni en congrès extraordinaire.
En effet, Defferre est à l'opposé du régime personnel incarné par de Gaulle.
Ouvert à d'autres partis, il pourrait être au centre d'une union démocrate inspirée du modèle américain et du président Kennedy.
Vous savez le Deffere qui veut nous jeter à la mer:


12 Février 1964 :

A Chypre, début de la guerre civile.


25 Février 1964 :

Le boxeur Cassius Clay devient champion du monde des poids lourds à 22 ans

**03---------------MARS 1964---------------**


1 Mars 1964 :

Lettre de madame Tillon au Monde, elle y raconte son entrevue avec Yacef Saadi le 4 juillet 1957 et souligne que Saadi lui avait promis qu'il n'y aurait plus d'attentat à Alger et qu'il a tenu sa promesse.
Madame Tillon ignore volontairement les bombes du 18 et du 27 juillet et que Saadi, arrêté le 24 septembre n'avait plus de troupes dès le début Août.


4 Mars 1964 :

Dans un dépôt de confection "abandonné" par ses propriétaires, et que les nouveaux "propriétaires" réaménagent place de Chartres, en basse Casbah d'Alger on découvre un "charnier de 32 cadavres d'européens, hommes, femmes et enfants".
Ils ont été passés à la chaux vive, la plupart ne seront pas identifiés.

Il s'agit certainement d'un résidu des réjouissances qui ont suivi le 19 Mars dans le cadre des accords d'Evian, ou après l'indépendance.
Bien entendu les grandes consciences du Monde et de Libération reprennent les mensonges du F.L.N. (ils ont l'habitude) et accusent l'armée française.


31 Mars 1964 :

Jugeant que la menace OAS est éradiquée (tous les prisonniers ont été jugés), le gouvernement met fin à l'état d'urgence en France.


Par ailleurs....:
16 Mars 1964 :

Lorsque le Général de Gaulle a posé le pied sur le sol mexicain, il ignore encore que c’est un pays en délire qui l’attend.
Sur le Zocalo, place centrale de la capitale, 350.000 personnes hurlent leur joie lorsque la voiture du chef de l’Etat Français est arrivée il y a quelques heures.
Du haut du balcon du Palais National, chaque phrase de son discours soulève les acclamations de la foule.
Une euphorie collective transportant véritablement le Général de Gaulle qui s’est même exprimé en espagnol :
« Marchamos la mano en la mano… » faisant crier si fort les milliers de mexicains amassés devant lui que les oreilles de Washington en sont encore... agacées !


8/15Mars 1964 :

Elections cantonales.


19 Mars 1964 :

Ouverture à la circulation du tunnel du Grand-Saint-Bernard entre la Suisse et l'Italie.


31 Mars 1964 :

(Brésil) : alors que le pays plonge dans un nouveau cycle de baisse, le président de la république João Goulart est renversé par un putsch militaire appuyé discrètement par les États-Unis et doit s'enfuir en Uruguay en avril.
Le maréchal Castelo Branco assume la présidence (fin en 1968) et instaure une dictature militaire jusqu'en 1985.

**04---------------AVRIL 1964---------------**


Avril 1964 :

En avril 1964, Mgr Duval commente aux militants de l'Action Catholique, l'impossibilité dans laquelle Caritas (ex Secours catholique) s'était trouvé de distribuer des boîtes de lait à des enfants.
La police algérienne avait arrêté le camion et n'acceptait de le laisser repartir qu'à la condition que le lait ne fût pas distribué à un groupe d'enfants de Harkis massacrés par le F.L.N.
Mgr Duval regretta l'intransigeance de la Police algérienne en affirmant:
"Après tout, ces enfants auraient eu droit au lait. Leurs pères ont payé!"
On ne peut étaler plus crûment un manque de charité et de patriotisme aussi total.
Dans le coeur du prélat, les pauvres Harkis, coupables d'avoir servi la France, méritaient donc à ce titre les châtiments qui leur avaient été infligés!


2 Avril 1964 :

Alain Mouzon:Il nait à Majunga en 1939. Assassiné par la police parisienne le 2 avril 1964 dans un hôtel de la rue de Trévise.
"Quand on croit à quelque chose, quand on a un idéal, on doit s'engager à fond, se lancer dans la lutte, même si elle est perdue d'avance, même si on doit y crever.
Malheur aux indifférents, aux châtrés, aux attentistes ! Peut-être suis-je engagé dans une cause perdue, une cause qui ne vaincra jamais. Qu'importe ! Je vis en elle". Alain Mouzon (à un proche quelques jours avant sa mort...).
Lettre d'un inconnu publiée dans l'Esprit Public N52 de mai 1964 :
"Sans doute avez-vous appris l'exécution, par les inspecteurs de police du groupe Jobart d'Alain Mouzon, combattant et dernier martyr en date de l'Algérie Française.
Cette lettre veut être le témoignage d'un ami en faveur de celui qui fut son chef et qui sacrifia tout pour que vive la France.
Alain Mouzon... Ce nom n'évoque peut-être pas chez nos amis beaucoup de souvenirs.
Et pourtant Alain fut membre de l'Etat-Major de l'OAS Mission III. Placé sous les ordres directs du "Monocle Noir" et plus particulièrement chargé des finances. A 17 ans, il passait avec succès sa deuxième partie du baccalauréat ; devenait ensuite instituteur de Belleville.
Vint mai 1958, l'immense fraternité d'Alger et ce drapeau tricolore ruisselant de soleil en travers de la Méditerranée. Alors, à 19 ans, à jamais, choisit l'Algérie française...


10 Avril 1964 :

Accord entre la France et l'Algérie fixant unilatéralement par trimestre le nombre d'Algériens pouvant entrer en France, en fonction des disponibilités du marché de l'emploi.
Et ça commence.....


21 Avril 1964 :

Fin du premier congrès FLN.
Ce congrès marque la totale domination de Ben Bella, qui change ses ministres, élimine ses anciens compagnons, nomme des nouveaux membres.
Parmi les rédacteurs des divers textes, très proches de Ben Bella figure outre Hervé Bourges Mohamed Harbi, depuis reconverti en historien impartial vivant et travaillant en france.
Le comité central 17 membres comporte deux ralliés, Mohand ou el Hadj et Katib Youssef, et un nombre égal de partisans de Ben Bella et de Boumedienne.
Il est heureux, il ne se rend pas compte que les petits jeunes préfèrent l'islamisme de Boumedienne à son programme marxisto-arabe.
Son programme "la charte d'Alger" soulève l'enthousiasme du monde progressiste surtout français, mais pas seulement (Tito, Castro…)


30 Avril 1964 :

Grande Camerone à Tulle, où presque tous les internés sont de la légion, (13 sur 17) ceux qui n'en sont pas - Salan, Challe,
Jouhaud, Guillaume
sont nommés soldats d'honneur et peuvent participer à la fête.


Par ailleurs...:
5 Avril 1964 :

Mort du Général MacArthur, commandant en chef des forces américaines du Pacifique, pendant la seconde guerre mondiale.


18 Avril 1964 :

Malraux, en verve, inaugure la Maison de la culture de Bourges
Il s'est acquitté de sa mission avec grandiloquence...


17 Avril 1964 :

Lancement de la mythique Ford Mustang à la foire de New-York.
Cette voiture dont près de 100000 exemplaires seront vendus en 3 mois, devient l'objet (cher) culte de toute la génération d'après-guerre.


**05---------------MAI 1964---------------**


10 Mai 1964 :

Prenant exemple sur Ben Bella en Algérie, Bourguiba en Tunisie nationalise les terres possédées par des étrangers, et en premier lieu celles des colons français .
En réaction: De gaulle lui coupe les vivres (aide financière) et rappelle ses techniciens..
Stupéfaction de Bourguiba, qui ne comprend pas pourquoi deux poids deux mesures.
Mais le trouble ne durera pas plus que l'émotion.


Par ailleurs...:
14/17 Mai 1964 :

Le XVIIème congrès du PCF sous la présidence de Maurice Thorez.
On compte parmi les secrétaires Waldeck Rochet (le secrétaire général) et Georges Marchais.
Ce congrès, tout en s'ajustant à la politique de Khrouchtchev, va voir l'abandon de la thèse marxiste de la paupérisation absolue et un refus moins radical du Marché commun, en même temps qu'une dénonciation de la voie chinoise.



10 Mai 1964 :

Johnny Hallyday part faire son service militaire à Offenbourg en Allemagne.
Il sera sergent au 43ème régiment d'infanterie de marine.


23 Mai 1964 :

Ouverture du premier congrès palestinien à Jérusalem.
Création de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) et de l'Armée de libération de la Palestine (ALP).
Le Comité exécutif de l'OLP (CEOLP) est élu et présidé par Ahmed Choukairy.
L'orientation de l'OLP est nettement panarabe et proche de Nasser, contrairement au Fatah.
Yasser Arafat affiche son opposition en se rendant à Alger avec Abou Jihad et obtient de l'aide de Ahmed Ben Bella pour mener des actions de guérilla contre Israël.

**06---------------JUIN 1964---------------**


10 Juin 1964 :

A Beauvais De gaulle défend sa politique algérienne :
"Le problème algérien a été résolu conformément au passé de la france et à son intérêt."
et le plus beau :
"un million de français ont été, sans heurt, sans drame, sans douleur, intégrés dans notre activité nationale. Cela ne s'était jamais vu."
Les médias sont d'accord.
Les pieds noirs aussi mais seulement sur la dernière phrase,
"cela ne s'était jamais vu."


15 Juin 1964 :

Un officier français, Santini est enlevé en Algérie comme à la plus riche période de 62.


Par ailleurs...:
2 Juin 1964 :

L'Organisation de libération de la Palestine représente les 4,5 millions de Palestiniens dispersés dans les pays arabes suite à la création de l'État d'Israël en 1948.
Le but de l'OLP est d'unifier les différents groupes de résistance secrets.


12 Juin 1964 :

Nelson Mandela, ancien vice-président de l'African National Congress est condamné à la détention à perpétuité au procès de Rivonia.
Vague de protestation contre l'apartheid.
L'ANC crée Umkhonto we Sizwe (« La lance de la nation ») en vue de la lutte armée.


14 Juin 1964 :

Christine Caron , bat le record du monde du 100m dos ! Elle n'a pas encore 16 ans!


18 Juin 1964 :

Eric Tabarly remporte la transatlantique en solitaire
C'est avec l'aide des architectes Gilles et Marc Costantini que le navigateur Eric Tabarly avait conçu son bateau pour la course transatlantique en solitaire
Bateau de 13,60 mètres, le Pen Duick II ketch, qui remporte la course en seulement 27 jours et 3 heures, franchissant le premier la ligne d'arrivée à Newport.
À son arrivée, le navigateur Éric Tabarly a déclaré : "je n'ai pas de passeport (...) je suis là en mission."


27 Juin 1964 :

Naissance de l´ORTF (Office de Radiodiffusion Télévision Française)

**07---------------JUILLET 1964---------------**


Deux ans sont passés depuis la terrible journée du 5 Juillet 1962..
6 Juillet 1964 :

Aït Ahmed et Boudiaf, deux des chefs historiques, désespérés de la dérive en faveur du pouvoir personnel de Ben Bella, et de l'évolution économique de l'algérie, se mettent dans la clandestinité (en Europe)
Ils créent le conseil national de défense de la révolution, et lancent des maquis qui n'auront de réalité qu'en Kabylie, et (très peu) en Ouarsenis et dans le Constantinois.
Khider apporte l'argent du FLN, toujours en Suisse.

- Une voiture conduite par un jeune homme de 20 ans, avec à ses cotés une jeune fille de 19 s'écrase contre un arbre sur la route entre "Puget sur Argens et Frèjus".
Les deux jeunes gens rentraient de Genève.
Ses parents ont lutté quinze ans pour faire reconnaître qu'il s'agit d'un assassinat , ils ont en effet recueilli le témoignage d'un passant, qui a vu une voiture militaire foncer volontairement sur la voiture, qui fit alors l'embardée mortelle.
Ils pensent que les militaires ciblaient un avocat algérois, membre l'O.A.S. venu de suisse et qu'ils se sont trompés de voiture- ou d'homme.
Les parents du jeune homme les Saint Aubin ont mené jusqu'à leur mort récente une épuisante bataille judiciaire marquée par neuf procédures et autant de non lieu. Ils ont cependant réussi à montrer en 1981, grâce à Badinter, qu'un camion de l'armée était bien sur la route à cette date, et que le témoignage du passant qui le racontait n'était pas du à l'imprégnation alcoolique ou à l'influence des extra terrestres comme la justice gaulliste le sous entendait.
La justice socialiste a alors admis un accident "involontaire" et versé 500.000 francs pour les faire taire.
Ils ne se sont pas tus, ils ont produit trois ordres de mission destinés à un capitaine en poste à Fréjus et demandant de neutraliser l'homme de l'O.A.S. en question, dont la voiture était la même que celle de leur fils.
Peine perdue, ils sont mort sans que la vérité soit reconnue.

Ils ne sont pas les seuls dans ce cas.


30 Juillet 1964 :

Le patron de la willaya 6 (Sahara) arrêté par les aviateurs soviétiques aux commandes des Migs, alors qu'il fonçait avec ses blindés pour liquider Ben Bella et Boumedienne.
Chaabani est arrêté, il sera exécuté le 8 septembre.
Pendant ce temps, l'ALN ratisse la Kabylie, avec une vigueur bien supérieure à celle de l'armée française. Abbas, Ben Khedda, Farès, sont arrêtés par le gouvernement FLN.


31 Juillet 1964 :

La responsabilité de l'aide aux musulmans partisans de la France en algérie est transférée à l'amiral commandant la base de Mers-el-Kébir, elle disparaîtra avec lui.
C'est l'occasion pour l'armée de faire un bilan, 10.000 musulmans pro-français ont été ramenés en 62, 15.000 en 63, 5.000 en 64.(dont environ 1.300 libérés des prisons algériennes à la demande du gouvernement français) 3200 engagés dans l'armée régulière ont été démobilisés à Sissone, soit 10000 avec leurs familles, environ 50.000 sans aide officielle, au total environ 90.000 personnes.
Alors que plus de 220.000 hommes adultes avaient marqué leur engagement vis à vis de la France, sans doute un million et demi de personnes avec les familles, 6 % ont été mis à l'abri.
Les responsabilités de l'abandon : Les archives des négociations, de Melun à Evian, illustrent de façon tragique l'évolution de la politique française concernant l'avenir des Français musulmans.
La contradiction est flagrante entre les déclarations successives du chef de l'Etat, de 1959 à 1962.
Les hécatombes annoncées en octobre 1959 ne sont plus redoutées le 21 juin 1962, lorsque le Comité des Affaires algériennes interdit de secourir les personnes menacées.
Certains voient dans ce revirement une adaptation pragmatique à l'évolution de la situation, l'expression d'une politique qui colle à l'événement;
la conclusion des accords d'Evian laisse en effet augurer le rétablissement de la paix, garanti par les déclarations de confiance optimistes des négociateurs Français et Algériens.
Mais on peut y voir aussi la méconnaissance des réalités:
l'opposition irréductible entre les communautés, la lutte pour le pouvoir et les richesses engagée depuis des mois au sein du FLN, le désir de vengeance des combattants humiliés, la volonté de rachat des populations attentistes.
Les négociateurs Français adoptent au départ des positions honorables et généreuses, mais peu réalistes, en ce qui concerne l'avenir des "amis de la France".
Trois dispositions principales sont envisagées:
- l/ la promesse solennelle de non-représailles exigée du FLN,
- 2/ le maintien des musulmans fidèles dans la nationalité française, assorti de garanties comparables à celles des européens (Cour des garanties et Association de Sauvegarde),
- 3/ la possibilité d'installation en France.
En décembre 1961, on estime encore au Ministère d'Etat chargé des Affaires algériennes que "la France faillirait à son honneur si elle ne tentait pas tout en leur faveur".
La promesse de non-représailles est accordée sans difficulté par le FLN en novembre 1961.
Mais une fois cette promesse acquise, l'on abandonne la proposition de nationalité, et l'on admet que la nationalité algérienne s'imposera de droit à tous les musulmans.
Le maintien de la nationalité, exprimant un point de vue de juriste, était d'ailleurs totalement irréaliste: comment imaginer que le harki, rentré dans son village au milieu de populations hostiles, sera protégé par la possession d'une carte d'identité française ?
Les propositions du général Crépin en janvier 1961 étaient-elles plus réalistes?
Car lui aussi recommandait le maintien de la nationalité française pour les supplétifs.
Mais il l'assortissait de conditions militaires rigoureuses, à savoir le regroupement des harkis en armes pendant un an après le cessez-le-feu. Et surtout, il se situait comme le général Challe dans la perspective d'une victoire militaire, et d'une négociation avec les seules willayas, rendue possible si les contacts avec Si Salah avaient été pris au sérieux par le gouvernement.
Les préfets d'Algérie, sondés en novembre 1961, ne se font pas d'illusion, ils estiment que la seule protection efficace serait le transfert des Musulmans fidèles en métropole.
Cette 3ème proposition apparaît comme la seule garantie réaliste pour les Français musulmans. Or la politique de rapatriement a évolué au fil des mois. Le conseiller de l'Elysée Manière y est favorable en mars 1961, ainsi que M.Roland-Cadet des Affaires algériennes, qui reporte cependant le choix après l'autodétermination.
En décembre, cette option ne s'applique qu'à "certains" musulmans fidèles: le P.V. de réunion à Matignon du 17 février 1962, le communiqué Messmer du 8 mars, la lettre Joxe du 7 Avril, et le message de l'EMI du 13 mai limitent les transferts aux seules personnes menacées.
Le recueil et le transfert seront-ils encore possibles après l'indépendance? "La garantie des garanties", selon les préfets, serait la présence de l'armée en zone rurale pendant 2 à 5 ans, pour "apaiser les tensions et les rancunes".
Cette nécessité a été reconnue par P. Racine dès 1960, et par le général de Gaulle en mars 1961.
Mais après Evian, elle est abandonnée, la période transitoire est réduite à trois mois, l'armée est regroupée et abandonne le bled au FLN.
Enfin, les interventions de l'armée sont interdites.

Le verbatim des pourparlers d'Evian contient l'importante déclaration finale de Krim Belkacem, le 18 mars 1962. Il se félicite de la bonne foi des négociateurs, qui a permis de "réaliser les aspirations nationales des Algériens. Une ère nouvelle de coopération entre la France et l'Algérie s'ouvre.
La délégation algérienne, mandatée par le CNRA et au nom du gouvernement, s'engage à respecter ces accords politiques et militaires, et à veiller à leur application ". A cette lecture, la bonne foi de Krim paraît manifeste. Il vient de signer l'accord de cessez-le-feu, et de parapher les 93 feuillets du texte, y compris les déclarations unilatérales du gouvernement Français.
Mais dans le même temps, le GPRA exprime des réserves sur une déclaration "qui ne saurait être opposable au futur Etat algérien".
Aussitôt après, sous l'incitation probable de l'Etat-Major de Boumedienne, les willayas font aux supplétifs des promesses mensongères (les willayas adoptent alors un traitement différencié vis-à-vis des musulmans en service dans l'armée française:
incitation à la désertion, des unités de la Force locale (appelés et GMS), promesse de pardon aux supplétifs et aux engagés, en attendant leur jugement qui violent ouvertement le seul accord réellement reconnu, celui qui interdit tout recours aux actes de violence.
Il est prescrit en effet, de "se montrer conciliant envers les harkis afin de ne pas provoquer leur départ en métropole, qui leur permettrait d'échapper à la justice de l'Algérie indépendante".)
Deux mois plus tard à Tripoli, le CNRA désavoue le GPRA responsable des accords. L'indécision française et l'information trop tardive sur les rapatriements ont incité les supplétifs à regagner leurs villages, où ils ont été immédiatement pris en mains par le FLN.
La responsabilité de la France dans ce retard est donc entière.
Quant à la duplicité du FLN, et à sa responsabilité dans les massacres, elles ne sont pas niables. On peut admettre que les négociateurs français ont été abusés par la bonne foi de Krim. Fallait-il faire confiance à la signature du FLN ?
M. Messmer en doute . Cette erreur de jugement est aggravée par l'absence de décision et d'information, par les lenteurs du rapatriement, et par l'interdiction des initiatives de secours, qui peut être assimilée à une non-assistance à personnes en danger, d'autant plus qu'à cette date le gouvernement était informé de la prise de position du CNRA.
(Maurice Faivre, Les archives inédites de la politique algérienne,)


Par ailleurs...:
2 Juillet 1964 :

Loi sur les droits civiques des noirs aux États-Unis

Après la loi sur la parité des salaires pour les deux sexes de l'année dernière, un pas encore plus considérable est franchi avec la Loi sur les droits civiques, qui accorde aux noirs américains les mêmes droits que les citoyens blancs et met fin à la ségrégation.
Le texte prévoit en effet que les citoyens noirs ont le même droit de vote , ne pourront être exclus des hôtels, restaurants, théâtres , ni des terrains municipaux ...
Le texte prévoit aussi la déségrégation des écoles , l'accès au traitement équitable des tribunaux fédéraux et interdit toute discrimination de la part des employeurs .


12 Juillet 1964 :

Maurice Thorez a péri aujourd'hui à l'âge de 64 ans à Istanbul, en Mer noire, alors qu'y faisait escale le navire qui le conduisait comme chaque été en vacances en URSS.
Il était malade depuis 1950, date où, à l'apogée de son prestige et de son autorité sur le PCF, il a été victime d'une grave attaque d'hémiplégie.


14 Juillet 1964 :

Tour de France: Formidable duel entre Anquetil et Poulidor sur les pentes du Puy de Dome


20 Juillet 1964 :

Création du FARC (Front de l'Armée Révolutionnaire de Colombie), groupe de résistance au pouvoir en place par des actions de guerrilla.
Le FARC est à l'origine la branche armée du Parti Communiste Colombien visant à contrôler les groupes dispersés de paysans rebelles au régime.
Le manque de succès militaires et l'esprit des débuts s'estompent bientôt devant le basculement dans le trafic de drogue, les enlèvements et les rançons qui apportent au mouvement l'argent qui lui faisait défaut.
Les opposants au FARC prennent au fil des ans une dimension internationale, avec en particulier l'enlèvement d'Ingrid Betencourt puis sa libération en 2008, six ans et demi plus tard.


**08---------------AOÛT 1964---------------**


15 Août 1964 :

Lors de l'inauguration du mémorial du débarquement de Provence, au mont Faron, une bombe doit exploser (25 kilos de cheddite, trois pains de TNT, allumage par radio) elle est plantée sous une plante verte.
Les personnes qui doivent appuyer sur le bouton ne sont pas autorisées à monter jusqu'au mémorial, la bombe n'explose pas ce jour là.
Quelques semaines plus tard une sorte de pétard explosera "naturellement".
En fait il semble bien que les services secrets qui ont largement pénétré l'O.A.S., dont seuls quelques obstinés continuent à agir, savaient tout de l'affaire, avaient désamorcé le truc et ensuite mis à la place le pétard.
C'est le légionnaire Samuel Lehman qui a averti le SDECE, il s'en ventera plus tard.
De toute façon, une autre mesure de sécurité, celle là imparable, avait été prise:
si personne autre qu'officiels n'était autorisé à cette cérémonie, trois classes d'enfants des écoles étaient là, entourant De gaulle, boucliers humains non volontaires.
Cet attentat avait été monté par Susini, avec l'accord de Soustelle et l'appui de Rossfelder qui avait confectionné les télécommandes des bombes.
L'éxecutant était Buscia. Il s'agit là, probablement, de la derniére action repertoriée de l'OAS.


27 Août 1964 :

Le Ministre de Broglie et les autorités Algériennes signent dans la clandestinité un accord par lequel la France s'engage à laisser à l'Algérie la possibilité de détenir à son gré et de disposer de toute les façons des citoyens Français sur le sol Algérien.
C'est accepter a posteriori le sort des harkis, des pieds noirs et des soldats que le FLN a martyrisé depuis le 19 mars 1962, les déclarations d'intention d'évian, et mettre fin aux dispositions contraires des mêmes déclarations, selon lesquels la France est autorisée à défendre ses citoyens sur le sol Algérien, déclarations qui n'ont jamais été mises en pratique. Des fuites ayant eu lieu, le Ministre dément de façon embarrassé,
mais les accords sont publiés au journal Officiel du 17 Août 1965.(J.O.que je n'ai pas retrouvé)


Par ailleurs...:
4 Août 1964 :

Début des bombardements US sur le Vietnam.
Parti à l'origine d'un conflit intérieur visant à la réunification des deux Viêt-Nam nord et sud, après la défaite des français à Diên-Biên-Phu en 1954, la confrontation déboucha rapidement sur une guerre civile .
L'interventionnisme américain qui soutient le sud, alimente le conflit en conseillers, et en matériels .
L'engagement US se traduit bientôt par des actions militaires directes au sol et dans les airs.
Cette guerre meurtrière ferat plus de 58000 morts côté américain, se terminera le 27 janvier 1973 par les accords de Paris.


6 Août 1964 :

L'encyclique Ecclesiam suam fait figure de programme du nouveau pape Paul VI, en place depuis le mois de juin de l'année dernière, d'autant plus que la troisième session du concile Vatican II est prévue pour le mois prochain.
Sa Sainteté reprend la politique d'ouverture et d'adaptation de l'Église au monde moderne (ou "aggiornamento") qu'avait menée son prédécesseur Jean XXIII, et le fait dans un texte qui "ne veut pas revêtir un caractère solennel et proprement doctrinal, ni proposer des enseignements déterminés, d'ordre moral ou social, (mais) veut simplement être un message fraternel et familier", annonce le prologue.
Tout en affirmant, avec ou sans paradoxe, vouloir rester absolument fidèle à toutes les exigences de l'Église du Christ (il insiste sur l'importance du culte marital), le pape propose de se réconcilier et transiger avec le progrès, le libéralisme et la civilisation moderne, de pratiquer le dialogue et de mettre l'accent sur les recherches intellectuelles et pastorales, les entreprises missionnaires et toute la vie et l'action catholique contemporaines.

12 Août 1964 :

Alors que pour la première fois de son histoire le continent africain est représentée aux Jeux Olympiques d'été de Tokyo, le CIO prend la courageuse décision d'exclure l'Afrique du Sud de la compétition.
Les instances internationales des Olympiades reprochent tout particulièrement au pays sa politique d'apartheid.
Décès de l'écrivain britannique Ian Flemming, créateur de James Bond.

**09---------------SEPTEMBRE 1964---------------**


3 Septembre 1964 :

Le pouvoir algérien fait fusiller Chaabani, ancien chef de la willaya 6, pour rébellion.
Les assassinats d'opposants étaient effectués par des hommes de main ("incontrôlés"), c'est la première exécution officielle, la société algérienne tétanisée dans le mythe de la révolution unie est profondément secouée.
Ben Bella annonce dans la foulée la création de milices populaires, qui ne dépendront pas des militaires.
Boumedienne, dont Ben Bella affirme qu'il ne l'a pas consulté avant l'exécution et que cette exécution est de son entière responsabilité comprend le message 5 sur 5.


19 Septembre 1964 :

Dissolution par Ben Bella de la première assemblée Algérienne, élue fin 62 dans un cadre sommairement conforme aux déclarations d'intention d'évian, puisque une représentation des "pieds noirs" (en fait des pieds verts(Français de France), mais bon, vu de paris) y figuraient.
Cette dissolution fait suite au vote de la loi sur la nationalité, où il est indiqué que la nationalité ne peut être accordée qu'à des personnes musulmanes, et qu'elles doivent se choisir un prénom également musulman.
L'abbé Berenguer, élu député au nom de son action en faveur du FLN,
il a été condamné par contumace( il était délégué du croissant algérien en Amérique latine où il récoltait des fonds pour acheter des munitions et des bombes) à dix ans de prison par le tribunal militaire de Tlemcen Il proteste avec fracas, se fait traiter de raciste par Duval, Evêque d'Alger qui a choisi le prénom de Mohamed, démissionne et rentre en France.


par ailleurs...:
11 Septembre 1964 :

Clôture de la conférence de la Ligue arabe.
les affluents du Jourdain seront détournés afin d'empêcher les Israéliens d'irriguer le désert du Néguev et l'OLP est reconnue.


21 Septembre 1964 :

>Malte devient indépendante du Royaume-Uni.
Pour la première fois, une femme prend part au Concile.
Marie-Louise Monnet est française et fondatrice de l'ACI (Action Catholique des Milieux Indépendants) en 1941.
Le pape Paul VI la distingue en la nommant 1ere auditrice femme laïque. Une journée historique.


Actualités Française Vidéo de l'INA de Septembre 1964

En Septembre 1964 :

**On n'a pas loupé et on doit s'en souvenir encore des Violents orages sur le Sud-Est les 4 ET 5 SEPTEMBRE 1964
Sur les Bouches-du-Rhône, cet épisode se produit moins dun mois après le violent orage sur Saint-Rémy de Provence, le 7 août.
Un épisode pluvieux bref et particulièrement intense a donc touché les régions méditerranéennes les 4 et 5 septembre 1964, touchant d’abord l’Aude et surtout l’Hérault dans l’après-midi du 4 pour se terminer 24 heures après, le 5 sur les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse.
Les intensités enregistrées sur la plaine de la Crau en matinée du 5 -(138 et 142 mm en 2 heures de 6 à 8 H UTC à la station météorologique d’Istres et à l’école d’agriculture de Salon-le-Merle,) rendent bien compte de la violence du phénomène.
Au total la station d'Istres a totalisé 201 mm en 8H35 (de 05H10 à 13H45 UTC).
Les valeurs maximales enregistrées sur les 2 journées climatologiques (4 et 5 septembre), mais en réalité, tombées en 24 heures sont:
- 211 mm à Saint-Martin de Londres (Hérault),
- 205 mm à Pompignan (Gard),
- 165 mm à Cavaillon (Vaucluse),
- 178 mm à Saint-Martin de Crau, 203 mm à Istres et 210 mm à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône).
Les Bouches-du-Rhône avaient déjà connu un orage très violent le 7 août 1964

**10---------------OCTOBRE 1964------------**


7 Octobre 1964 :

L’Algérie propose aux non alignés une conférence mondiale sur le désarmement:
Prenant la parole, devant la conférence des non-alignés au Caire, M. Ahmed Ben Bella, propose au nom de l’Algérie une conférence mondiale sur le désarmement.
Il a notamment affirmé, à cette occasion, « qu’être non-aligné, c’est être indépendant ».


18 Octobre 1964 :

Malgré la nationalisation d'octobre 63 de toutes les terres propriétés de non musulmans, un accord est signé entre la france et l'algérie: la France importera 7 millions d'hectolitre de vins chaque année.En avions-nous besoin???


Par ailleurs...:
10/24 Octobre 1964 :

jeux olympiques de Tokyo.


13 Octobre 1964 :

Election de Lindon Johnson comme président des Etats Unis avec 61% des voix contre son adversaire Barry Goldwater.

14 Octobre 1964 :

(Union soviétique) : Nikita Khrouchtchev est relevé de ses fonctions.
On lui reproche ses échecs en matière de politique agraire et industrielle ainsi qu'en politique extérieure.
Léonid Brejnev lui succède comme premier secrétaire du PCUS. Alexis Kossyguine prend la présidence du Conseil, tandis que Nikolaï Podgorny succède à Anastase Mikoyan à la présidence du Soviet suprême.
Au début de sa carrière, Brejnev fait preuve d'un certain dynamisme, mais à partir de 1974, malade, il se crispe sur le statu quo, laissant se développer les mafias et la corruption pour mieux consolider son pouvoir.
Martin Luther King reçoit le prix Nobel de la paix.


15 Octobre 1964 :

Victoire travailliste aux législatives au Royaume-Uni.


16 Octobre 1964 :

Explosion de la bombe A chinoise.


21 Octobre 1964 :

La France menace de quitter le Marché commun à cause des prix agricoles.

**11---------------NOVEMBRE 1964------------**


RAPPEL:1er novembre 1954 : déclenchement de l'insurrection armée par le F.L.N.
Tôt le matin du 1er novembre 1954, les hommes du FLN déclenchent des attaques dans diverses régions de l'Algérie contre des installations militaires,commissariats, entrepôts, équipements de communications, et des bâtiments publics.
Plusieurs soldats et des civils français sont pris pour cible.
Parmi les premières victimes,dans les gorges de Tighanimine dans les Aurès, à 7 heures du matin, les maquisards bloquent l'autocar et font descendre ses deux passagers français, un couple d'instituteurs, les Monnerot, et le caïd de la localité voisine de M'chounèche, Hadj Sadok.
Ce dernier, ancien officier de l'armée française, est abattu lorsqu'il veut sortir un pistolet de sa gandoura. A la question posée par le Caïd: ""Vous ne pouvez pas assassiner ces jeunes français qui sont instituteurs et venus de France pour instruire vos gosses?""
La réponse des assaillants était:
" On s'en fout, notre civilisation c'est le Coran, pas celle de ces chiens de roumis"
QUOI QU'EN DISE C'EST d'ACTUALITE RIEN N'A CHANGE

Une rafale tue Guy Monnerot qui se tient au coté du Caïd.
Sa femme est grièvement blessée et survivra par miracle.
Elle mourra en 1994, à 61 ans, peu de jours après le quarantième anniversaire du déclenchement de la guerre.


EVENEMENT du 1° NOVEMBRE



12 Novembre 1964 :

Des mesures furent prises contre la communauté des européens d'algérie résiduelle. Des tentatives d'intimidation, des arrestations plus ou moins arbitraires, découragèrent de rester ceux qui, contre vents et marées, avaient voulu demeurer sur leur terre natale.
Parmi eux, J. M. Tiné, l'ami de Blachette et de Jacques Chevallier, un "Libéral" pur et dur, un de ceux qui avait cru à l'entente avec les nationalistes
Que des mesures aussi graves aient pu être prises à l'encontre de gens qui, peu ou prou, avaient joué le jeu du FLN, montre que ce dernier ne voulait pas tolérer la moindre survivance de la communauté des pieds-noirs, considérée comme un vestige du colonialisme.
Les mesures prises par les Algériens motivèrent des protestations de la presse française dont un article du Figaro, daté du 12 novembre 1964 donne une idée.
Sous le titre "Les Français en Algérie manquent des garanties les plus élémentaires", on pouvait lire ceci:
*"Un homme de 72 ans, Monsieur Tiné est interné, depuis le début de l'été à la Maison d'arrêt de Berrouaghia. Aucune inculpation ne lui a été signifiée et il n'a même pas été présenté à un juge d'instruction.
*Cinq enseignantes françaises ont été arrêtées au début de septembre en Kabylie.
Trois d'entre elles sont encore détenues sans qu'aucune précision n'ait été fournie sur leur sort.
*Un Père Blanc arrêté par la Sécurité Militaire a disparu depuis deux mois.
*Monsieur Jean-Marie Tiné, l'un des hommes les plus en vue de la colonie française à Alger a été gardé 17 jours au secret par la Sécurité Militaire, avant que l'ambassade de France (au prix de quelles concessions ?) n'obtienne qu'il soit examiné par des médecins.
*Six ressortissants français ont été libérés la semaine dernière d'un pénitencier. Ils ont pris le lendemain l'avion pour la France. Ils n'avaient jamais été entendus par un juge d'instruction" (Yves Cuau).


Par ailleurs....:
2 Novembre 1964 :

Fayçal dépose son frère et devient roi d'Arabie saoudite. Saoud se réfugie en Égypte où il est accueilli par Nasser.

3 Novembre 1964 :

Élection du démocrate Lyndon Johnson comme président des États-Unis avec 61,1 % des voix contre le républicain Barry Goldwater qui, avec 38,5 %, subit l'échec le plus cuisant de l'histoire de la présidentielle américaine.
Cette défaite marquera le coup d'envoi pour les Républicains d'une offensive idéologique, bien organisée et généreusement financée, destinée à réhabiliter un capitalisme pur et dur.


7 Novembre 1964 :

L'ancien syndicat CFTC devient la CFDT.


**12---------------DECEMBRE 1964------------**


2 Décembre 1964 :

Ben Bella remanie son gouvernement, il nomme Boumedienne au placard doré de vice-président, et ajoute à ses fonctions de président, de premier ministre, et de ministre de l'intérieur les postes de ministre des finances, du plan, et de l'information.
(C'est un vrai cumul de mandat: quel homme!!!)


10 Décembre 1964 :

*La cour de sureté de l'état condamne Susini à mort par contumace pour son rôle à la tête de l'O.A.S.

28 Décembre 1964 :

Le congrès de l'autogestion a lieu du 25 au 28 et met en évidence l'échec de la politique agricole.
Les fellahs dénoncent les inégalités de salaire, les technocrates incompétents, et regrettent à mi voix le temps de l'algérie française.
Fort heureusement, le congré comporte 50 % de membres apparatchiks,les résolutions sont donc toutes bonnes.

Pa ailleurs...:
2 Décembre 1964 :

Le Canada se dote de son désormais célèbre drapeau à la feuille d'érable.


15 Décembre 1964 :

La NASA lance le premier satellite italien, le San Marco.


19 Décembre 1964 :

Sur l'initiative du Général de Gaulle, le résistant Jean Moulin entre au Panthéon.


28 Décembre 1964 :

En URSS, alors que le parti communiste connait une popularité acquise grâce aux actions du premier secrétaire Nikita Khrouchtchev, aussi bien à l'intérieur du pays que dans le monde entier, ses amis le destituent.


**13---------------TIMBRES EMIS en 1964---------------**











ANNÉE 1965










**01---------------JANVIER 1965---------------**


**4 Janvier 1965 :
Le polémiste "André Figueras", grand résistant, esprit libre, est condamné à une peine de prison ferme et à une forte amende pour son livre "Guide d'anti cinquième" publié en 1963 qui, dit le jugement, offense le chef de l'état . Ce guide est encore disponible.
Qui était André Figueras?:
Né le 8 janvier1924 à Paris. Il est l’arrière-petit-fils de Juan Figueras, président de la République espagnole en 1870.
Engagé dans la résistance en 1941, à l’âge de 17 ans, agent de liaison dans les FTP, il n’en demeure pas moins un défenseur de Philippe Pétain. Il termine la guerre dans les commando-parachutistes de l’Armée d’Afrique ; à ce double titre, il a reçu la croix de Guerre et la Médaille de la Résistance.
On dira de lui : "Ayant combattu dans la vraie résistance, il en sortit, chose rare, les poches plus vides encore qu’en y entrant, les manches vierges de tout galon, mais la tête pleine d’Histoire et d’histoires qu’il allait conter tout au long de sa vie."
Après-guerre, il débute une carrière dans la presse dans le journal L’Essor aux côtés deMaurice Clavel.
Durant sa vie, il collabore aussi à Combat, aux Nouvelles Littéraires, auJournal du Parlement, à Charivari, Minute, l’Echo de la presse et de la publicité, Monde et Vie, Le Figaro, Spectacle du monde, le Crapouillot, l’Opinion indépendante, Présent etc…
En 1950 et 1951, il est Chargé de conférences à l’École de Saint-Cyr.
La guerre d’Algérie et l’abandon de l’Algérie française par Charles de Gaulle contribue à faire de lui un adversaire très résolu du gaullisme. Il publie un grand nombre d’ouvrages pamphlétaires, dont plusieurs seront interdits par la censure, notamment Le Général mourra ou Charles le Dérisoire.
Il est également l’auteur d’un roman sur la France de la Seconde Guerre mondiale, assez cynique, Pas de champagne pour les vaincus, célèbre notamment pour sa description réaliste et effrayante du lynchage mortel d’une prostituée par les comités d’épuration de la Libération.
À la fin de sa vie, il présente sa candidature à l’Académie française, sans succès. Il meurt à Paris, le le 15 mars 2002. **   7 Janvier 1965 :
" Zorro" fait son entrée à la télévision française
**   23Janvier 1965 :
Inauguration de la cinémathèque d’Alger
**   24 Janvier 1965 :
Mort de l'homme d'état britannique "Winston Churchill "(né le 30 novembre 1874).



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**02---------------FEVRIER 1965---------------**


** Le 4 Février 1965:
Conférence de presse donnée au palais de l'Elysée .
Dans le décor et avec le cérémonial habituel, le général de Gaulle prononce une courte formule de bienvenue, puis aussitôt il invite l'assistance à l'interroger.
Après une boutade sur la santé du chef de l'Etat, les questions posées portent sur quatre grands chapitres : la politique des revenus, la réforme du système monétaire international, la crise de l'ONU, la question du devenir de l'Allemagne et de son éventuelle réunification, enfin les relations avec la Grande Bretagne.
** Le 16 février 1965 :
L’Algérie propose la réforme des structures de l’O.N.U.
dans une déclaration rendue publique à New York, la réforme des structures de l’O.N.U. et ce, afin préserver la coopération internationale et la paix.
Cela s’est passé lors de la 19è session de l’Organisation des nations unies. La déclaration du ministre des Affaires étrangères, M. Abdelaziz Bouteflika sur l’ajournementbdes travaux de la 19è session de l’Assemblée générale et que la délégation algérienne à l’ONU vient de distribuer, a provoqué un profond retentissement parmi toutes les délégations.
** 22 Février 1965 :
Monseigneur Duval, savoyard, qui a rejoint Alger en 1954, est nommé cardinal par Paul VI.
La même année, il sera autorisé (" pour services rendus " c'est pas rien....) par les autorités algériennes à prendre cette nationalité sans abjurer sa foi chrétienne, alors que normalement la nationalité algérienne n'est donnée qu'aux musulmans.
Il devra cependant choisir un nom "conforme à la spécificité du pays" et choisira glorieusement Mohamed, en souvenir peut-être de son surnom.
Il est mort à Alger en 1996.
** On trouve au Journal officiel:
- Question écrite:

20 février 1965.:
M. Cornut-Gentille attire l ' attention de M. le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre chargé des affaires algériennes sur le triste sort des cimetières européens d'Algérie .
Devant l' émotion profonde de nos compatriotes rapatriés qui se trouvent aujourd 'hui confrontés, après la perte de leurs foyers, avec un second drame, peut-être encore plus douloureux que le premier, il souhaiterait que fussent exposés par ses soins les interventions que peut effectuer le Gouvernement français afin que la paix des morts soit pour le moins respectée.
D'après les témoignages recueillis, ce sont en particulier les petits cimetières des campagnes, maintenant abandonnés par ceux qui lesbavaient créés de toutes pièces, qui ont été saccagés et profanés au mépris de toute conscience. Dans les grandes villes mêmes, faute d'entretien, les tombes et les monuments funéraires se dégradent d 'autant plus vite que des mains impies viennent accélérer et aggraver les dommages du temps qui passe . La relationfaite dans un quotidien parisien du 14 janvier 1965 du lamentable spectacle auquel son envoyé spécial a assisté à la sortie sud du cimetière de Saint-Eugène, à Alger, se passe de commentaires.
D 'une lettre récente de M. le secrétaire d'Etat, il ressort que le département des affaires algériennes ne dispose pas de crédits budgétaires lui permettant de prendre en charge le transfert des corps de nos compatriotes décédés en Algérie », mais, en revanche, que nos représentants diplomatiques et consulaires « veillent attentivement à la sauvegarde des cimetières français s et, enfin, que des mesures particulières sont actuellement en préparation pour faciliter aux familles l' entretien des sépultures et encouragerles initiatives locales dans ce domaine ». conclusion apaisante à laquelle, hélas, les faits rapportés apportent le plus cruel des démentis.
Le retour des morts de nos compatriotes, après celui des vivants, est un problème humain devant lequel, dans la mesure du possible, les considérations financières ne peuvent prévaloir ; et la Nation se devrait d'y consacrer un réel effort .
C'est seulement alors que disparaîtraient les légitimes appréhensions des Français d ' Algérie quant au sort réservé à ceux qu ' ils ont laissés derrière eux, et malgré eux. Il conviendrait entre temps que soit pour le moins assurée une protection réelle, efficace et sous contrôle, de leur dernière demeure.
Il lui demande quelles mesures il envisage de prendre pour que soit entendue cette prière de tout un petit peuple de Français, doublement meurtris dans leur chair et leurs sentiments.

20 février 1965 .:
M. Bourgoin demande à M. le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre, chargé des affaires algériennes, quel sera le sort des épouses et des enfants de nationalité algérienne des titulaires algériens de pensions de retraites françaises civiles et militaires . Il semble, en effet, que le titulaire ayant acquis une retraite de fonctionnaire ou de militaire suivant les règles communes à tous les fonctionnaires français, leurs ayants droit doivent conserver, bien qu 'ayant repris la nationalité algérienne, les mêmes prérogatives que s'ils avaient choisi d'opter pour la France .
** 23 février 1965: Remaniement du Gouvernement Pompidou.
Secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargé de la Recherche scientifique et des Questions atomiques et spatiales : Yvon Bourges, en remplacement de Gaston Palewski nommé président du Conseil constitutionnel.
** Séminaire afroasiatique à Alger du 22 au 27 Févvrier 1965:
Le Che y prononce un discours, resté dans les annales.
Il critique la politique du grand frère soviétique (sans jamais le nommer) envers les pays sous-développés et son manque d’ardeur dans la lutte contre l’impérialisme dans le monde : « Les pays socialistes ont le devoir moral de liquider leur complicité tacite avec les exploiteurs de l’Ouest. Il n’est pas pour nous d’autre définition du socialisme que l’abolition de l’exploitation de l’homme par l’homme. Il est entendu que les pays socialistes doivent payer le développement des pays sous-développés. »
Ce discours, bien que reflétant une opinion largement partagée dans le Tiers-Monde, embarrasse Fidel Castro au plus haut point.
Ce dernier doit composer avec l’allié soviétique, afin que Cuba continue de bénéficier de son soutien. Un appui tant économique que politique et militaire. L’île étant pratiquement dans une situation de perfusion, particulièrement depuis la mise en place de l’embargo américain en 1962.
Cet évènement entraîne le divorce du couple révolutionnaire : le Che disparaît de la vie publique, puis démissionne en octobre 1965 en renonçant à sa nationalité cubaine pour continuer sa Révolution.
« Non seulement je ne suis pas modéré, mais j’essaierai de ne jamais l’être » affirmait-il.
Le Che est mort, deux ans plus tard en Bolivie.








**03---------------MARS 1965---------------**


** 15 Mars 1965: Dernier comité des affaires algériennes, Pompidou tire un constat d'échec total:
" On peut traiter, on ne pourra pas collaborer avec l'algérie. (… pétrole) On a cherché à se rouler mutuellement.
Mettre un terme au passé, et chiffrer ce que nous voulons faire. Ils ont tout pris, mais ils n'ont plus rien à prendre ".
**31 Mars 65 : De gaulle gracie pour pâques Gouraud et Forhan.
- Général Marie-Michel GOURAUD: Commandant le Corp d'Armée de Constantine
POLYTECHNICIEN 1924
PARTICIPE AU PUTSCH DES GENERAUX A ALGER (AVRIL 1961)
Condamné à 7 ans de réclusion criminelle
GRACIE ET AMNISTIÉ
- Commandant FORHAN:


Extrait de l'Ouvrage de Maurice COTTAZ
"Les Procés du PUTSCH (1961) et Complot de Paris"

** Evénements Mars en Algérie
     *- Extrait d'une revue (Catherine LEVY "Pieds Rouges")


Extrait...

** Autres Evénements:

*(MALI) :
à la suite de la multiplication des coups d’État militaires en Afrique, le chef d’état-major Sékou Traoré proclame publiquement son loyalisme à l’égard du régime. Création d’un Conseil de Défense de la Révolution.

* (MAROC):
23 mars 1965 Les syndicats et l’UNEM s’étant joints au mouvement, les lycéens casablancais bientôt suivis de ceux de Fès et de Rabat se mettent en grève :
les jeunes non scolarisés rejoignent les grévistes, la répression policière est violente et on assiste alors à des scènes d’émeute à Casablanca.

Histoire de la répression sanglante

Le gouvernement pris de court fait appel à l’armée pour réprimer violemment les manifestations. Oufkir en personne dirige la répression, qui fait probablement plusieurs centaines de morts. *Début Mars 1965:
André Courrèges intègre le concept dans sa collection printemps- été 1965, avec des ambitions plus « couture ».
Il déconstruit et reconstruit, apporte sa patte futuriste, ajoute des « ailes » pour créer la jupe trapèze, très graphique.
Ses pairs ne ménagent pas leurs critiques, entre Coco Chanel qui fait part de son dégoût et Christian Dior qui déclare le genou « partie la plus laide du corps féminin ».
Ce sont les femmes qui tranchent et l’imposent, partout.
« Ni moi, ni Courrèges n’avons eu l’idée de la mini-jupe. C’est la rue qui l’a inventée. »

*Le 18 Mars:
Le lieutenant-colonnel soviétique Alexeï Leonov vient d'inscrire son nom dans l'histoire.
Il est en effet devenu aujourd'hui le premier homme à avoir flotté dans l'espace pendant près de dix minutes.
Cette sortie menée à bien par les soviétiques et à laquelle participaient Alexeï Leonov et le colonel Pavel Beliaiev a été effectuée à bord du Voskhod II.
Les deux hommes sont revenus sans incident, atterrissant à l'Ouest de l'Oural après un trajet de 26 heures.

*Le 20 Mars 1965:
150 millions de téléspectateurs découvrent à la télévision en direct de Naples l'interprétation de France Gall pour Poupée de cire, poupée de son.
La jeune chanteuse française, qui concoure pour le Luxembourg, remporte le Grand Prix Eurovision.
La chanson connaîtra un très grand succès en France et au Benelux.

* Le 24 Mars 1965:
Réalisé par Gérard Oury, Le Corniaud est actuellement sur tous les grands écrans.
Cette sympathique comédie française devrait détendre et faire rire plus d'un spectateur. Le duo Bourvil Louis de Funès fonctionne à la perfection et l'intrigue, pleine de gags et de quiproquos, nous transporte de Naples à Bordeaux à bord d'une Cadillac truffée d'héroïne, d'or, de bijou et garnie du plus gros diamant du monde..

* Le 22 mars:
Les États-Unis reconnaissent avoir utilisé des armes chimiques contre les Vietcongs durant la guerre du Viêt-Nam.










**04---------------AVRIL 1965---------------**


** 7 Avril 1965:
Aït Ahmed, leader historique du F.L.N., qui avait tenté de créer des maquis en Kabylie, condamné à mort, est gracié par Ben Bella qui souhaite, pour contrer Boumedienne, gagner le soutien de tous ceux qu'il a écarté pour constituer son pouvoir personnel.
Ben Bella fera libérer début juin Ferhat Abbas et Farés, dans la même optique.
Ca ne suffira pas pour lui conserver le pouvoir.

** 8 Avril 1965:
- Signature à Bruxelles du traité de fusion des exécutifs des trois communautés européennes (CECA, CEE, Euratom) fusionnent (effectif au 1er juillet 1967);
Vingt quatre pays sur quarante cinq décident d’adopter le procédé de télévision français Secam.

Arrestation de Gilles Buscia :
- Le 8 avril 1965 avec l’arrestation de Gilles Buscia, c'est la fin des opérations OAS.
L’autodissolution du CNR (Conseil national de la résistance) n’a eu lieu qu’en avril 1968.

** 9 Avril 1965:
Le Journal Officiel de la république algérienne publie un texte affirmant que "le gouvernement de la république algérienne est le seul juge pour décider de la libération des Français détenus pour faits de guerre en algérie ". La république française approuve silencieusement.

** 11 Avril 1965:
Mariage de Johnny Hallyday et Sylvie Vartan


** 27 Avril 1965:
Le général de Gaulle s'adresse aux Français pour leur expliquer les enjeux de la politique extérieure d'indépendance que mène la France.
Petite phrase:
En somme, si grand que soit le verre que l'on nous tend du dehors, nous préférons boire dans le nôtre tout en trinquant aux alentours.
Françaises, Français, vous le voyez. Pour nous, pour tous, autant que jamais, il faut que la France soit la France.
Vive la République ! Vive la France !

** 28 Avril 1965:
Débarquement des Marines américains à Saint-Domingue.

COMMENTAIRE VIDEO sur L'INTREVENTION AMERICAINE
16 Minutes








**05---------------MAI 1965---------------**


JE N'AI  RIEN TROUVÉ POUR LES ÉVENEMENTS DU MOIS DE MAI 1965 EN ALGERIE...
Mais... DES ÉVENEMENTS IMPORTANTS SE PRÉPARENT POUR LE MOIS PROCHAIN....
Sinon, en résumé depuis le début de 1965, l’Algérie doit faire face à la montée du chômage, à un exode rural massif et à une crise économique grave.
L’émigration vers l’Europe se développe.
Ben Bella est cependant convaincu de bénéficier du soutien populaire.
Néanmoins nous avons assisté, aux événements suivnats:
- 3 mai :
à la suite de bombardements dans les villages cambodgiens frontaliers, Norodom Sihanouk rompt les relations diplomatiques avec les États-Unis.
- 4 mai :
En France, Des vents d’ouest extrêmement violents soufflent en montagne
Certaines stations de sport d’hiver sont sinistrées, on relève des rafales à 204 km/h au Puy de Dôme.
- 12 mai :
Établissement officiel de relations diplomatiques entre Israël et la RFA.
Douze des treize membres de la Ligue arabe rompent avec Bonn à la suite de révélations sur la livraison d’armes ouest-allemandes à Israël dans le cadre des réparations allemandes au peuple juif.
- 17 mai :
état de siège en Bolivie pour dissoudre les milices des mineurs.
- 28 mai :
la France quitte l'OTASE.
Organisation du Traité de l'Asie du Sud-Est
- Le 29 mai 1965
Au cours de la huitième et dernière étape, Anquetil remporte Le Dauphiné Libéré, devançant de 1'43 ‘' … Raymond Poulidor.
et le lendemain Gagne le Bordeaux/Paris. Certes, on sait que Maître Jacques ne pédalait pas qu'à l'eau minérale.









**06---------------JUIN 1965---------------**


** 3 juin 1965:
Lors de la mission Gemini 4, Edward White fut le premier américain à faire une E.V.A (sortie extra véhiculaire), c’est à dire à sortir en apesanteur à l’extérieur de la capsule de la fusée, sortie qui dura une vingtaine de minutes.

** 8 juin :
Première participation officielle de soldats US à des combats au Viêt Nam.


** 11 Juin 1965:

RÉUNION SECRÈTE AU DÉPARTEMENT D’ÉTAT AMÉRICAIN SUR L’UNION MONÉTAIRE EUROPÉENNE
par François ASSELINEAU et François-Xavier GRISON
(article d’Ambrose Evans-Pritchard dans le Daily Télégraph du 19/09/2000)

** 16 juin:
Ouverture du tunnel du Mont Blanc entre la France et l'Italie.


** 19 juin 1965 :
Au nom du "redressement révolutionnaire" : le pouvoir militaire se dévoile
Ahmed Ben Bella est mis en prison et remplacé par Houari Boumedienne,
officiel président du conseil national de la révolution
(Ben Bella nageait dans le bonheur, il avait cumulé tous les pouvoirs, il se faisait encenser par la foule à chaque sortie, il est encensé comme un leader maximo dans toutes les capitales du socialisme, Mendés France venait de déposer à ses pieds l'hommage de la France.)
Outre Ben Bella, la “mission” comportait aussi l’arrestation de ses proches.
Ainsi, le ministre de la Santé, M. Nekkache, est arrêté après avoir reçu trois balles dans la poitrine. L’autre fidèle de Ben Bella, Hadj Ben Allah, est mis aux arrêts, ainsi que le directeur de la police judiciaire Hamadache et enfin le ministre des Affaires arabes et ancien chef de cabinet de Ben Bella, Abdelahram Chérif.
Ben Bella passera quatorze années en prison.
Boumediene mènera une politique de nationalisation et restera à la tête de l'Algérie jusqu'à sa mort en 1978.


** 22 juin 1965 :
Au Palais des Nations"Club des pins" devait s'ouvrir une conférence afro-asiatique (rejeton des non alignés) qui devait porter la gloire d'Ahmed Ben Bella au niveau universel.
De Gaulle devait triomphalement se faire reconnaître comme le chef des non-alignés lors de cette conférence.
Ce serait pour éviter cela que la C.I.A. et les services russes, unis pour conserver le monde sous leur duopole, auraient donné le feu vert à Boumediene.
Bouteflika met au point les derniers détails du Coup d'Etat... Le peuple algérien qui l'acclamait la veille ne bouge pas. Il est vrai que la situation économique est un désastre malgré les aides massives de la France (5 milliards et 364 millions depuis l'indépendance, le premier poste) et de l'Amérique (l'Amérique nourrit un algérien sur deux écrit-on dans "croissances des jeunes nations").
Le secteur non public a diminué de moitié, un million d'algérien ont fui leur pays depuis l'indépendance, surtout pour la France, dont 280.000 qui ont une formation professionnelle et viennent l'exercer en France.



TIMBRES ÉMIS en ALGERIE





**07---------------juillet 1965---------------**

La minijupe s'ajoute à la garde-robe de la femme libérée

** 3 Juillet 1965 :
Trois ans après l'indépendance de l'algérie, il est mis un point final à la possibilité de prendre la nationalité algérienne pour les pieds noirs (Non musulmans nés en algérie, y compris donc les juifs).
Moins de 800 l'ont fait dont 60 prêtres, 200 religieuses, 304 épouses de musulmans et le pittoresque Mohamed Bourges.
Il est vrai aussi que les demandes "normales" ont en général été refusées, contrairement (une fois de plus) aux déclarations d'intention d'Evian, le FLN demandait des preuves de l'aide apportée au FLN pendant la guerre.
* Mohamed BOURGES:
Bien avant de devenir le «médiabolique» homme de télévision que l'on sait, Hervé Bourges a consacré plus de dix ans de sa vie à l'Algérie.
Comme journaliste débutant à l'hebdomadaire anticolonialiste Témoignage chrétien, où il contribua à dénoncer la torture au sein de l'armée.
Comme appelé du contingent dans la région de Sétif, où il créa un centre de loisirs pour les jeunes Algériens.
Comme membre du cabinet du garde des Sceaux Edmond Michelet pour qui il servira de négociateur avec les détenus du FLN.
Comme conseiller des premiers dirigeants de l'Algérie indépendante, dont le président Ben Bella, et l'alors ministre de la Jeunesse Abdelaziz Bouteflika.
C'est le parcour algérien, original, de «Mohamed Bourges» qui le fera d'être condamné à mort par l'OAS.
Cette confusion des genres pose problème quand, par exemple, Bachir Boumaza (dont Bourges fut le collaborateur au ministère de l'Information) affirme que «ce n'est pas la faute du FLN si les harkis ont été massacrés»
Une rumeur tenace affirme que, partisan de l'indépendance algérienne, Bourges serait entré en guerre contre son pays, au point de militer dans les réseaux clandestins des «porteurs de valises».

** 6 juillet :
la France pratique à Bruxelles la politique de la chaise vide, pour infléchir la construction européenne dans un sens moins fédéraliste.

13 juillet 1965 :
L'Algérie et la France signent un accord "de gouvernement à gouvernement" qui légalise la nationalisation (deuxiéme épisode) du pétrole algérien.

** 15 juillet :
Le Premier ministre grec Georges Papandréou démissionne.
Le roi nomme Georgios Athanasiadis-Novas, remplacé le 20 août par Ilias Tsirimokos, qui n'obtiennent pas la confiance du parlement.

** 16 juillet :
Inauguration du tunnel du Mont-Blanc par le président Giuseppe Saragat et le Général de Gaulle.

** 19 juillet :
Voyage officiel d’André Malraux en Chine.

** 27 juillet :
Protocole relatif au détachement d'assistance technique du Génie militaire français mis à la disposition de la République algérienne démocratique et populaire

** 28 juillet :


Accord relatif à la contribution du Gouvernement français à la constitution et au fonctionnement de l'Institut algérien du pétrole.



La France paye tout... C'est pas beau!!!

** 29 juillet :
Accord concernant le règlement des questions touchant les hydrocarbures et le développement industriel de l'Algérie.

** 18 - 25 juillet :
Premiers Jeux panafricains de Brazzaville.



Conditions météo inimaginables pour Nous'Z'aut'....

le 17 juillet avec seulement 10° au meilleur moment de la journée à Château-Chinon, 11° à Langres, 13° à Nancy et 14° à Paris


Déluge à Lyon en Juillet








** 08---------------Août 1965---------------**


Pardon mesdames j'ai oublié le mois dernier de vous signaler:
La réforme des régimes matrimoniaux de 1965
La loi du 13 juillet 1965 portant réforme des régimes matrimoniaux se veut plus protectrice des individualités de l'homme et de la femme au sein du couple.
Ainsi, la loi du 13 juillet 1965 introduit la communauté réduite aux acquêts, qui devient le régime légal en l'absence de contrat de mariage. Selon ce régime en effet, chaque époux conserve la faculté d'administrer les biens qui lui étaient propres avant le mariage, ainsi que ses revenus personnels.
La communauté de biens se limite alors aux acquêts, c'est à dire aux biens acquis par les deux époux après leur mariage.
La loi établit par ailleurs l'égalité des époux dans la gestion des biens : si le mari demeure administrateur de la communauté de biens, il doit rendre compte de la gestion de ces biens à son épouse, et en cas de défaillance, cette dernière peut, par décision judiciaire, se substituer à lui. Les décisions les plus importantes doivent désormais être prises avec l'autorisation des deux conjoints : les achats à tempérament (à crédit), ainsi que la vente ou l'hypothèque du domicile conjugal requièrent le consentement des deux époux.
D'autre part, la réforme de 1965 rend effective la capacité juridique de la femme mariée.
Celle-ci peut en effet ouvrir un compte en banque en son nom propre, et n'a plus besoin de l'autorisation de son mari pour exercer une profession séparée.
La réforme des régimes matrimoniaux de 1965 renforce donc l'égalité entre homme et femme au sein du foyer, et constitue dès lors une avancée capitale pour cette même égalité au sein de la société.

Or, en 1965, grâce à l'élection présidentielle au suffrage universel, les femmes entrent enfin dans la sphère politique, sont entendues et obtiennent une pleine légitimité.
C'est du moins la thèse que soutient Mariette Sineau dans La Force du nombre - Femmes et démocratie présidentielle (aux éditions de l'Aube).
Selon la politologue, grâce à cette nouvelle Constitution, les femmes à présent majoritaires en nombre, ont pu faire évoluer la société et obtenir d'elle de nouveaux droits jusqu'alors occultés.
** 4 août :
Indépendance des Îles Cook.(Situé entre les 9e et 23e parallèles sud, l'archipel comprend quinze îles, à la géomorphologie variée :
îles hautes, atolls surélevés ou simples atolls.)
** 9 août :
Singapour, ville chinoise dirigée par Lee Kuan Yew, quitte la fédération de Malaisie.
** 16 août :
Guerre frontalière entre le Pakistan et l'Inde à propos du territoire contesté du Cachemire. Les troupes pakistanaises s’infiltrent en direction de Srinagar, capitale du Cachemire sous occupation indienne, puis en septembre lancent une véritable offensive, convaincues du soutien des Kashmiri.
Les Indiens réagissent promptement en violant la frontière internationale et déclenchent une triple offensive qui converge vers Lahore.
Cette guerre se termine par un statu quo les deux belligérants revenant à leur position d'avant septembre.
** 14 août:
Roger Vadim épouse Jane Fonda à Vegas
** 17 - 24 août (Viêt Nam) :
opération Starlite.
L'opération a été menée du 18 au 24 août 1965 et consiste en un assaut interarmes impliquant des unités terrestres, aériennes et navales.
Des Marines américains ont été déployés au moyen d'hélicoptères pendant que d'autres en faisaient autant par un débarquement amphibie.
Quelque 5 000 Marines ont pris part à l'opération.
** 21 août (Viêt Nam) :
Premier bombardement américains au nord du 17e parallèle.
** 24 août :
Second accord entre Fayçal et Nasser qui établit un régime provisoire au Yémen et l’organisation d’un plébiscite sur l’avenir politique du pays.
Les parties yéménites en conflit refusent l’arrangement
** 21 août :
Nouvelle Constitution en Roumanie, qui devient désormais la République socialiste de Roumanie.
** 27 août :
Décès: Le Corbusier, architecte, urbaniste d'origine suisse (Ne le 6 octobre 1887).
En août 1965, Georges Chaffard esquisse dans les colonnes de L'Express un palmarès des ex-colonies françaises d'Afrique subsaharienne.
la palme est decernée à la Côte d'Ivoire de Félix Houphouët-Boigny, le « bélier de Yamoussoukro ».
Loin en tête du peloton, la Côte d'Ivoire, qui a fêté, le 7 août, le cinquième anniversaire de l'Indépendance, étonne tous les visiteurs étrangers par le dynamisme de son expansion. Le président Félix Houphouët-Boigny a délibérément opté, dès 1959, pour un système de développement libéral.
Enfin on n'oublie pas la météo des mois d'Août:

TIMBRES ÉMIS en ALGERIE en Août 1965













** 08---------------SEPTEMBRE 1965---------------**


** 1er septembre :
le Tibet (Xizang) reçoit officiellement le statut de région autonome de la République populaire de Chine, et Pékin annonce que de profondes transformations socialistes vont être entreprises dans la province.
Le panchen-lama est destitué.
Pendant la révolution culturelle, les Gardes rouges intensifient les persécutions antireligieuses, et dynamitent des centaines de monastères et de monuments bouddhistes.
On estime qu’un sixième de la population tibétaine a disparu depuis 1950 à la suite des conflits des années 1950-1970.



**4 septembre 1965:

Décès du Docteur Albert Schweitzer:
À la fois musicien, philosophe, théologien et médecin Albert Schweitzer prix Nobel de la paix 1952 a consacré sa vie au service des malades.
Né le 14 Janvier 1875 à Kaysersberg en Alsace allemande (il sera réintégré dans la nationalité française par le Traité de Versailles) il décide après ses études de médecine de partir pour l'Afrique noire. Dans des conditions matérielles très difficiles il fonde en 1913 avec sa femme un hôpital missionnaire à Lambaréné au Gabon.
Son dispensaire devient peu à peu un important centre hospitalier de traitement de la lèpre et des maladies tropicales.
Musicien organiste averti, il a reçu en 1928 le prix Goethe pour ses travaux sur Bach et ses interprétations à l'orgue caractéristiques du mouvement de la réforme alsacienne.
Son décès dans son hôpital de Lambaréné à l'âge de 90 ans va susciter une émotion d'ampleur mondiale.
** 9 septembre :
Trois mois avant l'élection présidentielle qui doit avoir lieu en décembre, le général de Gaulle a convoqué les journalistes à l'Elysée.
Conférence de presse de Charles de Gaulle annonçant le retrait français de l’OTAN au plus tard en 1969.
Il aborde les questions du développement économique et social de la France, du Marché commun, de la position de la France dans le monde, et des institutions françaises.
** 10 septembre :
Création autour de François Mitterrand de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS) par la SFIO, le parti radical et les clubs de la Convention des institutions républicaines.
** 11 Septembre:
Naissance à Damas de Bachar el-Assad, Il sera président de la république syrienne le 20 juin 2000.
** 17 septembre :
le conservateur modéré Stephanos Stephanopoulos devient Premier ministre en Grèce (fin le 22 septembre 1966).
** 23 septembre:
(Deuxième Guerre indo-pakistanaise) : le Secrétaire général des Nations unies, U Thant, réussit à négocier un cessez-le-feu.
La guerre fait environ 5000 tués chez les Indiens, et 4000 chez les Pakistanais.
** 26 septembre:
Elections sénatoriales, confirmation du recul de la Droite. ** 29 septembre:
A l'Assemblée générale M. Couve de Murville plaide en faveur de l'admission de la Chine à l'O.N.U. et un règlement du conflit vietnamien conformément aux accords de Genève de 1954.
** 30 septembre - 1er octobre :
Mouvement du 30 septembre en Indonésie. Un lieutenant-colonel de la garde présidentielle, Untung, annonce avoir déjoué un complot contre le président Soekarno qui aurait été fomenté par un « conseil des généraux ».
Il annonce également la formation d'un « conseil révolutionnaire » de 45 membres.
On apprend que six généraux ont été assassinés la nuit précédente.
Le général Soeharto prend la tête de la répression.

Evénements en Indonésie (Herodote)



Evénements en Indonésie (Le grand soir: Information alternative)




** En Septembre 1965:
- la Chine s’engage à construire au Mali un des plus puissants poste émetteur du continent africain.(La chine commence à s'interesser à l'Afrique...)
- Premières élections législatives en Afghanistan.
- Sommet arabe de Casablanca. Le souverain saoudien Fayçal lance l’idée des sommets Islamiques réunissant des représentants de l’ensemble du monde Musulman.
Il s’agit de remettre en cause le leadership nassérien sur le monde Arabe.

TIMBRES ÉMIS en ALGERIE en Septembre 1965













**10 --------------OCTOBRE 1965---------------**


** 4 octobre 1965 :
Discours du pape Paul VI à l'Organisation des Nations unies
Dans la foulée du concile Vatican II, la visite du pape Paul VI à l'Organisation des Nations unies (ONU) marque un virage important dans l'évolution de la diplomatie vaticane.
Le moment fort de ce voyage survient lorsque le pape lance aux dirigeants et aux peuples du monde ces mots d'espoirs :
«Plus jamais la guerre: L'Humanité devra mettre fin à la guerre ou c'est la guerre qui mettra fin à l'Humanité... »
Élu en 1963, Paul VI rompt avec une vieille tradition et devient le premier pape en 150 ans à voyager hors d'Italie. Se présentant comme un pèlerin de la paix, il visite la Terre sainte en janvier 1964, puis l'Inde, en décembre de la même année.
En octobre 1965, Paul VI devient le premier pape à visiter l'Amérique.
** 12 octobre 1965 :
Création du Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR) au Chili
Des étudiants de Santiago fondent le Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR), un groupe prônant la guérilla urbaine pour prendre le pouvoir et instaurer une société communiste au Chili.
Le MIR sera victime d'une répression brutale sous le régime d'Augusto Pinochet.
** Afrique :
** 13 octobre :
Poursuite de la guerre civile au Congo-Léopoldville.
Le président Kasa-Vubu révoque Moïse Tshombe.
La crise s’intensifie jusqu’au coup d’État du général Mobutu, commandant l’armée du Congo, qui rétablit l’intégrité du territoire en mettant fin aux luttes armées le 24 novembre.
** 21 - 25 octobre :
Sommet de l’OUA (Organisation de l'Unité Africaine ) à Accra, boycotté par huit pays francophones hostiles à Kwame Nkrumah (Côte d'Ivoire, Dahomey, Gabon, Haute-Volta, Madagascar, Niger, Tchad et Congo Brazzaville).
Déclaration sur la subversion qui interdit aux membres de l’OUA toute intervention dans les affaires d’autres États.
Résolutions contre le gouvernement de la minorité blanche en Rhodésie.
Boycott total de l’Afrique du Sud.
**22 octobre :
Second coup d’État du colonel Christophe Soglo au Dahomey.
** 29 octobre :
Enlèvement à Paris de Mehdi Ben Barka, chef des opposants au roi du Maroc Hassan II .
** Asie :
** 30 septembre - 1er octobre :
Mouvement en Indonésie. Un lieutenant-colonel de la garde présidentielle, Untung, annonce avoir déjoué un complot contre le président Soekarno qui aurait été fomenté par un « conseil des généraux ».
Il annonce également la formation d'un « conseil révolutionnaire » de 45 membres.
On apprend que six généraux ont été assassinés la nuit précédente.
Le général Soeharto prend la tête de la répression.
** 14 octobre :
Répression massive (de 500 000 à 1 M morts) contre le Parti communiste indonésien, accusé par l'armée d'avoir organisé le coup d'État. À la fin de l’année, malgré les efforts de Soekarno pour calmer la situation, des unités de l’armée et des groupes musulmans, surtout dans les campagnes, massacrent les communistes et leurs sympathisants.
Des pogroms sont menés contre les Chinois. Les estimations du nombre de victimes varient de 80 000 à 1 million de morts.
** 16 octobre :
Soekarno est écarté du pouvoir au bénéfice de Soeharto. Début de la dictature de Suharto (fin en 1998).
** Europe :
** 26 octobre 1965 :
La reine d'Angleterre décore les Beatles de l'Ordre de l'Empire Britannique
Un peu intimidés, ils avoueront, plus tard, que cette cérémonie leur était apparue sous un angle comique et irréel à la fois, car ils avaient fumé de la marijuana dans les toilettes de Buckingham Palace avant d'être introduits devant sa majesté.
Il se trouva quelques dignitaires grincheux qui protestèrent officiellement contre le fait de voir porter leur si noble décoration par de tels décadents.
Mais, en vendant des millions de disques à l'etranger, la musique des Beatles faisait rentrer des devises dans les caisses de l'Etat qui en avait besoin.
** 31 octobre 1965 :
Ben Barka a été enlevé à Paris:
Mehdi Ben Barka, dirigeant du principal parti d'opposition au Roi du Maroc Hassan II, l'union nationale des forces populaires (UNFP), a été enlevé en plein Paris devant le drugstore Saint Germain.
Le leader du mouvement tiers-mondiste et panafricaniste avait rendez-vous à la brasserie Lipp, sur le boulevard Saint Germain, avec le cinéaste Georges Figon et le journaliste Philippe Bernier qui avaient pour projet de réaliser un film sur la décolonisation.
Sur le lieu de rendez-vous, des policiers français attendaient Ben Barka et l'ont emmené.
Il reste depuis introuvable et l'on commence à parler dune "affaire Ben Barka".

