Bilan de l'année 2003

Statisques de "Météo France" disponibles sur Internet

L'année 2003, exceptionnellement chaude, égale le record précédemment établi en 1994 avec 13,0 °C (température moyenne calculée à partir des 22 stations représentatives de chacune des régions économiques).
Cette température constitue le record observé sur la France depuis 1950.
Avec 17,9 °C, la moyenne des températures maximales dépasse quant à elle très largement le précédent record de 17,4 °C datant de 1989.
Seuls les mois de janvier, février et octobre sont plus froids que la normale.
L'été 2003 est exceptionnellement chaud et marqué par la canicule qui a sévi durant la première quinzaine d'août.
Cependant c'est le mois de juin, avec un écart de +4,7 °C par rapport à la normale 1971-2000, devant août (+4,4°C) et juillet (+1,8°C), qui enregistre l'excédent le plus important.
Des précipitations majoritairement inférieures à la normale :
Les précipitations de l'année 2003 sont inférieures à la normale sur la majeure partie du pays. Dans le quart sud-est, des Pyrénées-Orientales aux Bouches-du-Rhône, après les épisodes remarquables de l'automne 2003, des excédents importants sont relevés localement.
A l'exception du Languedoc-Roussillon, le nombre de jours avec précipitations supérieures ou égales à 1 mm est très inférieur à la normale sur l'ensemble du territoire. Dans les Pays-de-la-Loire et le quart nord-est le déficit est supérieur à 30 jours.
Une grande période de sécheresse :
De février à septembre 2003 (soit 8 mois), la sécheresse affecte l'ensemble de la France ; les rapports à la normale des précipitations sont plus ou moins déficitaires selon les mois et les régions.
En janvier et novembre, ils sont généralement proches de la normale alors qu'octobre est globalement excédentaire du Sud-Ouest au Centre, sur le Centre-Est et le Nord-Est et que décembre est largement excédentaire sur l'est des Pyrénées, le sud et l'est du Massif-Central ainsi que sur le Sud-Est.
La pluviométrie de février à septembre est partout déficitaire de 20 à 50% par rapport à la normale, notamment sur la bordure est et en Corse où le déficit dépasse localement les 50% ; seule une petite zone excédentaire apparaît en Languedoc-Roussillon.
Une année sous le soleil :
Le cumul annuel de la durée d'insolation est excédentaire par rapport à la moyenne 1991-2000 et tout particulièrement dans le quart nord-est (20 à 30% au-dessus de la normale). Durant les trois mois d'été le soleil a été très généreux, tout particulièrement en août.
L'année 2003 mois par mois :
**Janvier :
Un mois d'alternance entre périodes douces et épisodes froids. Globalement, le mois est plutôt froid avec des températures moyennes mensuelles inférieures de 1°C à la normale sur une grande partie du pays.
La France sous la neige :
Un épisode neigeux de grande ampleur touche le pays en fin de mois. Les épaisseurs de neige sont localement supérieures à 10 cm comme à Guéret (Creuse) et même à plus de 20 cm dans le Cher. Les naufragés de la route se comptent par centaines. Le trafic aérien est fortement perturbé et de nombreux foyers sont privés d'électricité.
**Février :
Le mois de février, débute froidement et ne se radoucit réellement qu'en fin de période. Les températures moyennes mensuelles proches des normales dans le nord-ouest sont sensiblement inférieures à ces dernières sur le reste du pays. Les précipitations, malgré plusieurs épisodes neigeux, sont nettement inférieures aux valeurs saisonnières à l'exception du sud du Massif central et des Pyrénées-Orientales.
La neige dans le sud-est :
Un épisode de neige, avec grêle et verglas, a touché la Provence à compter du 16 février 2003. Jusqu'à 15 cm de neige sont tombés sur l'intérieur varois. Une dizaine de centimètres ont été relevés sur le sud du Lubéron (Vaucluse). La région de Grasse et de Vence (Alpes-Maritimes) a également été touchée. L'épisode s'est ensuite décalé vers l'ouest et de fortes de chutes ont concerné le relief des Pyrénées-Orientales et de la Haute-Corse (avec plus de 25 à 50 cm de neige au sol).
