BILAN climatique de l'année 2018


Statisques de "Météo France" disponibles sur Internet


Bilan climatique de l'hiver 2017-2018:

La pluviométrie a été très excédentaire sur la majeure partie du pays, atteignant localement des valeurs records. Cet hiver se classe au 1er rang des hivers les plus arrosés sur la période 1959-2018 en Bourgogne et au 3e rang en Île-de-France, Rhône-Alpes, Franche-Comté, Limousin, Auvergne et Aquitaine. Cette situation a entraîné une saturation des sols, de nombreuses crues et des inondations notamment en janvier. En moyenne sur la France, cet hiver 2017-2018, avec une pluviométrie excédentaire de plus de 40 %, se classe au troisième rang des hivers les plus pluvieux ex-aequo avec l'hiver 1994-1995 sur la période 1959-2018.
Les chutes de neige ont été fréquentes sur les massifs tout au long de l'hiver et ont également affecté la plaine en février. Du 5 au 7 février, un épisode de neige en plaine a concerné une large moitié nord, avec des hauteurs de neige remarquables en région parisienne. Les 26 et 27 février, un épisode neigeux a concerné l'est de la région Provence-Alpes- Côte-d'Azur et la Corse. Puis, le 28, des chutes de neige exceptionnelles en plaine ont concerné le Languedoc.
Plusieurs épisodes venteux se sont succédé notamment en décembre et janvier.:
La tempête Eleanor, du 2 au 4 janvier, a été la plus remarquable avec 25 % du territoire impacté par des vents supérieurs à 100 km/h.
La température a été contrastée en décembre, exceptionnellement douce en janvier puis très froide en moyenne en février. Ainsi sur la saison, elle a dépassé la normale de 0.6 °C. La saison s'est terminée par un pic de froid du 26 au 28 février remarquable par son caractère tardif.
Le 27 février a été la journée la plus froide de l'hiver : le mercure est descendu jusqu'à -10 à -15 °C sur un large quart nord-est et la température moyenne sur la France a été glaciale avec -3.2 °C. L'hiver a été morose avec un soleil très timide sur une grande partie du pays. Seules les régions de la Bretagne aux Hauts-de-France et aux Ardennes ont bénéficié d'un ensoleillement proche de la normale voire légèrement excédentaire. Le déficit a souvent dépassé 30 % du Sud-Ouest à la Franche-Comté et au nord des Alpes. En moyenne sur le pays, l'ensoleillement a été parmi les plus faibles mesurés avec les hivers 1950-1951, 1954-1955, 1969-1970 et plus récemment les hivers 1995-1996, 1993-1994. Des records de faible ensoleillement sur la période 1991-2018 ont même été localement enregistrés dans le Sud-Ouest avec moins de 200 heures de soleil : 179 heures à Albi (Tarn), 193 heures à Bordeaux (Gironde) et 194 heures à Gourdon (Lot).
* moyenne de référence 1981-2010
** moyenne de référence 1991-2010
MOIS PAR MOIS
Janvier 2018:
La France a connu en janvier 2018 une succession de passages perturbés très actifs avec plusieurs épisodes tempétueux dans une ambiance exceptionnellement douce.
Les températures sont restées remarquablement élevées tout au long du mois sur l'ensemble du territoire. Elles ont été en moyenne supérieures aux normales de plus de 3 °C sur la quasi-totalité du pays, voire de 4 à 5 °C de l'Alsace et de la Lorraine au nord de Rhône-Alpes. Les gelées ont été très rares. Beaucoup de records de faible nombre de jours de gel ont été enregistrés avec généralement moins de 2 jours sur la moitié ouest du pays et moins de 5 jours sur l'Est. Le mercure n'est jamais descendu en dessous de 0 °C à Saintes (Charente-Maritime), Auxerre (Yonne), Poitiers (Vienne) ou Lons-le-Saunier (Jura). La température, de 8.4 °C en moyenne sur la France, a été supérieure à la normale* de 3.4 °C, plaçant janvier 2018 au 1er rang des mois de janvier les plus chauds depuis 1900.
Les précipitations ont été très fréquentes sur une grande partie de l'Hexagone.Les régions Alsace, Auvergne, Bourgogne, Franche-Comté, Limousin et Rhône-Alpes n'ont jamais connu un mois de janvier aussi arrosé sur la période 1959-2018. Des records ont été enregistrés avec 2 fois et demie à 3 fois et demie la normale avec 103.9 mm au Puy-en-Velay (Haute-Loire), 104.7 mm à Strasbourg (Bas-Rhin), 269.2 mm à Saulieu (Côte-d'Or), 297.9 mm à Pontarlier (Doubs), 305 mm à Marcillac (Corrèze) et 357 mm à Bourg-Saint-Maurice (Savoie). Sur le relief, les chutes de neige ont été très abondantes, notamment sur le nord des Alpes. Déjà très excédentaires en décembre, ces précipitations ont entraîné une saturation des sols et ont généré de nombreuses crues. En moyenne sur le pays, la pluviométrie a étéexcédentaire* de plus de 90 %. Janvier 2018 se classe ainsi au 1er rang des mois de janvier les plus arrosés sur la période 1959-2018.
Le soleil a été souvent absent sur une grande partie de l'Hexagone. Le déficit d'ensoleillement a généralement été supérieur à 30 %, excepté sur les régions méditerranéennes, les Pyrénées et la pointe bretonne où l'ensoleillement a été proche de la normale**. Le déficit a souvent dépassé 50 % de la frontière belge au nord de la Nouvelle-Aquitaine avec seulement 18 heures de soleil à Rouen (Seine-Maritime), 25 heures à Saint-Quentin (Aisne), Blois (Loir-et-Cher), Châteaudun (Eure-et-Loir) ou Gourdon (Lot), records mensuels de faible ensoleillement.
Février 2018:
Les températures sont restées fraîches sur l'ensemble du pays hormis un léger redoux en milieu de mois. Février s'est terminé par un pic de froid exceptionnellement tardif du 26 au 28. La journée du 27 février a été glaciale avec -3.2 °C en moyenne sur la France. Sur le mois, la température de 3.5 °C en moyenne sur le pays a été inférieure à la normale de 2.2 °C.
Les précipitations, déficitaires sur le Nord-Ouest et le flanc est, ont en revanche été très excédentaires le long des Pyrénées et en Corse . Près des frontières du Nord et du Nord-Est, le déficit a souvent dépassé 50 % tandis que sur le piémont pyrénéen, la côte languedocienne et la Corse les précipitations ont atteint 2 à 4 fois la normale. Février a été marqué par plusieurs épisodes de neige en plaine, notamment en région parisienne du 5 au 7 puis en fin de mois d'abordsur le Sud-Est puis sur une grande partie du pays. En moyenne sur le pays, la pluviométrie a été déficitaire de près de 15 %.
L'ensoleillement a été très contrasté.Très généreux de la Bretagne et des Pays-de-la -Loire aux frontières du Nord, le soleil a été très peu présent des Pyrénées aux frontières de l'Est et sur la Corse. L'excédent a dépassé 50 % sur la Bretagne, la Normandie, les Hauts-de-France et le nord de la Champagne-Ardenne, voire 80 % sur la pointe bretonne et du Nord-Pas-de-Calais aux Ardennes. Un ensoleillement record a été enregistré dans le Morbihan avec 155 heures à Lorient et dans le Finistère avec 157 heures à Quimper. En revanche, le déficit a souvent été supérieur à 30 % le long des Pyrénées, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Corse. Des records de faible ensoleillement ont été battus au pied des Pyrénées, dans les Alpes et en Corse avec seulement 55 heures à Grenoble (Isère), 75 heures à Saint-Girons (Ariège) ou 89 heures à Figari (Corse-du-Sud).