Pas de TIMBRES ÉMIS en ALGERIE en Octobre 1965










**11 --------------NOVEMBRE 1965---------------**


** 1 Novembre 1965 :
Début de la guerre civile tchadienne (1965-1979).
Émeutes à Mangalmé dans le département de Guéra. Intervention étrangère.
les populations se soulèvent contre un emprunt forcé payable en bétail et le quadruplement de la "taxe civique".
Une dizaine de fonctionnaires sont tués.
En représailles l’Armée Nationale Tchadienne rase plusieurs villages
** 4 Novembre 1965 :
Le général de Gaulle annonce sa candidature aux présidentielles
Le président de Gaulle s'est adressé à une France de 6 385 000 récepteurs de télévision pour annoncer sa candidature à sa propre succession aux élections présidentielles du 5 décembre 1965, les premières qui se feront au suffrage universel direct instauré après le référendum de 1962.
La nouvelle, si elle est de dernière minute, en surprendra peu : l'année précédente, Monsieur X (Gaston Defferre) faisait déjà campagne contre le régime personnel du général.
Ce dernier n'a d'ailleurs pas hésité à user de ce lien particulier avec les Français dans son allocution Plus qu'en candidat, c'est en vainqueur qu'il se présente, quoique cette fois ce n'est pas pour surmonter une terrible crise que la France a besoin de lui, mais pour continuer le travail de stabilisation et de construction de la Vème République qu'il a créée, et ainsi éviter le désastre assuré :
"Que l'adhésion franche et massive des citoyens m'engage à rester en fonctions, l'avenir de la République nouvelle sera décidément assuré. Sinon, personne ne peut douter qu'elle s'écroulera aussitôt".
Faisant très brièvement mention de ses aspirations pour le pays, de son voeu d'avoir une politique étrangère non plus de colonisateur mais d'ami, de la nécessité de construire prudemment l'Europe, il insiste surtout que le fait que chaque Français le connaissant bien, il peut bien lui témoigner de sa confiance et sur l'idée que voter autrement reviendrait à voter contre la France.
Deux des affiches de la campagne du général vont revenir sur cette idée de confiance, la troisième représentera une Marianne fillette, figure de la Vème République, qui dit :
"J'ai sept ans, laissez-moi grandir".
De Gaulle se refusera à réutiliser la télévision, pour la première fois essentielle à la campagne, jusqu'à quelques jours avant le scrutin.
** 9 Novembre 1965 :
- New York plongée dans le noir suite à une panne gigantesque
À 18h27, l'est de l'Amérique a subi la plus grande panne d'électricité de l'histoire.
Durant 14 heures, New-York et les états américains et canadiens voisins (le Sud de l'Ontario, les états du New Jersey, de la Pennsylvanie et la quasi-totalité de la Nouvelle-Angleterre) se sont retrouvés dans le noir complet.
Au total, ce sont plus de 30 millions d'habitants qui ont été privés d'électricité. 800 000 personnes se sont également retrouvées bloquées dans le métro New-Yorkais et l'événement, survenu à l'heure de sorties des bureaux, a eu des retentissements considérables. C'est une faille de transmission qui est à l'origine de ce blackout historique.

** Suspension de la peine de mort pour une durée de cinq ans au Royaume-Uni.
** 11 Novembre 1965 :
Déclaration unilatérale d’indépendance de la Rhodésie (UDI) proclamée par des colons pratiquant l’apartheid (Ian Smith) et contre la volonté de la Grande-Bretagne.
Elle consacre la rupture avec le Commonwealth pour ne pas renoncer à la ségrégation raciale.
Le gouvernement britannique se contente de prendre des sanctions économiques. Un mois plus tard, neuf États africains, dont deux membres du Commonwealth (Ghana et Tanzanie) rompent leurs relations diplomatiques avec le Royaume-Uni.
** 17 Novembre 1965 :
Pour la 15e fois l’Assemblée générale des Nations unies refuse l’admission de la Chine
** 21 Novembre 1965 :
La France découvre Mireille Mathieu
La France a découvert la "nouvelle Edith Piaf" en écoutant à la télévision la jeune chanteuse provençale Mireille Mathieu qui chante pour la première fois dans l'émission Télé Dimanche, présentée par Roger Lanzac et Raymond Marcillac.
L'artiste avait été repérée lors de la finale d'un radio-crochet à Avignon l'année dernière, puis a été invitée à cette fameuse émission.
Le succès est immédiat, les Français sont séduits par cette chanteuse.
** 24 Novembre 1965 :
Coup d'État militaire contre Joseph Kasa-Vubu au Congo-Léopoldville.
Le lieutenant-général Joseph-Désiré Mobutu prend le pouvoir.
** 26 Novembre 1965 :
La France lance son premier satellite dans l'espace.
Nous sommes au temps de la conquête de l'espace et la France y participe aux côtés des soviétiques et des américains.
Alors que le 18 mars dernier, un russe Alexei Leonov parvient à effectuer une première sortie dans l'espace, les américains l'imitant trois mois plus tard, c'est au tour de la France de montrer sa puissance par le lancement du premier satellite français, Asterix.
Une fusée "Diamant A" a mis sur orbite "Astérix", le premier satellite français en ce jour du 26 novembre 1965 à 15 heures 47 minutes 21 secondes (heure de Paris).
Le lancement est effectué depuis Hammaguir dans le désert du Sahara algérien.
La France devient ainsi la 3ème puissance spatiale mondiale.
"COCORICO "
Le général De Gaulle l'a bien compris, le programme spatial est un enjeu principal pour la France si elle souhaite conserver son indépendance nationale.
Dès 1957, des fusées sondes Véronique sont lancées à l'occasion de l'Année Géophysique Internationale. Le CNES (centre national d'études spatiales) créé en 1961 est chargé de coordonner les activités spatiales françaises. C'est sous son égide que sera conçu Astérix et espérons-le bien d'autres prouesses technologiques.
D'autre part, il y a dans ce lancement ou du moins dans le choix de sa date, une manoeuvre politique digne du fin politique qu'est le général De gaulle.
En effet, le lancement est organisé une semaine avant le premier tour de la première élection présidentielle au suffrage universel direct en France depuis la révision de la Constitution de 1962 (référundum) et à laquelle De Gaulle se présente.

centre national d'études spatiales


Pas de TIMBRES ÉMIS en ALGERIE en Novembre 1965
Faudra attendre Décembre










**01---------------DECEMBRE 1965---------------**


Jacques Perret, est un écrivain français, né le 8 septembre 1901 à Trappes dans les Yvelines et mort le 10 décembre 1992 à Paris,
Militant royaliste, ardent défenseur du Trône et de l'Autel, il collabore au journal "Je suis partout "
Fait prisonnier pendant la guerre de 1940, il est envoyé en Allemagne, mais réussit à s'échapper en 1942.
Médaille militaire et Croix de guerre avec palme, il rejoint par la suite les maquis de la Résistance.
Jacques Perret est déchu, en mai 1963, de ses droits civiques, et rayé du contrôle de la médaille militaire pour la part active qu’il a prise dans la défense de l’Algérie Française et pour différents articles contre le général de Gaulle et quelques offenses à la Légion d'honneur.
(Probablement que De Gaule avait besoin d'une voix supplémentaire pour se faire élire????). Heureusement: Depuis mai 2006, une rue porte son nom à Orange (Vaucluse).
Jacques Perret ancien militant de l'OAS a donné une conference pour le cercle algérianiste:
ci dessous le texte:
**"Un Patos aura donc ici le privilège et l'imprudence de parler des Pieds-noirs dans une assemblée de Pieds-noirs.
Ils ont tous une bonne langue et je tournerai sept fois la mienne. Je ne perdrai pas de vue que René Viviani était Pied-noir et qu'en mai 1914 le vent de l'histoire soufflant par sa bouche retournait comme une crêpe la majorité parlementaire. Estourbie sous le charme et la violence du baratin pied-noir elle votait l'application immédiate de la loi de trois ans dont elle ne voulait pas et que l'orateur lui-même n'avait cessé de combattre. A vrai dire c'est une belle figure de bateleur qui venait ce jour-là de sauver la patrie. D'une gueulante africaine la victoire de la Marne. Je n'oublierai donc pas qu'un génie harangueur habite les Pieds-noirs. A eux la faconde au soleil, à nous Patos la bafouille dans le brouillard.
Je vois même qu'on ne se gêne pas pour nous orthographier Pathos et je trouve excessif qu'on nous le dise en grec. J'écrirai donc Patos et n'y voyant qu'un sobriquet d'origine inconnue, toute acception péjorative ne pouvant être due qu'au malheur des temps.
Avant de bien connaître les Pieds-noirs j'ai bien connu les sidis. Je dis "sidi" comme on dirait "bicot", "melon", "crouyat" et autres diminutifs, tropes ou doublets parfaitement honorables et pour le moins innocents.
Les appellations officielles n'étant que périphrases complexées ou approximations incommodes et le mot arabe étant lui-même bizarrement tenu pour désobligeant quand il est parlé d'Arabes, je m'en tiendrai aux sobriquets. S'il n'y avait pas de sobriquets il n'y aurait plus qu'à se taire. Au demeurant Sidi n'est pas un sobriquet mais un titre. Ayant eu chez nous les honneurs de l'usage populaire il y a laissé ses privilèges de noblesse, et qui aurait le front de s'en plaindre aujourd'hui. De toutes manières si la dignité humaine se paye de mots elle ne sera pas volée si j'appelle mon prochain monsieur, et en plus dans sa langue maternelle. Mais les experts en contacts humains ayant eu révélation que le mot "arabe" humiliait les arabes comme le mot "juif" les juifs, "concierge" les concierges, "nègre" les nègres, ils ont renchéri de subtilité en décrétant qu'à l'avenir et à l'égard des musulmans l'usage du monsieur serait obligatoire et son équivalent arabe interdit.
S'ils entendaient que l'indigène fût honoré de la sorte, c'est qu'ils ne doutaient pas eux-mêmes que le nom français fût essentiellement supérieur à tout autre. Ce n'était ni plus ni moins que la discrimination raciale par convention dénominative, la pire de toutes. J'en parle au passé car aujourd'hui le formulaire des civilités est en train de se retourner comme un doigt de gant; déjà les nègres ne souffrent plus d'autre nom que nègre et les membres de la Ligue des droits de l'homme aspirent au doux nom de sidi. Ajoutez-y que nos évêques, par dévoiement de l'humilité, esprit de manège ou peur impie du ridicule, se disent embarrassés du monseigneur, qui les retranche du peuple des copains, et qu'à ce moment-là en effet c'est par dérision que nous les appellerions monseigneur. C'est pour dire que les mots innocents se font rares et qu'il est permis de s'embrouiller dans les signes extérieurs. Toujours est-il que jadis, interpellé sous le nom de francaoui ou de roumi je m'entendais salué comme la survivance de Godefroy de Bouillon et la postérité de Scipion l'Africain.
Je n'ai guère connu en effet les Sarrazins et les Numides que sous l'habit militaire et les couleurs françaises.
De tous les procédés en usage pour escamoter les problèmes de la vie en société, la tenue de campagne était jusqu'ici le plus sûr et le plus facile. Dans les années 20 j'ai terminé la conquête du Maroc dans un régiment de tirailleurs algériens en qualité de caporal. Je dois dire à ma confusion que l'état de 2ème classe n'était pas accessible aux chrétiens. Le caporalat était le dernier rang où leur humilité pût prétendre. Ils y trouvaient néanmoins cette consolation qu'à part les deux petits galons de laine jaune, rien dans leurs équipements et fardeaux ne les distinguaient de la troupe.
C'est un lieutenant indigène qui avait commandé le peloton des élèves caporaux. A nos yeux de Parisiens et Beaucerons le titre indigène ne faisait que souligner une évidence. D'autre part, les mérites du lieutenant Tebib ayant été reconnus par la France souveraine, je me pliai de bonne grâce aux commandements de cet officier français, peut-être avec l'idée aristocratique de le mettre à l'aise. De toutes manières les trois pas de distance nous donnaient satisfaction à l'un comme à l'autre. Les relations humaines s'arrangent toujours mieux de la distance que du niveau.
Dans nos relations d'hommes de troupe avec les tirailleurs indigènes la promiscuité n'empêchait pas la distance, moyennant quoi le nom d'unité convenait au régiment.
Nous prenions en commun les travaux et les jours sans toujours nous distraire aux mêmes jeux. Entre nous par exemple, d'Auvergne ou de Montparnasse, nous pouvions rigoler jusqu'à en venir aux mains; avec les Algériens on ne se battait jamais, pour des raisons obscures et qui semblaient aller de soi. A part ca nous partagions tout, gamelle, corvées, fatigues, servitude et grandeur. Les gradés indigènes étaient plus vaches avec leur congénères, les gradés métropolitains étaient moins tendres avec nous et cela faisait une sorte de justice bien pesée. Enfin l'esprit de corps et la jeunesse nous maintenaient en cordialité, au moins par les signes extérieurs, ce qui est le principal.
Aux départs en colonne et dans le feu de l'action nous n'étions pas loin de l'intégration sentimentale. Et au sortir d'un engagement un peu dur c'était quasiment la fête de famille, avec ses congratulations expansives, ses mâles embrassades et l'exaltation des morts. La fraternité n'est une et universelle que dans les dogmes ou les nuages. Dans le monde sensible il en est de toutes sortes et la fraternité d'armes est la plus douce et la moins avare, on n'y regarde pas à la dépense. Les Algériens l'ont connue chez nous pendant cinq générations. Nous les avons chassés de la confrérie et des milliers d'entre eux s'y sont cramponnés jusqu'au supplice. Leur mémoire sera prochainement célébrée en Haute-Marne au pied de l'emblème ambigu par lequel ils sont morts.
En février 1940 le 3ème bataillon du 335. R.I. fut appelé à prendre position sur la Chiers, pour verrouiller Longwy, si besoin était. Au cours de l'hiver meusien particulièrement rigoureux, ce bataillon de réservistes bourguignons avait eu à coeur de se réchauffer au vin rouge et devant les villageois impassibles il avait quitté ses cantonnements sur un der-des-ders outrageusement patriotique. La longue marche sur les routes verglacées qui le renvoyaient aux frontières avait su lui rendre un rien de martialité, mais l'approche du printemps eut bientôt fait de ranimer la grande soif des aïeux. Le bruit se répandit alors en haut lieu qu'un tel bataillon n'était pas adéquat à sa mission de verrou. On lui dépêcha un nouveau commandant qui venait des tirailleurs. Le commandant R. était F rançais d'Algérie à quatre générations et de souche basque. Officier de carrière engagé en août 14 et sous les armes depuis lors. Sans faire le détail de ses vertus et talents, disons qu'en un mois il avait remis à neuf le moral et la tenue du bataillon.
Le 10 mai à l'aube, la grande duchesse de Luxembourg ayant pris la fuite en traction-avant nous fit savoir au passage que l'armée allemande était dans ses roues, renseignement précieux. Un quart d'heure plus tard leurs avant-gardes étaient saluées par nos avant-postes. Boutonnés jusqu'au menton et pans de capote relevés, les Bourguignons canardaient les voltigeurs ennemis qui sautillaient en bras de chemise de buisson en buisson. Parfois une mitraillette, arme sournoise inconnue au bataillon, nous tirait dans le dos mais à part ça le prélude avait de la couleur, du mouvement, du style, réglo comme en 70.
Les spahis caracolaient aux lisières des bois, les lebels de papa faisaient merveille et l'armée allemande fut stoppée deux jours. On a su depuis que cette armée-là ne faisait que le pivot d'une invasion qui se déployait sur son aile droite et que, n'étant pas pressée à un jour près, elle attendait ses canons pour défoncer la phalange bourguignonne qui verrouillait la Lorraine.
Je ne raconterai pas les opérations et tribulations qui s'en suivirent. Les pépères du Clos-Voùgeot ont tout de suite compris qu'après Charleroi ce serait la Marne et qu'ils en auraient encore pour quatre ans. Cela faisait gros coeur, et ils n'étaient pas de ces flambards qui ne pensent qu'à forcer le destin. De ce côté là le commandant avait l'air assez raisonnable mais il voulait de la manoeuvre du contact et du maintien. Pour lui faire plaisir les réservistes de Chambolle et Musigny ont joué les grognards, à sulfater les raisins verts au flanc des Ardennes, faire acte de présence et figuration intelligente au sein du chaos.
C'était le 3/335, recrutement du Maconnais, dont un Pied-noir avait pris la tête.
La retraite proprement dite, sans prétendre à l'anabase ne fut quand même pas la grande vadrouille. Jusqu'au bout avec armes et bagages, fourgon hippomobile, clairons sur le sac et tambours dans le dos, de quoi rêver quand on marche en dormant. Et le commandant à pied, en tête; en queue ; debout sur le talus à lorgner le ciel du Nord et nous regarder passer. Depuis vingt-six ans qu'il va de bataillon en bataillon il connaît le mode d'emploi. Il en a une belle collection derrière lui. Il paraît s'attacher à ce bataillon-là comme à une pièce de musée brusquement rendue à ses fonctions d'ustensile belliqueux. Son transport sous l'orage et la grêle est particulièrement délicat; il ne veut rien perdre en route - et qu'en toutes circonstances le précieux bataillon qui lui est confié ressemble à un bataillon. Les compagnies en ordre, les flancs-gardes, les bivouacs protégés. les traînards soutenus, et quand il le faut, des attitudes résolument combatives; si parfois l'adversaire fait mine de les ignorer, le petit coup de chocottes nous aura fouetté le sang. Les populations en fuite ont cessé de nous gêner et la campagne n'est déjà plus française que sous le pas des fantassins bourguignons.
Soit dit en passant nous n'avions pas trouvé scandaleux que les populations quittassent leurs foyers à l'approche des Allemands, ces misères-là sont de tradition. Ce n'est qu'à l'approche des Arabes que l'exode sera flétri par ceux qui n'en sont pas menacés.
Dernier tableau. Las de tourner en rond dans 1e cercle de l'ennemi sans trouver le passage, le bataillon fourbu met sac à terre dans un village évacué sur les hauteurs de Toul. A vrai dire nous n'étions pas encerclés par manœuvre: le flot de l'invasion nous entraînait comme une île flottante au mitan de l'Amazone. Nous comprenons tout de suite qu'il ne s'agit pas d'une étape mais d'une installation. L'expectative n'est pas rose mais c'est d'abord le bonheur des épaules soulagées. Des colonnes ennemies se découvrent au loin, défilant sur une route de peupliers, au bord de l'horizon. Le commandant fait l'inspection tactique des alentours. Les quatre compagnies feront du village une redoute, au moins un hérisson. Aménagement des positions. Le PC dans la cave d'une maison bourgeoise, la seule du pays, c'est l'habitude, et le médecin y a descendu son matériel. Tout cela est fortement suggestif.
Les antennes de l'invasion ayant eu vent de cette concentration de troupes kaki un détachement de voltigeurs est venu tâter les abords du village. Il tombe sur la quatrième compagnie qui lui crache sa bordée. Cette manifestation hostile est jugée punissable et une demi-heure plus tard la position est bombardée, encerclée, attaquée. Le bataillon se pique au jeu, c'est le Gravelotte des Bourguignons.
Le surlendemain vers 10 heures la situation des forces en présence permet d'envisager une sorte de Camerone.
Les assiégés n'ont pas encore exprimé le désir de pousser jusque là. Ils se veulent modestes. Ils s'étonnaient déjà de livrer un tel combat qui après tout ne faisait que l'ordinaire du métier. Le commandant lui-même qui vient les voir au travail s'attendrit sur la bonne volonté de ses viticulteurs en pétarade. Il est revenu au PC où le radio appelle en vain la division depuis 24 heures. Il est à peu près certain que les ennemis ne seront pas contenus beaucoup plus d'un quart d'heure. Il a compris que ses hommes n'aspiraient pas aux honneurs du massacre. Assurément il conviendrait de les y exhorter, mais la pensée d'y réussir le gêne de plus en plus. Les blessés encombrent la cave, l'adjudant du corps-franc vient de mourir sur son brancard et la dernière liaison a essuyé un barrage de mitraillette en traversant le village. Le commandant se plante une cigarette au coin de la bouche et ne l'allume pas.
C'est le quart d'heure où les principes viennent s'emmêler dans le cas de conscience. Il en a vu de toutes sortes en 14 mais l'idée de se rendre avec six cents hommes ne lui est pas familière. Il n'a plus rien à faire dans cette cave, il faut trancher ça dehors, sur le tas. Il enjambe les brancards.
Quand on se bat pour l'honneur il faut savoir s'arrêter. Peut-être est-il déjà coupable. Il s'engage dans l'escalier. A mi-chemin il voit que la sortie est bouchée par un officier allemand qui lui braque son pistolet en gueulant quelque chose. Le commandant fait semblant de ne pas comprendre. Il a les mains pendantes. C'est un voeu qu'il a fait de ne jamais lever les bras. Au demeurant cet officier n'est qu'un lieutenant, il s'effacera. Il s'efface, rengaine et salue.
Arrivé à son niveau le commandant lui rend son salut et constate en effet que l'armée allemande est dans le village. Il jette sa cigarette et d'un mouvement de la main fait savoir qu'il se rend à l'évidence. Non sans respect le lieutenant lui fait comprendre que ce n'est pas trop tôt. Rassemblés par des voix étranges les Bourguignons désarmés attendent. Ils ont déjà la dégaine du prisonnier, mais pas mécontents de survivre à ce combat qui les flatte. Comme ils sont gardés par les soldats mêmes qui viennent de les battre il y a des essais de conversation, d'explication. Le bruit court bientôt dans les rangs que le commandant va sortir du village à la tête de son bataillon captif. Et quelques instants plus tard, dans le troupeau en marche, l'un disait que les Allemands étaient trop pressés pour rendre les honneurs, et l'autre affirmait qu'on ne rend pas les honneurs si tout le monde n'est pas mort.
Ce récit n'avait d'autre intention que d'exposer en bref le cas de 600 honorables Bourguignons commandés par un gentilhomme de la Mitidja. C'est une contribution à l'étude de cette fameuse mentalité pied-noir que nos ethnologues ont décrite comme offensante à la réputation d'une métropole entièrement peuplée de privilégiés mentaux. Pour en finir avec le commandant, il devient colonel, démissionne en 50, s'endette et va planter des orangers. Soldat ou colon, c'est la noblesse du Pied-Noir. La première récolte à bénéfice est attendue pour 63 mais la vie n'est plus tolérable et il part en 62 avec sa famille. Il a quitté sa maison, sa ferme, son pays natal, ses morts, le fruit de son travail et le plus gros de ses raisons de vivre. Il est en France, avec ses blessures françaises, et une dizaine d'opérations; il est fatigué, il se fait vieux, les Français lui font de la peine et ses curés le scandalisent; il relit )a Guerre de Jugurta et les ouvrages de Gautier sur l'Afrique du Nord. Je n'y peux rien si les deux Pieds-noirs que j'ai le mieux connus se sont présentés en tenue de combat. Quatre ans plus tard en effet je me retrouvais dans la nature, et non loin de la Bourgogne, avec une douzaine de Sidis. Un officier pétainiste les avait débauchés de leurs chantiers pour étoffer un maquis tout à fait sérieux. Ils avaient des fusils anglais, pas d'uniforme, ce n'était plus pareil. Cela sentait déjà le fellaga. Parmi les autochtones allobroges qui formaient le gros de la compagnie se trouvait un Français d'Algérie. Je ne savais toujours pas qu'on les appelait Pieds-noirs. Franchement il m'était aussi compatriote que pouvait l'être un Marseillais. Nous étions très amis et quand il est mort le ventre ouvert par une rafale de mitrailleuse je l'ai entendu murmurer: "Ne m'abandonnez pas." Bien entendu. Mais toute l'importance et la difficulté de cette recommandation m'est apparue quelques années plus tard.
Quelquefois, pour se bercer la conscience, un gaulliste ou même un OAS va dire qu'après tout les Pieds-noirs se sont mal défendus. Puisqu'ils avaient du sang de communard dans les veines ils auraient pu nous faire une Commune. Toute la métropôle attendait une Commune en Alger, on la craignait, on l'espérait. Elle n'a pas eu lieu et les gaullistes ont eu le culot d'en accabler leurs victimes.
Depuis quelque temps un commando d'historiens à la gomme et à la coule s'évertue à nous démontrer que le don de l'Algérie à l'Islam est une oeuvre pie, rédemptrice, accomplie dans l'honneur et l'intérêt de la nation etc. et à nous rappeler que bien sûr que le pauvre Pied-noir avait le mauvais rôle, c'était l'occupant, le spoliateur. Occupant et spoliateur de rien du tout, - il n'y avait rien. Bien moins qu'il n'y avait en Gaule quand les Francs sont arrivés, infiniment moins qu'il n'y avait à Montparnasse quand l'urbanisme apatride s'est jeté dessus. On est fatigué d'expliquer ces choses-là. Dès l'origine le Pied-noir votait à gauche par principe et vivait en homme de droite par nécessité.
Avec ses moeurs anachroniques il était un homme de progrès. Ce n'est pas une chose dont je me vanterais mais dans la plupart des cas on épatera le patos, et le vexera peut-être, en lui disant que le petit colon féodal était en avance de cinquante ans sur la métropole. En revanche dites-lui que le Pied-noir aimait le militaire et vous le ferez sourire, de compassion peut-être. En effet ce grand amour devait mal finir . Par fidélité à la vieille image du laboureur de marécage sous la protection du soldat, le Pied-noir continuait d'aimer les soldats. Ensemble ils avaient fait de grandes choses a grand'peine. Ils avaient partagé la fierté du chef d'oeuvre..
Et le sang du soldat ayant été à l'origine de l'affaire on n'était pas mécontent non plus de l'avoir payé de retour en quatre versements, 70, 14-18, 39-40, 44-45. L'Algérie et son armée semblaient inséparables. L'armée faisait partie du paysage et condition écologique de la patrie transplantée. On connaissait bien ses travers, mais on aimait ses revues, ses défilés, sa musique et sa légende. Elle faisait pour tous l'ornement et la paix du séjour. Elle était la patrie nécessairement tutélaire, gardienne des moissons, des clochers, des écoles et des marabouts. Quand elle n'osait déjà plus sortir en métropole avec drapeaux et fanfares, quand elle rasait les murs en civil, même dans le VIIe Arrondissement, elle continuait d'être chouchoutée, respectée de la rue Michelet aux Oasis. Je ne sais trop pourquoi les contingents appelés ou rappelés, accueillis avec enthousiasme au port, n'ont pas su vraiment conquérir le coeur des Pieds-noirs et inversement. N'empêche que l'armée c'était l'armée, mariée avec l'Algérie, à la vie à la mort.
Or cette armée-là les a trahis. A contre-coeur, bien sûr, mais piteusement, affreusement trahis, par obéissance à la trahison du chef suprême. On trouvait déjà un peu bizarre de l'entendre tous les matins renouveler ses protestations de fidélité, comme s'il était concevable qu'elle pût trahir. En dépit des symptômes de déhiscence consécutifs aux mutations gaullistes, en dépit des brimades et des avanies, la confiance régnait, aveugle, éperdue, viscérale et même raisonnable. Elle a régné jusqu'au dernier jour. Et alors on s'est frotté les yeux pour la voir sans y croire, cette armée chérie qui larguait ses couleurs en présentant les armes au drapeau vert; les officiers qui fichaient le camp sans dire adieu, avec leurs meubles en cadre, leur malaise en bandoulière et leurs petits soldats qui faisaient le bras d'honneur à toute cette Algérie dupée, arnaquée jusqu'au fond du Sahara. Malheureusement les Pieds-Noirs n'en croyaient toujours pas leurs yeux. Imaginez qu'ils furent à ce point saisis d'étonnement qu'ils n'eurent même pas idée de déclarer la Commune et d'ouvrir le feu. Et l'eussent-ils voulu qu'on ne fait pas une Commune sans avoir des canons, et quelques régiments au moins, en armes et en tenue; or, sauf une poignée de déserteurs, l'armée tout entière était Versaillaise.
Suite de la complainte. Dix ans de terrorisme endémique et les égorgés de la semaine passés en rubrique dans Le Monde et Le Figaro avec le cours des Halles. Collecte mondiale pour la défense et illustration des égorgeurs opprimés. Anathème sur les égorgés récalcitrants. La démocratie, la Résistance, la religion, la morale et le fric, toutes les valeurs occidentales à la rescousse des fatalités orientales. Le troupeau injurié par son évêque et sa détresse ignorée par un Pontife si débonnaire qu'il s'en bouchait les oreilles. Que l'Algérie soit libérée, désouillée du nom français et rendue aux douceurs de l'ordre arabe. L'armée française ne fait même plus semblant de combattre. Elle a fait cadeau de sa victoire et de ses morts. Elle a maintenant partie liée avec les fellagas pour mâter les Pieds-Noirs. M. Kroutchev est content de nous et le général de Gaulle lève les bras. L'armée française, en pleine folie d'obéissance, a désarmé ses camarades partisans pour les livrer aux écorcheurs. Après quoi elle s'est retirée dans ses cantonnements pour chanter la quille et les factionnaires ont croisé la baïonnette devant les harkis traqués et suppliants; et cinq minutes plus tard les héros historiques venaient jeter devant le corps de garde les génitoires sanglants des protégés français.
Restons-en là de ces hontes et horreurs mais le temps n'est pas venu de les oublier.
Il est même utile de les avoir présentes à l'esprit aussi longtemps que nous serons gouvernés par les libérateurs de l'Algérie. Tous les hommes politiques actuellement sur la scène ou en coulisse ont mis la main à ce travail infamant et calamiteux. Il est sage d'y penser chaque fois que l'un d'eux ouvre la bouche pour faire le mentor, la sirène, le paladin ou même le brave homme. Utile enfin de pouvoir, à l'occasion, rappeler au moraliste dans quelles circonstances vraiment pénibles et vicieuses fut accompli le meurtre de l'Algérie. C'est une chose que même un ancien de l'O.A.S. métro peut avoir perdue de vue quand, par exemple, un soir, entre amis, les pieds sur les chenets, hochant la tête et bridant les yeux vers des lointains grandioses, il déplore que le peuple Pieds-Noirs n'ait pas eu le dernier courage de s'offrir en hécatombe, au pied du monument aux morts et chantant la Marseillaise sous le tir des gardes rouges et des fellagas réunis.
Plutôt mourir que fuir! bravo. Le sol natal sera défendu sans esprit de recul! c'est bien naturel. Et si par hasard tous les soldats sont morts ou manquants, nous défendrons nos foyers à coups de fourche ou de bâton et si l'ennemi doit en franchir le seuil il enjambera nos cadavres! cela va de soi. En un mot c'est vaincre ou mourir, alternative immémoriale et suprême raison des belles batailles où le vainqueur chancelant et perclus va jeter sa couronne sur le corps des vaincus. Si le vaincre ou mourir n'est pas une nécessité objective et absolue il se présente comme une obligation morale souvent doublée d'une raison tactique. Comme toutes les alternatives en forme d'apostrophe il a traversé la nuit des temps sans vieillir, il a de la noblesse, de la frappe, et son exigence est malicieusement contestée par un proverbe non moins immémorial à savoir que mieux vaut âne vivant que lion mort. Si le lieutenant de Gaulle, à Verdun, n'avait pas pris la peine d'illustrer personnellement ce proverbe, il n'y aurait pas eu de général de Gaulle. Quoi qu'il en soit je suppose que le Patos vivant qui reprocherait à son frère Pied-Noir de n'être mort ni vainqueur n'a sans doute jamais eu l'occasion de vaincre ou mourir, même en 40. Et je n'ai pas dissimulé au lecteur que moi-même je respirais encore.
Il n'est pas rare hélas qu'en présence de cette fameuse alternative, et pour des raisons d'économie, la stratégie nationale ou individuelle fasse remise à la fois de la victoire et de la mort. Dans le meilleur des cas les ordres de replis font surseoir à la mort pour tenter la victoire un peu plus loin ou un peu plus tard. Je dois même avouer qu'au cours de mes petites expériences guerrières, l'instant de vaincre ou mourir ne m'a jamais été expressément signifié. Il peut arriver aussi qu'un tel ordre écrit, venu de loin et de haut soit retenu à l'échelon subalterne, fourré en poche par un adjudant paternel qui jugerait inopportun de rappeler à ses enfants le béaba de leur condition.
Une fois dans ma vie pourtant j'ai entendu articuler ces redoutables paroles, de la bouche d'un grand chef et dans le vif de la situation: vaincre ou mourir. Nous n'étions pas une troupe, rien qu'une foule, et la rigueur du choix se réclamait plutôt du balcon. Troisième soir, tous au Forum pour voir et entendre les généraux du poutch. Tous les quatre au balcon. L'un d'eux qui n'était pas Salan, a pris la parole. Comme il n'avait rien à annoncer, la harangue fut assez creuse et le ton comme le sabre. ..La péroraison dans un cri: Nous sommes ici pour vaincre ou mourir!
Acclamations. Il est difficile d'ajouter une clameur inédite au répertoire de la Méditerranée. Toutes les clameurs possibles ont retenti sur ses rivages et si les échos ont une mémoire ils retiendront que ce jour-là le 25 avril 1962 vers les 5 heures du soir une foule française âgée de 132 ans acclamait pour la dernière fois sur le Forum d'Alger.. Au mémorial sonore la chute de Constantinople fait sans doute un bruit plus somptueux pour une date moins funeste. Blessée au flanc la chrétienté n'en mourut point. Mais la livraison d'Alger c'est le règlement définitif et lugubre de la notion même de chrétienté devenue insupportable aux chrétiens adultes.
Le lendemain donc les deux généraux qui n'étaient pas Salan, ni Jouhaud mais qui venaient de France pour vaincre , ou mourir s'en sont remis aux gendarmes pour se rendre à Paris. Nous dirons seulement que pour faire un coup pareil il faut être en quelque sorte assez gonflé. Pour ce qui est des Pieds-Noirs ce n'est pas tant le coup des paroles qui les a fait souffrir, ils en avaient encaissé bien d'autres, mais l'idée trop amère qu'elles furent prononcées les deux valises étant faites.
Je m'en tiendrai là des raisons pour lesquelles un Pied-Noir ne serait pas toujours en humeur d'entendre nos leçons d'héroïsme. Quant aux Patos qui leur reprocheraient de n'être pas restés ou revenus dans leur province au prix honorable d'un abandon de souveraineté, de propriété, de nationalité, il faudrait leur expliquer que jusqu'à nouvel ordre, une pareille condition n'est supportable qu'aux renégats. Et encore M. Mandouze n'a-t-il pu la souffrir bien longtemps.
Mandouze:Professeur à l’Université d’Alger, il fonde en 1954 la revue Consciences maghrébines, participe au Manifeste « Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie »), s’engage aux côtés du mouvement de libération nationale et, comme son ami
Henri Alleg (directeur du quotidien Alger Républicain), est l’une des rares personnalités à dénoncer la torture pratiquée avec l’assentiment des autorités françaises
Dès les premiers massacres de colons le bruit se répandait en métropole que les victimes ne l'avaient pas volé. En 1958 la propagande anti-pieds-noirs battait son plein dans les Secteurs politique, universitaire, mondain, ecclésiastique et populaire.. Une silhouette du Pied-Noir fut ainsi campée qu'on pût tirer dessus sans scrupule.
Des sociologues, des historiens et même des anthropologues ayant défini et commenté ce qu'ils appelaient la mentalité spéciale du Pied-Noir, un certain nombre de traits et anecdotes significatives furent mis en circulation dans le public. L'un d'eux a connu la grande vogue. C'est l'histoire du verre d'eau. Le colon-pied-noir qui a refusé un verre d'eau au petit soldat du contingent. C'est une histoire très ancienne, elle appartient au folklore universel des armées en campagne. Depuis que les soldats cantonnent chez le paysan il y a des poulets plumés qui appellent des coups de fourche. A moins d'avoir servi sous Jeanne d'Arc tous les troupiers du monde se font devoir de maintenir ces querelles en tradition et d'en truffer le récit de leurs campagnes. Et, à défaut d'exploits guerriers, l'histoire du verre d'eau restait la mieux faite pour émouvoir le cercle de famille. J'ai quand même idée qu'en Algérie les verres de vin, peut-être, ont été moins souvent refusés que les verres d'eau. Rappelons au passage que le général de Gaulle, en Algérie notamment, fut toujours attentif à cracher dans les verres où il avait bu et dans ceux qu'il offrait à boire. On lui aura sans doute refusé un verre d'eau à lui aussi. Toujours est-il qu'à l'occasion de l'anniversaire d'Evian Mme Brisset, rapatriée d'Algérie acclimatée sous le ciel de Belleville, fut interrogée par le Journal du Dimanche. En évoquant ses impressions de naufragée débarquant à Marseille elle nous révèle enfin que ses premières paroles furent pour demander un verre d'eau et que celui-ci lui fut refusé. Voilà, nous sommes quittes. Le moment est venu de remplir les verres: Compte dessus et bois de l'eau c'est le refrain de la mère patrie à ses enfants sinistrés.
Il est vrai aussi qu'à la longue la récrimination des Pieds-Noirs nous rappellerait fâcheusement le milliard des émigrés. La République, et tout spécialement la Véme incarnée, ne doit rien à personne. Souffrir pour elle est toujours un bon placement. Il fut annoncé naguère de podium en podium que la France délivrée de l'Algérie serait l'âme de l'Europe, l'arbitre de l'univers, et dégrevée de l'impôt.
Et voilà qui est fait; le monde entier se tourne vers la france, arche de paix, vase d'amour, glaive de justice, puits de vérité, fleur de chevalerie, corne d'abondance, creuset philosophal, et rien de tout cela ne serait si l'Algérie était restée française. Et à ce moment là c'est pourtant vrai, dit le Pied-Noir émerveillé, le prix de mon déménagement est déjà remboursé au centuple.
**19 Décembre 1965 :
Charles De Gaulle est élue Président de la République devant François Mitterrand, qui avait promis l'amnistie des OAS et l'indemnisation des Rapatriés.
**20 Décembre 1965 :
Naissance de notre deuxième fils, Christophe:
On ne peut l'oublier nous avons suivi les émissions des résultats de l'élection présidentielle toute la nuit.... et au petit matin il est né: 5 Kg et 70 cm

**25 Décembre 1965 :
A la prison de Tulle, Bigot, Nicot et Saint Marc sont graciés.

Par ailleurs:

** le 8 Décembre 1965 :
Fin du Concile Vatican II sous le pontificat de Paul VI.
On le considère généralement comme l'événement le plus marquant de l'histoire de l'Église catholique au xxe siècle, symbolisant son ouverture au monde moderne et à la culture contemporaine faits de progrès technologiques, d'émancipation des peuples et de sécularisation croissante.
Des réponses sont cherchées dans un retour aux racines du christianisme. Il met également en valeur de l’originalité des Églises locales et la diversité des cultures que le monolithisme romain avait fait perdre de vue. On a pu décrire le concile comme une réaction contre « l’immobilisme myope » et la « prépondérance des préoccupations juridiques sur l’inspiration évangélique » . Le concile connut un déroulement inattendu : le programme préétabli par des cardinaux de la curie romaine, avec des textes quasi prêts à être votés, est rejeté et les pères conciliaires prennent alors leur ordre du jour en main. On débat notamment de la liturgie, du rapport que l'Église catholique doit entretenir avec les autres confessions chrétiennes, avec les autres religions, et avec la société en général, mais aussi de thèmes plus spécifiquement théologiques, comme la liberté religieuse et la Révélation.
** le 15 Décembre 1965 :
Premier rendez-vous spatial d´un satellite habité, Gemini VII, avec une autre capsule, Gemini VI.
** le 31 Décembre 1965 :
Jean-Bedel Bokassa prend le pouvoir en République Centrafricaine, en organisant un coup d'état militaire contre son cousin, le président en place, David Dacko. C'est le Coup d'état de la Saint-Sylvestre.
En indonésie: des milliers de paysans pauvres qui se sont emparés des terres des grands propriétaires en 1963-1964 à la faveur de la réforme agraire sont exterminés.
Les propriétaires récupèrent leurs terres. Les raffineries sont placées sous contrôle

Timbres émis en Algérie en Décembre 1965
      


Nota: A ce niveau de lecture et pour Glorifier la nouvelle ELECTION de De Gaule "Le grand Charles"
Rappelons-nous ses activistes de l'ombre....

HISTOIRE des BARBOUZES


Jacques Foccart:
(de son nom de naissance Jacques Koch-Foccart), né le 31 août 1913 à Ambrières-le-Grand (Mayenne) et mort le 19 mars 1997 à Paris, est un homme politique français.
Secrétaire général de l'Élysée aux affaires africaines et malgaches de 1960 à 1974, fondateur du SAC, et plus généralement homme de l'ombre du gaullisme, il a été un personnage central dans la création du concept de « Françafrique », et a été considéré comme l’un des « barons du gaullisme ».

Roger Frey:
Homme politique français, né le 11 juin 1913 à Nouméa (Nouvelle-Calédonie) et mort le 13 septembre 1997 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Il fut ministre de l’Intérieur et président du Conseil constitutionnel, il est considéré comme l’un des « barons du gaullisme ».
Il dut mettre en place une police parallèle les Barbouzes pour lutter contre les activités de l’OAS à la fin de la guerre d’Algérie.

Alexandre Sanguinetti:
Homme politique français, né le 27 mars 1913 au Caire (Égypte), et mort le 9 octobre 1980 à Saint-Mandé (Val-de-Marne).
Devenu collaborateur du secrétaire général de l'UNR Roger Frey, il est alors chargé de la lutte contre ses anciens amis, qui ont lancé l'OAS.
Sanguinetti participe alors à la fondation du Service d'action civique (SAC), sorte de police parallèle du gaullisme.

Jean Morin:
(23 juin 1916 - 6 septembre 2008), fut magistrat de la Cour des comptes, résistant, haut fonctionnaire.
Le 1er décembre 1960, il est nommé par le général de Gaulle Délégué général en Algérie, en remplacement de Paul Delouvrier qui portait le titre de Délégué général du gouvernement en Algérie.
Lors du « putsch des généraux » d’avril 1961, Jean Morin est mis en état d'arrestation par des commandos parachutistes, mais il est, en un premier temps, détenu dans un local qui a une ligne téléphonique vers l'extérieur, ce qui lui permet de transmettre ses ordres, et de communiquer avec le gouvernement.
Il est détenu quelques jours, avec d'autres personnes fidèles au général de Gaulle (Robert Buron, les généraux Gambiez, Vézinet et Pouilly) dans le Sud algérien (In-Sahla).
Sa mission en Algérie est ensanglantée
Il est obligé de demander des renforts à la Préfecture de Police pour faire arrêter certains membres importants de l'O.A.S.

Pierre Lemarchand:

né le 25 septembre 1926 à Tourlaville (Manche), mort le 30 décembre 2008, fut député de l'Yonne (1re circonscription) sous l'étiquette Union pour la nouvelle République-UDT de novembre 1962 à avril 1967.
Il est notamment connu pour son engagement contre l'O.A.S..
Surnommé le Barbouze du général, il fut chargé de préparer trois cents hommes fidèles au général de Gaulle, de lier des liens étroits avec le gouvernement français en Algérie, et avec la mission C regroupant les policiers fidèles au régime, de s'engager dans la lutte anti-O.A.S.
Cette police parallèle, composée de volontaires appelés barbouzes par ses adversaires, était crainte et considérée comme terroriste par les autorités en Algérie et en métropole, y compris par des gaullistes authentiques.
La suite de l'affaire Ben Barka, il fut radié à vie du barreau par le Conseil de l’ordre

Constantin Melnik:
né le 24 octobre 19271 à La Tronche (Isère)2 et mort le 14 septembre 2014 (à 86 ans), est un coordinateur des services de renseignement auprès du Premier ministre français, Michel Debré, de 1959 à 1962 au plus fort de la guerre d'Algérie.
Souvent perçu uniquement comme une personnalité du monde du renseignement français, il est aussi un stratège en géo-politique et un homme de lettres.
Après le 13 mai 1958 et le retour du général de Gaulle au pouvoir, il devient conseiller technique du Premier ministre français Michel Debré pour les questions de sécurité et de renseignement de 1959 à 1962.
Ses fonctions l'amènent à coordonner et donner l'impulsion nécessaire aux différents services (PJ, RG, SDECE, DST, PP, etc.) impliqués dans le maintien de l'ordre, la lutte contre l'OAS


Yves Le Tac:
Avec son frère Joël, compagnon de la Libération, Yves Le Tac s’est très vite rallié au général de Gaulle.
En 1956, Yves Le Tac débarque en Algérie, où il préside l’association pour le soutien au général de Gaulle.
En 1961, après le putsch raté des généraux hostiles à la politique du chef de l’Etat, il est condamné à mort par l’Organisation armée secrète (OAS) qui lutte pour l’Algérie française.



ANNÉE 1966



Antoine Compagnon
Professeur au Collège de France depuis 2006, titulaire de la chaire de Littérature française moderne et contemporaine
Né le 20 juillet 1950 à Bruxelles, dans une famille de six enfants.
Son père, le général Jean Compagnon fait la guerre de 1940 puis les guerres d’Indochine et d’Algérie.
Orphelin de mère à quatorze ans, il passe son enfance à Londres, Tunis, Washington et fait sa classe de rhétorique dans un lycée militaire de la Sarthe.
On trouve sur FABULA Littérature Histoire et Théorie une de ses études sur 1966:
1966 ANNEE MAJEURE:
1966 fut une année majeure dans l’histoire contemporaine de la France
– telle est donc l’hypothèse qui sera soumise à l’examen
–, une année certes disparate, mais un moment d’inflexion de diverses tendances longues, une année tournant sur plusieurs fronts : non seulement culturel, mais aussi et d’abord politique, économique, démographique, social.
Je voudrais tenter sur elle l’équivalent des ouvrages portant sur 1913, avec la conviction que la nature de ces deux années-là est comparable, qu’elles furent à la fois contingentes et irremplaçables.
Pourquoi ? Quelques repères ou rappels rapides en donneront une idée, et la chronologie reportée en fin de volume ajoutera quelques dates.
Pour commencer par les institutions, 1965-1966 fut l’année de la première élection présidentielle au suffrage universel direct en France depuis 1848 – suffrage vraiment universel cette fois, car ouvert aux femmes. Le péché originel du suffrage universel qui, plus d’un siècle auparavant, avait porté au pouvoir un futur dictateur, serait enfin effacé. Le 5 décembre 1965, suivant une scénario parfaitement inattendu deux ou trois mois plus tôt, au moment de la rentrée des classes et des premières déclarations de candidature, le général de Gaulle fut mis en ballottage par François Mitterrand – et grâce à Jean Lecanuet, qui ne fut pas pour peu dans ce résultat –, à la suite d’une campagne électorale qualifiée d’américaine, parce qu’elle se joua pour la première fois à la télévision. Celle-ci, venant de franchir un seuil symbolique, équipait désormais 50 % des foyers en France. Avant le premier tour, le général, confiant en son charisme, avait négligé d’employer son temps de parole sur le petit écran, mais il se rattrapa entre les deux tours dans ses mémorables entretiens avec Michel Droit des 13, 14, 15 décembre, et il l’emporta le 19 décembre par 55 % des voix contre 45 % à son adversaire de gauche. Ce ballottage, puis la victoire somme toute modeste qui suivit, consolidèrent en les désacralisant les institutions de la Cinquième République. Ces deux péripéties légitimèrent en le banalisant le régime né en 1958 dans la crise, procédant par référendums assimilés à des plébiscites. Celui d’octobre 1962 sur la révision constitutionnelle, instituant justement l’élection du chef de l’État au suffrage universel direct sans consultation du Parlement, avait été déclaré anticonstitutionnel par le Conseil d’État et avait même soulevé l’« hostilité absolue » du Conseil constitutionnel, pourtant composé à sa main par le général de Gaulle. François Mitterrand, qui avait condamné le « pouvoir personnel » du général en 1964 dans Le Coup d’État permanent, pamphlet repris au format de poche durant la campagne de l’automne 1965, tira lui aussi de ce ballottage une consécration qui fit ensuite de lui le candidat inévitable de la gauche et le porta jusqu’au scrutin de 1974 et à son élection à la présidence de la République en 1981. En 1965, l’alternance devint concevable sous la Cinquième République, même s’il fallut attendre quinze ans avant qu’elle se réalisât. Le régime sous lequel nous vivons encore après plus d’un demi-siècle est le deuxième le plus long que la France a connu depuis 1789, et il aura bientôt duré autant que la Troisième République. Nous devons à la normalisation de décembre 1965 la longévité remarquable de la Cinquième République à l’échelle de l’histoire de France.
* 1966 fut l’année de nombreuses « affaires » témoignant des ambiguïtés d’un pouvoir hésitant entre l’autoritarisme et le libéralisme, avant comme après l’élection présidentielle. À commencer par l’affaire Ben Barka, du nom du leader de l’opposition marocaine enlevé par deux policiers français le 29 octobre 1965 en plein centre de Paris, boulevard Saint-Germain devant la brasserie Lipp. Dix jours plus tôt, signe des temps et de la modernisation du pays, le Drugstore Saint-Germain venait d’ouvrir ses portes juste à côté, prenant la place d’un grand café haussmannien, le Royal Saint-Germain. Dans sa petite salle de cinéma, jouait le dernier film de Federico Fellini, Juliette des esprits. Une fois l’élection présidentielle réglée, l’affaire rebondit dans le numéro de L’Express du 10 janvier 1966, avec un article fracassant de Jacques Derogy et Jean-François Kahn, « J’ai vu tuer Ben Barka », relatant le témoignage de Georges Figon qui devait être retrouvé mort – suicidé ? – une semaine plus tard. Le scandale éclata, la responsabilité des autorités françaises fut révélée, et, après une série de couvertures de L’Express, la chronique de l’affaire occupa toute l’année, jusqu’au procès qui s’ouvrit à l’automne.
* De Gaulle nomma un troisième gouvernement Pompidou, où Debré remplaçait Valéry Giscard d’Estaing aux Finances, et Edgar Faure prenait l’Agriculture. Affranchi par l’onction du suffrage universel, le général annonça le 21 février, lors d’une de ses rituellesconférences de presse, que la France quittait l’OTAN. En juin, il fit un voyage triomphal d’une dizaine de jours en URSS, suivi, fin août et début septembre, d’une tournée à Djibouti, en Asie, en Nouvelle-Calédonie et à Tahiti, au cours de laquelle il prononça le 1er septembre son mémorable discours de Phnom Penh, condamnant les opérations menées par les États-Unis au Vietnam.
* À l’autre bord, peu après le procès des écrivains Andreï Siniavski et Iouli Daniel Siniavski, condamnés à de lourdes peines à Moscou, en février, pour avoir fait éditer leurs œuvres à l’étranger, le comité central du Parti communiste français, lequel, depuis le remplacement de Maurice Thorez par Waldeck Rochet, tentait un timide aggiornamento – sur le modèle de l’Église catholique, dont le concile Vatican II venait de se clore en décembre 1965 –, adopta en mars à Argenteuil une résolution sur les problèmes idéologiques et culturels, donnant leur liberté de création aux artistes et de recherche aux intellectuels. Le Vatican, lui, supprima l’Index des livres interdits en avril.
* La reprise en main de l’UEC (Union Etudiants communistes)par le parti communiste s’acheva par l’élimination en janvier des trotskystes, qui avaient désapprouvé le soutien du PCF à François Mitterrand à l’automne, puis par le départ au printemps des maoïstes, enthousiastes de la Révolution culturelle qui prenait son élan en Chine. Les bombardements américains du Nord-Vietnam commençaient de susciter des protestations organisées en France, comme les « Six heures pour le Vietnam » à la Mutualité, réunies en mai et en novembre sous la houlette des trotskystes du Comité Vietnam national, tandis que les maoïstes allaient bientôt lancer les Comités Vietnam de base. Débarrassé de ses jeunes hétérodoxes, le parti communiste se retrouva privé de sang neuf, découvert du côté de la jeunesse – phénomène que Mai 1968 et l’invasion soviétique de la Tchécoslovaquie devaient rendre irréversible.
* 1966 a été une date pour la société française. Le sociologue Henri Mendras a pu parler de Seconde Révolution française pour qualifier les deux décennies qui commencèrent au milieu des années 60.
Ce n’est pas rien : 1966 mériterait donc d’être comparé à 1789 pour les bouleversements introduits dans la longue durée. « Simultanément, observait Mendras, le taux de natalité diminue pour la première fois et la productivité du capital fixe, en croissance depuis 1946, commence à baisser. »Autrement dit, on se met à faire moins d’enfants et à prendre plus de vacances . Mendras achevait à l’époque sa thèse, publiée l’année suivante, elle-même un ouvrage décisif sur La Fin des paysans, qu’il avait parfaitement prévue : en cinquante ans, depuis 1960, le poids des agriculteurs dans la population active est passé d’un tiers à 3,4 % aujourd’hui.
* Autour de 1965-1966, la France entre dans la société surdéveloppée, la société de consommation, ou encore la société des loisirs, suivant les quelques appellations qui lui furent alors données. Le député Lucien Neuwirth déposa en juin 1966 une proposition de loi légalisant la contraception orale. Le texte, ardemment débattu, ne sera pas adopté avant le 28 décembre 1967, et il entrera lentement dans les faits, mais l’indice de fécondité des Françaises avait chuté dès 1965 (jusque-là, 30 % des naissances étaient non désirées), donc avant l’avènement de la pilule, montrant combien celle-ci était attendue et prouvant que ses effets étaient déjà en partie réalisés par d’autres moyens. Le terme de « contraception », prononcé par François Mitterrand à la télévision durant la campagne présidentielle, avait surpris et choqué le général de Gaulle, mais la pilule était déjà une rengaine quelques mois plus tard, comme l’illustre le tube d’Antoine, centralien et chanteur, les Élucubrations, qui connut un fort succès au printemps 1966:
Ma mère m’a dit, Antoine, fais-toi couper les cheveux,
Je lui ai dit, ma mère, dans vingt ans si tu veux,
Je ne les garde pas pour me faire remarquer,
Ni parce que je trouve ça beau, mais parce que ça me plaît.
...
J’ai reçu une lettre de la Présidence
Me demandant, Antoine, vous avez du bon sens,
Comment faire pour enrichir le pays ?
Mettez la pilule en vente dans les Monoprix.
* Antoine était en phase avec le moment. Tout le monde parlait de lui, y compris le Premier ministre, Georges Pompidou, qui le cita dans son discours lors de la distribution des prix du Concours général, dans le grand amphi de la Sorbonne en juin 1966 : « Bien sûr, pour nous, le nom d’Antoine n’était associé qu’à celui de Cléopâtre. » L’allusion provoqua des rires et des applaudissements, tandis que le journal télévisé s’attardait dans un gros plan sur les recteurs, les proviseurs et autres autorités tout sourire. Le Premier ministre voulait montrer aux lauréats qu’il n’ignorait rien de la jeunesse : « Je pense que pour vous il en est différemment, mais qu’importe, mais tant mieux, puisqu’après tout vous n’ignorez pas pour autant Rome ni Shakespeare. » On dit cependant qu’Antoine aurait souhaité mettre le cannabis et non la pilule en vente dans les Monoprix, mais que son producteur l’en avait dissuadé. Le Premier ministre l’aurait-il cité avec autant de bonhomie s’il avait fait campagne pour la vente libre des psychotropes ? Au printemps 1966, la contraception orale était plus prête à entrer dans les mœurs que la marijuana et le haschisch.
* En 1966, quiconque mentionnait un Antoine quelconque se sentait obligé de faire un clin d’œil, un peu démagogique et de plus ou moins bon goût, à la jeunesse éprise de l’ingénieur-chanteur, comme Jean-François Revel dans son compte rendu du livre de Gérald Antoine – l’admirable recteur – et de Jean-Claude Passeron, La Réforme de l’Université, avec un avant-propos de Raymond Aron, dans L’Express du 5 décembre 1966: « C’est d’un tout autre Antoine que le moraliste musical bien connu qu’il s’agit ici. » Pompidou et Revel parlant d’Antoine, se réclamant non du rocker qui inquiétait la bourgeoisie depuis la « folle nuit » de « Salut les copains » à la place de la Nation en juin 1963 – dans ses « Élucubrations », Antoine s’était moqué de Johnny Hallyday, lequel devait riposter dans « Cheveux longs, idées courtes » –, mais de l’étudiant passé par l’Olympia, c’était un bon symptôme des nouveaux rapports de la haute culture – le Concours général, l’Université – et de la culture de masse, du choc que représentait pour les représentants de la haute culture l’irruption de la culture de masse.
* La seconde révolution française de 1965-1966, ce fut notamment l’entrée dans la société de consommation, au moment même où la modernité technocratique de la Cinquième République semblait triompher. Le Ve plan, adopté en 1965 pour 1966-1970, donnait encore la priorité à l’industrie, aux grands projets, aux équipements collectifs, au progrès social, non à la consommation. Le Schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme de la région de Paris , élaboré en 1965 sous la responsabilité de Paul Delouvrier, décida de la création de huit villes nouvelles aux alentours de la capitale, nombre qui sera ramené plus tard à cinq. À Paris intra-muros, on décida la construction de la voie express rive droite et la première pierre de la tour Montparnasse fut posée. Cependant la consommation s’emballait : en 1966, on l’a dit, la moitié des ménages est équipée d’un récepteur de télévision, contre moins d’un quart seulement trois ans plus tôt, en 1962. Le transistor, la microcassette Philips, la mobylette, le briquet jetable deviennent des objets passe-partout, les fétiches de 1966, omniprésents dans la presse, le cinéma, le roman.
* On est enfin vraiment sorti de la guerre, laquelle a duré en France de 1938 à 1962 sans interruption, de Munich à Évian, une guerre de vingt-cinq ans. Le film d’Alain Resnais sur un scénario de Jorge Semprun, La guerre est finie, sorti en mai 1966, porte sur l’Espagne et raconte la lassitude d’un clandestin communiste joué par Yves Montand, mais la leçon est plus générale. En 1966, la guerre est finie pour les Français, même si elle se poursuit et même s’emballe au Vietnam. Dès la libération de Paris, les guerres coloniales ont pris le relais sans interruption jusqu’en 1962, tous les hommes nés entre 1932 et 1942 sont allés en Algérie, le pays a été en guerre durant vingt-cinq ans. Et l’après-guerre a pour ainsi dire duré jusqu’en 1965-1966, moment de la prise de conscience de la croissance et de la prospérité par les classes moyennes : c’est le début de la révolution accélérée des mœurs pour les premières générations qui ne sont plus obnubilées par la guerre. Dès 1964, on se met à prolonger les études, alors que la France est en situation de plein emploi et qu’un diplôme n’est nullement indispensable sur le marché du travail. La société bascule dans la consommation et glisse vers les loisirs. Elle se découvre plus aisée qu’elle ne le croyait. Jean Fourastié publiera en 1979 ses Trente Glorieuses ou la révolution invisible de 1946 à 1975, c’est-à-dire après coup, une fois que la France eut atterri de la croissance et découvert le chômage de longue durée, mais aux deux tiers des Trente Glorieuses – le titre est devenu un nom commun –, au milieu des années 60, ce fut le temps de la révélation. De nouveaux modèles automobiles apparaissent : la Peugeot 204, berline de taille moyenne, et la Renault 16, berline routière, sont mises sur le marché, chaque marque étendant sa gamme, empiétant sur ce qui avait été la chasse gardée de l’autre jusque-là, se lançant dans une concurrence que la reconstruction avait découragée jusque-là. La société d’abondance devint alors une évidence :
nous ne le savions pas, mais nous étions parvenus au sommet des Trente Glorieuses.








**01---------------JANVIER 1966---------------**


En Décembre,Geneviève SALASC, une femme combattante vient de nous quitter - par Michel DELENCLOS

""Extrait""
SALASC Geneviève, née GASSER, (13.11.1926-08.12.2015) décédé à Six-Fours-les-Plages, une cérémonie religieuse s’est déroulée à l’église Saint-Pierre du Brusc à Six-Fours.
Fille d'un médecin d'Oran. Petite-fille du sénateur radical, Jules Gasser (11.04.1865-28.05.1958), né à Oran. Épouse du médecin gynécologue d'Alger, Jean Ernest Eugène Salasc. Mère de cinq enfants.
Jean Salasc. Né en 1914, il décédera au printemps 2009)
Sœur de J-B. Gasser. Secrétaire au sein de l'OAS-Alger, avec Mlle. Marguerrite Lombard, auprès du colonel Yves Godard
-qui avait participé à la révolte militaire du 22.04.1961
- et qu'elle hébergera.
G. Salasc est arrêtée à Alger le 09.09.1961 à son domicile, en présence de son mari à la suite de l'arrestation de Maurice Gingembre le 07.09.1961, puis elle est torturée à la caserne des Tagarins à Alger (à coups de poing et de cravache, soumise à la torture de la baignoire et de l'électricité selon le commandant Le Mire), occupée par les gardes mobiles sous le commandement du colonel de gendarmerie Georges Debrosse.
Son mari, Jean Salasc qui mangeait alors avec le colonel de gendarmerie, G. Debrosse, ne savait pas du tout que son épouse était torturée par ce chef des barbouzes.
J. Salasc, chirurgien des Hôpitaux d’Alger, s’occupait alors essentiellement d’obstétrique. Il connaissait le professeur Félix Lagrot, avec lequel il nageait sur les quais d’Alger. Puis, G. Salasc est hospitalisée à la clinique Lavernhe. Le 18.09.1961, dans une lettre adressée à Debrosse puis à la «LDH», et aux parlementaires, le général Raoul Salan dénonce les tortures qu'elle a subies:
".Que vous consentiez à souiller votre uniforme du sang de mères de famille, telles que Mme. Salasc... ce n'est pas pensable.".
Aussitôt interrogée par le colonel Debrosse et refusant de répondre, elle a alors été livrée à 4 civils qui l’ont amenée, cachée sous une cagoule, dans une cave.
Elle a été entièrement dévêtue, bâillonnée, logotée puis battue à coups de poing, de pieds, de gifles, enfin passée au courant électrique…
Refusant toujours de parler, elle a été, au matin, ramenée au colonel Debrosse et, un syndrome abominable faisant son apparition, le colonel Debrosse a fait alors appeler le professeur Giraud, qui a ordonné une hospitalisation et a pu faire le bilan des sévices et de leurs traces essentielles :
traumatismes multiples ayant entraîné des hématomes visibles sur la face et les quatre membres ;
traumatisme cervical ;
traumatisme facial avec énorme hématome prémalaire ;
traumatisme d’un œil ayant entraîné un glaucome post-traumatique.
Elle a perdue connaissance à certains moments, étouffée par un bâillon et la tête maintenue en rotation forcée sur le côté pendant que d’autres inspecteurs lui tapaient dessus…».



En ALGERIE:
Houari Boumédiène a pris le pouvoir à l'issue du putsch de 1965, qu''il présente officiellement comme un « correctif » décidé par le Conseil de la révolution algérienne.
(Quelques rares étudiants procommunistes ont tentés, sans succès, de s'opposer au coup d'État) .
Boumediene règnera en autocrate jusqu'en 1978, perpétuant le système du parti unique, mais dirigeant surtout grâce à l'armée.
Plusieurs opposants s'exilent alors : Bachir Boumaza, l'ex-vice-président du Conseil de Ben Bella, se réfugie en France en 1966, tandis que son homologue Saïd Mohammedi est mis sous résidence surveillée; Hocine Aït Ahmed, chef du Front des forces socialistes, s'évade de la prison d'El-Harrach en 1966 et s'exile en Suisse, de même que son camarade Ali André Mécili, ; l'ex-ministre des Affaires étrangères du GPRA, Krim Belkacem, quant à lui, à Francfort .
Boumediene démarre « trois révolutions » :
** Industrielle,
** Agraire
** et Culturelle
Il continue le programme de nationalisations entamé sous Ben Bella (création de la Sonatrach en 1963), avec la nationalisation du secteur minier et bancaire (1966), et ensuite en 1967 celle du secteur de distribution des produits pétroliers, et enfin le lancement du pré-plan triennal (1966 –1969) en vue de la mise en place des moyens matériels pour la réalisation des futurs plans (plan quadriennal de 1970-1973),avec (1971)la nationalisation du secteur amont des hydrocarbures.
Une loi de réforme agraire sera promulguée en 1971, Boumediene tentant de briser le système féodal du khammessat, ( pratique coutumière au Maghreb, au terme de laquelle le "métayer" recevait un cinquième du produit des terres qu'il cultivait.) .
Il affaiblit aussi le poids des notables locaux, les cheiks, et généralise le salariat et la protection des travailleurs .
Boumediene bénéficie alors du soutien de la quasi-totalité de la population...

** 1 Janvier 1966 :
** Le colonel Jean-Bedel Bokassa prend le pouvoir en Centrafrique par un coup d’État. Il remplace le président David Dacko.
Bokassa dissout le Parlement et suspend la Constitution.

** Décès de Vincent Auriol, le premier président de la IVe République française de 1947 à 1954.

** 3 Janvier 1966 :
En Haute-Volta, un soulèvement populaire conduit le premier président Maurice Yaméogo à démissionner.
Le colonel Aboubacar Sangoulé Lamizana devient président de la république au nom de l’armée.

** 4 Janvier 1966 :
Explosion à la raffinerie de Feyzin.
À 6h40, une mauvaise manipulation sur une sphère de propane a permis à une importante nappe de gaz de se répandre.
L'incendie a été provoqué par un véhicule circulant près du site et a entraîné les explosions successives des sphères de stockage de propane.
Cette catastrophe a fait 18 morts, dont 11 pompiers, une centaine de blessés, ainsi que l'évacuation du quartier avoisinant qui a été très endommagé.
Cette catastrophe est considérée comme la première catastrophe industrielle en France et a permis de mettre au jour le phénomène Bleve.

** 15 Janvier 1966 :
Le président du Nigeria Nnamdi Azikiwe est renversé.
Début d'une série de Coups d’États successifs au Nigeria

** 6 Janvier 1966 :
Edgar Pisani n'est plus ministre de l'Agriculture.

** 7 Janvier 1966 :
Création des Instituts Universitaires de Technologie (IUT).

** 7 au 8 Janvier 1966 :
Dans la nuit du 7 au 8 janvier 1966, le cyclone tropical DENISE, d’intensité modérée et de petit diamètre, aborde les côtes de La Réunion et traverse l’île du Nord-Est au Sud-Ouest.
Il provoque de nombreux dégâts dus surtout aux pluies diluviennes recueillies dans les hauts pendant approximativement 24 heures.

** 8 Janvier 1966 :
Remaniement du gouvernement Pompidou, éviction de Valéry Giscard d'Estaing qui n'est plus ministre des Finances.
Michel Debré est nommé Ministre de l'Économie et des Finances,il laisse donc sa place de député de La Réunion à Henry Sers

** 22 Janvier 1966 :
Inauguration du barrage de la Haute-Volta3.

** 29 Janvier 1966 :
Les membres de la Communauté économique européenne (C.E.E.) signent les accords de luxembourg

** 31 Janvier 1966 :
Premier alunissage d´une sonde soviétique, Luna IX.qui a réussi le premier atterrissage en douceur sur la Lune.

** En Janvier 1966 :
** Création au Royaume-Uni d’un Conseil des restructurations industrielles pour faciliter la concentration industrielle (naissance de British Leyland et de International Computers Limited en 1968).
Création d’un Conseil national de la recherche et du développement.

** L'Hiver de Janvier a été rude :










**02---------------FEVRIER 1966---------------**


** 19 février 1966:

Jean-Jacques Susini et André Rosfelder (condamné à mort à trois reprises: par les vichystes, par le F.L.N. et par les gaullistes ! )et le Suisse Lehmann, sont condamnés à mort par contumace par la cour de sureté de l'état, pour leur rôle dans l'organisation de l'attentat du Mont Faron. (15 Août 1964)
Rappel:
Le Président de Gaulle était sur la côte varoise pour le 20ème anniversaire du Débarquement des forces alliées en Provence. De nombreuses cérémonies avaient marqué la journée. Ainsi, il avait assisté, avec Georges Pompidou, à la revue navale dans la rade de Toulon.
Des unités Américaines et Britanniques se sont également jointes au défilé militaire des troupes Françaises dans la ville.
Vive émotion ce jour au mont Faron : à 15 h 45, une des jarres d’ornement située près du mémorial du débarquement a brusquement explosé, produisant un fracas et une énorme flamme.
Fort heureusement, il n’y a aucune victime et le feu est rapidement maîtrisé.
Sur place, les enquêteurs trouvent dans les débris plusieurs pains de TNT et les restes d’un détonateur.
L’enquête fait apparaître que l’engin aurait été endommagé et neutralisé par la mise en route du système d’arrosage.
Pour ces condamnations à mort par contumace:

Tous les ""anti peines de mort" considérent que c'était bien normal,

bien que comme pour jean Bastien-thiry ils n'ont tués personne.