**Mars :
Le mois est marqué par des températures moyennes élevées pour la saison, supérieures aux normales de près de deux degrés sur une très grande partie du pays. Des températures maximales supérieures de plus de 10°C aux normales sont régulièrement observées : 18.2°C à Phalsbourg (Moselle) le 9 mars pour une normale de 6.0°C, 27.3°C à Dax (Landes) le 11 pour une normale de 14.9°C ou 20.4°C à Dieppe (Seine-Maritime) le 23 pour une normale de 10.2°C. Le déficit en précipitations est généralisé notamment sur le nord et l'est où les relevés sont inférieurs à la moitié des cumuls normalement observés en mars.
Le cyclone Erica :
La Nouvelle-Calédonie est touchée les 13 et 14 mars par le passage du cyclone Erica. Le centre du cyclone aborde la côte ouest à hauteur de Koné le 13 vers 18h00 UTC. Il longe ensuite toute la côte pour passer sur Nouméa le 14 vers 01h00 UTC. Erica a affecté l'ensemble de la Grande Terre, les données enregistrées font apparaître des forces de vents exceptionnelles et de nombreux records ont été battus. Des rafales atteignant 234 km/h ont ainsi été mesurées à Koniambo. Les dégâts ont été considérables, essentiellement sur la Grande Terre et l'Ile des Pins. L'ensemble des infrastructures a été touché, réseaux électriques et télécommunications, routes et bâtiments, agriculture.
**Avril :
Le début du mois assez froid est ensuite relayé par une grande douceur. Les températures moyennes mensuelles dépassent largement les valeurs normales notamment dans le sud ouest. A l'exception du sud-est et d'une frange située au nord du Massif central, le mois est à nouveau largement déficitaire en terme de précipitations. De ce fait, les mesures de restrictions d'eau pour l'arrosage commencent à être prises dans certaines régions.
Fortes gelées dans l'est et le centre-est :
La matinée du mardi 8 avril 2003 est exceptionnellement froide sur la France, et tout particulièrement dans les régions de l'est et du centre-est. Les records de températures minimales sont très souvent battus (ou égalés, nombre de ces records de gelées d'avril datant d'avril 1956) : de nombreuses gelées en moyenne vallée du Rhône, berceau des cultures fruitières françaises. – 3°C à Lyon, - 4°C à Mäcon, Auxerre, Dijon, –6°C à Nevers, Chambéry, Ambérieu, –7°C à Vichy, Clermont-Ferrand, Saint-Etienne, jusqu'à –8°C à Grenoble et –10°C à Chaspuzac en Haute-Loire. Ces gelées sont à la fois assez tardives et surtout extrêmement accentuées pour la saison.
**Mai :
Mai connaît deux épisodes exceptionnellement chauds en début et en fin de mois. Le 4 mai, un tiers des stations dépasse sa moyenne décadaire de plus de 10°C : on relève ainsi 26,0°C à Dieppe (Seine-Maritime) et 30,4° à Bordeaux (Gironde). Les températures plus conformes aux normales par la suite redeviennent caniculaires en fin de mois : 34,0°C à Bazas (Gironde), 35,0°C à Thouars (Deux-Sèvres). Si les moyennes mensuelles sont finalement proches des normales sur la moitié ouest, elles sont par contre nettement supérieures sur l'est du pays. Les précipitations mensuelles, proches des normales sur la moitié nord ouest du pays, sont par contre largement déficitaires sur la moitié sud-est. Le mois est par ailleurs marqué par quelques violents épisodes orageux. Le plus marquant concerne le nord-est le 28 mai : près de 55 mm sont recueillis en une heure à Bäle-Mulhouse (Haut-Rhin). Non loin, à Blotzheim, de nombreuses caves sont inondées par des torrents de boue.