Faits marquants de l'hiver:
Hiver exceptionnellement pluvieux
L'hiver 2017-2018 s'est caractérisé par les nombreuses perturbations et les fréquents épisodes neigeux. Excédentaire de près 40 % en décembre, la pluviométrie a battu des records en janvier avec un cumul proche du double de la normale, puis a été, en février, légèrement déficitaire. En moyenne, cet hiver 2017-2018, avec une pluviométrie excédentaire de plus de 40 %, se classe au troisième rang des hivers les plus pluvieux ex-aequo avec l'hiver 1994-1995 sur la période 1959-2018. Inondations et crues remarquables en janvier
Les pluies fréquentes et abondantes de janvier sur les sols déjà saturés ont provoqué de nombreuses crues et inondations qui ont perduré début février. Les régions d'un large quart nord-est ont été particulièrement touchées, ainsi que la Normandie et le Limousin. Les cours d'eau ont atteint des niveaux élevés et sont souvent sortis de leur lit comme la Corrèze, la Loue, la Dordogne, la Saône, la Marne.
La Seine a atteint le 29 janvier le pic de 5.85 mètres à la station Paris-Austerlitz provoquant des crues importantes en aval et en amont. Ce pic est resté inférieur aux niveaux historiques de janvier 1910 (8.62 mètres) ou de janvier 1924 (7.32 mètres). Il a en revanche été proche du niveau atteint lors de la crue printanière de juin 2016 (6.10 mètres).
Nombreuses tempêtes en décembre et janvier:
Les mois de décembre 2017 et janvier 2018 ont été très agités avec le passage de sept tempêtes hivernales et épisodes venteux.
En décembre, la première tempête hivernale Ana a traversé le pays les 10 et 11, accompagnée de fortes pluies et de neige en montagne. Elle a principalement concerné les Pays de la Loire et le Centre-Val-de-Loire. En fin d'année, la tempête Bruno a ensuite balayé le pays les 26 et 27 avec de violentes rafales dépassant souvent 100 km/h dans l'intérieur des terres, principalement en Occitanie, et 130 km/h sur les caps.
Cinq fortes tempêtes ont ensuite concerné la France au cours du mois de janvier 2018 : Carmen le 1er et Eleanor du 2 au 4, puis en milieu de mois une succession de trois évènements en cinq jours (Fionn les 16 et 17, David le 18 et un épisode venteux dans le Sud-Est les 20 et 21).
La tempête Eleanor, avec 25 % du territoire impacté par des vents supérieurs à 100 km/h se classe au 19e rang des tempêtes majeures depuis 1980. Elle a occasionné de nombreux dégâts, ainsi que des perturbations. Plusieurs stations de ski des Alpes du Nord ont notamment dû être fermées. La tempête Fionn du 17 janvier a aussi été remarquable par l'intensité des rafales mesurées, supérieures à 225 km/h sur le cap Corse. Ces tempêtes ont aussi durement frappé les autres pays d'Europe de l'Ouest, particulièrement la Suisse pour Eleanor, l'Allemagne et les Pays-Bas pour la tempête David.
Pic de froid tardif du 26 au 28 février:
Dès le 25 février, l'anticyclone s'est renforcé sur la Scandinavie dirigeant sur la France de l'air glacial en provenance de Russie. Le pays a ainsi connu un pic de froid exceptionnellement tardif du 26 au 28. Le 27 février a été la journée la plus froide de l'hiver : le mercure est descendu jusqu'à -10 à -15 °C sur un large quart nord-est et la température moyenne sur la France (*) a été glaciale avec -3.2 °C
Les vagues de froid les plus intenses sont généralement observées plus précocement dans l'hiver, comme les vagues de froid historiques de février 1956 qui avait débuté le 1er février, dejanvier 1985 ou dejanvier 1987. La France a toutefois déjà connu trois vagues de froid généralisé après le 20 février (dites tardives).
Plusieurs épisodes de neige en plaine:
Épisode neigeux remarquable du 5 au 7 février sur la région parisienne :
L'épisode neigeux a débuté le 5 février sur une grande partie du pays, n'épargnant que les régions méridionales. Le 6, les chutes de neige se sont intensifiées et sont devenues régulières des Pays de la Loire aux Ardennes. De plus, de la Picardie et des Ardennes au sud de l'Île-de-France, les températures maximales sont restées proches de 0 °C favorisant la tenue au sol de la neige. Sur un large quart nord-est, ces intempéries ont perturbé notamment le trafic routier et aérien.La région parisienne a été particulièrement impactée.
Les hauteurs de neige relevées le 7 février 2018 :
*15 cm à Chartres (28)
*15 cm à Orly (91)
*13 cm à Roissy (95)
*12 cm à Paris-Montsouris (75)
*12 cm à Melun (77) Sans atteindre la valeur record de 40 cm à Paris du 3 mars 1946, ces hauteurs de neige au sol ont été proches de celles relevées aux cours d'évènements récents survenus en région parisienne et qui ont eu des impacts importants :
le 20 janvier 2013 : 12 cm de neige au sol à Roissy (95) et 13 cm à Orly (91)
les 12 et 13 mars 2013 : 13 cm à Roissy et 8 cm à Orly
le 8 décembre 2010 : 12 cm à Paris et 15 cm à Trappes (78)
les 19 et 20 décembre 2010 : 10 cm à Paris et à Roissy, 11 cm à Orly et 15 cm à Trappes
Épisode neigeux les 26 et 27 février en Provence, sur la Côte d'Azur et en Corse :
Une dépression sur le nord de l'Italie a maintenu un flux perturbé d'est sur l'extrême sud-est du pays et la Corse les 26 et 27. Dans une ambiance glaciale, les chutes de neige qui ont débuté le 26 en matinée se sont ensuite intensifiées. Elles se sont poursuivies le 27 notamment en Corse et dans le Var. Les hauteurs de neige ont atteint 4 cm sur le littoral des Alpes-Maritimes, jusqu'à 8 cm sur la côte varoise et localement 10 à 15 cm dans l'intérieur des terres. On a relevé sur l'épisode 8 cm au Luc (83) le 26 puis le 27, 10 cm au cap Cépet (83) et 15 cm à Ajaccio (2A).
Épisode neigeux exceptionnel en plaine sur le Languedoc du 28 février au 1er mars :
Une perturbation neigeuse s'est organisée sur l'Espagne dès le 27, puis a balayé la France les 28 février et 1er mars. Les premiers flocons ont concerné le sud du pays dès le 28 au matin. Les chutes de neige se sont ensuite intensifiées sur le sud de l'Aquitaine, le Languedoc et le sud du Massif central. La situation a été remarquable sur le sud du Massif central et la plaine du Languedoc, où la quantité de neige a dépassé en plaine 15 cm sur une partie de l'Hérault. Ces abondantes chutes de neige, associées aux températures souvent négatives, ont perturbé le trafic routier et aérien dans le Languedoc jusqu'au 2 mars.
Le 28 février, la hauteur de neige a atteint :
*5 à 10 cm dans l'Hérault de Béziers à Agde et Sète,
*10 à 15 cm à Nîmes (30)
*15 à 20 cm sur le sud de l'agglomération montpelliéraine avec 17/18 cm sur Pérols, Lattes, et l'aéroport)
*20 cm dans Montpellier et 20 à 25 cm sur le nord de l'agglomération
*20 à 30 cm dans l'intérieur de l'Hérault
*30 à 35 cm au nord-ouest de Montpellier
Sur la région de Montpellier, une telle hauteur de neige n'avait pas été observée depuis le 22 janvier 1992 où on avait relevé 28 cm sur l'aéroport de Montpellier et auparavant en janvier 1987 avec une hauteur 20 à 30 cm du 15 au 17 janvier 1987 (20 cm à Sète et 27 cm à Montpellier le 15 janvier).