Sur ce sujet au jour d'aujourdhui début 2016 nous revivons le procés de l'affaire Patrick Henry .Affaire judiciaire française concernant le meurtre de Philippe Bertrand, alors âgé de huit ans, par Patrick Henry (1976). Le procès de ce dernier fut également, par ricochet, celui de la peine de mort en France.
Robert Badinter, fervent partisan de son abolition, convaincra par sa plaidoirie les jurés de ne pas condamner Patrick Henry à la peine capitale. Bien sûr nous savons qu'il est coupable de meurtre sur le petit garçon....et là Badinter plaide pour Abolition de la peine de mort ce qu'il n'a pas fait pour les cas cités plus haut...qui eux n'ont tués personne...
Patrick Henry a bénéficié d"une liberté conditionnelle" pour le voir libéré le 15 mai 2001 avec 110.000 F(16000 €)
En juin 2002, il est arrêté pour un vol à l'étalage dans une grande surface de bricolage à Mondeville et est condamné à une amende de 2 000 euros
Dans la nuit du 5 au 6 octobre 2002, il est arrêté en Espagne en possession d'un peu moins de 10 kilogrammes de résine de cannabis qu'il avait achetés au Maroc en septembre 2002.
Après son extradition le 16 avril 2003, sa liberté conditionnelle est annulée et il est remis en prison, retrouvant sa condition de condamné à perpétuité.
Le 22 juillet suivant, il est condamné par le tribunal correctionnel de Caen à quatre ans de prison, 20 000 euros d'amende et la confiscation de son 4x4 qu'il a utilisé pour aller au Maroc, ainsi que des 8 228 euros qu'il avait sur lui lors de son interpellation, enfreignant ainsi les conditions de sa liberté conditionnelle.
Le 14 novembre 2011, en détention à la maison centrale de Saint-Maur, il entame une grève de la faim pour protester contre le rejet de ses demandes de libération conditionnelle.
En 2012, il est transféré au centre de détention de Melun.
Le vendredi 11 juillet 2014, François Hollande refuse de gracier Patrick Henry. Le 7 janvier 2016, il obtient une libération conditionnelle mais sous réserve de l’exécution d’une période de probation prévue jusqu'au 4 août 2017.
Le parquet fait appel de cette décision. La procureure, Béatrice Angelelli, justifie cet appel par le fait que le projet d'accompagnement n'est pas assez encadrant.
Mais c'set vrai tout cela....On croit rêver

Par ailleurs en France:

** 1 février 1966:
La femme devient l'égale juridique de l'homme.
** 2 février 1966:
Création du Centre démocrate par Jean Lecanuet.
** 17 février 1966:
Lancement du satellite français "Diapason" nom donné au deuxième satellite artificiel français mis en orbite.
Il fut le premier de la série D1, et fut suivi par les Diadème I et II.
Lancé par une fusée Diamant-A depuis le Centre Interarmées d'Essais d'Engins Spéciaux d'Hammaguir en Algérie.
Ce satellite développé par le CNES(Centre National d'Etudes Spatiales) avait une mission scientifique de géodésie, par mesure d'effet Doppler sur les émissions radioélectriques à fréquence très stables.

TIMBRES émis en Février 1966:

Artisanat kabyle: Né d’un besoin, celui de faire face aux exigences de la vie quotidienne, l’artisanat kabyle n’a jamais perdu de sa valeur sociale en dépit de la modernisation du mode de vie.
La poterie, la bijouterie et le tissage restent fortement présents comme autant de symboles d’attachement culturel. La poterie demeure la plus variée, car touchant à des objets très pratiques (cruches, jarres, plats, louches, cuillères, marmites…) qui présentent les mêmes constantes : robustesse, étanchéité et fonctionnalité.
Généralement de couleur ocre (celle de la terre cuite), les produits de l’artisanat kabyle sont décorés de motifs simples formés de triangles et de losanges, aux couleurs chatoyantes, marron dans la région de Tizi Ouzou et rouge dans celle de Béjaïa.
Depuis l’indépendance, le tissage s’est réduit à la fabrication de burnous et de tapis, dont le plus fameux est fabriqué dans le village Ath Hichem. La diversité des couleurs, avec une prédominance du rouge, caractérise les tapis kabyles, rarement unicolores.
La bijouterie, activité de l’homme par excellence, a une réputation établie et qui a longtemps dépassé nos frontières. Parfois véritables oeuvres d’art avec des pièces somptueuses, les bijoux sont variés, faits de plans d’argent et d’émaux cloisonnés de fils d’argent et sertis de corail.









**03---------------MARS 1966---------------**


Il faut se remémorer la date du 26 Mars 1962:
Voire et revoire ces deux documents:
Video sur le 26 Mars Nicole FERRANDIS

Texte sur la fusillade du 26 Mars 1962
Il est à noter que les familles n'ont jamais eu le droit de récupérer les corps des victimes.
Beaucoup ayant été clandestinement enterrés au cimetière Saint Eugène
Au soir du 26 mars 1962, le président Charles de Gaulle s'adresse au peuple français par l'intermédiaire d'une allocution télévisée.:
Il demande au peuple de voter « oui » à l'imminent référendum portant sur l'autodétermination de l'Algérie et déclare que « En faisant sien ce vaste et généreux dessein, le peuple français va contribuer, une fois de plus dans son Histoire, à éclairer l'univers », mais ne fait aucune référence au massacre qui a eu lieu dans la journée



** 1 Mars 1966:
Début de nombreux déplacements du président Boumediene en Algérie; le Constantinois, puis l’Ouest où il inaugure l’oléoduc d’Arzew le 19 mars.
Puis Touggourt et Tamanrasset où un conseil des ministres traite des problèmes locaux du tourisme, du commerce des dattes et de la décentralisation administrative.
** 8 Mars 1966:
Journée internationale des femmes. Le président Boumediene rend hommage à leur rôle joué dans la libération du pays, et affirme que rien ne s’oppose à ce qu’elles travaillent et évoluent, mais en raison du chômage, priorité est donnée aux hommes dans la répartition du travail.
** 8 Mars 1966:
Dernier comité des affaires algériennes dont les archives sont disponibles.
On prépare des négociations à venir, on y relève que "en ce qui concerne le contentieux financier, vu l'impécuniosité du trésor algérien, le mieux sera de laisser le problème en suspens "
Aussi : "pour l'indemnisation des français "rechercher des règlements particuliers" à condition que la dépense ne soit pas mise à charge de l'état français."
Chirac et Bouteflika cherchent toujours. Pourtant le prix du gaz et du pétrole n'est plus le même. Les pieds noirs meurent les uns après les autres pendant cette recherche infructueuse, ils rejoignent leurs frères d'arme les harkis, c'est un soulagement pour toutes les grandes consciences.
** 21 Mars 1966:
Dans le cadre de l’organisation du Parti, qui va durer deux mois, première réunion d’information à Oran, puis Constantine et Alger. Le Président brosse le tableau de la politique algérienne et de ses buts.
** 31 Mars 1966:
De gaulle gracie pour Pâques Faure, de Séze, Camelin, et Guillaume.
Seuls restent à Tulle les généraux, le célèbre quarteron, Challe, Zeller, Salan, Jouhaud.


Par ailleurs:

Avec la volonté gaullienne de doter la France de la bombe atomique, il a fallu développer la production de plutonium.
Pour cela, le Commissariat à l'énergie atomique a ouvert l'Usine d'extraction du plutonium de Marcoule en 1958, et pour pallier une éventuelle défaillance de celle-ci, a mis en projet une seconde usine d'extraction de plutonium. Le site de la Hague a été choisi par les concepteurs de l'usine en raison de son socle géologique ancien (allant jusqu'au précambrien "première ère géologique de l'histoire de la Terre. Elle commence à la création du globe il y a 4,55 milliards d’années, pour s'achever voilà 540 millions d’années.") et stable, à l'abri des tremblements de terre, et de la présence de courants marins et vents forts, propices à l'évacuation et à la dispersion des effluents radioactifs.
Le 10 août 1961 paraît le décret déclarant d'utilité publique et urgent les travaux de construction d'un centre de traitement de combustibles usés pour en extraire du plutonium.
Les travaux commencent en 1962 l'usine devient opérationnelle en 1966 avec l'arrivée du premier combustible usé à traiter : un "château" d'uranium naturel graphite gaz (UNGG) en provenance du réacteur de Chinon.
J'y étais présent...

**2 Mars 1966:
Milton Obote prend le pouvoir en Ouganda à la suite d’un coup d’État contre le kabaka (roi) du Bouganda.
Il impose une dictature sanglante (300 000 mort de 1966 à 1972).
** 4 Mars 1966:
Le vol 402 Canadian Pacific Airlines s'écrase lors de son approche de Tokyo à cause des très mauvaises conditions météorologiques, entraînant la mort de 64 des 72 personnes à bord du DC-8.
** 5 Mars 1966:
Le vol 911 BOAC San Francisco-Honolulu-Tokyo-Hong Kong s'écrase contre le Mont Fuji au Japon. Attendu à Tokyo le 4 mars, il est dérouté sur Itazuke à cause du mauvais temps. Le lendemain, peu après son décollage de Tokyo, le Boeing 707 traverse des turbulences d'une rare intensité qui provoqueront la rupture du fuselage.
L'accident fait 124 victimes. Les conditions météorologiques très dégradées qui régnaient sur Tokyo auront ainsi entraîné deux accidents majeurs en moins de 24h.


INFOS de l'INRA du 5 Mars 1966

** 7 Mars 1966:
De Gaulle adresse un courte missive à son homologue américain, le président Lyndon Johnson.
Ces quelques lignes font l’effet d’une bombe stratégique dans tout le monde occidental : la lettre annonce le retrait français du commandement de l’OTAN et exige le départ des troupes américaines stationnées en France depuis 1945.
Décision justifiée par un impératif de souveraineté nationale.
"La France, écrit le Général, se propose de recouvrer sur son territoire l'entier exercice de sa souveraineté actuellement entamé par la présence permanente d'éléments militaires alliés ou par l'utilisation habituelle qui est faite de son ciel".
La France ne quittera pas l’Alliance atlantique, dont elle est l’un des membres fondateurs, mais elle décidera au cas par cas de ses engagements dans l’OTAN.
Le principe de cette politique se résume dans une formule choc : "Allié mais pas vassal".Un objectif auquel De Gaulle tend depuis les frictions des années 50 avec Washington autour de la question coloniale.
Les Etats-Unis refusent alors d’augmenter leur aide militaire au corps expéditionnaire français en Indochine, puis ils imposent l’arrêt de l’expédition de Suez en 1956, ce qui finit de convaincre le Général que les intérêts de la France ne coïncident pas toujours avec ceux de la première puissance occidentale.
Dès lors, il n’aura de cesse de bâtir une défense indépendante s’appuyant sur la dissuasion nucléaire.
Ce parapluie nucléaire autonome lui donnera les moyens de cette stratégie.
** 8 Mars 1966:
Le premier tremblement de terre de magnitude 6,8 sur l' échelle de Richter et épicentre Longyao County a eu lieu tôt dans la matinée du 8 Mars, 1966.
Il a été suivi par une séquence de cinq séismes de magnitude supérieure à 6 sur l'échelle de Richter qui a duré jusqu'au 29 Mars 1966.
La plus forte de ces tremblements de terre avait une magnitude de 7,2 et a eu lieu dans la partie sud-est du comté de Ningjin le 22 Mars .
Les dégâts du tremblement de terre a fait 8.064 morts, 38.000 blessés et plus de 5 millions de maisons détruites.

** 15 Mars 1966:
Présentation aux Cortès de la loi sur la presse de "Manuel Fraga Iribarne" levant la censure préalable en Espagne.
** 16 Mars 1966:
Le 16 mars 1966 décollait Gemini 8 avec à son bord Neil ARMSTRONG et Dave SCOTT.
Après avoir réussi le premier arrimage américain en orbite avec une cible Agena,les deux astronautes ont frôlé la mort d'un cheveu...
** 23 Mars 1966:
Le pape Paul VI reçoit à Rome le Dr Michael Ramsey, archevêque de Canterbury.

Depuis près de quatre siècles, les deux Églises ne se fréquentaient plus.
Ce jour-là, ils créèrent commission anglicano-catholique.
** 31 Mars 1966:
Victoire travailliste aux législatives au Royaume-Uni.


TIMBRES émis en Algérie en Mars 1966:

  











**04---------------AVRIL 1966---------------**


En ALGERIE: Recensement général de la population (le premier depuis l’indépendance) = 12 093 203 habitants.
Le taux de croissance est estimé à 3 %, et approche ceux considérés les plus élevés du monde.

La population d'Algérie d'aprés le recensement d'Avril 1966

10 avril 1966.:
— Hadj Smaïn, ministre de la Reconstruction et de l’Habitat, Ali Mahsas, ministre de l’Agriculture et plus tard le 8 août Bechir Boumaza, ministre de l’Information, quittent l’Algérie pour rejoindre l’opposition à l’étranger.

PAR AILLEURS: D'abord prévu en 1961, 1963 et 1965, le premier festival s'est finalement tenu à Dakar (Sénégal) du 1er au 24 avril 1966.
Des personnalités de tous horizons y ont participé : André Malraux, Aimé Césaire, Jean Price-Mars, Duke Ellington, Joséphine Baker, Langston Hughes, Aminata Fall et bien d'autres.
Tous les arts étaient représentés : arts plastiques, littérature, musique, danse, cinéma, etc.
Un musée dynamique avait été spécialement construit pour la circonstance à Soumbéd
** 7 avril:
L'armée américaine repêchent une bombe H perdue depuis 3 mois au large de l'Espagne.
Rappel:L'accident nucléaire de Palomares, survenu le 17 janvier 1966, est la conséquence d'une collision entre un Boeing B-52G du Strategic Air Command et un KC-135 Stratotanker au cours d'un ravitaillement.
L'accident se produit à 9 450 mètres d'altitude au-dessus de la mer Méditerranée, au large des côtes espagnoles, à proximité de Palomares.
Une fouille de 80 jours impliquant 3 000 hommes et 38 vaisseaux de l'US Navy permet à un sous-marin ALVIN de retrouver la bombe à 869 mètres de profondeur, à 8 km du rivage.
Le 7 avril 1966, le vice-amiral Guest, commandant la «Task Force 65» de la VIe Flotte américaine et le major général Wilson commandant la 16e Air Force, pouvaient enfin se faire photographier à côté de la bombe H sauvée des eaux.
Leurs sourires pouvaient s'interpréter comme la satisfaction devant les résultats que la technique de recherche sous-marine avait permis d'atteindre.
«La bombe H perdue à Palomarès a été retrouvée grâce à la combinaison de 10 % d'engineering avec 90 % de chance insolente»
** 12 avril :
les B-52 américains commencent à bombarder le Viêt Nam du Nord.
** Les 14 et 15 avril : de l’air très froid en provenance de Scandinavie, arrive jusque sur le Nord Pas de Calais et la Picardie
- une véritable tempête de neige se déclenche entre Boulogne sur mer et Calais où l’on mesure des congères de 50cm
- ces conditions hivernales n’arrivent pas jusqu’à Paris où il fait 14°.
** 26 avril :
Tremblement de terre meurtrier à Tachkent, Ouzbékistan.
Avec une amplitude de 8,3 sur l'échelle de Richter, le séïsme, dont l'épicentre se trouvait à moins de 10 kilomètres sous le centre-ville, fut plus destructeur que meurtrier.
Mais la reconstruction fut rendue difficile par le millier de secousses qui se succédèrent dans les mois suivant le premier tremblement de terre.
L’URSS décida alors d’en faire un véritable symbole de sa capacité de reconstruction et envoya sur ce chantier des milliers de ’volontaires - komsomolets’.
Triste histoire pour l'URSS 20 ans plus tard:
Le 26 avril 1986, 01H23 du matin...la centrale de Tchernobyl explose
Vidéo INA: ACTUALITES du 6 Avril 1966

Voire vidéo rentrée scolaire avant l'indépendance: 1959








**05---------------MAI 1966---------------**


En ALGERIE: **1° Mai:Evasion de Hocine Aït Ahmed de la prison d’El Harrach, dans la banlieue est d’Alger, où il était détenu. Ancien membre du « comité des 9 » qui déclencha l’insurrection du 1er novembre 1954, s’est trouvé au lendemain de l’indépendance, en septembre 1962, en désaccord avec Ahmed Ben Bella, sur la question du pluralisme politique.
Celui-ci, devenu président du Conseil, voulait transformer le FLN, dont il était membre du Bureau politique, en parti unique. Aït Ahmed était pour le multipartisme.
Chouli, son ancien codétenu de la prison de Loos, au nord de la France, fit sortir Hocine Aït Ahmed, vêtu d’un voile, au milieu des nombreuses femmes de sa famille venues lui rendre visite.
Devant la lourde porte de la prison, une voiture R 4 attendait.
Le désormais fugitif fut conduit, dans un premier temps, au quartier du lycée Abane Ramdane où l’attendait Lakhdar Rebbah. Celui-ci, accompagné de son neveu, le prit en charge et l’emmena dans sa villa à Alger-Plage où son départ vers le Maroc fut mis au point.
La frontière avec le Maroc fut traversée sans encombre.
Libre, Hocine Aït Ahmed retrouva son beau-frère Mohamed Khider, en exil depuis quelques temps.
Ils partirent ensemble en Suisse. ** 8 Mai:Nationalisation des mines et des biens vacants.

Par ailleurs: 4 mai : Fiat conclut un important accord pour la construction d’une usine à Togliatti, en Union soviétique.
Le nouveau plan prévoit de quadrupler la production d'automobiles en passant d'une production de 200 000 à 800 000 unités.
Fiat et Renault sont candidats à aider les soviétiques à monter des usines.
En Ukraine, Fiat sera autorisé à construire une usine pour monter un modèle dérivé de la Fiat 124 et qui emploiera 20 000 ouvriers pour une production attendue de 300 000 unités.

Renault obtient en juin un important contrat pour moderniser différentes usines existantes, notamment celles qui produisent la Moskvitch.

16 Mai: Début de la révolution culturelle en Chine.
20 mai : les États-Unis livrent pour la première fois un armement tactique à l’État d’Israël.
21 mai : formation des Forces de défense d'Ulster (UVF, protestants), qui mènent des opérations anticatholiques en Irlande du Nord.
26 mai : indépendance du Guyana.

28 mai : Fidel Castro proclame la loi martiale à Cuba pour prévenir une éventuelle attaque des États-Unis.
30 Mai:Premier atterrissage en douceur d´une sonde américaine sur la Lune, ´Surveyor I´.

TIMBRES émis en Algérie en Mai 1966:











**06---------------JUIN 1966---------------**


** 2 juin 1966:
— Publication du Statut de la Fonction publique, le 8, parution du code de procédure pénale et le 21, création de Cours spéciales de répressions des infractions économiques
** Loi n° 66-396 du 17 juin 1966:
Portant amnistie d'infractions contre la sûreté de l'Etat ou commises en relation avec les événements d'Algérie
Sont amnistiées de plein droit les condamnations définitives pour crimes ou délits commis en relation directe avec les événements d'Algérie ainsi que pour crimes ou délits constituant une entreprise individuelle ou collective tendant à empêcher l'exercice de l'autorité de l'Etat ou à substituer à cette autorité une autorité illégale, ou commis en relation directe avec une telle entreprise,

** On retrouve dans le livre











** 6 juin :
les États membres de l’OTAN réunis à Bruxelles décident de transférer en Belgique le SHAPE (Supreme Headquarters Allied Powers in Europe).
quartier général du Commandement allié Opérations (ACO) de l'OTAN. Il se situe à Mons en Belgique.
Le commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR) dirige depuis le SHAPE non seulement l'ACO mais aussi le Commandement des forces des États-Unis en Europe.



** 1er juin :
Conjuration de la Pentecôte au Congo-Kinshasa, dont les responsables présumés sont pendus en public devant des centaines de milliers de spectateurs.
** 7 juin :
En République démocratique du Congo, le Lieutenant-Général Joseph-Désiré Mobutu promulgue la Bakajika, précisant le régime juridique foncier en vertu duquel « le sol et le sous-sol appartiennent à l'État congolais ».
** 14 juin :
Fusion du Parti du rassemblement africain avec l’UPS (Union progressiste sénégalaise) qui devient parti unique de fait au Sénégal.
** la Jordanie rompt ses relations avec l’OLP qui tente de s’implanter en Cisjordanie.
19 juin :
Fondation du mouvement nationaliste hindou Shiv Sena (« Armée de Shivaji », du nom du fondateur de l’Empire marathe au xviie siècle) par Bal Thackeray, journaliste au Daily, grand quotidien de Bombay.
20 juin :
Voyage officiuel de Charles de Gaulle en URSS.
27 juin :
La charte de l’OCAM (Organisation commune africaine et malgache) est adoptée à Tananarive.
** 28 juin :
Coup d’État militaire en Argentine. Arturo Umberto Illia est renversé. Le général Juan Carlos Onganía prend le pouvoir, proclame la « Révolution argentine » (Revolución Argentina) et met sur pied un régime bureaucratique-autoritaire:


** 29/06/1966:
Les Etats-Unis déclenchent les premiers bombardements aériens au Vietnam du nord.
** 30 juin :
Léopoldville est officiellement renommée Kinshasa; ex Congo belge. Elle est située à 4 km de Brazzaville, qui est la capitale de la République du Congo, ancienne colonie française.
Lumumba est proclamé héros national



** En Juin :
La Chine accorde un nouveau prêt au Mali et envoie de nouveaux assistants techniques.

PAS de TIMBRES émis en Algérie en JUIN 1966:








**07---------------JUILLET 1966---------------**


13 Juillet: Grâce présidentielle pour 12 condamnés politiques, dont l'ex-général Zeller.
condamné à 15 ans de détention criminelle et à la privation de ses droits civiques par le haut tribunal militaire.
Transféré à la maison centrale de Clairvaux puis à la prison de Tulle, il sera libéré par décret du président de la République le 13 juillet 1966, à l’âge de 68 ans.


Nota:
Il est d’usage de clore les affrontements civils par une amnistie.
Sans remonter aux sources grecques de la mesure, il est facile de constater que la République française a souvent recouru à cette pratique radicale qui décrète un oubli collectif et juridique des fautes commises dans le cadre de la lutte politique.
L’objectif explicite de l’amnistie est d’apaiser les esprits en imposant le silence. Elle se présente officiellement comme le terme du combat pour que la société pacifiée puisse reprendre un cours moins chaotique.
La guerre d’Algérie a eu son amnistie qui répond à ces principes, mais qui est cependant originale à plus d’un titre. Elle l’est d’abord par la précocité des premières mesures qui ont été adoptées, ensuite par la progressivité et la longueur du processus.
Commencée au moment des accords d’Évian par deux décrets signés le 22 mars  « portant amnistie... et cinq ordonnances publiées au mois d’avril « rendant applicable..., l’amnistie pénale est réalisée par trois lois promulguées le 23 décembre 1964, le 17 juin 1966 et le 31 juillet 1968 qui réalisent pas à pas toute l’amnistie pénale des militants de l’Algérie française et de l’OAS  « portant amnistie....
La question est rouverte en 1982 quand François Mitterrand prend la décision d’en finir avec les « séquelles des événements d’Algérie » en faisant voter une loi controversée sur la révision des carrières  « Lois et décrets »,.... Un processus rapidement engagé La précocité avec laquelle la question est non seulement posée mais la mesure engagée, est exceptionnelle dans l’histoire de l’amnistie française. S’y ajoute le fait que les premières mesures d’amnistie soient adoptées selon des modalités juridiques inhabituelles puisqu’elles sont accordées par décret alors que la tradition et les institutions républicaines font de l’amnistie une prérogative parlementaire.
La rapidité avec laquelle la mesure est adoptée s’explique en partie parce que le premier des deux décrets signé en mars 1962 concerne les Algériens qui se sont battus en Algérie pour l’indépendance algérienne.
Les accords d’Évian reconnaissant la légitimité de ce combat et ouvrant la voie à l’indépendance de l’Algérie, les négociateurs algériens ont réclamé que les détenus soient libérés et les condamnés blanchis.
L’amnistie est donc conforme à la logique de l’accord. Elle a été adoptée par décret par souci d’efficacité et parce que la loi le permettait : le gouvernement disposait de cette liberté en vertu de la loi du 16 mars 1956 sur les pouvoirs spéciaux qui lui accordait « des pouvoirs les plus étendus pour prendre toute mesure en vue du rétablissement de l’ordre » et de la loi du 14 janvier 1961 sur l’autodétermination algérienne. Les ordonnances prises en avril élargissent le champ d’application des décrets aux Algériens condamnés pour des faits commis en métropole. L’application de cette première amnistie ne pose pas de problèmes particuliers, sinon la masse des dossiers à traiter et le transfert en Algérie des nombreuses personnes incarcérées en métropole. Au total, la mesure profite à plus de 15 000 personnes en Algérie et près de 5 500 en métropole Les chiffres exacts sont : 15 634 et 5 451 (chiffres.... Le texte prévoit l’installation d’une commission d’amnistie qui siège au Rocher-Noir, près d’Alger, pour accompagner le processus et trancher les cas litigieux  La commission siège jusqu’au 1er juillet 1962 et fait le tri, pour accorder l’amnistie, entre les infractions relevant strictement du droit commun et les infractions de nature politique relevant de l’insurrection algérienne. Elle ne rencontre de réelles difficultés que pour traiter du cas des prisonniers non algériens, essentiellement des Tunisiens et des Marocains, condamnés pour leur participation à l’insurrection, mais qui ne pouvaient pas bénéficier de l’amnistie du fait de leur nationalité. Exclus par les textes, ils sont au lendemain de la publication des décrets, au centre d’une campagne de presse en Tunisie et au Maroc, et, à la demande pressante de leurs gouvernements respectifs, les autorités françaises acceptent finalement de joindre leur cas à ceux de leurs compagnons d’armes.
La rapidité de l’amnistie peut se comprendre pour les faits imputés aux militants algériens appelés à se prononcer par référendum sur l’avenir de leur pays. Elle se comprend moins facilement pour les « faits commis dans le cadre des opérations de maintien de l’ordre ». Présentée par le gouvernement comme une mesure strictement symétrique à l’amnistie des Algériens, cette mesure revient à mettre à l’abri des poursuites les fonctionnaires et les militaires coupables d’actes de torture en Algérie. Comme pour les militants algériens, les ordonnances d’avril élargissent sa portée à la métropole.
Cette amnistie des agents du maintien de l’ordre n’est pas totalement improvisée. Les archives montrent que le gouvernement a demandé, dès le mois de janvier 1961, c’est-à-dire au lendemain du référendum sur l’autodétermination, au service législatif de la direction des affaires criminelles et des grâces de réfléchir à un texte d’amnistie  Centre des archives contemporaines (CAC), archives.... À cette date, des pourparlers étaient engagés pour l’ouverture de négociations avec le FLN et le gouvernement disposait de la possibilité de légiférer par ordonnance jusqu’en février 1961, une possibilité qui lui avait été ouverte par la loi en 1960 et pour un an. La proposition qui est alors rédigée par les services prévoit une amnistie par décret des infractions en relation avec les « événements survenus dans les départements algériens depuis le 30 octobre 1954 », une mesure qui serait applicable non seulement aux actes commis par les nationalistes algériens, mais aussi aux infractions commises dans le cadre d’opérations de maintien de l’ordre  [8][8] Ibidem.. Mais le texte ne voit pas le jour car les événements se précipitent. Les pourparlers de négociation sont rompus au moment où le putsch des généraux complique singulièrement la situation. Mais l’intention était là et on la retrouve à l’œuvre en mars 1962.
L’ensemble de ces premières dispositions d’amnistie qui concernent la torture, mais qui excluent les Français qui ont milité aux côtés du FLN, les « porteurs de valises », les insoumis et les déserteurs, provoque une vive réaction dans une partie de l’opinion et dans les associations qui ont milité pendant la guerre contre la torture et en faveur de l’indépendance algérienne. L’émotion est à son comble le 20 avril 1962 quand une ordonnance de non-lieu est rendue en vertu de ces textes dans l’affaire Audin Maurice Audin,(né le 14 février 1932 à Béja et mort à Alger en 1957, est un mathématicien français, assistant à l’université d’Alger, membre du Parti communiste algérien et militant de l'indépendance algérienne.) militant communiste .
Il faut sans doute lire la rapidité avec laquelle le gouvernement a souhaité « passer l’éponge » sur la torture comme une volonté de ne pas envenimer les rapports entre l’État et l’armée à un moment où l’armée a le sentiment de se faire voler sa victoire militaire, à un moment où elle est profondément secouée par les conséquences du putsch et la naissance de l’OAS. Une fois de plus, comme à l’époque de l’affaire Dreyfus, cette amnistie souligne l’extrême prudence du pouvoir civil face au pouvoir militaire dans un contexte de reprise en mains des affaires par ce pouvoir civil un moment affaibli. Cette urgence témoigne également de la mauvaise conscience qui habite les dirigeants français confrontés aux dramatiques conditions dans lesquelles s’est accomplie la décolonisation de l’Algérie. Non seulement elle s’est faite par la guerre, mais par une guerre terrible qui n’a pas donné de la France une image tout à fait conforme à celle que le pays des droits de l’homme aime à donner de lui-même. L’amnistie des « excès du maintien de l’ordre » consiste bien à rejeter au plus vite dans l’ombre toutes les pratiques contraires au modèle républicain. Une amnistie progressive
Rapidement engagée, l’amnistie de la guerre d’Algérie n’en est pas moins très progressive puisqu’elle n’est pénalement achevée qu’en 1968 après le vote de trois lois qui la complètent pas à pas. Cette progressivité constitue une seconde exception dans l’histoire des amnisties françaises : rarement une amnistie aura nécessité autant de textes. Cependant cette remarque doit être relativisée par le fait qu’il s’agit d’une des amnisties dont le terme pénal a été atteint le plus vite après les faits : elle est totale six ans après les faits.
L’amnistie a donc été distillée avec précaution et, pour comprendre avec quelle logique il est possible de s’en remettre aux classifications des gardes des Sceaux qui ont défendu les textes gouvernementaux. Jean Foyer et René Capitant se sont employés à classer les faits en fonction de leur gravité, de la lourdeur de la peine, mais surtout en fonction de leur nature. Ils ont distingué les infractions relevant de l’insurrection algérienne, les infractions relevant de la réplique ou de la lutte contre l’insurrection, que ce soient des infractions commises par des forces de l’ordre ou par des particuliers, et les infractions relevant de ce qu’ils appellent la « subversion » et que les textes qualifient « d’entreprise tendant à empêcher l’exercice de l’autorité de l’État ou à substituer à cette autorité une autorité illégale »La formule est dans le texte de la loi du 23 décembre.... Ils ont très vite convenu que l’amnistie des premiers cas, la réplique ou la lutte contre l’insurrection, était possible, voire souhaitable, en particulier quand il était question de légitime défense. C’est sur cette base que les Algériens ont été amnistiés en 1962 et les Européens, en particulier les « porteurs de valises » du réseau Jeanson,(Le réseau Jeanson était un groupe de militants français, agissant sous les directives de Francis Jeanson, qui opéra en tant que groupe de soutien du FLN durant la guerre d'Algérie, principalement en collectant et en transportant fonds et faux papiers.) en 1964 et en 1966. Ainsi, l’amnistie de la guerre d’Algérie, plus que tout autre – parce que c’est un penchant récurrent dans l’histoire de l’amnistie – fait apparaître une mainmise du pouvoir exécutif sur la procédure. En-dehors de l’anomalie relative, au moins dans l’esprit, de 1962, toutes les étapes ont été franchies par des lois, conformément à la tradition juridique française, mais les textes votés ont toujours été ceux du gouvernement : ils ont toujours été votés dans les termes voulus par celui-ci et selon un calendrier qu’il a choisi. Les très nombreuses propositions parlementaires ont toujours été rejetées, dénoncées par le gouvernement comme imprudentes, la plupart des amendements ont été repoussés et les débats ont très souvent été écourtés par la procédure du vote bloqué une pratique qui n’est pas ouvelle Sur les 3 662 personnes condamnées ou poursuivies jusqu’en 1968 pour des faits en rapport avec les « événements d’Algérie », il apparaît qu’un tiers d’entre elles doivent leur amnistie à un décret présidentiel : 1 196 contre 2 466 amnistiées de plein droit par l’effet des lois successives. Les personnes qui profitent de la grâce amnistiante sont souvent les cas les plus symboliques. Parmi les noms de ceux qui sont amnistiés de cette façon, on relève le 14 juillet 1966 celui du général Zeller, à Noël 1967 celui du général Jouhaud  Le général Salan est le dernier des quatre généraux du putsch à être libéré et amnistié mais du fait de son rôle dirigeant au sein de l’OAS, de Gaulle s’est toujours refusé à lui accorder sa grâce. Il ne doit donc son élargissement qu’à la portée générale de la loi de juillet 1968.
On constate donc que l’amnistie de la guerre d’Algérie ou au moins sa phase d’amnistie pénale accompagne un moment de transition majeure de l’histoire des Français. Les gouvernements, les parlementaires, l’opinion, ont souhaité se délivrer, au moins psychologiquement, d’un passé pesant parce que l’avenir leur a semblé prometteur. On a décidé « d’enterrer » les problèmes. Mais l’histoire nous montre, pour reprendre une formule d’Émile Zola, qu’on a beau enterrer la question, elle chemine sous terre, prête à repousser un jour... 
L’amnistie n’est donc qu’un désarmement momentané du conflit national.
Ordonnance du 21 juillet 1966 relative à la situation des étrangers en Algérie

Par ailleurs:
** Le 2 juillet 1966:
Premier essai nucléaire aérien sur l'atoll de Moruroa (Polynésie). bombe de 28 kilotonnes testée sur une barge dans le lagon de Mururoa, et des vents d'ouest-nord-ouest emportent le nuage radioactif de l'explosion vers Mangareva
Lien sur l'Essai Nucléaire
** Le 14 Juillet: Le français Lucien Aimar remporte le 53ème tour de France devant le néerlandais Jan Janssen et le français Raymond Poulidor. Cette étape est marquée par le dopage : premiers contrôles effectués par la justice française, grève de protestation des joueurs, 6 contrôles positifs à la 13ème étape.
C'est aussi le dernier tour de France de Jacques Anquetil.

TIMBRES émis en Algérie en JUILLET 1966:


Trentenaire des Scouts musulmans algériens La fondation des Scouts musulmans algériens remonte à 1935,(donc bien avant l'Indépendance) avec la naissance du premier groupe El Falah à Alger.
A l’initiative de Mohamed Bouras, cet élan répondait à la mise en place par les Européens du premier mouvement scout, imitant le mouvement scout français, apparu en Algérie au sortir de la Première Guerre mondiale.
Les premiers groupes SMA sont apparus dans certaines villes algériennes, comme Miliana, Oran et Tlemcen, avant d’être unifiés sous la Fédération des Scouts musulmans algériens en juillet 1939 sous la présidence du Cheikh Abdelhamid Ben Badis.
Les SMA s’étaient donné pour tâches la formation et l’éducation des jeunes selon les valeurs algériennes. Les chefs SMA, dans leur action éducatrice, appliquèrent les principes universels du scoutisme mondial tout en les adaptant aux réalités culturelles, linguistiques, économiques et politiques du pays.
Les congrès des SMA, notamment celui de 1947 tenu à Sidi Fredj, affirmèrent l’orientation nationaliste du mouvement ainsi que l’attachement des scouts à la patrie et aux valeurs morales de la religion musulmane. La contribution des SMA à la prise de conscience nationale des jeunes est incontestable. Les SMA sont reconnus par le scoutisme mondial et sont membres du Bureau du scoutisme arabe. En cette année 1966, l’organisation du 7e Jamboree arabe échoira pour la première fois à l’Algérie.










**08---------------AOÛT 1966---------------**


C'est peut-être parceque c'est le mois d'Août en plein été que je n'ai pas trouvé d'événements en relation avec l' Algérie'
**La finale de la huitième coupe du monde de football à lieu au stade Wembley à Londres.
Elle oppose l'Angleterre, pays organisateur, à l'Allemagne.
L'équipe anglaise remporte la coupe par 4 buts à 2.
La France est éliminée au premier tour de cette compétition qui compte 53 pays participants.

** 4 Août 1966:
La troisième unité de la centrale atomique EDF-3, de Chinon, est mise en service.

** 10 Août 1966:
Lancement du premier satellite américain autour de la Lune.
Lien Wikipédia
Succès : cartographie du sol de la Lune afin de repérer les zones d'atterrissage des vaisseaux du programme Apollo et compléter le travail effectué par les sondes Surveyor et Ranger.
99 % de la surface de la Lune fut cartographiée au cours du programme.

** Bilan des accidents de la route pour le 1° week-end d'Août: 167 morts, 4 831 blessés.
Au cours du mois: Première opération flagrant délit à l'aide de voitures banalisées.
Suspension immédiate de 354 permis de conduire pour infractions graves durant un week-end.

** 3 Août 1966:
acte d'indépendance du Botswana et du Lesotho (Protectorats britanique).

** 5 août 1966 :
Début de la construction du World Trade Center. ** Le 18 août 1966:
Débute la Révolution culturelle. Planifiée par le président Mao Zedong (73 ans), fondateur du régime communiste et de la Chine dite populaire, elle vise à restaurer son autorité sur le Parti communiste chinois (PCC) après l'échec dramatique du « Grand Bond en avant » (1958-1961).
À Pékin, ses partisans mobilisent la jeunesse lycéenne contre le président Liu Shaoqi et Deng Xiaoping, représentant de l'aide droite pragmatique au bureau du PCC. Ils les accusent de « révisionnisme » et leur reprochent de sacrifier l'idéologie aux impératifs du redressement économique.
Deng Xiaoping est soumis à une rééducation forcée et Liu Shaoqi meurt en prison cependant que les foules de jeunes « Gardes rouges », brandissant le Petit livre rouge des Pensées du président Mao, bousculent au sens propre et au sens figuré les institutions du pays.
Dans les deux années qui suivent, ils lynchent à mort leurs maîtres et les supposés « représentants de la bourgeoisie ». Ils saccagent aussi les temples, les monuments patrimoniaux ou encore les magasins en relation avec l'ordre ancien. Ils brûlent des livres anciens. Humilié, le grand écrivain Lao She choisit de se suicider.
La Révolution culturelle séduit par ses outrances une frange de la jeunesse estudiantine (et bourgeoise) d'Occident. En Chine, où elle se prolonge jusqu'à la mort de Mao, en 1976, elle se solde par plusieurs millions de victimes et un profond recul de l'économie du pays.

** 25 août 1966 :
Début du voyage autour du monde du général de Gaulle qui se terminera le 12 septembre. Il est accueilli à Djibouti par de violentes manifestations en faveur de l’indépendance.

** 26 août 1966 :
Nasser fait pendre l'idéologue des Frères musulmans
Lien Wikipédia
Le président ou raïs égyptien Gamal Abdel-Nasser fait pendre Sayyid Qotb (ou Saïd Qutb), l'idéologue des Frères musulmans.
C'est la rupture entre les jeunes officiers qui ont détrôné la monarchie en 1952 et la confrérie intégriste qui leur a apporté son soutien. Celle-ci ne va plus dès lors cesser de s'opposer à l'armée et aux dirigeants qu'elle place à la tête de l'Égypte.
La naissance de l'islam politique:
Précurseur des mouvements islamistes de la fin du XXe siècle, la confrérie des Frères musulmans est fondée en mars 1928, à Ismaïlia, par un instituteur du nom de Hassan Al-Banna (26 ans). Il ambitionne d'instaurer dans les États arabes un régime théocratique fondé sur le Coran et la shari'a (la loi islamique).
Il se donne pour mission préalable de convertir les masses musulmanes au mode de vie et aux principes moraux des premiers croyants, tels qu'il se les imagine.
Ces ancêtres (« salaf » en arabe) sont les disciples de Mahomet et les croyants des deux générations suivantes. Dans les années 1980, ils vont donner leur nom aux mouvements terroristes « salafistes » issus des Frères musulmans.

TIMBRES émis en Algérie en AOÛT 1966:







**09---------------SEPTEMBRE 1966---------------**


Pour Septembre je n'ai rien trouvé sur le net...
sinon une petite perle:
15/9/1966:
Un faux monnayeur français, condamné à mort, est exécuté....

Mais souvenons nous: En FRANCE
** 1/9/1966:
Augmentation des taxes TV et radio en France : elles passent respectivement de 85 à 100 F et de 25 à 30 F.
** 3/9/1966:
De Gaulle en visite à Nouméa.
** 5/9/1966:
* Ouverture du procès de l'affaire Ben Barka devant les assises de la Seine.
* Le Paris-Briançon percute un camion au passage à niveau gardé d'Andancette : 5 morts, 15 blessés.
** 7/9/1966:
Papeete accueille le Général de Gaulle.
** 11/9/1966:
Polynésie.
Expérience nucléaire à Mururoa, en présence du général de Gaulle.
** 13/9/166:
* Un mètre de grêle dans le Beaujolais : 700 ha des meilleurs crus détruits.
* Guadeloupe.
De Gaulle s'arrête à Pointe-à-Pitre avant de regagner Paris.
** 24/09/1966:
22° essais sur 210 au total...:
Explosion de la première bombe atomique française ´dopée´ sur l´atoll de Fangataufa (Polynésie).



** 25/9/1966:


Anquetil remporte, pour la neuvième fois, le grand prix des Nations.
** 28/9/1966:
* Plan calcul : l'État accorde son soutien à l'industrie française des ordinateurs.
Robert Galley est est directement rattaché au 1° ministre
Après la guerre, Robert Galley reprend ses études interrompues. Il passe les concours d'entrée aux grandes écoles d'ingénieur et est reçu à l'École centrale des arts et manufactures dont il sort ingénieur diplômé de la promotion 1949. La même année il devient ingénieur de l'École nationale supérieure du pétrole et des moteurs. Il fait un stage à la compagnie chérifienne des pétroles, de 1950 à 1954.
Il exerce alors diverses fonctions dans les secteurs atomique et informatique : chef de département de construction des usines au CEA en 1955,
** Chargé des études de la construction de l'usine de plutonium de Marcoule ;
** Chargé de la direction des études et de la construction de l'usine de Pierrelatte de 1958 à 1966
* Guadeloupe:
Inez, ouragan d'une violence exceptionnelle, fait 40 morts et 10 000 sans-abri.
L' ouragan Inez était un ouragan majeur qui a affecté la Caraïbe , Bahamas , la Floride et le Mexique . Ce fut la première tempête enregistrée à affecter tous ces domaines. Elle est issue d'une onde tropicale sur l' Afrique, et est devenu une dépression tropicale le 21 Septembre. Il se déplaçait lentement vers l' ouest, à défaut d' abord à intensifier beaucoup; il a été mis à niveau vers la tempête tropicale Inez le 24 Septembre . La tempête renforcée en ouragan et a été rapidement intensifié quand il a frappé les Français région d' outre - mer de Guadeloupe le 27 Septembre Inez gravement endommagé banane et du sucre des cultures de l'île, et des milliers de maisons ont été endommagées , laissant 10.000 personnes sans - abri. Dommages sur la Guadeloupe a été estimé à 50 millions $, et il y avait 40 décès. Après avoir entré les Caraïbes, Inez brièvement affaibli avant restrengthening, atteignant pointe des vents soutenus de 150 mph (240 km / h) sur Septembre 28. Ce jour - là un des chasseurs Hurricane vol a rapporté une rafale de 197 mph (317 km / h), ce qui était le le plus élevé enregistré à l'époque.
En continuant vers l'ouest, Inez a touché terre comme un petit ouragan sur la péninsule Barahona de la République Dominicaine . Là, la tempête a inondé de nombreuses rivières et détruit plus de 800 maisons. Nationwide, il y avait environ 100 décès et 12 millions $ en dommages. Après affectant le pays, Inez a frappé le sud - ouest d' Haïti, où il a été considéré comme le pire ouragan depuis les années 1920. Autant que 1000 personnes ont été tuées, et 60.000 personnes se sont retrouvées sans abri. Les dommages ont totalisé 20,35 millions $ en Haïti, ce qui incite le gouvernement des États-Unis d'envoyer des aides pour la première fois en près de dix ans en raison de la mauvaise gestion des fonds précédente. Inez affaibli rapidement sur ​​Hispaniola, bien qu'il reintensified dans un ouragan majeur avant de frapper Cuba sud - est sur ​​Septembre 30. Dans le pays, 125.000 personnes ont été forcées d'évacuer, et il y avait trois morts et 20 millions $ en dommages.
L'ouragan se déplaçait lentement sur ​​Cuba pendant deux jours avant d'émerger dans l'océan Atlantique près des Bahama s. Il était prévu de continuer à la mer, même si elle a décroché et a repris son chemin vers l'ouest précédente. Aux Bahamas, de fortes précipitations et de fortes marées ont provoqué des inondations, qui a tué cinq personnes et a laissé 15,5 millions $ en dommages. Des vents d' ouragan ont eu lieu tout au long des Keys de Floride, où 160 maisons et 190 remorques ont été endommagées. Salin cultures endommagées dans la région, et il y avait 5 millions $ en dommages et quatre décès. Dans les détroits de Floride , Inez a chaviré un bateau de réfugiés cubains , tuant 45 personnes. Dans le nord du golfe du Mexique, un hélicoptère écrasé après avoir effectué les évacués d'une plate - forme pétrolière, tuant 11 personnes. L'ouragan a menacé le nord de la péninsule du Yucatán , et même si elle est restée au large des côtes, Inez a produit des inondations et causé des pannes de courant. Lors de sa dernière arrivée à terre, Inez inondé des parties de Tamaulipas et coupé les routes à Tampico . Environ 84.000 personnes ont été laissées sans abri, et l'ouragan détruit au moins 2.500 maisons. Les dégâts ont été estimés à 104 millions $, et il y avait 74 décès au Mexique.
** 30/9/1966:
Deux mètres d'eau dans les rues de Saint-Raphaël après de violents orages : 28 blessés, 10 millions de dégats
Treize voitures ont été emportées par les flots

et par ailleurs:
** 5/9/1966 au Japon:
Le plus grand bateau du monde, un pétrolier de 209 000 t, lancé à Yokohama.
** 6/9/1966 en Afrique du Sud:


Le Premier ministre Hendrick Verwoerd est assassiné par un déséquilibré dans l’enceinte du Parlement du Cap.
L’apartheid bat alors son plein au pays des Afrikaners.
Hendrik Verwoerd fut considéré comme l’un des politiciens ayant systématisé l’apartheid dans les années 5O.
A ce titre, il est surnommé « l’architecte de l’apartheid ».
Quand on pense qu’il est mort un 6 septembre 66, ça fait trois chiffres 6…le chiffre du diable…de ce diable de Verwoerd!
* en Roumanie:
Accord Roumanie-Renault : 50 000 R 16 seront montées chaque année, à partir de 1969, à Bucarest.
* en Syrie:
Tentative de coup d'État déjouée, annonce Radio Damas.
** 8/9/1966 en Syrie:
Nouveau complot découvert à Damas. Le couvre-feu est décrété, les frontières fermées.
* en Afrique du Sud:
Balthazar Johannes Vorster, ségrégationniste de tendance dure, est élu chef du gouvernement.
** 14/9/1966: en Allemagne de l'Ouest.
Le sous-marin école Hai sombre en mer du Nord : 19 morts, un seul survivant.
* aux USA:


Deux records pour Gemini XI : pour la première fois, un équipage humain séjourne dans la capsule. 9e mission habitée du programme Gemini et la 15e mission spatiale habitée américaine.
Elle est la première mission à réaliser un rendez-vous spatial au cours de la première orbite et détient le record de la plus haute orbite pour une mission habitée.
** 15/9/1966 en Grande-Bretagne:


Lancement du Resolution, premier sous-marin nucléaire britannique porteur de missiles.
** 19/9/1966 au Vatican:
L'encyclique Christi matri de Paul VI est un pressant appel à la paix au Viêt-nam.
** 25/9/1966: au Japon:
. Deux typhons, Hélène et Ida, font plus de 300 morts et disparus ; 70.000 sans-abri.









**10---------------OCTOBRE 1966---------------**


Sur le net je n'ai rien trouvé d'interressant pour l'Algérie...
Mais ouvenons-nous:
** 2 octobre 1966: Pakistan oriental. Ouragan sur les côtes et dans le golfe du Bengale : près de 5 000 morts et disparus dans la région.
** 4 octobre 1966 : * Création du Lesotho.
État d'Afrique australe, montagneux et sans accès à la mer, entièrement enclavé dans le territoire de l'Afrique du Sud, dont il est économiquement dépendant.
Ancien protectorat britannique (Basutoland), le pays a accédé à l'indépendance en 1966.
Le Lesotho compte environ deux millions d'habitants.

* 2 millions de personnes défilent, à Pékin, devant Mao Tsé-toung, Lin Biao annonce la diffusion massive du Petit Livre rouge

** 5 Octobre 1966:
Polynésie. Seconde explosion d'une bombe A dopée, à Mururoa.
** 9 Octobre 1966: Bachir Boumaza, ministre algérien de l'Information,opposant au régime de Houari Boumedienne se réfugie à Genève. ** 14 octobre 1966 :
* Inauguration, à Montréal, du métro sur pneumatiques ; c'est une réalisation franco-canadienne. * Suède.
Prix Nobel de médecine attribué aux Américains Rous et Huggins pour leurs travaux sur le cancer.
** 16 Octobre 1966: Renault et Peugeot signent un accord commun de coopération avec l'URSS.
** 17 Octobre 1966: Le 53e Salon de l'automobile ferme ses portes : 910 000 visiteurs en 10 jours.
Le jour de l'ouverture Grève à la RATP. Circulation du métro : nulle, autobus : 50 %,
** 18 Octobre 1966:
* Espagne:
Une centrale atomique sera construite en Catalogne par des techniciens français (Vendellos )
* Lille retrouve ses transports en commun après quatre semaines de grève des traminots.
* Tremblement de terre à Lima et sur la côte septentrionale : 150 morts.
** 21 octobre 1966 : glissement de terrain d'un terril à Aberfan, au Pays de Galles provoquant la mort de 144 personnes dont 116 enfants
** 26 Octobre 1966: Inondations en Bretagne : 2 500 sinistrés à Rennes, où les dégâts dépassent 20 millions de francs.
** 28 octobre 1966:
* Lors d'une conférence de presse au Palais de l'Élysée, le général De Gaulle répond à la question d'un journaliste :
« En 1962, la Bourse était exagérément bonne ; en 1966, elle est exagérément mauvaise. Mais, vous savez, la politique de la France ne se fait pas à la corbeille ».
* Chine: Une fusée téléguidée à tête nucléaire expérimentée avec succès.
** 30 Octobre 1966: De Gaulle, dans sa quatorzième conférence de presse, donne le coup d'envoi officieux de la campagne










**10---------------NOVEMBRE 1966---------------**


*** En Algérie:
** 19 Novembre 1966:
— Congrès de l’Union des Femmes Algériennes. Le Président réaffirme « accorder à la femme tous les droits politiques, sociaux et autres droits ».

*** Pour le reste du monde on peut se souvenir:
* 4 Novembre :
Inondations catastrophiques à Florence et à Venise.



Le 3 novembre 1966 (au lendemain de la Toussaint), alors que Florence subit les pires inondations du siècle, des chutes de neige d'une précocité record se produisent en France et laissent croire que l'hiver sera rude (du moins selon les journaux).
Il n'en sera rien.
En tout cas, des chutes de neige assez marquées touchent la Champagne, l'Ile-de-France, le Centre, les Pays de la Loire et le Poitou-Charentes (où le phénomène ne s'était pas produit à pareille époque depuis 1921). Cette situation insolite provoque évidemment la joie des enfants qui s'empressent d'organiser de grandes batailles de boules de neige faciles à fabriquer puisque l'on mesure 4 à 5cm à Paris et jusqu'à 10cm à Poitiers.
Le paysage est féerique car la neige recouvre des arbres encore en feuilles (alors qu'habituellement, elle attend leur chute).
A Paris, 70 000 banlieusards sont bloqués sur les quais de la gare du Nord car la neige engendre de gros problèmes dans les postes d'aiguillage jusqu'à St-Denis.
Dans les Pyrénées, des stations de ski ouvrent prématurément comme La Mongie, St-Lary ou Bagnères. A presque un an des jeux olympiques d'hiver de Grenoble, les Français ont un engouement particulier pour la montagne.


En France (déjà): Opération « banlieue paisible ». Six compagnies de CRS traquent les agresseurs de femmes seules dans la région parisienne.
* 7 Novembre :
Election à Cleveland du premier maire noir d'une grande ville américaine.
* 8 Novembre:
Installation d'un téléphone rouge entre Paris et Moscou.
* 12 Novembre:
Espagne.« Amnistie totale pour les délits politiques de la guerre civile »
* 13 Novembre:
Jordanie: Opération de représailles : blindés et avions israéliens pénètrent en territoire jordanien
les forces armées israéliennes lancent un raid de représailles contre le village de As-Samu en Cisjordanie deux jours après la mort de trois parachutistes israéliens, tués par une mine à la frontière au sud d’Hébron. L’attaque fait 18 morts et plus de 130 blessés. 125 maisons sont détruites. Des émeutes éclatent en Cisjordanie.
* 13 novembre :
Première réunion à Londres des membres du Tribunal international contre les crimes de guerre au Vietnam, le tribunal Russell, tribunal d’opinion mis en place par les philosophes Bertrand Russell et Jean-Paul Sartre.
* 15 Novembre:
USA.Retour sur terre de Lovell et Aldrin : le programme Gemini (31 mois, 10 vols habités)
RECORD DE LA MARCHE DANS L'ESPACE:
C'est au cours de la mission Gemini 12 (entre le 11 et le 15 novembre 1966) qu'Aldrin va prendre son baptême de l'espace en étant le cinquième américain à faire une sortie extra-véhiculaire (EVA), une mission ô combien périlleuse qui sera aussi la plus longue de toutes (cinq heures). À l'exception de White qui n'a fait qu'une courte promenade lors de la mission Gemini 4 en juin 1965, tous les autres astronautes qui ont précédé Aldrin dans le vide spatial (Cernan, Collins et Gordon respectivement sur Gemini 9, 10 et 11) ont d'énormes difficultés à se déplacer en apesanteur hors de la cabine ; ce principalement à cause de mauvaises prises pour les pieds et pour les mains le long de la paroi externe de la coque du vaisseau. (En juin 1966, Gene Cernan va s'épuiser pendant près d'une heure à franchir la distance de cinq mètres dans le vide. Ruisselant de sueur et la visière de son casque complètement embuée, il va mettre sa vie en danger, risquant de faire échouer complètement la mission Gemini ).
Nourri de l'expérience négative de ses prédécesseurs livrés aux démons du vide spatial, Aldrin emporte plusieurs dispositifs spéciaux tels que des cordons pour poignets, des sabots et des prises portables qu'il peut appliquer sur les parois du vaisseau, afin de maîtriser au mieux les mouvements de son corps. Grâce à cet appareillage et au chronométrage précis des tâches à accomplir, Aldrin va exécuter trois sorties EVA avec aisance tout en réduisant au maximum ses efforts physiques, contribuant en beauté au succès de la dernière des missions Gemini.



* 26 Novembre:
Ouverture de l´usine marémotrice de la Rance par le général de Gaulle.
C'est en Bretagne, entre Dinard et Saint-Malo, que le président de la République, le général de Gaulle, inaugure le première usine marémotrice française. Chef d'oeuvre technologique, l'usine de Rance est le seule au monde a pouvoir produire de l'énergie électrique grâce à la force des marées. Elle produit chaque année 500 millions de kWh.


VIDEO sur l'Usine de la RANCE








**12---------------DECEMBRE 1966---------------**


Sur le net je n'ai rien trouvé d'interressant pour l'Algérie...
Mais ouvenons-nous:
* 1 Décembre 1966 :
Mise en place d'un gouvernement de « grande coalition » formé par Kurt Georg Kiesinger (CDU) en RFA.
Willy Brandt prend les fonctions de vice-chancelier et le portefeuille des Affaires étrangères
* 2 décembre
Kossyguine, Premier ministre soviétique, en voyage officiel en France, est accueilli par le général de Gaulle
* 8 Décembre:
Vatican. Paul VI demande que la trêve de Noël au Viêt-nam débouche sur un armistice et des négociations
* 9 Décembre:
Marasme dans l'économie allemande ; Volkswagen décide de réduire de 10 % sa production.
* 10 Décembre:
3 000 personnes manifestent, place de la Bastille, à Paris, contre la guerre au Viêt-nam. Heurts avec la police :...
* 14 Décembre:
Nouvelles restrictions de la circulation à Paris : 200 nouveaux sens uniques.
* 19 Décembre:
6 000 aviculteurs bretons prennent d'assaut la mairie de Morlaix.
* 22 Décembre:
Accord des ministres de l'Agriculture des Six sur le Marché commun des fruits et légumes
* 23 Décembre:
- Le Général Challe et 16 autres condamnés pour faits de subversion sont graciés par le président
- Création de l'Institut national de la consommation.(une de plus...)
* 24 Décembre:
- URSS.Luna 13 se pose en douceur dans l'océan des tempêtes . La sonde fournit 3 vues panoramiques et effectue les premières mesures physiques directes du sol lunaire, densité et radioactivité.
_ Viêt-nam. Arrêt des combats pour quarante-huit heures à l'occasion de Noël.(Le pape est écouté...) * 27 décembre:
Chine : cent mille « Gardes rouges », réunis réunis dans le stade des ouvriers de Pékin, conspuent le président Liu Shaoqi et le Secrétaire général du Parti communiste chinois Deng Xiaoping, dénoncés comme « traîtres »
* 28 Décembre:
Chine. 5e explosion nucléaire ; il s'agirait d'une bombe A dopée, 15 fois plus puissante
* 31 Décembre:
Viêt-nam.Trêve du jour de l'an : combats au sud et bombardements au nord interrompus durant quarante-huit

* Généralités de 1966
*** En France:
-4 janvier : explosion à la raffinerie de Feyzin.
-14 janvier : début de l'affaire Ben Barka.
-7 mars : la France se retire du commandement intégré de l'OTAN et le 13 mars : de Gaulle annonce officiellement le retrait de la France des commandements intégrés de l’OTAN dès le 1er juillet 1966
-2 juillet : première explosion nucléaire française dans le Pacifique.
-6 juillet : loi créant la police nationale actuelle.
-25 août : début du voyage autour du monde du général de Gaulle qui se termine le 12 septembre.
- * fin 1966 il existe en France 566 supermarchés et hypermarchés. 1 833 en 1971. 18 000 magasins vont disparaître de 1966 à 1973.
- * Selon l'Insee, le salaire moyen est de 3 480 francs (531 euros) pour un cadre supérieur, de 1 760 francs (268 euros) pour un cadre moyen, 976 francs (149 euros) pour un employé, 1 445 francs (220 euros) pour un contremaître de l'industrie et 823 francs (125 euros) pour un ouvrier.
Les salaires féminins sont toujours en moyenne, inférieur de 36 % aux salaires masculins.
-* Accélération des mouvements de concentration des entreprises
-* Le déficit commercial de la France se creuse après une période d'excédents entre 1959 et 1963. Il atteint 5 milliards de francs, soit 10 % du montant des échanges.
* Forte contraction du budget qui reste excédentaire (0,4 % du PIB).
* Saïb HachaniGuillotiné le 22 mars 1966
Loin d'être le plus connu des derniers guillotinés de France.
En 1962, ce jeune homme d'origine algérienne a 30 ans et vit à Chambon-Feucherolles, dans le département de la Loire.
Pour gagner de l'argent, il se fait connaître comme un "passeur d'hommes" vers l'Algérie, pays qui sort tout juste de la guerre et dont les relations avec la France, ancienne colonisatrice, restent très compliquées.
Le 16 novembre 1962, Saïb Hachani tue Mohamed Hadji à coups de hachette. Il lui avait promis qu'il embraquerait rapidement pour Alger. Saïb Hachani vole 1 450 francs à sa victime, dont il jette ensuite le corps dans une canalisation souterraine.
Le 8 décembre de la même année, il s'attaque à Nedjaï Ahmed, jeune homme de 30 ans qui souhaitait regagner Oran. Il le tue à coups de hachoir à viande. Son corps est enterré près d'une rivière, dans un sac à charbon. Des crimes communautaires, dit-on...
. C'est le corps de la deuxième victime qui permetra aux enquêteurs de remonter jusqu'à Saïb Hachani. Mais les forfaits du faux passeur ne s'arrêteront pas tout de suite.
Avant d'être attrapé, il aura encore eu le temps de tuer un chiffonier, Messaoud Bouguerry.
Le 13 février 1963, il abattra ce dernier à coups de manche de pioche avant de faire brûler son corps en l'imbibant de bouillon gras...
Pour la justice, Saïb Hachani, auteur de barbaries, ne devra pas bénéficier de circonstances atténuantes.
Pour lui, ce sera la peine de mort.
Si son complice, Arrar, sera condamné à vingt ans de prison, le chef et meurtrier n'échappera pas à l'échafaud.
Le 22 mars 1966, il sera guillotiné par le bourreau André Obrecht au Fort Montluc, à Lyon.

Dans le monde:
**Deux ans avant les événements de mai 68 en France, la Chine fait sa 'Révolution culturelle', organisée par Mao Zedong, contre Liu Shaoqi.
*En mai, le 'Groupe de Révolution Culturelle' est créé, ainsi que les 'Gardes rouges', mouvement étudiant encouragé et manipulé par Mao.
**En août, un projet de loi favorise la révolution, avec par exemple la décision d'abattre les responsables du parti engagés dans la voie capitaliste.
**Les Etats-Unis commencent à bombarder le Vietnam du Nord avec les B52.
**Le 30 mai, pour la première fois, une sonde atterri en douceur sur la lune.
**La construction du World Trade Center débute le 5 août à New York.
**Coup d’État militaire en Argentine.
**Syrie:
*23 février : l’armée organise un coup d’État en Syrie. La faction radicale prend le pouvoir.
Un triumvirat est formé avec Salah Jedid, Noureddine al-Atassi et Hafez el-Assad.
La faction sunnite du Parti Baas est éliminée des responsabilités politiques.
Alaouites et Druzes s’affrontent pour la conquête du champ politique.
*8 septembre : les Druzes tentent de s’emparer du pouvoir en Syrie mais sont vaincus et doivent se disperser.
Les officiers alaouites, désormais seuls au pouvoir, forment le Néo-Baath à la fin de l’année
*13 novembre : les forces armées israéliennes lancent un raid de représailles contre le village de As-Samu en Cisjordanie deux jours après la mort de trois parachutistes israéliens, tués par une mine à la frontière au sud d’Hébron. L’attaque fait 18 morts et plus de 130 blessés. 125 maisons sont détruites.
Par ailleurs voire l'article d'Antoine Compagnonsur l'année 1966

Timbres émis en Algérie en Décembre



ANNEE 1967



**01---------------JANVIER 1967---------------**


Depuis l'indépendance:
Le « socialisme algérien » n’est pas considéré comme une transposition des orientations d’Europe de l’Est.
La composante religieuse joue ici un rôle significatif.
En effet, la défense de l’islam a été l’un des slogans nationalistes mobilisateurs de la société algérienne durant la période Française, tout particulièrement pendant la guerre, et elle constitue une donnée très prégnante de l’univers socioculturel algérien.
Il était donc nécessaire, pour les dirigeants algériens, de réaliser une adéquation entre un certain nombre de principes socialistes et l’islam.
L’entourage de A. Ben Bella était très influencé par une mouvance marxisante.
De nombreux conseillers étrangers peuplaient son cabinet et faisaient de l’Algérie un « laboratoire de la révolution » assez hétéroclite, certains de ces conseillers algériens se rattachant également à cette mouvance.
Après la destitution de A. Ben Bella et la prise de pouvoir par H. Boumediène et son équipe, en juin 1965, la direction du pays se trouve concentrée entre deux institutions principales,
d’une part le Conseil de la Révolution, instance d’orientation et de contrôle,
et, d’autre part, le Conseil des ministres, organe d’exécution,
H. Boumediène étant à la fois président du Conseil de la Révolution, président du Conseil des ministres et ministre de la Défense (fonction qu’il occupait déjà sous A. Ben Bella).
Quelques membres du Conseil de la Révolution sont également ministres.
Ce conseil est constitué à l’origine de 25 membres, ceux-ci représentent en fait les principales tendances du Front de libération nationale (FLN), parti unique au pouvoir, et les composantes de l’armée.
Celle-ci est un protagoniste majeur, bien que souvent discret, de la scène politique algérienne.
** 3 Janvier: Mohamed Khider, né le 13 mars 1912 à Alger et mort assassiné le 3 janvier 1967 en Espagne, est issu d'une famille modeste originaire de Biskra.
Il milite très tôt en faveur de l'indépendance.
En 1934, il adhère à l'ENA (Étoile nord-africaine).
Arrêté pour atteinte à la sécurité de l'État et sera emprisonné jusqu'en 1944.
Libéré, il est à nouveau arrêté en 1945 après le massacre de Sétif du 8 mai 1945.
Libéré en 1946, il est l'un des artisans de la transformation du parti du PPA, qui se divise en 2 partis, l'un légal, le MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques), l'autre secret, l'OS (Organisation spéciale).
En avril 1949, il est impliqué dans l'attaque de la poste d'Oran préparée par L'OS et fait alors l'objet d'une demande de levée d'immunité parlementaire.
En juin 1951, à la fin de son mandat, pour éviter une arrestation, il quitte la France pour le Caire.
Entre 1955 et 1956, Khider se rend dans plusieurs pays européens pour expliquer la cause algérienne et rencontrer un envoyé de Guy Mollet.
Le 22 octobre 1956, l'avion qui transporte les dirigeants du F.L.N. (Ben Bella, Mohamed Khider, Mohamed Boudiaf, Hocine Aït Ahmed, Mostefa Lacheraf) de Rabat à Tunis est détourné sur Alger où ils sont mis en état d'arrestation puis emprisonnés, notamment sur l'île d'Aix.
Libéré en 1962, Mohamed Khider soutient Ben Bella et devient Secrétaire général et trésorier du FLN.
À la suite de divergences apparues en 1963 avec Ben Bella, il est contraint à l'exil.
À l'abri, depuis Genève, il annonce officiellement son opposition à la dictature du FLN.
S'ensuit l'affaire dite du "trésor du FLN" où Ben Bella puis Boumédiène l'accusent d'avoir détourné les fonds du FLN qu'il gérait. Khider déclarera d'ailleurs son opposition au coup d'État et au régime autocratique du colonel Boumédiène en 1965.
Le 3 janvier 1967,
En Espagne, Mohamed Khider est assassiné1 par les services spéciaux algériens à Madrid.
Une personne se présenta un soir à sa voiture devant chez lui alors qu'il se préparait à partir, et lui porta plusieurs coups de pistolet qui furent fatals. Bien que les coupables aient été identifiés par la police, le régime de Franco, alors d'entente avec le gouvernement algérien, classe l'affaire sans suite.
**Le 4 - 8 janvier, France : congrès de « l'ouverture » du PCF. **Le 6 janvier (Guerre du Viêt Nam) :
début de l'opération militaire américaine Deckhouse Five sur le delta du Mékong.
** Le « Oui mais… » de Valéry Giscard d'Estaing.
** Le 9 Janvier:
Israël. Troisième incident en quatre jours, à la frontière syrienne, près du lac de Tibériade.

** Le 11 Janvier:
Chine.Grèves d'ouvriers anti-Mao dans plusieurs grandes villes.

** Le 23 Janvier:
Brésil.Inondations dans l'État de Rio : 1 000 morts, 10 millions de dégâts.
Chine.Le désordre risque « d'affecter sérieusement la production agricole »,
Italie.Attentat à la bombe contre le siège du parti communiste à Rome, la veille de l'arrivée de Nikolaï Podgorny

**Le 27 janvier :Accord international sur l'Espace, entré en vigueur le 10 octobre de cette même année sous forme de traité.
**Accident d'Apollo 1.:
Ce devait être la quatrième mission du programme Apollo et la première emportant un équipage.
Elle n’eut jamais lieu car un incendie éclata dans le module de commande du vaisseau lors d'une répétition au sol en conditions réelles le 27 janvier 1967 provoquant la mort de son équipage constitué des astronautes Virgil Grissom, Edward White et Roger Chaffee.

Le vaisseau avait rencontré de nombreux problèmes de mise au point avant l'accident.
Le déclenchement de l'incendie fut attribué par la commission d'enquête à un court-circuit dû à un fil électrique dénudé. L'enquête révéla l'utilisation de nombreux matériaux inflammables dans la cabine et beaucoup de négligences dans le câblage électrique et la réalisation du circuit de refroidissement. Le déclenchement et l'extension de l'incendie avaient été favorisés par l'atmosphère d'oxygène pur (dépourvu d'azote) donc extrêmement inflammable, solution technique qui était déjà celle employée à bord des vaisseaux Mercury et Gemini.
À la suite de cet accident de nombreuses modifications furent apportées pour que la cabine du vaisseau offre une meilleure résistance au feu. L'écoutille fut modifiée pour pouvoir être ouverte en moins de 10 secondes. De l'azote fut ajouté à l'atmosphère de la cabine durant la première phase du vol.
L'ensemble du programme Apollo subit une revue qui entraîna la modification de nombreux composants.
Les exigences de qualité et les procédures de test furent renforcées.
Tout le programme Apollo subit un décalage de 21 mois.

** Le 28 Janvier:
France.Le réacteur surgénérateur Rhapsodie,( la filière à neutrons rapides et à caloporteur sodium,) de Cadarache, entre en divergence (24 Mégawatts thermiques ).
Espagne.Grève sur le tas de 30 000 ouvriers madrilènes. 22 arrestations, 24 blessés.
La tension monte. Violentes bagarres entre police et étudiants dans les facultés.

** le 31 Janvier:
France.La sortie des francs français à l'étranger n'est plus limitée : libération du marché des changes.

**02---------------FEVRIER 1967---------------**


** En ALGERIE:
** 5 février 1967:
— Elections communales sur listes établies par les cellules du F.L.N. et les organisations nationales. Le nombre des candidats est le double de celui des sièges à pourvoir. Les Algériens hors du pays votent par correspondance.
** 8 février 1967:
— Grève des étudiants pour protester contre la dégradation de l’enseignement supérieur, l’intimidation policière à leur encontre et la pression des étudiants du F.L.N. est importante.

En février 1967:
de 1968
Le 1er, grève d’ampleur nationale à l’appel de la CGT, de la CFDT et de la FEN.
Le 24, ce sont les roulants de la SNCF.
Les patrons ripostent par un lock-out de 20 jours aux usines bordelaises de Dassault Bordeaux-Mérignac qui mènent des actions revendicatives sur les salaires.
Le 29, grève aux usines Rhodiaceta de Besançon puis de Lyon-Vaise sur les salaires .
Le mouvement durera jusqu’au 22 mars.
La grève de février-mars 1967 à l’usine Rodhiaceta de Besançon fut l’un des signes annonciateurs de Mai 68.
Suite à des mesures de chômage partiel à la fin de l’année 1966, des grèves courtes sont organisées durant l’hiver. Ces grèves de deux heures ont lieu le dimanche matin, l’usine tournant en continu. Cette tactique n’affectant guère la production, les syndicats appellent finalement à la grève, le 25 février 1967. La grève durera jusqu’au 23 mars, soit cinq semaines, durée exceptionnelle pour des mouvements grévistes à cette période.
Au-delà de cet aspect, ce mouvement pouvait apparaître assez classique dans ses formes à son démarrage. Il va rapidement offrir des aspects tout à fait novateurs.
Le premier est la décision d’occupation de l’usine. L’occupation s’accompagne d’une forte mobilisation des travailleurs, qui se succèdent aux piquets de grèves. Même si cette occupation ne mobilise pas l’ensemble des salariés, elle excède largement les sphères syndicales et militantes, associant une fraction importante des travailleurs du rang à cette action. L’exemple de Besançon inspire également les travailleurs des autres sites de Rhodia, en particulier l’usine de Vaise, dans la banlieue lyonnaise, qui se mettent également grève dès le 28 février.
Autre aspect assez novateur, le soutien que la grève reçoit du milieu universitaire et étudiant.