**Juin :
Le mois de juin est caniculaire : les normales décadaires sont largement dépassées dès le début du mois. La vague de chaleur s'amplifie par la suite.
Des records sont régulièrement battus : 34,6°C le 12 à Nancy (Meurthe-et-Moselle), 38,.1°C le 14 à Toulouse (Haute-Garonne), 40,0°C le 20 à Gignac (Hérault), 38,5°C le 26 à Calvi (Corse). Les écarts aux normales sont exceptionnels souvent supérieurs à 10°C, aussi bien pour les températures minimales que maximales.
Si la sécheresse persiste, les orages sont par contre fréquents et localement violents : les premiers jours de juin, l'eau atteint un mètre dans les rues de Montivilliers (Seine-Maritime), la commune de Trouville est très durement touchée par des inondations, des coupures d'électricité se produisent dans la capitale tandis des grêlons de 2 cm sont observés dans le Lot. Le 17, c'est un lycée de Courbevoie (Hauts-de-Seine) qui doit être évacué suite aux inondations. Le 24, de nombreux foyers de Dordogne sont privés d'électricité alors que les vignobles girondins sont sérieusement endommagés.
**Juillet :
Si le début du mois est plutôt frais pour la saison, le réchauffement est marqué dès la seconde décade. Les minimales, mais aussi et surtout les maximales, sont excédentaires sur toute la France. Dijon (Côte-d'Or) enregistre un nouveau record de température maximale moyenne pour une deuxième décade de juillet avec 31,9°C.
Par ailleurs, la sécheresse se poursuit avec des précipitations essentiellement à caractère orageux. Le mois est d'ailleurs marqué le 15 par des orages d'une violence exceptionnelle démarrant sur le sud-ouest puis remontant rapidement vers la normandie. On relève 51,2 mm à Biscarosse (Landes), 54,2 mm à Beaucouzé (Maine-et-Loire), 92,5 mm à Bréville (Charente). Les orages sont dévastateurs : de nombreuses lignes électriques et téléphoniques sont à terre à cause de la chute d'arbres, les liaisons ferroviaires sont perturbées, plusieurs campings sont évacués dans les Landes.
Les incendies dans le sud-est :
Les 17 et 18 juillet 2003, plusieurs incendies éclatent en Provence, dans les secteurs d'Aix-en-Provence et dans les Alpes-de-Haute-Provence brûlant des centaines d'hectares de forêts. Mais c'est dans le Var que les ravages ont été les plus importants: Au total, 6744 ha sont brûlés, à partir d'un seul départ de feu sur la commune de Vidauban ravageant une grande partie du massif des Maures. Fin juillet, le Var est à nouveau touché par un terrible incendie dans le même secteur. On déplore quatre victimes tandis que des milliers d'évacuations sont nécessaires.
Ces incendies éclatent alors que le risque météorologique est au plus fort: le couvert végétal est au plus sec après des semaines d'absence de pluies significatives sur ces zones et un vent de force moyenne (rafales atteignant les 70 km/h). Plus de 30.000 hectares de forêts ont été détruits depuis le début de l'été, un record fin juillet depuis 1976.
**Août :
La canicule s'installe sur la très grande majorité du pays à partir du 3 avec un soleil omniprésent. A partir du 4, plus de trois quarts des postes enregistrent quotidiennement des écarts aux normales supérieurs à 10°C et des maximales dépassant les 35 °C. Dans ces conditions, des records sont battus à plusieurs reprises : 40,5°C le 4 à Brive (Corrèze), 41,1°C le 5 à Carpentras (Vaucluse), 38,5°C le 7 à Guéret (Creuse). Les minimales sont excédentaires de plus de 3 °C sur la grande majorité du pays et les maximales le sont de plus de 10°C. Cette chaleur caniculaire persistera jusque vers le 13 août.