Un enneigement généreux sur les massifs:
Grâce aux chutes de neige particulièrement nombreuses et souvent importantes en montagne depuis le début de l'hiver, grâce également à des températures souvent basses depuis un mois, l'enneigement en cette fin février est le plus généralement nettement excédentaire sur l'ensemble des massifs, et même souvent proche de records dans les Alpes. La couverture neigeuse a ainsi été très marquée en altitude sur les massifs. Toutefois, l'épaisseur de neige au sol aété irrégulière, en raison des vents qui ont souvent soufflé très fort, voire en tempête, durant l'hiver. D'autre part, à basse et moyenne altitude, plusieurs redoux pluvieux ont contrarié l'accroissement du manteau neigeux.
À 2000 mètres, au 28 février :
*Sur les Alpes du Nord : l'épaisseur du manteau neigeux est partout remarquable, comprise entre 2 m et 2,80 m en versant nord, entre 1,40 m et 2 m en versant sud.
*Sur les Alpes du Sud : l'épaisseur du manteau neigeux est importante en versant nord : entre 1,70 m et 1,90 m dans le nord-ouest des Hautes-Alpes et près de l'Italie, 1,30 m à 1,50 m sur les autres massifs. En versant sud, l'épaisseur est le plus généralement 40 à 60 cm moindre.
*Sur les Pyrénées : l'épaisseur du manteau neigeux atteint généralement 2 m sur les versants nord, 1,10 m à 1,20 m sur les versants sud. La neige est moins abondante sur les Pyrénées-Orientales.

Bilan climatique du printemps 2018
Chaud et bien arrosé
Les mois de mars, avril, et mai ont été riches en événements métérologiques marquants :
*précipitations abondantes (notamment sur les régions méditerranéennes),
*épisodes tardifs de neige en plaine,
*déficit d'ensoleillement,
*nombreux orages,
*mais aussi pics de chaleur accompagnés d'un soleil très généreux sur la moitié Nord.

Le printemps a été pluvieux sur une grande partie de la France, avec un mois de mars particulièrement arrosé et marqué par deux épisodes tardifs de neige en plaine. De plus, au cours du mois de mai 2018, les orages ont été nombreux et souvent accompagnés de précipitations intenses et localement de grêle. Sur la saison, les pluies ont été abondantes sur les régions méditerranéennes avec une pluviométrie proche de deux fois la normale. En revanche, les précipitations ont été moins fréquentes sur la Lorraine et l'Alsace avec un déficit atteignant parfois 10 %. En moyenne sur la France et sur le printemps, l'excédent pluviométrique a dépassé 20 %.
Après un mois de mars plutôt frais, le mois d'avril s'est classé au 3e rang des mois d'avril les plus chauds depuis 1900, avec un pic de chaleur précoce qui a concerné l'ensemble du pays du 18 au 22 avril. Le mois de mai a été contrasté : le quart nord-est a bénéficié d'une grande douceur alors que les températures sont souvent restées assez fraîches au sud de la Garonne. La température moyenne sur la saison de 12,8 °C a été supérieure à la normale de 1,1 °C.
Le soleil a été timide, notamment sur la moitié sud du pays où le déficit a dépassé 10 % sur la saison. Ce printemps s'est caractérisé par un mois de mars très maussade avec un déficit supérieur à 20 % sur la majeure partie du pays. En revanche, le mois de mai a été remarquablement ensoleillé sur la moitié nord.
Mois par mois:
* Mars:
Durant ce mois de mars particulièrement maussade, l'hiver a joué les prolongations avec de fréquents passages perturbés et des épisodes de neige tardifs.
Après un épisode neigeux dans une ambiance très fraîche les 28 février et 1er mars, la France a connu un net radoucissement durant la première quinzaine de mars avec un pic de douceur généralisé les 10 et 11. Puis le mercure a brutalement chuté et le pays a retrouvé des températures hivernales à partir du 17, accompagnées de chutes de neige en plaine sur une large moitié nord du 17 au 20 mars.
La température, en moyenne de 8,2 °C sur le mois et sur le pays, a été inférieure à la normale de 0,5 °C. Ce mois de mars a été plus froid que le mois de janvier qui avait bénéficié d'une douceur exceptionnelle avec 8,4 °C en moyenne sur le pays.
Les précipitations ont été très fréquentes et abondantes sur la majeure partie du pays. Sur les régions méditerranéennes, la pluviométrie a été 2 à 4 fois supérieure à la normale, voire localement plus sur les Cévennes. Ce mois de mars a été un des mois de mars les plus arrosés sur la période 1959-2018, notamment en Provence - Alpes - Côte d'Azur ainsi qu'en Corse où il se classe au second rang, derrière mars 2013. Seuls les Ardennes, le nord de la Lorraine et l'Alsace sont restés déficitaires de 10 à 30 %. En moyenne sur le pays, la pluviométrie a été excédentaire de plus de 60 %.
L'ensoleillement a été déficitaire sur l'ensemble de la France. Le déficit a dépassé 20 % sur la majeure partie de l'Hexagone, voire localement 40 % sur le Nord-Ouest. La France avait connu un mois de mars aussi peu ensoleillé en 2013, 2008 et 2001. A Caen (Calvados) et à Montélimar (Drôme), des records ont même été enregistrés avec respectivement 77 heures et 129 heures de soleil.
Avril: La douceur a dominé durant ce mois d'avril avec un épisode de chaleur exceptionnelle du 18 au 22. En revanche, la fin du mois a été très agitée avec une baisse marquée des températures.
Les températures ont été remarquablement chaudes pour la saison notamment sur l'est du pays, avec des maximales dépassant souvent les normales de plus de 4 °C du Grand-Est à Rhône-Alpes. Les 20 et 21 avril ont été les journées les plus chaudes du mois à l'échelle de la France avec une température maximale moyenne sur la France de 27 °C le 21.
La température moyenne de 13,8 °C sur la France a été 2,7 °C au-dessus de la normale malgré un rafraîchissement marqué en toute fin de mois. Avril 2018 se classe ainsi au 3e rang des mois d'avril les plus chauds depuis 1900, derrière avril 2007 (anomalie de +3,6 °C) et avril 2011 (anomalie de +3,3 °C).
La pluviométrie a été hétérogène avec des cumuls très excédentaires de la Normandie au Pas-de-Calais, ainsi que sur le pourtour méditerranéen d'une part, et un déficit marqué de l'Alsace au nord de Rhône-Alpes d'autre part. En moyenne sur le pays, la pluviométrie a été proche de la normale.
Malgré un soleil très généreux du 17 au 21, l'ensoleillement mensuel a été proche de la normale sur la majeure partie du pays. Sur la côte atlantique, il a été déficitaire de 10 à 20 % tandis que du Grand-Est au nord des Alpes ainsi que sur la Corse, l'excédent a atteint 10 à 30 %.
Mai:
Les conditions météorologiques ont été géographiquement très contrastées durant ce mois de mai. Alors que le nord du pays a bénéficié d'un temps chaud et ensoleillé, les précipitations ont été fréquentes et abondantes sur la moitié sud.
Après un début de mois très frais, les températures ont été généralement très douces. Sur le quart nord-est du pays, elles ont été en moyenne plus de 2 °C au-dessus des valeurs de saison. À Strasbourg comme à Nancy, Metz, Saint-Dizier et Cambrai, ce mois de mai a même été le plus chaud depuis le début des mesures. Toutefois, du 12 au 15, la France a connu un net rafraîchissement qui s'est accompagné de chutes de neige tardives à basse altitude sur le Massif central. La température moyenne sur le mois de 16,3 °C sur la France a été 1,3 °C au-dessus de la normale.