Un comité de soutien universitaire est constitué. De nombreux militants étudiants, parmi lesquels ceux de la Jeunesse communiste révolutionnaire (JCR), viennent aux portes de l’usine pour discuter avec les grévistes. Une liaison étudiants-salariés se met en place. Des tracts réalisés par des étudiants, appelant à la solidarité, sont distribués dans toute la ville. Au-delà du milieu étudiant, la grève permet que se mettent en place des rassemblements unitaires et interprofessionnels, qui seront caractéristiques de Mai 68.


**1 Février 1967:
Obsèques nationales du maréchal Juin, aux Invalides, à Paris.
Né à Bône (Algérie) en 1888, Alphonse Juin sort de Saint-Cyr en 1912, major de la promotion de Fès, la même promotion que le Général de GAULLE.
Juin sera d'ailleurs le seul personnage à tutoyer De Gaulle quand ce dernier aura atteint un rang de chef d'État.
1955, s'oppose à l'indépendance du Maroc, ainsi qu'à l'abandon en Algérie française.
Sa conception du patriotisme l'éloigne de De Gaulle à qui il signifie son désaccord sur la question algérienne lors d'une entrevue orageuse à l'Élysée.
Pour autant, il ne participe pas au putsch des Généraux en 1961.
Mais son refus de suivre ce qu'il estime être une politique d'abandon incompatible avec la loi et l'honneur lui vaut une mise à l'écart totale de la vie publique par son ex-camarade de Saint-Cyr.
Ainsi est-il démis de sa place de droit (du fait de son titre de maréchal) au Conseil supérieur de la Défense nationale, cela par une décision du chef de l'État. Le maréchal Juin est également écarté de toute manifestation commémorative des deux guerres mondiales et privé des prérogatives et avantages dus à son rang (bureau, secrétaire, voiture, chauffeur, etc.). L'abandon de l'Algérie, ce morceau de la France, trahie et livrée à l'ennemi. qu'ils aient été ainsi complices du pillage de la ruine et du massacre des Français d'Algérie, de leurs familles. de nos frères musulmans, de nos anciens soldats qui avaient une confiance totale en nous et ont été torturés, égorgés, dans des conditions abominables, sans que rien n'ait été fait pour les protéger : cela je ne le pardonnerai jamais à mes compatriotes :

""la France est en état de péché mortel. Elle connaîtra un jour le châtiment.""
"ET QUI C'EST QUI FIRE TOUT ÇA???: C'EST lui, DEGAULLE....."

Vidéo des obséques du Maréchal JUIN


** 8/15 Février 1967:
Diadème est le nom donné à deux satellites artificiels français de la série D-1 lancés les 8 et 15 février 1967 par une fusée Diamant-A depuis le Centre Interarmées d'Essais d'Engins Spéciaux d'Hammaguir en Algérie.
Ces satellites développés par le CNES et construits par Matra avaient une mission scientifique de géodésie comme le premier satellite de la série Diapason (D1A).
Le satellite, d'une masse de 22 kg pour un diamètre de 50 cm, emportait sur une orbite basse une charge utile scientifique composée de deux émetteurs radio et un réflecteur laser. Il était également équipé d'une expérience « cellules solaires » ; la batterie était rechargée par un générateur solaire.


** 9 Février 1967: Allocution du Général De Gaulle:

Bruxelles.: Accord des Six sur un système commun de taxation calqué sur la TVA ; mise en œuvre avant 1970.
Colombie. : Tremblement de terre : 80 morts, de nombreux disparus.


** 10 Février 1967: Reprise du travail des dockers du port de Marseille, après trois semaines de conflit.
Espagne: Les conflits sociaux s'étendent. Pour la première fois, une entreprise décide le lock-out


** 13 Février 1967: Espagne: Vandenburie, président de l'UNEF, arrêté à Madrid au cours d'une réunion d'étudiants.


** 18 Février 1967: France:
Les pêcheurs de Lorient décident de reprendre la mer après 26 jours de grève.
USA:
Affaire de l'assassinat de Kennedy :Preuve qu'il y a eu complot... Complot???


** 19 Février 1967: Brésil: Inondations catastrophiques dans l'État de Rio : plus de 200 morts, 25 000 sans-abri.


** 22 Février 1967: Reprise du travail aux usines Dassault de Bordeaux, après trois semaines de lock-out.


** 23 Février 1967:
Allemagne de l'Ouest.
28 morts, dont 19 ont péri en mer, au cours de la tempête qui a ravagé le nord de l'Europe.


** 27 Février 1967: Grève des roulants de la SNCF, suivie à 90 %, depuis vendredi. Trafic marchandises interrompu. 50 %



**03---------------MARS 1967---------------**


Le mois de Mars est comme toujours et restera toujours dans nos mémoires

Le 19 mars 1962, à midi, prend officiellement effet un cessez-le-feu qui met fin à huit ans de guerre en Algérie.
La veille, le gouvernement français a cédé au gouvernement provisoire de la république algérienne ses pouvoirs sur l'Algérie et le Sahara.

Accords FRANCE/FLN:
De Gaule annonce le Cessez le Feu pour le 19 Mars à midi et le scrutin pour le 8 Avril entre l'autodermination offrant le choix:
( Le choix a été voté par les "Francais de France" et la "population d'algérie" à l' exclusion des Européens dAlgérie) - entre le maintiendu statut de Département Français
- ou l'INDEPENDANCE.
le 19 Mars
Libération de Ben Bella, Aït-Ahmed, Boudiaf, et Bitat (FLN).

*Texte des Accords d'Evian:

les Jours suivants ce 19 Mars
Bab-el-Oued, Quartier populaire d'Alger, était devenu un ENFER et un GHETTO avec blocus Ratissage Déportation de la part des autorités Française.

LE 26 MARS:
-Par Solidarité, une foule nombreuse s'est rassemblée pour une MARCHE PACIFIQUE vers ce quartier Populaire en passant par la Rue d'Isly.
Cette manifestation était naturellement interdite.
S'est mise en place un dispositif de Gendarmes, CRS, troupes du contingent et une compagnie de tirailleurs.... musulmans venus des Djebels, transbahutés depuis des jours, fatigués et nerveux, et surtout sans pratiques de maintien de l'ordre en milieu Urbain...

Les armes sont chargés....
-14h50:on tire sur la foule: Bilan "46 morts et plus de 150 Blessés"...

Sans commentaires: un extrait de Wikipedia sur le sujet



Video sur le 26 Mars Nicole FERRANDIS
Ces événements me rappellent les paroles du Maréchal Juin:
""la France est en état de péché mortel.
Elle connaîtra un jour le châtiment.""

1 Mars : Climat social tendu : les mensuels de la métallurgie de Saint-Nazaire en grève, Mais...
Relèvement du traitement des fonctionnaires : 2 %.
5 Mars:
Premier tour des élections législatives : 62 élus sur les 486 sièges à pourvoir.
6 Mars:
L'incendie d'un orphelinat, à Taninges (Haute-Savoie), fait 16 morts parmi les enfants.
7 Mars:
À Hammaguir, la guenon Martine est envoyée dans l'espace et récupérée :
La guenon Martine a été envoyée dans l'Espace par le premier tir de la fusée Vesta 4, depuis la base spatiale d'Hammaguir en Algérie.
Compagnon précurseur, Martine se substitua à l'homme, devenant ainsi l'un des héros français du vol spatial.

Photos Google sur la Fusée Vesta 4

12 Mars:
Second tour des élections législatives.
Killy enlève tous les titres des Championnats de ski des États-Unis.
15 Mars;
Tunisie.
Le président Bourguiba frappé d'une crise cardiaque.
16 Mars:
Manifestations des vignerons du Midi ; à Carcassonne, violentes bagarres avec la police
17 Mars:
Grande-Bretagne.
Le Torrey Canyon, pétrolier de 120 000 t, s'éventre sur un récif proches des Cornouailles britanniques et laisse échapper une partie de ses 119 000 tonnes de pétrole brut.
Première grande pollution des plages de Bretagne.

Liens Google sur les Images du Torrey Canyon

20 Mars:
La situation sociale demeure tendue ; lock-out chez Berliet à Vénissieux,
27 Mars:
Rush et déception pour des milliers de touristes venus voir la marée du siècle et Week-end meurtrier sur les routes : 135 morts, 180 blessés. 27 retraits immédiats de permis de
28 Mars:
Accord chez Berliet, après 11 jours de lock-out.
Grande-Bretagne.
Bombardement de l'épave du Torrey Canyon : une partie du pétrole ne brûle pas.
29 Mars:
Lancementà Cherbourg,,en présence du général de Gaulle, du Redoutable, 1er sous-marin atomique français porte-engins.
Le navire de 7 500 tonnes, possède une capacité d'armement allant jusqu'à 16 missiles..


Videos du Redoutable

L'usine très haute de Pierrelatte fournit le premier uranium enrichi


ACTUALITES FRANÇAISES de l'INA.fr

** 04---------------AVRIL 1967---------------**


En relation avec l'Algérie:
La Syrie réplique aux opérations de représailles israéliennes contre les commandos palestiniens en bombardant les implantations israéliennes de la frontière.
Le 7 avril : Israël lance un raid dans la région du lac de Tibériade, détruisant une partie de l’aviation syrienne. Les Israéliens menacent Damas et concentrent des forces à la frontière syrienne
La diplomatie américaine délaisse Alger mais favorise Tunis et surtout Rabat
Le 21 avril 1967,
un groupe de colonels provoque un coup d'État militaire en Grèce. La dictature des colonels est le nom donné au pouvoir politique en place de 1967 à 1974. L’histoire retiendra que l’administration américaine a immédiatement reconnu le nouveau pouvoir.
Les Algériens ont suivi avec attention et sympathie la lutte du peuple grec pour se débarrasser de Papadhópoulos et de sa clique
Coup d'État militaire : l'armée s'empare du pouvoir. 6 509 arrestations (chiffre officiel).
11 Avril:
Accident d'avion entre Alger et Tamanrasset

Par ailleurs:

1 avril:
Pompidou présente la démission de son gouvernement.
Les 10 000 mineurs des mines de fer de Lorraine commencent une grève qui durera un mois.
3 Avril: Chaban-Delmas réélu président de l'Assemblée nationale.
6 Avril:
Georges Pompidou désigné officiellement pour former le nouveau gouvernement
7 Avril:
Livraison du premier lingot d'uranium très enrichi Usage Militaire (90 %) de l'usine de Pierrelatte.

PIERRELATTE

9 Avril:
La marée noire atteint le Cotentin.
Elle va souiller les plages du nord de la Bretagne.
Contre la marée noire, le plan ORSEC est mise en place en Bretagne.
11 Avril:
Durcissement des conflits sociaux : grève générale d'une journée à Saint-Nazaire, en solidarité
17 Avril:
Ouverture du second procès de l'affaire Ben Barka.
21 Avril:
Deux députés, Defferre et Ribière, se battent en duel, après un échange de propos violents
VIDEO du Duel
23 Avril:
Abdoulkader Moussa Ali (Djibouti)est élu député à l'Assemblée nationale française

24 Avril:
Le satellite géant Soyouz I, s'écrase au sol. Soyouz 1 est une capsule du programme spatial soviétique. Il a été placé sur orbite le 23 avril 1967 et s'est écrasé le lendemain sur Terre, tuant le cosmonaute à bord, le colonel Vladimir Mikhailovich Komarov.
26 Avril:
Le gouvernement décide en Conseil des ministres d'appliquer l'article 38 de la Constitution
L'article 38 de la Constitution française donne au Gouvernement la possibilité, sur autorisation du Parlement, de prendre par ordonnances des mesures de nature législative.
Bolivie: Régis Debray fait prisonnier dans la zone de guérilla.
27 Avril:
Canada. Inauguration de l'exposition universelle de Montréal, baptisée Terre des hommes.
Pour accueillir 50 300 000 visiteurs, Montréal réaménage les voies du réseau routier de la région métropolitaine et crée de toutes pièces l’île Notre-Dame.
28 Avril:
La démission d'Edgard Pisani, ministre de l'Équipement, est rendue publique. François Ortoli lui succéde


** 05---------------MAI 1967---------------**


En relation avec l'Algérie:
21 Mai:
Les bases de Colomb-Béchar et Hammaguir sont définitivement fermées.
Après dix sept essais nucléaires dans le sud, les troupes françaises se retirent de Reggane et de Bechar.
le 29 mai 1967, les unités de l'Armée nationale populaire (ANP) prenaient possession de la base de Reggane, évacuée par les derniers techniciens et militaires français.
Ce fait historique est peu connu par les nouvelles générations dans la mesure où à l'évocation de Reggane, les esprits des Algériens sont tournés vers les essais nucléaires que la France effectuait dans cette région et surtout des conséquences dramatiques de ces essais sur les populations algériennes.
L'évacuation de la base, conformément aux dispositions des Accords d'Evian qui concédaient celle-ci à la France pour une période de 5 ans, expirant le 1er juillet 1967, est intervenue quelque peu avant terme.
En effet, dans les Accords d'Evian, l'article 4 de la déclaration de principes relative aux questions militaires, stipule que « la France utilisera pour une durée de 5 ans les sites comprenant les installations d'In Ekker, Reggane et de l'ensemble de Colomb-Béchar-Hamaguir, dont le périmètre est délimité dans le plan annexé, ainsi que les stations techniques de localisation correspondantes... ».

Par ailleurs:
1 Mai:
Accord signé, à Saint-Nazaire, entre patrons et syndicats, après 61 jours de grève.
Bilan des accidents du week-end : 116 morts et 1 048 blessés.
2 Mai:
Grande-Bretagne.:
Hold-up spectaculaire à Londres : 2 tonnes d'"OR" sont volées dans un fourgon de la banque Rothschild.
6 Mai:
Inauguration, à Bordeaux, du pont suspendu le plus long de France.
Le pont d'Aquitaine est un pont suspendu situé sur la rocade de Bordeaux, dans le Sud-Ouest de la France. Il relie les villes de Lormont et de Bordeaux par-dessus la Garonne.
Le pont fut terminé en 1967 et a une portée de 394 m pour une longueur de 1 767 m.
C'est le dernier pont sur la Garonne avant son estuaire, la Gironde, et la mer.



15 Mai:
Bilan des accidents durant le week-end de la Pentecôte : 148 morts, 4 130 blessés.
16 Mai:
15e conférence de presse du général de Gaulle.
Lors de la conférence de presse du 16 mai 1967, le général de Gaulle traite plusieurs sujets. Il commence par les résultats des élections législatives du mois de mars, et fustige la campagne de dénigrement du gouvernement orchestrée par les partis politiques.
Il parle ensuite de l'état de la France, des mutations économiques et sociales qu'elle connaît et des conséquences de ces mutations, dans un contexte européen et mondial de concurrence accrue.
Le Général évoque ensuite les institutions, et particulièrement l'article 38 de la Constitution de 1958.
Il aborde ensuite le prochain sommet de l'Europe des Six à Rome, et se félicite de l'alliance toujours plus étroite de ses membres, face à une puissance américaine et "atlantique" surdimensionnée. Il en vient enfin à la question de l'entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché Commun, entrée à propos de laquelle le Général émet de grandes réserves, qu'il explique en détail.

Vidéo INA


17 Mai:
Grève générale à l'appel de la CGT, de la CFDT, de FO et de la FEN,
Manifestation du 17 mai 1967 contre les pleins pouvoirs (suite à la demande du gouvernement Pompidou de légiférer par ordonnances en matière économique et sociale).
Un an après la journée d'action du 17 mai 1966, cette nouvelle journée d'action entend protester contre la réforme de la sécurité sociale par voie d'ordonnances, contre le blocage des salaires et contre l'attribution des pleins pouvoirs au gouvernement.
L'année 1967 est celle qui comptabilise le plus de journées de grève depuis l'instauration de la Ve République.
L'industrialisation rapide, un fort chômage, le refus de négocier gouvernemental et patronal et le récent succès de la gauche aux législatives de 1967 dynamisent le mouvement social (La dimension politique de ce mouvement de grève fut d'ailleurs vivement débattue par les syndicats).
22 Mai:
Belgique.
Incendie monstre du grand magasin Innovation à Bruxelles. 325 morts et 125 blessés


23 mai:
Rupture des relations diplomatiques entre la Syrie et la Jordanie, blocus du détroit de Tiran aux navires israéliens par l'Égypte le 23 mai 1967
(les Israéliens avaient préalablement annoncé qu'ils considéreraient cet acte comme un casus belli)
En mai 1967, l'Égypte, qui procède à d'importants mouvements de troupes dans le désert du Sinaï, exige le départ des forces de maintien de l'ordre de l'ONU qui s'y trouvent depuis 1957 et signe une alliance militaire avec la Jordanie.
Elle impose aussi le blocus du détroit de Tiran qui donne accès au port israélien d'Eilat.
24 Mai:
Jordanie.
Proclamation de l'état de guerre et de la loi martiale. Arrivée de contingents saoudiens
26 Mai:
Guadeloupe.
Heurts violents entre manifestants et CRS au cours d'une grève des ouvriers du bâtiment : 7 morts.
Les émeutes de mai 1967 en Guadeloupe sont des affrontements qui se produisent entre gendarmes et manifestants dans l'île lors de grèves consécutives à un incident dit raciste.
Les trois journées de répression les plus importantes à Pointe-à-Pitre le 26, 27 et 28 mai, entraînent la mort de 7 à 100 personnes suivant les sources.


28 Mai:
Belgique.
Le Théâtre de la Monnaie, à Bruxelles, est ravagé par le feu.
France: Le dimanche 28 mai 1967, le train le plus rapide de l’époque entre en service revêtu de sa livrée rouge avec bandeau blanc et gris dauphin dotée de l’inscription « Capitole » en lettres de laiton poli.
C’est la première fois que la SNCF se lance dans un service commercial à grande vitesse au-delà des 160 km/h.


Le Capitole était un train mythique reliant Paris-Austerlitz à Toulouse qui circula jusqu'au début des années 1990.
Il est longtemps resté l'un des fleurons du rail français, au même titre que le Mistral (assurant la liaison Paris-Nice jusqu'à la mise en service du TGV Sud-Est en 1981).
Une petite série (deux, puis quatre et enfin six machines) des toutes nouvelles locomotives BB 9200 est dotée d'améliorations spécifiques pour la marche à grande vitesse.
Parallèlement, une série spécifique de voitures aptes à la grande vitesse, toutes de première classe et avec la même livrée rouge et grise, remplace les traditionnelles voitures « vert-wagon ».
Ce train d’affaires circulant en soirée couvre les 712 km de la liaison Paris-Toulouse en 6 heures soit à 118,7 km/h de moyenne. La vitesse de 200 km/h est atteinte sur une section de 70 km entre Les Aubrais et Vierzon.
On gagne 40 mn sur le temps habituel des autres trains de la ligne !
Son succès commercial est immédiat. La demande est telle que la SNCF décide, dès septembre 1968, de mettre en service un second Capitole en matinée.


La guerre des 6 Jours s'annonce en Mai:
11 mai : le premier ministre israélien Levi Eshkol menace la Syrie de nouvelles représailles.
12 mai : dans une interview à la presse, le chef d’État major israélien Itzhak Rabin menace d’occuper Damas et de renverser le régime syrien.
13 mai : les Soviétiques informent Le Caire et Damas que les Israéliens concentrent des forces à la frontière syrienne, ce qui est faux.
14 mai : Nasser ordonne à l’armée égyptienne de prendre position dans le Sinaï.
16 mai : l’Égypte demande le retrait des forces onusiennes de Gaza et de la région du golfe d’Akaba.
Des unités palestiniennes placées sous le commandement arabe occupent la bande de Gaza dès le retrait de la force internationale de l’ONU.
19 mai : Levi Eshkol, comme ministre de la défense, et l’État-major d’Israël décident une mobilisation à grande échelle des réservistes, approuvée par le Cabinet le 21 mai.
« Le col de la bouteille - le détroit de Tiran » dessin de presse égyptien le 29 mai.


22 mai : le président Nasser fait fermer le golfe d’Akaba par le détroit de Tiran, seule voie d’accès à la mer Rouge par Israël, ce qui constitue pour cette dernière un casus belli.
30 mai : signature d’un pacte de défense égypto-jordanien auquel se joindra l’Irak le 4 juin.
Le chef du gouvernement israélien, Levi Eshkol, espère régler la tension par voie diplomatique mais les militaires (Ygal Allon, Yitzhak Rabin) sont favorables à la guerre et ont le soutien de David Ben Gourion, Shimon Peres et Moshe Dayan.
ÇA VA PETER....



** 06---------------JUIN 1967---------------**

En relation avec l'Algérie:
Juin:
En juin, l’Algérie rompt ses relations diplomatiques avec les Etats- Unis à la suite de la guerre de six jours entre Israël et les armées arabes.
Par ailleurs:

Le 1 Juin 1967:
1 700 000 fonctionnaires au régime de la retraite complémentaire : la convention Préfond
La Préfond, acronyme pour "Caisse nationale de prévoyance de la fonction publique", est une association française (régie par la loi de 1901) créée le 8 mai 1964 par quatre fédérations syndicales de fonctionnaires (CFDT, CFTC, CGC, FO) et une association de hauts fonctionnaires (Le CEL- Comité d'Études et de Liaisons).
L'association Préfon, créée le 8 mai 1964 et soutenue par la Direction générale de la Fonction publique et une équipe de la Caisse des dépôts et consignations, a lancé en 1967 le régime Préfon-Retraite.
Guerre des 6 Jours:
La guerre des Six Jours s'est déroulée du lundi 5 au samedi 10 juin 1967 et opposa Israël à l'Égypte, la Jordanie et la Syrie.
Cette guerre fut déclenchée comme une « attaque préventive » d'Israël contre ses voisins arabes, à la suite du blocus du détroit de Tiran aux navires israéliens par l'Égypte le 23 mai 1967
(les Israéliens avaient préalablement annoncé qu'ils considéreraient cet acte comme un casus belli).
Le soir de la première journée de guerre, la moitié de l'aviation arabe était détruite.
le soir du sixième jour, les armées égyptiennes, syriennes et jordaniennes étaient défaites.

Les chars de l'armée israélienne bousculèrent leurs adversaires sur tous les fronts.
En moins d'une semaine, l'État hébreu tripla son emprise territoriale : l'Égypte perdit la bande de Gaza et la péninsule du Sinaï, la Syrie fut amputée du plateau du Golan et la Jordanie de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est.


Plus symbolique encore que la défaite arabe fut la prise de la vieille ville de Jérusalem.
Israël considère alors cette ville comme sa capitale,
La plus grande force aérienne des armées arabes était en Égypte.
Leurs avions étaient tous récents et de conception soviétique. Ils possédaient également 45 bombardiers moyens Tu-16 capables d'attaquer des cibles civiles ou militaires israéliennes.
Toutefois, les infrastructures défensives égyptiennes étaient relativement faibles et ils ne disposaient pas non plus de bunkers pour protéger leurs aviations en cas d'attaque.
Le lundi 5 juin 1967 à 7 h 45, survolant la Méditerranée à très basse altitude pour éviter les radars, l'aviation israélienne attaqua l'Égypte où la plupart des avions de chasse et leurs pilotes étaient comme à leur habitude au sol après leur première patrouille de la matinée comme les services secrets israéliens l'avaient observé.
La totalité de l'aviation israélienne est engagée tandis que seuls 12 intercepteurs sont gardés en réserve pour protéger l'espace aérien israélien.
En 500 sorties, Israël détruisit 309 des 340 avions militaires égyptiens.
Cela représentait un succès au-delà des espérances des stratèges israéliens, qui avaient élaboré ce plan depuis longtemps. Les pertes israéliennes furent de 19 appareils, pour des causes techniques principalement.
Cela eut pour conséquence une supériorité aérienne totale de l'aviation israélienne durant tout le conflit, supériorité dont dépendit en grande partie la victoire écrasante d'Israël.
L'Égypte vit depuis longtemps sous la censure et la propagande pour mobiliser l'opinion arabe.
Au soir du premier jour, alors que la situation des troupes égyptiennes est catastrophique, la radio diffuse l'annonce de grandes victoires et insiste sur le fait que des avions israéliens ont été abattus.
Le peuple est en fête, surtout au Caire où les gens descendent dans les rues fêter une victoire qu'ils croient acquise.
Alors que l'armée israélienne progresse, les généraux égyptiens préfèrent dissimuler l'effondrement de l'armée égyptienne à Nasser : lorsqu'il l'apprend, celui-ci est effondré.
En Israël, la radio israélienne diffuse seulement l'annonce du début des combats, sans dire les vainqueurs. La seule chaîne de télévision en Israël étant égyptienne, la population croit à un désastre. Bénéficiant de l'avantage acquis par l'aviation, l'armée de terre israélienne attaqua les forces égyptiennes stationnées dans le Sinaï. Privées de soutien aérien, celles-ci ne furent non seulement pas capables de faire face, mais les officiers supérieurs ne purent coordonner une retraite en ordre. Les jours suivants, l'armée israélienne conquit facilement le désert du Sinaï.
Le 8 juin, l'Égypte accepte le cessez-le-feu.
Le premier jour de guerre était un désastre pour l'armée égyptienne, mais la radio diffusait des annonces de victoire. Au contraire, les communiqués de l'armée israélienne disaient seulement que des combats avaient été engagés. Israël brouillant les communications, le roi Hussein de Jordanie tout comme le général (égyptien) de ses armées croyaient à la victoire de l'Égypte.
L'armée jordanienne se mit à bombarder Israël et occupa le quartier général des Nations unies à Jérusalem le 5 juin.
Le ministre de la Défense israélien Moshe Dayan, au vu de la facilité qu'avaient ses troupes au Sinaï, rappela des forces à Jérusalem. L'aviation israélienne détruisit celle de la Jordanie, tandis que les parachutistes israéliens encerclaient puis prenaient le contrôle de tout Jérusalem et de toute la rive occidentale du Jourdain le mercredi 7 juin.
Le cessez-le-feu israélo-jordanien prend effet le 7 juin au soir. Jusqu'au vendredi 9 juin, les combats sur la frontière syro-israélienne s'étaient limités à des bombardements. Mais le 9 juin, après avoir intercepté un télégramme qui le convainc que les Soviétiques n'ont pas l'intention d'intervenir, Moshe Dayan décide de lancer l'armée israélienne à la conquête du plateau du Golan.
Ce plateau représente une hauteur stratégique importante pour Israël.
La Syrie étant un allié de l'Union soviétique, (déjà...) l'armée israélienne n'a que quelques heures pour avancer avant de se voir imposer un cessez-le-feu par l'URSS et les États-Unis.
Les combats du 9 juin donnent des résultats mitigés : les Syriens perdent en fin d'après-midi leurs positions avancées, mais la pénétration israélienne reste limitée.
Le 10 juin, l'état-major syrien, craignant un mouvement de contournement israélien à travers la plaine de la Bekaa au Liban, ordonne le retrait de ses troupes du Golan pour construire une ligne de défense autour de Damas.
L'armée israélienne s'engouffre alors dans l'espace libéré et la confusion s'installe côté syrien où l'on voit par exemple la radio annoncer vers 8 h 45 la chute de Quneitra alors que les premières troupes israéliennes n'atteindront la ville que dans l'après-midi.
Face à l'évolution de la situation, Brejnev (dirigeant de l'URSS) menace les États-Unis d'intervenir militairement de façon directe et les deux super puissances imposent un cessez-le-feu à la Syrie et à Israël qui prendra effet le 10 juin au soir, mettant fin à la guerre des Six Jours.
Au terme d’une guerre qui a duré six jours et qui a fait 3 000 blessés et 750 morts du côté israéliens et environ 20 000 morts du côté arabe (10 000 morts égyptiens, 6 000 morts jordaniens), Israël annexe donc le Sinaï égyptien et la bande de Gaza sous administration égyptienne, la Cisjordanie annexée par la Jordanie depuis 1950 ainsi que Jérusalem-Est et le Golan syrien.
Cette annexion est accompagnée de déplacements de populations, qui sont expulsées des territoires conquis.
Le chef du gouvernement du Liban, le sunnite Rachid Karamé, demande l’intervention de l’armée libanaise en Palestine.
Les chefs maronites de l’armée refusent, créant une scission entre chrétiens et musulmans libanais sur la question palestinienne.
Nasser chasse les derniers Juifs d’Égypte.


Guerre des 6 Jours
Guerre de 6 Jours : France soir


Le 4 juin 1967 :
la patrouille de France clôt la session des démonstrations au Bourget. L'un des 9 avions a un problème et s'écrase près de la tribune officielle, projetant de nombreux débris. Le pilote décède, mais aucun spectateur n'est blessé.

le 5 Juin 1967:
Verdict dans l'affaire de l'enlèvement de Ben Barka : Lopez et Souchon seuls condamnés.
Explosion nucléaire à Mururoa: Essai "Altaïr" ballon = 295 m Bombe de 15 kT


La bombe était accrochée sous un ballon gonflé à l’hélium.
Le ballon était disposé à quelques centaines de mètres de hauteur.
Cette technique de tir devait empêcher la boule de feu créée par l’explosion de toucher le lagon et ainsi de créer moins de contamination.

Le 6 Juin 1967:
Moyen-Orient:
Les États arabes suspendent successivement la vente du pétrole aux Occidentaux.
Le canal de Suez est fermé à la navigation.
Début de la guerre du Biafra
Cette guerre civile commence par la sécession de la partie orientale du Nigeria qui s’auto-proclame République du Biafra. Le blocus qui s’en suit et la famine qu’il provoque feront entre un et deux millions de morts. Le conflit, qui dure jusqu’en janvier 1970 est largement médiatisé et met en avant les problèmes du Tiers-Monde. La création de l’ONG Médecins Sans Frontières est une conséquence de cette guerre.

le 7 Juin 1967:
ONU:
Le Conseil de sécurité, unanime, ordonne le cessez-le-feu au Moyen-Orient.(Il me semble qu'Israël s'en fiche un peu...)

Le 11 Juin 1967:

Haïti à Port-au-Prince:Dix-neuf officiers fusillés accusés de complot contre Duvalier.



Le 12 et 14 Juin 1967:
le 12 URSS:
Venus IV lancée en direction de Vénus, qu'elle devrait atteindre fin octobre.
Le 14 USA:
Mariner V lancée en direction de Vénus, qu'elle devrait atteindre fin octobre

. Le 16 Juin 1967:
Georges Seguy devient secrétaire général de la CGT, à l'issue du 36e congrès, à Nanterre.

Le 17 Juin 1967:
Chine:
Explosion de la 1 re bombe H chinoise.

Le 19 Juin 1967:
ONU: ()8 jours aprés la guerre des 6 Jours....)
Ouverture de l'Assemblée générale extraordinaire sur le conflit du Moyen-Orient.

Le 21 Juin 1967:
« La France condamne l'ouverture des hostilités par Israël »

Le 24 Juin 1967:
Tornade sur le Nord : 7 morts, un millier de sinistrés, plusieurs millions de dégâts.

Vidéo de l'INA


Le 26 Juin 1967:
Violente manifestation des agriculteurs de l'Ouest à Redon : plus de 50 blessés.

Le 27 Juin 1967:
Deuxième expérience nucléaire de la saison à Mururoa.

** 07---------------JUILLET 1967---------------**

En relation avec l'Algérie:
Juillet:
L’Algérie rompt ses relations diplomatiques avec les Etats- Unis à la suite de la guerre de six jours entre Israël et les armées arabes.
Le 1 Juillet 1967:
Rapt de Moise Kapend Tshombé:
En Novembre 1965, Mobutu s’empare du pouvoir et trouve que Tshombe en exil est un adversaire nuisant.
Au mois de Mars 1967, lors du proces Thipola, Tshombe est aussi condamné à mort par contumace pour haute trahison et c’est à ce moment que les machines “mobutistes” se mettent en marche afin d’organiser un enlèvement.
L’enlèvement de Tshombe.
L'avion privé devant faire une excursion à Ibiza,est détourné
Une demi-heure plus tard l’avion se pose sur un aérodrome militaire algérien.
Pourquoi l’Algérie? Parce-que l’Algérie du président socialiste Houari Boumediene considère Moise Tshombe comme l’incarnation du néo-colonialisme, l’assassin de Patrice Lumumba donc le diable en puissance. Et dans ce cas il ne peut s’attendre a aucune clémence de la part du colonel Boumediene.
Mais, selon les règles juridiques internationales, l’Algérie n’est pas habilité a juger Tshombe sur son sol, mais elle peut au moins l’extrader en direction du Congo ou le président Mobutu dès l’annonce de l’enlèvement réclame officiellement son extradition.
A la surprise générale, le Président algérien refuse l’extradition de Tshombe en dépit de la décision de la cour suprême algérienne qui a donne le feu vert.
Ce qu’il s’est passé exactement est un des mystères de cette affaire, y a t-il une négociation secrète antre Boumediene et Mobutu, négociation qui aurait échoué?
Mais toujours est-il que le 29 Juin 1969, Moise Kapend Tshombe meurt soit disant d’une crise cardiaque dans sa cellule algérienne......


INFOS Inter actualités 14'35 à 15'15''

Le 8 Juillet 1967:
— Mobilisation générale et préparation militaire obligatoire pour les étudiants pendant six semaines à partir du 15 juillet.>
Par ailleurs:

**4 Juillet:
Georges Bidault, en exil au Brésil, est autorisé à résider en Belgique.
Georges bidault: Quand il constate que le général de Gaulle s'oriente vers le retrait de la France en Algérie il se rallie aux extrémistes de l'OAS. Après le cessez-le-feu (18 mars), avec Jacques Soustelle, Antoine Argoud et Pierre Sergent, il constitue le 20 mai 1962 à Rome, le comité exécutif du Conseil national de la Résistance, visant à défendre l’Algérie française. Bidault est désigné comme président de cet organisme.
En juillet 1962 au lendemain de l’indépendance de l’Algérie, son immunité parlementaire est levée en raison de ses activités subversives.
Il quitte la France en 1963. Menant une vie clandestine, et apprenant l’enlèvement du colonel Antoine Argoud à Munich par des hommes des services spéciaux français, Bidault publie un article virulent et est expulsé d’Allemagne ; le Portugal l’expulse à son tour vers le Brésil, où il passera, avec son épouse, plus de quatre ans.
Il revient en Belgique en 1967, et, à la suite de l'amnistie des anciens responsables de l'OAS (conséquence inattendue des événements de mai 1968) rentre en France en juin 1968.

** 5 Juillet 1962:Massacre d'"ORAN"



55 ans aprés rien ne peut nous faire oublier ce 5 Juillet 1962...


Relecture Juillet 1962


** 6 Juillet : guerre du Biafra.
Le gouvernement fédéral du Nigeria réagit à la sécession du Biafra en déclarant la guerre et organise un blocus.
La situation se complique par l’intervention de pays étrangers dont les ventes d’armes alimentent le conflit.
Le Biafra est soutenu par la France, la Chine, Houphouët-Boigny et Nyerere. Des luttes sanglantes et la famine font plus d’un million de morts de 1967 à 1970.

**13 Juillet:
Création de l'Agence nationale pour l'emploi.
L'agence Nationale Pour l'Emploi, a pour missions d'aider et de conseiller les personnes à la recherche d'un emploi ou d'une formation.
Elle accompagne aussi les employeurs pour l'embauche et le reclassement des salariés.
Elle tente enfin de favoriser la mobilité et l'adaptation professionnelle et géographique de ses interlocuteurs.
Depuis 1995, elle s'est ouverte à l'Europe, en partenariat avec d'autres pays membres de l'Union Européenne. Si 61% des Français jugent l'action de l'ANPE utile, 60% des entreprises ne souhaitent pas quant à elles y déposer d'offres d'emploi.
Chaque jour, les quelques 1000 agences locales ou cellules spécialisées, placées sous l'autorité du ministère du Travail, enregistrent 80 000 sollicitations.
Par la suite:Entre 1968 et 1995, le budget de l'ANPE a été multiplié par 800 atteignant le chiffre de 14,5 milliards de Francs. Le nombre de chômeurs s'étant multiplié par 6 pour la même période.
Tour de France : le coureur britannique Tom Simpson s'effondre et meurt au cours de l'étape.
Le général de Gaulle quitte Bonn après deux jours d'entretiens avec les dirigeants allemands.

** 14 Juillet:
Mesures de grâce présidentielles à l'occasion de la Fête nationale. 57 condamnés et 9 prévenus

**12 / 17 Juillet:
À Newark, près de New York, les émeutes durèrent du 12 au 17 juillet 1967, transformant une ville de 400 000 habitants en un champ de bataille.
Les autorités firent appel à la Garde nationale.
Au total, il y eut 23 morts et 2 000 blessés. 1 500 Noirs furent jetés en prison et des engins blindés patrouillèrent la ville pour y ramener le calme.
L'émeute s'étendit à plusieurs villes proches.

** 17 Juillet:
En France Bilan des accidents de la route au cours du long week-end du 14 Juillet : 105 morts, 1 200 blessés.

** 22 Juillet:
Turquie. Tremblement de terre dans le nord du pays. 75 morts, 199 blessés, 5 000 sans-abri.

**24 Juillet:
En visite officielle à Montréal, le général Charles de Gaulle lance depuis le balcon de l’hôtel de ville :
Vive le Québec libre !. Incident diplomatique entre la France et le Canada.
« Vive le Québec libre ! » rappelle le « Vive la France libre ! » qui terminait les appels du général de Gaulle à la Résistance à l'État d'occupation allemand et au Régime de Vichy collaborationniste lancés en juin 1940 à la radio de la France libre à Londres où il s'était réfugié (cf. Appel du 22 juin 1940 ).
L’atmosphère qui règne pendant sa visite au Québec lui rappelle celle de la Libération, comme il le précise dans son discours On remarque à cet égard, qu'il porte son uniforme de général de brigade alors que, lors d’une première visite à Montréal, en 1960, il avait choisi la tenue civile.
Il transforme ainsi sa seconde visite en tournée pour l’émancipation du Québec ».
Incidemment, cet événement fit connaître le Québec et sa situation politique à travers le monde entier

** 26 Juillet:
Turquie. Nouveau tremblement de terre en Anatolie orientale ; 110 morts, 80 blessés.



** 08---------------AOÛT 1967---------------**

En relation avec l'Algérie:
**1er août :
Ouverture à Khartoum de la réunion des ministres des Affaires étrangères arabes.
L’Égypte propose le retrait des forces égyptiennes du Yémen en échange de la formation d’un front arabe uni contre Israël.
Nasser espère obtenir une aide financière des pays pétroliers pour reconstituer son armée.
**29 août :
Ouverture du IVe sommet Arabe de Khartoum, qui réunit huit chefs d’États arabes,
(Hormis le président algérien Boumediene et la Syrie qui, marquée par un courant gauchiste, refuse de traiter avec les régimes « bourgeois » jugés responsables de la défaite,)
Nasser et Fayçal parviennent à s’entendre.
L’Égypte confirme son évacuation du Yémen du Nord, l’embargo pétrolier est levé, 20 % des revenus pétroliers seront versés au pays arabes de la ligne de front avec Israël. Khartoum scelle la réconciliation entre régimes progressiste et conservateurs.
C’est la fin de l’antagonisme égypto-saoudi
Devant l’ampleur de la défaite infligée par Israël aux armées égyptiennes, jordaniennes et syriennes, les dirigeants arabes choisissent de s’accorder sur une ligne politique et économique commune face à leur ennemi plus puissant que jamais.
Ils proclament alors leur solidarité et leur refus catégorique de négocier et de reconnaitre l’Etat israélien.
Ce sommet marque un tournant dans l’histoire du conflit israélo-arabe et annonce la montée en puissance de pays tels que l’Arabie saoudite et de leurs idées modératrices sur la scène régionale.
** En Août:
Les Algériens étaient affectés par la victoire Israélienne, mais ils avaient aussi le sentiment que le principal responsable de la défaite était NASSER
Ils éprouvaient de la sympathie pour les Palestiniens et cela fit irruption sur la scéne politique Algérienne.
(Jusq'alors, la plupart des Algériens, n'avaient jamais entendu parler de la Cisjordanie et de Gaza) ** En Août:
Krim BELKACEM,chef historique et signataire des Accords d’Evian; Accusé d'avoir organisé au mois d'avril 1967 un attentat contre Boumediene, manipulé et trahi par une partie de son entourage, il est condamné à mort par contumace.
Il renonça définitivement à la politique au mois d'août 1967 : « Le 4 août 1967,il entassa précipitamment toute sa famille avec quelques effets dans la Volkswagen familiale et roula toute la nuit jusqu'au Maroc.
Le lendemain, il est condamné par contumace ».
Commence alors un exil amer.
(Pour la fin de l'histoire: Deux ans plus tard, le 18 octobre 1970, on le retrouve étranglé avec sa cravate dans une chambre d'hôtel à Francfort, probablement avec la complicité des services secrets algériens de l'époque)...
** 24 août 1967:
Nationalisation des sociétés Esso-Standard-Algérie, Esso-Africa, Esso-Saharienne et Mobil.
Elles sont transférées à la SONATRACH.
Sonatrach (« Société Nationale pour la Recherche, la Production, le Transport, la Transformation, et la Commercialisation des Hydrocarbures s.p.a ») est une entreprise publique algérienne créée le 31 décembre 1963, un acteur majeur de l'industrie pétrolière
Par ailleurs:
** 4 Août 1967:
Échec du lancement de la fusée européenne Europa, à Woomera
Europa est le premier projet de lanceur spatial européen.
L'objectif est de permettre à l'Europe de placer en orbite ses satellites sans dépendre des conditions imposées par les deux seules puissances spatiales ( les États-Unis et l'Union soviétique) - disposant de lanceurs opérationnels.
Le lanceur triétage, nommé ELDO-A puis Europa-1, devait mesurer 31.7 m de haut et peser plus de 110 tonnes.
Il aurait dû être opérationnel en 1966 et pouvoir satelliser une charge de 1000 à 1200 kg sur une orbite à 500 km d'altitude.
de Août 1967 à Novembre 1971 6 Echecs...!!!
**13 Août 1967:
Le séisme d’Arette est celui qui a été ressenti le plus violemment en France depuis celui de Lambesc (Provence) en 1909. D'une magnitude supérieure à 5,5 sur l'échelle de Richter, il a été ressenti dans toute l’Aquitaine et le nord de l’Espagne, sur 150 000 km2.
Le bilan est lourd : une victime, des centaines de blessés, 62 communes déclarées sinistrées, 2 283 immeubles atteints, dont 340 irréparables.
Vidéo Séisme Arette


**17 août:
Ordonnances sur l'intéressement des salariés aux bénéfices de l'entreprise.
La participation des salariés aux fruits de l'expansion devient obligatoire dans les entreprises de plus de 100 salariés, par la création du Plan d'épargne d'entreprise (PEE).
** 21 Août:
Quatre ordonnances réorganisent le régime général de la Sécurité sociale.
Cette réforme dite Jeanneney (du nom du ministre des Affaires sociales de l’époque) assure la séparation financière des risques dans trois « branches » distinctes (santé, vieillesse, famille).
Cette séparation financière est consacrée, au plan institutionnel, par la création de trois caisses nationales,
*la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS),
*la Caisse nationale d’assurance vieillesse des travailleurs salariés (CNAVTS),
*la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF).
La gestion de la trésorerie des différentes branches est confiée à l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (ACOSS).
** Anomalie Météo Août 1967:
1er août : un nouvel orage très violent éclate sur la banlieue nord de Paris et des rafales de vent à près de 150 km/h sont enregistrées à l’aéroport du Bourget qui est paralysés - inondations à Garges-les-Gonesses (Val-D’Oise) - également 7 blessés à Lille.
9 août : violents orages sur le centre et le sud-est - des congères de grêle de 2m bloquent certaines routes dans le Massif Central - 4 personnes emportées par les eaux dans l’Ardèche et la Drôme.
13 Août: Séisme d'Arette

** 09---------------SEPTEMBRE 1967---------------**

En relation avec l'Algérie:
**L'équipe d'Algérie de football participera lors de cette année à la Qualifications à la Coupe d'Afrique des nations de football 1968.
L'équipe d'Algérie est entraînée par Lucien Leduc.


**Les 5es Jeux méditerranéens 1967 se sont déroulés du 8 au 17 septembre 1967 à Tunis en Tunisie.
Il s'agit de la cinquième édition des Jeux méditerranéens. C'est à cette occasion qu'est construit le complexe sportif d'El Menzah, composé d'un stade olympique, d'un palais des sports et d'une piscine.
C'est la première participation de l'Algérie alors que l'Égypte boycotte cette édition


**

22 septembre 1967.
Question 3770. posée à l'Assemblée Nationale par
M. Médecin attire l'attention de M. le ministre des affaires sociales sur les difficultés que rencontrent les rapatriés d'Algérie pour obtenir la liquidation de leurs droits en matière d'assurance vieillesse .
Ils doivent tout d'abord effectuer de longues démarches, par suite de la dispersion des employeurs algériens, pour rassembler les justifications qui leur sont demandées.
En outre, une fois les dossiers constitués et remis aux caisses de sécurité sociale, commence une période d'attente qui, dans certains cas, peut atteindre ' une durée de 1 à 2 ans.
Il lui demande quels moyens il envisage de prendre pour mettre fin à cette situation, qui est d'autant plus regrettable qu'il s'agit bien souvent de personnes démunies de ressources, et pour Inciter les caisses de sécurité sociale à accélérer les opérations de liquidation qui devraient, pouvoir être effectuées en quelques mois.

**Par ailleurs:
le 3 septembre:
Suéde:
La circulation automobile se fait à partir de cette date à "Droite".
le 4 Septembre:
Les trésors de Tout Ankh Amon retournent au Caire ; 1 250 000 visiteurs
le 10 Septembre:
Turquie:
Sommet gréco-turc sur Chypre, à Ankara : les deux gouvernements restent sur leurs positions.
le 11 Septembre:
USA:
La sonde Surveyor V se pose en douceur sur la Lune et commence des analyses chimiques du sol.



le 26 Septembre:
Accord signé pour la construction de l'Airbus entre la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne.
Bolivie:
Ouverture, à Camiri, du procès de Régis Debray, après 5 mois de détention.

le 27 Septembre
Israël:
Duel d'artillerie entre Israéliens et Égyptiens dans la zone du canal.
En septembre 1967, à l’issue du Sommet de la Ligue Arabe qui se tint à Khartoum au Soudan, les États arabes participants proclamèrent les « Trois Non » de la Résolution de Khartoum :
*non à la paix avec Israël,
*non à la reconnaissance d’Israël,
*non à toute négociation avec Israël.
Les premiers incidents de tir eurent lieu dès le mois de juillet 1967 dans la zone du canal de Suez, et eurent pour conséquence la construction d’un système de fortifications improvisées.
En octobre 1967, le destroyer israélien « Eilat » fut coulé par l’Égypte et Tsahal riposta en bombardant les raffineries de Suez, une action qui permit de restaurer un calme relatif dans la zone du canal.

** 10---------------OCTOBRE 1967---------------**

En relation avec l'Algérie:
Le Ministre des Affaires Etrangères M.Abdelaziz Bouteflika annonce qu'il coupe l'approvisionement en pétrole des pays qui auraient aidé Israël dans son agression!!
Par ailleurs:
**01/10/1967:
Diffusion sur la deuxième chaine du premier programme couleur à la télévision française.
Première émission COULEUR
Présentation officielle (INA)
**02/10/1967:
C'est la plus grosse manifestation que Quimper ait connue.
« pour l'emploi en Bretagne et contre l'écotaxe » C'est une manif' dantesque, une manif' folle.
Nous sommes le 2 octobre 1967. De Gaulle est au pouvoir.
Ce jour-là, 20 000 personnes font le siège de la capitale. La gigantesque émeute paysanne se heurte violemment, très violemment même, à la police. 283 blessés, dont 2 grièvement, sont recensés.
La préfecture est incendiée. C'est lourd. Cela préfigure ce qu'est la Bretagne révoltée.

**09/10/1967:
Ernesto ´Che´ Guevara, compagnon de Fidel Castro, est tué en Bolivie.
Les forces spéciales boliviennes apprennent par un informateur le lieu du campement de la guérilla.
Plus de 1 800 soldats arrivent au village de La Higuera. Le campement est encerclé dans le ravin de Quebrada del Yuro ; Guevara ordonne de diviser le groupe en deux, envoyant les malades en arrière et demeurant avec le reste des guérilleros pour retenir les troupes boliviennes.
Après trois heures de combat, le Che est capturé avec Simón Cuba Sarabia.
Il se rend après avoir été blessé aux jambes et avoir vu la culasse de son fusil détruite par une balle.
Selon les soldats boliviens présents, il aurait crié :
« Ne tirez pas, je suis Che Guevara et j'ai plus de valeur pour vous vivant que mort » ou « Il vaut mieux que vous ne me tuiez pas, je suis le Che »
**17/10/1967: Mort de Puyi, dernier empereur de Chine, du 2 décembre 1908 au 12 février 1912, qui finira sa vie comme jardinier au Jardin Botannique de Pékin.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, Puyi a été capturé par les Soviétiques (1945). Il a témoigné au procès des crimes de guerre à Tokyo (1945).
Ils l’ont blessé dans son ressentiment par rapport à la façon dont il avait été traité par les Japonais.
Quand les communistes chinois sous Mao Zedong sont arrivés au pouvoir en 1949, Puyi écrivit à Joseph Staline pour lui demander de ne pas le renvoyer en Chine.
Il a écrit aussi sur son nouveau mode de vie, changé par la lecture de Karl Marx et Lénine, qu’il avait lu en prison.
Cependant, Staline voulant resserrer ses relations avec «son nouvel ami politique Mao », a rapatrié l’ancien empereur de Chine en 1950.
Puyi passé 10 ans dans un camp de rééducation à Fushun, dans la province de Liaoning jusqu’à ce qu’il fut déclaré réformé.
Il a exprimé son soutien aux communistes et un emploi lui est fourni au jardin botanique de Pékin.
Il est devenu membre de la Conférence consultative politique populaire chinoise, dans laquelle il a servi de 1964 jusqu’à sa mort.
Il a écrit une autobiographie « La première moitié de ma vie » en 1960 et est mort à Pékin d'un cancer des reins durant la Révolution culturelle.
**18/10/1967:
* Lancée le 12 Juin 1967: La sonde spatiale soviétique ´Vénus IV´ atteint son objectif.
La capsule ovoïde de 383 kg, descendit dans l'atmosphère le 18 octobre 1967 et retransmit des mesures sur la densité, la température et la composition atmosphérique de Vénus.
Le vaisseau orbital relaya ces informations vers l'URSS,
* En France:
Grève dans les PTT : distribution du courrier perturbée durant plusieurs jours.
La publicité à l'ORTF : un projet de loi est approuvé par le Conseil des ministres.
**26/10/1967:
* En France:
Inauguration officielle de la gare routière de Rungis.
Bagarres au Mans pendant une manifestation contre les ordonnances ; 30 blessés.
Manifestation à Mulhouse contre la dégradation de l'économie régionale.
* En IRAN:
Couronnement du Shah d´Iran.
Vidéo de la Cérémonie
** 27/10/1967:
* Espagne:
Les manifestations d'ouvriers et de paysans, pour la « journée contre la répression politique et la hausse du coût de la vie », sévèrement réprimées à Madrid et à Barcelone
* Grande-Bretagne:
Les dockers de Liverpool décident de reprendre le travail, après 41 jours de grève.

** 11---------------NOVEMBRE 1967---------------**

En relation avec l'Algérie:
**01/11/1967:
Institution du monopole d’Etat sur toutes les opérations financières avec l’extérieur.

**22/11/1967:ONU
La résolution 242 du Conseil de sécurité est adoptée le 22 novembre 1967 à la majorité absolue des 15 membres « Le Conseil de sécurité, Soulignant l'inadmissibilité de l'acquisition de territoires par la guerre et la nécessité d'œuvrer pour une paix juste et durable permettant à chaque État de la région de vivre en sécurité, soulignant en outre que tous les États membres, en acceptant la Charte des Nations unies, ont contracté l'engagement d'agir conformément à l'Article 2 de la Charte :
Affirme que l'accomplissement des principes de la Charte exige l'instauration d'une paix juste et durable au Proche-Orient qui devrait comprendre l'application des deux principes suivants :
a. Retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés au cours du récent conflit ;
b. Fin de toute revendication ou de tout état de belligérance, respect et reconnaissance de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et de l'indépendance politique de chaque État de la région et de son droit de vivre en paix à l'intérieur de frontières sûres et reconnues, à l'abri de menaces ou d'actes de violence.
Une autre lecture due à la version anglaise provient de l'ambiguïté née d'une subtile différence entre les textes anglais et autres (français, espagnol, arabe, chinois) qui parlent de retrait « des » territoires occupés en français et « « withdrawal of Israel armed forces from territories occupied in the recent conflict » ; (« de » territoires occupés).
Les gouvernements israéliens veulent seulement prendre en compte cette dernière version parce que dans une acception limitative, elle leur permettrait éventuellement de conserver certains territoires occupés.
Le Conseil de sécurité n'a depuis pas pris de résolution « interprétative » qui aurait levé l'ambiguïté entre les versions linguistiques.

**29/11/1967: Manifestations des viticulteurs du Midi, contre l'importation de vins d'Algérie.

Par ailleurs:
**03/11/1967: Le 50 millionième Français (tiré au sort parmi les enfants nés le 25 septembre) est une fille :
la Normande Sybille Lemoine.

**03/11/1967:Évasion de "Claude Tenne" du pénitencier de l'île de Ré.
Parachutiste ayant participé au Putsch des Généraux, membres actif de l'OAS et condamné à "Perpert'" et incarcéré à l'Île de Ré i fait une évasion rocambolesque dans une malle sans être fouillée...
Le plan "Rex" déploya une armada de policiers sur tout le territoire. 150 000 hommes à la poursuite
En cavale en Suisse et en Espagne Franquiste il reviendra en France aprés l'Armistice de 1968
   Auteur du livre:  
Le 7 janvier 1996 à Toulouse il se suicidera d'une balle en plein coeur.

**15/11/1967:Chypre.
Des incidents sanglants mettent aux prises la Garde nationale (d'origine grecque) et les paysans turcs.
Athènes et Ankara sont prêts à intervenir ; les armées sont en état d'alerte.

**17/11/1967: Bolivie.
Régis Debray et son co-inculpé Bustos sont condamnés à 30 ans de prison.
USA.
La sonde lunaire Surveyor VI fait un bond de 3 mètres sur le sol lunaire et photographie ses propres traces.

**18/11/1967:Grande-Bretagne.
Dévaluation de la livre de 14,3 %, accompagnée de mesures d'assainissement et du relèvement à 8 % du taux de l'escompte

**21/11/1967:Chypre.
NNouveaux incidents, à Nicosie, entre Turcs et soldats grecs de la Garde nationale.
Mouvements de la flotte turque près des côtes.
L'aviation d'Ankara poursuit des vols d'Intimidation au-dessus de l'île.

**26/11/1967:Portugal.
Pluies torrentielles qui provoquent des inondations catastrophiques à Lisbonne ; 427 morts.

**27/11/1967:Conférence de Presse du Général de Gaulle
Lors de la conférence de presse, le général de Gaulle aborde plusieurs sujets.
Il parle d'abord des mutations économiques et sociales que connaît la France, notamment dans l'industrie et l'agriculture, et insiste sur le dynamisme de l'économie française, qui permet d'envisager avec optimisme l'abaissement des barrières douanières dans le Marché Commun.
Sur la question du conflit au Moyen-Orient, si de Gaulle affirme la légitimité de l'Etat d'Israël, il condamne l'occupation des territoires palestiniens.
Interrogé sur le Québec, le Général revient sur ses déclarations de Montréal, et les explique.
Il revient également sur son voyage en Pologne et sur l'amitié franco-polonaise.
Sur l'adhésion de la Grande-Bretagne au Marché Commun, il fait l'historique de la politique de la Grande-Bretagne, conclut qu'elle doit se détacher des Etats-Unis et du Commonwealth pour entrer dans l'Europe.

**29/11/1967Inauguration officielle de l'autoroute Paris-Lille (215 km).

**30/11/1967: Yougoslavie.
Violent tremblement de terre en Macédoine ; la ville de Débar est détruite ; 17 morts, 50 blessés.

** 12---------------DECEMBRE 1967---------------**

En relation avec l'Algérie:
** 10/12/1967: Boumediene charge le ministre des Finances, Kaïd Ahmed, de réorganiser le parti du FLN.
**14-17/12/1967:
Dans la nuit du 14 décembre 1967, des chars font mouvement sur Alger, à partir de Chlef.
Objectif : livrer bataille aux troupes de Boumediène et s’emparer du pouvoir.
Le meneur est un colonel fidèle à Boumediène : Tahar Zbiri, chef d’état-major.
Dès 1962, il avait choisi de s’allier à Boumediène lors de la crise de l’été.
Il fut l’un des principaux putschistes de 1965 contre Ben Bella qui venait pourtant de le désigner chef d’état-major. Tahar Zbiri deux ans plus tôt avait arrêté, à la demande de Boumediene, le chef de l'état Ahmed Ben Bella à 3 heures du matin dans sa villa.
Tahar Zbiri donne ordre à ses colonnes blindées de se diriger depuis Orléansville sur Alger afin de déposer Boumediène.
L’aviation bombardera les putschistes à proximité de la ville d’El-Affroun, causant d’importantes pertes chez les civils (les carcasses consumées des blindés resteront visibles jusqu’à la fin des années 1970).
Deux jours après l’échec de cette tentative de putsch, le colonel Saïd Abid, autre membre influent du régime, sera « suicidé ». (En janvier 1968, ce sera au tour du colonel Abbas de mourir dans un accident de voiture non loin de Zeralda à l’ouest d’Alger. Enfin, en avril de la même année, le numéro un algérien subira une tentative d’assassinat à Alger (pour prouver qu’il est en vie, la télévision diffusera des images de lui en pyjama).
La guerre de 1967 aura donc donné quelque crédit à Boumediène sur le plan intérieur, cela n’empêchera toutefois pas certains de ses compagnons de route de vouloir l’éliminer. En fait, dit-on, Boumediène s’apprêtait à le relever du commandement de l’état-major.
La tentative échoua, car mal préparée face au régime de Boumediène toujours aux abois.
Les mutins furent arrêtés au niveau d’El Affroun-Chiffa, dans un bain de sang. Plusieurs cadres de l’armée furent éliminés et d’autres forcés à la démission.
Zbiri prit la fuite vers Tunis avant de passer dans l’opposition aux côtés de Kaïd Ahmed et Ahmed Mahsas.
Le Président décide d’assurer le commandement direct de l’armée. Le 16 Décembre 1967, interdiction est faite aux Algériens de quitter le territoire national. Le 17 Décembre 1967, arrestations, notamment dans les milieux syndicalistes, bien que l’U.G.T.A. condamne la sédition.
UGTA:Union générale des travailleurs algériens

Par ailleurs:
** 3/12/1967:
Afrique du Sud: Première transplantation d'un cœur humain, réalisée au Cap, par le professeur Barnard.
Témoignage INA
L'opération d'une durée totale de neuf heures et demie (durée qui ne gêne pas Barnard même s'il souffre déjà de rhumatisme articulaire), nécessitant une équipe d'une trentaine de personnes.
Le patient âgé de 55 ans, Louis Washkansky, souffre de diabète et d'insuffisance cardiaque, un tiers de son cœur fonctionne encore mais s'affaiblit sans cesse, ne lui laissant aucune chance de survie :
pour Barnard, il est le candidat indiqué pour la transplantation.
Washkansky survit à l'opération et vit encore 18 jours avant de succomber à une pneumonie massive bilatérale induite par le traitement immuno-suppresseur.
Il existe une controverse autour de l'opération sur Washkansky.
Ainsi certains considèrent Barnard comme un opportuniste ayant injustement volé la gloire et les honneurs à Norman Shumway, chirurgien cardiaque à Stanford.
Sans les recherches effectuées par ce dernier, la transplantation n'aurait pas été possible.
Barnard effectue son opération historique peu après avoir observé les travaux de recherches de Shumway à Stanford.
** 13-14-15/12/1967: Grece:
Le roi Constantin lance, à la radio de Larissa, un appel contre la junte militaire au pouvoir.
Le roi contraint de se réfugier à Rome avec sa famille.
Vague d'arrestations dans tous les milieux politiques.
** 19/12/1967:
Contraceptifs autorisés : l'Assemblée adopte définitivement la proposition Neuwirth sur la contraception.
** 22/12/1967:
Inauguration de la voie express rive droite (13 km) à Paris.
Mesures de grâce présidentielles pour 6 condamnés politiques, dont le général Jouhaud.
Jouhaud est l'un des quatre généraux organisateurs du coup d’état d’Alger du 22 au 25 avril 1961, avec Challe, Salan et Zeller.
Après son échec, il plonge dans la clandestinité et devient l’adjoint du général Salan à la tête de l’OAS, responsable de la région d’Oran.
Arrêté le 25 mars 1962, il est condamné à mort le 13 avril 1962 par le Haut tribunal militaire.
et
23 Décembre Naissance du mannequin Carla Bruni future 1° Dame de France.





ANNEE 1968



<
**01---------------JANVIER 1968-- ----------**


EN ALGERIE:
Si l’accablement qui se répand dans le monde arabe après la défaite de 1967 touche aussi l’Algérie, le régime va capitaliser avec des mots d’ordre de mobilisation et de vigilance contre « l’ennemi sioniste et ses alliés ».
De nombreuses mesures sont prises, notamment l’interdiction de diffusion d’œuvres d’artistes ou d’intellectuels occidentaux ayant publiquement soutenu Israël. Dans certaines librairies d’Alger ou des autres grandes villes, on retire ainsi les livres de Jean-Paul Sartre (ils referont leur apparition après mai 1968).
La radio algérienne, quant à elle, ne diffuse plus les chansons de Johnny Hallyday…
La guerre contre Israël, mais également les tensions militaires récurrentes avec le voisin marocain, fournissent des arguments à Boumediène pour justifier l’instauration, en 1968, du service militaire à partir de l’âge de 19 ans.
Si l’engagement pendant le conflit contre Israël améliore un peu la popularité de Boumediène, cela ne règle pas pour autant ses problèmes au sein du sérail.
Nous avons vu le mois dernier: Le 14 décembre 1967, le colonel Tahar Zbiri, qui fut l’un des membres actifs du coup d’État contre Ben Bella, donne ordre à ses colonnes blindées de se diriger sur Alger afin de déposer Boumediène. L’aviation bombardera les putschistes à proximité de la ville d’El-Affroun, causant d’importantes pertes chez les civils. Deux jours après l’échec de cette tentative de putsch, le colonel Saïd Abid, autre membre influent du régime, sera « suicidé ».
En janvier 1968, c’est au tour du colonel Abbas de mourir dans un accident de voiture non loin de Zeralda à l’ouest d’Alger.
Nous verrons qu''en avril , le numéro un algérien subira une tentative d’assassinat à Alger (pour prouver qu’il est en vie, la télévision diffusera des images de lui en pyjama).
La guerre de 1967 aura donc donné quelque crédit à Boumediène sur le plan intérieur, cela n’empêchera toutefois pas certains de ses compagnons de route de vouloir l’éliminer.

** 31 Janvier 1968:
La base de Mers el-Kébir est rendue à l'Algérie, avec neuf ans d'avance sur la date prévue.
Les accords d'Évian du 19 mars 1962, autorisaient la France à conserver sa base durant 15 ans...

PAR AILLEURS:

** Rappel de 25 Décembre 1967:
C'était NOËL: Jouhaud, gracié a le coeur brisé à la pensée que Salan va rester seul.
Il demande à passer ce dernier Noël avec lui, permission refusée.


** 1 Janvier:
Entrée en vigueur d'une série de réformes et d'innovations :
application de la TVA au commerce, généralisation de l'assurance chômage, intéressement des travailleurs, retraite complémentaire des fonctionnaires (fonds Préfon) ; nouveau découpage de la Région parisienne.
Mise en application des mesures suivantes :
le plafond de la Sécurité sociale passe de 1 140 à 1 200 F ; hausse du SMIG (de 2,15 à 2,22 F) et du SMAG ; zones de salaires ramenées à 2 ; hausse du prix du pain (la baguette passe à 0,50 F), du lait et du beurre.
Baisse de 2,5 à 8 % sur les tarifs marchandises de la SNCF.

** 2 janvier 1968:
En France, création du Parti communiste marxiste-léniniste de France, de tendance pro-chinoise.
Le parti s'aligne strictement sur les positions du gouvernement chinois et condamne les « dérives spontanéistes » de la Gauche prolétarienne.

** 5 janvier 1968:
Début du « Printemps de Prague ». Libéralisation en Tchécoslovaquie et orientation vers un "socialisme à visage humain"

** 8 Janvier 1968:
La Vierge aux anges de Rubens, au Louvre, lacérée à coups de canif par un maniaque.

** 12 janvier 1968:
France : attentats à la bombe en Bretagne (préfectures de Quimper et de Saint-Brieuc).

** 13 et 14 janvier 1968:
France : journées nationales de mobilisation syndicale pour l’augmentation des retraites.
Le 14, Italie: Tremblement de terre dans l'ouest de la Sicile.
Bilan catastrophique : 214 morts, près de 50 000 sans-abri, 1 600 millions de francs de dégâts.

** 16 janvier 1968:
La Grande-Bretagne annonce son intention de se retirer de la Péninsule arabique pour 1971.
L'Iran développe immédiatement un discours expansionniste, revendique l'île de Bahreïn et une prééminence sur les affaires du Golfe.
Les prétentions iraniennes inquiètent les États arabes de la région, qui invoquent la protection de l'Arabie saoudite.

** 20 et 27 janvier 1968:
France : Premiers affrontements violents entre lycéens et policiers.« Affaire Condorcet ».
Le 20, première manifestation des CAL (comités d’action lycéens).
Après avoir comparu devant le conseil de discipline Romain Goupil, militant trotskiste actif dans les lycées parisien est exclu du Lycée Condorcet.
Le 27, 400 lycéens se battent avec la police pour demander la réintégration de Goupil.
Cet évènement donnera l’impulsion aux Comités d’action lycéens (CAL) créés fin 1967.

** 20 - 23 janvier 1968:
France : journées revendicatives dans la métallurgie à l’appel des fédérations CGT et CFDT.

** 26 janvier 1968:
France : Nanterre vit sa première grande journée d’émeutes.
Une rumeur court la faculté. Il existerait des « listes noires » d’étudiants révolutionnaires, promis à d’éventuelles sanctions. Un cortège se forme, pour protester contre le « flicage de l’université » et un éventuel renvoi de Daniel Cohn-Bendit.
Le doyen fait appel à la police, qui arrive en force sur le campus. Naissance du groupe des "enragés".
Manifestation à Caen des ouvriers de la Saviem qui dégénère en centre ville.
* Premier distributeur automatique de billets mis en service à la gare Saint-Lazare.
Violente manifestation des grévistes de la Saviem à Caen ; 18 blessés.

** 27 janvier 1968:
France: Disparition du sous-marin Minerve, avec 52 hommes à bord.
Les recherches entreprises sans succès seront abandonnées une semaine plus tard.

** 28 janvier 1968:
Israël: Début d'une vague de terrorisme. Multiplication des attentats du FPLP contre Israël dans la bande de Gaza.

**02---------------FEVRIER 1968-- ----------**


EN ALGERIE:
** 2 février 1968:
— Les étudiants s’insurgent contre « l’embrigadement » du Parti et lancent un ordre de grève.
Le 6, fermeture de l’Université;
le 7, la grève s’étend aux enseignants.
La reprise des cours se fait à partir du 26.

ABANDON de la BASE  de "Mers-el-Kébir": signifie en arabe « le grand port ».
Le port fut créé en 480 avant JC par les Phéniciens.
Le site fut ensuite un port romain du nom de Portus Divinus (port divin), avant de devenir un arsenal naval almohade au XIIème siècle, le plus important de la marine militaire du souverain Almohade Abd El Moumen.
Elle fut dominée par les seigneurs zianides de Tlemcen au XVème siècle avant de finalement devenir un centre de piraterie aux alentours de 1492.
Elle fut régulièrement occupée par les Ottomans, les Portugais et les Espagnols qui en prirent possession en 1505 sous le cardinal Cisneros et la gardèrent jusqu'en 1792.
Les Français l'occupèrent en 1830, agrandirent le port en 1868 et le dotèrent du phare Saint-André (détruit durant la Seconde Guerre mondiale).
La construction d'une base navale à Mers-el-Kébir fut décidée en 1939. Il était apparut nécessaire de disposer, en Afrique, d'une puissante base navale.
Juillet 1940. Le nom de Mers-el-Kébir éclate à travers le monde comme un coup de tonnerre.
Nos allies de la veille tirent sur nos navires de guerre. Certains d`entre eux s'échappent en ripostant, d'autres sont coulés. Le cuirassé " Bretagne " se retourne dans le port avec son équipage, et le modeste cimetière voisin se remplira de croix blanches. Tel fut le baptême de la Base de Mers-el-Kébir.

    
Vidéos Drame Mers-el-Kébir
Vidéos Drame Mers-el-Kébir
Des Journaux et affiches de l'époque:

PAR AILLEURS: En France: ** « Suspension » des activités du MRP par Jean Lecanuet, le mouvement se dissout dans le Centre Démocrate.
Manifestations contre la guerre du Viêt Nam, grève des enseignants du secondaire.
** 1 février 1968:
Le sabot de Denver (pince d'immobilisation pour les autos) utilisé pour la première fois à Paris contre le stationnement irrégulier sur les trottoirs.
** 5 février 1968:
Grèves des cheminots à Grenoble, des employés de banque à Paris et du personnel navigant d’Air Inter.
Reprise du travail, à la Saviem de Caen, après 11 jours de grève.
** 6 février 1968:
Ouverture par De Gaulle des Xèmes jeux olympiques d'hiver à Grenoble.
La vasque olympique est allumée par Alain Calmat devant les 60 000 spectateurs du stade olympique de Grenoble.
Jean Claude Killy remporte 3 médailles d'or en descente.
Les images sont retransmises pour la première fois en couleur et partout dans le monde.
Les Jeux rassemblent 1 158 athlètes de 37 pays, ce qui constitue un record à l'époque pour les Jeux d'hiver. Ils se mesurent dans dix disciplines qui regroupent un total de 35 épreuves officielles, soit une de plus qu'en 1964.
Pour la première fois, l'Allemagne de l'Est et l'Allemagne de l'Ouest sont présentes séparément, tandis que le Maroc effectue sa première participation.
** 11 février 1968:
Une manifestation réunit étudiants et ouvriers des usines Dassault à Bordeaux."Ça commence ..."
** 14 février:
Manifestation et affrontements avec la police devant la Cinémathèque. Jeunes réalisateurs de la Nouvelle Vague, grandes vedettes et activistes politiques, dont Cohn-Bendit, s'y retrouvent côte à côte.
Journée nationale de protestation des étudiants contre le régime dans les cités universitaires ; violentes bagarres à Nantes.
Autre sujet: Centième anniversaire des Folies-Bergère.
** 18 Février 1968:
Fin des Xèmes jeux Olympiques d'hiver : 9 médailles à la France, dont 4 d'or.
La Norvège finit en tête du classement des nations en remportant 14 médailles dont 6 en or. L'équipe de France obtient son meilleur total jusqu'alors dans l'histoire des Jeux avec neuf médailles, un résultat couronné par la performance individelle de Jean-Claude Killy, qui remporte trois médailles d'or dans les trois disciplines de ski alpin.


