Chanson POURQUOI? de "Françoise GUILLBUT"
Nous avons tous des souvenirs de ce jour où il nous fallu prendre la valise...plutôt que le Cercueil !!!
"Ce n'est pas être Passéiste que de se rappeler..."
Accroché à ce menu l'on trouvera depuis 1962 année après année notre vie
* de ce qu'est devenu l'Algérie(Pour ce que je peux en savoir via internet):
* et les événements importants en france et du monde
(*** D'abord les 10 premières années de "mars 1962 à décembre 1972"
*** Puis les années suivantes .)
Il y a tout juste soixante et deux ans ans c’est déjà l’Islam, indirectement, qui faisait la une de l’actualité estivale
avec l’indépendance de l’Algérie le 3 juillet 1962.
Épilogue sanglant d’une guerre qui fit en quelques mois plus de victimes que n’en avaient causées les huit
années précédentes.
Le peuple français par le vote massif du 1 juillet (91% de oui, 9% de non),,
avait donné quitus au gouvernement pour mettre en œuvre les accords d’Évian et procéder à
l’ « Abandon des Départements Français en Algérie ».
Déchargée du poids financier et militaire (service militaire de dix-huit voire vingt-huit mois) de l’Algérie, la
France métropolitaine allait pouvoir, enfin, s’adonner aux délices des vacances et de la société de consommation …
Dès le 2 juillet le Maréchal Juin, s’insurgeait et prophétisait:
La France est en état de péché mortel. Elle connaîtra un jour le châtiment.
J'ai sélectionné ci dessous quelques clichés de notre dramatique départ:
Sans oublier nos disparus...Morts sans sépulture
et une seule photo résume notre arrivée...
L'intégration des immigrants pieds-noirs à Alicante
Les Pieds-Noirs ramenèrent avec eux savoir-faire, coutumes et une volonté laborieuse caractéristique du monde colonial.
La ruée vers Alicante se produisit essentiellement par mer dans la seconde quinzaine de juin 1962, aux moment les plus dramatiques
de l'évacuation d'Algérie. Alicante restera la sortie de secours, du dernier moment, pour beaucoup d'Oranais.
De nombreuses petites embarcations rejoindront les côtes de la région d'Alicante sans qu'on puisse précisément déterminer
leur nombre. En revanche, les paquebots Victoria et Vierge d'Afrique de la Compagnie Méditerranéenne rejoignirent Cartagène
et Alicante avec 4.700 passagers. Le nombre de passagers transportés par le Sidi Mabrouk et le Si! Okba n'est pas connu.
Les cahiers des autorités portuaire antérieurs à 1981 ayant été détruits, il est impossible de connaître précisément nombre de
passagers qui débarquèrent Alicante. Différentes sources confortent l'idée que la ville d'Alicante aurait accueilli 28.000
Pieds-Noirs, la province d'Alicante 35.000 et l'Espagne entière 50.000, la plupart oranais.
Il apparaît que le jour d'arrivée au port d'Alicante le plus chargé fut le 29 juin 1962 avec l'accostage du Victoria comptant
2.200 personnes en provenance d'Oran, ce qui fit la une du journal "Information" du 1er juillet 62 avec de nombreuses photos.
Les autorités se mobilisèrent bien mieux qu'elles ne le firent en France. Des ambulances accueillirent les malades. Chaque
nouvel arrivant trouva un point d'accueil, soit auprès de familiers ou d'amis, soit dans les hôtels ou pensions de la ville.
Le logis et le travail ne furent pas de graves problèmes pour les nouveaux arrivants. Cependant, une des premières préoccupations
de la communauté pied noire fut d'assurer un enseignement français aux enfants. Une minorité opta pour le système scolaire
espagnol, malgré le problème de la langue pour ceux qui parlaient plus le français ou le valencien que le castillan.
Vers 1965, un couple de Pieds-Noirs créa une école dans le quartier Sainte Isabelle, sans obtenir la reconnaissance officielle
du Ministère de l'Education nationale français, le principal obstacle étant que les fondateurs n'étaient pas enseignants de
formation et ce bien que l'école comptât cinq professeurs supplémentaires et une cinquantaine d'élèves entre 3 et 14 ans.
Par ailleurs, le Lycée Français d'Alicante commença par être en 1962 la Nouvelle École Française, installée d'abord dans la rue
Saint Vincent puis dans le quartier de Vista Hermosa. Sous l'impulsion d'un homme d'affaires, Charles Pradel, le collège
s'agrandit. Le gouvernement français rechigna à reconnaître officiellement un centre fondé et porté par des Pieds-Noirs.
L'épouse de Pierre Lagaillarde, le leader de la semaine des barricades d'Alger, fut professeur dans ce collège et, jusqu'en 1973,
chaque classe portait le nom d'un leader OAS.
En 1972, après des années de négociations, se constitua une société semi publique: la "Mission laïque" qui racheta le collège
et s'assura ensuite la reconnaissance indirecte du gouvernement français.
Le Lycée français accueillit dès lors, chaque année, 1.200 élèves en majorité espagnols.
Les autres formes d'activités sociales
- Fin 1965, apparut l'édition d'un hebdomadaire des Pieds-Noirs d'Alicante: "Le Courrier du Soleil", qui tira à
15.000 exemplaires. Cette édition en français donnait des nouvelles de la communauté et comportait des articles d'actualité sur
la mode, le sport, une rubrique humoristique, des publicités et une part importante d'annonces immobilières. On put y lire une
interview de Max Michel, un boxeur pied-noir installé à Alicante. Une autre de Pierre Garica, "el emigrante" torero pied-noir,
et tant d'autres interviews pour illustrer la variété et la modernité de la société pied-noire d'Alicante.
Certains ont pu reprocher à cette parution deux travers: celui de ne pas s'ouvrir au public espagnol, en se cantonnant quasi
exclusivement au monde pied-noir, et celui de s'être écarté d'une ligne apolitique pour devenir un support polémiste et militant.
Le dernier numéro du "Courrier du Soleil" fut publié le 21 mars 1967.
- Quant aux associations de Pieds-Noirs d'Alicante, elles ont souffert du syndrome de la désunion et du manque de cohésion.
Notons la création de "L'Association de bienfaisance aux Français", en 1968; "Le Cercle algérianise d'Alicante", en 1974;
"L'Association des Anciens d'Afrique du Nord", en 1984; "l'Association des Anciens Combattants d'Afrique du Nord";
"L'Union des Français".
Au-delà des difficultés classiques que rencontre toute structure sociale destinée à conforter telle ou telle communauté,
les Pieds-Noirs d'Alicante, leurs enfants, leurs petits-enfants, restent partagés entre le souhait d'intégrer pleinement
la modernité espagnole et celui de préserver des valeurs ancrées dans notre culture.