Les précipitations ont été très excédentaires sur l'Occitanie, la Corse ainsi qu'en Provence - Alpes- Côte d'Azur avec des cumuls atteignant souvent une fois et demie la normale. Elles ont en revanche été déficitaires sur le Cotentin, la Bretagne, les Pays de la Loire et le Centre-Val de Loire. Suite à de nombreux orages en fin de mois, la pluviométrie a été très hétérogène sur le reste du pays. Ces épisodes orageux, parfois violents, ont été accompagnés de grêle occasionnant d'importants dégâts et localement des inondations. En moyenne sur le pays et sur le mois, l'excédent a dépassé 10 %.
Avec un ensoleillement souvent supérieur à 250 heures, la moitié nord du pays a bénéficié de conditions exceptionnelles avec un soleil nettement plus généreux que sur la moitié sud. L'excédent a été supérieur à 30 % de la Bretagne aux frontières du Nord. À l'inverse, sur les régions méridionales, le soleil a généralement brillé moins de 200 heures et l'ensoleillement a été déficitaire de 10 à 30 %.
Faits météorologiques marquants:
* Épisodes tardifs de neige en plaine en mars:
Le mois de mars a connu deux épisodes de neige en plaine tardifs pour la saison, associés à deux pics de froid. Dans la continuité de fin février, un épisode neigeux exceptionnel en plaine a concerné le Languedoc du 28 février au 1er mars. On a relevé 10 à 15 cm à Nîmes (Gard), 30 cm à Montpellier (Hérault) et jusqu'à 35 cm au nord de l'agglomération montpelliéraine. Ces abondantes chutes de neige, associées aux températures souvent négatives, ont perturbé le trafic routier et aérien dans le Languedoc jusqu'au 2 mars.
En milieu de mois, des températures glaciales ont accompagné un nouvel épisode neigeux en plaine du 17 au 19 mars sur une grande partie du pays. On a relevé 3 à 5 cm en général en région parisienne et jusqu'à 28 cm en forêt de Montmorency (Val d'Oise), 2 à 5 cm sur le quart nord-ouest du pays et jusqu'à 10 cm notamment en Normandie et Bretagne. Plus au sud, en Nouvelle-Aquitaine, des chutes de neige rares en cette saison ont donné 3 à 5 cm en Charente-Maritime, y compris en bord de mer.
* Un mois de mars remarquablement maussade et arrosé:
Mars 2018 a été marqué par un défilé quasi continu de perturbations actives. La pluviométrie a ainsi été excédentaire de plus de 60 % avec un nombre de jours de pluie significative souvent supérieur à 15 jours, soit près du double de la normale.
Ainsi, le nombre jours de pluie a atteint :
20 jours à Bordeaux (normale 11 jours)
21 jours à Dijon (normale 14 jours)
24 jours à Alençon (normale 10 jours)
25 jours à Bergerac (normale 10 jours)
Le soleil a été très timide pour la saison sur l'ensemble de la France, avec moins de 5 jours ensoleillés. Seul le petit quart sud-est a bénéficié d'un ensoleillement un peu plus généreux mais déficitaire.
* Chaleur précoce exceptionnelle du 18 au 22 avril:
La France a connu du 18 au 22 avril un épisode précoce de fortes chaleurs avec des nuits douces et des journées exceptionnellement chaudes. La moyenne des températures maximales sur le pays (moyenne sur 5 jours des observations sur 30 stations en France) a atteint 26,2 °C, soit 9,7 °C de plus que la normale.
L'épisode le plus récent qui s'en approche le plus a eu lieu du 22 au 26 avril 2007 (24,9 °C en moyenne). Un tel épisode s'était également produit du 13 au 21 avril 1949 (24,5 °C en moyenne).
La journée du 21 avril 2018 a été la plus chaude jamais observée pour un mois d'avril avec un indicateur thermique national de 19,2 °C (devant le 30 avril 2005 avec 18,9 °C), résultant d'une moyenne de 11,3 °C la nuit et 27,0 °C l'après-midi.
Des records de chaleur mensuels ont été battus, parfois à plusieurs reprises, aussi bien la nuit que la journée et dans de nombreuses régions.
* Orages violents accompagnés de grêle fin mai: Mai 2018 a été marqué par de nombreux épisodes orageux tout au long du mois. La France est restée sous l'influence d'un conflit de masses d'air entre l'air chaud de basses couches et l'air froid en altitude. En fin de mois, ces conditions ont été propices à une forte instabilité et à la formation d'orages souvent violents, accompagnés de pluies intenses, de grêle et de fortes rafales de vent.
De fortes chutes de grêle se sont abattu notamment en région parisienne le 22, en Champagne les 12, 22 et 27 ainsi qu'en Nouvelle-Aquitaine le 26. Ces intempéries ont occasionné de nombreux dégâts, en particulier dans les vignobles.
Du 26 au 31, les précipitations sous les orages ont été intenses avec souvent 30 à 50 mm en 1 à 3 heures. On a notamment enregistré :
le 26 : 24,9 mm en 1 heure à Cognac (Charente) et 33,7 mm en 1 heure au centre ville de Bordeaux (Gironde)
le 27 : 20,5 mm en 1 heure à Saulty (Pas-de-Calais) et 67,6 mm en 1 heure à Saulces-Champenoises (Ardennes)
le 28 : 30,1 mm en 1 heure à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron) et 44 mm en 1 heure à L'Oudon (Calvados)
le 29 : 22,6 mm en 1 heure au jardin du Luxembourg à Paris, 42,5 mm en 1 heure à Montredon-Labessonnié (Tarn) et 48,2 mm en 1 heure à Saint-Witz (Val-d'Oise)
le 30 : 39,2 mm en 1 heure à Lahas (Gers), 48,8 mm en 1 heure à Caixas (Pyrénées-Orientales) et 66,6 mm en 1 heure à Castanet-le-Haut (Hérault)
le 31 : 32 mm en 1 heure à Orléans (Loiret), 41,1 mm en 1 heure à Strasbourg (Bas-Rhin) et 47,5 mm en 1 heure à Colmar (Haut-Rhin)
Sur l'ensemble du mois, le nombre d'impacts de foudre mesuré a atteint 180 000 sur la France, soit trois fois la moyenne des mesures des mois de mai depuis 2000 (début des mesures). Ce nombre important est supérieur au nombre moyen enregistré pour un mois d'été (environ 110 000 impacts). Ce mois de mai 2018 a ainsi présenté un caractère exceptionnel en terme d'activité électrique.
* Fort contraste nord-sud d'ensoleillement au mois de mai:
Durant le mois de mai, la moitié nord de la France a bénéficié d'un ensoleillement exceptionnel, plus généreux que sur la moitié sud. Des records ont été enregistrés sur le nord-ouest du pays avec 251 heures à Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), 277 heures à Caen (Calvados), 282 heures à Alençon (Orne) ou 286 heures à Rennes (Ille-et-Vilaine).
À l'inverse, sur les régions méridionales, le faible ensoleillement a été parfois record pour un mois de mai comme à Mont-de-Marsan (Landes) avec seulement 129 heures, au Luc (Var) avec 178 heures, à Bastia (Haute-Corse) avec 188 heures, à Ajaccio (Corse-du-Sud) avec 201 heures ou à Nice (Alpes-Maritimes) avec 209 heures.

Le carte ci dessous visualise l'ensoleillement

Bilan climatique de l'été 2018
Été 2018 : 2e été le plus chaud depuis 1900
L'été 2018 a été marqué par la persistance quasi continue de températures supérieures aux valeurs saisonnières* et par une vague de chaleur exceptionnelle qui a concerné l'ensemble du pays du 24 juillet au 8 août.