** 26 février 1968:
Début de la semaine de revendications à l’appel de la CGT et de la CFDT dans la chimie.
Grève des enseignants et des élèves en zone A contre la création de l'orientation.
** 21 février 1968:
Égypte : manifestations populaires contre le régime accusé de trop de modération envers les responsables de la défaite dans la Guerre des Six Jours.
Nasser réplique en faisant son autocritique.
Il condamne la nouvelle classe de militaires politiciens qui a confisqué la révolution et s’est emparé des rênes du pouvoir
** 25 Février 1968:
Au Sénégal:Elections législatives et présidentielle au Sénégal.
Le président de la République Léopold Sédar Senghor réélu par 94,1 % (Incroyable...)des suffrages exprimés forme un gouvernement.

**03---------------MARS 1968------------**


EN ALGERIE:
Je n'ai rien trouvé pour le mois de mars 1968.
On peut se rappeler que le mois de mars est pour nous un rappel des accords d'Evian


Et de la fusillade du 26 Mars de la Rue d'Isly à Alger
-Par Solidarité, une foule nombreuse s'est rassemblée pour une MARCHE PACIFIQUE vers ce quartier Populaire en passant par la Rue d'Isly.
Cette manifestation était naturellement interdite.
S'est mise en place un dispositif de Gendarmes, CRS, troupes du contingent et une compagnie de tirailleurs.... musulmans venus des Djebels, transbahutés depuis des jours, fatigués et nerveux, et surtout sans pratiques de maintien de l'ordre en milieu Urbain...

Les armes sont chargés....
-14h50:on tire sur la foule: Bilan "46 morts et plus de 150 Blessés"...

Sans commentaires: :

Extrait de Wikipedia sur le sujet


Video sur le 26 Mars Nicole FERRANDIS

** Par ailleurs en Mars 1968:

** 1er mars 1968:
Entrée en vigueur de la loi limitant l'immigration au Royaume-Uni.
** 5 Mars 1968:
France:
La Fédération internationale de ski accuse Killy de s'être livré à des pratiques incompatibles avec son statut d'amateur.
** 8 mars 1968:
Campagne antisémite en Pologne.
Des manifestations d'étudiants sont réprimées par la police secrète communiste, et une purge est entreprise dans le milieu politique, ce qui conduit à l'expulsion des juifs du Parti ouvrier unifié polonais.
** 9 mars 1968:
La Réunion:
Le DC 6 du général Ailleret s'écrase près de Saint-Denis.
Ailleret connu pour s'être opposé au « putsch des Généraux » en Algérie, en avril 1961 alors qu'il commandait la zone du nord-est constantinois.


Vidéo du crash

** 11 mars 1968:
France:
Manifestation des métallos de Redon.
** 12 mars 1968:
indépendance de l'île Maurice.
** 14 mars :1968
France:
Vente d'or record à Paris : 35 t en lingots, 10 t en barres.
** 16 mars 1968:
France :
fin des manifestations d’une semaine pour la défense de l’emploi dans le nord et l’est.
** 21 Mars 1968:
En représailles contre les actions terroristes du Fatah, l'armée israélienne bombarde le camp de réfugiés palestiniens de Karamé en Jordanie.
Elle est repoussée par les commandos palestiniens et l'armée jordanienne.
** 22 mars 1968:
France :
Des étudiants, menés par Daniel Cohn-Bendit, occupent la tour administrative de la faculté de Nanterre.
C'est un mouvement d'étudiant français, antiautoritaire et d'inspiration libertaire, fondé dans la nuit du vendredi 22 mars 1968 à la faculté de Nanterre.
Il réunit des anarchistes, des situationnistes, des trotskistes et des futurs mao-spontex.
Daniel Cohn-Bendit en est la personnalité la plus médiatisée.
Resté dans l'histoire pour la conjugaison originale de revendications de vie quotidienne (possibilité pour les garçons d'aller dans les chambres des filles de la résidence universitaire) et son opposition à la guerre du Viêt Nam, il est l'un des éléments déclencheurs des événements de Mai 68.
Car c'est bien sur le campus de Nanterre que l'étincelle de la « révolution de mai » s'est allumée.
Le 22 mars 1968, les Jeunesses communistes révolutionnaires, emmenées par Daniel Cohn-Bendit , alias Dany le Rouge, dénoncent l'arrestation de leurs camarades lors d'une manifestation contre la guerre du Viêt Nam.
Ils investissent alors le bâtiment administratif. L'occupation va durer et les incidents se multiplier. Si bien que le recteur décide de fermer la faculté de Nanterre le 2 mai.
Conséquence : le lendemain, les étudiants migrent vers la Sorbonne et organisent un meeting de protestation.
La police les évacue brutalement. Le quartier Latin se hérisse de barricades. Mai 68 est lancé.
"L'esprit des « enragés»"
Le « mouvement des enragés » du 22 mars n'a pas fait qu'inaugurer le blocage des facultés.
Il a été le laboratoire des premières revendications de mai sur l'emploi et les salaires, la liberté d'expression, le droit à la différence...
** 25 mars 1968:
Italie:
Heurts violents entre étudiants et police à Milan.
** 26 mars 1968:
France:
Mgr Marty nommé archevêque de Paris.
** 27 mars 1968:
France:
Nomination du général Fourquet comme chef d'état-major des armées, à la succession du général Ailleret.
résistant, Compagnon de la Libération.
URSS:
Gagarine se tue dans l'accident de son Mig 15.
Cet accident restera sans en connaître les causes excats...
** 28 mars 1968:
France:
Le doyen de la faculté des lettres de Nanterre suspend les cours pour quatre jours.
** 30 mars 1968:
Pologne:
Fermeture de sept facultés de l'université de Varsovie.
USA:
Double coup de théâtre : Johnson annonce l'arrêt des bombardements sur la plus grande partie du territoire nord-vietnamien et son retrait définitif de la course électorale.

**4---------------AVRIL 1968------------**


<** EN ALGERIE:
* 16 avril 1968.
— Institution du service national obligatoire pour toute personne âgée de 19 ans.

* 25 Avril 1968
Le Président Algérien "Houari Boumédiène" a été victime, jeudi 25 avril, d’un attentat qui a échoué.
Après avoir présidé pendant quatre heures un Conseil des ministres, il a quitté le Palais du gouvernement avec son ministre d'Etat chargé des transports, "Rabah Bita" à bord d'une BMW .
La voiture a emprunté l'esplanade de l'Afrique (ancien Forum) et s’est arrêtée après qu’un enfant se soit jeté sur le véhicule.
A ce moment, un homme avec pistolet a ouvert le feu sur la voiture.
Les services de sécurité ont répondu aux tirs.
La version officielle fait état de la mort des deux agresseurs.
Le Président a été touché et est atteint à la joue gauche.
En attendant de passer sur le billard pour que la balle soit extraite, "Boumédiène" reçoit la visite de deux ministres. Le sourire aux lèvres, il lance : « J’ai la peau dure. »
A 20 heures, il s’est d’ailleurs montré brièvement à la télévision pour rassurer le peuple Algérien. Le chauffeur est le plus atteint, mais son état de santé n’est pas inquiétant.
Il est difficile de connaître l’importance de la résistance en Algérie.
Cet attentat montre qu’elle existe toujours malgré la répression menée depuis le soulèvement de décembre 1967.
Le "général de Gaulle" a immédiatement envoyé à "Haouri Boumédiène" le télégramme suivant :
"J'apprends avec émotion la nouvelle de l'odieux attentat auquel vous avez heureusement échappé. Je vous prie de croire, M. le Président, à toute ma sympathie et à mes vœux le plus chaleureux pour vous-même et pour le peuple Algérien".

* 26 avril 1968:
— Obligation est faite aux fonctionnaires d’avoir une connaissance « suffisante » de la langue nationale, l’arabe littéral. Tout concours de recrutement comporte obligatoirement une épreuve d’arabe

** Par ailleurs:
* 1 Avril 1968:
-Brésil:
Bataille rangée entre étudiants et policiers à Rio, après la mort d'un étudiant.
3 jours plus tard: À Rio, la police charge les étudiants, sabre au clair : 5 morts, 100 blessés.

* 4 Avril 1968:
USA.:
Assassinat du pasteur Martin Luther King, à Memphis., à Memphis.
le lendemain Incendies et pillages à Chicago, Washington, Détroit et New York. 21 morts en 48 h. Pasteur baptiste noir américain, il est le leader de la communauté noire qui souhaite l'égalité entre les races. Il fonde en 1957 la Southern Christian Leadership Conference, officialisant ainsi son combat par l'action et la non violence.
Ainsi les "marches", boycotts et autres discours de motivation et de recommandations se multiplient.
Le 28 août 1963, il énonce son célèbre discours ponctué de "I have a dream" à Washington devant 200.000 Noirs. Il reçoit le prix Nobel de la Paix le 14 octobre 1964.
Il sera finalement tué par un malfaiteur Blanc qui sera ensuite condamné à 99 ans de prison.

* 7 Avril 1968
USA.:
Journée de deuil national à la mémoire du pasteur King, décrétée par le Président Johnson.

* 9 Avril 1968:
France. Premier lancement à Kourou (Guyane) d'une fusée Véronique. Vidéo



* 12 13 et 16 Avril 1968:
Allemagne de l'Ouest:
. Les étudiants, dans toutes les grandes villes, manifestent contre le groupe de presse Springer au centre d'une campagne contre le leader d'extrême gauche.
Les jours suivants, le mouvement s'étend à d'autres villes allemandes.
URSS.:
Pour la première fois, La Pravda , journal officiel des autorités soviétiques, attaque « les forces antisocialistes » de Tchécoslovaquie.
Plusieurs initiatives sont entreprises par Moscou pour mettre au pas le pays dans les semaines qui suivent.
Sans succès.

* 15 Avril 1968:
URSS.:
L'arrimage automatique de deux Cosmos inhabités réalisé pour la seconde fois en six mois.

Actualités du 16 Avril (ina.fr)


* 20 Avril 1968:
Royaume-Uni :
Discours de Birmingham du conservateur Enoch Powell qui réclame l'arrêt de l'immigration afin de préserver l'identité nationale.
Lorsqu'il prononça son discours d'avril 1968, un élan populaire massif lui apporta son soutien.
En réaction, un mouvement anti-raciste se manifesta avec une égale ardeur.
La brillante carrière de Powell ne se faisait dès lors plus au premier plan, mais Margaret Thatcher, qui accéda à la tête du parti, porta ensuite plusieurs de ses idées et principes, notamment le souverainisme et le libéralisme économique.

* 28 Avril 1968:
France:
.

Christian Cabrol a réalisé la Première greffe du cœur sur un malade âgé de 66 ans, à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière "Paris", entouré de l'assistant de l'époque, Gérard Guiraudon.
La transplantation, commencée le 27 avril à 22 heures, s'est terminée le dimanche 28 avril à 7 heures. L'Equipe du Professeur Chabrol en 1968:
Le prélèvement du cœur du donneur a été effectué à 23 h 30.
La greffe a été achevée à 4 heures.
Elle s'est déroulée sans aucun incident.

Japon:
C'est près de 200 universités qui seront occupées par les étudiants à partir de cette date.
Ils rejettent les systèmes de sélection imposés dans les université et protestent contre la guerre au Viet Nam.

* 29/04/1968: France:
Première diffusion de la série télévisée "Les Shadoks",



* Animation humoristique commentée par Claude Pieplu.


* Les scénarios et dessins étaient de Jacques rouxel


VIDEO SHADOCK


Tremblement de terre dans l'Azerbaïdjan ; 61 morts

Les apparitions de la Vierge à Zaytûn : d'avril 1968 à avril 1970

Extrait: "LES COPTES D’ÉGYPTE SOUS NASSER"

** 5 ---------------MAI 1968------------**


<** EN ALGERIE:
On ne trouve pas beaucoup de documentation sur cette période sinon que la presse mentionne:
La France s'éclatait, l'Algérie verrouillait
En France, les rues clament qu'«il est interdit d'interdire» et exigent «l'imagination au pouvoir».
Ici on installe un projet mythique derrière lequel tous doivent se ranger sous une bannière unique :
la «Révolution socialiste».
Une vidéo de cette période: Vidéo INA

Par ailleurs:
On note depuis le début de l'année 1968 des événements importants
La crise de mai a été précédée de multiples signes :

* Février : début du « Printemps de Prague » en Tchécoslovaquie.
* Février : occupation de l’université de Rome en Italie par les étudiants.
La police intervient pour évacuer les locaux et les étudiants décident d’aller occuper la faculté d’architecture, isolée dans la villa Borghèse.
La police charge et des affrontements violents se déroulent (« bataille de Valle Giulia »).
Le mouvement étudiant commence à décroître au printemps et les élections de mai provoquent une diversion définitive.
* 8 février : mort de trois étudiants américains en Caroline du Sud lors de manifestations pour les droits civiques.
* 8 mars : Mouvement étudiant et campagne antisémite du gouvernement en Pologne.
Des manifestations d'étudiants contestataires du régime, déclenchées par l'interdiction d'un spectacle jugé antisoviétique, sont réprimées par la police communiste.
Une vaste purge politique frappe les étudiants et conduit à l'expulsion des Juifs du Parti ouvrier unifié polonais.
* Espagne : en mars également, l'université de Madrid est fermée "indéfiniment" face à l'agitation étudiante contre la guerre du Vietnam et le régime franquiste.
* Printemps : en Italie, mouvements spontanés de colère et de révolte dans des industries où le syndicalisme est faible (usine Marzotto en Vénétie).
Les syndicats décrètent une grève générale au printemps qui obtient un grand succès.
* 4 avril : des émeutes éclatent dans la plupart des grandes villes des États-Unis après l'assassinat de Martin Luther King.
* 11 avril : Attentat contre Rudi Dutschke, suivi des « émeutes de Pâques » très suivies dans toute l'Allemagne.
* Mai : émeutes estudiantines à Tokyo (1968-1970).
Cette liste est évidemment loin d'être exhaustive.
Beaucoup de pays de la périphérie du capitalisme sont également touchés par des mouvements étudiants au cours de l'année 1968 (comme le Brésil ou la Turquie, parmi bien d'autres). Il faut cependant mentionner celui qui se développe au Mexique à la fin de l'été et que le gouvernement décide d'écraser dans le sang (plusieurs dizaines de morts, voire des centaines, le 2 octobre place des Trois-Cultures -  Tlatelolco - à Mexico) afin que les Jeux Olympiques puissent se dérouler "dans le calme" à partir du 12 octobre.

En FRANCE le mois de Mai est un mois de crise et d'Evénements importants:
Fin Avril 1968:
A Nanterre, meetings et manifestations se succèdent.
A Paris, l’UNEF est sans direction, sous l’influence contradictoire du PSU, des différents groupes gauchiste et des communistes.
De violentes bagarres opposent étudiants de gauche et d’extrême droite au Quartier latin et à Nanterre.
1 Mai:
Le défilé du 1er mai, interdit depuis 14 ans, reprend en 1968. Des dizaines de milliers de manifestants, très combatifs.
2 Mai 1968:
Incidents à la faculté de Nanterre, où le doyen suspend les cours.
Vote à l'Assemblée nationale (à l’unanimité) de la loi accordant une quatrième semaine de congés payés.
3/4 Mai 1968:
Un meeting à la Sorbonne donne prétexte à son évacuation et à sa fermeture.
Manifestation estudiantine au quartier latin. De 1 heure à 5 heures du matin, la police charge les étudiants. Très violents incidents ; de nombreux blessés
5/6 Mai 1968: Le tribunal, réuni un dimanche, condamne 6 étudiants en flagrant délit à des peines de prison ferme. La Sorbonne réouverte est occupée par les étudiants et ouverte au public.
Le SGEN-CFDT condamne les groupes gauchistes et l'extrême-droite:
"Les actions et les appels à la violence des organisations extrémistes ou fascistes ». Meeting étudiant à la Halle aux Vins. Nouveaux affrontements au quartier latin.
Premières barricades. 600 étudiants et policiers blessés.
En province, mouvement Cortèges et meetingsde solidarité avec les étudiants parisiens. 7 Mai 1968:
Déclaration du général De Gaulle : « Il n’est pas possible de tolérer les violences de la rue ».
8/9 Mai 1968
Débat à l’Assemblée nationale.
Proposition d’amnistie pour les étudiants emprisonnés.
Le gouvernement en refuse la discussion.
Très longue manifestation de la Halle aux Vins à l’Etoile, où « l’Internationale » est chantée sur la tombe du soldat inconnu.
Alain Peyrefitte, ministre de l’Education nationale annonce la réouverture des facultés. Cinq Prix Nobel (MM. Jacob, Kastler, Wolf, Mauriac et Monod) télégraphient à De Gaulle en lui demandant de « faire personnellement un geste susceptible d’apaiser la révolte étudiante ».
Dans l’Ouest de la France, succès du mouvement lancé par la CGT, la CFDT, la FEN et les organisations paysannes pour la défense de l’emploi.
Nanterre est rouvert. La Sorbonne demeure fermée.
La CGT et la CFDT prennent contact avec l’UNEF.
Les étudiants occupent la place Saint-Michel tandis que la police casquée barre les ponts de la Seine.
C’est la conséquence née de la déception des étudiants apprenant le véto final du Gouvernement à la décision du recteur et des doyens de rouvrir les facultés. Occupation de l’usine Wisco à Givet (Ardennes) où la grève a démarré en avril.
Echec des négociations Gouvernement/étudiants.
10 mai 1968:
C'est le tournant du conflit.
Des dizaines de milliers d'étudiants, à Paris et en province, empêchés de préparer leurs examens de fin mai et de juin par la décision de fermeture de l'Université, rejoignent alors les manifestations.
Marche des étudiants et des lycéens jusqu'à Denfert-Rochereau. Dislocation dans l'ordre. Mais des étudiants "enragés" se regroupent en début de soirée et c'est la "Nuit des Barricades" au quartier latin.
Des centaines de policiers et de gendarmes laissent s'édifier les barricades et ne reçoivent l'ordre de reprendre le terrain qu'à 2 heures 15 du matin... 367 blessés dont 32 graves, 188 véhicules incendiés, des rues entières dépavés....
La répression est sauvage : usage de gaz toxiques, matraquages, poursuite dans les immeubles.
11 Mai 1968:
La CGT et la FEN appellent à une grève générale de protestation pour le lundi 13 mai.
Le soir, discours d'apaisement du Premier ministre, Georges Pompidou, de retour d'un voyage en Iran et en Afghanistan.
Libération des manifestants arrêtés et dépôt d'une loi d'amnistie.
13/14/15 Mai 1968:
Grève générale. A Paris défilé d'un million de manifestants de la République à Denfert-Rochereau.
Défilés en région. Les étudiants emprisonnés sont libérés.
La grève étudiante gagne de nombreuses facultés et universités dans tout le pays.
A l'Assemblée nationale, dépôt d'une motion de censure par l'opposition
L'usine Sud-Aviation de Bouguenais (Nantes) est occupée avec séquestration du directeur.
Grèves aux Etablissements Claas à Woppy (Moselle), aux papeteries La Chapelle à Saint-Etienne-du-Rouvray (76), dans deux filatures du Nord, une biscuiterie du Rhône, débrayage à Sud-Aviation à Cannes la Bocca et aux Etablissements Fog dans la Nièvre.
Taxis parisiens en grève pour 24 heures.
Occupation du Théâtre de France-Odéon.
Assemblée générale à l'ORTF.
Grève avec occupation et séquestration à l'usine Renault-Cléon.
Important appel de la CGT qui définit ses objectifs:
Réforme démocratique de l'Université et de l'Enseignement.
Augmentation des salaires (aucun inférieurs à 600 francs).
Abrogation des ordonnances amputant la Sécurité sociale.
Plein emploi. Respect et extension des libertés syndicales.

En marge de la crise en France fin Mai 1968:
Manifestations étudiantes en Italie, Belgique et Pays-Bas.
16 Mai 1968: La Grève s'étend. 15 000 grévistes en Seine-Maritime. Rodhiacéta et Berliet dans le Rhône. Grève à Renault Billancourt et Sandouville, etc. Elle gagne la SNCF, les centres deTri PTT et les services publics.
Les étudiants veulent marcher contre l'ORTF... Les ouvriers de Renault Flins occupent les usines.Grève illimitée avec occupation à Renault le Mans.
Allocution de Pompidou : "Face au désordre, le Gouvernement fera son devoir".
Le festival du cinéma de Cannes est annulé.
17 Mai 1968:
Nouvelle déclaration du Bureau Politique (BP) du PCF : Solidarité avec les travailleurs et les étudiants en lutte. Le BP réclame à nouveau un "programme social avancé", "contrat de majorité" entre partis de gauche et syndicats. "Si l'entente des partis de gauche ouvre demain une perspective claire, les jours du régime de pouvoir personnel sont comptés".
Déclaration de la CGT rappelant les exigences de la classe ouvrière. Le mouvement gagne toute la SNCF et la RATP dont le trafic est stoppé, mais aussi de très nombreuses entreprises, commerces et services de l'Etat avec souvent l'occupation de lieu de travail. Des milliers de curieux envahissent chaque soir l'Odéon et la Sorbonne où le débat plus ou moins sérieux est permanent.
18/19 mai 1968:
Le général De Gaulle abrège de quelques heures son séjour en Roumanie et atterrit à 22 heures 30 à Orly. Il y avait condamné les "hégémonies", mais affirmé que l'URSS est un "pilier essentiel" de l'Europe.
Entretiens à l’Hôtel Matignon et à l’Elysée. De Gaulle affirme :
« la réforme, oui ; la chienlit, non ! »
Grand interview de Georges Séguy (CGT) à Europe 1.Boulevard Malherbes, les grévistes du dépôt d’autobus baptisent le boulevard : « L’Avenue de la Chienlit ».
20 Mai 1968:
L’opposition réclame le départ du gouvernement et des « élections générales ».
Le secrétaire général du PSU, Michel Rocard, entend profiter de la « situation révolutionnaire » en créant des comités d’action ouvriers-étudiants.
Le PCF appelle à la constitution de « Comités d’action pour un Gouvernement populaire et démocratique ».
Il y a désormais 9 millions de grévistes.
Dernière soirée de programmes normaux à la télévision.
22 Mai 1968:
Grève illimitée des taxis. Des cas de reprises du travail notamment à Lille, Rennes et Toulouse
Déclaration commune CGT-CFDT – Les confédérations se déclarent prêtes à négocier avec le patronat et le gouvernement.
La motion de censure ne recueille que 233 voix (majorité à 244).2 Gaullistes E. Pisani et R. Capitant l’ont voté
.
La loi d’amnistie est adoptée.
Manifestations étudiantes au quartier latin et autour de l’Assemblée nationale.
Cohn-Bendit, qui se trouve à Berlin, fait l’objet d’une mesure d’interdiction en France.
24 Mai 1968:
10 millions de grévistes. Apogée du mouvement. Des dizaines de milliers de manifestant à l’appel de la CGT dans deux cortèges de la place Balard à la gare d’Austerlitz et de la Bastille aux grands magasins. Mots d’ordre de "Gouvernement populaire".
Déclaration des milieux religieux favorables aux revendications.
Nuit d’émeutes: un commissaire de police est tué à Lyon ; un mort accidentel à Paris. Interdiction faite aux journalistes d’user de radio-téléphones. La Bourse de Paris est mise à sac.
A Bordeaux, manifestations et barricades : 69 policiers et 40 étudiants blessés.
A Grenoble, 15 000 manifestants et dans nombre de villes. Des centaines de blessés. Des manifestations paysannes rassemblent au total 200 000 personnes.
A Cluses (74) les commerçants décident d’accepter les « bons d’achat » signés par les comités de grève.
Pénurie d’essence
Allocution de De Gaulle, annonçant un référendum sur la participation pour le 16 juin.
Début des négociations « de Grenelle » au ministère des Affaires sociales. Gouvernement, CNPF et syndicats.
Elargissement de la grève l’ORTF.
27 Mai 1968:
Fin des négociations de Grenelle. Le texte du "constat" est rendu public. Les syndicats consultent. Refus des ouvriers qui le jugent insuffisant, notamment à Renault Billancourt, à Cléon, au Mans, chez Citroën, Berliet, Rodhiacéta.
Référé de la direction de Citroën demandant l’expulsion des grévistes des 8 usines de la région parisienne.
À Toulouse, taxis et artisans boulangers entrent dans la grève.
Conseil des ministres extraordinaire pour approuver le projet de loi qui sera soumis à référendum le 16 juin.
28 Mai 1968:
Inquiet des manifestations qui secouent Paris, De gaulle se réfugie en Allemagne auprès de Massu, qui l'assure de l'entier soutien de l'armée, moyennant l'amnistie pour les anciens de l'algérie française.
Contrairement aux déclarations ultérieures, De gaulle abandonnait le pouvoir, il avait embarqué sa famille et viré "ses" argents.
Massu le secoue:"Vous en avez vu d'autres depuis 1940!"
La diatribe de Massu durera plus d'une heure, De gaulle demande à rencontrer le général Koshevoï qui commande la zone soviétique à Berlin.
Il lui indique que lui seul De gaulle peut continuer la politique anti OTAN et independante des USA.
Que par conséquent le parti communiste français doit mettre la pédale douce sur ses revendications.
Koshevoï lui donne tous apaisements, De gaulle regagne Paris.
En remerciement, Salan sera libéré le 15 Juin et De gaulle fera une loi d'amnistie (extrêmement partielle) le 24 Juillet.
28/29 Mai 1968
Mot d’ordre principal : « Gouvernement populaire ».
Manifestations analogues dans toutes les grandes villes.
Multiples conciliabules au gouvernement, à droite et dans le courant socialiste.
L’idée d’une vacance du pouvoir se répand alors même que Pompidou annonce qu’il fera une déclaration le lendemain à l’Assemblée nationale et que les gens informés connaissent certains préparatifs politiques et militaires.
Mendès-France se déclare prêt à présider un gouvernement de gauche unie.

30 Mai 1968
Allocution menaçante de De Gaulle à la radio à 16 h 30.
La télévision a refusé de le transmettre, aucune voix de l’opposition n’était autorisée à répondre.
« J’ai pris des résolutions
Je ne me retirerai pas… Je dissous aujourd’hui l’Assemblée nationale… Je diffère la date (du référendum). Quant aux élections législatives, elles auront lieu dans les délais prévus par la Constitution…
A moins qu’on entende baîllonner le peuple français tout entier en l’empêchant de s’exprimer, en même temps qu’on l’empêche de vivre par les mêmes moyens, qu’on empêche les étudiants d’étudier, les….
Ces moyens, ce sont l’intimidation, l’intoxication et la tyrannie exercées par des groupes organisés de longue main en conséquence, et par un parti qui est une entreprise totalitaire…
Si donc cette situation de force se maintient, je devrai, pour maintenir la République, prendre, conformément à la Constitution, d’autres voies que le scrutin immédiat du peuple.
En tout cas et tout de suite… Il faut que s’organise l’action civique… La France en effet, est menacée de dictature… ».
- François Mitterrand: « C’est la voix de la dictature… C’est un appel à la guerre civile ».
Manifestation de soutien à de Gaulle, pendant deux heures, de la Concorde à l’Etoile.
En tête les ministres, François Mauriac et Joséphine Baker.
300 000 personnes venues de toute la France par cars avec des banderoles par régions. L’usage des radio-téléphones est rendu aux journalistes pour qu’ils puissent rendre compte.
Tixier-Vignancourt, vieux leader de l’extrême-droite rallie de Gaulle, Pierre Poujade aussi. Les fascistes d’«Occident » sont dans le défilé.
Quelques cris relevés : « Cohn-Bendit à Dachau ! ». « La France aux Français ! ». « De Gaulle n’est pas seul ! ». « Mitterrand c’est raté »." Liberté du travail ". _ Commentaires élogieux des journaux franquistes à Madrid : « Le général De Gaulle fait songer au général Franco d’il y a 20 ans ». « Le New-York Times » : « Le général cherche à camoufler sa défaite devant les travailleurs ». _ En réaction, des dizaines de milliers d’adhésions sont enregistrés à la CGT. _ {{Le soir même, décret sur l’augmentation du SMIG}} : A compter du 1er juin, il passe de 2,28 francs à 3 francs l’heure. _ Rétablissement (autre décret) du contrôle des changes et suppression de zones de salaires.

31 mai 1968
Les postes à essence commencent à êtres ravitaillés.
P Pompidou fait connaître la composition du nouveau gouvernement (R. Capitant, ministre de la Justice).
Les grèves continuent, mais avec une certaine reprise du travail (PME, centres postaux, charbonnages)
Georges Séguy « la CGT n’entend gêner en rien le déroulement de la consultation électorale ». Raymond Marcellin est nommé au ministère de l'intérieur, replaçant Christian Fouchet.
Il reçoit la difficile mission de lutter contre les nombreux troubles à l'ordre public crées par mai 68.
Sous son mandat, les effectifs des forces de l'ordre passeront de 130 000 à 180 000 hommes.
Le « Constat » ou les « Accords » de Grenelle
Projet de protocole d’accord des réunions tenues les 25,26 et 27 mai 1968 au Ministère des Affaires sociales sous la présidence du Premier Ministre
1: Taux horaires du SMIG
Le taux horaires du SMIG sera porté à 3 francs au 1er juin 1968.
Le salaire minimum garanti applicable à l’agriculture ne sera fixé qu’après consultation des organisations professionnelles et syndicales d’exploitants et de salariés agricoles...
On alignera le SMAG sur le SMIG...
2: Salaire du secteur privé
Les salaires réels seront augmentés au 1er juin 1968 de 7%, .
Cette augmentation sera portée de 7 à 10% à compter du 1er octobre 1968.
3: Réduction de la durée du travail:
Réduction progressive de la durée hebdomadaire du travail en vue d’aboutir à la semaine des 40 heures
4: Révision des conventions collectives:
• la mise à jour des conventions collectives en fonction des résultats de la présente négociation ;
• la révision des barèmes de salaire minima afin de les rapprocher des salaires réels ;
• la réduction de la part des primes dans les rémunérations par leur intégration dans les salaires ;
• l’étude de la suppression des discriminations d’âge et de sexe ;
• la révision des classifications professionnelles et leur simplification.
5: Emploi et formation :
• les mesures de nature à assurer les reclassements nécessaires en particulier en cas de fusion et de concentration d’entreprises ;
• l’institution de commissions paritaires de l’emploi par branches professionnelles
6: Journées de grève:
Les journées d’arrêt de travail seront en principe récupérées. Une avance de 50% de leur salaire sera versée aux salariés ayant subi une perte de salaire. Cette avance sera remboursée par imputation sur ses heures de récupération. Dans le cas où la récupération n’aurait pas été matériellement possible avant le 31 décembre 1968, l’avance ou son solde sera définitivement acquise au salarié

En Résumé, LA CRISE DE MAI 1968
INTRODUCTION:

1958 avait marqué le début de la Vème République et ouvert une ère de stabilité politique et de personnalisation du pouvoir.
La République gaullienne souffre pourtant à la fin des années 1960 d'un certain essoufflement. Une société d'abondance, en pleine mutation, l'usure d'un pouvoir trop personnel, la volonté de "changer la vie", d'un renouveau..., tels sont les ingrédients du cocktail de mai 68.
1: CAUSES ET NAISSANCE DE LA CRISE La crise de mai 68 est le produit de plusieurs phénomènes conjugués.
1.1: L'usure du pouvoir:
A la fin des années 1960, la Vème République souffre des rancœurs farouches suscitées par le "cancer algérien". Le pouvoir très personnel du vieux général est victime d'une réelle bien qu'imprécise usure.
Elle est perceptible depuis la mise en ballottage du général de Gaulle aux élections présidentielles de 1965.
En outre, les élections législatives de 1967 n'ont laissé aux gaullistes qu'une très faible majorité grâce aux sièges d'Outre-Mer et l'appoint des Giscardiens. Malgré leur soutien, ceux-ci critiquent l'exercice solitaire du pouvoir de de Gaulle.
1.2: Les mutations de la société française et le malaise étudiant:
La "société de consommation" avec les changements culturels qu'elle entraîne ouvre la voie à la recherche d'innovations, voire à la crise des valeurs anciennes. L'arrivée des baby-boomers de l'après-guerre à l'âge adulte accentue ce besoin de renouveau dans la société française. Autre facteur de mécontentement issu des mutations de la société française : pour la première fois, un chômage structurel apparaît (l'ANPE est créée en 1967, année de récession économique).
Mais les acteurs premiers du mouvement au sein de la société française, ce sont les étudiants. La démocratisation et l'essor démographique gonflent les effectifs universitaires. Il n'y a ni assez de locaux, ni assez de maîtres. L'Université se renforce donc de cohortes d'assistants et de maîtres assistants puisés parmi les jeunes professeurs de lycée, mais ils ne bénéficient naturellement pas du même statut que les "maîtres" proprement dits et la frustration légitime qu'ils éprouvent fera d'eux les avocats naturels de la révolte étudiante.
1.3: Un phénomène mondial: Qui plus est, le mécontentement des étudiants français coïncide avec l'essor des mouvements libertaires étrangers que le cosmopolitisme des mass médias permet de mieux connaître. Ainsi, on connaît Berkeley, foyer de départ de la contestation juvénile mondiale, on connaît l'exemple "romantique" de la Révolution Culturelle chinoise dont on ignore encore les effets pervers.
Les jeunes des pays développés critiquent la société de consommation qui n'offre pas d'idéal, dénoncent l'impérialisme américain, notamment le Viêt-nam, éprouvent de la sympathie pour les mouvements révolutionnaires.
1.4: Nanterre, le catalyseur Pour soulager les sureffectifs de la Sorbonne-Lettres, on vient de faire bâtir l'annexe de Nanterre où le mouvement va prendre naissance. Située dans une banlieue ouvrière pauvre et d'accès malaisé, la faculté neuve va très vite se politiser, notamment après l'interpellation de militants du Comité Viêt-nam. Après une cascade d'événements mineurs, le mouvement du 22 mars se forme sous la houlette de Daniel Cohn-Bendit, étudiant de sociologie juif allemand, et occupe Nanterre.
Le mouvement se développe ; empêchés de tenir meeting dans leur établissement, les étudiants se rendent à La Sorbonne d'où ils sont délogés par la police. Ce recours démesuré entraîne l'appel à la grève général de l'UNEF. La colère étudiante s'amplifie.
2: LES TROIS VOLETS DE LA CRISE
La gronde étudiante est donc bien lancée. Le mouvement s'amplifie du 3 au 13 mai, la crise devient sociale le 13, se noue en une crise politique du 27 au 30 et refluera seulement en juin.
2.1: Une crise étudiante
Du 3 au 10 mai, la grève étudiante s'étend. Le 10, les lycées se mettent à leur tour en grève. Le malaise d'une génération s'exprime par de violentes manifestations surtout parisiennes et surtout autour du quartier latin dans la nuit du 10 au 11, Paris retrouve les barricades de la Révolution.
Mais la contestation est aussi verbale s'épanouissant spécialement à la Sorbonne. Les slogans scandés par les manifestants permettent de mieux cerner leurs aspirations : outre le "CRS-SS" qui fera fortune, le poétique "sous les pavés, la plage" et le non moins célèbre "Changeons la vie et transformons son mode d'emploi" ou encore "10 ans, ça suffit, bon anniversaire mon Général". S'exprime alors le refus d'une société technocratique, ressentie comme répressive, qui parle de liberté et de fraternité mais repose surtout sur le conformisme et où règnent les inégalités sociales.
Cependant, il est bon de noter que seule une minorité conteste activement et que la majorité des étudiants reste passive. Le reste de la population française reste lui aussi assez immobile même si les brutalités policières attisent parfois sa sympathie pour le mouvement étudiant.
2.2: Une crise sociale Ce sont justement ces brutalités que dénoncent les centrales syndicales en appelant à la grève générale pour le 13 mai contre les excès de la police. La grève est un succès, impliquant pour la première fois le monde du travail à côté du monde étudiant. Grève sur le tas, spontanéité ouvrière, réminiscence de juin 1936, les syndicats sont dans un premier temps débordés, mais encadrent peu à peu le mouvement.
C'est sur fond de lutte des classes généralisée que la contestation universitaire se prolonge. Pompidou, de retour en France, lâche du lest : évacuation de la Sorbonne, libération des étudiants emprisonnés et recherche de contacts avec les syndicats ouvriers. En effet, malgré les élans du 13 mai, les deux mouvements se désolidarisent très vite :les délégations étudiantes venues de la Sorbonne pour fraterniser romantiquement avec la classe ouvrière ne sont pas reçues chez Renault. Pour l'Etat, seule la grève économique représente une menace. C'est donc sur cette crise que doit se concentrer le gouvernement. Les négociations avec les syndicats aboutissent avec les accords de Grenelle le 27 mai qui augmentent le SMIG de 35%.
S'ils satisfont la CGT qui souhaitait obtenir des avantages immédiats, les accords déçoivent la CFDT et surtout une partie de la base, qui souhaite des réformes de structure. Les syndicats ouvriers n'ont pas l'emprise escomptée sur le mouvement, les grèves continuent, le gouvernement semble à court de solution, la crise devient politique.
2.3: Une crise politique
Le 24 mai, la France est paralysée par 10 millions de grévistes. Le 27, lors d'un meeting du mouvement étudiant au stade Charléty, on note la présence de Pierre Mendès France et de quelques notables de gauche. La tentative de récupération du mouvement est manifeste le lendemain, alors que F Mitterrand déclare dans un communiqué de presse que si de Gaulle devait démissionner, il se porterait candidat à sa succession et prendrait Pierre Mendès France dans son gouvernement. De son côté, le PCF organise une puissante manifestation le 29 mai réclamant un "gouvernement populaire". La crise est à son apogée avec la disparition de de Gaulle.
La situation se retourne avec le retour de de Gaulle, sûr de la fidélité de l'armée après sa rencontre avec Massu à Baden-Baden. Dans un message radiodiffusé, de Gaulle demande à ses fidèles de se joindre à une manifestation de soutien et annonce qu'il en appelle à l'opinion en prononçant la dissolution de l'Assemblée nationale.
La "majorité silencieuse" se rassemble autour du Général : le défilé gaulliste de la Concorde à l'Arc de Triomphe connaît un grand succès. Habilement, les gaullistes amalgament les gauchistes et la gauche, d'où un succès écrasant de la majorité aux élections : la France est lasse du désordre. Les législatives de juin sont un triomphe pour la majorité : elle obtient 358 sièges dont 293 pour la seule UDR. En face, 127 opposants forts divisés.
3: LES CONSÉQUENCES DE LA CRISE
3.1: A court terme, au plan politique
Malgré le triomphe électoral du mouvement gaulliste qui obtient pour la première fois la majorité absolue des sièges, les premières divisions au sein du gaullisme apparaissent. Les députés gaullistes envoyés à l'Assemblée sont de tendance nettement conservatrice, ils ont été choisis par une France qui a eu peur du désordre. Non seulement ils montreront des réticences vis-à-vis des tentatives réformistes de de Gaulle, mais en plus, c'est une majorité qui se reconnaît plus en Pompidou qu'en de Gaulle.
Par ailleurs, le chef de l'Etat prend la décision très controversée de remplacer Pompidou par son très fidèle ministre des Affaires Etrangères, Couve de Murville. De Gaulle n'a en effet pas accepté que Pompidou lui fasse ombrage pendant la crise et le besoin de tourner la page se fait sentir. La scission entre les deux hommes s'accentue lorsqu'en 1969, à Rome, Pompidou se propose à la succession du Général. Celui-ci, dont l'autorité a été remise en cause par la crise de mai 68 et qui se voit défié par un de ses proches, veut relancer le régime dans sa vocation réformatrice. Mais le référendum qu'il lance sur la régionalisation et qu'il annonce comme un test de confiance est un échec le 27 avril 1969.
De Gaulle démissionne et la crise de mai 68 en est une cause indirecte.
3.2: A moyen terme, au plan universitaire Edgar Faure qui reçoit la responsabilité écrasante de l'Education Nationale met fin à la grogne étudiante. La loi Edgar Faure réorganise les universités et y introduit notamment tout un système de conseils élus où sont représentés toutes les catégories d'enseignants, les étudiants et les autres personnels de l'université. Le système de cogestion pour lequel le Mouvement de Mai s'était battu triomphe donc d'une certaine manière même si pour sauver la face, les gaullistes parlent plutôt d'un système de participation qui est plus en accord avec leur doctrine.
3.3: A plus long terme, une remise en cause du pouvoir
A long terme, mai 68 aboutit à des changements plus profonds dans la société. Les institutions traditionnelles sont remises en cause : la magistrature, l'armée, la famille, l'Eglise. Partout, de l'entreprise jusqu'à la Présidence de la République, le principe d'autorité est attaqué. C'est cet aspect anti-autoritaire et libertaire ("il est interdit d'interdire") qui va marquer durablement la société et la vie politique françaises. En tout cas, mai 68 représente une grande période de démocratie directe, qui accélère l'évolution des mentalités sur le travail, l'environnement, le rôle des femmes.

Les acteurs:
Daniel Cohn-Bendit:
ll a 23 ans en 1968 et étudie la sociologie à Nanterre.
"Dany le Rouge" (surnom du à la couleur de ses cheveux) est le principal animateur du mouvement du 22 mars.

Alain Geismar:
Il a alors 29 ans et est maître-assistant à la faculté des sciences de Paris.
Ex-militant du PSU, il est secrétaire général du syndicat étudiant SNESUP.
Après 68, il fonde la "Gauche prolétarienne" (maoïste),
(Pour la petite histoire:passe dans la clandestinité en 1970, est emprisonné puis libéré, radié puis réintégré à l'Education nationale où il entreprend une carrière universitaire.
Devenu inspecteur de l'Education nationale, Alain Geismar est entré au cabinet des ministres Claude Allègre et Ségolène Royal)

Jacques Sauvageot:
Il a 25 ans, est inscrit en troisième cycle d'histoire de l'art. Membre des étudiants PSU, il dirige l'Union nationale des étudiants de France (UNEF).

Alain Krivine:
26 ans, a déjà un passé actif de militant de huit ans aux Jeunesses Communistes, il est exclu du PCF en 1966 pour avoir critiqué sa direction.
Il fonde alors les "Jeunesses communistes révolutionnaires" (JCR), d'inspiration trotskiste.
Son mouvement sera dissout en juin 1968.
François Mitterrand:
A 51 ans, tente de récupérer le pouvoir atteint par la révolte étudiante et les grèves.
Le 28, il annonce qu'il est prêt à prendre ses responsabilités en cas de vacance du pouvoir et lance le nom de Mendès-France pour diriger un gouvernement provisoire.

Pierre Mendès-France:
Agé alors de 61 ans, il est le seul responsable politique de premier plan à s'être mêlé aux manifestations étudiantes où il bénéficie d'un préjugé favorable en raison de son éloignement des partis traditionnels.
Le 24 au soir, il fait irruption à la Sorbonne:
"Je suis venu sur les lieux des combats pour être un témoin".
Il assiste, le 27, au meeting du stade Charléty mais refuse de prendre la parole. Au lendemain de la déclaration de François Mitterrand il déclare, le 29 mai:
"Je ne refuserai pas les responsabilités qui pourraient m'être confiées par l'ensemble de la gauche". Il perdra son siège de député en juin.

Michel Rocard:
37 ans, il dirige le PSU depuis un an. Son mouvement participe activement aux "événements".
Le 24, il est au premier rang de la manifestation de soutien à Cohn-Bendit (expulsé de France) aux côtés notamment d'Alain Krivine, Alain Geismar et Jacques Sauvageot, manifestation violemment réprimée par les forces de l'ordre. Ils se retrouvent le 27, au stade Charléty.
  Georges Pompidou:
Vidéo sur la révolte de la jeunesse...
Le Premier ministre (56 ans) est en voyage officiel lors des premiers troubles.
Rentré à Paris le 11, il prend des mesures d'apaisement, ordonne la réouverture des facultés, annonce l'amnistie pour les étudiants mais proclame sa volonté de maintenir l'ordre.
Le 25 au matin, il évoque une "tentative évidente de déclencher un début de guerre civile".
Le 27, il signe les accords de Grenelle.

Christian Fouchet:
56 ans, est ministre de l'Intérieur.Chargé de l'Education nationale jusqu'en 1967, il est l'auteur d'une réforme de l'enseignement supérieur qui alimente l'agitation étudiante de Mai 68.
Pendant les "événements", il conseille vainement la manière forte au Premier ministre.
Dans la nuit du 24 au 25, il qualifie les manifestants de "pègre qui sort des bas-fonds de Paris et qui est véritablement enragée, dissimulée derrière les étudiants..."
Il sera remplacé le 31 mai par Raymond Marcellin, qui se forgera la réputation de "passionné de l'ordre".

Alain Peyrefitte:
42 ans, est ministre de l'Education Nationale depuis un an. Chargé d'appliquer la réforme de son prédécesseur, il est l'une des personnalités au pouvoir les plus critiquées par les manifestants. Il démissionnera le 28 mai.

Maurice Grimaud:
Préfet de police de Paris de 54 ans, il succède à Maurice Papon. Adepte du dialogue, il est, sur le terrain, l'unique porte-parole d'un Etat invisible.
Prônant la modération aussi bien à ses hommes (à qui il rappelle dans une circulaire qu' "on ne frappe pas un homme à terre") qu'aux manifestants, on lui attribue généralement d'avoir évité un bain de sang.

Les affiches de l'époque:




Mai 68 Les archives secrètes de la police L'EXPRESS Mars 1998

Ci dessous deux témoignages (Le Parisien.fr) de cette époque:
* 1: Georges SEGUY:homme politique, résistant et syndicaliste français, Secrétaire général de la Confédération générale du travail (CGT).


Georges SEGUY raconte

* 2: Guy ROUX: joueur puis entraîneur de football français

Guy Roux raconte
** 6 ---------------JUIN 1968------------**


<** EN ALGERIE:
Mise en vente anticipée le 15 juin 1968, d'un Timbre
de l’auteur : Bachir Yelles.
Ce peintre algérien de tendance figurative, né le 12 septembre 1921 à Tlemcen, fut pensionnaire de la Casa de Velázquez de Madrid avant de devenir directeur de l’École Nationale des Beaux-Arts d’Alger, entre 1962 et 1982, puis conseiller technique en charge des projets architecturaux au ministère de la Culture.
L’ouvrier esseulé incarnait les Algériens auxquels le timbre était dédié.
Ce travailleur émigré était reconnaissable à sa moustache, symbole de virilité et d’appartenance au monde des adultes, donnant l’image d’une émigration masculine et non familiale.
Cet Algérien, employé en Europe, portait des gants et lunettes de protection, un bleu de travail ainsi qu’une casquette. Bien que cette panoplie semblât plutôt être celle d’un ouvrier en usine – absence de casque – les deux derniers plans constitués respectivement d’une échelle, d’immeubles en construction et d’une grue campaient pourtant un décor univoque.
L’équipement conférait une impression de stabilité et de permanence au migrant actif représenté au travail, contribuant pleinement au développement économique des pays d’accueil.
Mais cette image véhiculée était-elle fidèle à la réalité des travailleurs algériens en Europe ?

Original de la première enveloppe:

Je n'ai rien trouvé d'autre sur l'Algérie...

Par ailleurs:
* 1er juin:
France : remaniement du gouvernement Georges Pompidou.
* 4 juin:
France : début de la reprise de l’activité dans certains secteurs comme l’EDF-GDF, les transports et les PTT.
Week-end de l'essence retrouvée pour la Pentecôte : 110 morts sur les routes.
* 5 juin :
USA: assassinat de Robert Kennedy à Los Angeles par un Palestinien,
Sirhan Sirhan, le soir de sa victoire aux primaires de Californie; il meurt le lendemain à l'hôpital.
Comme pour l'assassinat de son frère, celui de Robert Kennedy et ses circonstances ont donné naissance à une grande variété de théories du complot, en particulier en ce qui concerne l'existence d'un second tireur.
* 5/7 Juin:
Début de la reprise du travail dans la fonction publique.
Accord gouvernement-paysans. Le SMAG, aligné sur le SMIG, passe à 3 F.
* 7 Juin:
Violents affrontements à Flins entre les grévistes et la Régie Renault, épaulés par les étudiants et les forces de l’ordre.
Mort de Gilles Tautin, lycéen et militant maoïste.
Il meurt noyé dans la Seine en tentant d'échapper à une charge de gendarmes mobiles, aux abords de l'usine Renault de Flins à Meulan.
* 11 Juin:
À Sochaux, heurts violents entre grévistes et forces de l'ordre : 2 morts, 130 blessés.
Manifestations des étudiants dans tout Paris : 72 barricades, 5 commissariats attaqués, plus de 1 500 arrestations.
* 12 Juin:
Décret portant dissolution d'organismes et de groupements.
Le gouvernement interdit les manifestations sur tout le territoire.
14/16 Juin:
Évacuation de la Sorbonne, et de l'Odéon. Les cours reprennent dans les lycées.
23/30 Juin:
Elections législatives. Large victoire des gaullistes UDR et de leurs alliés (Union des démocrates pour la République) qui remportent la majorité absolue des sièges.
L’opposition subit un échec retentissant.
* 15 Juin:

Le Général Raoul Salan:

Général français, militaire le plus décoré de France. Son état de service porte de 1917 à 1959 où il prend sa retraite.
Il participe au putsch des généraux en 1961.
Il est également le chef de l'Organisation armée secrète (OAS) qui lutte pour le maintien du statu quo de l'Algérie française.
Il est condamné à la prison à perpétuité, puis Le 15 Juin 1968 amnistié et réintégré dans le corps des officiers.

* 19 Juin:
Le premier autobus à impériale mis en service régulier à Paris.
* fin juin: Brésil: Violents affrontements, durant trois jours, entre étudiants et police à Rio. La police tire : 4 morts, 50 blessés.
Japon:
Barricades dans le quartier universitaire de Tokyo.
Argentine:
Panique dans un stade de Buenos Aires : 90 morts.
* 29 Juin:
Allocution du général de Gaulle :
« Que la participation devienne la règle et le ressort d'une France renouvelée ! »
Actualités Françaises 12 Juin (Document INA Fr)

Ne pas oublier de mettre le son

** 7 ---------------JUILLET 1968------------**


<** EN ALGERIE:
* 1er juillet - 17 juillet :
Quatrième session du Conseil national palestinien, réuni au Caire. Elle durcit les termes de la charte de 1964. Priorité est donnée à la lutte armée révolutionnaire pour la libération de la Palestine.
Le sionisme est un mouvement « fanatique et raciste ».
Ses buts sont expansionnistes et coloniaux. Ses méthodes sont « fascistes et nazies ».
Les organisations de résistance entrent dans l'OLP (Organisation de libération de la Palestine) et s'emparent de la majorité au CNP (Conseil National Palestinien Jordanie, Cisjordanie, Gaza, de Syrie, du Liban, du Koweït, d’Irak, d’Égypte, du Qatar, de Libye et d’Algérie).
* Emision de timbre à la mémoire de L’émir Abd-el-Kader ben Mahieddine (1808 – 1883)


* 23 Juillet:
Un Boeing d'El Al, capturé en vol par un commando palestinien, est dérouté sur Alger. Les passagers et les membres de l'équipage israéliens sont retenus prisonniers.
Coupure de presse :


24 juillet, France :
Loi d’amnistie pour les faits relatifs à l’Algérie.

Une grâce amnistiante est rendu par le Président Charles De Gaulle, envers tous les condamnés OAS et CNR. (Accord avec Massu !?)
Conformément à ses promesses à Massu De gaulle amnistie les personnes engagées dans l'O.A.S., mais de façon très partielle (effacement de la condamnation et libération des encore détenus) sans plus.
Il faudra attendre Mitterand pour que les décorations soient rendues avec les droits à pension.
Bidault était déjà rentré en mars, et nul n'avait tenté de l'arrêter.

L'amnistie en France est une notion de droit public pénal qui invoque l'« oubli » d'actes contraventionnels, délictueux ou criminels constitués et qui, en temps normal, entraîneraient une sanction pénale.
Par exemple, les accords d'Évian de 1962 comportent une clause d'amnistie pour les infractions commises pendant la guerre d'Algérie en lien avec le conflit.
* 29 Juillet :
- Auto dissolution du CNR-OAS. Le CNR: Créé en référence au Conseil national de la Résistance de 1943, il succède au « Comité de Vincennes » pour la défense de l'Algérie française.
Le Conseil national de la Résistance est un conseil secret fondé le 20 mai 1962, à Rome, par:

** Georges Bidault (Président du gouvernement provisoire de la République française et Ministre des Affaires étrangères),
** Jacques Soustelle(Ministre de l'Information,Ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé du Sahara, des DOM-TOM et de l'Énergie atomique,Ministre des Colonies,Gouverneur général de l'Algérie janvier 1955 – 30 janvier 1956),
** Antoine Argoud .(École polytechnique, Colonel armée de terre Seconde Guerre mondiale Guerre d'Algérie )
** et Pierre Sergent ( Capitaine Légion Etrangère,Légion d'honneur, Seconde Guerre mondiale, guerre d'Indochine, guerre d'Algériecroix de guerre T.O.E., valeur militaire (6 citations) )

Journal officiel du 31 juillet 1968

Par ailleurs:

* 1 Juillet: France.
Le Paris-Marseille déraille près de Lyon ; 5 morts, 76 blessés. - Europe: L’union douanière prévue par le traité de Rome (1957) arrive à son terme.
Les tarifs douaniers entre les différents membres de la CEE disparaissent totalement. Par ailleurs, les Etats membres mettent en place des droits de douanes communs au niveau des frontières extérieures. Toutefois, les barrières douanières ne seront pas complètement abolies puisque des formalités statistiques, de taxation ou de sécurité seront toujours pratiquées aux frontières intérieures.
* 4 Juillet:France.
Début de la grève tournante des pompistes indépendants ; elle durera une semaine.(C'est pas nouveau....) * 5 Juillet:France.
La faculté des sciences de Paris est évacuée par la police, après huit semaines d'occupation par les étudiants.
* 7 Juillet:Polynésie française.
Explosion d'une bombe A de 200 kilotonnes, à Mururoa, premier tir de la troisième campagne d'essais nucléaires française.


Vidéo du tir (Ina.fr)

* 8 Juillet: France
Bilan officiel des événements de mai à Paris ; 1 910 policiers et 1 459 manifestants blessés ; 2,5 millions de dommages sur la voie publique.
Egypte:
Violent incident sur le canal de Suez ; Suez est bombardé par l'artillerie israélienne ; 43 morts, 67 blessés égyptiens.
10 Juillet: France
Mesures fiscales adoptées par le Conseil des ministres ; impôts majorés de 10, 20 et 25 % pour les gros contribuables ; prix de la vignette auto augmenté. Taux des allocations familiales : + 5,5 %.
- Arrestation d’Alain Krivine.
* 14 Juillet: France.
Le général Salan et 11 activistes amnistiés par le général de Gaulle.

Rappel des décorations du Général (ce n'est pas rien....):


Légion d'honneur:
- Chevalier le 5 avril 1922
- Officier le 21 août 1940
- Commandeur le 10 février 1945
- Grand officier le 27 octobre 1948
- Grand croix le 28 août 1952
Médaille militaire le 13 juillet 1958
Croix de guerre 14-18 1 citation
Croix de guerre 1939-1945 8 citations
Croix de guerre TOE 7 citations
Croix de la Valeur militaire 1 citation
Croix du combattant volontaire 1914-1918
Croix du combattant
Médaille coloniale agrafe EXTRÊME-ORIENT
Ordre de l'Étoile noire Grand Croix
Ordre du Dragon d'Annam Grand Croix à titre militaire
Ordre royal du Cambodge Grand Croix
Ordre du Million d’Éléphants et du Parasol blanc Grand Croix
Ordre du Mérite civil Taï Grand Croix
Ordre du Dragon d'Annam Grand Croix à titre civil
Ordre du Nichan Iftikhar Grand Croix
Ordre royal du Cambodge Officier
Ouissam alaouite Grand Croix
Ordre de l'Étoile d'Anjouan Grand Croix
Étoile des Comores Grand Croix Médaille de l'Aéronautique
Ordre royal Muniseraphon du Cambodge
Croix de la bravoure vietnamienne 1 citation
Médaille de la Défense nationale du Cambodge
Médaille commémorative de Syrie-Cilicie
Ordre du mérite syrien
Médaille interalliée 1914-1918
Médaille commémorative de la guerre 1914-1918
Médaille commémorative de la guerre 1939-1945 avec agrafes « Afrique », « Italie », « France », « Allemagne »
Insigne des blessés militaires
Ordre du Mérite militaire d'Annam
Ordre du Règne du roi Savang Vatthana
Ordre du Mérite Militaire Thaï (1950-1954)
Médaille commémorative de la campagne d'Italie 1943-1944
Médaille commémorative de la campagne d'Indochine
Médaille commémorative des opérations de sécurité et de maintien de l'ordre en Afrique du Nord avec agrafe « Algérie »
et à l'étranger:
Distinguished Service Cross
Commandeur de l'ordre de l'Empire britannique
Campagne du Vietnam (Thaïlande)
Mérite Militaire Sena Jay Assed (Cambodge)
* 26 Juillet: Mexique.
50 000 étudiants manifestent à Mexico. La police charge ; 500 blessés.
* 25 Juillet:Promulgation de l’encyclique Humanae vitae
L’encyclique Humanae vitae (vie humaine), portant sur le mariage et la régulation des naissances, est promulguée le 25 juillet 1968 par le pape Paul VI.
Elle suscite de fortes réactions chez les catholiques, notamment à cause de l’absence d’ouverture face à la contraception artificielle jugée inacceptable.

* 30 Juillet :
Après 7 ans d'exil, Jacques Soustelle (CNR) rentre en France à la faveur de l'amnistie.

** 8 ---------------AOÛT 1968------------**


** EN ALGERIE:
L'invasion de la Tchécoslovaqie par les armées soviétiques et celles du pacte de Varsovie venait de commencer. Elle mettra fin à la courageuse tentative de réforme démocratique du système conduite à Prague par des communistes.
Trouvant dans le camps socialiste un allié précieux pour la politique indépendante de l'Algérie, très peu de progressistes ont condamné cette intervention.
Pas de reprobation dans le Pags, à quelques exceptions, celle de Bachir Hadj Ali étant la plus remarquable.
Bachir Hadj Ali: fondateur en 1966 du "Parti de l'Avant-Garde Socialiste" (PAGS)
Il est en septembre arrêté et torturé dans les locaux de la Sécurité militaire à Alger.
Transféré en novembre à la prison de Lambèse il écrit L’Arbitraire sur des feuilles de papier toilette qu'il parvient à transmettre, dissimulées dans des cigarettes évidées, à sa femme Lucette Larribère (Née à Oran en 1920, Lucette s’installe à Alger en 1942. Journaliste à Liberté, l’hebdomadaire des communistes algériens, )lors de ses visites.
Le texte qui décrit les tortures qu'il subit, et dont il conservera de graves séquelles, est publié en 1966 aux Editions de Minuit.
Libéré en 1968, Bachir Hadj Ali est assigné à résidence à Saïda puis Ain Sefra.
Interdit de séjour dans les grandes villes algériennes, il ne regagne Alger qu'en 1974.
BACHARD HADJ ALILUCETTE LARRIBERE
** 31 Août 1968: Du Boeing israélien assurant la liaison Rome-Tel-Aviv dérouté le 23 juillet 1968 par un commando palestinien du FPLP est contraint d'atterrir à Alger.(Algérie) Les passagers et membres de l'équipage du Boeing d'El-Al, sont libérés.



Par ailleurs:

** 2 août:
En France: un tiers des postes de journalistes est supprimé à l’ORTF, 102 journalistes de radio et télévision sont licenciés.
Augmentation du prix de l'essence (2 ou 3 centimes) et du prix des cigarettes (10 %).
Les Ve, VIe et XIVe arrondissements de Paris déclarés « zones sinistrées », après les événements de mai-juin.
** 5 août:
- France: Inauguration du port de Fos avec l'arrivée du minéralier Siglion.
- Espagne: État d'urgence au Pays basque ; trois articles de la constitution sont provisoirement suspendus.
Nombreuses arrestations, de prêtres notamment.
** 7 Août:
- France: manifestations des agriculteurs dans le Vaucluse.
Des tonnes de fruits sont répandues sur les routes et devant la préfecture d'Avignon, par les agriculteurs mécontents de la mévente.
-Portugal: Salazar est frappé d'une hémorragie cérébrale qui le laisse hémiplégique.
** 16 Août:
- Espagne: L'évêché de Bilbao occupé par 40 prêtres pour protester contre l'arrestation d'ecclésiastiques au Pays basque.
- ONU: Condamnation unanime d'Israël par le Conseil de sécurité, après ses raids de représailles contre la Jordanie
. - Israël: Attentats des commandos palestiniens dans la ville juive de Jérusalem.
En représailles, de jeunes Israéliens attaquent le quartier arabe.
** 20/21 Août:
Ecrasement du « Printemps de Prague » et débuts de la Normalisation en Tchécoslovaquie.
Les dirigeants soviétiques s'inquiètent du Printemps de Prague (en particulier de la fin de la censure et de l'annonce de relations économiques plus étroites avec l'Ouest).
La pression s'exerce de différentes manières, mais lorsque tous les moyens pacifiques se révèlent infructueux, près de 600 000 soldats du pacte de Varsovie (à l'exception des Roumains) envahissent la Tchécoslovaquie la nuit du 20 août. Une résistance passive s'organise et a un certain effet, mais les forces soviétiques gagnent peu à peu la partie. Alexander Dubček est limogé en avril 1969.
Fidel Castro approuve l'intervention des troupes du pacte de Varsovie en Tchécoslovaquie.
** 24 Août:
Premier essai (Canopus) d'une bombe à hydrogène (H).
Canopus, est le nom de code pour le premier test par la France d'une arme à fusion nucléaire.
Ce trentième essai nucléaire français fut effectué au-dessus de l'atoll de Fangataufa, en Polynésie française.
Fangataufa a été choisi comme l'emplacement de l'explosion en raison de son isolement à l'écart de la base principale à Moruroa.
La bombe d'un poids d'environ trois tonnes a été suspendue à partir d'un grand ballon rempli d'hydrogène.
Elle a explosé à une altitude de 550 mètres, avec un rendement de 2,6 mégatonnes, ce qui en fait l'essai le plus puissant jamais réalisé par la France.
À la suite de la réussite de la détonation, la France est devenue la cinquième nation thermonucléaire, après les États-Unis, l'Union soviétique, le Royaume-Uni et la République populaire de Chine.


Vidéo Ina.fr sur essai Canopus

Comment fonctionne une Bombe atomique?

** 31 août:
Tremblement de terre de magnitude 7,4 fait 10 488 victimes au Khorassan (Nord Est du pays) en Iran.










** 9 ---------------SEPTEMBRE 1968------------**


** EN ALGERIE:
Lors d’une déclaration à la presse, Houari Boumediene avait précisé la position du pouvoir politique :
Le rôle de la presse nationale pose le problème de la fonction du journaliste et de son rôle.
Pour accomplir sa mission, le journaliste doit défendre une idée.
Le journaliste doit se définir ; il est pour ou contre la révolution.
Dans l’Algérie révolutionnaire, il ne peut être que révolutionnaire et engagé, car il est le porte-parole, le défenseur et la voix de la Révolution

De cette prise de position découla le statut du journaliste, établi par l’ordonnance n° 68-525 du 9 septembre 1968, qui dressait le cadre d’exercice, avec une carte officielle, de cette profession forte de 300 à 400 membres.
Afin d’éviter toute mutation, d’un service à un autre, ou tout limogeage, les journalistes se contentèrent de suivre les ministres dans leurs déplacements, d’annoncer les plans de développement ou les projets en cours, passant sous silence les sujets épineux. En vue de verrouiller l’édifice, l’APS (Algérie Presse Service), agence de presse nationale apparue en décembre 1961, reçut définitivement le monopole de l’information puis de sa distribution en septembre 1964 Elle prenait la suite de l’AFP.



** PAR AILLEURS:
* 1 Septembre:
Augmentations de tarifs du gaz et de l'électricité : + 3 %, et des assurances automobiles : + 5 %.
Le nombre de chômeurs supérieur à 450 000 depuis trois mois ; le clignotant d'alerte s'allume. (ce n'est que le début....)
* 4 Septembre:
France: Le contrôle des changes est supprimé.
Israël: Attentat des commandos palestiniens à Tel-Aviv ; 1 mort, 49 blessés.
Les auteurs seront arrêtés deux jours plus tard.
* 9 Septembre:
17e conférence de presse du président de la République, qui déclare « La France n'a jamais cessé de travailler à mettre un terme au système des deux blocs ». « Aucun système de pensée, de volonté ou d’action ne saurait inspirer la France, sinon celui que les événements ont suscité depuis juin 1940. » « Eloge » de G. Pompidou, mis « en réserve de la République. » Évocation des grandes réformes en préparation (Sénat, régionalisation, participation, Université).
* 14 Septembre:
Le palais idéal du facteur Cheval, à Hauterives (Drôme), classé monument historique.


* 18/20 Septembre:
Mexique: L'armée investit l'université de Mexico, occupée par les étudiants depuis juillet ; 20 morts.
* 21 Septembre:
URSS: Retour sur Terre de la capsule inhabitée Zond 5 ; elle a fait le tour de la Lune.
conçu comme un précurseur d'un engin lunaire habité.
La sonde Zond 5 contenait entre autres un mannequin équipé d'un compteur de radiations et une charge biologique de deux tortues de Horsfields, de mouches, de vers de farine, de plantes, de graines, de bactéries, etc. Ce fut la première sonde à emporter des êtres vivants aussi près de la Lune
* 24 Septembre:
Mexique: Heurts entre étudiants et policiers toute la nuit à Mexico ; une quinzaine de morts, plus de 1 000 arrestations.
* 25 Septembre:
France: Premiers résultats du recensement : la population française, le 1er mars 1968, était de 49 795 010 personnes.
* fin Septembre:
Dans son livre, Frédérique Neau-Dufour écrivait sur Yvonne De Gaulle:


** 10 ---------------OCTOBRE 1968------------**


** EN ALGERIE:
Pour octobre 1968, Je n'ai rien trouvé d'événements importants en Algérie...
** PAR AILLEURS:
* 1 Octobre:
France:
- Augmentation des tarifs de l'abonnement téléphonique : + 20 %. Hausse des tarifs SNCF passagers (sauf banlieue) + 4,76 %.
- Le billet unique métro-autobus en service à Paris.
- Les premiers spots de publicité sont diffusés sur la première chaîne de télévision française.
* 2 Octobre:
- France:
Nouveau président du Sénat : Alain Poher (CD) succède à G. Monnerville, qui assumait la présidence depuis vingt et un ans.
- Mexique:
Nuit sanglante à Mexico. Place des Trois-Cultures, l'armée tire sur la foule d'un meeting d'étudiants ; bilan officiel : 40 morts, plusieurs centaines d'arrestations.
Bilan médiatique : 300 morts
* 10 Octobre:
Un nouveau souffle à l’enseignement supérieur
Au lendemain de la crise de mai 1968, Egar Faure, alors ministre de l’Éducation nationale, soumet au Parlement une loi modifiant le fonctionnement des universités. Tenant compte des revendications étudiantes, cette loi d’orientation assure aux universités une autonomie plus importante, tant sur le plan financier que pédagogique.
* 12 Octobre:
- Brésil:
Répression contre les étudiants ; 739 dirigeants, réunis en congrès à São Paulo, sont arrêtés par la police.
- Mexique:

Ouverture officielle des XVIe jeux Olympiques, à Mexico.
Avant la cérémonie d’ouverture au stade olympique, la tension est grande, car le massacre de la place des Trois-Cultures laisse craindre que diverses manifestations viennent ternir la fête olympique.
Cent mille personnes prennent place dans les gradins peu après midi.
Dans la loge d’honneur, Pedro Ramírez Vázquez, président du comité d’organisation, et Avery Brundage, président du C.I.O., accueillent Gustavo Díaz Ordaz, chef de l’État mexicain, salué par vingt et un coups de canon.
Les trompettes jouent l’hymne national, d’immenses anneaux olympiques gonflables s’élèvent dans un ciel bleu azur illuminé par un soleil radieux.
Le long défilé des délégations, où la minijupe, accessoire vestimentaire dans l’air du temps occidental, côtoie les toges traditionnelles africaines, ravit le public.
Gustavo Díaz Ordaz proclame l’ouverture des Jeux.
Le parcours de la flamme olympique a épousé l’itinéraire qu’emprunta jadis Christophe Colomb quand il découvrit l’Amérique, puis la flamme fit escale dans l’antique cité de Teotihuacán, où elle fut exposée au sommet de la pyramide de la Lune. Désormais, la torche se trouve dans la main non pas d’un sportif, mais, pour la première fois depuis l’instauration du relais en 1936, dans celle d’une sportive, Enriqueta Basilio, qui pénètre dans le stade sous les acclamations.
La jeune femme gravit les 90 marches de l’escalier et embrase la vasque olympique. Pablo Garrido prête le serment des athlètes, dix mille pigeons sont lâchés et s’envolent.
La cérémonie se termine sans incident, confirmant que les militaires sont rentrés dans leurs casernes et que le souvenir des étudiants massacrés sur la place des Trois-Cultures n’émeut guère le mouvement olympique…



Quelle image pourrait mieux le symboliser que celle des poings levés des sprinters noirs américains, Tommie Smith et John Carlos,, sur le podium du 200 m, pendant l'exécution de l'hymne américain... six mois après l'assassinat de Martin Luther King ?
Ils seront suspendus et exclus du village olympique.
* 14 Octobre:
- "Le 100 mètres en moins de 10 secondes"
Jim Hines, coureur américain, est le premier homme à passer sous la barre des dix secondes avec 9'95'' pour courir le cent mètres. Il s'adjuge ce record pour 15 ans.
- Première émission télévisée en direct de l'espace
Les trois astronautes de la navette spatiale Apollo 7 Walet Cunningham, Donn Eisele et Walter Schirra, communiquent avec la Terre au cours de la première émission télévisée retransmise depuis l'espace.
Parti le 11 octobre, la mission Apollo 7 restera en orbite autour de la terre jusqu'au 26 décembre.