La sécheresse sera toujours de mise au mois d'août même si quelques cumuls importants sont observés sous les orages. Le déficit en précipitations est particulièrement marqué sur l'ouest et sur la Côte d'Azur
. Neige à la Réunion :
Août 2003 a été marqué à La Réunion par un épisode neigeux exceptionnel. Si des chutes de neige sont régulièrement observées sur les plus hauts sommets de l'île, l'événement intervenu le 1er août a été hors norme de par l'importance du phénomène. C'est non seulement la quantité de neige observée, qui a largement dépassé le cadre d'un simple saupoudrage éphémère, mais surtout la surface enneigée qui a donné son caractère exceptionnel à l'événement. Le massif du Piton des Neiges, mais également une bonne partie du massif du volcan de La Fournaise, ont ainsi été recouverts d'un manteau blanc hivernal, à une échelle semble-t-il inédite depuis plusieurs décennies.
**Septembre :
Septembre, relativement chaud, est surtout marqué par deux épisodes pluvieux intenses en fin de mois.
- Le 22, d’importants cumuls sont observés du Languedoc à la basse vallée du Rhône, occasionnant de nombreux dégäts et nécessitant de très nombreuses interventions des secours. On relève ainsi 187 mm à Montpellier (Hérault) et 222 mm à Nîmes (Gard) dont 93 mm en deux heures.
- Le 30, c'est le sud est du Massif Central qui est touché avec 120 mm au Vigan (Gard) et 209 mm à La Quille (Hérault). De ce fait, les précipitations mensuelles sont excédentaires sur ces régions, mais restent largement déficitaires sur le reste du pays.
**Octobre :
Le froid est de mise en octobre, notamment dans le nord et le nord-est. En fin de mois, plusieurs stations enregistrent des records de froid, aussi bien pour les températures minimales que pour les maximales.
On assiste par ailleurs aux premières chutes de neiges significatives.
Si les précipitations restent légèrement déficitaires sur le nord et le pourtour méditerranéen, elles sont par contre excédentaires sur le reste du pays.
Tempête de libeccio : Du 4 au 7 octobre 2003, un épisode de vent violent touche les régions méditerranéennes. Des rafales supérieures à 100 km/h sont observées sur le Roussillon et le littoral de la Provence. Mais c'est sur la Corse que les valeurs maximales sont mesurées avec 169 km/h au Cap Corse. L'épisode a fait une victime en Haute-Corse et plus de 4000 foyers ont été privés d'électricité.
**Novembre :
La douceur caractérise le mois de novembre. Les températures sont tout particulièrement élevées pour la saison dans le nord-est du pays. Les précipitations, déficitaires dans le nord, le nord-est et le sud ouest sont excédentaires sur l'ouest et sur le Massif central. De violents épisodes pluvieux touchent le Gard et l'Hérault dans la seconde quinzaine.
L'épisode pluvieux du 22 au 24 novembre : De fortes précipitations ont touché l'arc cévenol du 22 au 24 novembre 2003 où on a relevé en de nombreux points plus de 200 mm, dépassant ponctuellement 300 mm. De nombreuses routes ont été coupées dans l'Hérault et le Gard.
**Décembre :
Les températures du mois de décembre sont proches des normales sur l'ensemble du pays. Les précipitations, nettement déficitaires sur le Nord-Est sont très largement excédentaires sur l'est des Pyrénées, le sud et l'est du Massif-Central ainsi que sur le Sud-Est.
Episode pluvieux intense sur le Sud-Est : Le Sud-Est est touché par des pluies particulièrement intenses en début de mois. Le vent d'est a soufflé très fort (rafales de 100 à 150 km/h) en soirée du 3 et la nuit suivante, de la côte provençale jusqu'au golfe du Lion, levant une puissante houle (vagues déferlantes de 9 mètres) et perturbant l'écoulement des eaux fluviales à la mer. Les cours d'eau débordent provocant de nombreuses inondations. L'épisode aura fait quatre victimes dans le Sud-Est.



Dernière modification : 01/01/2024 à 09:47