Malgré quelques rafraîchissements ponctuels principalement en juin et en août, les températures sont généralement restées supérieures aux normales, notamment sur un large quart nord-est où elles ont souvent été 2 à 3 °C au-dessus des normales.

Synthèse:
Températures:
La température moyenne de 21,2 °C sur la France et sur la saison a été supérieure à la normale* de 2 °C. L'été 2018 se classe ainsi au 2e rang des étés les plus chauds, loin derrière 2003 (+ 3,2 °C) mais devant 2017 (+1,5 °C).
De la région parisienne aux Hauts-de-France et aux Ardennes, les températures moyennes ont même été comparables à celles de 2003, voire localement plus élevées près des frontières du Nord comme à Lille (Nord), Saint-Quentin (Aisne), Charleville-Mézières (Ardennes) ou Abbeville (Somme). Les maximales ont dépassé 30 °C durant 26 jours à Paris-Montsouris cet été et durant 21 jours en 2003. De même à Lille (Nord), elles ont dépassé 30 °C durant 15 jours cet été et 11 jours en 2003.
Précipitations:
La pluviométrie a été contrastée. Malgré un mois d'août globalement peu arrosé hormis des Cévennes à la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, en Corse, les précipitations de cet été ont été excédentaires de plus de 20 % sur l'est de la Bretagne et les Pays de la Loire, le sud de l'Aquitaine et de Midi-Pyrénées ainsi que sur les régions méditerranéennes. L'excédent a localement atteint 2 à 3 fois la normale des Cévennes au Var et en Corse-du-Sud. Les précipitations ont en revanche été déficitaires de 30 à 60 % des côtes normandes aux frontières du Nord et du Nord-Est ainsi que sur le centre du pays. Ce déficit associé aux fortes températures a ainsi contribué à un assèchement important des sols superficiels sur le quart nord-est de l'Hexagone.
En moyenne, sur la France et sur la saison, la pluviométrie a été déficitaire* de 10 %.

Ensoleillement:
L'ensoleillement a été excédentaire** sur la quasi-totalité du pays. Il a été exceptionnel sur un large quart nord-est, dépassant souvent les valeurs remarquables enregistrées en 2003 avec un excédent supérieur à 20 %. Il a été plus conforme à la saison sur le piémont pyrénéen, la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et la Corse.
L'été 2018 mois par mois
Juin: Les températures en moyenne sur le mois sont restées supérieures aux normales sur l'ensemble du pays. Sur la moitié nord, elles ont souvent été 2 à 3 °C au-dessus des valeurs saisonnières. La température moyenne de 20,1 °C sur la France et sur le mois a été supérieure à la normale de 1,7 °C. Juin 2018 se classe ainsi au 5e rang des mois de juin les plus chauds depuis 1900, toutefois loin derrière juin 2003 (+ 4,1 °C). Depuis 2000, seul le mois de juin 2013 a été plus frais que la normale 1981-2010.
La première moitié du mois a été marquée par des passages pluvio-orageux très actifs, souvent accompagnés de pluies diluviennes et de grêle et provoquant localement des inondations. Les précipitations ont été excédentaires sur la moitié ouest du pays avec des cumuls atteignant souvent 2 à 3 fois la normale, voire localement plus comme à Nantes (Loire-Atlantique) avec 159,7 mm et à Dax (Landes) avec 224,2 mm. La pluviométrie a également été très excédentaire en Corse et localement sur le Sud-Est. Les pluies ont été en revanche très déficitaires du Cotentin aux Hauts-de-France. Le déficit a parfois dépassé 80 % sur l'extrême nord comme à Abbeville (Somme) avec seulement 3 mm. La pluviométrie très contrastée et concentrée sur la première quinzaine a été en moyenne conforme à la normale sur le pays et sur le mois.
L'ensoleillement a été excédentaire de 10 à 20 % des frontières du Nord et du Nord-Est au Massif central. En revanche, le soleil a été moins généreux sur le piémont pyrénéen et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur avec un déficit souvent supérieur à 10 %.
Juillet:
Depuis fin juin, les températures sont restées chaudes sur l'ensemble du pays, notamment sur la moitié nord de l'Hexagone où elles ont été en moyenne 2 à 4 °C au-dessus des valeurs de saison. Du 24 au 27 juillet, la France a connu un pic de chaleur qui a touché plus particulièrement le nord et l'est du pays. Après un bref refroidissement les 28 et 29, un nouvel épisode caniculaire a débuté le 30 et se poursuit début août. Sur la France et sur le mois, la température moyenne de 23,2 °C a été supérieure à la normale de 2,4 °C. Juillet 2018 se classe ainsi au 3e rang des mois de juillet les plus chauds depuis 1900 derrière juillet 2006 (+36 °C) et juillet 1983 (+26 °C).
Les précipitations ont été très contrastées. Elles ont été très faibles de la Normandie aux frontières du Nord et du Nord-Est où le déficit pluviométrique a souvent dépassé 60 % avec des cumuls de moins de 30 mm sur l'est de l'Île-de-France, ainsi que de la Lorraine aux Hauts-de-France. Les épisodes pluvio-orageux ont en revanche été très fréquents au sud de la Garonne et se sont accompagnés de pluies abondantes et localement de grêle. L'excédent a souvent atteint 1,5 à 3 fois la normale voire localement plus avec des cumuls pluviométriques dépassant 200 mm comme à Palaminy (Haute-Garonne) ou à Capbreton (Landes). Sur le sud-ouest de la Bretagne, les cumuls ont atteint 1,5 à 2,5 fois la normale. Sur le pourtour méditerranéen et la majeure partie de la Corse qui ont également connu quelques épisodes de pluies intenses, les cumuls de pluie sont excédentaires. Sur le mois et la France, la pluviométrie moyenne est déficitaire de plus de 20 %.
L'ensoleillement a été supérieur à la normale* de plus de 20 % sur une grande partie du pays, atteignant souvent des valeurs remarquables, localement records. L'excédent a même dépassé 40 % le long des côtes de la Manche et du plateau de Langres (Haute-Marne) aux frontières du Nord. L'ensoleillement a été plus conforme à la saison en Provence-Alpes-Côte d'Azur et en Corse.
Août:
La France a connu un épisode de canicule jusqu'au 8 août. Les températures sont ensuite redevenues plus proches des valeurs saisonnières avant un nouvel épisode de chaleur du 20 au 24. En moyenne sur le mois, les températures ont ainsi été plus chaudes que la normale sur l'ensemble du pays. Elles ont même dépassé la normale de 2 à 3 °C sur un petit quart nord-est et à l'ouest de Rhône-Alpes, ainsi que plus localement de l'Auvergne au Limousin, sur la côte du Languedoc-Roussillon et la Côte d'Azur. En moyenne sur le pays, la température moyenne de 22,3 °C a été supérieure à la normale de +1,7 °C. Août 2018 se classe ainsi au 4e rang des mois d'août les plus chauds derrière août 1911 (+2,0 °C), août 1997 (+2,1 °C) mais loin derrière le mémorable mois d'août 2003 (+4,2 °C).
Les passages perturbés ont été peu fréquents. Seules la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et la Corse ont été régulièrement arrosées par des pluies orageuses. Ainsi, la pluviométrie a été déficitaire sur la majeure partie du pays, souvent de plus de 40 % du Sud-Ouest à la Champagne-Ardenne, de la Franche-Comté à l'Alsace et sur le sud de la Bretagne. En revanche, la pluviométrie a atteint souvent deux à trois fois la normale des Cévennes à la Méditerranée et au sud des Alpes ainsi que sur la moitié ouest de la Corse. En moyenne sur l'ensemble du pays, le déficit pluviométrique a dépassé 20 %.