* 20 Octobre:
- Grèce:

Mariage de Jacqueline Kennedy et d'Aristote Onassis dans l'île de Scorpios.
* 25 Octobre:
- France:
Scènes de violence : saccage des locaux du journal Action, à Paris, par un commando.
La préfecture d'Ajaccio est plastiquée.
Accord Fiat-Citroën sur la constitution d'un holding, dont Fiat possédera 15 %.
Le 10 Octobre 1968 De Gaulle dit « non » au rachat de Citroën par Fiat. -Turquie:
Le général de Gaulle arrive à Ankara pour une visite officielle de cinq jours.
* 26 Octobre:
- Israël:
Violent duel d'artillerie le long du canal de Suez ; 20 morts.
* 26 Octobre:
Pour condamner Maurice Picard Prefet de la République, la Cour de Sûreté n'a pas eu besoin de preuves
La "Cour de Sûreté de l'Etat": Créée le 15 janvier 1963, cette juridiction est une sorte de tribunal d'exception devenu permanent.
Elle est née des soubresauts de la fin de la guerre d'Algérie, du désir qu'avait le pouvoir de voir « convenablement» juger les rebelles de l'O.A.S. Pas de jurés, symboles de la « participation » du peuple à la justice, mais trois militaires de haut grade et deux juges civils.
La guerre d'Algérie est oubliée, les O.A.S. ont été amnistiés, mais la Cour de Sûreté a subsisté, avec ses pouvoirs exorbitants...
« C'est un procès d'intention que l'on nous fait, relevait M° Richard Dupuy, un procès de Moyen Age auquel il manque le corps du délit.
Vous ne pouvez pas avancer que, tel jour, à telle heure, le préfet Picard a communiqué à telle personne tel document. »
L'accusation ne l'a pas pu. Et la D.S.T., malgré une longue sùrveillance, pas davantage. Mais la justice d'Etat est passée. Il ne s'agissait pas de savoir si Maurice Picard était coupable, au sens classique, mais s'il était nuisible à l'Etat....
Maurice Picard passera sept ans en prison
* 30 Octobre:
- URSS:
Succès spatial soviétique : Lancé le 26 Octobre Soyouz 3 et son pilote Beregovoï sont récupérés après quatre jours de vol circumterrestre (81).
* 31 Octobre:
- France:
Le mouvement d'extrême-droite Occident est dissous par décision du Conseil des ministres.

"Occident"

La croix celtique était l'un des symboles d'Occident.
Occident, fondé en 1964, était un mouvement politique français d'extrême droite. Dissous le 31 octobre 1968, il fut remplacé par Ordre nouveau.
Le 27 octobre 1968, à la suite du saccage par les militants d'Occident du local du Snesup (Syndicat national de l'enseignement supérieur) puis du journal Action, un groupe commun pro-chinois et anarchiste investissait le café Relais-Odéon, lieu de rendez-vous habituel des militants d'Occident, y répandait plusieurs bidons d'essence avant de lancer un cocktail Molotov entraînant un incendie dont les dégâts furent chiffrés à 250 000 F (de l’époque).
Le 31 octobre, devant les risques d'engrenage, Raymond Marcellin, ministre de l'Intérieur, faisait adopter par le Conseil des ministres la dissolution d'Occident, par application de la loi du 10 janvier 1936 sur les groupes de combat et milices privées, avec effet le lendemain 1er novembre 1968.
Au mouvement Occident s’est substituée « une kyrielle de groupuscules qui avaient vocation à se rassembler dans une seconde phase, afin de contourner l’obstacle de la reconstitution de ligue dissoute.

** 11 ---------------NOVEMBRE 1968------------**


** EN ALGERIE:
** 1 Novembre 1968:
A minuit un incendie important à MILIANA menaçant une usine de Poudre. Compte tenu du faible moyen de défense contre le feu de nombreux pompiers voilontaires ou pas furent morts.
** 15 Novembre 1968
L'article ci-dessous est paru dans le quotidien Le Provençal, France, page 15
Plusieurs "soucoupes volantes" ont survolé Alger
Plusieurs objets volants non identifiées qu'on appelle encore "soucoupes volantes", ont survolé Algers dans la nuit de mercredi à Jeudi.
En effet, deux employés administratifs de l'hopital "Aït Idir", Chaffai Mohamed Chérif et Youssefi Ali, et un journaliste de l'agence de presse algérienne "A.P.S." ont aperçu du côté de Bouzareah, plusieurs objets très lumineux (une quinzaine environ) évoluer dans le ciel à grande vitesse.
Ces objets, qui selon les dires des témoins, avaient une forme triangulaire, ou circulaire, se dirigeaient vers le nord.
D'autre part, ces mystérieux objets en forme de soucoupes volantes ont également été aperçus par des témoins au-dessus de la ville de Kolea et de ses environs.
** PAR AILLEURS:
** 3 Novembre 1968
- Italie:
Inondations catastrophiques, depuis 48 heures, dans le nord ; 94 morts.
** 4 Novembre 1968
- France:
Bilan des accidents de la route pendant le week-end de la Toussaint : 188 morts, 1 437 blessés.
** 5 Novembre 1968
- USA. Richard Nixon élu président des États-Unis, avec 499 704 voix d'avance sur H. Humphrey.
** 8 Novembre 1968
- Grande-Bretagne:
Bruce Reynolds, le cerveau de l'attaque du train postal, arrêté à Torquay.
L’attaque du train postal Glasgow-Londres est une attaque de train commise le 8 août 1963 à Ledburn en Angleterre contre le train postal Glasgow-Londres et considérée à l'époque comme le « casse du siècle
Le convoi est arrêté au milieu de nulle part, vidé de 120 sacs de billets.
C’est un record : 2, 6 millions de livres sterling sont subtilisées, soit, excusez du peu, l’équivalent de 50 millions d’euros actuels.
** 9 Novembre 1968
-Bruxelles:
La libre circulation des travailleurs à l'intérieur du Marché commun (6 Pays...) entre en vigueur.
** 11 Novembre 1968
- France:
Quatrième transplantation cardiaque réalisée à Lyon sous la direction du professeur Michaud.
** 12 Novembre 1968
- France:
Bilan des accidents de la route pendant le week-end du 11 Novembre ; 95 morts, 735 blessés.
Les réseaux ferroviaires espagnol et français reliés pour la première fois ; un système pallie désormais la différence d'écartement des voies.
** 17 Novembre 1968
- Tchécoslovaquie:
Le plénum du comité central confirme la fin de la libéralisation ; les étudiants occupent les universités durant trois jours.
- URSS: Zond 6, satellite inhabité, se pose en douceur, après avoir contourné la Lune.
** 19 Novembre 1968
- ONU:
L'Assemblée générale rejette une nouvelle fois l'entrée de la Chine aux Nations unies
(58 voix contre, 44 pour, dont la France, et 33 abstentions).
** 22 Novembre 1968
- Israël:
Attentat des organisations palestiniennes à Jérusalem ; 11 morts, 60 blessés.
** 24 Novembre 1968
- France:
Le contrôle des changes est rétabli : les touristes n'ont droit qu'à 700 F.
** 30 Novembre 1968
- Cuba:
Pour la 18ème fois cette année, un avion américain est détourné sur Cuba par des révolutionnaires.

** 12 ---------------DECEMBRE 1968------------**


** EN ALGERIE:
** 28 Décembre 1968:
L'accord "Franco-Algérien" est un accord signé entre la France et l'Algérie le 27 décembre 1968 et qui règlemente les circulations, l'emploi et le séjour des ressortissants algériens en France. Cet accord a été publié en France au Journal officiel du 22 mars 1969 . Depuis sa publication, il a été modifié par trois avenants :
le premier en 22 décembre 1985,
le deuxième en 28 septembre 1994
et le troisième en 11 juillet 2001
La circulation, le séjour et le travail des Algériens en France sont régis de manière complète
Cela signifie qu'ils relèvent d'un régime spécifique.
Le droit commun ne leur est pas appliqué, à l'exception de certaines dispositions de procédure. Les titres de séjour délivrés en application de l'accord portent le nom de "certificats de résidence". Ils ont une durée d'un an ou de 10 ans.
Les principales spécificités de ce régime sont les suivantes : L'entrée des Algériens en France est facilitée par l'absence d'exigence de visa de long séjour pour la délivrance de titres de séjour aux conjoints et parents de Français.
Les Algériens bénéficient de la liberté d'établissement pour exercer une activité de commerçant ou une profession indépendante.
Les ressortissants algériens peuvent accéder plus rapidement que les ressortissants d'autres États à la délivrance d'un titre de séjour valable 10 ans.
Ainsi, le conjoint algérien d'un Français se voit délivrer un certificat de résidence de 10 ans après un an de mariage et le parent d'un enfant français l'obtient à l’échéance d'un premier certificat de résidence d'un an.
Les membres de famille admis au séjour en France au titre du regroupement familial reçoivent un titre de séjour de même durée que la personne qu'ils rejoignent. Ils reçoivent donc un certificat de résidence valable 10 ans dès leur arrivée sur le territoire français si l'accueillant est porteur d'un tel titre de séjour.

** 20 Décembre 1968:
Le lieutenant colonel Gorel, né à Batna donc pied noir, alias Cimeterre, trésorier de l'O.A.S., arrêté en octobre 62 à Marseille, condamné (l'amnistie des déclarations d'intention d'évian c'était que pour le F.L.N. et ses amis), libéré par anticipation à l'occasion du 14 juillet 66, déjà victime d'une tentative d'enlèvement est enlevé, torturé et assassiné.
Cette affaire n'a jamais été élucidée.
Le trésor de l'O.A.S. a fait saliver bien des esprits faibles, il était malheureusement dépensé dès que constitué, l'O.A.S. payait des soldes à ses clandestins, et des prestations sociales aux familles de ses soldats victimes de la répression

** Par AILLEURS:
** 1 Décembre 1968:
Augmentation de 5 % des tarifs marchandises par route et voie d'eau, de 6,2 % en moyenne à la SNCF.
Les taux de la TVA sont majorés ; en conséquence, augmentation de certains prix :
- carburants (essence à 1,01 F le litre à Paris)soit 1.22 € actuel (INSEE),
-électricité,
- gaz industriels,
-coiffeurs, etc.
Le SMIG passe à 3,08 F.(Insee: soit 3.72 € de 2018. Le tx horaire actuel est de 9.88 €)

** 2/3 Décembre 1968:
Italie:
Manifestations en Sicile ; la police tire à Syracuse ; 2 morts.
Défilés et manifestations après les heurts de Sicile ; violences à Milan et à Gênes (50 blessés). Grève générale en Sicile.

** 5 Décembre 1968:
Exercice du droit syndical dans l'entreprise :
le projet de loi est voté par l'Assemblée nationale par 438 voix, contre 4 et 22 abstentions.



** 8 Décembre 1968:
Cinq attentats au plastic en quarante-huit heures à Paris et Besançon, contre Renault et différentes banques.
Une étudiante est arrêtée.

** 16 Décembre 1968:
Espagne :
Inauguration de la synagogue de Madrid, la première en Espagne depuis 1492.

** 21 Décembre 1968:
USA:
Lancement d'Apollo 8 vers la Lune, avec les astronautes Borman, Lovell et Anders.


Appollo 8 sera en orbitre autout de la lune le 24 Décembre
Et retour sur terre le 27 Décembre

** 23 Décembre 1968:
Naissance du mannequin italien Carla Bruni-Tedeschi.

** 20 - 22 Décembre 1968:
Congrès national extraordinaire de la SFIO à Puteaux, qui décide la création d’un nouveau « parti socialiste » en 1969.
Guy Mollet annonce qu'il ne sera pas candidat au poste de secrétaire général du nouveau parti socialiste.

** 26 Décembre 1968:
Grèce:
Attentat d'un commando palestinien contre un Boeing d'El Al sur l'aérodrome d'Athènes ; 1 mort.
cet attentat marque le début du terrorisme lié à la situation géopolitique du Proche-Orient.
Liban:
Raid de représailles israélien sur l'aérodrome de Beyrouth après l'attentat d'Athènes ; les avions arabes sont détruits au sol.
Émotion dans les grandes capitales.
de Gaulle décide de mettre l'embargo sur les fournitures d'armement à Israël au lendemain du raid israélien sur l'aéroport de Beyrouth.

ANNEE 1969



**01---------------JANVIER 1969------------**

EN ALGERIE:
L’arrivée de Boumediene au pouvoir coïncide avec l’installation définitive des militaires au pouvoir.
Le coup d’État du 19 juin 1965, qualifié a posteriori de « sursaut révolutionnaire », inaugure un régime où le pouvoir d’État se perpétue exclusivement par le haut, par la cooptation au sein d’un groupe détenant la force armée.
Dans l’immédiat, un gouvernement est formé le 10 juillet 1965, dirigé par l’austère colonel Boumediene, ancien instituteur en Égypte ayant rejoint le fln en 1954 et promu, depuis 1960, chef d’état-major de l’aln.
Homme secret et inflexible, idéologue volontaire, il a peu de considération pour le fln qui, malgré sa réorganisation, demeure sans pouvoir réel, et s’appuie sur l’armée pour gouverner. Grâce à la redoutable sécurité militaire, il élimine peu à peu ses opposants :
Mohamed Khider en 1967 et Belkacem Krim en 1970 – ce dernier avait annoncé la création en octobre 1967 du Mouvement démocratique de renouveau algérien. Aït Ahmed et Boudiaf vivent en exil à l’étranger.
Le Conseil de la Révolution lui-même est épuré : seul Abdelaziz Bouteflika, inamovible ministre des Affaires étrangères, conservera ses fonctions.
L’accentuation du caractère autoritaire de l’État ne fait donc guère de doute.
Les structures du nouveau pouvoir algérien sont rapidement renforcées de façon à encadrer totalement la population. Ainsi, la Charte communale confère aux assemblées populaires communales, élues au suffrage universel sur proposition du parti, le soin de gérer les affaires de chaque commune.
La Charte de la wilaya – département – du début 1969 crée sur le même modèle une assemblée populaire de wilaya.
Celle-ci est dirigée par le wali, une sorte de préfet nommé par le pouvoir central.
En Janvier Voyage officiel du Colonel Boubedienne au MAROC pour signer un accord de 20 ans sur l'examen des questions bilatérales. Ceci dans le cadre d'une politique commune de détente...

PAR AILLEURS:
LES ACTUALITES FRANCAISES INA
LES ACTUALITES FRANCAISES INA


** 1er janvier : la Tchécoslovaquie devient une fédération.
France:
Le plafond de la sécurité sociale passe de 1 200 F à 1 360 F.
L'assurance maladie des travailleurs indépendants entre en vigueur.
Le prix de la journée d'hôpital, à Paris, augmente de 18,5 % (147 F).
Augmentation du prix de l'essence (1,04 F le litre à Paris).
L'allocation de devises pour le tourisme est fixée à 1 000 F par an ; un carnet de change est institué.
Belgique: Le permis de conduire devient obligatoire.
Viêt-nam:
Bilan des pertes en 1968 : 14 521 morts et 92 564 blessés US.
Depuis 1961, les Américains ont perdu 30 543 hommes.
** 5 janvier :
URSS.
Lancement réussi d'une sonde perfectionnée : Vénus 5, suivi de Vénus 6, cinq jours plus tard. ** 6 janvier :
Paris décide l'embargo sur les livraisons de matériel militaire à Israël.
** 8 janvier :
France:
Les attentats du FLB : 14 personnes sont déférées devant la cour de sûreté de l'État ; 15 autres, dont 4 prêtres, seront inculpées dans les jours suivants.
** 16 janvier :
Jan Palach, étudiant à Prague, s’immole par le feu Place Venceslas pour protester contre l’invasion de la République socialiste tchécoslovaque par l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) en 1968 ; il meurt le 19 janvier.
Son suicide, suivi de celui de Jan Zajíc le 25 février, symbolise aux yeux du monde la résistance désespérée du peuple tchécoslovaque face à l’oppression80.
Les troupes soviétiques sont rejointes par des conseillers civils et militaires qui viennent encadrer la politique de « Normalisation ».
** 18 janvier :
Japon:
Reconquête, par la police, de l'université de Tokyo, tenue par les étudiants depuis près d'un an.
** 19 janvier :
France:
Un drapeau du FNL hissé à la flèche de Notre-Dame de Paris ; la police mettra toute la matinée pour l'en retirer.
** 20 janvier :
Richard Nixon succède à Lyndon Johnson à la présidence des États-Unis
** 21 janvier :
Manifestation de fonctionnaires en Uruguay . La police tire ; 1 mort, 50 blessés. ** 24 janvier :
France:
Le centre universitaire de Vincennes, occupé par les étudiants, est pris d'assaut par la police ; violents heurts durant toute la nuit. 270 interpellations au Quartier latin et à Vincennes.
Espagne:
L'état d'exception est décrété pour trois mois :
libertés d'expression et de la presse sont supprimées ; plusieurs centaines d'arrestations.
** 27 janvier :
Irak:
15 Irakiens, dont 9 juifs, accusés d'espionnage sont pendus ; longue démonstration anti-israélienne dans les rues de Bagdad.
** 28 janvier :
La Finlande entre dans l’OCDE82. USA:
Un forage pétrolier sous-marin explose au large de la Californie nouvelle marée noire






**02---------------FEVRIER 1969------------**

EN ALGERIE:
Février 1969 : Yasser Arafat est élu président du Comité exécutif de l'OLP.
** 2 Février:
France:
Le général de Gaulle, à Quimper, annonce le référendum sur la régionalisation et la transformation du Sénat.
Après avoir été plusieurs fois reporté, le référendum est fixé au 27 avril 1969. Israël: Manifestation de 4 000 jeunes filles arabes, à Gaza. L'armée charge ; 93 blessés.
** 9 Février:
Inde:
Émeutes à Bombay ; 49 morts, 500 blessés.
** 18 Février:
Suisse:
Un commando palestinien attaque un avion d'El Al sur l'aéroport de Zurich ; un assaillant est tué, 6 blessés.
(Signé ARAFAT Prix Nobel de la Paix 1994...)
** 20 Février:
France:
Grève surprise du réseau Sud-Est de la SNCF durant deux jours.
** 21 Février:
Israël:
Attentat des Palestiniens dans un supermarché à Jérusalem ; 2 morts, 10 blessés.
(Signé ARAFAT Prix Nobel de la Paix 1994...)
France:
Contenu de l'édition du Journal parlé après écoute en ligne :
Les titres du journal -
* Projet d'une Association économique européenne avec la Grande Bretagne
* Réunion du Parlement Européen sur l'agriculture
* Le premier vol de l'avion "Concorde"
* Paris - Visite du ministre des affaires étrangères d'Autriche
* La visite de Richard NIXON en Europe
* Congrès de la Fédération des Oeuvres éducatives et de Vacances
* Allocution d'Edgar FAURE, ministre de l'Education nationale, sur les étudiants contestataires et la réforme de l'enseignement
* La situation à l'université de Nanterre
* Cannes - Colloque sur la direction des entreprises
* Grève surprise à la SNCF
* Manifestations des commerçants et artisans
* Moyen Orient - Deux attentats à la bombe à Jérusalem
* Situation en Israël
* Etats Unis - Réforme syndicale
* La guerre au Biafra


INFOS INA

** 22 Février:
Grande-Bretagne:
La presse britannique publie l'entretien entre de Gaulle et l'ambassadeur Soames ;
le président français aurait proposé un accord avec Londres qui porterait un coup fatal au Marché commun.
** 24 Février:
France:
Grève sauvage dans certains ateliers Renault au Mans.
Conséquence : Billancourt sera bloqué quatre jours plus tard et 3 500 personnes devront cesser le travail.
** 25 Février:
France: 6 mineurs ensevelis à Biver, près de Gardanne (Bouches-du-Rhône).

CEREMONIE des OBSEQUES

Le puits Gérard a été foncé en 1941 et mis en service en 1949.
Profond à l'origine de 615 mètres, en 1976, sa profondeur sera portée à 723 mètres, il permet l'exploitation des couches de la Grande Mine du champ de Gréasque. Avec les venues d'eau qui limitent les zones d'exploitation, les "coups de toit" sont les principaux dangers auxquels sont exposés les mineurs du bassin.
Imprévisibles, ce sont de brutales explosions, avec projection du front de taille.
Elles entraînent la dislocation et le renversement du soutènement, le gonflement du mur qui vient plaquer le personnel et le matériel contre le toit et l'écraser. Le tout s'accompagne d'un bruit sourd semblable à celui qui intervient lors d'une volée d'explosifs.
Ce sont ces "coups de toits" qui ont endeuillé la mine de Gardanne.
Tchécoslovaquie:
Nouveau drame à Prague : le lycéen Jan Zajic (17 ans) se suicide par le feu, place Venceslas.
** 28 Février:
France:
Déménagement du ventre de Paris:
Les halles de Paris déménagent à Rungis, après une dernière nuit traditionnelle.
Embouteillages monstres sur l'autoroute du Sud.
Après un ultime marché, une première vague de commerçants replie ses étals et quitte le centre de Paris. Depuis des mois, cet exode massif est redouté. Beaucoup craignent un saut dans l’inconnu après d’innombrables nuits passées dans le dédale des Halles.
La presse en parle même comme du «déménagement du siècle» ou de «l’équivalent du débarquement de Normandie».
Au total, ce sont donc 20 000 personnes, 1 000 entreprises, 10 000 m3 de matériel et 5 000 tonnes de marchandises entassés à l’arrière de 1 500 camions, qui prennent la route de Rungis. Si, face à l’ampleur exceptionnelle du convoi, le recours à l’armée a été un temps envisagé pour l’encadrer, chacun a pu gérer son moyen de transport. Les fleuristes ouvrent la marche avec leurs 10 000 colis de fleurs, suivis des grossistes des produits de la mer et de ceux des fruits et légumes.
Finalement, le trajet se déroule sans aucun incident. Commerçants et marchandises arrivent à bon port tout au long du week-end.
Le marché de Rungis peut donc ouvrir sur un site flambant neuf de 232 hectares à la date prévue :
le lundi 3 mars 1969.
Quatre ans plus tard, le marché de la viande installé à la Villette, ainsi que ses abattoirs, rejoindront également le Val-de-Marne. Le plus grand marché du monde était né.

**03---------------MARS 1969-- ---------**

EN ALGERIE:
Décret n° 69-243 du 18 mars 1969 portant publication de l'accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République Démocratique et populaire algérienne,
relatif à la circulation,
à l'emploi et au séjour en France des ressortissants algériens et de leurs familles,

complété par un protocole, deux échanges de lettres et une annexe, signé à Alger le 27 décembre 1968
L'accord franco-algérien se trouve de portée supérieure au code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (CESEDA) car il « régit d'une manière complète les conditions dans lesquelles les ressortissants algériens peuvent être admis à séjourner en France et à y exercer une activité professionnelle, ainsi que les règles concernant la nature des titres de séjour qui peuvent leur être délivrés et leur durée de validité, et les conditions dans lesquelles leurs conjoints et leurs enfants mineurs peuvent s'établir en France ; qu'il suit de là que les dispositions du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile relatives aux différents titres de séjour qui peuvent être délivrés aux étrangers en général et aux conditions de leur délivrance, ne sont pas applicables aux ressortissants algériens, lesquels relèvent à cet égard des règles fixées par l'accord précité »
L'accord doit donc être impérativement appliqué dès lors qu'il concerne des ressortissants algériens. ** 24 mars 1969:
— Première réunion à Oran de la Cour révolutionnaire de justice afin de juger Belkacem Krim en fuite, et ses complices, en tout une cinquantaine de personnes, pour la plupart accusées d’ atteinte à la Sûreté de l’Etat, port et détention prohibés d’armes, tentative d’assassinat sur la personne du responsable du Parti, Ahmed Kaïd.
Belkacem Krim est condamné à mort par contumace, 9 réclusions perpétuelles et des peines de prison de durée variable.

PAR AILLEURS:
** 01 Mars 1969:
Syrie:
Démonstration de force de l'armée, sous la conduite du général Hafez Assad, contre le président de la République, qui demeure cependant au pouvoir.
** 02 Mars1969:
L'avion supersonique Concorde effectue son premier vol à Toulouse.


** 03 Mars 1969:
Après près de huit cents ans passés dans le fameux « ventre de Paris »: Dans la nuit du 2 au 3 mars 1969, 30 000 personnes participent au déménagement des Halles de Paris vers le marché de Rungis.
Si le métier de Fort des Halles a disparu, beaucoup de symboles sont toujours très présents et des dynasties de grossistes poursuivent leur activité à Rungis.
L’amour du produit se transmet ainsi de génération en génération, avec un maître mot: la qualité pour tous.
Le Marché de Rungis, c’est cette France traditionnelle, des terroirs, des marchés, des bistrots.
C’est la simplicité, la convivialité, l’authenticité, la solidarité, l’énergie d’entreprendre qui animent chefs d’entreprises et salariés.
Ce savoir-faire unique va permettre à Rungis de devenir le plus grand marché de produits frais du monde.
* Egypte:
Nasser dénonce le cessez-le-feu signé avec Israël en novembre 1968 et reprend les hostilités ;
le 8 mars, il fait bombarder par son artillerie les positions de Tsahal sur le canal de Suez.
Les combats s’intensifiront en avril 70.
** 11 mars 1969:
Israël:
Golda Meir devient premier ministre d’Israël.

05/03/1969 Naissance à Dakar du rappeur français MC Solaar.

**04---------------AVRIL 1969------------**

EN ALGERIE:
Boumediene règne en autocrate, perpétuant le système du parti unique, mais dirigeant surtout grâce à l'État et l'armée.
Plusieurs opposants s'exilent alors :
Bachir Boumaza, l'ex-vice-président du Conseil de Ben Bella, se réfugie en France en 1966,
tandis que son homologue Saïd Mohammedi est mis sous résidence surveillée;
Hocine Aït Ahmed, chef du Front des forces socialistes, s'évade de la prison d'El-Harrach et s'exile en Suisse,
de même que son camarade Ali André Mécili, (Sera assassiné en France en 1987);
Le 7 Avril Belkacem Krim (exilé en France) et deux autres accusés sont condamnés à mort pour atteinte à la sûreté de l'État.
En fait l'ex-ministre des Affaires étrangères du GPRA, Belkacem Krim, (sera assassiné à Francfort en 1970.)
Sinon comme souvent on ne trouve pas garnd chose comme données....

Par ailleurs:
* 4 Avril 1969:
- USA:
Le docteur Denton Cooley réalise la première implantation d'un cœur artificiel au Texas Heart Institute de Houston. Le patient, Haskell Karp, ne survivra que trois jours à cette greffe.
(Depuis, près de 150 implantations ont été effectuées dans le monde, avec différents types de cœur artificiel et un taux de réussite oscillant de 20 à 60 %.) * 8 Avril 1969:
- Israël:
Violents incidents sur le golfe d'Akaba ; tirs de roquettes jordaniens et bombardement de l'aviation israélienne.
- France:
Des commandos d'artisans et commerçants mettent à sac le bureau des contributions de La Tour-du-Pin (Isère).
- Italie:
Émeutes à Battipaglia, à la suite de licenciements massifs. La police tire ; 3 morts, 200 blessés.
* 10 Avril 1969:
- France:
Entretien télévisé du général de Gaulle avec Michel Droit, avant le référendum sur la cration des régions et la réforme du Sénat fixé au 27 avril.


Vidéo INA

* 11 Avril 1969: - France:
Nationale 6 barrée, à Bourgoin (Isère), par les commerçants, qui protestent contre l'emprisonnement de Gérard Nicoud, responsable des incidents de La Tour-du-Pin. Bagarres avec les CRS ; 24 blessés.
* 16 Avril 1969:
- France:
Opération rideaux baissés : succès de la grève nationale des petits commerçants et artisans.
Le gouvernement exonère 300 000 personnes de la taxe complémentaire et réforme l'assurance obligatoire des travailleurs indépendants.
* 25 Avril 1969:
- France:
De Gaulle, à la télévision, demande solennellement les Français à approuver le projet et rappelle qu'il démissionnera si le pays ne lui accorde pas sa confiance.
L'enjeu du référendum dépasse ainsi de loin la réforme des institutions et la régionalisation, qui ne sont nullement imposées par la situation, comme l'a été la réforme universitaire.
De Gaulle, n'écoutant pas les voix qui lui conseillent de renoncer au référendum ou au moins de ne pas engager sa responsabilité, veut aller jusqu'au bout de l'épreuve de vérité :
"Si je suis désavoué par une majorité d'entre vous (...) ma tâche actuelle de chef de l'Etat deviendrait impossible et je cesserai aussitôt d'exercer mes fonctions".
En personnalisant la consultation, réduite à un "quitte ou double", le Général prend le risque de coaliser non seulement les forces hostiles à la réforme, mais aussi celles qui s'opposent à son pouvoir.
"Un plébiscite ne se discute pas, il se combat", a d'ailleurs déclaré Pierre Mendès France.
Moi ou le chaos. * 27 Avril 1969:
France:
Référendum : le projet de loi sur la régionalisation et la réforme du Sénat est rejeté par 53,17 % des suffrages exprimés.
* 28 Avril 1969:
France. 0 h 11, le général de Gaulle se démet de ses fonctions.
À midi, Alain Poher, président du Sénat, prend sa place de Président de la République
une nouvelle élection présidentielle doit intervenir dans un délai maximum de trente cinq jours.
- Cours record de l'or à Paris : 7 805 F le kilo en barre.
- 4e semaine de congés payés adoptée à l'unanimité par l'Assemblée nationale.

**05---------------MAI 1969------------**

EN ALGERIE:
Je n'ai rien trouvé en relation avec l'Algérie....Google fait défaut??

Par AILLEURS:
* 1 Mai 1969:
- France:
Les honoraires des médecins spécialistes augmentés de 2 F pour les visites, de 3 F pour les consultations.
La CGT et l'UNEF annulent leurs défilés du 1er mai. Les manifestations sont interdites par le ministre de l'Intérieur ; 700 arrestations préventives à Belleville, où les gauchistes ont décidé de manifester.

* 2 Mai 1969:
- France:
Un commando d'extrêmiste pénètre de force dans le lycée Louis-le-Grand, à Paris.
Un garçon a une main arrachée par une grenade. L'établissement est fermé pendant 10 jours.

* 4 Mai 1969:
- USA:
Crise des universités : batailles entre étudiants et policiers à l'université du Wisconsin et à Madison ; 200 blessés.

* 10 Mai 1969: Moins d'un mois après s'être retiré du pouvoir, le général de Gaulle décide d'accomplir un voyage à l'étranger tandis qu'en France, on s'apprête à élire un nouveau président.
Il choisit la République d'Irlande (qu'il visite du 10 mai au 19 juin) :
c'est un pays qu'il affectionne (on lui connaît des ancêtres irlandais du côté maternel)

* 13 Mai 1969:
- Malaisie.:
Violente flambée raciale entre Malais et Chinois, à Kuala-Lumpur, durant deux jours.
L'armée intervient ; 200 morts.

* 16 Mai 1969:
- France:
Quatrième semaine de congés payés.

* 23 Mai 1969: - France:
Le physicien Leprince-Ringuet perd son poste de professeur à Polytechnique, sur décision du gouvernement.

* 27 Mai 1969:
- France:
Bilan des accidents de la route pour le week-end de la Pentecôte : 126 morts, 1 505 blessés.

* 30 Mai 1969: - Argentine:
Grève générale, activité économique totalement arrêtée.
Second jour de batailles de rues à Cordoba ; plus de 30 morts, une centaine de blessés.
- Curaçao:
Violentes émeutes ouvrières. Le quartier central de Willemstad est détruit ; 4 morts, 500 blessés.
- Équateur:
Sévères affrontements avec la police à Guyaquil ; 6 étudiants tués.

** 06---------------JUIN 1969----------

EN ALGERIE:
Via Google : Rien de marquant au cours du mois...
on notera qu'en Egypte Nasser déclenche une guerre d'usure contre Israël dans la région du canal de Suez.
Il met en place le plan « Granit », qui doit neutraliser l’aviation israélienne et permettre la reconquête du Sinaï.
Israël réplique par des raids aéroportés puis des bombardements massifs sur le canal et le golfe de Suez. Il parvient à détruire les matériels anti-aériens de l’Égypte.
le sulfureux Général Khaled Nezzar dans mémoires militaires intitulées Sur le front égyptien :
la 2e brigade portée algérienne, 1968-1969.
L’ouvrage relate ses souvenirs de commandant de cette unité incorporée à l’armée égyptienne pendant la « guerre d’usure » qui, après la défaite arabe de juin 1967, a opposé l’Égypte aux forces israéliennes occupant le Sinaï et n’a pris fin qu’en août 1970.
traductions: f PAR AILLEURS:
* 1 Juin 1969:
Premier tour des présidentielles Pompidou en tête (44,46 %). devant A. Poher (23,30 %)
La rumeur d'Orléans est une affaire à la fois judiciaire, médiatique et politique qui se déroula dans la ville d'Orléans (Loiret).
Cette rumeur a pour sujet les prétendues disparitions de jeunes femmes dans des cabines d'essayage de magasins de lingerie tenus par des juifs, en vue de les prostituer à l'étranger.
Une rumeur quasi identique s'est propagée à Amiens. Elle est restée embryonnaire dans plusieurs autres villes de France.
La rumeur est considérée éteinte à la mi-juin, même si quelques événements ponctuels continuent d'en parler. Début juillet, la campagne qui a contré la rumeur s'arrête et les autorités classent l'affaire
* 15 Juin 1969:
Georges Pompidou est élu président de la République, avec 58,20 % des suffrages exprimés....


avec comme Premier ministre de juin 1969 à juillet 1972, Jacques Chaban Delmas avec un ambitieux programme d’établissement d’une "nouvelle société".
Celle-ci passe par une série de mesures concrètes telles que :
augmenter deux fois plus vite les dépenses pour l’Education nationale que pour les autres ministères,
développer l’enseignement technique,
rendre autonomes les universités et l’ORTF,
décentraliser le pouvoir au bénéfice des collectivités locales,
moderniser et rationaliser les administrations,
assurer une politique de grands travaux aménageant le territoire,
instaurer un dialogue constant avec les syndicats...
Parmi ses grandes réformes, la mensualisation des salaires pour tous, qui met fin à la distinction entre les employés payés au mois et les ouvriers payés à l’heure ou au rendement.
Valéry Giscard d'Estaing devient ministre des finances.
* 25 Juin 1969:
Achille Peretti (UDR) est élu président de l'Assemblée nationale. Sont amnistiées les infractions suivantes, lorsqu'elles ont été commises antérieurement au 20 juin 1969 :
1° Contraventions de police ;
2° Délits pour lesquels seule une peine d'amende est encourue.

** 06---------------JUILLET 1969----------

EN ALGERIE:
57 ans aprés on ne peut pas oublier le MASSACRE du 5 Juillet 1962 à ORAN
pour plus de précisions vous pouvez aller à Juillet 1962 de mon site

Mais en image:



* 8-9 juillet :
l’Algérie adhère à l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) lors de la conférence tenue à Vienne.
* 21 Juillet:
Première édition du festival panafricain qui s'est déroulé à Alger.
De grands défilés artistiques dans les rues de la ville et des représentations musicales venant de tous les coins de l'Afrique sous le signe des mouvements de libération des pays africains oppressés à l'époque....
Bla bla bla...
* 26 Juillet:
Une caravelle d'Air Algérie s'écrase près de Biskra ; 35 morts.

PAR AILLEURS: * 5 Juillet:
Concert gratuit des Rolling stones à Hyde park 500 000 personnes présentes (2 jours après la mort de Brian Jones)-
Première apparition publique de son remplaçant Mick Taylor.
Le concert devait être le concert de « présentation de Mick Taylor », devenu le « concert d'adieu à Brian Jones ».
* 11 au 13 juillet,
France : congrès d'Issy-les-Moulineaux : la SFIO devient le PS (Parti Socialiste).
* 15 Juillet:
Corse: Une exploitation agricole située route de Ghisoni sur la commune de Ghisonaccia a été saccagée dans la nuit de dimanche à lundi. Environ 1600 clémentiniers ont été coupés.
* 19 Juillet:
Le britannique John Fairfax achève sa traversée en solitaire de l´Atlantique à la rame en six mois.
* 20 Juillet:
Le belge Eddy Merckx gagne son premier tour de France pour sa première participation, devant les français Roger Pingeon et Raymond Poulidor.
Pour cette 56ème édition du tour, Eddy Merckx remporte toutes les victoires : maillot jaune, maillot vert, meilleur grimpeur, meilleur équipe, trophée du combiné et combativité.
* 19 20juillet :
Moyen Orient:
Opération Bulmus. Un raid des Forces de défense israéliennes détruit une station radar égyptienne dans le golfe de Suez. la Force aérienne israélienne attaque massivement les positions égyptiennes dans le secteur nord du canal de Suez. L’offensive aérienne dure jusqu’en décembre, et parvient à détruire les matériels anti-aériens de l’Égypte.
* 21 Juillet:
Le 16 juillet, la fusée Saturne 5 lance Apollo 11 depuis cap Kennedy en Floride. Après 4 jours de vol, le module lunaire Eagle se pose sur l'astre mort, dans la mer de la tranquilité.
C'est à 3h56, le 21 juillet 1969 (heure de Paris), que Neil Armstrong pose le pied sur le sol lunaire (21h56 le 20 juillet 1969, heure de Houston). Buzz Aldrin le rejoindra 15 minutes plus tard, tandis que Micheal Collins reste en orbite à 100 km d'altitude de la Lune.
Les deux astronautes américains restent 13 heures sur la surface, et prélèvent des échantillons du sol. Ils rejoignent ensuite Micheal Collins et reviennent sur Terre, où ils passent 17 jours en quarantaine par mesure de sécurité.
Il y a eu 6 autres missions Apollo prévues avec alunissage dont une, Apollo 13, interrompue en plein espace, et donc sans avoir touché le sol lunaire.
La "Jeep lunaire" est apparue lors du programme Apollo 15.
Au total, environ 380 kg de roche furent prélevés.

Vidéo INA sur les premiers pas sur la lune...

* 22 juillet:
Espagne : le général Franco désigne son successeur avec l'assentiment des Cortès : le prince don Juan Carlos de Bourbon qui devient "Prince d’Espagne".
* 27 Juillet:
Quinze phoques remontent le Rhône ; ils sont aperçus près d'Arles.

< ** 06---------------AOÛT 1969----------

EN ALGERIE:
Quatre condamnations à mort dans l'affaire de l'attentat d'avril 1968 contre le colonel Boumediène
La cour révolutionnaire d'Oran a condamné à mort, mercredi, quatre personnes impliquées dans l'attentat commis contre le colonel Boumediène en avril 1968 :
l'ex-commandant Amar Mellah,
Mohammed Tahar Bounezzane,
Mebarek Agueguena,
Mebarek Betira.
Deux accusés ont été condamnés à la réclusion criminelle, douze à des peines de trois à vingt ans de prison et quatre à des peines, avec sursis.
Le Monde:
L'ex-commandant Mellah avait déjà été condamné à mort voici quinze jours par la même cour pour sa participation au soulèvement militaire du 14 décembre 1967 .
Présenté comme " le principal instigateur et auteur " de l'attentat, il avait rejeté, au cours de son interrogatoire, lundi, la responsabilité de cet attentat sur l'ex-colonel Tahar Zbiri.
Mais différentes précisions apportées à l'audience ont indiqué que l'ancien chef d'état-major de l'armée algérienne, recherché alors dans le massif de l'Aurès, était de ce fait isolé et que les deux hommes avaient éprouvé des difficultés à communiquer.
Le procureur général, M. Ahmed Draïa, qui est, rappelons-le, directeur de la sûreté générale, a, d'autre part, fait ressortir dans son réquisitoire " l'esprit aventurier et irresponsable " d'Amar Mellah.
L'attentat avait été perpétré par un membre du corps des C.N.S. (C.R.S. algériens, dépendant de la sûreté nationale) chargé de la garde du palais du gouvernement, Zeroual Moussa, qui fut tué par les services de sécurité. Mohammed Tahar Bounezzane était chargé de couvrir la fuite de Zeroual Moussa après l'attentat, à la préparation duquel participèrent Mebarek Agueguena et Mebarek Betira.
Les vingt-deux accusés ont été présentés par le procureur général comme appartenant à un " consortium du crime ", à une " bande assimilée à des anarchistes ".
" Le peuple, a-t-il déclaré encore dans son réquisitoire, a frémi et continue de frémir devant la perspective du désordre et du chaos, et aujourd'hui crie justice et exige le châtiment des coupables ".
Le procès s'est déroulé très rapidement.
La lecture de l'acte d'accusation, les interrogatoires des accusés, le réquisitoire du procureur général et les plaidoiries ont duré en tout quatorze heures.
Le jugement a été rendu après que la cour eut délibéré pendant deux heures trente.
Comme au précédent procès, les peines prononcées par la cour révolutionnaire ont été généralement plus fortes que celles qui avaient été requises par le procureur général.
Dans leurs plaidoiries, les neuf avocats - tous Algériens - ont demandé une individualisation des peines selon la responsabilité assumée par les accusés. On a remarqué que plusieurs avocats qui avaient accepté de plaider dans la précédente affaire ne l'ont pas fait dans celle-ci.
-

PAR AILLEURS: * 1 Août: (Comme toujours....)
Hausse de 4 % du prix du gaz et de l'électricité.
* 4 Août:
France: Bilan du week-end sur les routes : 158 morts, 2 850 blessés.
* 8 Août:
France: Dévaluation du franc de 12,5 %, décide un Conseil des ministres extraordinaire.
(Premières « mesures d'accompagnement » : prix bloqués jusqu'au 15 septembre)
Plus de classe le samedi après-midi dans l'enseignement primaire, décide l'Éducation nationale.
* 10/15 Août:
Grande-Bretagne: Les émeutes s'étendent à toute l'Irlande du Nord et à Belfast en particulier ; 600 blessés en deux jours et 5 morts.
Lourd bilan après une nouvelle nuit d'émeutes le 16 en Irlande du Nord : 8 morts, 500 blessés....
* 18 Août:
France: Naufrage du bateau la Fraidieu sur le lac Léman ; 24 morts. Les causes du naufrage sont multiples.
La première réside dans le fait que le navire était en surcharge. En effet, conçu pour transporter 50 personnes, celui-ci en emportait 58 le jour du naufrage.
Également, les experts s’aperçoivent que la coque du navire est fissurée, permettant à l’eau de s’engouffrer à l’intérieur.
Enfin, la panique qui gagna le bord lorsque le navire commença à sombrer est également une cause du nombre élevé des victimes, ajouté au fait que de nombreuses personnes à bord ne savaient pas nager.
Bilan du week-end de l'Assomption sur les routes : 215 morts, 5 039 blessés.

< ** 06---------------SEPTEMBRE 1969----------

EN ALGERIE:
Rien de significatif en Algérie mais satisfaction de la situation en Libye:
1er septembre : déposition du roi Idris de Libye.
Le capitaine Mouammar Kadhafi prend le pouvoir et proclame la République arabe libyenne.
Kadhafi modifie les termes des contrats passés avec les compagnies pétrolières. Il obtient une hausse des prix, impose un contrôle et une limitation de la production.

PAR AILLEURS:
* 1 Septembre:
France: Présentation du projet de « Nouvelle Société » par le Premier ministre Jacques Chaban-Delmas.
Jacques Chaban-Delmas pratique avec Jacques Delors une politique de réforme et d’ouverture, et négocie avec les syndicats sur les conditions de travail et les rémunérations.
Le plan d’assainissement du ministre des Finances Valéry Giscard d'Estaing est mis en application.
- Bilan du week-end de rentrée : 144 morts, 5 000 blessés.
- Six cents kg d'opium saisis sur un cargo italien à Nice.
* 2 septembre : Décés de Hô Chi Minh, président du Viêt Nam.
* 10 Septembre:
France: Début de la grève des agents de conduite SNCF. Le réseau paralysé dès le lendemain et pendant 8 jours.
Le trafic est de nouveau normal à la RATP après un mouvement de grève de six jours.
* 21 Septembre:
Aux Etats-Unis, le premier lien ARPANET (ancêtre d'Internet) est établi entre des universités.
ARPANET est le premier réseau à transfert de paquets développé aux États-Unis .
Le projet fut lancé en 1966, Le concept de commutation de paquets, qui deviendra la base du transfert de données sur Internet, était alors balbutiant dans la communication des réseaux informatiques.
Les communications étaient jusqu'alors basées sur la communication par circuits électroniques, telle que celle utilisée par le réseau de téléphone, où un circuit dédié est activé lors de la communication avec un poste du réseau.
ARPANET a été écrit par le monde universitaire et non militaire, ce qui a probablement influencé l'Internet que l'on connait aujourd'hui
Les universités de Los Angeles, Santa Barbara, de l'Utah et de Standford constituèrent les premiers noeuds de ce réseau : basé sur les théories sur les transferts de paquets de Leonard Kleinrock.
Leonard Kleinrock. né le 13 juin 1934, est l'un des principaux inventeurs du principe de la commutation de paquets, la technologie sur laquelle repose l'Internet, alors qu'il était étudiant au Massachusetts Institute of Technology . Il développa la théorie mathématique des réseaux de données.



** 10---------------OCTOBRE 1969----------

EN ALGERIE:
En Algérie, sur Google Je n'ai pas trouvé grand chose comme événements .....
Sinon que suite aux inondations de Tunisie le 9 Octobre: Le colonel Boumediène a adressé, pour sa part, un message de solidarité annonçant la prochaine arrivée de secours algériens....
le 2 Octobre: Des inondations ont également eu lieu dans le sud et l'est de l'Algérie, dont le bilan s'établit à quatre morts, une vingtaine de blessés et près de vingt mille personnes sans abris.
Les dégâts matériels causés par les pluies torrentielles, qui se sont abattues sur les oasis (notamment dans les régions de Touggourt et El Oued) et dans les Aurès, sont importants.
La récolte de dattes dans la région de Biskra a été entièrement détruite, et des dizaines de villages sont isolés.
M. Ahmed Medeghri, ministre algérien de l'intérieur, s'est rendu dans les régions sinistrées, où il coordonne personnellement l'acheminement des secours aux victimes.
M. Maurice Schumann est en une visite officielle de deux jours le 2 octobre à Alger, au cours de laquelle il aura des entretiens avec plusieurs ministres algérien ", et sera reçu par le colonel Boumediène.
M. Michelet, ministre d'État chargé des affaires culturelles, l'avait précédé en juillet dans la capitale algérienne à l'occasion du Festival africain.
Mais c'est la première fois qu'un chef de la diplomatie française se rend en Algérie depuis l'accession à l'indépendance, alors que M. Bouteflika et plusieurs de ses collègues sont venus entre-temps à Paris.
M. Michel Debré, le prédécesseur de M. Schumann au Quai d'Orsay, avait conçu le projet à deux reprises : il l'ajourna une première fois, en décembre 1968, après l'échec de " négociations commerciales, et dut à nouveau y renoncer en avril 1969, après le départ du général de Gaulle.



PAR AILLEURS:
* 1 Octobre:
** A Toulouse, le Concorde    dépasse le mur du son, pendant cinquante-deux minutes, à la vitesse légèrement supersonique de Mach 1,05 (environ 1 200 kilomètres à l'heure).
**Augmentation du SMIG de 3,15 à 3,27 F.

* 9 Octobre:
Tunisie:Tragique bilan de deux semaines d'inondations : 438 morts, 100 000 sinistrés
Le bilan des dégâts matériels est également très lourd. Mille logements ont été détruits (ce qui équivaut au plan de construction d'une année) et l'on dénombre provisoirement près de quatre vingt mille sans abri.
L'armée et la garde nationale multiplient leurs efforts à travers tout le territoire, et au fur et à mesure qu'elles progressent dans les zones isolées par les inondations elles découvrent d'autres destructions, d'autres drames.
Une vingtaine de ponts ont été emportés, des routes sont défoncées, des voies ferrées arrachées.
L'agriculture a souffert cruellement, elle aussi, de cette pluie diluvienne, qui aurait dû être providentielle. Les arbres fruitiers, noyés, ont perdu leurs fruits d'automne dans le torrent, qui a également arraché les cultures maraîchères.
Dans certaines régions, 30 à 50 % du cheptel ont disparu, emporté par les eaux.
Dans la vallée de la Medjerda, les silos à grains sont noyés.
Un avion américain a apporté des médicaments et deux mille couvertures. Mais il faut surtout souligner le remarquable effort du nouveau régime libyen, qui a dépêché trois avions, transportant 3 tonnes de vivres, de vêtements et de médicaments, et un convoi de trente camions qui amènent des secours par la route dans les régions sinistrées du Sud.

* Le projet de moratoire en faveur des rapatriés a reçu un accueil favorable de tous les groupes
L'Assemblée nationale l'examen d'un projet de loi constituant,jusqu'à l'entrée en vigueur de mesures d'indemnisation, un moratoire en faveur des rapatriés ayant contracté des dettes pour des biens dont ils ont été dépossédés sans indemnité ou ayant bénéficié, en vue de leur réinstallation, de prêts accordés par des organismes de crédit ayant passé des conventions avec l'État (Crédit hôtelier, Crédit agricole, Crédit foncier).
Jusqu'à cette date, aucune poursuite autre que pénale ne pourra être engagée à l'encontre de ces personnes et de celles qui, avec elles, sont tenues à titre de caution ou de débiteurs solidaires.
Le projet de loi prévoit en outre l'" effacement des sûretés " dont bénéficient pour les prêts de réinstallation les organismes de crédit cités ci-dessus.
"L'amnistie hier, le moratoire aujourd'hui, l'indemnisation demain, mais quand ? " * 11 Octobre:
l’expédition de deux astronautes vers la Station spatiale internationale (ISS) a échoué.
La fusée Soyouz-FG a décollé à 10h40 (heure de Paris) du cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan.
Quelques minutes après le décollage, le moteur du deuxième étage du lanceur a subi une défaillance et il n'a pas pu atteindre la vitesse suffisante pour placer en orbite la capsule habitée Soyouz MS-10.
L’équipage a dû suivre une procédure d'atterrissage d’urgence.
Deux astronautes se trouvaient à bord et un retour en bonne santé.
* 12 Octobre:
Soyouz 7 est un vol du programme spatial de l'Union soviétique lancé le 12 octobre 1969.
Il fait partie de la mission commune avec Soyouz 6 et Soyouz 8 (13 Octobre) qui a vu trois vaisseaux Soyouz en orbite ensemble, au même moment, emportant un total de sept cosmonautes
* 16 Octobre:
Marcel Boiteux, Directeur général d’EDF, annonce lors de l'inauguration de la Centrale nucléaire de Saint-Laurent, et l’abandon de la filière nucléaire française (graphite gaz) pour l'américaine PWR (Pressurized Water Reactor), décidée par Georges Pompidou.
** La filière des réacteurs nucléaires à l'uranium naturel graphite gaz (UNGG) est une technologie de réacteur refroidi au gaz.
. Ces centrales ont été utilisées pour produire du plutonium, pour la fabrication d'armement atomique, et de l'électricité.




** Le réacteur à eau pressurisée(REP), également appelé réacteur à eau sous pression ou PWR
Ce réacteur se compose de trois circuits, qui lui permettent d'utiliser l'énergie fournie par la fission des atomes d'uranium contenus dans son « cœur nucléaire ».
Dans le circuit primaire, les REP utilisent de l'eau comme fluide caloporteur et pour faire office de modérateur, ce qui les classe dans la famille des réacteurs à eau légère.
Cette eau primaire qui réfrigère le cœur du réacteur est maintenue sous haute pression (environ 150 bar) pour rester sous forme liquide.
La vaporisation de l'eau du circuit secondaire se fait au niveau des générateurs de vapeur ce qui n'est pas le cas dans les réacteurs à eau bouillante (REB) où il n'y a qu'un circuit.


* 18 Octobre:
Soyouz 8 regagne la Terre. Soyouz 6 (faux départ) et 7 l'ont précédé de deux jours.
* 27 Octobre:
L'usine Renault du Mans occupée par les ouvriers à la suite de la décision de lock-out.
* 28 Octobre:
"Sophie Duguet" rendue à ses parents contre un million de francs de rançon

Vidéo sur l'affaire...



** 11---------------NOVEMBRE 1969----------

EN ALGERIE:
* 1 Novembre 1969:
Les sociétés Sonatrach et Sopefal (nom du groupe français ELF-ERAP au sein de l'Association coopérative franco-algérienne ASCOOP) annoncent une découverte de pétrole à Guellala, à une douzaine de kilomètres d'Ouargla, sur une parcelle de l'ASCOOP.
Le deuxième forage réalisé sur cette parcelle a permis d'obtenir une production de l'ordre de 400 tonnes par jour.
Cette découverte est la dixième de l'ASCOOP, dont le programme d'investissement pour l'année 1969 est de 220 millions de francs.

* 4 Novembre 1969:
Une mission de la Fédération des industries mécaniques et transformatrices des métaux (F.I.M.) conduite par son président. M. François Peugeot, s'est tenu pendant une semaine en Algérie, au cours duquel elle a été reçue notamment par M. Belaïd Abdesselam, ministre de l'industrie et de l'énergie.
Les industriels Français de ce secteur se préoccupent en effet des conséquences que pourraient avoir, à terme, sur le volume de leurs ventes en Algérie,
* d'une part l'institution en avril dernier d'un monopole d'Etat sur l'importation du matériel mécanique ;
* d'autre part la concurrence croissante des firmes ouest-allemandes, et surtout italiennes.
(On sait aussi qu'à la suite du non-respect par la France de la totalité de ses engagements en ce qui concerne l'achat des vins d'Algérie, les sociétés nationales algériennes ont été invitées à s'approvisionner le moins possible en France).

* 10 Novembre 1969:
En application d'un arrêté d'expulsion, un Algérien, M. Keloufi Adel Khader, ouvrier d'usine à Roubaix, demeurant à Tourcoing, a été arrêté vendredi matin et conduit à Marseille, où il sera embarqué pour l'Algérie.
Ancien membre du F.L.N. pendant la guerre d'Algérie. M. Adel Khader avait été menacé à plusieurs reprises d'expulsion, en raison de ses activités politiques.
Il militait dans le mouvement la Gauche prolétarienne, surnommé Mao-Spontex.
A la suite de cette expulsion, la Gauche prolétarienne a publié un communiqué de protestation dans lequel, parlant de la " répression " frappant les travailleurs immigrés...

* 21 Novembre 1969:
IMPORTANTE DÉCOUVERTE DE PÉTROLE EN ALGÉRIE
La Société pétrolière algérienne à capitaux publics SONATRACH (acronyme de Société nationale pour la recherche, la production, le transport, la transformation, et la commercialisation des hydrocarbures)a découvert de nouvelles couches d'hydrocarbures à l'oued Noumer, à une trentaine de kilomètres au sud de Ghardaïa.
Le premier forage a produit du gaz à haute teneur en gazoline. Son débit est évalué à 2 millions de mètres cubes par jour.
Le deuxième forage a permis de découvrir du pétrole, qui a jailli avec un bon débit de 400 tonnes par jour, mais également du gaz.
Les spécialistes de la SONATRACH soulignent les bonnes caractéristiques du pétrole et du gaz, qui sont d'une qualité sans précédent en Algérie.

* 28 Novembre 1969:
Enseignement:En 1964, on avait proclamé un peu vite que la scolarisation totale des enfants âgés de six à quatorze ans serait effective huit ans plus tard.
En réalité, le chiffre de la population scolaire que l'on prévoyait pour 1972 - 2 650 000 enfants - devait être atteint dès 1966 (l'Algérie, avec un taux d'accroissement de population parmi les plus élevés du monde : 3,3 %, comptera en 1970 57 % de moins de dix-huit ans). Le fourmillement des enfants se pressant aux abords des écoles est devenu l'un des spectacles les plus courants de l'Algérie d'aujourd'hui.
À la rentrée de l'automne 1969, les écoles primaires algériennes ont accueilli plus de 1 800 000 enfants (dont approximativement 40 % de filles), tandis que les établissements d'enseignement secondaire en recevaient environ 300 000 (dont 50 000 filles).
Pour la première fois en Algérie, plus de la moitié des enfants d'âge scolaire (53 %) ont eu le privilège - ressenti ici comme tel - de s'asseoir sur les bancs de l'école.

PAR AILLEURS:
* 2 Novembre 1969:
Tunisie:
Bourguiba réélu président de la République, avec 99,76 % des suffrages.(presque 100%...) * 3 Novembre 1969:
Les Accords du Caire (accords secrets) qui ont été signés le 3 novembre 1969 entre les délégations libanaise et de l'OLP réunies au Caire pour tenter de mettre fin à la crise opposant les mouvements palestiniens, sous l'action des fedayins de l'OLP, et l'armée libanaise.
ce texte instaure un compromis en réaffirmant la souveraineté du Liban tout en légalisant la présence armée des Fedayins palestiniens de l'OLP dans le sud-Liban.

* 11/12 Novembre 1969:
France:
Bilan du week-end sur les routes : 244 tués et 5 208 blessés.

* 14 Novembre:
Départ de la mission Apollo 12.
Apollo 12 atterrit sur la Lune, Charles Conrad et Alan Bean effectuent la seconde marche sur le sol lunaire.
France:
160 arrestations préventives à Paris de responsables des mouvements gauchistes.
Manifestations à Paris et en province contre la guerre au Viêt-nam. 2 651 personnes interpellées.

* 19 Novembre 1969:
Le footballeur brésilien Pelé marque son millième but.

* 24 Novembre:
Retour de la mission Apollo 12.


VIDEO APPOLO 12

Pendant le mois: De nombreuses grèves dans les secteurs du CEA Commissariat à l'Energie Atomique et EDF/GDF

** 12---------------DECEMBRE 1969----------

EN ALGERIE:
* 24 Décembre 1969:
Vives réactions arabes après le verdict de Winterthur
La condamnation, des trois Palestiniens auteurs de l'attentat de Kloten à douze ans de réclusion a suscité de vives réactions dans les capitales arabes y compris à Alger. " La justice suisse devrait baisser la tête de honte et d'opprobre ", écrit, au Caire, le quotidien Al Ahram, car les Palestiniens sont des " héros défendant la destinée de leur patrie usurpée ", tandis que l'agent israélien (qui a été acquitté) " n'est qu'un tueur à gages ".
À Rabat, un porte-parole de l'Organisation de libération de la Palestine (O.L.P.) a affirmé qu'après un tel jugement " la justice du monde entier était en danger ".
Pour sa part, le Front populaire pour la libération de la Palestine (F.P.L.P.) s'est déclaré décidé " à poursuivre l'ennemi partout où il se trouve (...), à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de la Palestine ".
Quelques heures après avoir appris son acquittement, M. Mordechaï Rachamim a regagné Tel-Aviv, où il a été chaleureusement accueilli.
Le gouvernement israélien lui a adressé ses félicitations et a déclaré qu'il appréciait ce " juste verdict "

La commission administrative de l'Association générale des travailleurs algériens (A.G.T.A.) vient de décider la dissolution de l'Association.
Créée en 1957 au sein du F.L.N., l'A.G.T.A. a, selon un communiqué, " apporté sa contribution à la lutte de libération nationale et à la formation générale et syndicale des travailleurs émigrés ".
Elle agissait notamment en France, en Belgique et, dans une moindre mesure, en Allemagne de l'Ouest.
Après l'indépendance de l'Algérie, en 1962, l'A.G.T.A. eut une action légale, mais, toujours selon le communiqué, " elle connut les vicissitudes que connurent le F.L.N. et l'U.G.T.A. (Union générale des travailleurs algériens, syndicat unique en Algérie) ".
On assista à des luttes de tendance entre les partisans de MM. Ahmed Ben Bella, Mohamed Khider et Krim Belkacem notamment, le seul point commun de ces fractions, qui prenaient périodiquement le pouvoir à l'A.G.T.A., étant une opposition au régime du colonel Boumediène.
Après avoir estimé que " depuis l'indépendance l'Algérie a connu des transformations importantes et remporté un certain nombre de succès ", l'A.G.T.A. affirme " son attachement indéfectible à la révolution algérienne et au socialisme " et déclare que " les travailleurs -algériens continueront à militer dans les centrales syndicales françaises dont ils sont membres ".

* 26 Décembre 1969:
Une polémique a éclaté ces temps derniers dans la presse algérienne entre, d'une part, M. Hachemi Larabi , administrateur de la chambre de commerce et d'industrie d'Alger, tenu ici pour favorable à l'association du capital privé algérien à l'industrialisation de l'Algérie, et, d'autre part, les partisans de l'étatisation de l'économie algérienne.
Le dernier épisode de ce débat public, qui passionne une grande partie de l'élite locale, s'est déroulé la semaine dernière au Centre français de documentation technique d'Alger, où M. Larabi a réaffirmé, au cours d'une conférence, qu'il y avait " une place pour le secteur privé en Algérie, ce problème ayant été réglé par la loi ".
L'administrateur de la chambre économique d'Algérie faisait allusion à l'existence du code des investissements de 1966, lequel constitue, selon lui, " le seul document de ce genre au monde à offrir des garanties aux investissements des nationaux ". Ce code, qui a remplacé celui de 1963, resté lettre morte, prévoit, en effet, qu'en cas de nationalisation d'un établissement industriel, algérien ou étranger, agréé par la commission nationale des investissements, son propriétaire est indemnisé dans un délai de neuf mois. Fort de l'existence de ce texte, et s'appuyant sur des déclarations officielles (notamment l'appel au capital national lancé par le président Boumediène, le 19 juin 1968, et un rapport du F.L.N. de 1967 invitant les détenteurs algériens de capitaux à " lutter vigoureusement contre la psychose de nationalisation "), M. Larabi estime que dans la période actuelle l'État " n'encourage pas suffisamment les investisseurs privés nationaux ".
En outre, il pense que " les secteurs réservés " prévus par le code de 1966 devraient être définis afin que les nouvelles entreprises privées ne se trouvent pas en concurrence avec des sociétés d'État, comme cela est parfois le cas.
Les interlocuteurs autorisés de M. Larabi, sans rejeter explicitement l'apport du capital privé algérien, considèrent que l'administrateur de la chambre de commerce d'Alger se fait le défenseur inconscient de " la bourgeoisie compradore " dont on doit, au contraire, " préparer... la disparition et la conversion progressive dans une société socialiste de simples producteurs ". Ils assurent aussi que " l'investisseur privé algérien n'a pas la capacité effective d'un entrepreneur, restant plus un commerçant... qu'un chef d'entreprise industrielle ". * 28 Décembre 1969:
À la suite de la visite du maréchal Gretchko, ministre soviétique de la Défense, en juillet 1968, des techniciens russes ont été chargés de l'entretien de la base de Mers el-Kébir, tandis que Moscou intensifiait ses livraisons de matériel militaire à l'armée algérienne.
Un tournant capital:
Le 28 décembre 1968, un important accord économique et commercial est conclu entre les deux pays.
Qualifié par les responsables de tournant capital dans les rapports algéro-soviétiques, cet accord prévoit des achats annuels par l'URSS de 5 millions d'hectolitres de vin pour les sept prochaines années (contre 1 million en 1968) et de 500 000 t de pétrole en 1969 et en 1970.
Le volume des importations d'hydrocarbures serait porté à 750 000 t pour les cinq années suivantes.
En échange, l'URSS fournira à l'Algérie des biens d'équipement intéressant l'industrie, l'agriculture, l'aéronautique, la marine, les travaux publics et des produits de consommation courante.
Ces échanges atteindront 650 millions de francs en 1969, soit 250 % de plus que l'année précédente.
Les dirigeants algériens avaient réservé, fin mars 1969, un accueil fastueux à Nicolaï Podgorny, président du présidium de l'Union soviétique, sans pour autant témoigner d'un appui total à la politique de Moscou. Le colonel Boumediene n'a pas dissimulé sa désapprobation de la coexistence pacifique et des initiatives soviétiques dans la crise du Moyen-Orient.

PAR AILLEURS:
**Le 2 Décembre 60° anniversaire de la CATASTROPHE du BARRAGE de MALPASSET:


* 3 Décembre 1969:
Venezuela:
Un Boeing d'Air France s'écrase en mer peu après son décollage de Caracas ; 62 morts.
* 12 Décembre 1969:
Italie:
Á 16 h 37: Attentat criminel à la Banque nationale de l'agriculture de Milan sur la Piazza Fontana; 16 morts, et une centaine blessés.L'extrême gauche est accusée, en particulier les anarchistes.
Quatre mille personnes sont arrêtées par la police...
* 16 Décembre 1969:
Italie:
Arrestation de l'anarchiste Pietro Valpreda, organisateur soupçonné des attentats de Milan
* 21 Décembre 1969:
France: Bonne nouvelle....Mais cela n'a pas duré...
Le Conseil de Paris se prononce contre le stationnement payant
* 25 Décembre 1969:
France (Cherbourg):
Cinq vedettes militaires, achetées par Israël enlevées à Cherbourg au nez et à la barbe de la France.
En 1966 l'État d'Israël a commandé à la France 12 vedettes de guerre qui sont construites par les Chantiers de Normandie à Cherbourg.
En 1967, à la suite de la guerre des "Six jours", le président Charles De Gaulle décrète un embargo total de la vente d'armes à Israël.
Sept vedettes ont déjà été livrées.
Les 5 dernières ont été payées mais n’ont pas encore été récupérées par les Israéliens. Pour l'amiral Limon, l’attaché militaire israélien basé à Paris, elles sont donc la propriété d’Israël qui en a d’ailleurs besoin pour surveiller ses côtes.
Il doit les récupérer et monte donc toute une opération clandestine avec les services secrets israéliens.
Une société norvégienne est même créée de toutes pièces et propose d'acheter les navires.
Plus audacieux encore, une centaine de marins, en réalité agents du Mossad, viennent à Cherbourg pour organiser la suite de la mission.
En ce 25 décembre 1969 à deux heures du matin, dans le port de Cherbourg, les moteurs des cinq vedettes vrombissent.
Quelques minutes plus tard, elles sont déjà loin, et cinglent vers le large.
Le lendemain, la nouvelle est connue dans le monde entier. Les bateaux accosteront à Haïfa le 31 décembre 1969 et les équipages seront accueillis triomphalement par Golda Meier.
Répercussions et conséquences. : Le 27 décembre 1969, lorsque le Président de la République française prend connaissance de l'Affaire à la Une de tous les médias français et internationaux, il entre dans une fureur noire.
Le gouvernment français est profondément humilié et désappointé. Les réactions du gouvernement ne tardent pas à se fair sentir, et les sanctions tombent:
Louis Bonté et le Secrétaire Général de la Défense Nationale, le général Bernard Cazelles, sont limogés.
Et tous les Ministres, en particulier Maurice Schumann aux Affaires Etrangères, sont ébranlés.
Le "fabuleux" contrat d'armement de la Libye se concrétise.
Paradoxalement, la publicité faite autour de l'affaire et son retentissement médiatique favorise énormément les CMN et la Ville de Cherbourg, la société est dopée et ses carnets de commande ne désempliront pas dans les années suivantes.
Le Ministre français de la Défense, Michel Debré, furieux, ordonne que les vedettes israéliennes soient bombardées et coulées, mais le Chef d'Etat-Major de l'Armée de l'Air refuse d'obéir à cet ordre.
Ce dernier est limogé. Le Premier Ministre Jacques Chaban-Delmas annule ensuite l'ordre de Débré, pour ne pas jeter de l'huile sur le feu et franchir un pas supplémentaire dans l'escalade entre les deux pays.
De son côté, Limon est considéré comme un héros par son pays, est décoré et promu vice-amiral. Il devient après cette affaire le Chef d'Etat-major de la marine israélienne.
L'Etat hébreu, après le lâchage de la France, se tourne désormais irrévocablement vers les Etats-Unis pour ses fournitures d'armes et de technologie.
Mordechai Limon, qui arrive de toute manière en fin de carrière, est expulsé du territoire français.
Les généraux Cazelles et Bonte suspendus à la suite de l'affaire des vedettes de Cherbourg.

ANNEE 1970



**01---------------JANVIER 1970------------**

EN ALGERIE:
(Affaire des Vedettes de Cherbourg: voir décembre 1969) La presse arabe, qui, jusqu'à lundi, était restée sur une prudente réserve dans ses commentaires sur ce que l'on appelle " l'affaire des vedettes ", commençait mardi à manifester une certaine impatience, voire un mécontentement à peine déguisé contre la politique suivie par Paris dans ce domaine.
Sur le plan officiel, les ambassadeurs de France à Alger, au Koweït et à Amman ont été convoqués aux ministères des affaires étrangères de ces capitales et priés de fournir des explications sur cette affaire.
À Alger, le gouvernement a fait part, à cette occasion, au représentant de la France de son inquiétude.
Cette affaire, dit-on au ministère algérien des affaires étrangères, ne peut être dissociée de certaines manifestations qui laissent apparaître un changement dans l'attitude de la France à l'égard d'Israël.
Les milieux officiels de la capitale algérienne relèvent à ce propos l'absence d'embargo effectif sur les pièces de rechange de matériel de guerre livré par la France à Israël, la visite prochaine de M. Abba Eban à Paris et le changement de la position du gouvernement français, qui a permis l'ouverture de négociations entre la C.E.E. et Israël.
Tout ceci, indique-t-on dans ces milieux, " confirme le changement d'attitude de la France à l'égard d'Israël et illustre la contradiction qui existe entre les déclarations d'intentions des autorités françaises et la réalité des faits ".
El Moudjahid reflétait mardi matin le mécontentement des milieux officiels algériens en écrivant : " L'opinion arabe refuse d'être dupe :
l'affaire des vedettes sionistes de Cherbourg signifie, c'est désormais clair, la levée de l'embargo français sur les armes à destination d'Israël. "
" Que le tournant ait été décidé sans que Paris en assume ouvertement et publiquement la responsabilité - comme le suppose M. Terrenoire - ne change rien à la chose, et les " histoires norvégiennes " ne trompent personne ", ajoute le quotidien gouvernemental.
À PARIS, le conseil des ministres a été précédé d'un déjeuner à l'Élysée, où M. Pompidou a reçu, dès son retour de sa propriété de Cajarc, MM. Chaban-Delmas, premier ministre ; Debré, ministre d'État chargé de la défense nationale, et Schumann, ministre des affaires étrangères.
Le premier ministre et le ministre de la défense s'étaient entretenus auparavant en tête à tête.
L'affaire continue à provoquer dans les milieux politiques français de nombreuses réactions :
tout dernièrement une nouvelle question écrite de M. Péronnet, député radical, et des prises de position de mouvements gaullistes.
• DANS LES PAYS ARABES, le porte-parole officiel du gouvernement égyptien a parlé de la " bonne foi de la France ".
Les déclarations à Alger sont, en revanche, franchement hostiles. Le quotidien officieux El Moudjahid écrivait que l'opinion arabe refusait d'être dupe et que la France avait bel et bien levé l'embargo.
ALGER : la France a modifié son attitude à l'égard d'Israël.
La presse arabe, qui, jusqu'à lundi, était restée sur une prudente réserve dans ses commentaires sur ce que l'on appelle " l'affaire des vedettes ", commençait mardi à manifester une certaine impatience, voire un mécontentement à peine déguisé contre la politique suivie par Paris dans ce domaine.
Sur le plan officiel, les ambassadeurs de France à Alger, au Koweït et à Amman ont été convoqués aux ministères des affaires étrangères de ces capitales et priés de fournir des explications sur cette affaire.
À Alger, le gouvernement a fait part, à cette occasion, au représentant de la France de son inquiétude. Cette affaire, dit-on au ministère algérien des affaires étrangères, ne peut être dissociée de certaines manifestations qui laissent apparaître un changement dans l'attitude de la France à l'égard d'Israël

Par ailleurs:
* 1 Janvier 1970:
Le plafond de la Sécurité sociale passe de 1 360 à 1 500 F.
Entrée en application du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, signé le 1er juillet 1968 par Richard Nixon et Léonid Brejnev, mais sans la France
* 2 Janvier 1970:
France : création du salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC);
* 5 Janvier 1970:
Argentine:
Rupture d'un barrage près de Mendoza. On compte plus de 100 morts et des centaines de sans-abri.
* 7 Janvier 1970:
Israël déclenche une campagne de bombardements stratégiques sur le territoire égyptien pour détruire les installations militaires et toucher le moral des populations civiles (bombardement des écoles, des usines).
La population fait bloc derrière Sadate.
L’Union soviétique adresse un avertissement aux États-Unis : si les bombardements se poursuivent, elle apportera un appui direct à l’Égypte.
* 9 Janvier 1970:
France:
Le gouvernement confirme la vente de 110 Mirages à la Libye
Le Mirage 5 est né d'une demande de l'armée de l'air israélienne, qui souhaitait un dérivé simplifié du Mirage III destiné à l'attaque au sol par temps clair.
Pour répondre à ce besoin, les ingénieurs de Dassault partent du Mirage IIIC dont ils remplacent le radar de poursuite Cyrano par un radar télémétrique Aïda nettement plus petit.
Le nez est redessiné (plus fin) et reçoit d'autres équipements électroniques, ce qui libère de la place dans le fuselage, derrière le poste de pilotage, permettant de placer un nouveau réservoir : le Mirage 5 emporte ainsi 32 % de carburant de plus que le Mirage III. Enfin, le réacteur Atar 9C du Mirage IIIE est installé et des points d'emport de charge sont ajoutés, la capacité en armement externe restant de 4 000 kg.
Israël a passé une commande de 50 exemplaires le 7 avril 1966.
Cependant, à la suite de l'attaque de l'aéroport de Beyrouth par l'armée israélienne (opération Gift, 28 décembre 1968), le gouvernement français instaure un embargo sur toutes les livraisons de matériel militaire vers ce pays dès le 6 janvier 1969. La vente de Mirage à la Libye aigrit fortement les relations entre Paris et Washington
Washington: - A un mois de la visite du président Pompidou aux Etats-Unis, il serait vain de minimiser l'élément de malaise et de discorde que la commande à la France d'une centaine de Mirage par le gouvernement libyen a introduit dans les relations franco-américaines.
Sur le plan officiel, Washington et Paris ont rivalisé d'aigreur dans leurs communiqués.
La Libye transfère immédiatement les premiers avions qu'elle reçoit à l'Égypte.
Au total, une quarantaine de Mirage 5 seront ainsi fournis.
* 17 Janvier 1970:
France: Suicide par le feu, à Lille, d'un jeune homme de dix-sept ans.
* 20 Janvier 1970:
France: Second suicide par le feu à Lille d'un jeune homme de dix-neuf ans.