L'ensoleillement a été supérieur à la normale* de plus de 10 % sur une grande partie de l'Hexagone. L'excédent a dépassé généralement 20 % du Sud-Ouest au Nord-Est, hormis sur le piémont pyrénéen. Il a été en revanche plus conforme à la saison près de la Manche, en région PACA comme en Corse.
Événements marquants de l'été 2018:
Vague de chaleur du 24 juillet au 8 août
Après un mois de juin déjà chaud en moyenne sur la France, le mois de juillet a connu des températures exceptionnellement élevées. Fin juillet, des conditions anticycloniques se sont installées sur le pays, persistant jusqu'au 8 août et maintenant une masse d'air chaud. Les températures ont grimpé largement au-dessus de la normale. L'air chaud en provenance du Maghreb et de la péninsule Ibérique s'est propagé sur l'ouest et le nord de l'Europe et de nombreux records de chaleur ont été battus.
Cet épisode caniculaire s'est découpé en deux périodes. Un premier pic de chaleur a touché plus particulièrement le Nord et le Nord-Est avec une chaleur exceptionnelle des Hauts-de-France à la Champagne et aux Ardennes mais aussi sur les départements lorrains et alsaciens. Le pays a ensuite bénéficié d'un court répit les 28 et 29 juillet avant une nouvelle hausse le 30. Cette deuxième période de chaleur intense a tout d'abord concerné le pourtour méditerranéen puis a gagné l'ensemble de l'Hexagone au cours des jours suivants. Cette vague de chaleur a affecté en particulier les régions situées des Hauts-de-France au Grand-Est ainsi que de la vallée du Rhône au pourtour méditerranéen. Une grande partie du pays a bénéficié d'un rafraîchissement mercredi 8 août mais la vague de chaleur a perduré sur un large quart sud-est.
Les températures ont localement dépassé 40 °C au plus chaud de l'épisode et des records de températures maximales ont été battus comme à Lille (37,6 °C le 27 juillet) ou à Béziers (41,3 °C le 4 août). Les nuits ont été particulièrement chaudes avec de nombreux records de températures minimales les plus chaudes, notamment à Lyon avec 25,7 °C le 5 août et jusqu'à 30,3 °C à Perpignan le 4 août.
La vague de chaleur a pris fin le 8 août au niveau national. Cette canicule a été exceptionnelle, la plus forte depuis 2006.
Elle a été plus intense que celle de 2006 (10 au 30 juillet 2006) mais reste moins intense que la canicule majeure de 2003 (2 au 17 août 2003).
Elle a été plus courte que la canicule de 2006 mais similaire à celle de 2003.
Sa sévérité (chaleur totale pendant l'épisode) est proche de celle de 2006 mais nettement en dessous de celle de 2003.


Exceptionnellement chaud, ensoleillé et sec sur un large quart nord-est
Les conditions anticycloniques ont dominé de la Normandie aux frontières du Nord et du Nord-Est avec des passages perturbés peu fréquents et peu actifs.
L'ensoleillement a ainsi atteint des valeurs exceptionnelles, proches des valeurs remarquables de 2003, avec un excédent de 25 à 30 %. Le soleil a brillé 793 heures au Touquet (Pas-de-Calais), 859 heures à Langres (Haute-Marne), 893 heures à Colmar (Haut-Rhin) et jusqu'à 911 heures à Dijon (Côte-d'Or), valeurs supérieures à celles enregistrées en 2003. En moyenne sur la saison, les températures ont été 2 à 3 °C au-dessus des normales sur un large quart nord-est. Cet été a même été le plus chaud devant 2003 à Lille (Nord) avec 20 °C (+2,3 °C), à Saint-Quentin (Aisne) avec 19,5 °C (+2,3 °C) et à Charleville-Mézières (Ardennes) avec 19,2 °C (+1,9 °C).
Ces températures très élevées associées à une pluviométrie déficitaire de 30 à 50 % ont contribué à un net assèchement des sols superficiels
De nombreux orages accompagnés de précipitations intenses
L'été 2018 s'est caractérisé par de nombreux épisodes orageux souvent violents accompagnés de pluies diluviennes avec souvent plus de 30 mm en 1 heure. Les chutes de grêle ont été fréquentes et abondantes, avec des grêlons dépassant parfois 5 cm.
Les 8 et 9 août, les Cévennes et la Provence ont été touchées par un épisode méditerranéen intense, phénomène assez rare au cœur de l'été. Ce n'était néanmoins pas inédit car une situation un peu analogue s'était déjà produite le 17 août 2004 ou encore le 30 juillet 1991 sur ces mêmes régions.
L'été 2018 a été un des étés les plus orageux des 20 dernières années comparable aux étés 2013 et 2006.
En juin, l'activité pluvio-orageuse a prédominé sur la quasi-totalité du pays du 1er au 15, générant localement des perturbations et d'importants dégâts. De fortes intensités ont été relevées notamment le 3 en Charente-Maritime et dans le Finistère, le 4 dans le Doubs et le Gard, le 5 en Haute-Marne et Île-de-France, le 7 en Côte-d'Or, le 9 en Haute-Vienne, le 11 dans l'Hérault, la Loire-Atlantique ou en région parisienne.
Les cumuls sur plusieurs jours ont quelquefois été exceptionnels comme en 4 jours entre le 9 et le 12 :
203 mm à Bonnetable (Sarthe), soit 4 fois la normale du mois dont 111,1 mm le 9 ;
150,3 mm à Soudan (Loire-Atlantique), soit 3 fois la normale, dont 110,4 mm le 11 ;
160,5 mm à Monein (Pyrénées-Atlantique), soit 2 fois la normale, dont 130 mm le 12.
Dans plusieurs régions, les orages ont provoqué des crues et débordements notamment en Bretagne, Normandie, dans les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées.
En juillet, les vagues pluvio-orageuses ont été fréquentes sur la moitié sud du pays, particulièrement dans le Sud-Ouest.
Du 1er au 5, une forte instabilité orageuse a concerné essentiellement les régions de la Bretagne et de l'Aquitaine au Centre-Est, avec par endroits d'abondants cumuls de pluie et de la grêle. On a recueilli 93,8 mm à Saint-Même-le-Tenu (44) le 1er dont 80,3 mm en 1 heure. Les orages ont été violents le 4 du Sud-Ouest au centre du pays, avec des rafales dépassant 100 km/h en Dordogne, d'énormes grêlons en Charente et de fortes pluies. Les 15 et 16, une dégradation orageuse marquée a concerné le Sud-Ouest avec le 15 des grêlons de plus de 3 cm à Bordeaux (33). Des orages ont également éclaté de Rhône-Alpes au Grand-Est le 15, violents dans le Rhône et en Isère avec de fortes rafales de vent, de la grêle recouvrant le sol et des inondations au sud de la région lyonnaise. Le 16, des orages se sont également développés de l'Auvergne aux régions méditerranéennes. Le 20, des chutes de grêle impressionnantes ont affecté trois communes du Jura (Morbier, Nozeroy et Bellefontaine) avec un épisode d'une durée de 30 à 45 minutes donnant jusqu'à 20 cm d'épaisseur, nécessitant l'intervention du chasse-neige. Le 27, en Île-de-France, des orages violents, accompagnés de fortes précipitations et de grêle, ont provoqué des inondations et entraîné la fermeture de plusieurs stations de métro à Paris.
Le mois d'août 2018 a été marqué par deux épisodes pluvio-orageux particulièrement intenses sur les régions méditerranéennes.
Les 8 et 9 août, un épisode méditerranéen a balayé le Gard et l'Ardèche puis la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Ces orages ont apporté des cumuls de pluie en 24 heures localement supérieurs à 100 mm avec 101,3 mm à Aubagne (Bouches-du-Rhône), 145 mm à Donzère (Drôme) et 159,9 mm Saint-Julien-de-Peyrolas (Gard). Ces valeurs exceptionnelles sont habituellement relevées lors des épisodes cévenols en automne.
Les 12 et 13 août, une nouvelle vague orageuse accompagnées de pluies intenses a concerné la moitié sud du pays. Le 12, on a notamment relevé en 1 heure des cumuls de 30,6 mm à Palaminy (Haute-Garonne) ou de 41,6 mm à Nîmes (Gard) et des grêlons de 5 cm ont accompagnés les fortes pluies dans les Pyrénées-Atlantiques. Les intempéries se sont ensuite décalées vers l'est avec des pluies diluviennes sur le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône et le Var avec, en 1 heure, 54,8 mm à Marseille (Bouches-du-Rhône) et 31,8 mm à Toulon (Var).

Bilan climatique de l'automne
Durant l'automne 2018, les conditions anticycloniques ont été prédominantes excepté sur le Sud-Est et la Corse qui ont été touchés par de fréquents épisodes méditerranéens. Le nord du pays, très peu arrosé, a connu un ensoleillement remarquable. Hormis deux pics de froid du 26 au 31 octobre et du 18 au 22 novembre, les températures sont le plus souvent restées supérieures aux valeurs saisonnières. En moyenne proches des normales* sur les côtes de la Manche et de l'Atlantique ainsi qu'au pied des Pyrénées, elles ont été 1 à 2 °C au-dessus sur le reste du pays.
La température moyenne de 14,3 °C sur la France et sur la saison a été supérieure à la normale de 1,2 °C. L'automne 2018 se classe ainsi au 4ème rang des automnes les plus chauds, derrière 2006 (+2,4 °C), 2014 (+2,3 °C) et 2011 (+ 1,7 °C).
La pluviométrie, géographiquement très contrastée, a été déficitaire sur la majeure partie du pays à l'exception des régions méridionales. Le déficit a dépassé 50 % sur l'Alsace, la Lorraine et la Franche-Comté, contribuant à la poursuite de l'assèchement des sols superficiels sur le quart nord-est de l'Hexagone. Les régions méditerranéennes, en revanche, ont été frappées par plusieurs épisodes pluvio-orageux intenses en octobre et novembre avec des pluies localement diluviennes sur les Cévennes, le Var et la Corse, ainsi que les 14 et 15 octobre dans l'Aude. Les cumuls de précipitations ont souvent atteint 1,5 à 2,5 fois la normale sur le Languedoc-Roussillon, la Provence, la Côte d'Azur et l'est de la Corse. En moyenne, sur la France et sur la saison, le déficit pluviométrique a dépassé 25 %.
L'ensoleillement, conforme à la saison sur les régions méditerranéennes, a été remarquable sur le reste du pays, excédentaire** de plus de 30 % au nord de la Loire, voire de plus de 50 % près des frontières du Nord et du Nord-Est.
Mois par mois
Septembre: Les températures sont restées supérieures aux normales durant la quasi-totalité du mois. La France a connu deux pics de chaleurs du 9 au 12 et du 16 au 20 avec des maximales en moyenne 4 à 8 °C au-dessus des normales. Du Sud-Ouest au Nord-Est et aux Alpes, la température moyenne a été 2 à 4 °C au-dessus des valeurs de saison. En moyenne sur la France, la température moyenne de 19 °C a été supérieure à la normale de 1,7 °C.
Les précipitations, quasi absentes, ont été très peu abondantes sur le pays. Le déficit a été notamment très marqué, dépassant souvent 80 %, sur le Sud-Est, le littoral atlantique ainsi que de la Bourgogne aux Pays de la Loire. En moyenne sur l'ensemble du pays, le déficit pluviométrique a été proche de 70 %. Septembre 2018 se classe ainsi au 3e rang des mois de septembre les plus secs sur la période 1959-2018 (derrière 1977 et 1985).
Le soleil a été extrêmement généreux sur la quasi-totalité du pays. Ainsi, l'ensoleillement a été excédentaire de plus de 30 % sur une grande partie de l'Hexagone plaçant ce mois de septembre parmi les plus ensoleillés avec septembre 1997 et septembre 1985.
Octobre:
Les températures sont restées supérieures aux normales la majeure partie du mois. Sur un large quart nord-est, la température moyenne a souvent été 2 à 4 °C au-dessus des valeurs de saison et du 10 au 14, les maximales y ont atteint 20 à 25 °C soit 8 à 10 °C de plus que la normale. En revanche, avec des maximales souvent inférieures à 6 °C, des records de fraîcheur ont été enregistrés le 28 sur le quart sud-ouest puis le 29 sur une grande partie du pays. Malgré ce pic de froid marqué en fin de mois, en moyenne sur la France et sur le mois, la température de 14,4 °C a été supérieure à la normale de 0,9 °C.
Les précipitations ont été très contrastées. Quasi absentes sur le Nord-Est, elles ont été peu fréquentes et peu abondantes sur la majeure partie du pays avec un déficit pluviométrique souvent supérieur à 50 %. En revanche, l'excédent a atteint 1,5 à 4 fois la normale sur les régions méditerranéennes, localement plus dans l'Aude (414,5 mm en 1 mois à Trèbes dont 295 mm dans la nuit du 14 au 15) et le Var (552,5 mm en 1 mois au Luc, record absolu tous mois confondus). Les régions Occitanie, Provence – Alpes – Côte d'Azur et Corse ont été touchées par des épisodes pluvio-orageux très intenses. Les 14 et 15, sur l'Aude, l'Hérault, le Tarn et l'Aveyron, des pluies diluviennes ont provoqué des crues et inondations rapides dévastatrices. En moyenne sur la France et sur le mois, la pluviométrie a été déficitaire de plus de 10 %.
Malgré un épisode pluvio-neigeux en toute fin de mois, sur un large quart nord-est du pays la sécheresse des sols superficiels a persisté atteignant des valeurs records.
Octobre 2018 se classe parmi les mois d'octobre les plus ensoleillés sur la moitié nord de la France. Comme en 1985 et 1997, après un mois de septembre remarquablement ensoleillé, le soleil a encore été très généreux durant ce mois d'octobre. Ainsi, l'ensoleillement, conforme à la normale sur les régions méridionales, a été excédentaire de plus de 30 % sur une grande moitié nord du pays atteignant localement des valeurs exceptionnelles. L'excédent a dépassé 60 % le long des frontières du Nord.
Novembre:
Les températures sont restées supérieures aux normales, à l'exception d'un pic de froid en début de mois ainsi que du 17 au 22. Sur un vaste quart nord-ouest, le piémont pyrénéen, l'Alsace et le sud de l'Aquitaine, la température moyenne a été proche de la normale. Sur le reste du pays, on a enregistré 1 à localement 2 °C de plus que les valeurs saisonnières. En moyenne sur la France et sur le mois, la température moyenne de 9,6 °C a été supérieure à la normale de 1,1 °C.
Les précipitations ont été hétérogènes. Elles ont été déficitaires de 20 à 60 % du sud de la Bourgogne au Midi-Pyrénées et au sud de l'Aquitaine, sur l'ouest de la Corse, le long des côtes de la Manche, près des frontières du Nord et du Nord-Est, sur les Savoies et le sud de la région Centre-Val de Loire. À l'inverse, les cumuls pluviométriques ont atteint 20 à 60 % de plus que la normale du Finistère à la Vendée et au Bassin parisien, et 1,5 à 3 fois la normale sur le Roussillon, ainsi que de la Haute-Loire et de la Drôme aux Cévennes et à la Provence, du fait de plusieurs épisodes pluvieux actifs. On a recueilli seulement 23,2 mm à Bourg-Saint-Maurice (Savoie – Alt. 865 mètres) mais 270,3 mm à Bormes-les-Mimosas (Var). En moyenne sur la France et sur le mois, la pluviométrie a été légèrement déficitaire.