**02---------------FREVRIER 1970------------**

EN ALGERIE:
** Ordonnance du 19 février 1970 portant code de l’état civil
1) Les prénoms sont choisis par le père, la mère ou, en leur absence, par le déclarant. 2) Les prénoms doivent être de consonance algérienne ; il peut en être autrement pour les enfants nés de parents appartenant à une confession non musulmane.
3) Sont interdits tous les prénoms autres que ceux consacrés par l'usage ou par la tradition.
4) L'officier de l'état civil attribue lui-même les prénoms aux enfants trouvés et aux enfants nés de parents inconnus et pour lesquels le déclarant n'a pas indiqué de prénoms.
L'enfant est désigné par une suite de prénoms dont le dernier lui sert de nom patronymique.
** 25 février 2008 portant Code de procédure civile et administrative 1) Les procédures et actes judiciaires tels que les requêtes et mémoires doivent, à peine d'irrecevabilité, être présentés en langue arabe. 2) Les documents et pièces doivent, à peine d'irrecevabilité, être présentés en langue arabe ou accompagnés d'une traduction officielle.
3) Les débats et les plaidoiries s'effectuent en langue arabe. 4) Les décisions sont rendues en langue arabe, sous peine de nullité soulevée d'office par le juge.
** 2 Février 1970:
La société pétrolière nationale algérienne Sonatrach, annonce-t-on à Alger, a confié à la filiale anglaise du groupe "américain Fluor International" la construction de deux unités de production de butane et de propane sur le gisement de pétrole d'Hassi-Messaoud, l'une de 365 000 tonnes par an a Hassi-Messaoud-Nord, l'autre de 585 000 tonnes à Hassi-Messaoud-Sud.
Cette production, avoisinant le million de tonnes s'ajoutera à celle de la raffinerie d'Alger et de l'usine de liquéfaction d'Arzew, et laissera un très large surplus exportable.
Ajoutons un détail qui compte à cette information : la Compagnie française des pétroles (Algérie), la C.F.P.A., construit elle-même sur Hassi-Messaoud-Nord, dont elle est concessionnaire, une unité de butane-propane d'une capacité de 400 000 tonnes par an
Cette usine, d'un coût de 60 millions de francs, a été commencée en juillet 1969 et doit être achevée à la fin de cette année. Elle est une des toutes premières réalisations du genre, semble-t-il le butane et le propane n'étant jusqu'a présent que des " sous-produits " des raffineries de pétrole.
On notera que le dernier Moudjahid parvenu à Paris ne dit mot, lui non plus, de la construction de cette usine.
Il prend même vivement à partie la C.F.P.A., ce qui n'est pas courant, en l'accusant de " dilapider gratuitement " la précieuse richesse " que constituent le butane et le propane " (G.P.L.). "
Cette société, ajoute-t-il, ne se contente pas de ce gaspillage insensé et des dizaines de milliards de bénéfices qu'elle a tirés de notre sous-sol.
Elle continue à user des méthodes des plus pernicieuses pour combattre toute intervention de l'État propre à rationaliser l'exploitation des gisements nationaux. Il en va ainsi des G.P.L. comme de l'augmentation de la production pétrolière. "
En ce qui concerne les G.P.L., la C.F.P. indique qu'elle s'est résignée à construire son usine seule, ses offres de coopération avec les autorités algériennes ayant été finalement repoussées.
L'offensive contre la C.F.P.A., après une période de calme observée en fait depuis que le général de Gaulle a quitté les affaires, marque donc une nouvelle étape dans la chronique des difficiles relations pétrolières franco-algériennes
. ** 14 Février 1970:
L'Algérie a demandé à entrer dans l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (O.A.P.E.P.).
Cette organisation, qu'il ne faut pas confondre avec l'OPEP, où figurent les grands producteurs du " tiers monde ", arabes ou non, ne compte actuellement que trois membres : le Koweït, l'Arabie Saoudite et la Libye.
On avait pensé, au lendemain de la révolution de Tripoli, que la Libye se retirerait d'un groupement de pays jusqu'alors politiquement modérés, d'autant plus que les pays dits " avancés " (Égypte, Irak, Libye, Algérie) veulent esquisser une action commune en matière de pétrole.
A partir du moment où la Libye décidait de rester dans l'O.A.P.E.P. il apparaissait que ce pays chercherait à attirer dans l'organisation des pays partageant ses idées.
Ajoutons que ces ébauches de regroupement de pays pétroliers arabes n'ont pas apparemment modifié jusqu'à présent les données du problème pétrolier arabe.
** 27 Février 1970:
L'AUGMENTATION DES IMPÔTS FRAPPANT LE PÉTROLE ALGÉRIEN DESTINÉ A LA FRANCE N'ENTAMERA PAS SA COMPÉTITIVITÉ, estime le président de la Sonatrach.

Par ailleurs:
* 1 février 1970:
Hausse des tarifs RATP et SNCF-banlieue : 16,66 % en moyenne.
* 2 Février 1970:
Argentine:
Catastrophe ferroviaire collision entre deux trains près de Buenos Aires : 300 morts. * 4 février 1970:
France:
Coup de grisou à Fouquières-lès-Lens (Pas-de-Calais) ; 16 morts, 11 blessés.
Avalanche à Super-Tignes ; (Haute-Savoie) ; 4 morts...
* 4 au 8 février :
congrès du PCF à Nanterre. Exclusion de Roger Garaudy, ascension de Georges Marchais.
* 6 février 1970:
Israël:
Un commando égyptien détruit deux navires de guerre israéliens dans le port d'Eilat.
RAU:
Riposte de l'aviation israélienne, qui bombarde les deux ports de Hurghada et Safaga.
* 10 Février 1970:
Catastrophe à Val-d'Isère. Une avalanche emporte le chalet de l'Union des clubs de plein air
39 jeunes décèdent ensevelis
, principalement dans la salle à manger dont les vitres ont facilement explosé sous l'impact.
37 autres personnes sont blessées.
C'était la plus grosse catastrophe due aux avalanches en France depuis plus de 200 ans. Le centre de plein air abritait à cette époque de l'année 194 vacanciers.
Ce fut un réel choc national, à l'époque du plein développement touristique des domaines skiables.
La catastrophe du plateau d'Assy survenue quelques semaines plus tard renforça encore la nécessité de la prise en compte des risques naturels en France.
France. Cinquième semaine de grève au centre Dauphine. 60 étudiants occupent la faculté. Ils sont évacués Attentats à la bombe devant six perceptions à Lyon.
* 11 février :
le Japon lance un satellite par ses propres moyens (Ōsumi).

* 16 Février 1970:
France:
Cinquième semaine de grève au centre Dauphine. 60 étudiants occupent la faculté. Ils sont évacués
* 18 Février 1970 France:
Grève à la SNCF : trafic perturbé dans une vingtaine de villes de l'Ouest.
* 21 Février 1970:
France:
Quatre mois après le rapt de Sophie Duguet, l'affaire surgit:Michel Fauqueux, suspect n° 1
L'affaire a commencé à la fin du mois d'octobre 1969, à Saint-Bandry (Aisne). La jeune bonne des Duguet de riches propriétaires terriens tient par la main l'enfant de trois ans, sur une route de campagne.
D'un fourré surgit un homme d'une trentaine d'années qui la lui arrache brusquement avant de s'enfuir à bord d'une ID ou d'une DS de couleur jaune.
Pour les parents commence alors l'attente anxieuse qui durera trois jours :
« Instructions suivront », a indiqué le kidnapper dans un message laissé à l'endroit de l'enlèvement. Il précise aussi le montant de la rançon exigée et menace de tuer sa victime si la police est alertée. L'auteur de la lettre ajoute : « Cet argent pourra vous être rendu dans quelques années. » Les enquêteurs sont priés par la famille de se tenir discrètement à l'écart, l'argent est versé, la fillette est restituée devant le commissariat de Soissons. Il restait à identifier le coupable.
Très vite la police porte ses soupçons sur un homme qui était déjà recherché pour s'être évadé de prison au mois d'août, Michel Fauqueux.
Allemagne de l'Ouest:
Une bombe explose à bord d'une Caravelle de la compagnie autrichienne à destination d'Israël.
Suisse:
Attentat, à Zurich, contre un Coronado de la Swissair à destination de Tel-Aviv ; 47 morts.
* 27 Février 1970:
France:
30 000 viticulteurs manifestent dans le Midi contre les importations de vin algérien.
Vingt-deux foyers et centres d'hébergement (3 200 lits) pour les travailleurs étrangers sont actuellement en service dans la capitale, précise M. Marcel Diebolt, préfet de Paris.(Stade Parc des Princes et destruction et l'aménagement des Halles de Paris)

**03---------------MARS 1970-- ----------**

EN ALGERIE:
* 02 mars 1970:
Six Français, impliqués dans une affaire d'atteinte à la sécurité de l'Etat, viennent d'être arrêtés.
Il s'agit de MM. Henri Picco, ingénieur au bureau algérois de l'agence internationale Veritas, Georges Vedel et Eugène Gidon, coopérants techniques détachés au ministère algérien des P.T.T., Daniel Carrière, directeur d'un bureau d'études, Luciani. ingénieur - conseil et Jean - Claude Théodai, employé au Comptoir dentaire français.
Les arrestations seraient liées à celle du docteur Dalmais, le 31 janvier.
Ce dernier, qui exerçait en Algérie au titre de la coopération algéro-française, serait accusé d'espionnage.
Un vice-consul français lui a rendu visite le 26 février et l'a trouvé dans un état satisfaisant.
Le docteur Dalmais avait tenté de mettre fin à ses jours le 8 février.
* 6/10 mars 1970:
Pour la première fois depuis l'indépendance de l'Algérie, en 1962, une escadre française, composée des escorteurs Cassard, Agenais et Forbin, du bâtiment de soutien logistique le Rhin et du pétrolier la Seine, fera une visite officielle à Oran .
L'escadre française sera commandée par le contre - amiral Sauzay, commandant la flottille des escorteurs de la Méditerranée.
Elle avait fait escale auparavant au Maroc, notamment à Casablanca et à Tanger.
De son côté, le porte-hélicoptères Arromanches participera, du 12 au 18 mars, avec le groupement de fusilliers-marins commandos, à des exercices aux côtés de la marine tunisienne.
[Le port de commerce d'Oran est situé à proximité de la base militaire de Mers-El-Kébir, évacuée par la marine française au début de 1968, mais la France a conservé - en principe jusqu'en 1977 - une escale de l'armée de l'air sur la piste de Bou-Sfer, près de Mers-El-Kébir.]
* 12 Mars 1970:
Pétrole algérien. - A l'occasion des conversations en cours sur la révision des clauses fiscales de l'accord algéro-français de 1969, le quotidien algérien El Moudjahid critique le point de vue défendu par une partie de la presse française.
El Moudjahid reprend la thèse selon laquelle " les avantages fiscaux consentis par l'accord d'Alger au partenaire français n'avaient d'autres raisons d'être que l'engagement pris par la France de contribuer à la relance de la recherche et au développement économique de l'Algérie. Cette contribution ayant été bien en deçà des engagements pris, estime Alger - ce que Paris conteste, - les prix de référence demandent à être révisés en conséquence, en fonction des changements survenus sur le marché international ".


Par ailleurs:
* 1° Mars 1970:
France:
Augmentation du SMIC de 2,75 %.
* 2/3 Mars 1970:
France:
Violents incidents à Nanterre après la banalisation du campus ; 130 blessés.
* 4 Mars 1970:
France: L’Eurydice est un sous-marin français de type classe Daphné (800 tonnes, dit « à hautes performances »).
Il a coulé au large de Saint-Tropez
l’Eurydice sombre corps et biens au large du cap Camarat en faisant 57 disparus. Le naufrage est dû à l'implosion du bâtiment vers 600 mètres de profondeur.
Comme pour la Minerve en 1968, le sismographe de Nice a enregistré l'implosion qui a été ressentie jusqu'à Toulon à environ 60 km de distance.
La cause exacte du naufrage n'est pas clairement établie. Deux hypothèses ont été émises :
** La plus probable est une collision à très faible profondeur avec un cargo tunisien, le Tabarka, sur la coque duquel des traces de rayures récentes furent repérées.
** À la suite de la reprise des recherches pour retrouver la Minerve, dont le naufrage pourrait être dû à une défaillance du gouvernail de plongée, on envisage la même cause pour expliquer le naufrage de l'Eurydice.


* 12 Mars 1970:
France:
Mise en service du 1er turbotrain : Paris-Caen en deux heures.
« Les turbotrains, c’étaient des engins qui roulaient avec des turbines de Super Frelon (une sorte d’hélicoptère). »

* 23 Mars 1970:
France:
Circulation bloquée dans plusieurs grandes villes par les commerçants contestataires.
Bilan du week-end des Rameaux : 74 morts et 840 blessés.
* 29 Mars 1970:
Turquie:
Violent tremblement de terre à Gédiz ; 1 086 morts, 1 176 blessés, 8 284 maisons détruites.
* 31 Mars 1970:
France:
Bilan du week-end de Pâques : 128 morts, 1 058 blessés.

**04---------------AVRIL 1970------------**

EN ALGERIE:
Lu dans l'hebdomadaire ""Algérie - Actualité"" en Avril 1970: " L'ambition des juifs est d'arriver à dominer le monde.
Imbus de la supériorité de leur race (...) ils ont eu toujours la conviction qu'ils sont seuls capables de diriger les affaires de la Terre ", .
L'auteur de l'article, M. Abdelhamid Benachenhou, professeur d'arabe administratif et auteur d'une quinzaine d'ouvrages historiques en français ou en arabe, se propose " d'attirer l'attention des Maghrébins sur le danger que présente pour nos pays l'exécution des prescriptions " contenues dans les " Protocoles des sages de Sion ".
Ce document, dont M. Benachenhou signale qu'il a été qualifié d'apocryphe par " les responsables du mouvement juif ", aurait été élaboré en 1889 lors du congrès sioniste de Bâle. Imprimée et diffusée à partir de 1897 cette " plate-forme " serait, selon l'historien algérien, toujours d'actualité. Elle conseillerait aux Israélites de tous les pays d'" affaiblir les rangs de la chrétienté " en créant " des perturbations et du désordre dans le monde ouvrier " et en écartant " du monde scientifique tous les non-juifs " afin d'arriver " à rétablir le royaume de Salomon qui commanderait l'univers, selon la loi judaïque ".
M. Benachenhou dénonce encore " la mainmise juive sur le domaine de la pensée et sur une grande partie des secteurs économique et politique des pays dont ils sont citoyens à part entière et même privilégiés ". Et il affirme que " partout, en Afrique du Nord, pendant la période précoloniale et même coloniale, les juifs constituaient des États dans les États maghrébins.
Les Français de souche avaient réalisé le danger, ajoute-t- il, mais ils étaient impuissants à réagir ".
L'Algérie comptait environ 110 000 israélites en 1962.
À l'heure actuelle, 500 à 1000 d'entre eux seraient encore établis dans le pays, la plupart ayant conservé la citoyenneté française dont leur communauté bénéficiait sans restriction depuis le décret Crémieux de 1870.
* La Ligue arabe voudrait s'équiper d'un satellite de communications
Une délégation arabe, conduite par M. Salah Amer, directeur du département des communications de la Ligue des États arabe, vient d'étudier pendant une semaine le procédé français de télévision en couleurs
Projet interressant l'Algérie, la Tunisie et le Liban.

* 14 Avril 1970:
Rappel: La première édition de La Question d'Henri Alleg (de son vrai nom: Harry Salem) fut achevée d'imprimer le 12 février 1958.
Quatre semaines plus tard, le jeudi 27 mars 1958 dans l'après-midi, les hommes du commissaire divisionnaire Mathieu, agissant sur commission rogatoire du commandant Giraud, juge d'instruction auprès du tribunal des forces armées de Paris, saisirent une partie de la septième réédition de La Question.
Le récit d'Alleg a été perçu aussitôt comme emblématique par sa brièveté même, son style nu, sa sécheresse de procès-verbal qui dénonçait nommément les tortionnaires sous des initiales qui ne trompaient personne.
Sa tension interne de cri maîtrisé a rendu celui-ci d'autant plus insupportable :
l'horreur était dite sur le ton des classiques.
La Question fut une météorite dont l'impact fit tressaillir bien des consciences . A l'instar de J'accuse,Actualité 2020 ce livre minuscule a cheminé longtemps.
La 17ème chambre correctionnelle condamne Alleg, le journaliste communiste auteur du livre célebre "La Question" pour avoir faussement accusé le capitaine Faulques d'avoir torturé.
Mais Tout le monde s'en fout, surtout Alleg, l'objectif est atteint, le FLN est maître d'alger, les juifs, les chrétiens et les musulmans pro français ont été éliminés de la terre d'algérie.

PAR AILLEURS:

* 1 Avril 1970:
France:Les ceintures de sécurité deviennent obligatoires sur les voitures.
toutes les automobiles neuves mises en circulation en France - de fabrication française ou importées - doivent être munies de "ceintures de sécurité ".
Toutefois, les automobilistes ne sont pas tenus de les utiliser. * 2 Avril 1970:
Syrie: Sept heures de combats entre Israéliens et Syriens.
Turquie: Tremblement de terre: Le nombre des morts pourrait dépasser deux mille
L'observatoire d'Istanbul a indiqué que trois cents secousses telluriques, dont huit fortes, ont été enregistrées en Turquie occidentale en l'espace de douze heures. De nouveaux tremblements de terre ont été ressentis dans la région de Gediz, qui a été au centre du séisme.
Ils auraient fait plus des centaines de morts. * 3 Avril 1970:
Maroc: Le dernier bilan de l'accident d'avion survenu près de Casablanca, où une Caravelle de la compagnie Royal Air Maroc s'est écrasée avec 82 personnes à bord, fait état de 61 morts, dont 5 membres d'équipage, et 21 blessés plus ou moins grièvement atteints.
Quatre des 25 rescapés qui avaient été hospitalisés à Casablanca ont succombé à leurs blessures
* 16 Avril 1970:
France: Un sanatorium du plateau d'Assy emporté par une avalanche ; 74 victimes, dont 4 adultes.
* 17 Avril:
Après avoir frôlé la mort, les 3 astronautes de la mission Apollo 13 amerrissent dans le Pacifique.
Il y a eu 17 programmes +++ Apollo au total.
Les programmes 1 à 10 étaient des vols sans alunissage, contrairement aux vols 11 à 17 avec alunissage.
+++ Apollo 13 est parti le 11 avril 1970 avec trois hommes à bord.
Un réservoir d'oxygène ayant explosé, la mission est interrompue à 320.000 km de la Terre, sans que le vaisseau se pose sur la Lune.
James Lovell, Fred Haise et John Swigert retournent sur Terre le 17 avril après avoir subi des difficultés qui ont laissé douter de leur retour en bonne santé.
* 20 Avril 1970:
France: Accord syndicats – patrons sur le principe de la mensualisation.
* 25 Avril 1970:
France: La vitesse limitée entre en vigueur ; première tranche de 6 000 km de routes.
Il s'agit des routes nationales 1 (Paris-Calais), 3 (Paris-Chalons-Metz), 4 (Paris-St-Dizier-Nancy-Strasbourg), 5 et 6 (Paris-Dijon et Auxerre-Lyon-Chambéry), 7 (Paris-Moulins-Lyon), 9 (Moulins-Clermont-Ferrand), 10 (Paris-Chartres - Tours - Poitiers - Angoulême-Bordeaux-Biarritz), 11 et 22 (Poitiers-La Rochelle), 12 (Paris-Rennes-Brest), 13 bis et 14 (Paris-Rouen-Le Havre).
La limitation s'étendra à 8 000 nouveaux kilomètres le 15 mai. Chine: Mise sur orbite du premier satellite chinois (173 kg).
* 26 Avril 1970:
France: Attentat à Paris contre l'imprimerie de la Nation et du Parisien libéré.
cible d'un «attentat gauchiste» «Anti-autoritaire», opposée au PCF et à la CGT, la Gauche prolétarienne s'en prend à la toute-puissante Fédération du livre CGT, qu'elle accuse de dévoyer le communisme.
Un petit groupe de militants incendie l'entrée de l'imprimerie et placarde des affiches, exigeant la libération de Jean-Pierre Le Dantec, directeur du journal maoïste La Cause du peuple, arrêté un mois plus tôt pour «délits de provocation aux crimes contre la sûreté de l'État et apologie du meurtre, du vol, du pillage et de l'incendie».
La Gauche prolétarienne sera interdite le 27 mai et 400 militants seront incarcérés.
Israël: Importants raids égyptiens sur le front du canal de Suez.
* 29 Avril 1970:
France: Les femmes pourront devenir polytechniciennes.
* 30 Avril 1970:
France: SAINT-MAXIMIN-LA-SAINTE-BAUME change de nom en Saint-Maximin-de-Provence
* François Mitterrand pose une question préalable lors de la discussion du projet de loi « anti-casseurs » présenté par le Gouvernement de Jacques Chaban-Delmas, Premier ministre de Georges Pompidou.
Ce projet vise à réprimer certaines formes de délinquance mais, pour le député de la Nièvre, il finira à terme par altérer « ce vieux droit, ce principe fondamental du droit de réunion et de rassemblement ».
Surtout, pour François Mitterrand, ce projet de loi n’a pour seul objectif que d’« impressionner l'opinion » et c’est la raison pour laquelle il interpelle René Pleven, garde des sceaux et ministre de la Justice, en ces termes : « Craignez que demain elle [l’opinion] ne se retourne contre vous. Un jour, elle saura qu'elle a été trompée.
Elle voulait réduire la violence. Vous lui avez offert en prime la fin du droit de rassemblement.
Bientôt la somme des injustices réveillera ceux qui vous approuvent aujourd'hui. »
La loi anti-casseurs adoptée par les députés (468 contre 94).

Intervention de Chaban Delmas

Dans un quartier populaire de Roubaix, devant quelque douze cents personnes, M. Michel Rocard, secrétaire national du P.S.U., a stigmatisé, mardi soir, les contradictions du régime et appelé les travailleurs à lutter pour le pouvoir ouvrier. Un auditoire aussi imposant dans une ville qui est un fief de la S.F.I.O. constitue un incontestable succès pour le député des Yvelines.
" Le régime, a déclaré M. Rocard, est enserré dans ses contradictions, et visiblement il est au bout du rouleau.
Il n'ose pas, se souvenant de mai 1968, attaquer le mouvement ouvrier de front. Alors il lui reste la politique de la carotte et du bâton. "
La carotte, selon M. Michel Rocard, ce sont les contrats de progrès, l'actionnariat ou encore la participation " qui n'est que du vent ".
Le bâton, c'est la répression de plus en plus vive aux manifestations diverses. " Depuis les arrestations des colleurs d'affiches, alors que l'on n'ose pas s'en prendre aux signataires de ces mêmes affiches, jusqu'aux fichiers secrets et illégaux de la police, en passant par la mutation des enseignants. Alors on en arrive à la loi grecque. C'est une monstruosité. On prend prétexte d'un petit nombre de faits, que nous n'avons pas tous approuvés (mais les étudiants n'ont pas de traditions syndicales), pour élaborer un texte qui va toucher le plus grand nombre.
Ne vous y trompez pas, ce qui est visé d'abord ce sont les grèves ou occupations d'usines. Il n'y a plus de sécurité personnelle pour aucun de nous.

**05---------------MAI 1970------------**

EN ALGERIE:
* 1 Mai 1970:
La fête du travail a été célébrée sous le signe de " l'An 1 du plan quadriennal ".
Le colonel Boumediène et M. Benikous, secrétaire de l'Union générale des travailleurs algériens (U.G.T.A.), ont présidé un défilé d'une ampleur inaccoutumée - il a duré près de quatre heures - dans lequel une place importante avait été réservée aux activités industrielles des coopératives de l'Armée nationale populaire (A.N.P.).
Les Palestiniens représentant El Fath et El Assifa ont été applaudis par la foule.

Après avoir reconnu la R.D.A. ALGER SOUHAITE RENOUER RAPIDEMENT SES RELATIONS AVEC BONN...
Dans un discours prononcé à cette occasion, M. Bouteflika, ministre algérien des affaires étrangères, a toutefois " souligné clairement l'intention " de l'Algérie de renouer " dès que possible, immédiatement si cela se peut... et sans préalable " les relations diplomatiques avec l'Allemagne occidentale, rompues il y a exactement cinq ans.
Bonn ne s'opposera pas à la conclusion d'un accord entre Alger et le Marché commun.
Par AILLEURS:
* 1 Mai 1970:
France.:
Pour la première fois depuis vingt-trois ans, syndicats et partis de gauche défilent ensemble
* 4 Mai 1970:
France:
Bilan du week-end sur les routes : 169 morts, 4 379 blessés.
Attentat à la bombe contre une caserne de Grenoble.
Psychose de la bombe : à Grenoble, Besançon, Montpellier, Cannes, Paris,
* 8 mai 1970 :
Á Paris, attaque de Fauchon par un commando maoïste.
* 11 Mai 1970:
France.:
Bilan du week-end sur les routes : 146 morts, 2 967 blessés,.
* 15 mai 1970:
La quatrième campagne nucléaire est ouverte.
La 32e bombe atomique explose à Mururoa.
Essai Androméde sous ballon bombe de 13 Kt

En France: Limitation de vitesse sur 15 000 km.
* 19 mai 197:
France.:
Bilan du week-end de Pentecôte sur les routes : 121 morts, 3 743 blessés
* 22 Mai 1970:
La 33e bombe atomique explose à Mururoa.
Essai Cassiopée sous ballon bombe H de 220 Kt
* 30 Mai 1970:
La 34e bombe atomique explose à Mururoa.
Essai Dragon sous ballon bombe H de 945 Kt

* 31 mai 1970:
Pérou.:
Un violent tremblement de terre ravage la côte pacifique. Bilan : plus de 50 000 morts,

**06---------------JUIN 1970------------**

EN ALGERIE:
Le 19 juin 1970, à Oran, commémorant le 5° anniversaire du «réajustement révolutionnaire
Selon les termes du communiqué diffusé par le Conseil de la Révolution,
En Algérie un régime politique nouveau, le Président Boumediène dont le discours télévisé atteignait pour la première fois la totalité du territoire grâce à l'entrée en fonctionnement des nouveaux émetteurs, dressait un bilan positif de l'action de son gouvernement dans trois directions privilégiées: * la révolution industrielle,
* la révolution agraire,
* la révolution culturelle,
Axes d'effort proclamés, mais encore dissymétriques, du socialisme algérien.
« La construction d'un Etat socialiste moderne, disait-il en résumé, est en bonne voie grâce aux assemblées de travailleurs, aux assemblées populaires communales et aux assemblées de wilayate; le pouvoir central est mis en place; le F.L.N., en cours de réorganisation, pourra prendre prochainement s on rôle d'avant-garde dans l'orientation de la révolution; l'effort entrepris pour accomplir une révolution industrielle en restituant au peuple ses richesses naturelles,
, contribue à corriger l'état des relations existant entre les pays en voie de développement et les pays industriellement avancés; le plan quadriennal doit amplifier le décollage économique; la révolution agraire se fera par l'institution de coopératives agricoles avec libre adhésion; la révolution culturelle passe par l'enseignement et l'arabisation .
Quant au Conseil de la Révolution, organe dépositaire de la légitimité du régime, le communiqué qu'il diffusait le 10 juin 1970 déclarait :
« ... l'Etat, auparavant inexistant, a été construit sur des bases solides avec la participation de plus en plus large des masses populaires. Le Parti s'organise selon le principe du retour à la base. L'assainissement des finances et d e l'économie a été complètement réalisé et la récupération par la Nation de ses richesses a été pratiquement accomplie.
Le développement du pays a pris un essor considérable dans tous les domaines de l'activité économique.
Des progrès énormes sont constatés dans la voie de la scolarisation totale qui est d'ores et déjà, effective pour tous les enfants nés après l'indépendance.
La promotion de l'homme a été le souci constant dans toutes les actions menées par le pouvoir révolutionnaire.
La construction de la société nouvelle a été entreprise avec sérieux et a permis à la révolution algérienne de franchir des étapes déterminantes dans l'édification du socialisme en Algérie ».
CHRONIQUE POLITIQUE
L'originalité de ces panégyriques est qu'ils contiennent une proportion de vérité inaccoutumée pour ce genre d'exercice.
Tout observateur objectif des réalités algériennes pourra en convenir.
Aussi, nous ne ferons pas état des quelques ombres que Philippe Herreman apporte à ce tableau dans Le Monde des 21-22 juin 1970, pour en ternir le triomphalisme, mais seulement parce que les dirigeants algériens en sont les premiers conscients et organisent l'essentiel de leur action en fonction de ces manques ... * Fin Juin 1970:
Genève.
- L'affaire du trésor du F.L.N., que Mohammed Khider avait déposé à la Banque commerciale arabe de Genève, a été de nouveau plaidée lundi devant le tribunal de première instance de cette ville, sans qu'un jugement définitif ait pu être rendu.
Rappelons que cette chasse au trésor de guerre, qui dure depuis huit ans, avait commencé peu après que Khider, ancien trésorier du F.L.N., ayant décidé que le gouvernement Ben Bella et le parti au pouvoir ne représentaient pas le peuple algérien, eut transféré à l'étranger les fonds qu'il détenait
Après l'assassinat de Khider à Madrid, le 3 janvier 1967, le bruit courut que des sommes substantielles se trouvaient entre les mains des conseillers financiers du leader algérien.
Le gouvernement Boumediène intervint alors et réclama une somme de 43 millions de francs suisses, censés se trouver toujours à la Banque commerciale arabe.

Par ailleurs:
* 3 Juin 1970:
France.:
Le campus de Grenoble transformé en camp retranché ; violents heurts étudiants-policiers.
Israël.:
Pour le dixième jour consécutif, bombardements sur le canal de Suez ; 3 Mig égyptiens abattus.
* 4 juin 1970 :
France :
Réforme instituant l'autorité parentale, partagée également entre le père et la mère, en remplacement de l'autorité paternelle.
La loi anti-casseurs est votée.(DÉJÁ...)
* 8 Juin 1970:
Madrid:
Francisco Franco, 77 ans, reçoit Charles de Gaulle, 79 ans.
L'un est au pouvoir de façon implacable depuis trente et un ans, l'autre ne l'est plus depuis un an. Tout semble les opposer, pourtant ils se rencontrent à la demande du Général...


* 15 Juin 1970:
France.:
Ni métro ni autobus à Paris ; grève de vingt-quatre heures décident tous les syndicats.
Violentes bagarres entre juifs et musulmans dans le quartier de Belleville, à Paris.
* 19 Juin 1970:
URSS.:
Soyouz 9 avec les cosmonautes Nicolaiev et Sevastianov atterrit après avoir battu le record de durée de vol des satellites habités 424 Heures et 50 minutes

* 23 Juin 1970:
Brésil.:

Délire à Rio pour le retour du roi Pelé et de l'équipe victorieuse ; 73 morts et 2 100 blessés.
(je n'ai pas trouvé confirmation de cette dernière information...)

**07---------------JUILLET 1970------------**

EN ALGERIE:
En ce mois de Juillet 1970Alger rompt ses négociations avec les compagnies pétrolières Française.
Négociations qui traînenet depuis 1969 et Alger fixe unilatéralement le prix du pétrole brut...
Il s'agit d'une première pour l'OPEP et c'set la première fois qu'un pays membre de lk'organisation prend une décision souveraine sans obtenir péalablement l'accord de l'organisation
Ce ne sera pas sans conséquence et la Libye fera pression sur Alger ...
Par ailleurs Diverses visites de personnalités françaises en Algérie avaient ouvert l'espoir que les relations entre les deux pays pourraient s'améliorer.

** Poursuite des campagnes d’arabisation dans l'«Algérie nouvelle».
Rappelons que Boumédiène, pourtant d'origine berbère, avait reçu son instruction presque exclusivement en arabe classique dans les écoles coraniques de la région de Guelma, la médersa El Kettani (Constantine), et dans les universités théologiques de la Zitouna (Tunisie) et d'al-Azhar (Égypte), un haut lieu du fondamentalisme musulman.
De ce fait, il n'a jamais pu se libérer de l'emprise de la religion et de l'arabe coranique.
Une politique d'arabisation anti-française:
Ressentant une profonde animosité à l'égard de la langue française, le colonel-président, qui se disait un «authentique Algérien», octroya des portefeuilles ministériels aux conservateurs religieux et mit au point une politique linguistique d'arabisation destinée à éradiquer le Français et à promouvoir la langue coranique, c’est-à-dire l'arabe classique ou littéraire que pourtant aucun Algérien (ni personne dans le monde arabe) n'utilisait comme langue maternelle.



Par ailleurs:
* 1 Juillet::
France.
Augmentation du SMIC de 4,6 % ; il passe de 3,36 à 3,50 F
* 2 Juillet:
France.
Accord CNPF-syndicats sur l'indemnisation du congé maternité (90 % du salaire, sans plafond).
* 3 Juillet:
France.
6e explosion nucléaire de la campagne 1970 à Mururoa.Nom de code Licorne 1 Mt Bombe H


* 9 Juillet:
France.
Accord CNPF-syndicats sur la formation professionnelle permanente.
Vote d'une loi abaissant le service militaire à un an.
* 15 Juillet:
France.
Bilan du week-end sur les routes : 140 morts, 1 300 blessés.
Violents incendies de forêts sur la Côte d'Azur (17 800 ha détruits) et en Corse.
* 17 Juillet:
Grande-Bretagne.
Grève de dockers depuis le 15 Juillet : état d'urgence. 37 000 soldats prêts à assurer la relève.
* 21 Juillet:
Espagne.
Police contre ouvriers grévistes du bâtiment à Grenade : 3 morts, 43 blessés.
* 30 Juillet:
Iran. Séisme dans le Nord ; 175 morts, 450 blessés.
Israël.
Quatre Mig 2 égyptiens pilotés par des Soviétiques abattus dans la zone du canal.








**08---------------AOÛT 1970------------**

EN ALGERIE:
** Le ministre "Prince Jean de Broglie" , signataire des accords d'évian, envoie aux 3100 familles ayant déclaré un disparu en algérie une lettre le déclarant mort.
C'est un acte juridique, destiné à permettre (enfin) la liquidation d'éventuels héritages, et surtout les remariage des conjoints survivants.
Comme c'est envoyé avec autant d'explications que quand on reçoit une publicité..., nombreuses furent les familles espérant avoir enfin de vraies nouvelles, espoir encore une fois déçu.


** Le gouvernement affirme sa volonté de poursuivre la coopération avec l'Algérie: Le conflit ouvert le mois dernier par la décision unilatérale de l'Algérie de majorer l'imposition des sociétés pétrolières françaises semble être entré dans une phase de détente.

** Alger envisagerait des concessions sur la fiscalité pétrolière si Paris promettait une aide à long terme M. François Ortoli à Alger, pour engager avec les dirigeants algériens " des pourparlers sur le contentieux économique et financier algéro-français ".
Le ministre français du développement industriel et de la recherche scientifique, séjournera jusqu'au 30 août dans la capitale algérienne, aura ses principaux entretiens avec le président Boumediène et M. Belaïd Abdesselam, ministre de l'énergie et de l'industrie.
M. Chaban-Delmas en comité restreint consacré aux relations franco-algériennes et aux négociations suit ces négociations.

** Une étude des planificateurs algériens donne les chiffres suivants :


Chiffres qui doivent être encore aggravés par le fait que les plus mauvais terrains ne sont plus cultivés, et que les surfaces réservées au vignoble, pour des raisons religieuses, sont très diminuées.

** Création d'un Établissement public administratif autonome créé par l'article 31 de la loi n°70-732 du 15 juillet 1970, l’Agence Nationale pour l'Indemnisation des Français d'Outre-mer (ANIFOM) a, de 1970 à 1997, instruit les dossiers d'indemnisation des rapatriés et versé une somme globale de 14 milliards d'euros (valeur 2002), représentant 58% de la valeur des patrimoines concernés.


Par ailleurs:
** Du 1er au 8 août :
55e congrès mondial d’espéranto a lieu à Vienne. Il a pour thème « L’espéranto comme instrument de représentation internationale du monde ».
** 6 Août:
France: Dernier tir nucléaire de la campagne 1969-70 à Mururoa.
** 7 Août:
Suisse: Naufrage du Saint-Odile sur le lac Léman ; 7 morts, 19 blessés.
** 8 août :
Acceptation du second plan Rogers entraîne un cessez-le-feu entre l'Égypte et Israël. Une zone de 50 km de part et d’autre du canal de Suez est neutralisée.
** 9 Août:
Espagne: Collision de deux trains près de Bilbao ; 38 morts, 183 blessés.
** 21 Août:
France: Violent cyclone à la Martinique ; 43 morts, 14 disparus, 73 blessés et 5 000 sinistrés.
** 31 Août:
France: Week-end sur la route : 211 morts et 5 978 blessés.

**09---------------SEPTEMBRE 1970------------**

EN ALGERIE:
* Le colonel Boumediène se au Caire et il assistera aux obsèques de Gamal Abdel Nasser, décès subit du chef de l'État égyptien.
Les programmes radiophoniques et télévisés ont été aussitôt remplacés par des invocations religieuses ou par de la musique de circonstance.
Les administrations et les entreprises publiques ainsi que les établissements scolaires seront fermés, et un deuil officiel de quarante jours, pendant lesquels le drapeau national restera en berne, a été décrété par le gouvernement.
Le président Nasser était certainement en Algérie, avec le général de Gaulle, l'homme d'État étranger le plus connu.
Sa popularité avait été très grande au moment de l'accession de l'Algérie à l'indépendance, en 1962, et les foules avaient fait montre d'un attachement passionné à l'égard de sa personne lors du voyage officiel qu'il avait accompli à Alger en 1963.
Depuis, les relations algéro-égyptiennes avaient connu des vicissitudes.
Apparemment les rapports établis entre les présidents Boumediène et Nasser ne dépassèrent jamais un stade officiel, alors que des liens amicaux avaient existé entre ce dernier et le précédent président algérien.
Lors de l'acceptation du cessez-le-feu par la République arabe unie, après la guerre de six jours, on avait pu voir des milliers de manifestants conspuer le nom de Nasser dans les artères d'Alger.
Cependant, on s'accorde ici maintenant pour mettre en relief deux points : d'une part, Gamal Abdel Nasser avait réussi à transformer l'ancien royaume de Farouk en une tribune d'audience internationale pour le tiers-monde, notamment au temps de la décolonisation ; d'autre part, et surtout, il aura été le premier Arabe à avoir osé défier l'Occident en nationalisant le canal de Suez en 1956.
Les divergences de vues, notamment sur le problème palestinien, avaient laissé subsister chez les Algériens une admiration certaine pour le courage politique du colonel Nasser.
La mort venue, les griefs s'estompent définitivement devant les regrets.
* 24 Septembre:
Face à la vieille querelle « arabisation - francisation », le périodique At-Takatoul, organe du Mouvement Populaire, se prononce pour le bilinguisme dans l’enseignement et réclame, une fois de plus, l’enseignement du Berbère, langue de la majorité de la population dans le Sous, l’Atlas, le Rif et toutes les régions du Sud.

Par Ailleurs:
* 1 Septembre:
Jordanie: Nouveaux combats à Amman entre armée et Palestiniens. Le roi échappe à un attentat.
* 11 Septembre:
Italie: Une trombe d'eau s'abat sur la région de Venise ; 41 morts, 228 blessés. Philippines: Typhon sur l'île de Luzon ; 148 morts. * 12 Septembre:
Jordanie: Libération des otages de Zarka, dynamitage des trois avions détournés.
* 14 Septembre:
France: Rentrée des classes pour 9 852 500 élèves.
*16 17 18 Septembre:
Jordanie: Le roi constitue un gouvernement militaire sous la présidence du général Mohamed Daoud.
Affrontement entre Palestiniens et armée royale ; violents combats à Amman et à Zarka. RAU, Libye..
* 20 Septembre:
France: Chaban-Delmas est élu dans la 2e circonscription de Bordeaux, avec 63,35 % des suffrages.
* 24 Septembre:
France: Le turbo-train Paris-Cherbourg est mis en service (liaison en trois heures).
Le ministre des transports, M. Raymond Mondon, assistait en gare de Saint-Lazare au départ de la rame orange et blanc.
Ce train, propulsé par une turbine à gaz, était déjà en service sur plusieurs lignes.
Paris-Caen et Paris-Deauville notamment, depuis le printemps.
Il assurera désormais cinq relations quotidiennes entre Paris et la capitale du Cotentin, à 124 kilomètres-heure de moyenne, soit en trois heures.
Caen sera desservi par sept liaisons quotidiennes dans chaque sens et ne se trouvera plus qu'à une heure cinquante de la capitale.
* 25 eptembre:
Jordanie:
Cessez-le-feu total et immédiat conclu par Hussein et Arafat, au Caire, après onze jours de combat. mais des combats vont continuer dans le Pays...

**09---------------OCTOBRE 1970------------**

EN ALGERIE:
* 9 Octobre 1970:
À l'issue de trois jours de négociations sur la coopération franco-algérienne :
" Les conversations franco-algériennes relatives à la coopération économique et financière entre les deux pays se sont ouvertes à Paris le 5 octobre. Elles se sont poursuivies les 6 et 7 octobre. La délégation algérienne était dirigée par M. Bouteflika, ministre des affaires étrangères, la délégation française par M. Ortoli, ministre du développement industriel et scientifique.
Il a été procédé à un premier examen des questions économiques et financières pendantes et des perspectives de la coopération. Au terme de ces premières conversations, il a été convenu que la négociation reprendrait à Alger le 26 octobre. "
Les deux ministres se sont catégoriquement refusés à tout autre commentaire, continuant à observer la discrétion totale qui prévaut de part et d'autre depuis la décision prise en juillet par Alger d'augmenter la fiscalité pétrolière.
Il semble que les deux ministres aient voulu éviter d'engager l'avenir avant d'avoir rendu compte de ce " premier examen " d'un volumineux dossier à leurs gouvernements respectifs. En effet, il s'agit d'une négociation " globale " sur les rapports entre les deux pays, qu'ils soient économiques, politiques ou même militaires, comme l'indiquait M. Bouteflika, le 18 septembre, après avoir rencontré M. Georges Pompidou.
El Moudjahid écrit, pour sa part, que " deux ou trois journées de négociations ne peuvent épuiser les dossiers " en suspens. Le journal algérien ajoute que, " pour l'heure, il s'agit, pour chaque partenaire, de recenser les propositions, les nouvelles mesures et les demandes sur les chapitres tels que le vin, l'émigration algérienne, la coopération technique et culturelle, les hydrocarbures ".
Selon El Moudjahid, " on laisse entendre du côté français que le gouvernement pratiquerait " certains rajustements " de sa politique pétrolière telle qu'elle avait été définie par les accords franco-algériens sur les hydrocarbures de 1965 ".
* 18 Octobre 1970:
Boumedienne, président de le république, fait assassiner Krim Belkacem, kabyle, signataire des accords d'évian, un des derniers "historiques" survivants.
Krim Belkacem est retrouvé étranglé, dans un palace de Francfort en Allemagne.
1 an plus tôt: Au terme d'un procès, la cour révolutionnaire d'Oran avait condamné à mort, M. Belkacem Krim, qui animemait depuis l'étranger le Mouvement démocratique du renouveau algérien (M.D.R.A.), et deux autres responsables de ce mouvement d'opposition, Tamsaout Belkacem et Amirat Slimane, tous impliqués dans une affaire d'atteinte à la sûreté de l'État.

Krim Belkacem Caporal-chef dans l'armée française à la fin de la guerre, il milite, dès sa démobilisation, en 1945, dans le Parti populaire algérien (P.P.A.) de Messali Hadj, et se lance dans l'action clandestine.
Fondateur, avec Ouamrane, du premier maquis de Kabylie, il est compromis dans de nombreuses actions terroristes et se fait condamner deux fois par contumace aux travaux forcés à perpétuité et quatre fois à la peine capitale.
En 1954, il fait partie des neuf " chefs historiques " qui décident le déclenchement de la rébellion.

PAR AILLEURS:
* 1 Octobre 1970:
Egypte:
Funérailles nationales du président Nasser ; une marée humaine en délire suit la dépouille Les obsèques de Nasser ont révélé le profond désarroi du peuple égyptien

* 2 Octobre 1970:
France:
Lourd bilan, après quatre jours d'incendies de forêt dans le Var et les Alpes-Maritimes (Tanneron) : 11 morts
* 8 Octobre 1970:
Italie:
Pluies torrentielles sur le nord. Catastrophe dans la région de Gênes ; plus de 30 morts.
* 16 Octobre 1970:
Egypte:
Anouar El Sadate élu président de la République avec 90,04 % des suffrages.
* 20 Octobre 1970:
France:
Alain Geismar en correctionnelle ; manifestations à Paris et en province
* 29 Octobre 1970:
France:
-La dernière section de l'autoroute Lille-Marseille inaugurée par Pompidou (Pouilly-en-Auxois)
Vidéo FR3
-Le Conseil de Paris adopte le projet d'aménagement des Halles.

**09---------------NOVEMBRE 1970------------**

EN ALGERIE:
* 19 Novembre 1970:
Blida. - Le tribunal militaire de Blida a condamné mardi le docteur Augustin Dalmais à vingt ans de réclusion pour " atteinte à la défense nationale ".
Ses deux co-accusés français, MM. Eugène Gidon et Georges Vedel, se sont vu infliger chacun une peine de cinq ans d'emprisonnement.
Quant à M. Ferhat Larbi, fonctionnaire algérien jugé simultanément, il a été condamné à deux ans de prison.
" La publicité des débats pouvant être dangereuse pour l'ordre public ", le huis-clos a été prononcé
La presse algérienne avait écrit que " le réseau Dalmais " agissait pour le compte de la France.
Le verdict se contente de faire allusion à la livraison à " une puissance étranger " de renseignements susceptibles " de nuire à la défense nationale de l'Algérie ", durant la période de 1964 à 1970, en ce qui concerne le docteur Dalmais et seulement cette année pour ses coïnculpés.

ALGER ENVISAGE DE RENFORCER SA REPRÉSENTATION À WASHINGTON:
L'Algérie envisage de renforcer d'ici à la fin de l'année sa représentation à Washington par l'envoi d'un membre du corps diplomatique d'un rang plus élevé que le seul secrétaire d'ambassade maintenu, au service des intérêts algériens, à l'ambassade de Guinée aux États-Unis, depuis la rupture des relations diplomatiques intervenue lors de la guerre de six jours.
Le diplomate choisi pour l'instant est M. Abdelkader Bousselham, ministre plénipotentiaire, exerçant les fonctions de chef du protocole au ministère algérien des affaires étrangères depuis 1964.
Washington entretient à Alger six diplomates et Le gouvernement Boumediène peut, en contrepartie, disposer du même nombre de diplomates à Washington, mais sa décision d'envoyer aux États-Unis un fonctionnaire qui y occupera au moins le rang de conseiller illustre la volonté des dirigeants d'Alger d'harmoniser quelque peu les rapports politiques et les relations économiques.
Celles-ci n'ont pas cessé de se développer depuis deux ans, malgré les assauts de la presse algérienne contre " les américano-fantoches de Saigon " et les " impérialo-sionistes ".
* 24 Novembre 1970:
L'interdiction de sortie du territoire algérien qui frappe une soixantaine de ressortissants français a suscité de nombreux commentaires dans la capitale algérienne.
On estime ici que l'imprécision qui a entouré la diffusion de cette nouvelle en France confirme l'existence de l'autre côté de la Méditerranée d'un courant hostile à la coopération entre les deux pays.
Il semble en effet qu'une confusion ait été faite entre " l'autorisation de sortie ", en vigueur depuis juin 1967, que l'Algérie exige seulement de ses propres nationaux (et, jusqu'à une date récente, des Marocains résidant en Algérie), et l'existence de mesures individuelles d'interdiction de sortir du territoire prises parfois à l'encontre de ressortissants français ayant un litige avec l'administration algérienne.
Les décisions d'interdiction de sortie ne sont pas notifiées à l'ambassade de France, ni la plupart du temps aux intéressés, qui n'en ont généralement connaissance qu'au moment où ils veulent quitter le pays.
Il arrive également que la levée de ces mesures tarde à venir.
La France s'est toujours élevée contre ces pratiques, qui sont contraires,
* d'une part, au principe de la libre circulation des personnes, inscrit dans les accords d'Évian,
* d'autre part, aux dispositions de la convention fiscale franco-algérienne de 1968, laquelle a toutefois permis de mettre fin au système du quitus fiscal auquel tous les Français sortant d'Algérie étaient précédemment astreints.
À Alger, on rappelle que Paris n'a pas hésité à violer le principe de la libre circulation des personnes lorsque des centaines d'Algériens, candidats à un emploi en France, furent refoulés aux frontières françaises en 1968.

PAR AILLEURS:
* 1 Novembre 1970:
Incendie du 5-7, dancing situé à Saint-Laurent-du-Pont, les issues de secours sont bloquées, 146 jeunes gens de moins de 25 ans, périssent dans cette catastrophe.
* 2 Novembre 1970:
(Juste pour comparer) France:
Augmentation du prix du pain : la baguette passe à 60 centimes...(0.09€)
* 7 Novembre 1970:
Pakistan: le cyclone de Bhola fait plus de 500 000 morts au Pakistan oriental.
* 9 Novembre 1970:
Le 9 novembre 1970, à 19h15, Charles de Gaulle meurt paisiblement dans sa maison de La Boisserie,
à Colombey-les-deux-Églises (Haute-Marne) sans avoir jamais marqué de remords pour son action en algérie . Il est pris d'un malaise en faisant une réussite aux cartes.
Il s'était retiré de la vie politique le 28 avril 1969, à la suite d'un référendum perdu.
Conformément à sa volonté, il est inhumé le 12 novembre dans le cimetière de Colombey, auprès de sa chère fille Anne (1928-1948). Son cercueil est porté par des jeunes villageois au milieu d'une foule immense et recueillie mais en l'absence de tout officiel.
* Grève de quarante-huit heures des professeurs du secondaire.15 Novembre 1970:
Censure de Hara-Kiri, qui lance Charlie Hebdo.
* 17 Novembre:
Luna 17 a été conçu pour livrer un robot robotique appelé "Lunokhod 1" à la surface lunaire.
Le rover devait se rendre à divers endroits sous le contrôle en temps réel des opérateurs sur Terre et effectuer des tests sur le sol lunaire pendant 3 jours lunaires (environ 3 mois terrestres).
Ce premier rover soviétique à succès a fonctionné pendant 11 jours lunaires, l'équivalent de 322 jours terrestres. Il a parcouru plus de 10 km à travers la surface lunaire.
Il a également mené une expérience française (similaire à une expérience américaine Apollo un an plus tôt) dans laquelle les impulsions laser de deux observatoires - un soviétique et un français

**12---------------DECEMBRE 1970------------**

EN ALGERIE:
* Décembre 1970:
Il restera des soldats français sur la base aérienne de Bou Sfer non loin d’Oran.

Inaugurée après l’indépendance en 1964, elle permit notamment d’assurer la sécurité des communications françaises en Méditerranée et en Afrique.
Le 31 décembre 1970, la base cesse son activité.

** Depuis juillet 1970, Boumédiène créa le ministère de l'Enseignement originel et des Affaires religieuses,
qui instaura les instituts islamiques. Dans ces nouveaux établissements, des Arabes proche-orientaux, presque tous issus des Frères musulmans, dispensèrent un enseignement destiné à former de futurs enseignants d'arabe; le problème, c'est que cet enseignement était réputé pour être de très mauvaise qualité. Selon ces nouveaux enseignants, seuls les Algériens unilingues formés au Proche-Orient pouvaient prétendre au titre d'«arabisants».
«la langue du pays» dont parlait Boumédiène n'était pas l'arabe algérien, mais l'arabe littéraire que personne ne parlait! Le président algérien avait adopté à l'égard de l'arabe algérien une aversion viscérale...
Les écoles furent dotées de manuels et de programmes pour l'enseignement de la langue arabe officielle.
La langue écrite fut volontairement écartée au profit de l'«arabe oral» (coranique)
Au même titre que la langue arabe, la religion musulmane doit fait partie de la culture algérienne, parce que l'islam constitue un élément de l’identité nationale.
Le président Boumédiène avait même pensé revenir à la Charia, mais pour diverses raisons il ne revint pas sur cette idée.

La politique d'arabisation suscita de profondes tensions dans la population. Les autorités imposèrent l'unité linguistique en tentant de faire disparaître à la fois l'arabe dialectal, le berbère et le français, trois langues ayant des racines profondes parmi la population.
La politique linguistique occasionna des heurts parfois violents entre les étudiants...
Mais les Berbères furent, parmi les Algériens, ceux qui s'opposèrent le plus à l'arabisation. Leur résistance s'exprima dans l'usage exclusif du berbère et du français dans tous les lieux publics, que ce soit dans les cafés, les hôtels, les restaurants et les bureaux administratifs.

LES POURPARLERS FRANCO-ALGÉRIENS Les négociations sur la coopération Un accord sur le gaz naturel est conclu avec Alger
Ils concernent la fourniture des 3,5 milliards de mètres cubes de gaz naturel que l'Algérie doit livrer chaque année à la France pendant quinze ans

Par Ailleurs:
* 5 Décembre 1970 :
De grandes manifestations de « Harkis« », contre leurs conditions de vie, ont lieu dans les camps de Bias
et de Saint Maurice l'ardoise
* 11 Décembre 1970: Italie:
Une trombe d'eau s'abat sur la région de Venise ; 41 morts, 228 blessés.
Philippines:
Typhon sur l'île de Luzon ; 148 morts.
* 12 Décembre 1970:
Uhuru est lancé le 12 décembre 1970 depuis la plate-forme San Marco située sur la côte du Kenya par une fusée légère Scout.
Le satellite a été placé sur une orbite quasi circulaire de 572 km à l'apogée, 520 km au périgée, d'une inclinaison de 3°, avec une période de 96 minutes.
La mission prendra fin en mars 1973.
* 18 Décembre 1970:
L'Allemagne et la France créent la société aéronautique Airbus Commercial Aircraft.
* 23 Décembre 1970:
Après quatre années d'emprisonnement, la Bolivie libère le Français Régis Debray, militant d'extrême gauche qui s'était engagé aux côtés du révolutionnaire marxiste Che Guevara.
Normalien et auteur de Révolution dans la révolution, il avait été capturé le 25 avril 1967 et condamné à trente ans de prison.
* 24 Décembre 1970:
France:
Le turbo-train Paris-Cherbourg est mis en service (liaison en trois heures).
* 29 Décembre 1970:
France: Lors d’une tempête de neige, 10 000 automobilistes sont bloqués sur l’autoroute A7.

5 événements historiques des années 70 | Archive INA

**01-------JANVIER 1971-----**

** EN ALGÉRIE:
* En préalable j'ai trouvé, pour faire le point, un texte sur la situation des années 70 en Algérie...
L’État-armée et le déclin du FLN: L’arrivée de Boumediene au pouvoir coïncide avec l’installation définitive des militaires au pouvoir. Le coup d’État du 19 juin 1965, qualifié a posteriori de « sursaut révolutionnaire », inaugure un régime où le pouvoir d’État se perpétue exclusivement par le haut, par la cooptation au sein d’un groupe détenant la force armée. Dans l’immédiat, un gouvernement est formé le 10 juillet 1965, dirigé par l’austère colonel Boumediene, ancien instituteur en Égypte ayant rejoint le FLN en 1954 et promu, depuis 1960, chef d’état-major de l’ALN.
Homme secret et inflexible, idéologue volontaire, il a peu de considération pour le FLN qui, malgré sa réorganisation, demeure sans pouvoir réel, et s’appuie sur l’armée pour gouverner.
Grâce à la redoutable sécurité militaire, il élimine peu à peu ses opposants :
- Mohamed Khider en 1967
- et Belkacem Krim en 1970
(ce dernier avait annoncé la création en octobre 1967 du Mouvement démocratique de renouveau algérien.)
- Aït Ahmed et Boudiaf vivent en exil à l’étranger.
Le Conseil de la Révolution lui-même est épuré : seul Abdelaziz Bouteflika, inamovible ministre des Affaires étrangères, conservera ses fonctions. L’accentuation du caractère autoritaire de l’État ne fait donc guère de doute.
Une société encadrée

Les structures du nouveau pouvoir algérien sont rapidement renforcées de façon à encadrer totalement la population. Ainsi, la Charte communale du 18 janvier 1967 confère aux assemblées populaires communales, élues au suffrage universel sur proposition du parti, le soin de gérer les affaires de chaque commune. La Charte de la wilaya – département – du 25 mai 1969 crée sur le même modèle une assemblée populaire de wilaya. Celle-ci est dirigée par le wali, une sorte de préfet nommé par le pouvoir central.

Les entreprises constituent elles aussi un cadre adapté à la fois pour maintenir la population dans le giron du pouvoir et pour servir d’instrument au « tournant socialiste » décrété en 1971. Des assemblées de travailleurs sont élues – mais le pouvoir reste détenu par le conseil de direction.
L’encadrement du « citoyen-travailleur » par le syndicat et le parti est total.

La théorie des « industries-industrialisantes »
Boumediene croit qu’il est possible de passer rapidement du sous-développement au stade industriel. La théorie des « industries-industrialisantes », inspirée par les économistes François Perroux et Gérard Destannes de Bernis,devient la référence majeure.( Gérard Destanne de Bernis a eu comme maître à penser François Perroux6. Il reste fortement inspiré de son analyse du pouvoir, de la domination et des asymétries dans l'économie.
Ses théories du développement sont fortement inspirées des idées de Perroux et des économistes structuralistes du développement (Gunnar Myrdal, Prebisch, Furtado).
Par ailleurs, il s'inspire beaucoup de Karl Marx et des auteurs marxistes pour ce qui est de son analyse du capitalisme, ce qui distend fortement ses liens avec Perroux. Il a enseigné en Tunisie et il est considéré comme l'un des inspirateurs du programme économique et social de la centrale syndicale tunisienne UGTT (1956) dont le secrétaire général à l'époque était Ahmed Ben Salah avec lequel il entretenait des relations d'amitié. Il a été également un des principaux conseillers économiques de l'Algérie à la suite de l'indépendance.
)
Ainsi, l’industrialisation, proclamée « priorité des priorités », est censée être la locomotive qui entraînera l’agriculture. Les industries de base, dites « industrialisantes », doivent renforcer l’intégration de l’économie nationale par les effets qu’elles exercent en amont (effets d’approvisionnements) et en aval (effets de débouchés). L’idée que l’édification accélérée d’une industrie lourde est une base nécessaire au développement est à cette époque partagée par nombre d’analystes.
Soixante-dix sociétés nationales sont créées, considérées comme la colonne vertébrale de l’économie et la base du programme de développement lancé par Belaïd Abdesslam.

La stratégie des hydrocarbures
Les accords d’Évian reconnaissaient la souveraineté de l’Algérie sur le Sahara et ses richesses naturelles.
L’État algérien ne détient pourtant, alors, que 4,05 % des périmètres d’exploration contre 67,5 % à la France. Après la nationalisation des activités de Mobil et Esso à la suite du conflit israélo-arabe de juin 1967, le tournant décisif vient de la nationalisation des richesses naturelles en 1971. C’est la « décolonisation pétrolifère », tout de suite qualifiée « d’étape la plus décisive dans la marche vers l’émancipation économique ».
Une « loi fondamentale » est promulguée ; elle précise les droits et les devoirs des partenaires étrangers.
L’Algérie souhaite en fait obtenir une juste rémunération de ses ventes d’hydrocarbures. En 1973, le premier choc pétrolier multiplie par trois les recettes.
Mais la stratégie des hydrocarbures revient aussi à développer les capacités de production de pétrole et de gaz. Au fil des années, la moitié des investissements industriels est tournée vers ce secteur crucial pour l’économie algérienne. Ainsi, une part importante des ressources pétrolières sert à forger les moyens de produire plus… de pétrole et de gaz. En fait, le régime militaro-autoritaire tente aussi de réduire son manque de légitimité politique par la redistribution de cette manne des hydrocarbures.
Nota: Sur ce sujet Bernard Lugan s'explique:. Quant au pétrole, il avait lui aussi été subventionné par la France.
Découverts en 1956, les hydrocarbures du Sahara furent mis en production entre 1957 et 1959, avec une exploitation qui débuta véritablement en 1961, quelques mois donc avant l’indépendance.
Or, comme Daniel Lefeuvre l’a clairement montré, l’Etat français fut quasiment contraint d’imposer à des compagnies réticentes de s’investir dans cette production.
En effet :
- Le pétrole algérien devait obligatoirement être vendu sur le marché mondial car il était trop léger pour la transformation en fuel dont avait alors besoin l’industrie française.
- A cette époque le marché mondial était saturé. L’URSS bradait ses huiles à bas prix et les gros producteurs du Moyen-Orient limitaient leur production.
- L’Algérie et la Libye arrivant en même temps sur le marché la chute des cours allait être accélérée, d’autant plus que le pétrole libyen était plus facile à exploiter et à écouler que celui d’Algérie.
- Le brut algérien était cher : 2,08 $ le baril contre 1,80 $ au cours mondial.


Des résultats limités
Très rapidement, les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes initiales. Le système productif a été largement bouleversé, suite aux différentes vagues de nationalisation qui touchent même le secteur bancaire en 1966-1967. Malgré les énormes investissements consentis, la croissante reste trop lente. La production intérieure brute atteint 36,6 milliards de dollars en 1981, ce qui situe l’Algérie encore loin derrière la Libye mais devant la Tunisie et le Maroc – en production par habitant.
La production des industries lourdes ne dépassera pas 30 % des capacités. En effet, les programmes sont surdimensionnés et les technologies sophistiquées difficilement maîtrisées. La surconcentration des moyens de financement dans le secteur des biens de production, enfin, l’appel systématique aux firmes étrangères se traduit par un fort endettement : de 2,7 milliards en 1972, la dette extérieure atteint 23,4 milliards en 1979, accentuant l’étranglement budgétaire.

L’agriculture sacrifiée
La priorité est accordée à l’industrie au détriment de l’agriculture. Dès lors, la « révolution agraire » engagée en novembre 1971 est vouée à l’échec. Transformation autoritaire de l’agriculture, cette « révolution » a pour objectifs principaux de répondre aux besoins alimentaires du pays et de développer la position de l’Algérie sur le marché international pour l’exportation des produits agricoles. Débutée sans enthousiasme, cette tentative de réforme articulée autour des coopératives et du secteur autogéré s’enlise dans l’incohérence des choix réalisés.
Le niveau d’autosuffisance alimentaire, qui se situait à plus de 70 % en 1969, n’est plus que de 30 % en 1980.
La soumission certaine du monde paysan à la logique de l’industrialisation débouche naturellement sur un échange ville-campagne inégal entraînant un exode rural croissant de l’ordre de 100 000 personnes par an.

L’Algérie dans les relations internationales
Le grand dessein tiers-mondiste
Boumediene – et son inamovible ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Bouteflika – obtient ses plus importants succès sur la scène internationale. À la conférence des non-alignés qui se tient à Alger en septembre 1973, l’Algérie apparaît comme un État révolutionnaire qui apporte son soutien à tous les « mouvements de libération » et entend bouleverser les rapports Nord-Sud.
Elle y gagne un incontestable prestige dans le tiers-monde.
Cette recherche inlassable de solidarités entre États du « Sud » se fonde sur une conception économique des relations internationales.
En fait Boumediene se place sur ce point dans la continuité de la politique étrangère amorcée par Ben Bella.
Après l’annulation de la conférence d’Alger prévue pour l’été 1965, la relance diplomatique s’opère par l’adoption de Dans le même temps se pose l’épineux problème des relations avec la France.
Alors que les dernières bases françaises sont évacuées, la crise entre Paris et Alger prend une nouvelle dimension, au moment de la nationalisation des hydrocarbures en 1971.
À la suite du conflit israélo-arabe d’octobre 1973, l’Algérie teste « l’arme du pétrole ».

Le conflit du Sahara occidental
Le conflit du Sahara occidental envenime les rapports inter-maghrébins à partir de la « marche verte » organisée par le roi du Maroc Hassan II, au début de 1976. Alors que l’Algérie s’était appliquée à se réconcilier avec ses voisins maghrébins – par le « traité de fraternité, de bon voisinage et de coopération » du 15 janvier 1969 –, la situation se tend à nouveau à cause du territoire du Sahara occidental sur lequel l’Espagne, le Maroc et le « Front Polisario » veulent avoir la haute main.
L’Algérie soutient le Front et accueille les réfugiés civils sur son territoire. Quelques escarmouches ont même lieu entre les Forces armées royales et l’Armée nationale populaire algérienne.
À la mort du président Boumediene, en décembre 1978, le conflit n’est pas réglé. Nul doute que cette crise va freiner la « progression tiers-mondiste » de l’Algérie. Le gouvernement saura alors se replier, laisser passer l’orage et remonter lentement la pente.

Une société en pleine mutation
En à peine vingt années, le paysage culturel et social se modifie profondément.
Le lancinant problème démographique
Dans les années soixante, la révolution sanitaire provoque une chute de la mortalité au Maghreb, qui n’est pas accompagnée, en Algérie notamment, d’une chute de la natalité. En 1974, lors de la Conférence mondiale de la population, ce pays se classe parmi les pays anti-malthusiens et affirme que « le développement est le meilleur contraceptif ». Enfermé dans une idéologie tiers-mondiste nataliste, l’Algérie frôle un record mondial avec 8,1 enfants par femme en 1975. Il faudra attendre 1983 pour que les autorités prennent conscience des effets pervers de ce dérapage et adoptent un programme national en vue de la maîtrise de la croissance démographique.
Cette baisse de la fécondité est aussi allée de pair avec la scolarisation féminine.
Nul doute que, pour le pouvoir, la formation et l’enseignement constituent un défi, condition nécessaire à la réussite du programme de développement.
De 700 000 en 1961, le nombre d’enfants musulmans inscrits dans les classes primaires, atteint 2 millions en 1970, et 4,5 millions en 1980. Pour les encadrer, des milliers de « moniteurs » sont recrutés, parmi lesquels 11 000 instituteurs français qui apporteront leur aide.

Enfin, la vague d’émigration débutée depuis l’indépendance se poursuit.
Même si le contrôle aux frontières se veut plus sévère, plus sélectif que dans le passé, il existe encore d’importants déplacements en direction de l’ancienne métropole. Malgré le mythe du « retour » véhiculé par la propagande, une population d’origine algérienne s’enracine en France, durablement, sans projet de retour.

Algérianité et arabisation
La révolution algérienne entendait réarabiser l’Algérie « dépersonnalisée par le colonialisme ».
Dès l’indépendance, cette volonté d’arabisation s’affirme progressivement dans l’enseignement. Il s’agit évidemment de tourner définitivement la page du colonialisme et de fonder une culture algérienne renouant avec la « tradition orale des poètes errants ». Dès lors, la conception « du passé, faisons table rase », s’impose.
L’Algérie refuse donc de s’associer au mouvement de la francophonie et amorce un combat contre la perpétuation de la langue française.
Cette politique d’arabisation a plusieurs conséquences.
-Tout d’abord, elle durcit les oppositions entre élites
arabophones et élites francophones que le système éducatif, paradoxalement, continue largement de reproduire. - Ensuite, dans le domaine idéologique, la généralisation de la langue arabe permet d’augmenter l’influence des courants panarabistes et des courants de l’islamisme politique.
La culture devient aussi un instrument de propagande pour légitimer le pouvoir. La manipulation de la mémoire historique, lieu de la légitimation symbolique du fln, magistralement décrite dans l’essai de Benjamin Stora, participe à la frénésie commémorative. L’historiographie officielle transforme ainsi la période coloniale française en insurrection continue et fait disparaître les noms des principaux acteurs de la guerre de libération.

L’étatisation de l’islam
À la bataille pour l’arabité se superpose celle de l’islamité.
L’idée de libération fut ainsi transcrite dans le langage de la guerre sainte, du jihâd.
On comprend alors pourquoi les autorités, depuis l’indépendance, tentent de s’appuyer sur la politique d’arabisation, qui ferait dériver sur l’État la légitimité dont l’islam est dépositaire.
Le gouvernement de Boumediene s’engage dans cette voie avec beaucoup plus de résolution qu’un Ben Bella, dont les convictions progressistes le détournaient de s’appuyer sur un courant trop marqué de traditionalisme social.
La religion est utilisée comme instrument pour contenir une possible progression des courants laïques et démocratiques, et surtout comme arme de légitimation du pouvoir.
En marge de cette centralisation du champ politico-religieux se développent dès les années soixante-dix des mouvements islamistes cantonnés dans la clandestinité et l’exclusion.