L'ensoleillement durant ce mois de novembre a été très contrasté. Proche de la normale en Corse, il a été déficitaire de plus de 20 % sur le Mâconnais ainsi que sur les régions méditerranéennes, voire de 40 à 50 % sur l'ouest de la Provence. À l'inverse, le nord de l'Aquitaine, un petit quart nord-ouest du pays et les régions proches des frontières du Nord et du Nord-Est ont enregistré 20 à 40 % de plus de soleil que la normale, voire 40 à 60 % sur les côtes de la Manche occidentale ainsi que de la mer du Nord à la Haute-Saône et au Bas-Rhin. Des records ont été battus : seulement 82 heures d'ensoleillement au Luc (Var - ouvert en 1973) et 84 heures à Carpentras (Vaucluse - ouvert en 1963) mais 96 heures à Épinal (Vosges) et 118 heures à Caen (Calvados), records sur la période 1991-2018.
Faits météorologiques marquants
Plusieurs épisodes méditerranéens intenses en octobre et novembre:
Durant cet automne, les régions méditerranéennes et le sud du Massif central ont été touchés par de violents épisodes pluvio-orageux, accompagnés de pluies localement diluviennes dans les Cévennes, l'Aude, le Var et la Corse provoquant des crues et des inondations dévastatrices.
Les principaux épisodes en octobre 2018 :
- Du 8 au 10 octobre : de fortes précipitations sont remontées dans un flux de sud sur le Languedoc-Roussillon, la Provence et la Côte d'Azur avec des cumuls dépassant localement 100 mm en 24 heures, provoquant des inondations dans le Var. Le 10 on a relevé 172,8 mm aux Arcs (Var) dont 48,2 mm en 1 heure, 174,9 mm à Mandelieu (Alpes-Maritimes) dont 61 mm en 1 heure et 181,2 mm à Castanet-le-Haut (Hérault).
- Les 14 et 15 octobre : des pluies diluviennes se sont abattues sur le Languedoc-Roussillon, le Tarn et l'Aveyron. Un axe de précipitations intenses stationnaires dans le département de l'Aude (placé en vigilance rouge pour fortes précipitations et inondations) a généré des crues rapides meurtrières, notamment à Trèbes où on a relevé 295 mm en 12 heures. En 2 jours, le cumul de pluie a atteint 299 mm à Fraisse-Murat (Tarn), valeur de durée de retour centennale.
- Les 16 et 17 octobre : de fortes précipitations ont occasionné des inondations en Haute-Corse. Les cumuls ont atteint 287,8 mm en 24 heures à Felce le 16 dont 234,6 mm en 6 heures.
- Le 29 octobre : la tempête "Adrian" qui a balayé la Corse (placée en vigilance rouge pour vent violent) avant de remonter sur la Côte d'Azur et le sud des Alpes a été accompagnée de fortes pluies générant des inondations sur l'île de Beauté et la région PACA. Les cumuls souvent de 50 à 80 mm ont atteint 117,2 mm à Comps-sur-Artuby (Var).
Au cours du mois de novembre, dans un flux de sud-est dominant, les épisodes méditerranéens ont été plus fréquents que la normale et parfois intenses avec des cumuls dépassant localement 100 mm en moins de 24 heures du nord de l'Hérault aux Cévennes ainsi que sur le Var, les Alpes-Maritimes et la Corse.
Les principaux épisodes en novembre 2018 :
- Le 4 novembre : les pluies ont balayé la Corse toute la journée et les cumuls ont atteint 115,7 mm à Vivario (Haute-Corse).
- Le 20 novembre : de violentes pluies orageuses parfois accompagnées de grêle se sont abattues sur l'Hérault, le Gard et les Bouches-du-Rhône avec des cumuls en 24 heures dépassant localement 60 mm et atteignant 124,5 mm à Marsillargues (Hérault) dont 101,2 mm en 3 heures.
- Le 22 novembre : de violents orages accompagnés de pluies diluviennes ont éclaté sur le Var avec localement plus de 100 mm en 2 heures provoquant des inondations.
- Le 23 novembre : le Gard et la Lozère connaissent à leur tour un épisode de pluies intenses. On y relève 136 mm à Saint-Étienne-Vallée-Française (Lozère) et 135 mm à Saint-Jean-du-Gard (Gard) dont 62,3 mm en 3 heures.
Pic de froid du 26 au 29 octobre et épisode neigeux précoce le 29 octobre
Du 26 au 29, la France a connu un pic de froid remarquable avec des records mensuels de températures maximales très basses pour la saison. On a enregistré 8 °C à Quimper (Finistère) le 27, puis le 28 seulement 4 °C à Saint-Girons (Ariège), 6 °C à Bergerac (Dordogne), 5,5 °C à Cugnaux (Haute-Garonne), 5,6 °C à Auch (Gers) et 6,2 °C à Sauternes (Gironde) et à Lavaur (Tarn). La journée du 29 a été la plus froide du mois avec une température moyenne sur le pays inférieure aux normales de plus de 7 °C.
Des chutes de neige se sont produites du 28 au 30. Elles ont affecté le Massif central dès le 28 et se sont étendues aux Alpes et au Nord-Est le 29. En plaine, on a mesuré généralement 2 à 5 cm, voire 12 cm à Liart (Ardennes). Les hauteurs ont atteint 9 cm à Aurillac (Cantal), 12 cm au Puy-en-Velay (Haute-Loire), 17 cm à Ségur (Aveyron) et 18 cm à Château-Chinon (Nièvre). On a relevé 20 à 45 cm vers 1000 mètres d'altitude sur le Massif central puis 30 cm sur les Monts du Lyonnais le 30 au matin.
Cet épisode de neige a été précoce mais la neige a déjà été observée au mois d'octobre dans le passé. En 2015, à la mi-octobre, on avait observé des flocons remarquablement précoces à très basse altitude sur le plateau de Langres, les hauteurs de la Côte d'Or et le Morvan.
Tempête Adrian sur la Corse et l'extrême sud-est le 29 octobre:
Le 29 octobre, une violente tempête associée à un épisode pluvio-orageux intense a balayé la Corse. Les rafales ont dépassé 100 km/h sur la quasi-totalité de l'île et même localement plus de 150 km/h notamment sur les caps. On a ainsi mesuré 147 km/h à Bocognano (Corse-du-Sud), 163 km/h à Cagnano (Haute-Corse), 176 km/h à Marignana (Corse-du-Sud), 188 km/h au cap Corse et à l'Île-Rousse (Haute-Corse) et 191 km/h au cap Pertusato (Corse-du-Sud). Le vent a également soufflé fort sur la côte d'Azur et le sud des Alpes avec des pointes supérieures à 100 km/h.
Cette tempête a généré une forte houle et un phénomène de vagues-submersion sur les côtes des Alpes-Maritimes, du Var et de la Corse occasionnant d'importants dégâts.
Sécheresse persistante des sols superficiels sur un large quart nord-est D'août à octobre, les sols superficiels se sont asséchés sur l'ensemble de l'Hexagone, particulièrement sur un large quart nord-est qui a subi depuis la fin de l'été un déficit pluviométrique exceptionnel.
Malgré le passage de plusieurs perturbations sur la France depuis fin octobre, les sols sont restés extrêmement secs du Limousin et du nord de l'Auvergne – Rhône-Alpes à la Franche-Comté et au Grand-Est.
La sécheresse des sols, record depuis courant octobre sur l'Alsace, la Lorraine et la Franche-Comté, a perduré sur ces régions jusqu'à la fin de l'automne.


Dernière modification : 01/01/2024 à 09:47