En résumé:
La période 1962–1971 de l'économie algérienne est marquée principalement par la nationalisation des secteurs clés de l'économie et la création d'entreprises publiques ainsi que la mise en place d'un processus de planification centralisée, la création d'une structure industrielle ainsi que le parachèvement des institutions publiques.
L'année 1966 a été marquée par la nationalisation des mines et des compagnies d’assurances étrangères et la signature d’accords de coopération avec la France, tandis que l'année 1971 a été marquée par la nationalisation des hydrocarbures avec l'acquisition par l’État de 51 % des avoirs des sociétés pétrolières françaises présentes en Algérie.
En novembre de la même année le gouvernement a lancé la « révolution agraire » et la « gestion socialiste des entreprises »
Taux de natalité en 1970 : 8 par femme

* 1 Janvier 1971:
Implantation d'une réforme agraire en Algérie:
Le gouvernement propose une réforme agraire d'envergure.
Développée par des bureaucrates, elle vise à effacer l'exploitation dans le monde rural.
Le système de fermes d'État est dissous et les terres distribuées aux paysans sans terres qui doivent joindre des coopératives gouvernementales où on leur fournit des prêts, des semences, des fertilisants, etc.
Il affaiblit aussi le poids des notables locaux, les cheiks, et généralise le salariat et la protection des travailleurs
* 12 janvier 1971:
Les pétroliers en partance pour la France sont bloqués en Algérie
* 26 janvier 1971:
Le Président de la République algérienne reconnaît dans le journal L'Éclair que son état détient un grand nombre d'otages français. Il indique en outre dans cette même interview :
« pour obtenir la libération de ces otages, il faudra y mettre le prix ».

* Fin Janvier: A la fin du mois de janvier 1971, le conflit mondial pétrolier nfest pas résolu, mais les deux camps ont fait connaître leur position.
Si, à l'intérieur du cartel la cohésion n'est pas parfaite, l'O.P.E.P. elle non plus ne semble pas totalement unie.
Cette organisation se compose de "durs", "maximalistes", (Algérie, Libye, Irak) et de modérés dont le leader est le Chah d'lran. Leurs positions respectives au sein du cartel et de l'O.P.E.P. placent dont la France et lfAlgérie légèrement en retrait du champs de bataille de Téhéran.
A Alger et à Paris la négociation se poursuit sans avancer pour autant, de même que la réunion O.P.E. P. -Cartel de Téhéran est reculée au 28 janvier 1971.
La presse nationale algérienne et notamment El Moudjahid, mène une vive campagne dirigée essentiellement contre la France et son esprit néocolonialiste. A Paris et à Alger les négociations piétinent et après cinq heures de conversations dans la capitale française, MM ORTOLI et BOUTEFLIKA annoncent la suspension des négociations entre Alger et Paris qui demande un délai de réflexion.
Par ailleurs:
* 1 Janvier 1971:
France: Augmentation du SMIC ; il passe de 3,50 à 3,63 F.
Hausse de 5 % des tarifs SNCF-marchandises.
Augmentation de 5,2 % des tarifs SNCF-voyageurs.
Le plafond de la Sécurité sociale passe de 1 500 à 1 650 F par mois.
Hausse importantes des tarifs PTT ; le timbre-poste passe de 40 à 50 centimes.
* 2 Janvier 1971:
Grande-Bretagne:Au stade d'Ibrox, à Glasgow, une rampe cède sous la poussée de la foule ; 66 morts, 168 blessés.
* 3 janvier 1971 :
Record français de froid pour Mouthe (Doubs) avec 35°C en dessous de zéro
* 7 Janvier 1971:
France:France : Remaniement ministériel. Création du ministère de la Protection de la Nature et de l'Environnement. Robert Poujade est nommé ministre délégué auprès du premier ministre, chargé de la protection de la nature et de l'environnement.
* 10 Janvier1971:
Décès de Coco Chanel, créatrice de mode et de parfums (née le 19 août 1883).
* 11 janvier 1971: France Manche : le pétrolier panaméen Texaco Caribbean est éperonné par un cargo péruvien en faute de navigation.
Le Texaco Caribbean explose, se brise et coule en faisant 8 morts et des dégâts environnementaux importants (600 tonnes de combustibles).
* 15 Janvier 1971:
Egypte: Inauguration du haut barrage d´Assouan sur le Nil.
* 21 Janvier 1971
France: Un avion militaire s'écrase dans l'Ardèche ; 21 morts, dont 7 hauts dirigeants du CEA se déplaçant à une réunion confidentielle au CEA de Pierrelatte.. L’élite du programme nucléaire français décapitée
Jean GAUME, Paul JOHANN, Jean LABUSSIERE, Hubert LEFEBVRE de LABOULAYE (Centralien), Jacques MABILE (X Mines) , François RONTEIX, Georges TIROLE(X Directeur de la DAM) du Commissariat à l'Energie Atomique.
* 31 Janvier 1971
La mission américaine Apollo 14 part pour la lune avec 3 cosmonautes: Roosa, Shepard, Mitchell .
L'atterrissage a lieu le 5 février.
C'est la huitième mission du programme Apollo, et c'est la troisième à se poser sur la Lune
Il s'agit de la première mission dont le but principal est scientifique, et dont le lieu d'atterrisage ait été sélectionné non en fonction de contraintes techniques, mais pour son intérêt géologique.

**02-------FEVRIER 1971-----**

** EN ALGÉRIE:
* le 24 février 1971:
Houari Boumédiène annonce la nationalisation des hydrocarbures
En devenant le propriétaire exclusif des richesses du sol et du sous-sol, l’État algérien abandonne le système des concessions au profit d’une prise de contrôle à 51 % des deux sociétés pétrolières françaises présentes, Elf (anciennement Erap) et Total (CFP). Suite à cette décision, seul Total, implanté sur le territoire algérien depuis 1952, y reste.
La Société nationale pour la recherche, le transport, la transformation et la commercialisation des hydrocarbures (Sonatrach) détient le monopole sur l’exercice des activités pétrolières à travers l’exclusivité des permis de recherche et concessions d’exploitation.
** Par Ailleurs:
* 5 Février 1971:
France.
Grève générale des mineurs de Lorraine ; ils protestent contre la fermeture des puits Grande-Bretagne.
Faillite de Rolls-Royce ; le gouvernement prend le contrôle des activités aéronautiques
Espace
Apollo 14 : Shepard et Mitchell atterrissent près du cratère de Fra-Mauro
* 6 Février 1971:
Italie.
La terre tremble à Tuscania (à 75 km au nord de Rome) ; 20 morts, une centaine de blessés,.
Suisse.
Référendum sur le vote des femmes : le « oui » l'emporte avec 67,5 % des suffrages.
* 9 Février 1971:
USA.
Violent tremblement de terre dans le sud de la Californie ; 62 morts, 850 blessés.
À 22 h 5 (heure française), la cabine Apollo 14 amerrit dans le Pacifique, à Pago-Pago.

**03-------MARS 1971-----**

** EN ALGÉRIE:
Suite aux annonces de Nationalisation du 24 Février:
Une vingtaine de jours après l'annonce des mesures de nationalisation, le gouvernement français espérait encore
– plutôt mollement – influer sur le cours des événements.
Il dépêcha à Alger le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Hervé Alphand, avec pour mission d'essayer de sauver ce qui pouvait l'être encore.
La désignation d'un haut fonctionnaire du Quai d'Orsay en lieu et place d'un ministre pour mener un tel combat d'arrière-garde démontrait à l'évidence que l'on ne croyait pas trop au succès de la démarche. Du côté algérien, on avait perçu cette nouvelle tentative française comme une simple manœuvre dilatoire, destinée à gagner du temps et à diluer, par un certain nombre d'artifices juridiques, la portée de ces mesures.
* 17 Mars 1971:
Nouvelle interruption des expéditions de pétrole vers la France ; Alger ferme deux pipelines.

** Par ailleurs:
* 1 Mars 1971:
France.
L'essence et le super augmentent de 1 à 2 centimes le litre.
Libye.
Ouverture des négociations entre le gouvernement et les compagnies pétrolières.
* 3 Mars 1971:
Pakistan.
Violents affrontements au Bengale ; 149 morts, 332 blessés.
* 7 Mars 1971:
France.
Ouverture de l'aérogare Orly-Ouest.
* 14/21 Mars 1971: France.
Premier et deuxième tour des élections municipales ; 75 % de votants.

* 19 Mars 1971
France.
Agitation persistante dans les lycées ; 16 établissements fermés à Paris et en province.

**04-------AVRIL 1971-----**

** EN ALGÉRIE:
* 9 Avril 1971:
Fermeture de l'usine Renault de Maison-Carrée
* 16 Avril 1971:
Le gouvernement algérien met en vigueur le nouveau régime financier applicable aux sociétés françaises...
Le gouvernement Boumediène a annoncé se mettre en " conformité " avec la " loi fondamentale " sur les hydrocarbures du 12 avril 1971 et qu'il avait Invité les sociétés pétrolières françaises à verser au Trésor algérien, d'Ici au 6 mal prochain au plus tard, le reliquat des compléments d'impôts pour les exercices 1969 et 1970, qui s'ajouterait aux 675 millions de francs déjà versés le 26 janvier et serait calculé sur la base de 2,77 dollars par barils.
En même temps, les sept compagnies qualifiées ici de " récalcitrantes " (trois du groupe ERAP : la S.N.P.A., la CREPS et PETROPAR, et quatre " Indépendantes " : OMNIREX (filiale de la C.F.P.), FRANCAREP, EURAFREP et COPAREX) sont priées de se mettre en règle d'ici à vingt jours également, en ce qui concerne leurs obligations fiscales pour la période du 1er janvier au 15 mars 1971. Elles seront, de toute façon, astreintes aux pénalités de retard prévues par le fisc algérien.
* 17 Avril 1971:
Arrêt total des embarquements de pétrole par les compagnies françaises.

** Par ailleurs:
* 5 Avril 1971:
343 femmes signent dans Le Nouvel Observateur une pétition pour demander la légalisation de l'avortement en France.
* 12 Avril 1971:
France:
Week-end de Pâques sur la route : 119 morts, 3 674 blessés ; 2 278 accidents.
* 17 Avril 1971:
Sous la pression du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, l'Egypte, la Syrie et la Libye s'unissent sous la dénomination d'Union des Républiques Arabes, mais cette union sera vite caduque.
* 18 Avril 1971:
France:
Week-end sur les routes : 113 morts, 2 923 blessés, 1 777 accidents.
* 19 Avril 1971:
L´URSS lance la première station spatiale habitée Saliout. Espace Soviétique



**05-------MAI 1971-----**

** EN ALGÉRIE:
* Témoignage d'un agent de TOTAL:
"Le 24 février 1971, toute la direction générale de Neuilly était présente pour la réunion technique annuelle.
Monsieur Jean d’Herbes et l’ensemble des cadres attendaient le discours du Président Boumediene qui devait faire une annonce qui allait changer bien des choses : la nationalisation de la CFPA.
D’un point de vue opérationnel sur Maison Verte (quartier d’habitation des ingénieurs à Hassi Messaoud), rien n’avait changé, tout le personnel continuait à travailler comme s’il ne s’était rien passé.
C’est à partir du 1er mai que tout a basculé.
Le samedi 1er mai à minuit, on m’appela d’urgence à la base pour une réunion exceptionnelle dans les bureaux de la CFPA avec les responsables Sonatrach ( la société nationale algérienne ).
Cette réunion ne concernait que les responsables algériens du pétrole.
On nous annonça « demain les salariés de Total doivent partir, ils n’ont plus le droit de se rendre à leur bureau ».
Le ciel nous était comme tombé sur la tête.
Le lendemain, nous assistâmes au chargement des véhicules à la base.
Le dimanche à midi toutes les familles étaient parties.... "

** Par Ailleurs:
Le 1er mai 1971 :
Accord européen de Genève sur la signalisation routière.
Le 2 mai 1971, Égypte :
Destitution d’Ali Sabri, vice-président de la république pro-soviétique, à la suite de la découverte d’une conspiration visant à renverser Sadate.
Le 15 mai 1971:
la congrégation des Pères Blancs (société de vie apostolique missionnaire de droit pontifical ) décide de se retirer du Mozambique, affichant par une lettre publique son désaccord avec les actes de répressions commis au nom de la défense de la « civilisation chrétienne »
Historique: C'est à l'époque de la famine, consécutive à une épidémie de choléra, de 1867, qui laisse un grand nombre d'orphelins dans la région côtière de l'Algérie, que Mgr Lavigerie est nommé archevêque d'Alger. Le 6 juin 1868, Pie IX le nomme préfet apostolique du Sahara-Soudan. Mgr Lavigerie fonde sa société des missionnaires d’Afrique à Maison-Carrée (actuelle El-Harrach) en Algérie française en 1868, avec son noviciat à Alger et le domaine d'Oulid Adda, pour dans un premier temps instruire et catéchiser les enfants et fonder des villages chrétiens à partir de familles formées par les anciens orphelins baptisés, et dans un second temps évangéliser les populations du Sahara et d'Afrique centrale (1868)1. Il le fait cependant dans un contexte d'opposition de l'administration coloniale dès le début. Une branche féminine est fondée en 1869, les Sœurs missionnaires de Notre-Dame d'Afrique.
Les premiers serments sont prononcés en octobre 1872, et dès 1876, des postes de mission sont installés peu à peu en Kabylie et au Sahara, parfois au péril de la vie des missionnaires

** « Révolution du redressement » en Égypte. Sadate fait arrêter Ali Sabri et ses partisans, accusés de tentative de coup d’État71.
Le 27 mai 1971 :
l’Union soviétique s’inquiète de l’élimination des éléments les plus à gauche, dont les militaires, par le régime égyptien. Une délégation de Moscou est reçue au Caire par Sadate et débouche sur un traité d’amitié et de coopération, assurant la poursuite des livraisons militaires à l’Égypte
Du 12-27 mai 1971:
festival de Cannes présidente Michèle Morgan

**06------JUIN 1971-----**

** EN ALGÉRIE:
CINQ JEUNES GENS PROTESTENT CONTRE L'EXPULSION D'UN CITOYEN ALGÉRIEN: déjà...
Dans le domaine de la politique étrangère, on note que la construction européenne prend nettement le pas sur toute autre préoccupation. L'interview du président Pompidou n'apporte pas d'éléments nouveaux sur le différend franco-algérien, dans lequel la détente s'accentue

**07------JUILLET 1971-----**

** EN ALGÉRIE:
* 28 juillet Alger. - Le Festival panafricain, long métrage de deux heures, en couleurs et en langue française, produit par l'Office algérien du cinéma et réalisé par le metteur en scène américain William Klein - l'auteur de Polly Maggoo, de Mister Freedom et de Eldridge Cleaver - lors de la première grande manifestation culturelle africaine, tenue à Alger en juillet 1969, vient de sortir en avant-première sur les écrans algérois, après deux années d'attente.


** Par ailleurs:
* 1er juillet, France : le stationnement payant est instauré à Paris.
* 6 Juillet Mort du musicien américain de jazz Louis Armstrong qui sera le meilleur interprète de jazz à travers le monde entier (né le 4 août 1901).
* 12 juillet, France : début de la destruction des Halles de Paris.
* 16 Juillet, France : Décision Liberté d'association. Le Conseil constitutionnel invalide pour la première fois une loi contraire à la Constitution. Création du Bloc de constitutionnalité.
* 18 juillet, Espagne: Le dictateur espagnol Francisco Franco désigne Juan Carlos de Borbón pour être son successeur, avec le titre de roi d'Espagne.
France : fondation du mouvement féministe "Choisir" par l’avocate Gisèle Halimi.
Pour l'abrogation de la loi de 1920 interdisant la contraception et l'avortement.
Avocate, militante féministe et femme politique franco-tunisienne.
Avocate elle défend à partir des années 1950 des militants de l'indépendance de l'Algérie, alors Départements français, dont notamment des membres du Front de libération nationale (FLN).
À partir de l'année 1960, elle assure la défense de l'activiste et militante Djamila Boupacha, accusée de tentative d'assassinat puis torturée et violée, en détention, par des soldats français.
Aux côtés de Simone de Beauvoir, elle médiatise ce procès afin de mettre en lumière les méthodes de l'armée Française au moment de la guerre d'Algérie.
* 18 Juillet, France: Le belge Eddy Merckx remporte son troisième tour de France consécutif, devant le néerlandais Joop Zoetemelk et le belge Lucien Van Impe. Cette 58ème édition du tour est marquée par l'abandon del'espagnol Luis Ocana






**08------AOÛT 1971-----**

** EN ALGÉRIE:
Je n'ai pas trouvé de faits marquants en Algérie pour ce mois d'Août...

** par ailleurs:
* Le 2 août 1971 :
France: Georges Marchais inaugure le nouveau Siège du Parti communiste français place du Colonel-Fabien à Paris.
Financé avec la vente du muguet le 1 Mai disait-il...)
* Le 15 Aout 1971:
Indépendance de Bahreïn.(Après une période de domination par les Arabes, Bahreïn est occupé par les Portugais en 1521, avant d'être conquise par le Chah Abbas Ier de l'empire perse des Séfévides en 1602.
En 1783, la tribu arabe Bani Utbah, venue du centre de la péninsule Arabique, s'empare de l'île et le pays est depuis dirigé par la famille royale Al Khalifa.
À la fin des années 1800, Bahreïn devient un protectorat britannique, et ce n'est qu'en 1971, à la suite du retrait britannique que Bahreïn déclare son indépendance.
Le pays se constitue en royaume sous l'impulsion de l'émir Hamed ben Issa al-Khalifa, qui devient le roi Hamed II. Le système politique est une monarchie.
Le pétrole a été découvert à Bahreïn en 1932, pour la première fois sur la côte ouest du golfe.
Depuis la fin du xxe siècle, le pays cherche à diversifier son économie en investissant dans les secteurs bancaires et touristiques.
)
* Du 19 au 21 août 1971:
: coup d’État en Bolivie.
Le colonel Hugo Banzer Suárez s’impose par la force pour huit ans.
Il lance une vague de répression contre la gauche, notamment dans les secteurs étudiants.
Son objectif est de dépolitiser le corps social et de relancer l’économie. La stricte application du programme économique du FMI (suppression des prix subventionnés, dévaluation, etc.) provoque une hausse massive du coût de la vie.
Devant la montée du mécontentement, le régime se durcit, réprimant violemment toutes les manifestations

**09------SEPTEMBRE 1971-----**

** EN ALGÉRIE:
Je n'ai pas trouvé de faits marquants en Algérie pour ce mois de Septembre...

** par ailleurs:
* Le 3 septembre 1971 : Indépendance du Qatar de la Grande Bretagne.
* Le 11 septembre 1971: Égypte, une nouvelle Constitution est promulguée .
Elle réaffirme la place de l’islam dans le régime, comme religion d’État et source de législation.
Sadate lance une vaste campagne d’amnistie des prisonniers politiques, se traduisant par la libération de nombreux opposants, dont les Frères musulmans.
Il soutient la renaissance des organisations islamiques...
* du 9 au 14 septembre 1971 : Mutinerie dans la prison d’Attica, dans l’État de New York.
La répression fait 31 morts.
* Le 11 Septembre 1971:
Mort du dirigeant soviétique Nikita Kroutchtchev qui durant la seconde guerre mondiale jouera un rôle d'intermédiaire entre Staline et ses généraux (né le 15 avril 1894).
* Le 14/11/1971:
La sonde américaine Mariner 9 est le premier satellite artificiel à se placer en orbite autour de la planète Mars.

* Le 15 septembre 1971:
Intel annonce la commercialisation du premier microprocesseur, l'Intel 4004, de 4 x 3 millimètres,
pièce maitresse des premiers micro-ordinateurs dont la puissance est comparable à celle du premier ordinateur (l'ENIAC) qui pesait 30 tonnes.

* Le 26 septembre 1971: France : élections sénatoriales favorables à la majorité (Georges Pompidou).
* Le 27 Septembre 1971:
La sonde soviétique Mars 2 s'écrase sur la planète Mars, devenant néanmoins le premier engin spatial à toucher cette planète.







**10------OCTOBRE 1971-----**

** EN ALGÉRIE:
Rien trouvé de significatif pour le mois d'octobre en Algérie.... ** Par ailleurs:
Le3 octobre :
fondation de l’organisation humanitaire Médecins sans frontières.
du 5 octobre au 18 octobre, Paris : grève générale à la RATP.
France : Michel Debré, ministre de la Défense, prend la décision d'extension du camp militaire du Larzac.
Loi sur la Communauté européenne. Le Parlement britannique ratifie de justesse la demande d'adhésion à la CEE.
Le 12 octobre, France : Georges Marchais présente un programme pour un gouvernement d'union populaire.
du 12 octobre au 16 octobre :IRAN:
le Chah organise sur les sites antiques de Persépolis et Pasargades des cérémonies fastueuses à l'occasion de la célébration du 2 500e anniversaire de la fondation de l'empire perse. Des dizaines de têtes couronnées, princes, présidents et chefs de gouvernement sont présents.
Le 25 octobre :ONU
sous pression du bloc de l'Est, la République populaire de Chine est admise à l'ONU par 76 voix pour, 35 voix contre et 17 abstentions. Elle obtient son siège au Conseil de sécurité et remplace la République de Chine (Taïwan) qui est évincée






**10------NOVEMBRE 1971-----**

** EN ALGÉRIE:
Rien trouvé de significatif pour le mois de Novembre en Algérie....sinon une Ordonnance (71-74 du 16 novembre 1971) relative à la gestion socialiste des entreprises en Algérie.
Dans son souci de calmer la grogne des fellahs, Boumedienne signe une série de décrets prévoyant la nationalisation de toutes les propriétés privées de plus de dix hectares (toutes musulmanes, les pieds noires ont été nationalisées en 63) leur découpe en carré et leur distribution aux paysans. Il achève ainsi l'agriculture algérienne.....

** Par ailleurs:
1 Octobre: France:
Camp militaire du Larzac:
M. Michel Debré, ministre d'État chargé de la défense nationale, a décidé d'étendre la superficie du camp militaire du Larzac. De 3000 hectares actuellement, ce camp, dans l'Aveyron, passera d'ici à 1977 à 17 000 hectares environ. Les élus locaux viennent d'être informés de cette décision, qui est justifiée selon le ministère de la défense, par la nécessité pour l'armée de terre de disposer d'un deuxième grand camp national où puissent manœuvrer des régiments avec des chars AMX-30 et des canons d'artillerie de 155 mm.
La capacité du camp de Canjuers, dans le Haut-Var, où 35 000 hectares ont été acquis depuis plusieurs années, ne permet pas d'y accueillir toutes les unités de l'armée de terre y compris les forces qui sont habituellement stationnéees en Allemagne fédérale et qui pourraient, un jour, devoir rebenir s'installer, le cas échéant, en France. Le camp du Larzac apparaît donc, après son extension, comme un complément indispensable au domaine immobilier des armées. C'est en fonction des performances des blindés et des pièces d'artillerie modernes, et des conditions de leur emploi en toute sécurité, qu'ont été déterminées les limites de l'extension envisagée.
Cette extension portera sur une zone d'environ 14 000 hectares.
Dix - sept exploitations se trouvent à l'intérieur du périmètre concerné, et elles seront totalement expropriées. Vingt-six autres y ont une part importante de leur superficie, elles seront partiellement expropriées. Ces quarante-trois exploitations occupent cent quarante personnes. Enfin, vingt-huit exploitations seront touchées pour une part très réduite de leur superficie.
Les nouvelles limites retenues par le projet pourront faire l'objet, au cours d'une procédure de concertation, de modifications mineures, avant que ne soit pris l'arrêté définitif d'utilité publique.
L'affaire du Larzac commence....

Retrouvé dans les archive du "Monde":
" La Chine ne sera jamais une superpuissance "
Nations unies (New York) Le déclaration du lundi 15 novembre devant l'Assemblée générale de l'ONU par le vice-ministre chinois des affaires étrangères, M. Chiao Kuan-hua, a porté notamment sur les chapitres suivants :
TAIWAN.
" Taiwan, a déclaré M. Chiao Kuan-hua, est une province chinoise, et les quatorze millions de gens qui vivent à Taïwan sont nos compatriotes par la chair et par le sang ". Le vice-ministre chinois a rappelé que Taiwan a été restituée " à la mère patrie " après la deuxième guerre mondiale dans la déclaration du Caire et la proclamation de Potsdam. Ce n'est qu'à la suite de la guerre de Corée, a poursuivi M. Chiao, que le gouvernement américain est revenu sur sa parole et " a envoyé des forces armées pour envahir et occuper Taiwan et les détroits de Taiwan ; ces forces armées s'y trouvent encore ".
Au nom du gouvernement de la République populaire de Chine, je répète ici que Taiwan fait partie intégrante du territoire chinois, que l'invasion armée et l'occupation de Taiwan ne peuvent en rien aliéner la souveraineté de la République populaire de Chine sur Taiwan, que toutes les forces armées des Etats-Unis doivent être retirées une fois pour toutes de Taiwan et des détroits de Taiwan et que nous sommes fermement opposés à fout dessein visant à séparer Taiwan de la mère patrie. Le peuple chinois est résolu à libérer Taiwan et aucune force au monde ne pourra nous en empêcher. "

* 30 novembre :
l’Iran s’empare de trois îlots dans le détroit d’Ormuz et contrôle ainsi la sortie du Golfe Persique






**12------DÉCEMBRE 1971-----**

** EN ALGÉRIE:
Rien trouvé de significatif pour le mois de Décembre en Algérie.... sinon un document intressant: Histoire sociale...65/71

** Par ailleurs:
** 2 décembre :
Indépendance des Émirats arabes unis.


En 1958, le Royaume-Uni annonçait aux États de la Trêve son intention de se retirer de la région en 1971.
Entre-temps, Londres tente toutefois d'unifier au sein d'une même fédération ces États ainsi que Bahreïn et Qatar.
Cette tentative échoue lorsque Bahreïn et Qatar déclarent unilatéralement leur indépendance en 1971. Les États de la trêve, situés à l'embouchure du golfe Persique et du golfe d'Oman, concluent en juillet 1971 un accord concernant un nouveau projet de fédération.
Le 2 décembre, six des sept États se fédèrent et créent officiellement les Émirats arabes unis.
Il s'agit d'Abu Dhabi, de Dubai, de Sharjah, de Fujaira, d'Ajman et d'Umm al-qaiwain.
Deux mois plus tard, le septième État de la trêve, Ras al Khaimah, se joint à la fédération.
Un embryon d'armée fédérale est créé et une Constitution adoptée. Essentiellement, elle superpose les structures déjà existantes dans les émirats.
Riches en pétrole, les Émirats arabes unis connaissent une forte croissance économique depuis les années 1960, ce qui nécessite le recours à une main-d'oeuvre spécialisée provenant principalement du sous-continent indien (Inde, Pakistan).
En 1971, le pays compte environ 250 000 habitants.
** 3 décembre:
France : piratage d'un avion de la Pakistan International Airlines, le vol 711, à Orly, par l'aventurier Jean Kay, qui réclame l'envoi immédiat de médicaments au Bangladesh.
** 5-13 décembre : France: mutinerie de la centrale Ney, à Toul ; la police donne l'assaut et une quinzaine de détenus sont blessés.
** 3 - 16 décembre :
Intervention militaire indienne pour aider la sécession du Bangladesh. Après un raid de l’aviation pakistanaise sur le nord-ouest du Bangladesh (3 décembre), l’Inde engage de puissantes forces militaires qui défont le Pakistan.


* 4 - 5 décembre : opération Trident. Attaque navale lancée par la marine indienne contre les installations portuaires de Karachi.
* 8 - 9 décembre : opération Python. Seconde attaque navale indienne contre le port de Karachi.
* 9 décembre : une frégate de la marine indienne, l’INS Khukri, est coulée par un sous-marin pakistanais, au large des côtes de Diu.
* 15 décembre : le général en chef des troupes du Pakistan oriental demande un cessez-le-feu à l’ONU et signe sa reddition60. Indépendance du Bangladesh. Islamabad lance toutefois plusieurs offensives dans le Cachemire, le Pendjab et le Rajasthan. Les Indiens contre-attaquent sans obtenir de résultats décisifs.
* 16 décembre : reddition des forces armées pakistanaises.

* 16 décembre : les troupes indiennes entrent à Dacca.
* 17 décembre : Yahya Khan accepte le cessez-le-feu proposé la veille par Indira Gandhi par le truchement des Nations-Unies.
* 20 décembre : Zulfikar Ali Bhutto devient Président du Pakistan.

** 9 décembre :
Les émirats du Golfe sont admis à l’ONU.
** 13-14 décembre : France: entretien Pompidou/Nixon aux Açores40. Ils abordent les sujets de la dévaluation du dollar (la première depuis 1934) et de la réévaluation des monnaies européennes et japonaise qui seront entérinés par les accords de Washington le 18 décembre
** 18 décembre :
Accords de Washington. Le dollar est dévalué de 7,89 % par rapport aux principales devises occidentales.
Réévaluation du yen de 16,9 % par rapport au dollar.

ANNÉE 1972

**01-------JANVIER 1972-----**

** EN ALGÉRIE:


Alger.
- Le Jour de l'an 1972, qui était férié en Algérie en tant que début de l'" année administrative ", a été l'occasion pour les dirigeants algériens d'établir le bilan des deux premières années d'application du plan quinquennal de développement lancé le 1er janvier 1970.
Selon le communiqué officiel publié le vendredi 31 décembre à l'issue d'une série de réunions conjointes du Conseil de la révolution et du gouvernement, " le plan s'exécute correctement et au rythme recherché ". Selon la même source, les investissements publics ont atteint 14 milliards de dinars (1) en 1970-1971, dont 8 milliards dans l'industrie. Au total, près de 27 milliards de dinars doivent être investis en Algérie au cours du plan, dont 48 % dans le secteur secondaire. Le Conseil de la révolution et le gouvernement algérien ont cependant souligné la nécessité d'améliorer les résultats enregistrés " dans certains domaines ", tels que les " productions nouvelles ".
Dans un article publié dans la dernière édition de l'année du quotidien officieux El Moudjahid, le Dr Taleb-Ibrahimi, ministre de l'information et de la culture, écrit qu'à côté des " progrès enregistrés ", des " difficultés ont été rencontrées au cours des deux premières années du plan, d'où les correctifs apportés ".
Le ministre ne donne toutefois aucune indication sur la nature et l'importance de ces correctifs, à l'exception de l'allégement de l'administration de certains monopoles d'État.
Une discipline plus grande
Les dirigeants algériens ont également réaffirmé la nécessité pour leur pays de parvenir à l'observation effective d'une stricte austérité et à une discipline plus grande dans l'exécution des objectifs du plan.
Ils ont enfin demandé aux divers exécutants responsables non seulement de lutter contre " les dépassements de devis ", mais encore " de dégager des économies sur les programmes dont ils ont la charge ", cela en dépit des bons résultats d'ensemble obtenus ainsi que de " la très forte augmentation des gains en devises attendue dans les prochaines années " à la suite des nationalisations pétrolières de février 1971.
Le Monde:Par J.-P. PÉRONCEL-HUGOZ.
* 6 janvier. 1972 — Lyon - Arrestation d'un terroriste Algérien

** PAR AILLEURS * 14 janvier :
la reine Margrethe II devient le premier monarque féminin de Danemark depuis le xive siècle, à la mort de son père, le roi Frédéric IX.
* 22 janvier :
Traité de Bruxelles sur l’élargissement de la CEE : Royaume-Uni, Irlande, Danemark. La Norvège, prévue également, renoncera à son adhésion à la suite d’un référendum négatif le 25 septembre.
* 26 janvier :
à la suite de l'explosion d'un avion, l’hôtesse de l’air Vesna Vulović, qui se trouvait dans la partie centrale d’un DC-9 de la JAT, est projetée à l’extérieur de la carlingue.
Après une chute de 10 000 mètres, elle s’écrase près du village tchèque de Kamenice.
Elle n’a que les deux jambes cassées et une fracture du crâne, ainsi qu’une paralysie qui s’estompera avec le temps.
* 30 janvier :
**Lors de la tuerie du Bloody Sunday, treize personnes participant à une marche en faveur des droits civiques sont tuées à Londonderry, en Irlande du Nord dans une fusillade déclenchée par l’armée britannique.
Une première enquête blanchit l’armée.
À partir de février, l’IRA provisoire commence à organiser des actions en Angleterre.
**le président de Madagascar Philibert Tsiranana, obtient 99,72 % (c'est pas beau!!!!) des suffrages lors d’élections anticipées
Personnalité majeure décédée en Janvier 1972
1er janvier : Maurice Chevalier (chanteur et acteur français)

**02-------FEVRIER 1972-----**

** EN ALGÉRIE:

J'ai découvert ce texte dans "Chronique des années de plomb" (1958-1992) de Mohammed Gacem, né en 1939 à Saïda; instituteur à 18 ans en 1957.


6 Janvier 1972:
"De gros nuages noirs poussés par un vent d'est cachaient les premiers rayons du soleil et assombrissaient le ciel en ce début de journée du six janvier 1972.
Une légère bruine flottait dans l'air et enveloppait la ville de Saïda encore assoupie et silencieuse. Il était à peine sept heures du matin quand deux gros camions communaux s'arrêtèrent devant le parvis de l'Eglise en faisant crisser leurs freins fatigués. Une dizaine d'hommes sautèrent du premier camion et s'affairèrent autour du second véhicule d'où ils descendirent tout un arsenal de démolition: pelles, pioches, masses, barres à mine, brouettes, échelles et marteaux piqueurs.
Après avoir fait installer un cordon de sécurité autour de l'édifice imposant de l'Eglise, le chef d'équipe tint un rapide briefing: "Cette église a été laissée par les colons. Nous avons pour mission de la démolir car elle n'est plus d'aucune utilité sur notre terre qui est une terre d'Islam. Dieu saura vous récompenser pour chaque pierre que vous enlèverez. .."


Cette scène insolite et presque surréaliste donnait l'impression qu'il s'agissait d'une opération commando, et que l'ennemi était ce temple de la chrétienté qui était encerclé et qu'on allait prendre d'assaut pour l'effacer à tout jamais de l'histoire. Une bataille inégale et inutile d'arrière-garde, dont l'issue ne faisait aucun doute, allait être livrée sous nos yeux: pioches et marteaux- piqueurs contre pierres et ciment. Pendant que les ouvriers se postaient aux endroits qui leur étaient assignés, deux d'entre eux donnèrent quelques coups de barre à mine sur le mur en pierre de taille de l'édifice, sans doute pour mieux tester sa solidité. Des étincelles jaillirent de la pierre, leur laissant deviner l'âpreté de la tâche.
Le chef d'équipe, après avoir terminé sa harangue, s'apprêtait maintenant à poser une longue échelle contre le mur en contrebas du clocher, quand soudain il poussa un juron. ..Il venait d'être entartré et blessé. .. Beaucoup plus dans son amour-propre, par une giclée de fiente épaisse et chaude qui s'abattit en cascade sur sa tête et sur ses épaules... ! Cette sorte d'onction d'excommunication immanente, qui du ciel venait de tomber si soudainement sur l'infortuné chef d'équipe, consternait ses compagnons qui ne purent s'empêcher de rire sous cape devant le ridicule de la scène. C'était un couple de cigognes dont le nid se trouvait sur le clocher de l'Eglise, qui venait d'ouvrir les hostilités en lâchant un baroud d'honneur avant de prendre leur envol. ..Elles n'appréciaient certainement pas la présence de ces intrus qui venaient si tôt déranger leur quiétude matinale.
Le bruit des pioches et des pelles s'intensifia et un léger nuage de poussière commençait déjà à flotter sur le théâtre des opérations, sur fond d'une sourde clameur où se mêlaient fureur, rancoeur, sueur, douleur, craquements des pierres et crépitements des marteaux- piqueurs.
La démolition de l'Eglise se poursuivit dans l'indifférence et l'apathie la plus totale des autorités locales et de la population. Le peu de commentaires qu'elle suscita vinrent de quelques notables lettrés qui regrettaient tout bas qu'on effaçât de la sorte et si vite une page de l'histoire de notre pays. Construite au tout début de l'année 1904, pour être achevée le 31 mai 1905. Cette Eglise de style ogival du 13ème siècle, fut détruite en 1972 et n'aura vécu que soixante-sept ans. La pierre de taille en grès provenant de la démolition de l'édifice aurait servi, selon une rumeur publique locale, à la construction d'une luxueuse résidence d'un haut responsable de la wilaya.
Au même endroit fut construite, quelques temps après, la maison de la culture de la ville. C'est un bâti peu élevé qui comprend dans ses structures plusieurs espaces et salles destinées à la promotion de la culture, malgré un aspect architectural extérieur inesthétique et rébarbatif, le faisant plutôt ressembler à un bunker.
Il n'inspirera, sans doute plus jamais, les cigognes à venir y faire leurs nids, car celles qui resteront iront nidifier au sommet des minarets, démontrant ainsi aux hommes la mesquinerie de leurs différends et l'absurdité de leurs querelles. ..De clochers. "
Mohamed Gacem
Conclusion de l'écho de Saïda: Toujours selon cette rumeur publique sociale, ces pierres auraient bien servi à la construction d'une résidence luxueuse sur la côte pour le préfet de Saida. Le président Boumedienne, mis au courant de cet acte de destruction, (la bâtisse aurait pu servir de maison des jeunes par exemple), mais aussi de ce détournement des pierres à titre personnel, a ordonné la détention du préfet
. Note de la rédaction: Notre Eglise était avec quelques autres monuments le patrimoine de la ville. On peut détruire un monument, on ne peut détruire la mémoire. Pour tous, de toutes confessions, qui avons aimé Saïda:
L'EGLISE EST TOUJOURS DEBOUT.
ECHO DE SAïDA N°9O, janvier 2005
** 3.02.1972
Pour compenser la perte de l'Algérie le groupe Elf enfume son domaine minier
" L'opération pétrolière algérienne aurait eu une rentabilité normale si elle avait été menée à son terme ; interrompue dix ans après le début de l'exploitation et grevée de réinvestissements importants, elle aura été probablement pour Elf-ERAP une opération blanche. Nous avons retrouvé notre capital avec un faible taux de réévaluation. "
Ces propos, par M. Pierre Guillaumat, président du groupe ELF, ne passent pas inaperçus des pays exportateurs de pétrole,
** 24.02.1972:
Le président Boumediène se déclare disposé à développer la coopération avec la France :
- Bien qu'elle n'ait pas été chômée, la " Journée des pétroliers ", qui, désormais, commémorera chaque année en Algérie les nationalisations pétrolières du 24 février 1971, a revêtu un lustre particulier, étant tombée à la veille de la fête musulmane de l'Achour. Plusieurs jours à l'avance, les mas média avaient célébré les " décisions historiques " prises il y a un an, et pour l'occasion la société algéro-française Alrep (Sonatrach et Total) a adressé " ses vœux de bonheur et de prospérité " aux Algériens.
Quant au président Boumediène, il a prononcé un discours au siège du syndicat unique. Là même où, il y a douze mois, il annonçait les nationalisations, le chef de l'État algérien a, cette année, déclaré à propos des relations avec la France :
" Sur le plan purement politique, les graves problèmes ont été résolus avec le gouvernement français.
" Le seul problème qui demeure posé est un problème humain par excellence.
" Nous avons demandé que soient respectés nos travailleurs émigrés et que soient préservés leurs droits. (...)
" Nous sommes prêts à développer avec le gouvernement français nos échanges commerciaux, culturels et économiques dans la mesure où notre partenaire y est disposé. " La position de notre pays dans le bassin méditerranéen, aux côtés des peuples de l'Orient arabe, du Maghreb arabe et des peuples d'Europe, nous incite à nous préoccuper de tout ce qui se déroule dans cette zone.
" Le peuple algérien est donc prêt à collaborer avec tous ceux qui désirent établir avec lui des liens de coopération désintéressés et sincères fondés sur la base des intérêts réciproques et du respect mutuel. "
D'autre part, dans son allocution, le chef de l'État algérien a publiquement évoqué, pour la première fois, le prêt de 100 millions de dollars consenti à Alger par le colonel Kadhafi au moment de la crise pétrolière.
" Ce dépôt (...) n'a pas été touché et a été remboursé dans les délais prévus ", a indiqué le président.
** 2.02.1972 :
L'ACCORD MARITIME FRANCO-ALGÉRIEN RECONDUIT POUR CINQ ANS

** Par ailleurs :
• Égypte : Sadate se tourne vers les États-Unis.
• L’IRA provisoire commence à organiser des actions en Angleterre.
Le blizzard de février 1972 en Iran est une série de tempêtes de neige qui ont causé la mort d'environ 4 000 personnes dans ce pays et rayé de la carte 200 villages.
Il s'agit du plus grand nombre de morts pour un tel phénomène
** 2.02.1972:
Ouverture des jeux olympiques d'hiver, à Sapporo, au Japon, du 3 au 13 février 1972.
** 9.02.192:
AU CONSEIL DES MINISTRES Le gouvernement envisage d'élargir les droits sociaux des immigrés
Rappel:
* Président Georges Pompidou
* Premier ministre Jacques Chaban-Delmas
M. Fontanet, ministre du travail, de l'emploi et de la population, a fait le point, devant le conseil des ministres, sur la situation des ressortissants étrangers en France, qui représentent 6,5 % de la population du pays.
Le ministre a rappelé que la lutte pour la résorption des bidonvilles et des taudis ou garnis allait se poursuivre.
Déjà quarante mille personnes ont pu être relogées durant les deux dernières années.
A cet effet, cinq mille cinq cents nouveaux logements et trente mille lits en foyers ont été construits, quarante-cinq mille lits sont en cours de construction.
Aux 480 millions de francs prévus pour la résorption des taudis en 1972 il convient d'ajouter la contribution annuelle des comités interprofessionnels du logement qui va passer de 100 à 200 millions de francs.
Le gouvernement envisage de prendre, d'autre part, des mesures dans le domaine suivant :
• SCOLARISATION.
- Il existe à ce jour 243 classes d'initiation en France, qui regroupent 4 229 élèves immigrants. Elles permettent d'améliorer chez eux la pratique de la langue avant leur réinsertion dans un milieu scolaire normal. Une centaine de classes supplémentaires pourraient être ouvertes rapidement. D'autre part, le bénéfice des bourses nationales pourrait être étendu aux élèves étrangers. Selon le ministre de l'éducation nationale, il faudrait accorder 58 000 bourses pour le premier cycle, 4 750 pour le second cycle long et 1 000 pour l'enseignement supérieur. Cela représente une mesure dont le coût varie entre 35,6 millions (taux moyen budgétaire) et 43,5 millions (taux majoré).
• FORMATION PROFESSIONNELLE.
- Actuellement, quelque vingt mille travailleurs étrangers bénéficient d'actions de pré-formation et de formation professionnelle. Cet effort sera intensifié.
• CONDITIONS DE TRAVAIL ET DE SEJOUR.
- Des procédures simplifiées pour délivrer les actes administratifs concernant les travailleurs immigrants vont être mises en œuvre. Les durées de validité des cartes de travail et de cartes de séjour seront harmonisées et un service unique délivrera désormais ces deux documents.
• DROITS SYNDICAUX. -
Actuellement, seuls les étrangers ressortissants d'un pays de la C.E.E., les Algériens (en vertu des accords d'Evian) et les résidents privilégiés peuvent être élus délégués du personnel ou délégués aux comités d'entreprise. Un texte permettant aux travailleurs étrangers d'être électeurs et éligibles dans les e ntreprises dans les mêmes conditions que les travailleurs français pourrait être soumis au Parlement au printemps.
** 21/02/1972
" Après de vingt-trois ans sont passés. Vingt-trois ans de « non-relations "entre Washington et la Chine de Mao. Le président des Etats-Unis Richard Nixon rencontre le président chinois Mao Tse Tung à Pékin.
** 27.28.02.1972:
MALGRÉ UNE DÉCISION UNANIME DU CONSEIL DE SÉCURITÉ Les forces israéliennes poursuivent l'occupation du territoire tenu par les fedayin au Liban Des milliers d'habitants fuient le " Fathland "

**03-------MARS 1972-----**

** EN ALGÉRIE:

Je n'ai rien trouvé de bien interressant sur les événements en Algérie en Mars 1972...
Sinon que la population musulmane est passée de 11 à 14.5 millions d'habitants avec un taux de fécondité de 7.5 enfants par femme...

Par ailleurs:
** Comme toujours au mois de Mars en 1972: le salon de l'Agriculture:

Vidéo INA Infos télévisée

* Le 02/03/1972:
Jean-Bedel Bokassa, au pouvoir depuis le 31 décembre 1965, se proclame président à vie de la République centrafricaine.< br> * 03/03/1972 :
Lancement de la sonde spatiale américaine Pioneer 10. Elle passera à 130000 km de Jupiter le 03/12/1973.

Wikipédia

* 08/03/1972: Entrée en vigueur de la loi du 19 décembre 1967 qui autorise la contraception en France.
* 26/03/1972 :
La SNCF présente son premier Train à Grande Vitesse (TGV), fabriqué dans les usines de Belfort.

Vidéo TGV 001



**04-------avril 1972-----**

** EN ALGÉRIE:

Je n'ai rien trouvé d'événements interressants pour ce mois d'Avril 1972, en Algérie...
** Par ailleurs:
** NUCLEAIRE en FRANCE:(Publication dans "Le Monde")
Les effectifs du Commissariat à l'énergie atomique (C.E.A.), environ vingt-sept mille personnes, devraient diminuer d'à peu près 10 % au cours de l'actuelle décennie.
D'autre part, il est probable qu'il faudra fermer dans quelques années l'usine de séparation isotopique de Pierrelatte (Drôme).
Les tâches du C.E.A. resteront toutefois la mise au point d'engins militaires, le contrôle du cycle des combustibles nucléaires et la recherche. Telles sont les conclusions qui se dégagent de la réunion récente, à Paris, du comité national du C.E.A., au cours de laquelle l'administration a présenté sa politique du personnel jusqu'en 1980.
Depuis quelques années le Commissariat à l'énergie atomique, à l'exemple de tous les grands centres de recherche nucléaire dans le monde, est pratiquement en crise. L'importance des études nucléaires décroît. Et l'existence même de grands établissements nationaux est mise en question.
Jusqu'à une date récente, l'avenir de la plus grande partie du C.E.A. restait dans le vague, d'où un mécontentement latent parmi les agents : personne ne savait exactement dans quel sens allait évoluer l'organisme. Cette incertitude vient d'être partiellement levée au cours du dernier comité national, le 5 avril à Paris.
Une évolution souhaitable
A son ordre du jour était inscrite une question essentielle, mais limitée : la politique du personnel.
En principe, on ne devait pas débattre du plan de développement ni des programmes, mais uniquement des modalités d'embauché et de départ, de garanties statutaires, d'évolution des carrières, etc. Mais il n'était évidemment pas possible de traiter ces sujets en ignorant l'évolution des effectifs du C.E.A., ni leur répartition entre les différentes activités. L'administration était ainsi conduite à traiter indirectement des programmes. L'un des documents remis aux participants portait le titre " Évolution souhaitable des effectifs en fonction des programmes prévisibles ", il ne s'agit donc pas de programmes à proprement parler, mais d'une projection dans l'avenir de ce qui pourrait raisonnablement se passer.
La lecture de ce document révèle que, pour la période considérée (de 1972 à 1980), la tendance actuelle à la régression reste marquée, mais sans excès. Les effectifs, qui avaient plafonné en 1968 à un peu plus de 30 000 personnes, sont actuellement de 27 284. Ils devraient encore diminuer d'environ 2 500 emplois jusqu'en 1980.
Ces réductions sont inégalement réparties : les effectifs du secteur de la production (qui emploie actuellement 7 893 agents) diminueraient de 650 à 1 000 personnes. Il est, en effet, probable qu'il faudra fermer dans quelques années l'usine de séparation isotopique de Pierrelatte.
En revanche, d'autres secteurs, liés au cycle des combustibles, devraient être moins touchés. On peut aussi remarquer que, dans ce secteur, le Commissariat mène une politique de rapprochement avec l'industrie privée dont les conséquences sur le personnel sont assez difficilement prévisibles.

** Le 1 Avril 1972:
Les gendarmes mobiles occupent l'usine du Joint français depuis deux semaine: En grève totale depuis le 10 mars..

REFERENDUM 25 Avril 1972:
Objet : Ratification du traité d'adhésion aux Communautés européennes du Danemark, de l'Irlande, de la Norvège et du Royaume-Uni signé à Bruxelles (Belgique) le 22 janvier 1972 -
le peuple norvégien rejettera par référendum cette adhésion
Question : "Approuvez-vous, dans les perspectives nouvelles qui s'ouvrent à l'Europe, le projet de loi soumis au peuple français par le président de la République, et autorisant la ratification du traité relatif à l'adhésion de la Grande-Bretagne, du Danemark, de l'Irlande et de la Norvège aux Communautés européennes ?"
Résultats:


Message de Pompidou au Sénat
concernant le Référedum



** Le 7 Avril 1972:
Le vol United Airlines 855 a été détourné en route de Newark à Los Angeles, et dérouté vers San Francisco, où les 85 passagers ont été libérés en échange d'une rançon de 500 000 $ et de parachutes.
Après le retour du 727 dans les airs, le skyjacker, a ensuite sauté à quelques kilomètres au sud de Provo, dans l'Utah, à 16 000 pieds. [Il a atterri en toute sécurité et a fait de l'auto-stop chez lui et n'a été attrapé que deux jours plus tard....

** Le 21 Avril 1972
Atterrissage sur la Lune de la mission Apollo 16 et du module lunaire Orion, à bord John Young et Charlie Duke deviendront les neuvième et dixième à marcher sur la Lune pendant 3 jours environ.



** Le 29 avril 1972,:
Des milliers personnes d’ethnie Tutsi ont été massacrées dans le Sud du Burundi par des Hutu, entraînant une répression du gouvernement Mitchombero contre l’élite Hutu.
C’était des « massacres à l’allure génocidaire qui avaient été préparés par l’élite politique, économique et militaire Hutu à l’encontre des Tutsi ».



**05-------MAI 1972-----**

** EN ALGÉRIE:


Alger, 8 mai 1972, Fidel Castro s'entretient avec le chef d'Etat algérien Houari Boumédiène (deuxième à partir de la droite), lors d'une visite officielle en Algérie. (Photo AFP)
** Par ailleurs:
** 13 Mai 1972: Madagascar.
Une foule immense investit l'avenue de l'Indépendance pour réclamer la libération des prisonniers.
Mais les forces de l'ordre tirent dans le tas et font près de 40 morts et beaucoup de blessés. La grève se généralise alors dans toute l'île, provoquant la démission de Tsiranana au profit du général Ramanantsoa.


**06-------JUIN 1972-----**

** EN ALGÉRIE:
Je n'ai rien trouvé d'interressant sur l'Algérie et nos rapports envers ce Pays qui va le mois prochain avoir 10 ans d'indépendance...et de ressouces pétrolières et une émigration grandissante....

** Par ailleurs:
* 1er juin : l’Irak nationalise à 51 % la production de pétrole (Iraq Petroleum Company).
* 5 juin : la première conférence de l’ONU sur l’environnement s'ouvre à Stockholm.
Elle marque le début d'une prise de conscience qui mènera entre autres à l'Économie de l'environnement.
Ce n'est que le début.... *17 juin :
- USA: En pleine campagne électorale, la police surprend cinq hommes en train de poser des micros dans l’immeuble du Watergate à Washington, où siège le QG du parti démocrate.
L'enquête révèle que ces hommes ont agi pour le compte du « Comité pour la réélection du président » républicain Richard Nixon ce qui déclenche une crise politique majeure connue sous le terme de « Scandale du Watergate ».
* 18 juin : inauguration à Colombey-les-Deux-Églises, à l'occasion du 32e anniversaire du célèbre Appel à la Résistance, lancé sur les ondes de la BBC par le général de Gaulle, d'un monument en hommage à l'ancien chef de la France libre - une immense croix de Lorraine - par le président de la République Georges Pompidou.
* 27 juin, France : programme commun de gouvernement signé entre le PS, le PCF et le MRG en France. déjà...
* 30 juin : le premier restaurant McDonald's de France s'ouvre à Créteil sous franchise

**07-------JUILLET 1972-----**

** EN ALGÉRIE:
En recherchant sur internet les événements de Juillet 1972 en relation avec l'Algérie je n'ai trouvé que:
POUR MÉMOIRE 60 ANS APRÉS
J'ai trouvé sur la plateforme LUMNI:
Plateforme éducative numérique de l'audiovisuel public français permettant aux élèves de la maternelle à la terminale de consolider les notions des programmes scolaires.
Comment expliquer le massacre d'Oran ?
Oran, le massacre oublié Publié le 11/03/22
60 ans après le massacre d'Oran, de nombreuses zones d’ombre entourent encore les circonstances des évènements. Si une estimation plus précise du nombre de victimes a récemment été annoncée, il restera probablement impossible de désigner les responsables. Notamment en raison du comportement du gouvernement français, qui souhaitait se défaire au plus vite de l’affaire algérienne.
Un bilan difficile à estimer
Rapidement, le massacre d’Oran du 5 juillet 1962 est passé sous silence. Par exemple, moins de deux semaines plus tard, le 18 juillet, le général de Gaulle affirme qu’à l’exception de quelques enlèvements, tout s’est bien passé en Algérie. En effet, le pouvoir gaulliste souhaite en finir au plus vite avec l’Algérie française. A l’instar des autorités algériennes, le gouvernement français va jusqu’à minimiser le bilan des évènements.
Ainsi, différents chiffres sont évoqués, d’une vingtaine à plus de 25 000 morts, et le véritable nombre de victimes est resté méconnu jusqu’en 2010. A l’issue d’une longue enquête, l’historien Jean-Jacques Jordi estime que 700 personnes seraient en réalité décédées ou auraient disparu ce jour-là. Ce qui ferait de cette journée la plus meurtrière de la guerre d’Algérie. La responsabilité française
Le général Katz, qui commande les forces françaises basées à Oran, est immédiatement mis en cause pour ne pas avoir ordonné aux militaires d’intervenir, les laissant impuissants. Cependant, la responsabilité de cette inaction incomberait en réalité au général de Gaulle. Le Président l’aurait ordonné contre l’avis de son premier ministre Georges Pompidou et des chefs de l’Etat-major car il ne voulait pas porter atteinte à la souveraineté algérienne. Le 24 mai 1962, il déclarait ainsi que si des gens venaient à s’entretuer après l’indépendance, les Français ne devaient pas intervenir dans le maintien de l’ordre.
Le massacre d’Oran, fruit d’une lutte politique entre Algériens ?
Le nouveau pouvoir algérien, quant à lui, fait part d’actions incontrôlées de voyous. Pourtant, d’après des rumeurs persistantes, le massacre serait la conséquence d’une rivalité politique entre deux clans : les modérés, dirigés par Benyoucef Benkhedda, qui ont négocié les accords d’Evian, et l’Armée de Libération Nationale (ALN), un groupe plus radical mené par Ahmed Ben Bella.
Ben Bella et Houari Boumédiène souhaitaient se débarrasser de toute présence française pour que l’Algérie soit de nouveau un vrai pays musulman. Et ils étaient prêts à utiliser la force contre les Français qui ne voulaient pas partir. De plus, les deux hommes savaient que l’armée française ne pourrait pas intervenir, et qu’ils avaient donc le champ libre. Cependant, rien ne permettra jamais de prouver la véracité de ces accusations.
Réalisateur : Georges-Marc Benamou & Jean-Charles Deniau

Vidéo Lumni (6minutes)

Les militaires français impuissants à Oran

Vidéo Lumni (5minutes 30)

** Par ailleurs:
* 1 Juillet:
Loi « relative à la lutte contre le racisme » créant le délit d'incitation à la haine par des propos ou des écrits tenus en public, dite Loi Pleven.
* 3 Juillet:
Une loi introduit l´alignement de la retraite de base des artisans sur celle du régime général des salariés : à cotisations égales, prestations égales.
* 5 Juillet:
Création d'un Comité interministériel de sécurité routière.
16 545 morts d’accident de la route en 1972.
C'est l'année record pour le nombre de morts sur les routes en France : 18 034 (en comptant les morts survenues dans les 30 jours suivant l'accident) soit en moyenne 50 par jour et 8,8 tués pour 100 millions de kilomètres parcourus (contre 6,6 pour l'Allemagne, 5 pour l'Italie et 3 pour les États-Unis)26.
La prise de conscience publique et les différentes mesures de sécurité routières qui seront prises (obligation du port de la ceinture, limitations de vitesse...) entraineront une baisse constante de la mortalité routière les années suivantes (-30% entre 1970 et 1980)26.

* 8 juillet:
Israël: assassinat de Ghassan Kanafani. À la suite de la multiplication des actions contre Israël à partir du sud du Liban, Israël lance une campagne d'assassinats de responsables palestiniens (1972-1973).
* 14 juillet :
Manifestation de 20 000 personnes à Rodez contre l'extension du camp militaire du Larzac.

AFFAIRE du BAL du 14 Juillet d'Issy-les-Moulineaux

* 23 Juillet:
Le belge Eddy Merckx gagne son quatrième tour de France consécutif, devant l'italien Felice Gimondi et le français Raymond Poulidor.


**08-------AOÛT 1972-----**

** EN ALGÉRIE:

Je n'ai rien trouvé en événements en relation avec l'Algérie pour ce mois d'Août de 1972

** par ailleurs:

* Le 2 août :
Union de la Libye avec l’Égypte au sein de l’Union des Républiques arabes, Cette Union sera rompue dans les faits le 1er décembre 1973. * Le 4 août :
Idi Amin Dada publie un décret qui expulse de l’Ouganda tous les Asiatiques avant 90 jours. La mesure concerne de 50 000 à 75 000 personnes, dont une majorité d’Indiens, et de Pakistanais, accusés de tenir en main une grande partie du commerce du pays.
Leur départ marque le début du déclin économique de l’Ouganda.....
* Le 16 août :
Echec du coup d’État des aviateurs contre le régime du roi Hassan II au Maroc.

wikipedia Coup état Maroc

* Le 22 août :
Massacre de Trelew, exécution sommaire de 16 membres de différentes organisations de lutte armée par la dictature en Argentine.

wikipedia: Massacre de Trelew

* 29 août :
Promulgation de la loi martiale à Madagascar



**09-------SEPTEMBRE 1972-----**

** EN ALGÉRIE:

Boumédiène bénéficie alors du soutien de la quasi-totalité de la population. Le taux de croissance est de 7,5 % en moyenne.
Partisan de l'égalité des femmes, il tente d'interdire la polygamie et encourage la scolarisation des filles ainsi que la mixité scolaire .
L'un des piliers du régime, Ahmed Medeghri, Ministre de l'Intérieur, des collectivités territoriales et de la fonction publique (les services de sécurité dépendent d'un autre baron du régime, Kasdi Merbah, répondant directement devant Boumediene), est assassiné par le régime, marquant un tournant dans l'histoire algérienne.
C'est par le canal du Ministère de l'Intérieur que transitaient différentes réformes importantes (décentralisation, réforme agraire, nouveaux villages « socialistes », modernisation des villes…).
Fin 1972: Le relais de la modernisation est constitué par le Ministère de l'Industrie et de l'Énergie, dirigé par Bélaïd Abdeslam, et dont l'administration rassemble la plupart de l'élite moderniste nationale.
Abdeslam, dont l'action économique a pu être sévèrement critiquée, réussit souvent à éclipser la direction du Plan.
C'est sous l'impulsion d'Abdeslam qu'un monopole d'État sur le commerce et la distribution est instauré, menant à la désorganisation de l'économie, à des pénuries chroniques sur certains produits, qui favorisent le système D, la spéculation commerciale et la corruption.

** par ailleurs:

* 5 septembre :
Prise d'otages des Jeux olympiques de Munich.

Un commando de l'organisation palestinienne «Septembre noir» prend en otages neuf athlètes israéliens dans le village olympique de Munich.
Les huit terroristes sont parvenus à pénétrer dans les appartements occupés par la délégation masculine israélienne -deux personnes sont tuées lors de l'attaque (un athlète et un entraineur).
Ils lancent un ultimatum à Israël: s'ils n'obtiennent pas la libération de plus de 230 prisonniers palestiniens, ils exécuteront les otages.
Le drame est très médiatisé: les caméras du monde entier se tournent vers eux. La situation des Palestiniens et le terrorisme arrivent sur le devant de la scène internationale.
Les négociations avec les autorités ouest-allemandes -non préparées à ce type d'action- durent de très longues heures.
Elles aboutissent à la mise à disposition d'un avion devant conduire les ravisseurs et leurs otages en Égypte. Mais sur le tarmac de l'aéroport de Fürstenfeldbruck la police allemande lance l'assaut: l'opération mal organisée, c'est un bain de sang.
Tous les sportifs israéliens sont tués.
Le bilan final est lourd: dix-sept morts (dont onze israéliens).
La grande fête olympique est gâchée et pour la première fois de l'histoire des Jeux le drapeau olympique est en berne. Les jours suivants l'armée israélienne lance une opération de représailles aériennes contre les camps palestiniens en Syrie et au Liban.


Extraits du Figaro

* 21 septembre :
(Philippines)A près des manifestations et une nouvelle campagne de guérillas paysannes, conduites par un nouveau parti communiste, le président Ferdinand Marcos instaure la loi martiale (fin en 1981) tout en annonçant un programme de réformes sociales et économiques. Dans le même temps, la corruption et le népotisme s’aggravent, Marcos distribuant faveurs et passe-droits à ses amis et associés des milieux d’affaires, en échange d’une part généreuse des profits réalisés.
* 25 septembre :
** Référendum sur l'adhésion de la Norvège aux Communautés européennes
Le taux de participation est de 79 % avec 2 096 356 votants pour un corps électoral de 2 653 615 personnes. 46,5 % des votants ont répondu favorablement à la question posée .
53,5 % des votants n'ont pas souhaité cette adhésion .
À la suite de cet échec Trygve Bratteli démissionne de son poste de Premier ministre.

** Rétablissement des relations diplomatiques entre la Chine et le Japon.

**10-------OCTOBRE 1972-----**

** EN ALGÉRIE:

La nouvelle université de Constantine pourra accueillir jusqu'à vingt mille étudiants
Paradoxalement, la capitale de l'Est algérien semble rester à l'écart du grand mouvement d'industrialisation qui se poursuit dans cette région considérée comme l'une des plus déshéritées d'Algérie. Alors que Skikda connaît la révolution du pétrole, et Annaba celle de l'acier, Constantine demeure avant tout une cité administrative marquée profondément par son histoire.
Sa réputation d'austérité, pour ne pas dire de rigorisme, sa fidélité à un Islam sans concessions, sont d'ailleurs en harmonie parfaite avec le site.
La ville, bâtie sur un rocher isolé par l'entaille profonde des gorges du Rhumel, n'est accessible que par quelques ponts.
Après l'indépendance, Constantine a vu tripler le nombre de ses habitants.
Ils sont maintenant plus de quatre cent mille. C'est dans ce contexte qu'il faut situer la construction de la nouvelle université, qui constitue l'une des pièces maîtresses du plan quadriennal algérien, et bénéficie à ce titre de toute la sollicitude du gouvernement.
Le lieu de son implantation fut choisi en 1969, sur une colline, face à la ville. Le terrain était alors occupé par un cimetière musulman que l'on décida de déplacer. Le projet se heurta à de telles protestations que le président Boumediène dut trancher en personne.
Le génie militaire fut chargé de transférer les tombes, et les travaux purent commencer.
Quelques semaines plus tard on annonçait le lancement d'une souscription nationale pour l'édification, à proximité de l'université, d'une imposante mosquée qui portera le nom d'Abd-el-Kader.

Par ailleurs:
* 2 octobre :
Par référendum, le Danemark entre dans la CEE.
* 5 Octobre:
France : fondation par Jean-Marie Le Pen du Front national (FN), issu de formations d'extrême droite telles qu'Ordre Nouveau, ou Occident.
* 13 octobre :
Accident du Vol 571 Fuerza Aérea Uruguaya. Un avion uruguayen s'écrase dans la cordillère des Andes avec 45 personnes à bord.
Les 16 survivants reconnaîtront avoir pratiqué l'anthropophagie pour survivre.
La survie des rescapés revient au courage de deux passagers, qui décidèrent de traverser les Andes pour trouver les secours, qui arrivèrent le 22 décembre.

**11-------NOVEMBRE 1972-----**

** EN ALGÉRIE:

Le 29 novembre 1972, Mohammed Diab est assassiné dans le commissariat de Versailles, par le sous-brigadier Marquet.
Suite à cette affaire, plusieurs organisations, en lien avec le MTA,(Mouvement des travailleurs arabes ) créent le Comité pour les droits et la vie des travailleurs immigrés (CDVDTI) dont l’objectif est de soutenir toutes les luttes des travailleurs immigrés (contre le racisme, pour la carte de travail, etc.).

Par ailleurs:
* 7 novembre :
réélection de Richard Nixon comme président des États-Unis avec 60,7 % des voix face au programme de réformes radicales du démocrate George McGovern 37,5 %.
* 8 novembre:
Procès de Bobigny : une jeune fille de 16 ans défendue par Gisèle Halimi est relaxée après avoir avorté, à la suite d'un viol, en accord avec sa mère.
28 novembre :
Exécution de Roger Bontems et de Claude Buffet à Paris, malgré la défense de leurs avocats Robert Badinter et Philippe Lemaire.
Condamnés à mort le 29 juin 1972 par la cour d'assises de l'Aube pour le meurtre d'un gardien de la prison de Clairvaux et d'une infirmière, Roger Bontems et Claude Buffet ont été exécutés ce mardi matin 28 novembre dans la cour de la prison de la Santé, à Paris ; le premier à 5 h. 13, le second sept minutes plus tard.
De son côté, Mohamed Libdiri, condamné à mort le 4 octobre 1971 pour le meurtre d'un chauffeur de taxi, a été gracié par le président de la République.


Vidéo sur l'Affaire


**12-------DECEMBRE 1972-----**

** EN ALGÉRIE:

1972 est l’année du dixième anniversaire de la proclamation de l’indépendance algérienne.
Celle-ci avait été tout de suite effective sur le plan politique et juridique ; il restait à la conquérir aussi dans le domaine économique.
Aprés le conflit devait succéder l’action gouvernementale, moins dangereuse mais non moins difficile et non moins inévitable.
Les riches gisements pétroliers que l’Algérie a la chance de posséder pouvaient être à cet égard d’une aide précieuse ; encore fallait-il qu’elle pût maîtriser la Manne qu’assurait ce produit de son sous-sol.



Par ailleurs:
** 11 décembre :
Alunissage du module lunaire Challenger de la mission Apollo 17 avec Harrison Schmitt qui devient le seul scientifique à marcher sur la Lune, et Gene Cernan qui devient le dernier astronaute à faire de même.
le 19 décembre: la capsule Apollo 17 amerrit dans l’Océan Pacifique, ce qui met fin au programme américain d’expéditions humaines sur la lune.

APPOLO 17 Les derniers pas sur la LUNE

** 13 - 18 décembre
France : congrès du PCF, Georges Marchais secrétaire général.
Il conservera ce poste pendant 22 ans.
** 21 décembre :
Début de la guerre du Bush avec une série d'attaques de fermes tenue par des Blancs par des insurgés Noirs en Rhodésie du Sud.
La guerre civile entre Blancs et Noirs dure huit ans et fait 20 000 victimes.
** 22 décembre:
Un décret de loi inscrit dans le Code du Travail le principe de l’égalité de rémunération entre les femmes et les hommes.
** 26 décembre:
France : signature par le préfet de la déclaration d'utilité publique de l'extension du camp du Larzac.
**29 décembre :
loi qui généralise à tous les salariés l'affiliation à un régime complémentaire de retraite.
31 décembre:
France : 16 600 morts d’accident de la route en 1972.
La troisième chaîne couleur de télévision diffuse sa première émission.

Bilan 1972

14-16 janvier: incidents dans les prisons d'Écrouves, de Nancy et de Fleury-Mérogis. Le 15 janvier la violente mutinerie à la prison Charles-III à Nancy engendre le premier procès de l'univers carcéral français.
24 janvier et 23 février : circulaires Marcellin-Fontanet, qui interdisent la régularisation de tout étranger entré sur le territoire sans autorisation de travail et sans attestation de logement.
28 janvier : lancement de la Renault 5.
8 mars : entrée en vigueur du décret sur la contraception.
19 mars : Lanza del Vasto, fondateur de la communauté de l'Arche commence une grève de la faim de quinze jours à la Cavalerie pour soutenir les agriculteurs du Larzac.
20 mars : premiers essais du Turbotrain TGV .
28 mars : « Serment des 103 ». Cent trois agriculteurs du Larzac prêtent le serment de rester solidaires de ne pas vendre leurs terres à l'armée.
6 avril : Brigitte Dewèvre, 16 ans, est retrouvée morte dans un terrain vague. Le 13 avril, le juge d’instruction Henri Pascal arrête et inculpe le notaire Pierre Leroy et sa maîtresse Monique Béghin-Mayeur. C'est le début de l'affaire de Bruay-en-Artois.
7 avril : les squatteurs qui occupaient le pavillon de Rika Zaraï à Issy-les-Moulineaux depuis le 31 décembre 1971 sont expulsés avec l'intervention de la police.
10 juin : vingt-sept familles d'ouvriers yougoslaves, marocains, portugais et français occupent deux immeubles de la rue Jeanne-d'Arc à Issy-les-Moulineaux. Un comité des mal-logés constitué pour défendre les squatteurs.
16 juin : effondrement du tunnel de Vierzy, près de Soissons, dans l'Aisne (département) : 108 morts
27 juin : programme commun de gouvernement signé entre le PS, le PCF et le MRG.
30 juin : le premier restaurant McDonald's de France s'ouvre à Créteil
1er juillet : loi « relative à la lutte contre le racisme » créant le délit d'incitation à la haine par des propos ou des écrits tenus en public, dite Loi Pleven.
14 juillet : manifestation de 20 000 personnes à Rodez contre l'extension du camp militaire du Larzac.
17 août : une analyse révèle la présence d'une concentration excessive d'hexachlorophène dans du talc pour bébés; début de l'affaire du talc Morhange, responsable de la mort de trente-six enfants et de 167 intoxications dont huit ont entraîné des infirmités à vie.
5 octobre : fondation par Jean-Marie Le Pen du Front national (FN), issu de formations d'extrême droite telle qu'Ordre Nouveau, ou Occident.
7 octobre : présentation de la Peugeot 104 au Salon de l'automobile de Paris .
11 octobre: procès de Bobigny : une jeune fille de 16 ans défendue par Gisèle Halimi est relaxée après avoir avorté, à la suite d'un viol, en accord avec sa mère. Le 8 novembre a lieu le procé très médiatisé de la mère, des complices et de l'avorteuse.
25 octobre : un troupeau de soixante brebis est conduit par des paysans du Larzac sur les pelouses du Champ-de-Mars à Paris.
28 octobre : premier vol de l'Airbus A300.
6 novembre: quartier de la Goutte-d'Or : Saïd et Faouzia Bouziri entament une grève de la faim contre leur arrêté expulsion au motif de leurs activités politiques.
19 novembre : une manifestation rassemble près de 2 000 personnes au square de La Chapelle pour soutenir Saïd et Faouzia Bouziri.

Déjà

Que la France à abondonné:
** ses 17 départements Français
** et ses 1600 communes........


Dernière modification : 01/01/2024 à 09:40